Étiquette : Mgr Bernard Fellay

POURQUOI la RÉSISTANCE existe-t-elle?

POURQUOI la RÉSISTANCE existe-t-elle? posted in Les Commentaires Eleison on février 10, 2024

Dieu donna dans l’orage un vieux chef, sage et saint. 

Quel jeune peut vouloir s’écarter du chemin ?

Il y a moins d’un mois, le 24 janvier, le prieur brésilien du monastère bénédictin traditionnel de Santa Cruz (niché en hauteur dans les collines derrière Rio de Janeiro au Brésil), Mgr Thomas d’Aquin, a publié une grave dénonciation d’un dirigeant important du mouvement catholique traditionnel, dirigeant actif dans le monde entier. Mais les traditionalistes n’ont-ils pas suffisamment de problèmes hors du monde traditionnel sans avoir à se battre entre eux aussi ? Normalement, le bon sens catholique le voudrait ainsi. Mais pas si la base même du catholicisme, la foi catholique, est en jeu. Or, dans la lutte entre Rome et la Fraternité saint Pie X, la foi est constamment en jeu. Que les lecteurs jugent par eux-mêmes : en tant que pasteur du troupeau de Notre-Seigneur, Mgr Thomas d’Aquin a-t-il fait autre chose que son devoir en dénonçant ce loup déguisé en mouton ? 

La cause de l’existence de la Résistance n’est autre que Mgr Fellay avec ses paroles et ses actes. Ses paroles ont minimisé la gravité de la crise et du Concile. Ses actes ont exposé la Tradition au même sort que les communautés Ecclesia Dei. 

Mgr Fellay n’a pas parlé comme Mgr Lefebvre. Mgr Lefebvre a dénoncé avec vigueur les erreurs du Concile ainsi que ceux qui étaient à l’origine de ces erreurs. Il a mis en garde pratiquement tous les papes conciliaires contre leurs responsabilités. Il a dit à Jean-Paul II que s’il continuait sur la voie de l’œcuménisme, il ne serait plus le bon pasteur, et dans le dessin sur Assise, il a dit, avec des images et des mots, que Jean-Paul II irait en enfer s’il restait œcuméniste. Il a dit au cardinal Ratzinger que lui, Ratzinger, était contre la christianisation de la société. Il a dénoncé l’apostasie de la Rome conciliaire. ( . . . ). Il a défendu les prêtres et les fidèles contre la contagion moderniste. Il s’est exposé à une excommunication invalide mais infamante. Il n’a pas reculé dans la défense de la France contre le danger musulman. Il nous a protégés contre la tentation accordiste de Dom Gérard. Il a été, en un mot, comme les évêques d’autrefois : le défenseur de la chrétienté et du fondement de la chrétienté qui est la foi. Il a été l’homme des vertus théologales, défendant notre foi et toutes les vertus. 

Qu’en est-il de Mgr Fellay ? A-t-il poursuivi les actions de Mgr Lefebvre ? Non. En paroles et en actes, Mgr Fellay s’est écarté de Mgr Lefebvre. En ce qui concerne la liberté religieuse, il a minimisé la gravité de ce que le Concile avait dit. Il n’a pas dit aux papes ce que Mgr Lefebvre avait dit. Il n’a pas attaqué les erreurs comme Mgr Lefebvre. Il n’a pas parlé des deux églises comme Mgr Lefebvre. Il n’a pas distingué clairement l’Église officielle de l’Église catholique, mais a parlé d’une ‘Église concrète’, confondant les fidèles et même les prêtres. Qu’est-ce que cette église concrète ? Sommes-nous obligés d’être dans cette église ? Nous sommes dans l’Église catholique. Nous reconnaissons le pape, mais pas l’Église conciliaire dont parlait le cardinal Benelli. Nous reconnaissons le pape, mais pas sa doctrine ni ses actes contre la Tradition. Ces actes ne sont pas catholiques, mais anticatholiques. 

C’est sous l’influence de Mgr Fellay que le chapitre 2012 a modifié le principe énoncé par le chapitre 2006 : pas d’accord pratique sans accord doctrinal. Cela n’a pas plu à Mgr Fellay et a été modifié. Sous certaines conditions, la Fraternité peut désormais conclure des accords pratiques sans accord doctrinal. C’est une lacune. Une lacune qui pourrait conduire la Fraternité sur la voie des communautés Ecclesia Dei. Elle n’est pas allée aussi loin, mais elle a baissé la garde et Rome en a profité. Mgr Fellay a supprimé les résistances internes à la Fraternité, en expulsant Mgr Williamson et quelques prêtres, puis il en a puni d’autres, comme les sept doyens qui ont protesté à juste titre contre le document de Rome sur les mariages. Mgr Fellay a désorganisé la Tradition, il s’est écarté de la ligne de Mgr Lefebvre et a fait en sorte que d’autres s’en écartent aussi. C’est la raison d’être de la Résistance : résister à cet écartement. 

Nous voulons suivre Mgr Lefebvre en tout, dans la doctrine mais aussi dans les solutions pratiques, car, comme l’enseignent Aristote et saint Thomas, les exemples des anciens servent de principes d’action. Nous suivons Mgr Lefebvre dans la doctrine et dans l’action, en particulier par rapport à la Rome moderniste, afin de rester fidèles à la Rome éternelle, maîtresse de vérité et de sainteté. 

Kyrie eleison 

Mgr. Lefebvre Transfere

Mgr. Lefebvre Transfere posted in Les Commentaires Eleison on septembre 26, 2020

Il y a deux jours, donc le 24 septembre, la dépouille mortelle de Mgr. Lefebvre a été transférée du caveau proche du Séminaire d’Écône où elle gisait provisoirement depuis sa mort en 1991, à un sarcophage en marbre dans la crypte en dessous de la chapelle du Séminaire, préparé spécialement pour son repos permanent. Toute splendeur convient au lieu de sépulture du plus grand homme de Dieu, du plus grand héros de la Foi des temps modernes, de l’Archevêque qui pratiquement seul a sauvé la doctrine, les sacrements et le sacerdoce catholiques de leur corruption et élimination aux mains d’hommes modernes qui n’y croyaient plus, au moins tels que ceux-là étaient transmis par l’Église fidèle depuis presque deux mille ans.

Et on peut dire qu’après sa mort ses successeurs ont prolongé son oeuvre plus ou moins fidèlement pendant 20 ans encore, mais en 2012 un changement a eu lieu das sa Fraternité de St Pie X qui a obligé bon nombre d’âmes de parler plutôt de la Néo-fraternité, tout comme les changements dans l’Église universelle suivant Vatican II (1962–1965) ont obligé beaucoup de catholiques de parler de la Néo-église, tant les changements étaient radicaux. Hélas, la cérémonie de transfert des restes de Mgr.Lefebvre a réflété ce même transfert de son oeuvre de Fraternité en Néo-fraternité, parce qu’elle a été célébrée non pas par le Supérieur Général actuel, l’abbé David Pagliarani, mais par son prédécesseur, celui qui a été principalement responsible de la transformation de la Fraternité en Néo-fraternité. Ce choix du prédécesseur de l’abbé Pagliarani pour célébrer un événement aussi exceptionnel en l’honneur du Fondateur de la Fraternité ne fut ni un accident, ni de bon augure. Il nous rappelle les paroles de Notre Seigneur (Mt. XXIII) –

29 Malheur à vous, Scribes et Phariséens, hypocrites, qui bâtissez des tombeaux aux prophètes, et ornez les monuments des justes, 30 et qui dites : si nous avions vécu aux jours de nos pères, nous ne nous fussions pas joints à eux pour verser le sang des prophètes.

Peut-être bien que l’hypocrisie aujourd’hui universelle de tout un monde qui méprise Notre Seigneur s’est tellement approfondie que beaucoup de ceux qui ont assisté à la cérémonie d’il y a deux jours n’étaient ni conscients de l’hypocrisie, Dieu le sait, ni si sévèrement à condamner que ces Phariséens dont Notre Seigneur savait qu’ils tramaient sa mort. En effet, beaucoup de catholiques qui avaient suivi fidèlement Mgr. Lefebvre dans sa “désobéissance” envers l’Église officielle, ont été habillement reconduits par ses successeurs vers ces mêmes officiels du Concile avec leur religion de l’homme. Néanmoins, vu objectivement, le parallèle est clair –

* Les Phariséens ont bâti des monuments pour honorer les prophètes qu’ils auraient eux aussi tués. La Néo-fraternité honore son Fondateur d’un sarcophage alors qu’elle fait les doux yeux aux Pachamamistes à Rome dont il avait déjà en son temps les agissements en horreur.

* Aux Phariséens Notre Seigneur a promis d’envoyer des messagers pour dénoncer leur infidélité, mais ceux-ci ils les ont tués de même.

A la Néo-église comme à la Néo-fraternité Il envoie un Mgr. Viganò pour leur rappeler leur infidélité. Quant à la Néo-église, elle l’oblige à se cacher pour ne pas être tué. Quant à la Néo-fraternité, elle fait de son mieux pour ne faire aucun cas de lui. Elle est passablement gênée par ses vérités de la Tradition.

* Les Phariséens ont été gravement avertis par Notre Seigneur des conséquences graves de leur infidélité, et en effet en l’année 70 Jérusalem a été détruit de fond en comble.

Quant à la Néo-fraternité, elle a pour le moment mis dans une impasse radicale l’oeuvre de Mgr. Lefebvre, parce que celle-ci a grand besoin de nouveaux évêques pour maintenir le réseau mondial de la Foi qu’il avait construit. mais elle ne peut pas en avoir, ayant refusé de s’en donner sans le consentement des Pachamammistes. Car jamais ceux-ci ne consentiront le sacre de vrais évêques qui défendront la Foi telle que la Fraternité de Mgr Lefebvre la défendait. Cette Foi-là, ils font tout pour la dissoudre.

Bref, la Néo-fraternité a permis que celui-là célébrât la mise en tombeau de Mgr Lefebvre qui a fait plus que personne d’autre pour enterrer son oeuvre. Les prêtres de Mgr. Lefebvre se rendent-ils compte que d’une oeuvre de héros ils sont en train de faire un parc pour enfants Néo-phariséens ?

Kyrie eleison.

Jeu-Vidéo Truqué – I

Jeu-Vidéo Truqué – I posted in Les Commentaires Eleison on août 18, 2018

La charité commande certainement de prier pour le nouveau Supérieur Général de la FSSPX afin que Dieu lui donne le discernement et la force nécessaires pour ramener la Fraternité sur le chemin que Mgr Lefebvre avait tracé pour elle – et pour le bien de l’Église universelle. Mais, à regarder les choses de façon réaliste, il est probable que l’abbé Pagliarani n’ait pas de tels projets. En réalité, humainement parlant, tout indique qu’il est sur la même longueur d’onde que Mgr Fellay. Ne doit-il pas son élection comme Supérieur Général à un plan prévu et soutenu à la fois par Rome et par Mgr Fellay, au cas où ce dernier ne serait pas réélu, comme, en effet, cela s’est avéré ? Voici une notion de l’accord : si l’abbé Pagliarani consentait à s’occuper des intérêts de Mgr Fellay, en retour celui-ci soutiendrait en cas de besoin la candidature de l’abbé au poste de Supérieur Général. Voici quelques indications permettant de penser qu’ils conspirent pour amener la Fraternité Traditionaliste sous la coupe de la Rome Conciliaire –

On se souvient que, lors du Chapitre Général intermédiaire (non électif) de 2012, c’est l’abbé Pagliarani qui a sauvé Mgr Fellay des arguments dévastateurs présentés au Chapitre exigeant la démission de Mgr Fellay et son remplacement au poste de Supérieur Général. C’est l’abbé Pagliarani qui a affirmé alors devant tous que le Chapitre ne pouvait pas administrer une gifle au Supérieur Général ; et par une veulerie typique le Chapitre est immédiatement passé à d’autres sujets.

Peu après ce Chapitre, l’abbé Pagliarani a été promu (comme récompensé ?) par Mgr Fellay au poste éminent de Recteur du séminaire de la Fraternité d’Amérique latine, en Argentine, à La Reja. Là-bas, on a entendu plusieurs fois l’abbé Pagliarani critiquer ceux qui ne comprenaient pas la nécessité d’un accord de la Fraternité avec Rome – ce qui était en parfaite conformité avec la politique de Mgr Fellay.

Quant à l’ajout des deux “Conseillers” au Conseil Général de la Fraternité, rapprochant ainsi Mgr. Fellay du pouvoir de la FSSPX dont il venait d’être évincé quelques jours auparavant, il est possible qu’un jour nous sachions exactement comment cela s’est passé. En tout état de cause, est-il probable que les Capitulants, dociles et respectueux comme ils l’étaient, eussent voté pour une telle mesure si elle n’avait pas semblé agréable au nouveau Supérieur Général ? En fait, ne serait-ce pas plutôt l’abbé Pagliarani en personne qui l’a proposée ?

Certes, tant que les faits ne sont pas encore connus, ces questions restent à l’état de spéculations. Cependant, ces spéculations ne sont en rien oiseuses car, au cours des prochaines années, le sort de la Fraternité aura une grande influence sur l’Église universelle. La Fraternité redeviendra-t-elle le rempart majeur de la résistance à l’apostasie conciliaire qui continue ses ravages au sein de l’Église, ou bien va-t-elle se joindre à ce mouvement d’apostasie ? Numériquement, la Fraternité a toujours été négligeable au sein de l’Église universelle en comparaison avec toutes les autres institutions qui la composent. Mais la fidélité sans faille de la Fraternité à la doctrine catholique et aux sacrements de toujours, abandonnés ou pervertis par les plus hauts dignitaires de l’Église, a fait de la Fraternité une force qu’ il fallait prendre en compte. La fermeté de Mgr Lefebvre sur la vérité l’a rendu redoutable. Les Papes conciliaires ne pouvaient ni l’avaler ni le cracher, alors qu’ils ont depuis longtemps avalé et dévoré Mgr. Fellay.

Le temps nous dira comment l’abbé Pagliarani assumera ses énormes responsabilités. En attendant, nous prions pour lui, mais humainement, nous n’avons pas trop d’espoir. Le risque est trop grand que les dirigeants de la Fraternité suivent l’ensemble des dirigeants du monde en transformant la Fraternité en un “jeu vidéo truqué”, expression qui est une bonne trouvaille pour décrire le monde qui nous entoure. Pour punir l’humanité qui abandonne Dieu partout, le Créateur semble donner à ses ennemis le pouvoir d’extirper les derniers vestiges du Christ et de la civilisation chrétienne. Cependant, au moins pour un certain temps encore, les apparences du Christ et de son Église doivent être maintenues jusqu’à ce qu’elles n’éveillent même plus de nostalgie chez les hommes en voie de déchristianisation. D’où le jeu vidéo sans réalité d’aujourd’hui sous des apparences d’hier. D’où le truquage des élections et des chapitres pour faire naître le Meilleur des Mondes, sans Christ ni Dieu.

Hélas, pour ces pauvres ennemis. Dieu existe . . . et le bras de Notre Seigneur se fait de plus en plus lourd !

Kyrie eleison.

Chapitre General – III

Chapitre General – III posted in Les Commentaires Eleison on août 11, 2018

Quand l’autorité catholique se sépare de la vérité catholique, comme il s’est passé à Vatican II, ce n’est jamais la vérité qui a bougé, car la doctrine catholique ne peut pas changer. C’est donc l’autorité qui a bougé. C’est pourquoi la séparation de l’autorité d’avec la vérité à Vatican II n’est imputable qu’aux seules autorités de l’Église. Raison de plus pour chérir les autorités qui restent fidèles à la Vérité, à l’instar de Mgr Lefebvre et de sa Fraternité Saint Pie X. Raison de plus pour jeter encore un coup d’œil à ce qui est arrivé lors du récent Chapitre Général à Écône. La Fraternité reviendrait-elle sur le chemin de son fondateur après le dérapage de 2012, ou bien doit-on appliquer le proverbe français qui dit : « Plus ça change, et plus c’est la même chose » ?

Au début du Chapitre, trois nouveaux candidats ont été élus pour former le triumvirat (conseil de trois hommes) devant diriger la FSSPX. Beaucoup de bons prêtres de la Fraternité ont poussé un soupir de soulagement et, pendant quelques jours, ils se sont pris d’un réel espoir pour l’avenir. Mais, voilà qu’à la fin du Chapitre, le Supérieur Général sortant et son propre prédécesseur à ce poste, ont tous deux été élus au Conseil Général de la Fraternité, là où se prennent les décisions les plus importantes. Cette élection fut rendue possible grâce à la création de deux nouveaux postes de “Conseiller” : une nouveauté dans la Fraternité. Beaucoup de ces bons prêtres ont dû sentir une grande déception. Quel espoir reste-t-il maintenant de voir la Fraternité opérer un changement de cap et renoncer à l’orientation désastreuse qui l’inféode aux autorités infidèles, puisque deux des principaux artisans de cette orientation viennent d’être réintégrés au Conseil Général de la Fraternité ?

Toutefois, au moins un participant au Chapitre a reçu l’assurance que les deux « Conseillers » ne vivront pas en Suisse au siège de la Fraternité, à Menzingen ; qu’ils donneront ensuite des conseils uniquement sur les questions concernant la création ou la fermeture des établissements de la Fraternité, l’admission ou l’expulsion de membres de la Fraternité ; et enfin que la création des “Conseillers” était une mesure judicieuse de la part du Chapitre car elle permettrait d’apaiser les divisions au sein de la Fraternité. Pour autant, se sent-on vraiment rassuré ? Menzingen doit regagner la confiance que sa politique ambiguë, menée depuis 20 ans, a détruite. Voici les propos d’un commentateur, parmi tant d’autres, qui ne se fie pas à ce genre de propos lénifiants tenus récemment par les dirigeants de la FSSPX :

En réalité, le choix, décidé à l’avance, de l’abbé. Pagliarani comme nouveau Supérieur Général, masque la politique, également décidée à l’avance, tendant à confirmer le statu quo quant à la direction future de la Fraternité. Si deux nouveaux assistants furent ajoutés aux côtés du nouveau Supérieur, ce n’est certes pas pour la façon dont ils ont tenu tête à la Rome moderniste. En outre, le Chapitre a eu l’impudence d’inventer la fonction de deux “Conseillers”, fonction inconnue jusqu’ici dans les statuts de la Fraternité, et de “choisir” pour ce travail, les deux personnages les plus favorables à un accord avec Rome que la Fraternité ait jamais eus en son sein : l’abbé Schmidberger, bien connu pour son amitié avec le cardinal Ratzinger, et Mgr Fellay, bien connu pour ses « nouveaux amis » à Rome et pour son dévouement à la liquidation de la Fraternité, jusqu’à ce qu’elle soit remise, pieds et poings liés, aux apostats romains.

L’image qui en ressort n’est pas nécessairement celle d’une reddition inconditionnelle, mais nous y entrevoyons une nouvelle façon de se rapprocher de Rome en usant d’un peu plus de prudence et d’un peu plus de diplomatie envers les prêtres et les laïcs de la Fraternité. Cependant, étant donné que Dieu voit tout et prévoit tout ; que l’homme propose certes, mais que Dieu dispose ; il se peut que Notre-Seigneur intervienne et infuse dans l’âme du relativement jeune abbé Pagliarani, les dons de Conseil, de Force et de Crainte de Dieu dont il aura besoin pour redresser le cours du canot de sauvetage qu’est la Fraternité, et pour l’amener en toute sécurité à bon port. Que telle soit la volonté de Dieu !

En toute justice, rappelons que le Chapitre a réussi à changer le Supérieur Général, ce qui était la chose la plus importante à faire. Mgr Fellay et l’abbé Schmidberger, en tant que « Conseillers », pourront continuer à intriguer auprès des Romains pour combiner comment ramener ce qui reste de l’œuvre de Mgr Lefebvre sous la houlette de la Rome conciliaire. Il n’empêche que le pouvoir suprême appartient désormais à l’abbé Pagliarani. En fera-t-il bon usage ? Seul Dieu le sait. “La charité croit tout, espère tout” (I Corinthiens XIII, 7). Nous devons prier pour lui.

Kyrie eleison.

Les Libéraux Préparent le Chapitre

Les Libéraux Préparent le Chapitre posted in Les Commentaires Eleison on juin 9, 2018

Pas tout le monde ne dort. Il y a en France quelqu’un qui surveille les préparatifs des libéraux en vue du prochain Chapitre général de la Fraternité Saint-Pie X. La Fraternité y aura encore, probablement pour la dernière fois, la possibilité de se lever, comme Mgr Lefebvre l’a fait, pour la défense de la foi catholique contre le concile Vatican II. Une personne, qu’importe son nom, a écrit sur le site Fidélité catholique francophone un excellent article dénonçant les funestes propos que le Secrétaire Général de la Fraternité, l’abbé Christian Thouvenot, a tenus au début de cette année lors d’une interview parue dans le bulletin de la Fraternité du District d’Allemagne. Ce qui suit doit beaucoup à cet article.

Commençons par les funestes propos en question : « Il est vraisemblable que la question du statut de Prélature personnelle soit posée lors du Chapitre. Mais c’est le Supérieur général seul qui conduit la Fraternité et qui a la responsabilité des relations de la Tradition avec le Saint-Siège. Mgr Lefebvre, en 1988, avait tenu a bien préciser cet aspect ». Ces propos sont funestes parce qu’ils correspondent à la vision de Menzingen, siège de la Fraternité où travaille l’Abbé Thouvenot. Il y prépare les membres et les sociétés amies de la Fraternité au Chapitre Général lors duquel Mgr Fellay voudrait arriver à faire dépendre de lui seul, et en toute légalité apparente, l’acceptation d’une Prélature personnelle offerte par Rome. Par ce stratagème, il mettrait fin, une fois pour toutes, à la capacité de la Fraternité de défendre la Foi en résistant au Novus Ordo et au Concile Vatican II. Propos funestes, en vérité, parce qu’ils sont ou ambigus ou erronés.

En premier lieu, le Supérieur Général n’est pas la seule personne à la tête de la Fraternité. Certes, les Statuts établis par Mgr Lefebvre stipulent que le Supérieur Général, une fois élu, est doté de pouvoirs considérables pour au moins 12 ans. Mgr Lefebvre voulait en effet que le Supérieur Général ait suffisamment de temps pour réaliser quelque chose sans être entravé comme lui-même le fut par les Pères du Saint-Esprit. Mais le Chapitre Général qui se réunit tous les six ou douze ans est au-dessus du Supérieur Général. C’est le Chapitre Général qui édicte les orientations que doit suivre le Supérieur Général. En théorie, le Chapitre Général de 2012 avait prévu que toute « normalisation canonique » nécessiterait un vote majoritaire du Chapitre. Mais, dans les faits, Mgr Fellay a déjà « normalisé » avec Rome les confessions, les ordinations et les mariages. Et voilà maintenant que le Secrétaire Général suggère que Mgr Fellay peut, tout seul, « normaliser » le reste sans que le Chapitre général ait son mot à dire ! Les quarante Capitulants de Juillet prochain ont-ils conscience de l’enjeu que révèle ce discours de Menzingen ? Sont-ils prêts à l’accepter ?

Deuxièmement, l’abbé Thouvenot prétend que seul Mgr Fellay est responsable des relations entre la Tradition catholique et le Saint-Siège. Sans aucun doute, Rome et Mgr Fellay lui-même aimeraient qu’il en fût ainsi. De cette manière, Rome pourrait récupérer d’un seul coup toute la « Tradition » et Mgr Fellay pourrait ainsi étendre à proportion son empire. Mais la « Tradition » est un ensemble composite et hétérogène d’instituts et de communautés religieuses qui, certainement, ne souhaitent pas tous être pris dans la rafle conciliaire, ni tous se retrouver sous la houlette de Mgr Fellay. C’est la raison pour laquelle Mgr Lefebvre répétait qu’il ne voulait pas qu’on dise qu’il était le chef de la Tradition catholique. Mais aujourd’hui, Mgr Fellay et son secrétaire jouent tous les deux le jeu de la Rome conciliaire.

Troisièmement, si Mgr Lefebvre a souligné, au moment des sacres de 1988, que lui seul était responsable des relations de la Fraternité avec Rome, c’était parce qu’il savait que les jeunes collaborateurs qui l’entouraient ne sauraient faire face à la ruse des Romains, comme, hélas, nous avons pu le vérifier depuis sa mort en 1991. Il ne faut donc pas chercher la raison de ses propos dans la confiance qu’il aurait eue dans la structure de la Fraternité pour doter le Supérieur Général d’une grâce spéciale qui le mettrait à l’abri des Romains conciliaires. Si l’on veut se tromper, ce n’est pas par une structure que l’on sera sauvé. Mais Mgr Lefebvre pouvait-il en faire autrement ? Il fallait bien qu’il disparaisse un jour ou l’autre !

Chers Lecteurs, si vous connaissez un capitulant du Chapitre de juillet prochain, demandez-lui s’il est au courant de ce que dit le Secrétaire général !

Kyrie eleison.

Hypocrisie Raffinée

Hypocrisie Raffinée posted in Les Commentaires Eleison on juin 10, 2017

Supposons donc, avec le premier des deux articles de l’abbé Gleize (voir le « CE » d’il y a six semaines) qu’il n’est pas certain qu’un Pape ne puisse pas tomber dans l’hérésie. Pour le salut des âmes depuis Luther jusqu’à nos jours, Dieu a pu donner aux Autorités de Son Église décadente de la Cinquième Époque des grâces spéciales pour résister à la décadence, mais cette Époque a pris virtuellement fin avec Vatican II. Les Papes Conciliaires ont été mortels pour l’Église. Mais sont-ils des hérétiques formels ? L’intérêt du deuxième article de l’abbé Gleize se situe dans sa mise en lumière de la manière dont ces Papes ont réussi à assener à l’Église un coup mortel en subvertissant la doctrine catholique, tout en semblant rester catholiques. Et quelle est au juste leur technique ? L’abbé Gleize examine le cas des cinq « dubia », ou points douteux suscités par les quatre Cardinaux contre le texte du Pape François, Amoris Laetitia (AL) : ces points font-ils de lui quelqu’un qui nie consciemment et pertinacement une doctrine définie par l’Église ? Apparemment, non, dit l’abbé Gleize, mais dans la pratique, oui.

Apparemment, non, parce qu’avec chacun des cinq points le Pape François ne nie pas directement la doctrine de l’Église. Plutôt il la laisse ambiguë, ou l’omet. Le premier des cinq points est un exemple de l’ambiguïté : le pape ne dit pas, « Les divorcés peuvent recevoir la Communion, » mais «  Dans certains cas les divorcés peuvent recevoir la Communion. » Ici le « Dans certains cas » se laisse interpréter strictement ou largement. C’est ambigu, d’une ambiguïté apte à subvertir la loi de l’Église, parce qu’il n’y a que trop de prélats et de prêtres et de divorcés qui seront heureux de l’interpréter largement.

Pour les quatre autres points le Pape ne subvertit pas la doctrine catholique en la niant mais en l’omettant. Par exemple (quatrième point), il ne dit pas, « Il n’y a rien de tel qu’un acte objectivement peccamineux, » parce que l’Église a toujours précisé toute une série de tels actes, à partir des Dix Commandements de Dieu. Plutôt le Pape dit, « Le péché objectif n’entraîne pas nécessairement la culpabilité subjective. » Bien sûr, l’Église n’a jamais nié qu’il puisse y avoir dans le concret des circonstances pour tel ou tel acte qui lui enlèvent sa culpabilité, mais mettre en valeur ainsi l’excuse subjective, c’est mettre en sourdine le péché objectif. Les pécheurs seront enchantés ! Quant à la culpabilité subjective de telle ou telle personne qui commet l’acte, l’Église a toujours mis en avant la nature objective de l’acte et son bien ou mal moral. Deux proverbes disent la même chose : « L’exception prouve la règle », et « Les cas difficiles font de mauvaises lois ». Donc en s’appuyant sur ces cas difficiles le Pape subvertit le droit de l’Église (et le bon sens aussi) par son subjectivisme, tout en évitant de contredire directement le droit de l’Église. L’abbé Gleize en conclut que les cinq doutes des quatre Cardinaux sont amplement justifiés.

N’empêche, le Pape brouille les pistes en ne faisant aucune déclaration dogmatique ni anti-dogmatique. Il écrit lui-même dans AL que son but y est de « recueillir des deux Synodes quelques idées sur la famille, avec d’autres considérations susceptibles de guider la pensée ou le dialogue ou la pratique pastorale ». Ainsi professe-t-il exprès que son but n’est pas dogmatique. D’où la difficulté de lui attacher la censure d’ « hérétique formel. » Mais tout comme Vatican II s’est professé un Concile purement « pastoral », i.e. non-doctrinal, et pourtant il a chambardé toute la doctrine et l’Église catholiques, de même le Pape dans AL nie qu’il y donne un enseignement doctrinal, et pourtant il fait sauter toute la morale et la famille catholiques. C’est la technique de subversion typiquement communiste ou néo-moderniste de recourir à la pratique pour subvertir la vérité, non pas en principe mais en pratique. Comparez ce que dit Rome à Mgr Fellay : « Faites-vous reconnaître d’abord, et nous parlerons de la doctrine après. » Ou bien comment Mgr Fellay parle à la Fraternité : « Nous ne changeons rien à la doctrine, » alors que lui-même il ne souffle guère plus un mot de critique sur la destruction de l’Église par le Pape. Mgr Lefebvre l’aurait-il tue ? Énoncer la question, c’est y répondre.

L’abbé Gleize conclut que le Pape François n’est peut-être pas un « hérétique formel », mais qu’on peut certainement dire qu’il « favorise l’hérésie ». De ces deux censures, c’est « hérétique formel » qui devrait être pire, mais pas à ce moment-ci vers la fin de la Cinquième Époque de l’Église, où l’hypocrisie des ennemis de l’Église est plus raffinée que jamais. Que le Ciel nous vienne en aide plus que jamais ! Priez tous les quinze Mystères du Rosaire tous les jours !

Kyrie eleison.