Le Legs de Mgr Lefebvre – I

Le Legs de Mgr Lefebvre – I on mars 26, 2016

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Hier, le 25 mars, a été le 25me anniversaire de la mort d’un grand homme d’ Église, Mgr. Marcel Lefebvre (1905–1991), à qui tant de croyants catholiques aujourd’hui ont une si grande dette. Lorsque dans les années 1960 les démons Révolutionnaires du monde moderne ont réussi à soumettre à leur joug la masse des prélats de l’Église catholique, soit durant soit après le deuxième Concile du Vatican (1962–1965), c’est Mgr Lefebvre qui presque seul s’est engagé à plein pour cette Vérité catholique qu’abandonnait l’Autorité catholique, ou aveuglée ou intimidée. En effet, pour obéir à cette Autorité livrée aux principes de la Révolution, les catholiques devaient ou abandonner la Vérité de la Tradition immuable de l’Église, ou bien, pour rester fidèles à cette Vérité, ils devaient entrer dans l’apparence de la “désobéissance” aux Autorités de l’Église.

Bien sûr, ni Mgr. Lefebvre ni la Fraternité St Pie X qu’il avait fondée en 1970 ne furent vraiment désobéissants, parce que l’Autorité catholique est la servante indispensable de la Vérité catholique : indispensable, parce que sans l’Autorité la Vérité sera déchirée en mille morceaux entre les opinions instables des hommes faillibles ; mais surtout servante, parce que l’Autorité n’est pas une fin en elle-même mais un moyen, le moyen de protéger et préserver cette Vérité infaillible du Christ qui seule peut sauver les âmes. A cette immuable Vérité ou Tradition de l’Église Mgr. Lefebvre est resté fidèle jusqu’au bout, mais sans jamais mépriser ni braver ces Autorités de l’Église qui l’ont également condamné jusqu’au bout. Au contraire, il a fait tout ce qu’il pouvait faire, et même à un moment donné, selon sa propre admission, plus qu’il ne devait faire, pour les aider à voir et à servir la Vérité, pour le bien de toute l’Église, mais ses efforts ont été en vain. Jusqu’au bout elles ont refusé.

C’est à ce moment-là que pour assurer la survie de la Vérité qui sauve, Mgr Lefebvre a sacré quatre évêques sans cet aval de l’Église officielle qui est normalement nécessaire pour tout sacre épiscopal. Les Autorités Conciliaires ont dû escompter qu’en sacrant sans leur aval il vouait à la ruine son oeuvre. Au contraire, pendant plusieurs années elle a fleuri comme jamais avant, parce que dès ce moment-là bon nombre de bons catholiques s’étaient extraits de leur fausse “obeisance” pré-conciliaire en comprenant que la Vérité prime sur l’Autorité, et que de vrais évêques véridiques sont indispensables à la survie de la Vérité catholique.

Mais qu’est devenue depuis la Fraternité qu’il a laissée derrière lui à sa mort en 1991 ? Sa sagesse catholique et son charisme personnel n’étaient plus là pour les protéger de la séduction constante de l’ “obéissance” pré-conciliaire, séduction qui a pris la forme à ce moment-là de propositions apparemment raisonnables d’un compromis diplomatique et pas théologique entre les Autorités Conciliaires et la Tradition catholique (GREC). Tout doucement alors cette fausse “obeissance” a fait son retour à la tête de la Fraternité d’où Mgr Lefebvre l’avait pourtant exorcisée, mais sa Fraternité n’était de fait plus reconnaissable comme la sienne. Elle descendait désormais à Rome en posture de mendiant, pour mendier la reconnaissance officielle.

Or, la Vérité n’a aucun droit de se mettre en posture de mendiant pour mendier quoi que ce soit de la part d’une collection de menteurs, et “Le Catholicisme est Révolutionnaire” est un mensonge monstre. Mais les chefs désormais “obéissants” de la Fraternité justifiaient alors, et justifient depuis, leur humiliation de la Vérité en faisant appel à l’exemple de Mgr Lefebvre : pendant des années, disent-ils, il descendait à Rome pour obtenir l’approbation officielle de sa Fraternité, et eux ils ne font rien d’autre. Mais ce qui a pu paraître semblable était en réalité bien different. Eux, ils descendent à Rome à la recherché d’un accord politique, et pour l’obtenir il est devenu clair, au plus tard en avril de 2012, qu’ils sont prêts à brader la Vérité doctrinale. Par contre pour Mgr. Lefebvre l’approbation officielle de la FSSPX par l’Autorité de l’Église n’a jamais été dans le fond qu’un moyen pour aider cette Autorité à revenir vers la Vérité de la Tradition, et lorsqu’au printemps de 1988 elle a montré une fois pour toutes qu’elle n’entendait qu’étouffer la Tradition, à ce moment-là Mgr. Lefebvre a rompu toute négotiation et contact diplomatique avec les Conciliaristes de Rome, et il a déclaré carrément qu’ils devraient revenir à la Vérité doctrinale pour que ces contacts reprennent. De fait, ses successeurs ne l’avaient jamais compris. Et aujourd’hui ? Voir ce “Commentaire” samedi prochain.

Kyrie eleison.