Les Commentaires Eleison

La Confiance Supplie

La Confiance Supplie on juillet 25, 2015

Lorsque dans les temps modernes le monde tourna le dos à Dieu, croyait-il vraiment que Dieu ne le remarquerait pas, ou qu’Il n’en aurait cure ? La folie d’aujourd’hui atteint son comble où de plus en plus d’âmes se rendent compte qu’une intervention divine est devenue absolument nécessaire, et qu’elle sera un acte grandiose de miséricorde. Or pour ne pas perdre espoir d’ici là, voyons à quel point déjà à l’époque de l’Ancien Testament le Psalmiste suppliait Dieu d’intervenir, sans douter un seul instant qu’il ne pût le faire. Les Psaumes sont une école de prière divinement inspirée pour tous les temps, et ils conviennent tout aussi bien au Nouveau Testament qu’à l’Ancien. Voici le Psaume LXXIII (74 pour la numérotation moderne. Version Crampon.) :—

A. L’ANXIÉTÉ 1 Pourquoi, ô Dieu, nous avez-Vous rejetés pour toujours ? Pourquoi votre colère est-elle allumée contre le troupeau de votre pâturage ? 2 Souvenez-Vous de votre peuple [ catholique ] que Vous avez acquis aux jours anciens, que Vous avez racheté pour être la tribu de votre héritage ! Souvenez-Vous de votre montagne de Sion [ l’Église catholique ] où Vous faisiez votre résidence, 3 portez vos pas vers ces ruines irréparables ; l’ennemi a tout ravagé dans le sanctuaire [ du Novus Ordo ]. 4 Vos adversaires ont rugi au milieu de vos saints parvis [ ex. la liturgie ] ; ils ont établi pour emblèmes leurs emblèmes. 5 On les a vus, pareils au bûcheron, qui lève la cognée dans une épaisse forêt. 6 Et maintenant, toutes les sculptures ensemble ; ils les ont brisées à coups de hache et de marteau. 7 Ils ont livré au feu votre sanctuaire ; ils ont abattu et profané la demeure de votre nom. 8 Ils disaient dans leur cœur : “ Détruisons-les tous ensemble [ les jours de fête catholiques ] ! “ Ils ont brûlé dans le pays tous les lieux saints. 9 Nous ne voyons plus nos signes ; il n’y a plus de prophète, ni personne parmi nous qui sache jusques à quand . . . 10 Jusques à quand, ô Dieu, l’oppresseur insultera-t-il, l’ennemi blasphémera-t-il sans cesse votre nom ? 11 Pourquoi retirez-vous votre main et votre droite ? Tirez-la de votre sein et détruisez-les !

B. LA CONFIANCE 12 Pourtant Dieu est mon roi dès les temps anciens, lui qui a opéré tant de délivrances sur la terre. 13 C’est Vous qui avez divisé la mer par votre puissance, Vous qui avez brisé la tête des monstres dans les eaux. 14 C’est Vous qui avez écrasé les têtes de Léviathan, et l’avez donné en pâture au peuple du désert. 15 C’est Vous qui avez fait jaillir la source et le torrent, Vous qui avez mis à sec les fleuves qui ne tarissent pas. 16 À Vous est le jour, à Vous est la nuit ; c’est Vous qui avez créé la lune et le soleil. 17 C’est Vous qui avez fixé toutes les limites de la terre ; l’été et l’hiver, c’est Vous qui les avez établis.

C. LA SUPPLICATION 18 Souvenez-Vous : l’ennemi insulte Yahweh, un peuple insensé blasphème votre nom ! 19 Ne livrez pas aux bêtes l’âme de votre tourterelle [ les Catholiques qui gardent la Foi ], n’oubliez pas pour toujours la vie de vos pauvres. 20 Prenez garde à votre alliance [ l’Église catholique ] ! car tous les coins du pays sont pleins de repaires de violence [ le Nouvel Ordre Mondial ]. 21 Que l’opprimé ne s’en retourne pas confus, que le malheureux et le pauvre puissent bénir votre nom ! 22 Levez-Vous, ô Dieu, prenez en main votre cause ; souvenez-Vous des outrages que Vous adresse chaque jour l’insensé. 23 N’oubliez pas les clameurs de vos adversaires, l’insolence toujours croissante de ceux qui Vous haïssent.

Kyrie eleison.

Des Papes Conciliaires – V

Des Papes Conciliaires – V on juillet 18, 2015

Le Commentaire de la semaine dernière alla jusqu’à suggérer que de comprendre un tant soit peu la mentalité libérale est une aide importante pour garder la Foi aujourd’hui. De voir la façon dont le libéralisme dissout la Vérité, on comprend à quel point il sape la Foi et détruit l’Église. En même temps, de voir à quel point il corrompt les esprits, on comprend à quel point les hommes d’église d’aujourd’hui peuvent être « diaboliquement désorientés » sans nécessairement être pleinement conscients de la façon dont ils détruisent l’Église. Ainsi, nul besoin d’être libéral ni sédévacantiste. Regardons dès lors encore un texte classique de Monseigneur Lefebvre où il examine « La mentalité catholique libérale », au chapitre XVI de son ouvrage Ils L’ont découronné :

« Une maladie de l’esprit. Davantage qu’une confusion, le catholicisme libéral est une maladie de l’esprit (Père Roussel dans son livre Libéralisme et Catholicisme) : l’esprit n’arrive pas à se reposer simplement dans la vérité. L’esprit n’ose rien affirmer sans qu’immédiatement se présente à lui la contre-affirmation, qu’il se sent obligé de poser aussi. Le Pape Paul VI fut le type même de cet esprit divisé, de cet être à double visage – on pouvait même le lire physiquement sur son visage – perpétuellement ballotté entre les contradictions et animé d’un mouvement de balancier oscillant régulièrement entre la tradition et la nouveauté : schizophrénie intellectuelle, diront certains ?

« Je crois que le père Clérissac a vu plus profondément la nature de cette maladie. C’est un manque d’intégrité de l’esprit », écrit-il (Mystère de l’Église, chapitre VII), d’un esprit qui n’a pas assez confiance en la vérité . . . . Ce manque d’intégrité de l’esprit s’explique du côté psychologique par deux traits manifestes : les libéraux sont des réceptifs et des fiévreux : des réceptifs, parce qu’ils revêtent trop aisément les états d’esprit de leurs contemporains ; des fiévreux, parce que, de crainte de heurter ces divers états d’esprit, ils sont dans une continuelle inquiétude apologétique ; ils semblent souffrir eux-mêmes des doutes qu’ils combattent ; ils n’ont pas assez confiance dans la vérité ; ils veulent trop justifier, trop démontrer, trop adapter ou même trop excuser ».

« Se mettre en harmonie avec le monde. Trop excuser ! Comme cela est bien dit : ils veulent tout excuser du passé de l’Église : les Croisades, l’Inquisition, etc. ; justifier et démontrer, c’est très timidement qu’ils le font, surtout s’il s’agit des droits de Jésus-Christ ; mais adapter, cela, pour sûr, ils s’y donnent : c’est leur principe. Ils partent d’un principe pratique et d’un fait qu’ils jugent indéniable : ce principe c’est que l’Église ne saurait être entendue dans le milieu concret où elle doit accomplir sa divine mission, sans se mettre en harmonie avec lui. » – (citation de la version française : éditions Fideliter, 1987, imprimatur de Mgr Lefebvre, p. 40).

Depuis l’époque du Père Clérissac et de Monseigneur Lefebvre, la dissolution des esprits et des cœurs par le libéralisme n’a que trop fait de progrès. Ainsi au XXIe siècle il y a encore moins de traces qui restent du système de vérité et de moralité objectives des années passées qu’il n’y en eut au XXesiècle. Cela étant, l’adaptation de l’Église à son environnement se fait de plus en plus mortelle pour la Foi catholique et la morale, lesquelles ne sont rien si elles ne sont pas objectives. Combien avons-nous eu à souffrir récemment d’un esprit alternant continuellement des affirmations avec des contre-affirmations, continuellement soucieux d’emporter l’adhésion de deux parties complètement opposées l’une à l’autre, de réconcilier les irréconciliables, et cela par manque non seulement de confiance en la vérité, mais même, à ce qu’il semble, de toute connaissance de la vérité, n’eût été que cet esprit sait si bien imiter la vérité. On disait autrefois d’un tel esprit qu’il appartenait à un « menteur ». Et aujourd’hui ?

On peut seulement s’écrier avec le Psalmiste : Seigneur, vos propres Catholiques sont devenus la moquerie des non-Catholiques. Pour votre honneur et votre gloire, empressez-vous de nous secourir !

Kyrie eleison.

Des Papes Conciliaires – IV

Des Papes Conciliaires – IV on juillet 11, 2015

Beaucoup de lecteurs de ces « Commentaires » trouvent qu’en ce moment ils traitent trop souvent du sédévacantisme ou de la position qui stipule que le Siège de Rome est vacant, c’est-à-dire qu’aucun Pape depuis Vatican II n’a été Pape. Or, si un Catholique doit s’en tenir à cette opinion pour ne pas perdre la foi, qu’il s’y accroche, car sa foi est souveraine (Héb. XI, 6). Mais l’opinion en elle-même est dangereuse justement parce qu’elle peut être le début d’une glissade vers la perte de la foi, et voilà pourquoi ces « Commentaires » insistent tellement à décourager le sédévacantisme. D’une opinion, cela devient trop facilement un dogme, puis le super-dogme et la mesure pour juger si quelqu’un est Catholique ou non, ce qui est suivi par le risque de glisser dans une incrédulité totale envers la structure de l’Église et dans la « religion à la maison », même jusqu’à la perte de la foi catholique. Considérez ce que Monseigneur Lefebvre a dit (très légèrement adapté) à la fin de 1979 dans une conférence aux séminaristes à Écône :

« Il faut être prudent. Il est évident que si le Pape Paul VI n’est pas Pape, les Cardinaux qu’il a faits ne sont pas Cardinaux, donc ils n’ont pas pu élire le Pape Jean-Paul Ier, ils n’ont pas pu élire le Pape Jean-Paul II validement, ça c’est clair . Je ne pense pas que l’on puisse dire des choses comme cela, je pense que c’est une affirmation exagérée, ce sont des raisonnements trop absolus et trop rapidement affirmés. Je pense que la réalité est plus complexe.

Je crains que ceux qui raisonnent comme cela ne négligent, d’une certaine manière, et la théologie morale et l’éthique. Ils raisonnent de manière purement spéculative. La théologie morale et l’éthique nous apprennent à raisonner et à porter des jugements sur les personnes, sur les actes selon tout un contexte de circonstances que nous sommes obligés d’étudier : “Quis, quid, ubi, quibus auxiliis, cur, quomodo, quando”, les sept circonstances que nous devons examiner pour juger de la moralité d’un acte. Alors, on ne peut pas rester dans la pure stratosphère, je dirais dans la pure théologie dogmatique : tel acte est hérétique, la personne a fait tel acte, donc elle est hérétique. Mais cette personne est-elle consciente de l’acte qu’elle a fait, l’a-t-elle fait véritablement par elle-même, est-ce qu’on ne l’a pas trompée, est-ce qu’on ne l’a pas forcée ?

Je pense que l’on résout ainsi les graves problèmes que posent le Pape Paul VI, le Pape Jean XXIII, le Pape Jean-Paul Ier. Par exemple, le Pape Jean-Paul Ier a fait une affirmation au sujet de la liberté religieuse, citée par les journaux : Il avait pensé d’abord que la nouvelle définition de la liberté religieuse par le Concile était inadmissible parce que l’Église affirmait le contraire, mais après avoir étudié d’un peu plus près le document du Concile et tout son contenu, alors il a constaté que l’Église s’était trompée auparavant. Or, je ne sais pas si c’est la formule exacte qu’il a employée, mais de dire que l’Église puisse se tromper sur un sujet comme celui de la liberté religieuse, . . . , c’est inimaginable ! Mais je pense que cela fait partie de ces esprits libéraux. Le libéralisme est comme ça. Le libéralisme affirme et contredit, et si on lui montre que ce qu’il a dit n’est pas vrai, alors il retrouve une autre formule ambiguë, équivoque, il reste toujours dans un milieu nuageux, des expressions qui ne sont pas claires, des choses qui sont à double-sens . . . . Que de choses sont comme cela dans le Concile, que de formules équivoques, peu claires, qui sont tout à fait dignes d’esprits nébuleux, d’esprits libéraux . . . . À mon sens, je pense que le fait que le Pape soit libéral explique suffisamment la situation dans laquelle nous nous trouvons. »

Ici, Monseigneur Lefebvre ne dit-il pas exactement ce que ces « Commentaires » ont proclamé si souvent ? Et la raison pour laquelle ils en parlent si souvent, c’est qu’ils voient ici la clé pour éviter le libéralisme sans avoir recours au sédévacantisme, bref, pour ne pas finir par perdre la foi.

Kyrie eleison.

Des Papes Conciliaires – III

Des Papes Conciliaires – III on juillet 4, 2015

Les lecteurs de ces « Commentaires », « Des Papes Conciliaires I » et « II », du 23 mai et du 6 juin respectivement, auront pu en emporter l’impression que le Pape François « pourrait être par ignorance innocent de ses blasphèmes et de ses hérésies », comme l’a écrit une lectrice. Cette impression est fausse. Alors que le libéralisme universel d’aujourd’hui peut excuser « en partie » et « relativement » la destruction de l’Église catholique par ces Papes, il est certain qu’il ne l’excuse pas complètement. La preuve de leur culpabilité, au moins partielle, pour leurs blasphèmes et hérésies n’est pas difficile à suivre.

L’Église catholique appartient à Dieu. C’est lui qui l’a établie et conçue pour fonctionner avec des êtres humains comme ses instruments. Il ne permettra jamais à ces autorités humaines de son Église de la détruire complètement, mais Il ne leur retirera pas pour autant leur libre-arbitre, en sorte que chacun d’eux peut grandement mériter ou démériter, selon qu’il use ou abuse de sa fonction. Toutefois, de cet usage ou de cet abus dépend le salut de beaucoup d’autres âmes outre les leurs. Alors comment peut-on s’imaginer que Dieu n’ offre pas à ces autorités toute la grâce dont elles ont besoin pour réussir leurs fonctions officielles auprès de tant d’âmes ? Or, si selon toute apparence les Papes, Cardinaux et Évêques conciliaires sont les véritables autorités attitrées de l’Église, comme peu le nient qui ne soient pas sédévacantistes, ils reçoivent de Dieu la grâce suffisante pour mener à bien l’Église. Si donc de façon générale ils la conduisent dans le mur, nécessairement ils refusent ces grâces d’état, celles de leur fonction. Et s’ils refusent la grâce de Dieu dans l’accomplissement de leurs devoirs, ils ne sauraient être entièrement sans reproche. Ils peuvent bien ne pas être directement responsables de la société sentimentale qui les entoure, mais la grâce de Dieu finirait par sortir leurs esprits de cette sentimentalité, s’ils le désiraient. Ils ne le désirent pas, car ils auraient alors à confronter ce monde qui s’est livré à ses sentiments.

Imaginons un exemple concret qui a dû se passer maintes fois dans la vie réelle dans les années 1970. Une petite grand-mère âgée arrive à s’approcher du Saint-Père. Pleurant à chaudes larmes, elle raconte que son petit-fils était un bon garçon lorsqu’il entra au séminaire (Conciliaire), mais là-bas, il perdit non seulement sa vocation mais aussi sa foi et même son innocence. Si, ce qui est le plus probable, le Pape Conciliaire compte sur son entourage pour se débarrasser de la pauvre femme, il n’est pas innocent non plus, parce que les petites grand-mères peuvent être – à ne pas s’y méprendre – aussi authentiques que véridiques. Mais ces Papes préfèrent leur rêve Conciliaire parce qu’il est en harmonie avec le monde.

Voici un authentique exemple au Brésil cette fois, probablement dans les années 1980. Jean-Paul II tenait une réunion d’évêques diocésains pour discuter de l’apostolat dans leurs diocèses. À un certain moment, un jeune évêque se leva pour dire que l’œcuménisme faisait des ravages parmi les fidèles de son diocèse parce qu’il favorisait l’invasion des sectes protestantes depuis les États-Unis, désastre courant depuis des années à travers toute l’Amérique latine. Le Pape écouta le témoignage de l’évêque, mais à peine quelques minutes plus tard, il promouvait le même œcuménisme que venait tout juste de dénoncer l’évêque. Confronté à la réalité catholique, le Pape avait préféré son rêve Conciliaire. Comment pourrait-il être entièrement innocent ?

Il s’ensuit que ces Papes ne sont ni entièrement innocents, ni entièrement coupables de l’actuelle dévastation de l’Église. Combien sont-ils innocents, combien coupables ? Dieu seul le sait. Mais si un bon Pape était nommé ( et puis protégé par Dieu  !) pour passer au crible les autorités de l’Église, pour expurger les mauvais et promouvoir les bons, il nommerait un tribunal ou une inquisition – oui, une inquisition – pour forcer chacune d’elles à choisir ouvertement entre la Vérité et le rêve. Serait-ce une tâche facile ? Non, car les rêveurs libéraux n’ont aucune difficulté à faire semblant d’aimer la vérité, étant largement capables de se convaincre qu’ils ne s’intéressent à rien d’autre qu’à la vérité. Ils peuvent ajuster leur esprit à n’importe quoi et à son contraire. Alors, qu’est-ce qui reste à faire ? Il n’y a qu’un Châtiment pour nettoyer les écuries d’Augias du libéralisme.

Kyrie eleison.

Arguments Faux

Arguments Faux on juin 27, 2015

Dans le dernier numéro de la publication interne de la Fraternité Saint-Pie X (qui s’adresse surtout à ses prêtres), « Cor Unum », le Supérieur Général publie des arguments pour défendre et justifier sa poursuite implacable de l’incorporation de la FSSPX au sein de l’Église officielle. Il y soutient que la Fraternité a raison de parler aux officiels romains d’aujourd’hui. Essentiellement, il met en valeur deux arguments. Il faut les analyser pour que cesse la confusion qu’ils engendrent.

Voici le premier des deux arguments : l’Église catholique, en tant qu’Épouse Immaculée du Christ, est beaucoup plus que seulement ses officiels corrompus, car elle est un tout dont ces mêmes officiels ne sont qu’une partie. Mais la Fraternité catholique Saint-Pie X, elle, doit rester en contact avec l’Église catholique. Pour cette raison, le contact doit être maintenu et la négociation doit continuer avec les officiels corrompus.

En vue de la Foi, cet argument est facile à réfuter. Certes, c’est de l’Épouse Immaculée du Christ que les Catholiques doivent recevoir tout ce dont ils ont besoin pour aller au Ciel, mais ce ne sont jamais les officiels corrompus de l’Église, en tant que corrompus, qui pourront assurer leur vie spirituelle. Et si ceux-ci sont si corrompus dans la Foi qu’établir des contacts avec eux met positivement en danger cette foi des Catholiques qui est à la base de la vie spirituelle, alors les Catholiques doivent positivement éviter tout contact avec de tels officiels. Or, le néo-modernisme des officiels romains d’aujourd’hui est hautement corrompu et corrupteur, et d’autant plus dangereux objectivement que leurs intentions peuvent être subjectivement bonnes. Dès lors, les Catholiques désireux de garder la Foi doivent demeurer aussi éloignés que possible de ces Romains. « Cor Unum » raisonne comme si les néo-modernistes ne représentent aucun danger pour la Foi !

C’est Monseigneur Lefebvre qui a tiré la bonne conclusion. Lorsqu’il a fait au printemps de 1988 tout ce qu’il avait pu (même, pourrait-on dire, plus qu’il n’aurait dû faire) pour amener les officiels romains à remplir leur devoir de veiller sur la Tradition catholique, et que même après plus de dix ans d’efforts de la part de Monseigneur, les Romains ont montré en les rejetant que, loin d’avoir à cœur les intérêts de la Tradition, ils ne cherchaient qu’à l’absorber dans leur Néo-église, Monseigneur a conclu qu’ils étaient si corrompus dans la Foi qu’il n’aurait plus rien à faire avec eux jusqu’à ce qu’ils professassent à nouveau la Foi des grands documents papaux anti-libéraux, tels le Syllabus, Pascendi et Quas Primas.

Car, en effet, la Foi n’existe pas pour les officiels nommés par l’Église, mais eux, ils existent pour la Foi. Dans ces conditions, si leurs fruits démontrent au-delà de tout doute qu’ils corrompent la Foi, alors, pour la défendre, non seulement la Fraternité ne doit plus discuter avec les officiels conciliaires, mais tout en gardant la charité et le respect qui leur sont dus, elle doit les fuir comme la peste, de crainte d’être elle-même infectée par la contagion de leurs dangereuses erreurs conciliaires, tant qu’ils n’ont pas démontré – exactement comme l’a dit Mgr Lefebvre – qu’ils se sont dépouillés de leur Conciliarisme et qu’ils sont revenus à la véritable doctrine catholique.

Le deuxième argument affirme que la visite des évêques de Rome aux séminaires de la Fraternité (y compris Écône) est la preuve de sa « bienveillance » envers elle, car Rome « ne sait plus comment s’y prendre avec la Fraternité ». Et encore une fois, une hirondelle par ci par là est supposée faire l’été de la conversion de Rome. Une telle naïveté est époustouflante. Rome sait exactement comment s’y prendre avec la Fraternité : envoyer des évêques Conciliaires dans ses séminaires pour montrer à ses futurs prêtres combien sympathiques et agréables sont les prélats Conciliaires. Et la Fraternité finira par se couler tout doucement dans leur Néo-église.

A ces officiels romains la FSSPX n’a rien à demander. Ils ont l’autorité, soit. Ce sont des apostats, c’est certain. Et si elle leur donne de croire qu’ils sont, objectivement et collectivement, quoi que ce soit d’autre que des apostats, elle sera comme eux, « des menteurs » (cf. Jn. VIII, 55).

Kyrie eleison.

Fatima Inversé ?

Fatima Inversé ? on juin 20, 2015

Le 13 juin 1929, lorsque Notre-Dame de Fatima est apparue à Sœur Lucie à Tuy, en Espagne, pour demander la Consécration de la Russie à son Cœur Immaculé, cela semblait parfaitement raisonnable, car depuis l’éclatement de la Révolution russe en octobre 1917, la Russie persécutait l’Église et agissait en tant qu’instrument majeur du communisme dans la propagation de ses erreurs mortelles à travers le monde. Or, la Russie joue de nos jours un rôle tellement différent dans les affaires mondiales qu’il y a des Catholiques qui se demandent si cette Consécration est toujours nécessaire. N’a-t-elle pas été dépassée par les événements ?

Certes, avec la chute du mur de Berlin en 1989, les Russes ont commencé à répudier le communisme athée sous lequel ils avaient tant souffert pendant 70 ans, et ils ne cessent depuis de s’approcher de Dieu au lieu de s’en éloigner. À la tête de ce cheminement a été le président (ou premier ministre) russe depuis 1999, Vladimir Poutine (né en 1952), lequel, par son exemple personnel et sa direction publique, a fait tout ce qu’il a pu pour promouvoir le véritable renouveau de la religion chrétienne Orthodoxe au sein de la Russie. Certains observateurs doutent toujours de la sincérité de Poutine, mais les fruits sont là : des milliers d’églises et de cathédrales ont été reconstruites dans toute la Russie et la moralité y est protégée, tandis qu’en dehors de la Russie, Poutine a plus d’une fois retardé l’éclatement de la Troisième Guerre mondiale, en déroutant les politiciens délinquants de l’Occident, pantins du Nouvel Ordre mondial impie dont ils poussent pour le triomphe.

Alors, peut-on dire aujourd’hui que la Russie n’a plus besoin d’être convertie ? Non, parce que le Christianisme orthodoxe n’est pas encore le Catholicisme, et parce que le communisme, semble-t-il, a laissé sa trace dans les mœurs des Russes, par exemple dans la pratique toujours assez répandue de l’avortement. Mais ce que l’on peut dire avec certitude, c’est que par le renouveau religieux actuel, attesté maintenant depuis plusieurs années par les occidentaux qui visitent la Russie, Notre-Dame prépare la pleine conversion de la Russie, et même si pour mettre fin au communisme russe cette pleine conversion n’est plus nécessaire, elle pourra l’être encore plus au XXIe siècle pour triompher du Globalisme dans le monde. Imaginons comment cela pourrait se passer.

Pour se libérer de l’encerclement agressif de la Russie par les bases militaires d’un grand pouvoir occidental, instrument volontaire des Maîtres diaboliques du Globalisme, la Russie, agresseur apparent mais non pas véritable (les deux ne sont pas toujours les mêmes) envahit et conquiert l’Europe, profondément corrompue et affaiblie par le matérialisme athée. Sous la pression de la guerre et de l’occupation, le Pape effectue enfin la Consécration de la Russie telle que Notre-Dame l’a demandée à Fatima, et la miraculeuse conversion plénière s’installe – non à la religion putride de la Rome conciliaire, mais plutôt à un Catholicisme tout nouveau (et tout ancien – cf. Mt. XIII, 52), où toute la Vérité de la Rome éternelle et de l’Occident jadis fidèle est régénérée par la force de la fraicheur religieuse des Russes post-communistes qui puise dans tout ce qu’il y a de plus vrai et de plus authentique dans leurs propres traditions orientales.

Vœu pieux ? Les détails des prophéties ici rassemblés, et même les grandes lignes de cette spéculation peuvent être erronés, mais dans tous les cas, c’est un miracle de cet ordre que Notre-Dame aura obtenu pour purifier l’Orient de ses erreurs et l’Occident de sa corruption, pour que l’Église puisse de nouveau respirer de ses deux poumons, et pour qu’advienne cette « période de paix pour le monde » qu’elle a promise à Fatima. Et de toute façon, les croyants s’écrieront avec Saint Paul : « O profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu ! Que ses jugements sont incompréhensibles et ses voies impénétrables ! » (Rom. XI, 33). Si nous nous trouvons parmi les survivants, nous nous émerveillerons des œuvres de Dieu et de Sa Sainte Mère.

Kyrie eleison.