Eleison Comments

Pas d’Emprunts !

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Le dernier sauvetage financier de la Grèce, si tant est qu’il se réalise, remettra à plus tard encore une fois le règlement des comptes pour l’union européenne et peut-être pour le système financier global, mais le jour de ce règlement arrivera quand même. Le problème est systémique. Si les politiciens en démocratie veulent se faire réélire, ils doivent faire des emprunts pour payer cette assistance sociale qu’eux-mêmes ont formé les peuples à exiger. Néanmoins, ne cesser de faire des emprunts est une folie qui ne peut durer indéfiniment, et un jour elle s’effondre avec perte et fracas. Voilà longtemps que les peuples et les politiciens suivent ce mauvais chemin d’amonceler les emprunts, politique normalement stupide ou criminelle.

Elle est stupide si l’on a oublié la sagesse fondamentale de trois vers de Shakespeare qui valent bien la somme de beaucoup de volumes écrits par les « économistes » professionnels :—« Evite d’emprunter ou de prêter / Parce que le prêt fait souvent perdre et son argent et son ami, / Tandis que l’emprunt amortit le sens de l’économie ». Autrement dit, en s’habituant à emprunter on perd l’art d’économiser et de faire bon usage des ressources dont on dispose. Par exemple la facilité excessive, au moins dans un premier temps, de faire un emprunt, est apte à faire perdre le sens de la valeur de l’argent avec le sens de la réalité, par exemple combien il peut être difficile de gagner de l’argent, ou de le rembourser éventuellement. Quant à prêter, c’est Polonius dans la pièce célèbre de Hamlet (I, 3) qui dit que le prêt assez souvent n’est pas remboursé, et de plus si c’est un ami qui ne me rembourse pas, je risque de le perdre comme ami parce qu’il aura trop peur ou trop honte de m’aborder après.

Pourtant pas tous ceux qui font des prêts ne sont stupides. Il y en a qui sont criminels, parce qu’ils savent pertinemment qu’en prêtant à des taux d’intérêt usuriers ils peuvent réduire à la pauvreté ou à l’esclavage les personnes, les familles, des nations entières – « Le débiteur est serviteur (ou esclave) du créditeur » (Prov. XXII, 7). Il y a actuellement des cartes de crédit qui exigent entre 20 et 30% d’intérêt, quoique l’Eglise ait toujours condamné sévèrement l’usure. Les usuriers sont des criminels qui défont les liens d’une société, en appauvrissant ou en réduisant en esclavage leurs voisins, jusqu’à des nations entières.

Dans les temps modernes, disent les Papes, l’usure a pris des formes différentes, et voici pourquoi le monde entier devrait aujourd’hui se réveiller et se rendre compte qu’il s’est laissé réduire en esclavage par l’astuce des maîtres de l’argent. Ceux-ci profitent de leur richesse pour acheter les médias et les politiciens en particulier, maîtrisant ainsi toute une société mondiale qui s’est livrée à Mammon. Mais on peut se demander, comment Dieu a-t-il pu permettre que les choses en arrivent là, et comment peut-il avoir l’intention de permettre l’immense souffrance qui s’annonce dans un avenir proche avec l’effondrement financier et/ou la guerre mondiale, tous les deux prémédités par ses ennemis pour leur assurer, comme ils l’espèrent, le pouvoir mondial total ?

La réponse, c’est qu’il a donné un tel pouvoir à ses ennemis pour que leur cruauté et inhumanité lui servent de fléau à rosser le dos d’un monde qui s’est détourné de lui et qui a préféré Mammon pour maître – nous ne pouvons servir Dieu et en même temps Mammon, dit Notre Seigneur (Mt.VI, 24). Et l’on peut deviner que Dieu va permettre encore beaucoup plus de souffrance dans un avenir proche, parce que « C’est en souffrant qu’on apprend », dit Eschyle. En fait seule une souffrance sévère suffira pour permettre à un nombre important d’âmes d’apprendre que leur matérialisme et leur culte de Mammon sont des ennemis perfides de leur unique vrai intérêt, à savoir le salut de leurs âmes immortelles.

Mère de Dieu, obtenez miséricorde pour nous pauvres pécheurs !

Kyrie Eleison.