Les Commentaires Eleison

La Détresse d’un Père

La Détresse d’un Père on octobre 17, 2015

Votre Excellence,

Navré de vous déranger, mais je suis un père responsable d’amener au Ciel plusieurs petites âmes que le Bon Dieu m’a confiées, et jamais je n’ai été si perdu, si désemparé, que maintenant pour savoir comment m’y prendre. J’essaie de ne pas perdre tout espoir lorsque je vois mon univers catholique et le reste du monde en chute libre, sur le point de se détruire. Un fonctionnaire aux États-Unis d’Amérique se fait mettre en prison aujourd’hui s’il refuse d’émettre un certificat de mariage pour un couple de même sexe. Et ensuite ? Mais je garde espoir car Dieu nous a donné beaucoup d’enfants, et un autre arrive bientôt. Pourquoi Dieu nous permet-Il de mettre plusieurs enfants au monde alors que celui-ci semble toucher à sa fin ? Devons-nous nous préparer, mon épouse et moi, à les voir subir le martyre ? Jusqu’à présent la dévotion à Notre-Dame ne m’a jamais été trop facile, mais même moi je me tourne vers Elle maintenant.

Le problème immédiat c’est ce qui se produit dans notre paroisse catholique de la Tradition. Nous avions emménagé ici pour garantir la vraie Messe et une formation catholique surtout pour nos enfants, mais aussi pour nous-mêmes. Hélas, bien des choses ont vu le jour qui nous ont choqués et confondus, nous laissant comme vaincus. On dirait qu’il y a des influences démoniaques à l’œuvre, et nous nous sommes demandé si les prêtres eux aussi ne sont pas sous leur emprise malsaine, car ils ne sont plus les prêtres que nous avons connus il y a un an. Depuis un an nous avons fait de notre mieux pour aider, mais en vain. Nous avons continué d’aller à la Messe, en priant, en jeûnant et en récitant des neuvaines dans l’espoir que les choses changeraient. Nous avons « veillé et prié » et, telle l’épouse d’un alcoolique, nous avons excusé les prêtres tant que nous le pouvions. Mais au final des choses sont arrivées qui nous obligent à chercher ailleurs si nous ne voulons pas que nos enfants sombrent dans la confusion quant à leur foi.

Tout cela étant, où devons-nous aller ? Évidemment, je veux que les enfants reçoivent les sacrements et continuent de grandir dans la foi par l’assistance à une Messe valide, aussi longtemps qu’elle est là. Pour élever les âmes de ces enfants dans le Christ, mon épouse et moi nous avons un besoin absolu des grâces de la Messe. Nous voulons nous éloigner des grandes villes. Ma situation professionnelle est telle que je peux trouver du travail partout aux États-Unis. Où donc devons-nous aller ?

Cher père d’une grande famille,

Premièrement et avant tout, lorsque je lis tout ce que vous écrivez, je vous conseille de vous rappeler à l’esprit toutes vos bénédictions. Le Bon Dieu ne vous rend pas les choses faciles, mais Il ne l’a pas fait non plus pour son propre Fils sur terre. Celle-ci est une « vallée de larmes », mais parmi les larmes, Dieu vous donne, à vous et à votre famille, bien des grâces. Vous gardez la foi ; il vous a été donné de comprendre le besoin de la véritable Tradition, et vous faites en sorte que c’est votre priorité d’amener votre famille au Ciel, ce qui est une grâce immense. Le Diable a sans doute jeté un obstacle considérable sur votre chemin, mais vous avez vu que c’était lui. Comptez là-dessus, il y aura bien d’autres obstacles semblables avant la fin de cette crise, et les pires risquent de venir des prêtres eux-mêmes (« nous portons notre trésor dans des vases d’argile », nous dit St. Paul). Ne soyez jamais surpris par le mal aujourd’hui, le Diable est déchaîné. Ainsi par-dessus tout, gardez bien présent à l’esprit tout le bien que Dieu fait pour vous, comme Il l’a fait pour la Sainte Famille, malgré les épreuves apparentes. Cela les mettra dans la perspective qu’il faut. Et ne soyez pas surpris si, en tant que chef de la famille, Dieu désire que vous preniez des décisions viriles pour son avenir. Il ne les prendra pas à votre place.

Très bien, dites-vous, mais la question demeure, où allons-nous ? La réponse est là où vous êtes certain de trouver du travail pour vous-même en premier, et la vraie Messe en deuxième, dans cet ordre-là, car la famille ne peut survivre sans gagne-pain. Pour la Messe, il y a vingt ans on n’aurait point hésité à dire qu’elle doit être une Messe de la Fraternité Saint-Pie X. Aujourd’hui, cela n’est plus si certain. J’oserais dire : choisissez le prêtre plutôt que sa Congrégation ou son étiquette. Attendez-vous à des échecs et à des trahisons. Nous nous trouvons tous à la dérive sur un océan d’apostasie. Mais ayez une confiance sans limite, sans limite, en Notre-Seigneur et Sa Mère. Ils ne vous abandonneront jamais à moins que vous ne l’ayez déjà voulu. Ayez de la compassion pour vos semblables. Et que Dieu vous bénisse.

Kyrie eleison.

Conseils Positifs

Conseils Positifs on octobre 10, 2015

Les Américains ont une expression : « Penser en-dehors de la boîte ». Cela signifie qu’on penser autrement qu’on ne pense habituellement. Si jamais il y avait un temps pour « penser en-dehors de la boîte », ce temps serait maintenant. Depuis six ou sept cents ans l’humanité se détourne de Dieu dans un processus qu’elle a librement choisi, et que Dieu n’interrompt point, comme Il pourrait facilement le faire, car Il ne nous dote pas de notre libre-arbitre pour ensuite le reprendre. Aussi, s’Il permet à ce processus d’atteindre à notre époque sa conclusion logique, Il doit espérer, au fur et à mesure que la crise se creuse et que la pression augmente, qu’il y aura de plus en plus d’âmes acculées à penser en-dehors de leur boîte matérialiste et libérale, et qui reviendront par là sur la route du Ciel.

Or, ce qui arrivera dans les quelques années à venir demeure le secret de Dieu, surtout leur calendrier. Toutefois, il semble hautement probable que les banlieues et les régions urbaines où vivent la plupart des gens aujourd’hui seront sérieusement déstabilisées, avant tout parce que ces zones sont largement plongées dans le libéralisme et vivent « gaiement » sans Dieu, ce qui doit finir par déclencher sa colère ; deuxièmement parce que ces zones sont intrinsèquement aussi instables qu’elles sont artificielles et coupées de la nature. Elles dépendent de plus en plus du système fragile des supermarchés pour leur subsistance et leur survie, des policiers dépassés pour la paix et l’ordre, de l’internet et de ses satellites vulnérables pour leur information et leurs communications, des banques iniques pour le toit au-dessus de leurs têtes.

En réalité, seulement lorsque la crise frappera pour de vrai nous rendrons-nous vraiment compte à quel point notre environnement a été fragile, celui qui semblait aussi naturel que la nature elle-même. Ainsi, pour la subsistance et la survie, il est sûrement sensé de mettre en réserve de la nourriture et de l’eau ; une radio à batterie avec des accumulateurs pour l’information et l’orientation ; des moyens physiques d’auto-défense et le contact avec ses voisins immédiats, même si on les a pas choisis, car des amis dans le besoin seront de vrais amis ; et pour le toit sur sa tête, faire tout ce que l’on peut aussi vite que possible, pour sortir de l’endettement, et de l’emprise des banquiers, même si pour cela il est tard.

Un lecteur catholique va plus loin, en suggérant que les Catholiques dans un lieu donné se regroupent et mettent en place des refuges catholiques, matériels comme spirituels, invisibles de l’extérieur, mais là où à l’intérieur régnera la joie de la foi. Aujourd’hui cela peut paraître une idée bizarre. Elle est certainement « en-dehors de la boîte ». Tout y dépend de ce qu’un nombre de Catholiques vivent rapprochés les uns des autres, et qu’ils partagent le même sens d’urgence quant à l’imminence des événements ; en tout cas, c’est une idée qui risque de se réaliser. Et un « étudiant » ferait bon usage de son temps à l’« université » s’il faisait une thèse sur ce qui a permis aux Catholiques de garder la foi sous la brutale répression communiste. Le globalisme n’est pas encore physiquement brutal, mais il n’en est pas moins dangereux pour les âmes, au contraire.

Finalement, un prêtre nous propose des suggestions classiques pour rencontrer les besoins spirituels du moment qui sont assez urgents, même sans les graves événements que nous attendons. À chaque jour, les quinze Mystères complets du Rosaire ont la garantie du Ciel pour leur efficacité. Un jeûne d’eau et de pain de vingt-quatre heures peut obtenir des miracles. Une œuvre corporelle de miséricorde, par exemple une véritable aumône à un véritable mendiant (ce qui est plus difficile que d’écrire un chèque) attire la grâce. De même pour une œuvre spirituelle de miséricorde, telle qu’offrir une brochure catholique ou une Médaille Miraculeuse à un incroyant. Une abstinence totale d’internet durant un ou plusieurs jours peut freiner ou ralentir l’habitude d’y perdre son temps, et c’est une demi-heure qui devient disponible pour méditer sur la Passion de Notre-Seigneur, Qui ne désire et n’espère que ce que nous profitions de tout ce qu’Il a souffert.

Kyrie eleison.

Le Sud Corrobore

Le Sud Corrobore on octobre 3, 2015

Un lecteur de l’Amérique du Sud corrobore ce qu’un lecteur de l’Amérique du Nord a écrit ici il y a quelques semaines. Lecteurs, prenez courage, il y aura ici la semaine prochaine des suggestions positives.

« La façon dont ce Nord-Américain, frère dans la Foi de toujours, voit le présent et l’avenir, est excellente. Je suis entièrement d’accord avec lui. Depuis plus de trente ans, quelques amis et moi nous avertissons les gens en leur expliquant comment cette situation apparemment irréversible, humainement parlant, doit prendre fin. Nous sommes fort peu nombreux, cela est certain, car nous avons beau avoir raison en déduisant de toute la folie actuelle, que l’on ne peut envisager l’avenir qu’avec inquiétude ; nous avons beau voir clair que le drame est à nos portes ; n’empêche, lorsque nous plaidons en ce sens pour que les gens s’y préparent, comment peuvent-ils ne pas être scandalisés par nos préoccupations ? Comment ne nous prendront-ils pas pour des plaisantins, des nihilistes ou encore des fous ?

« Comme la masse des gens aujourd’hui, ils souquent comme des forcenés pour gagner leur salaire, pour payer leurs factures, pour calculer s’ils peuvent s’endetter de nouveau ou non. Pour de telles gens, c’est une folie évidente, une distraction psychotique, que d’évoquer la possibilité d’une crise bancaire, à plus forte raison d’une catastrophe apocalyptique. Pour eux il est impensable que puisse s’écrouler le fragile château de cartes qui leur a coûté tant de sacrifices à ériger au milieu des labyrinthes de la propagande financière et des prêts mirobolants que leur offrent les banques. Dans leur poursuite désespérée de taux d’intérêt les plus bas ou d’un financement sans intérêt, ils doivent lutter constamment, la tête enfouie dans le bourbier moderne, pour maintenir ce consumérisme pervers qui constitue leur mode de vie.

« Qui sinon un “fou” pourrait songer aux sources d’eau, aux aliments en conserve et aux produits du jardin, aux sources d’information indépendantes de l’Internet, à l’énergie non-traditionnelle, aux imprimantes fonctionnant aux super-batteries rechargeables, aux rames de papier-lettre, au matériel de reliure, aux médicaments de base, les désinfectants et les anesthésiques, aux instruments de chirurgie, au carburant solide, surtout le bois, le charbon et les liquides, bref, à tout le nécessaire pour faire face au pire des imprévus ? Car je suis absolument convaincu que c’est cela qui nous attend, parce que personne ne sort de cette crise où nous sommes sans une purification mondiale telle qu’on n’en a jamais vu avant.

« Or, c’est la préparation spirituelle qui est la plus importante, celle qui nous permettra de laisser de côté nos propres besoins dans les terribles moments à venir, et d’aider nos voisins immédiats par des mots d’encouragement, un morceau de pain, un peu d’eau, des explications qui rendent moins inintelligible un tel désastre. Ainsi, une fois sortis des distractions étourdissantes du monde, au lieu d’accuser Dieu ils pourront retrouver le véritable chemin à prendre pour sauver leurs âmes. Par exemple une épouse et mère chassée de la Syrie a raconté à une Sœur religieuse d’ici comment la guerre d’agression que subit la Syrie leur a permis de comprendre que le confort dont ils jouissaient auparavant leur avait fait perdre de vue le simple style de vie tellement nécessaire pour les vrais Chrétiens, et qu’au milieu d’une telle crise ils étaient maintenant plus heureux que jamais, car ils se concentraient désormais sur l’essentiel : la vie de tous les jours du Chrétien qui lève les yeux vers Dieu et la Bienheureuse Vierge Marie.

« Voilà pourquoi moi-même, malgré le mal qui sévit partout, je vois de bonnes choses de tous les côtés, et elles me remplissent d’une joie et d’un espoir de possibilités célestes sans limite, actuellement inimaginables, mais concevables dès que ce monde pervers sera vaincu et effacé. Les gens qui font des sacrifices pour venir en aide à leurs prochains, la vie honorable de beaucoup de soldats, l’exemple des martyres, les pères de famille qui se mettent en quatre pour l’éducation chrétienne de leurs enfants, les milliers de gens qui pensent comme l’ Américain du Nord mentionné ci-dessus, la réaction des Traditionnalistes, et bien d’autres exemples – ce sont toutes de bonnes nouvelles qui devraient soulager nos âmes avec cette brise rafraîchissante qu’est la confiance en Dieu. Ce n’est jamais lui qui nous laisse en panne. Il suffit d’imiter la vie de son Fils. Mais puisqu’il n’y a point de rédemption sans souffrance, il est absolument certain que ce monde infâme, tout tissé de mensonges diaboliquement pervers, ne s’écroulera pas de lui-même sans un Châtiment exemplaire. »

Kyrie eleison.

Europe, Réveille-Toi !

Europe, Réveille-Toi ! on septembre 26, 2015

S’il y a des lecteurs qui ne se sont toujours pas réveillés, qu’ils se réveillent tout de suite. Le compte-rendu d’un lecteur en Allemagne d’il y a quelques jours nous apprend des nouvelles jamais rapportées dans nos vils medias, vils précisément parce qu’ils véhiculent tant de mensonges et si peu de vérité (mais n’est-ce pas nous, le peuple, qui en sommes essentiellement responsables ? Désabonnons-nous . . . )

« L’Allemagne, l’Autriche et les terres avoisinantes du sud-est subissent depuis quelques mois une invasion agressive d’étrangers déguisés en « réfugiés », dont la grande majorité sont des jeunes hommes ne demandant qu’à se battre. Le Ministre-Président de la Bavière, Horst Seehofer, aussi pâle qu’un cadavre, a déclaré à la télévision locale dimanche dernier que l’ordre public était sur le point de s’écrouler. N’empêche, nos gouvernements fantoches et nos medias de masse, les deux à la botte des ennemis de Dieu, soutiennent cette invasion par tous les moyens dont ils disposent, y compris la force abusée de l’État, telle la police et l’armée. Ces marionnettes mentent aussi par écrit pour cacher cette invasion, et par là causer le plus de dommage possible.

« La masse des gens est toujours endormie, quoique de plus en plus de gens du pays, ici et ailleurs, parlent ouvertement de guerre civile. Dans les régions éloignées de la Bavière il devient impossible de bouger. Les résidents et les marchandises ne peuvent plus se déplacer, ou seulement avec de longs retards. À propos des hordes d’envahisseurs – pas encore groupés entre eux – en libre maraudage dans les campagnes, les medias de masse ne soufflent pas un mot. Les autorités locales – aux ordres d’en-haut – ont perdu tout contrôle, et la police conseille aux victimes de prendre en main leur propre défense et de former éventuellement des groupes d’auto-protection civile – bien que nous ayons été complètement désarmés il y a quelques années.

« La Croatie a appelé à mobiliser son armée qui partout se lève. Je veux voir ce qu’il y a à faire localement, mais j’ai peur que le grand nombre de mes compatriotes n’aient toujours aucune idée de ce qui se passe. Si seulement un petit nombre se réveillait, ils se battraient comme des lions, ce qui explique pourquoi nos soi-disant gouvernements, et les ennemis de Dieu qui les tiennent en main, mentent et trompent à tous les niveaux pour retarder le moment du grand réveil. Cela nous en promet . . . » (fin du compte-rendu).

L’urgence décrite ici ne se limite pas à l’Allemagne, bien sûr. Un désastre similaire affecte aussi beaucoup d’autres nations de l’Occident. On a de la difficulté à y croire, à moins de le voir d’un point de vue religieux, et puis tout se comprend. Lisez le Psaume 105 (106 selon la nouvelle numérotation) tout entier. Aux Israélites Dieu a départi des dons avec les responsabilités proportionnées à ces dons, mais les Israelites n’ont eu cesse d’être infidèles. Si Dieu les aimait, Il ne pouvait les laisser impunis (Héb. XII, 7–8). Voici les versets 35 à 41 du Psaume, adaptés pour notre époque :

« Et les Chrétiens se mêlèrent aux nations païennes et ils apprirent leurs œuvres. Ils servirent les mêmes idoles du libéralisme, et cela devint un scandale pour eux. Ils immolèrent leurs fils et leurs filles aux démons de la contraception et de l’avortement. Ils versèrent le sang innocent : le sang de leurs fils et de leurs filles qu’ils sacrifièrent aux idoles de la recherche du plaisir égoïste. Et le pays fut souillé par le sang versé, et profané par leurs œuvres ; et ils se détournèrent vers leurs appareils électroniques. La colère de Yahweh s’alluma contre son peuple, et Il prit en horreur son héritage. Et Il les livra entre les mains de leurs ennemis  : et ceux qui haïssaient les Chrétiens depuis 2000 et 1400 ans dominèrent sur eux. »

Le désastre de l’Europe arrive par la permission de Dieu. La solution est bien sûr de revenir à Dieu : verset 44, « Il regarda leur détresse et entendit leur supplication, (46) et Il en fit l’objet de ses miséricordes, devant tous ceux qui les tenaient captifs. (47) Sauvez-nous, Yahweh, notre Dieu, et rassemblez-nous du milieu de vos ennemis. »

Kyrie eleison.

Naturalisme Condamnable

Naturalisme Condamnable on septembre 19, 2015

« Je suis un homme. Je me tiens sur mes deux pieds. J’ai un esprit, une volonté et un sens des responsabilités. Je peux avoir une vie correcte, voire noble, au niveau purement naturel, bien au-dessus du pauvre matérialisme. Mais voilà qu’en tant que Catholique, vous venez me parler d’une vie surhumaine et surnaturelle, supérieure à la vie naturelle, une vie qui requiert des vertus surnaturelles pour être vécue. Vous me dites qu’elle est bien supérieure à la vie naturelle, rendue possible par un Dieu incarné, avec des promesses d’une inimaginable béatitude. Or, tout cela est fort bien mais, en toute honnêteté, je trouve que la nature humaine est suffisante : je ne veux mener la vie ni d’un ange, ni d’une bête. Je ne veux ni le Ciel à venir, ni les demandes qu’il impose ici-bas. Je refuse le bénéfice avec le fardeau. Je me contenterai d’une vie naturelle et convenable que Dieu récompensera avec une vie naturelle et convenable ci-après. »

Voici comment le Cardinal Pie (1815–1880) prêtait à un grand nombre d’honnêtes et respectables citoyens du milieu du XIXe la grave erreur du naturalisme, laquelle expédiait, et expédie toujours, un grand nombre d’âmes en Enfer. Le naturalisme est le déni ou, comme ci-dessus, le refus de l’ordre surnaturel tout entier. La nature est tout, ou au moins tout ce que je désire. Rien n’existe au-delà de la nature, ou s’il existe quelque chose, je le refuse poliment. Léon XIII dans son encyclique Humanum Genus a dénoncé le naturalisme en tant qu’erreur essentielle de la franc-maçonnerie. Le naturalisme est la grande erreur d’Hollywood, tout en passant inaperçu, car nous sommes tous profondément habitués au monde moderne, création des francs-maçons, dont l’un des principes est d’être présent partout mais perçus nulle part. Le Cardinal Pie répondait à ce citoyen respectable avec trois arguments :—

D’abord, Dieu est le Créateur et le Seigneur souverain de l’homme, sa créature. Ayant créé l’homme naturel qui appartient effectivement à l’ordre naturel (le monde donné par Dieu aux hommes), Il conserve le droit de perfectionner l’homme en l’élevant aussi à l’ordre surnaturel (Dieu lui-même donné par Dieu aux hommes). En fait, Dieu a choisi de faire entrer l’homme dans l’ordre surnaturel par un acte d’amour que nul homme n’a le droit de refuser, car le don et l’amour sont si grands. Ainsi, Dieu fait du bienfait une obligation, sous peine sévère en cas de refus du bienfait, à cause de la révolte contre un tel amour. La noblesse de pouvoir participer à la propre nature de Dieu à travers le don de la grâce surnaturelle constitue une obligation, telle que celui qui refuse de se comporter comme fils sera traité comme esclave.

Deuxièmement, la raison elle-même prouve que Dieu s’est révélé à travers son Fils Jésus-Christ. Or, ce que Dieu révèle, je ne peux pas refuser de le voir. Or, son Fils incarné a révélé que celui qui refuse de croire est condamné (S. Marc XVI, 16) ; que le Père a donné tout jugement au Fils (S. Jean V, 22–23) ; que tout genou doit fléchir devant Jésus (Phil. II, 9–11) ; que toute intelligence doit être sous l’obéissance de Jésus (II Cor. X, 4–6) ; que toutes choses sont résumées en Jésus (Eph. I, 10–12 ; Héb. II, 8) ; qu’il n’y a aucun autre nom sous le Ciel que celui de Jésus par lequel nous puissions être sauvés (Actes IV, 11–12). Dans son Commentaire sur Jean XV, Saint-Augustin dit, soit on s’attache au Christ comme le sarment à la vigne et alors on porte du fruit, soit on s’en est détaché et alors on est jeté au feu. Au choix : la vigne ou le feu ! Vous ne voulez pas le feu ? Alors raccrochez-vous à la vigne !

Troisièmement, mener une vie naturelle vraiment respectable sans la grâce surnaturelle est impossible. L’homme déchu est faible en esprit et en volonté. En pratique, demande le Cardinal, combien de « citoyens honnêtes et respectables » sont-ils capables sans la grâce de Dieu de résister à toute tentation ? Le jour, ils se comportent au bureau de façon correcte, mais la nuit . . .  ? Ils suivent le noble Platon en public, mais en privé ils suivent Épicure, le chercheur de plaisir. « Avouez-le, Monsieur », avertit le Cardinal : « Aux yeux des hommes, il se peut fort bien que vous ayez toujours été bien vu, mais pas à vos propres yeux, et s’il n’y a pas une goutte du Sang du Christ dans votre âme, vous vous dirigez vers le châtiment. »

Kyrie eleison.

À la Défense de la Valtorta

À la Défense de la Valtorta on septembre 12, 2015

À propos du Poème de l’Homme-Dieu de Maria Valtorta (1897–1961), une vie de Notre-Seigneur en dix volumes écrite en italien dans les années 1940, un prêtre italien, Don Ottavio Michelini, est supposé avoir entendu de Notre-Seigneur Lui-même, dans les années 1970, le commentaire suivant :

« J’ai dicté à Maria Valtorta, âme victime, une œuvre merveilleuse (le Poème de l’Homme-Dieu). De cette œuvre Je suis l’Auteur. Vous-même, mon fils, avez reconnu comme Satan y réagit avec fureur . . . . Vous avez noté vous-même la résistance qu’opposent de nombreux prêtres à cette œuvre . . . . Si elle était – Je ne dis pas « lue » – mais étudiée puis méditée, cela ferait un bien immense aux âmes. Cette œuvre est une mine de culture solide et sérieuse . . . . C’est une œuvre voulue par la Sagesse et la divine Providence pour ces temps nouveaux. Elle est une source d’eau vivante et pure. C’est Moi, le Verbe vivant et éternel, Qui Me suis offert à nouveau comme nourriture pour les âmes que J’aime. Moi-même, Je suis la Lumière, et la Lumière ne peut se mélanger avec les ténèbres, encore moins s’y confondre. Là où Je me trouve, les ténèbres sont dissipées pour laisser la place à la Lumière. »

Maria Valtorta est l’équivalent au XXe siècle de Maria d’Agreda et d’Anne-Catherine Emmerich au XVIIe et au XIXe siècles respectivement. Les deux visionnaires antérieures se sont acquis dès maintenant un grand respect au sein de l’Église catholique, mais Maria Valtorta est toujours l’objet de la controverse. On peut admettre que son « Poème » n’est pas du goût de tout le monde. Il ne faut d’ailleurs l’imposer à personne. Ce n’est pas un succédané de l’Évangile non plus. Il n’est pas nécessaire au salut. Enfin on peut douter s’il est prudent d’étayer les écrits d’une visionnaire supposée par le témoignage d’un deuxième, surtout lorsque le témoin amené à l’appui est aussi peu connu que Don Michelini.

N’empêche, il y a des âmes de partout dans le monde pour lesquelles le « Poème » a paru être une prodigieuse offrande de Dieu lui-même, comme conçu pour soulager la détresse spirituelle de notre époque, détresse de plus en plus insupportable pour plusieurs. Donc ces « Commentaires » osent offrir aux lecteurs une fois de plus des raisons et de prendre au sérieux le témoignage de Don Michelini et de s’intéresser au « Poème », pour qu’ils puissent en tirer profit avant que Dieu n’intervienne de façon spectaculaire pour soulager la détresse actuelle. Que ces raisons prennent ici la forme d’un résumé très bref des sept raisons données à la fin du « Poème », supposément par Notre-Seigneur lui-même, pour lesquelles Il en aurait révélé le contenu à Maria Valtorta :

1. Doctrine – alors que le modernisme ravage l’enseignement immuable de l’Église, les âmes ont besoin de voir comment j’ai donné cet enseignement identique à l’Église dès le début : divin, parfait, immuable.

2. Amour – lorsque la charité se refroidit et se sentimentalise, les prêtres et les laïcs ont besoin que leur amour pour le Christ et pour tout ce qui concerne le Christ soit renouvelé, surtout pour sa Mère.

3. Direction – lorsque les âmes s’égarent dans tous les sens, les directeurs spirituels ont besoin de voir par combien de chemins différents je les ai dirigées.

4. Réalité – quand l’amour est faussé et sali à si grande échelle, les êtres humains ont besoin de voir Jésus et Marie comme deux véritables êtres de chair et de sang, avec un amour parfait, mais réellement humain, entre eux.

5. Souffrance – lorsque le confort passe en premier partout, ceux qui recherchent le plaisir à tout prix doivent connaître combien variées furent les souffrances de ma Mère et de Moi-même, et comment elles ont commencé des dizaines d’années avant la Passion.

6. Monde – lorsque les mots sont complètement dégradés, les gens ont besoin de voir le pouvoir de mon Verbe, de mes mots, pour transformer les âmes, par exemple de grands pécheurs en de grands Apôtres.

7. Judas – lorsque le mal est sentimentalisé jusqu’au point d’être nié, il faut faire voir aux pécheurs le mystère d’iniquité dans sa forme humaine, pour qu’ils ne suivent pas Judas en Enfer.

Kyrie eleison.