Des Papes Conciliaires – III

Des Papes Conciliaires – III on juillet 4, 2015

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Les lecteurs de ces « Commentaires », « Des Papes Conciliaires I » et « II », du 23 mai et du 6 juin respectivement, auront pu en emporter l’impression que le Pape François « pourrait être par ignorance innocent de ses blasphèmes et de ses hérésies », comme l’a écrit une lectrice. Cette impression est fausse. Alors que le libéralisme universel d’aujourd’hui peut excuser « en partie » et « relativement » la destruction de l’Église catholique par ces Papes, il est certain qu’il ne l’excuse pas complètement. La preuve de leur culpabilité, au moins partielle, pour leurs blasphèmes et hérésies n’est pas difficile à suivre.

L’Église catholique appartient à Dieu. C’est lui qui l’a établie et conçue pour fonctionner avec des êtres humains comme ses instruments. Il ne permettra jamais à ces autorités humaines de son Église de la détruire complètement, mais Il ne leur retirera pas pour autant leur libre-arbitre, en sorte que chacun d’eux peut grandement mériter ou démériter, selon qu’il use ou abuse de sa fonction. Toutefois, de cet usage ou de cet abus dépend le salut de beaucoup d’autres âmes outre les leurs. Alors comment peut-on s’imaginer que Dieu n’ offre pas à ces autorités toute la grâce dont elles ont besoin pour réussir leurs fonctions officielles auprès de tant d’âmes ? Or, si selon toute apparence les Papes, Cardinaux et Évêques conciliaires sont les véritables autorités attitrées de l’Église, comme peu le nient qui ne soient pas sédévacantistes, ils reçoivent de Dieu la grâce suffisante pour mener à bien l’Église. Si donc de façon générale ils la conduisent dans le mur, nécessairement ils refusent ces grâces d’état, celles de leur fonction. Et s’ils refusent la grâce de Dieu dans l’accomplissement de leurs devoirs, ils ne sauraient être entièrement sans reproche. Ils peuvent bien ne pas être directement responsables de la société sentimentale qui les entoure, mais la grâce de Dieu finirait par sortir leurs esprits de cette sentimentalité, s’ils le désiraient. Ils ne le désirent pas, car ils auraient alors à confronter ce monde qui s’est livré à ses sentiments.

Imaginons un exemple concret qui a dû se passer maintes fois dans la vie réelle dans les années 1970. Une petite grand-mère âgée arrive à s’approcher du Saint-Père. Pleurant à chaudes larmes, elle raconte que son petit-fils était un bon garçon lorsqu’il entra au séminaire (Conciliaire), mais là-bas, il perdit non seulement sa vocation mais aussi sa foi et même son innocence. Si, ce qui est le plus probable, le Pape Conciliaire compte sur son entourage pour se débarrasser de la pauvre femme, il n’est pas innocent non plus, parce que les petites grand-mères peuvent être – à ne pas s’y méprendre – aussi authentiques que véridiques. Mais ces Papes préfèrent leur rêve Conciliaire parce qu’il est en harmonie avec le monde.

Voici un authentique exemple au Brésil cette fois, probablement dans les années 1980. Jean-Paul II tenait une réunion d’évêques diocésains pour discuter de l’apostolat dans leurs diocèses. À un certain moment, un jeune évêque se leva pour dire que l’œcuménisme faisait des ravages parmi les fidèles de son diocèse parce qu’il favorisait l’invasion des sectes protestantes depuis les États-Unis, désastre courant depuis des années à travers toute l’Amérique latine. Le Pape écouta le témoignage de l’évêque, mais à peine quelques minutes plus tard, il promouvait le même œcuménisme que venait tout juste de dénoncer l’évêque. Confronté à la réalité catholique, le Pape avait préféré son rêve Conciliaire. Comment pourrait-il être entièrement innocent ?

Il s’ensuit que ces Papes ne sont ni entièrement innocents, ni entièrement coupables de l’actuelle dévastation de l’Église. Combien sont-ils innocents, combien coupables ? Dieu seul le sait. Mais si un bon Pape était nommé ( et puis protégé par Dieu  !) pour passer au crible les autorités de l’Église, pour expurger les mauvais et promouvoir les bons, il nommerait un tribunal ou une inquisition – oui, une inquisition – pour forcer chacune d’elles à choisir ouvertement entre la Vérité et le rêve. Serait-ce une tâche facile ? Non, car les rêveurs libéraux n’ont aucune difficulté à faire semblant d’aimer la vérité, étant largement capables de se convaincre qu’ils ne s’intéressent à rien d’autre qu’à la vérité. Ils peuvent ajuster leur esprit à n’importe quoi et à son contraire. Alors, qu’est-ce qui reste à faire ? Il n’y a qu’un Châtiment pour nettoyer les écuries d’Augias du libéralisme.

Kyrie eleison.