Les Commentaires Eleison

L’ordre de la Charité

L’ordre de la Charité on septembre 5, 2015

Que pense l’Église catholique du « racisme » ou de l’ « antisémitisme » ou du « sexisme » ou encore de l’ « homophobie », et ainsi de suite ? Dans une société libérale où tout le monde doit être gentil envers tout le monde, n’est-il pas surprenant à quel point le « politiquement correct » semble régulièrement nous présenter une nouvelle classe de gens à détester par tous ? L’Église catholique, suivant son divin Maître, enseigne d’aimer son prochain et de ne haïr personne, mais elle ne dit pas d’aimer son prochain sans distinction. Voyons comment un grand théologien catholique met de l’ordre et de la discrimination dans notre amour pour Dieu et pour le prochain. Voici un survol des treize articles de la Somme Théologique de St Thomas, 2a 2ae, Question 26 :

1 La charité est ordonnée car elle est une amitié surnaturelle dans la béatitude éternelle, béatitude qui a pour principe Dieu, et partout où des choses découlent d’un principe, il y a un ordre ( notez comment le Catholique rapporte immédiatement à Dieu une question majeure. Que serait pour les libéraux le principe de leur « gentillesse » ? La haine des Nazis ? Sérieusement . . . ).

2 La charité doit aimer Dieu plus que le prochain car la charité est une amitié dans la béatitude, et toute béatitude pour moi-même ou pour mon prochain a son principe en Dieu ( où les libéraux placent-ils le principe de leur bonheur ? Dans l’épanouissement personnel ? Dans les autres hommes ? Selon toute vraisemblance, ce ne sont là que des formes appauvries de bonheur ).

3 Dieu doit être aimé plus que soi-même car toutes les créatures (pas dénaturées), chacune à sa façon, aiment naturellement le Bien commun avant leur propre bien, et Dieu est le Bien commun, et naturel et surnaturel, de tous.

4 Le soi spirituel doit être plus aimé que le prochain spirituel car je suis plus proche de moi-même que je ne le suis de mon prochain [en sorte que si je ne m’aime pas moi-même (spirituellement), il est peu probable que j’aime mon prochain]. Mais

5 Le prochain spirituel doit être aimé plus que le moi corporel, c’est-à-dire que mon propre corps, car l’esprit est au-dessus du corps, parce que l’esprit participe directement à la béatitude, tandis que le corps n’y participe qu’indirectement (à travers l’esprit).

6 Il y a des semblables qui doivent être aimés plus que d’autres, car ils diffèrent dans leur proximité à l’un ou à l’autre des deux pôles de la charité, l’un (objectif) étant Dieu, l’autre (subjectif) étant moi-même. Les saints sont plus proches de Dieu, les prochains de moi-même.

7 Objectivement, les saints seront plus aimés que les prochains, mais subjectivement, les parents seront aimés plus intensément que les saints, car de différentes façons ils nous sont plus proches – proverbe anglais, « La charité commence à la maison ».

8 Essentiellement, les personnes du même sang seront plus aimées que celles qui ne le sont pas, car les liens de sang sont naturels, fixés et substantiels. Mais il peut arriver que d’autres liens d’amitié soient plus forts.

9 Objectivement, les parents doivent être plus aimés que les enfants, car en tant que principes de la vie et de multiples bienfaits, les parents sont plus proches de Dieu, mais subjectivement les enfants sont plus proches de nous pour plusieurs raisons.

10 Le père devrait être aimé plus que la mère, en tant que tel, car du rôle de chacun dans le don de la vie, le père est formel et actif alors que la mère est matérielle ( maternelle ) et passive (St Thomas écrivait à propos d’ êtres humains alors normaux et pas dénaturés comme ils le sont aujourd’hui).

11 Objectivement, les parents doivent être aimés plus que l’épouse, car en tant que principes de la vie et de multiples bienfaits, ils sont plus proches de Dieu, mais subjectivement l’épouse, qui fait « une chair » avec son mari, doit être plus aimée.

12 Objectivement, quelqu’un qui nous fait du bien doit être aimé plus que celui à qui nous faisons du bien, car il est principe de bien pour nous, mais de par la proximité subjective nous aimons plus celui à qui nous faisons du bien, pour diverses raisons, par exemple, « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. »

13 Il y aura toujours un ordre de la charité au Ciel, en particulier l’amour de Dieu par-dessus tout. De plus, le classement objectif du prochain par sa proximité de Dieu comptera plus Là-Haut qu’ici-bas sur terre.

« Racisme » ? – quelles races sont plus proches de Dieu, ou de moi ? Elles ne sont pas toutes pareilles. « Antisémitisme » ? – les « Sémites » sont-ils amis ou ennemis de Dieu ? « Sexisme » ? – est-ce que les femmes d’aujourd’hui m’aident ou m’empêchent de m’approcher de Dieu ? « Homophobie » ? – les « homos » où en sont-ils par rapport à Dieu ?

Kyrie eleison.

Les Romains Implacables.

Les Romains Implacables. on août 29, 2015

Des rumeurs venant de la Fraternité Saint Pie X semblent confirmer la spéculation de ces « Commentaires » de la semaine dernière (CE 423 du 22 août), selon laquelle Rome veut un accord avec la FSSPX. Les rumeurs parlent d’une rencontre secrète qui eut lieu au début de ce mois, où les chefs de la FSSPX auraient discuté de finance et d’un « préambule doctrinal ». Est-ce le même préambule dont parlait le Cardinal Müller le 3 août ? Rédigé par Rome pour que la FSSPX le signe ? Le Cardinal raconte que cela serait nécessaire pour tout accord, alors que Mgr. Schneider ne voyait aucun problème doctrinal, puisque Vatican II ne fut que « pastoral ». Mais avec ou sans rumeurs, rappelons le fond du problème qui, lui, ne change pas.

Les seize documents officiels du second Concile du Vatican offrent ensemble une nouvelle vision de Dieu, de la vie et de l’homme, en effet une nouvelle religion en phase avec le monde moderne centré sur l’homme, mais qui se heurte à la religion catholique centrée sur Dieu, laquelle, en 1900 ans d’existence, n’a changé en rien d’essentiel. Chaque religion professe sa vision de Dieu, de la vie et de l’homme, chacune est doctrinale, mais les deux doctrines s’affrontent. Or, par d’ingénieuses ambiguïtés – l’ambiguïté étant ce qui caractérise les seize documents –, les Pères du Concile furent persuadés qu’il n’y avait aucun affrontement, et lorsqu’ils votèrent en faveur des documents, il y eut trois raisons pour lesquelles les Catholiques du monde entier suivirent la nouvelle religion : son hostilité envers la vraie Foi était habilement dissimulée, elle fut imposée aux Catholiques par presque toutes les autorités de l’Église, à commencer par le Pape, et elle était bien plus facile à pratiquer que la religion préconciliaire.

Mais Dieu suscita un vrai berger, Monseigneur Lefebvre, qui persista dans le différend doctrinal, qui tint tête aux autorités infidèles de l’Église et qui maintint la pratique de la religion préconciliaire pour toutes les âmes désireuses de s’en donner la peine, lesquelles furent assez nombreuses pour que la Fraternité de Monseigneur se fût répandue partout dans le monde dès sa mort en 1991. Mais ses successeurs à la tête de la Fraternité étaient nés après la Deuxième Guerre dans un monde fort différent de celui de Monseigneur, qui avait vu le jour avant la Première Guerre. Ils ne comprirent ni le monde moderne ni la doctrine comme le faisait Monseigneur, et ils n’avaient donc pas la même motivation que lui pour continuer à tenir tête aux autorités de l’Église, même s’ils ne voulaient pas encore relâcher la discipline de l’Église à la manière du Concile (chose voulue maintenant par de plus en plus de Traditionnalistes). Dès lors c’était tout simplement une question de temps avant que le magnétisme de Rome n’exerçât son influence.

Quant aux Romains, ils s’entêtaient dans leur nouvelle religion conciliaire, et donc à partir de 2000 ils accueillirent à bras ouverts tout rapprochement entrepris par la FSSPX, car sa doctrine et sa pratique du catholicisme de toujours constituaient un blâme constant de leurs nouveautés franc-maçonnes et une menace constante, telle une poche de résistance derrière les lignes d’un ennemi dont l’invasion avait par ailleurs parfaitement réussi. Donc tout comme les Romains veulent absorber la FSSPX dans leur Néo- église, de même les chefs actuels de la FSSPX veulent se soumettre à l’autorité officielle de l’Église de Rome. C’est un mariage contracté aux Enfers, et des hommes de la Néo-église aussi charmants que Mgr. Schneider n’y voient aucun problème, car ils n’ont pas vu, ou n’ont pas voulu voir, l’affrontement sous-jacent des deux doctrines et de leurs principes de base.

En cela au moins, le Cardinal Müller a donc raison. Si deux hommes ont des visions différentes de Dieu, de la vie et de l’homme, tout accord entre eux ne peut être que relativement superficiel. Ainsi, si la FSSPX ne peut être amenée à abandonner le dogme, ou plutôt à faire saper tout dogme catholique par le super-dogme maçonnique selon lequel toute dogmatique n’est que de l’eau de rose, alors nécessairement la FSSPX agira à l’intérieur des murailles de Rome comme un Cheval de Troie. Voilà pourquoi le Cardinal insiste tant sur un préambule doctrinal. Que celui-ci soit rédigé par Rome ou par la FSSPX n’a aucune importance, pourvu que la masse des Traditionnalistes, comme la masse des Catholiques après Vatican II, se laisse tromper par les ambiguïtés doctrinales. Celles-ci seront géniales !

Kyrie eleison.

Contradiction Romaine ?

Contradiction Romaine ? on août 22, 2015

Deux hommes d’église romains semblent s’être contredits l’un l’autre selon des remarques récentes à propos des relations entre Rome et la Fraternité Saint-Pie X, mais une explication en serait que Rome lui joue un tour de passe-passe vieux comme le monde. Par la routine du « bon flic, mauvais flic », lorsque la police veut la confession d’un criminel, elle envoie d’abord une brute pour le tabasser jusqu’à ce qu’il ait besoin d’un fleuve de sympathie. Alors on lui envoie un gentille gendarme qui lui montre une sympathie telle que souvent le gredin s’ouvre et confesse son crime.

Le « mauvais flic » dans ce cas ne serait personne de moins que le Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le Cardinal Müller, lequel, dans un entretien qu’il donna plus tôt ce mois-ci à www.katholisch.de, site officiel de la Conférence des Évêques allemands, a dit à propos d’un accord Rome-FSSPX, « qu’il n’y a pas de nouveau développement substantiel. Le Saint Père désire que nous continuions d’essayer : “con tenacia e pazienza” – avec patience et ténacité. La précondition pour une pleine reconnaissance est la signature d’un préambule doctrinal qui garantisse un plein accord sur les questions essentielles de la Foi. Durant les derniers mois, il y eut des rencontres de différentes sortes qui avaient pour but de fortifier la confiance mutuelle. »

Voici qu’on déclare clairement que la FSSPX devra signer un texte doctrinal à faire agréer par la Rome néo-moderniste si elle veut un accord avec Rome. Le Cardinal fait aussi « mauvais flic » lorsqu’il révèle qu’il y eut « des rencontres de différentes sortes » entre les Romains et la FSSPX « pour fortifier la confiance mutuelle. » À moins que la FSSPX ne soit heureuse que Rome dévoile des contacts qui seraient restés autrement inconnus ? Mais parmi ceux qui ont la Foi catholique, qui est ce qui est rassuré par l’instauration de cette confiance mutuelle avec les néo-modernistes ? Attention, voici le « bon flic ».

Plus tôt cette année, Monseigneur Athanase Schneider visita deux séminaires de la FSSPX « pour y conduire des discussions sur un sujet théologique spécifique avec un groupe de théologiens de la FSSPX et avec son Excellence Mgr Fellay ». Tout récemment, il donna une entrevue à un site web espagnol, Rorate Caeli en español, dans laquelle il présenta une vision favorable de ces visites. Il y dit qu’il fut traité avec un respect cordial, et il observa tout autour le respect pour le Pontife régnant, le Pape François. Après sa visite, il ne voyait plus « aucune raison grave de nier au clergé et aux fidèles de la FSSPX la reconnaissance canonique officielle, et entre temps ils devraient être acceptés tels qu’ils sont ». En minimisant l’obstacle de Vatican II, Mgr Schneider confirme qu’il n’a vu aucun problème doctrinal sur le chemin d’un accord : il a dit que le Concile fut essentiellement pastoral et de son temps.

Qui donc représente la vraie Rome ? le Cardinal Müller ou Mgr Schneider ? Sûrement les deux. Si la routine du « bon flic, mauvais flic » n’est pas consciente, elle est certainement instinctive. Rome, en gardant ses options ouvertes, peut continuer de jouer la FSSPX comme un poisson dans l’eau, en le lâchant pour le ramener, en faisant espérer pour soudain éteindre l’espérance, en pliant le fil de fer pour le déplier à nouveau, et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’il se casse. Hélas, on peut craindre que par ces « rencontres » mentionnées, les chefs de la FSSPX ne soient complices dans ce jeu de Rome.

Kyrie eleison.

L’alchimie du Comédien

L’alchimie du Comédien on août 15, 2015

Une lectrice de ces « Commentaires » m’a transmis en mai dernier l’extrait d’une vidéo sur l’internet (que l’on trouve ici), et dont elle m’a dit qu’il circulait beaucoup sur Facebook et « influençait massivement les gens ». L’extrait nous présente un Américain noir, comédien bien connu, Will Smith, interrogé sur « Progressive Thought Patterns », titre plutôt pompeux pour un divertissement assez inepte. En effet, ce n’est point à Facebook ni aux icônes du divertissement que l’on recourt pour trouver du bon sens. L’intérêt pour les Catholiques est d’y voir combien la même ineptie kantienne qui a dévasté l’Église (voyez Pascendi, comme la clef de Vatican II) possède l’esprit de gens ordinaires qui n’ont aucune connaissance ni de Kant ni de Pascendi. Voici ce que Will Smith répond au journaliste (avec quelques commentaires ajoutés en italique) :

« Je ne veux pas être une icône ( ce qu’il est certainement, ayant connu un succès monstre à Hollywood ), je veux être une idée. Vous savez, je veux incarner une idée. Je veux représenter des possibilités. Je veux incarner de la magie, c’est bien ça, que vous êtes dans un univers et que deux et deux font quatre. Deux et deux font quatre seulement si vous acceptez que deux et deux fassent quatre. Deux et deux seront bien ce que je veux qu’ils soient, vous savez, et il y a une puissance rédemptrice ( notez ce dernier mot – quasi religieux ) lorsque vous faites un choix, vous savez, comme lorsque vous ressentez que vous êtes un effet ( peut-être voulait-il dire une « cause » ) pour tout ce qui arrive. Faites un choix, comme si c’est vous qui décidez ce qui sera, qui vous serez, comment vous allez faire. Décidez, tout simplement, et de là l’univers ne sera plus dans vos jambes. Comme de l’eau, l’univers veut céder et vous contourner, et tout ça, vous savez, alors pour moi, je veux incarner des possibilités. Je veux incarner l’idée que vous pouvez réellement faire ce que vous voulez.

« Un de mes livres préférés c’est The Alchemist de Paul Coelho, et je crois en ce livre. Je crois que je peux créer tout ce que je veux créer. A condition de m’y mettre, d’étudier et d’apprendre le système ( . . . ), je sens très fort que l’on est ce qu’on choisit d’être. Je me considère moi-même comme un alchimiste. Un alchimiste est essentiellement une espèce de chimiste mystique, comme ça, et une des grandes prouesses que faisaient les alchimistes c’est qu’ils prenaient du plomb, un morceau de plomb, et du plomb ils en faisaient de l’or. Ma grand-mère disait, « Quand la vie te donne un citron, vas-y et fais de la limonade » ( voilà un peu de bon sens d’il y a deux générations. Mais pour Will Smith . . . ). Pour moi cette limonade est de l’alchimie. C’est le même concept derrière The Alchemist. »

Voilà à peu près les mots mêmes de Will Smith, non pas pour se moquer de lui, mais pour montrer Kant à l’œuvre parmi les gens ordinaires qui sont loin de lire Kant. Notez que Will Smith n’est pas complètement dépourvu de bon sens. Si le mot « alchimie » veut réellement dire faire de la limonade à partir de quelques citrons, alors ce mot respecte la réalité. Mais s’il veut dire faire de l’or à partir du plomb, ce qui est normalement le cas, alors il représente un rêve qui court depuis des siècles et qui incarne la fuite de la réalité ou, ce qui est pire, le refus de la réalité naturelle, et même un recours aux démons pour sa distorsion préternaturelle.

Will Smith est un comédien et son extrait vidéo est plutôt amusant, donc rien ne nous oblige à prendre au sérieux ce qu’il dit. Mais tout récemment, un mathématicien en Europe au sommet de sa profession m’a fait part du mépris de la réalité objective qu’il observe chez ses collègues. Il en est effaré. Le véritable problème va bien au-delà d’un simple comédien.

Kyrie eleison.

La Nourriture et L’eau

La Nourriture et L’eau on août 8, 2015

Je n’aime pas être un prophète de malheur, mais ce que voit venir et ce que m’a écrit un employé du gouvernement américain à la retraite, décoré de prix de toute sorte pour ses services, doit être dit, car je suis certain que cela est la vérité.

« L’Occident fonce vers sa destruction de par son abandon de Dieu et de sa sainte Église apostolique. Nous vivons, moi et ma famille, dans la terre dévastée du Novus Ordo. Nous assistons à la Messe de la FSSPX, mais nous y veillons et prions, car la FSSPX semble accepter son absorption et sa destruction aux mains des modernistes. La solution du problème est la Consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Notre Mère. Mais en ce moment le Pape n’a aucun intérêt à la faire, ni la Curie d’ailleurs. Notre Seigneur nous a informé que la Consécration sera faite, mais sur le tard. Je crois que cela peut signifier une fois le Châtiment commencé, Châtiment qui dépassera tout ce que l’on peut imaginer.

« Je me tiens au courant des nouvelles sur l’économie mondiale ou, devrais-je dire, sur le système Ponzi des banques centrales. Cela doit prendre fin un jour. La dette n’est ni de la monnaie, ni de l’argent ni de la richesse. C’est un esclavage, un nœud coulant à mettre au cou des gens ordinaires pour le contrôle de leur travail et de leur richesse. Je crois qu’un effondrement économique va survenir dans les deux ou trois ans. Ce sera comme le crash des tulipes en Hollande en 1637, lorsque les gens comprirent que les bulbes de tulipe n’étaient que des bulbes et non de l’or. Chaque puissance mondiale ment sur son économie réelle et imprime autant de sa propre monnaie qu’elle le peut, mais ces monnaies irréelles ne s’appuient sur rien. Toutes ces économies vont s’écraser comme une avalanche, et seront anéanties.

« L’homme moderne étant devenu une créature de confort extrême et d’une ingratitude profonde, on ne peut que s’imaginer comment vont réagir les gens lorsqu’il n’y aura plus rien de gratuit, l’internet, la télévision, les téléphones portables ni les bons-nourriture sur demande. Ce sera le chaos. Les gens au pouvoir conditionnent le peuple pour ce moment-là, en créant des boucs émissaires. Cela s’est fait bien des fois dans le passé pour justifier les pauvres décisions destructrices prises par l’élite criminelle au pouvoir, et pour mettre à l’abri ceux qui ont été la vraie cause des problèmes, notamment les délinquants nommés par le Père Denis Fahey.

« Le gouvernement américain s’attend à des pertes de vie stupéfiantes suite à l’effondrement du système, mais n’y fait toujours rien. Le mal sera déchaîné lorsque les gens se rendront compte de l’incroyable profondeur et étendue de la crise, et ils transformeront leurs villes en zones d’une violence et d’une dépravation épouvantables. La population sans foi ni loi fera n’importe quoi pour survivre. En un instant, le monde moderne sera arrêté net. L’homme sera confronté à la réalité désolante de sa faiblesse, de son manque absolu de contrôle, de sa véritable dépendance de Dieu.

« Excellence, les gens en sont au point où ils savent faire n’importe quoi avec un téléphone portable mais sont incapables de planter une pomme de terre, d’enfoncer un clou ou de fixer un robinet. Lorsque le château de cartes s’effondrera, seuls les vrais métiers et la véritable prêtrise auront quelque valeur. La menuiserie, la plomberie, la gestion de l’électricité et de l’eau, celle des déchets, la mécanique, l’agriculture, l’élevage animal (pas les fermes industrielles), c’est à peu près tout. Il faut encourager les jeunes hommes catholiques à s’adonner à ces métiers et ensuite à y créer un nouveau système de confréries. Les universités corrompues d’aujourd’hui qui ne sont soutenues que par le marché de la dette, seront démasquées comme étant sans aucune valeur. La vérité est actuellement plus nécessaire que jamais. Il faut dire aux Catholiques traditionnels d’embrasser les métiers traditionnels, les rôles traditionnels et les styles de vie traditionnels. Il faut en effet dépasser le catholicisme à la Bing Crosby de la Messe-le-dimanche-seulement, mais encore faut-il embrasser le travail quotidien nécessaire à la restauration du Christ-Roi et de la Bienheureuse Vierge Marie Notre Reine dans nos vies de tous les jours. Les fidèles doivent être prévenus pour qu’ils s’occupent de la sécurité de leurs familles et d’autres dans le besoin. Cela implique l’approvisionnement en nourriture et en eau, car la plupart des supermarchés n’ont de quoi ravitailler la population locale que pour 36 heures. »

Kyrie eleison.

L’autorité Boiteuse

L’autorité Boiteuse on août 1, 2015

Régulièrement, de bonnes âmes désirent que « je fonce » et que j’assume une position d’autorité à la tête du mouvement de la “Résistance” d’aujourd’hui. Laissez-moi proposer, sans rien imposer, les raisons de ma réticence la plus sérieuse à entreprendre une telle chose.

L’autorité au sein de l’Église est « fichue », du sommet jusqu’en bas. Le Pape actuel (je ne suis pas sédévacantiste) a perdu l’esprit catholique, si jamais il l’a eu. Or, même si son élection en tant que Pape était invalide pour une raison ou une autre, elle fut entérinée par son approbation universelle comme Pape dans virtuellement toute l’Église mondiale. De toute façon, personne d’autre n’est Pape ni ne peut l’être, et donc ce dernier possède l’autorité suprême dans l’Église. Or, l’Église fut conçue par Notre-Seigneur comme une monarchie où toute l’autorité qui lui descend de Dieu passe par le Pape. En effet, par définition l’autorité ne peut venir que d’en haut. Comme le dit Jefferson dans la Déclaration d’Indépendance des États-Unis d’Amérique, l’autorité conférée d’en bas peut toujours être retirée d’en bas. L’autorité d’en bas est en fait une contradiction dans les termes. Elle n’est pas dans le fond une autorité réelle.

Ainsi, à moins que ce Pape ne m’octroie l’autorité pour conduire la “Résistance”, ce qui de toute évidence est inconcevable, je n’aurais jamais l’autorité catholique officielle pour diriger les résistants. Aurais-je alors l’autorité de suppléance, étant donné l’état de nécessité ? En théorie, oui, mais l’autorité de suppléance est relativement faible. Elle vient d’en haut (de l’Église) lorsque par exemple un pénitent demande à un prêtre, dans des circonstances inhabituelles, d’entendre sa confession, c’est-à-dire lorsque normalement le prêtre n’aurait aucune juridiction pour ce faire. Ainsi, l’autorité de suppléance descend bien d’en haut, par l’Église, mais elle n’est déclenchée que par la demande d’en bas. Pas de demande, pas d’autorité de suppléance.

Prenez le cas de Monseigneur Lefebvre. Premièrement, il était très important pour lui que les statuts de la FSSPX originale fussent approuvés par l’Évêque diocésain de Genève, de Lausanne et de Fribourg. Deuxièmement, par exemple, si un prêtre de la FSSPX voulait quitter la Fraternité, à droite ou à gauche, Monseigneur n’avait aucun pouvoir de l’en empêcher ni de le punir si ce n’était qu’il n’aurait plus rien avoir à faire avec lui. Et si ce prêtre partait vers l’Église Conciliaire, il était souvent accueilli à bras ouverts, comme on peut se l’imaginer. La FSSPX sous Mgr Fellay a désiré de plus en plus être normale et a prétendu l’être, mais en vérité elle reste une structure assez faible dans la mesure où elle n’a jamais eu d’autre juridiction que celle de suppléance (c’est une raison pour laquelle Mgr Fellay souhaite tant sa réintégration au sein de l’Église officielle).

Voilà l’autorité de suppléance même pour un Monseigneur Lefebvre ! Et je ne suis pas Monseigneur Lefebvre. C’est pourquoi un certain nombre de bonnes âmes peuvent se tourner vers moi pour des conseils, comme elles le font déjà, mais je ne me sens pas à même de réclamer ne serait-ce qu’une juridiction de suppléance, à cause de l’énorme confusion qui règne dans l’Église. Aujourd’hui, j’hésite de plus en plus à imposer même un jugement juste à qui que ce soit, car les âmes sont désormais si troublées que la moindre imposition est susceptible d’augmenter la confusion plutôt que de la diminuer. « JE FRAPPERAI LE PASTEUR ET LE TROUPEAU SERA DISPERSÉ » (Zac. XIII, 3), cité par Notre-Seigneur dans le jardin de Gethsémané (S. Mat. XXVI, 31), et voilà ce qu’on risque de voir dans l’Église de plus en plus, jusqu’à ce que Dieu, dans sa miséricorde, rétablisse son Pasteur, ce qu’Il fera seulement lorsque l’humanité saura de nouveau apprécier un véritable Pasteur de Dieu. Jusqu’alors, le cadeau de Dieu d’un bon Pasteur risquerait de faire plus de mal que de bien. Donc, en attendant, endossons tous notre juste châtiment : la confusion universelle !

C’est pourquoi je donnerai à quiconque me le demande les raisons pour lesquelles je me comporte comme je le fais, mais plutôt que de les imposer je leur proposerai ces raisons, et de façon générale je n’aurai pas de problème si on n’est pas d’accord.

Kyrie eleison.