Mgr Marcel Lefebvre

QUELQUES RÉPONSES

QUELQUES RÉPONSES on novembre 16, 2024

Le chaos actuel vient nous purifier.

Bons, tièdes ou méchants, nous devons expier.

Il y a 60 ans, Dieu a donné à l’auteur de ces lignes le sentiment, fondé dans la réalité, que la civilisation tombait en ruine. Ce n’était plus alors qu’une question de temps (et de grâce) avant que la recherche de la Vérité ne le conduise à l’Église catholique. Cette même quête de vérité l’a mené, à la fin de l’année 1972, vers Mgr Lefebvre et son séminaire d’Écône, en Suisse. Il a également rejoint la Fraternité Saint-Pie X, fondée comme un cadre à l’intérieur de l’Église pour entourer et soutenir les prêtres que l’archevêque allait bientôt ordonner. Mgr Lefebvre prévoyait des difficultés avec l’Église ‘officielle’ dans les années à venir, et il avait raison.

S’il avait raison, comment envisageait-il de défier l’Église ‘officielle’  ? Le principe est que la Foi l’emporte sur l’obéissance. Hélas, même les successeurs de Mgr Lefebvre à la tête de la Fraternité que celui-ci avait fondée n’ont pas su, à l’instar des clercs de Vatican II, saisir la nécessité de ‘désobéir’ quand la Foi est en jeu. Mieux vaut obéir à Dieu qu’aux hommes, dit saint Pierre (Actes 4, 19). Le drame de notre pauvre époque, c’est que la masse des hommes a perdu presque tout sens de la vérité objective. Comme l’homme est censé être au-dessus de Dieu, le sujet est censé être au-dessus de l’objet (Emmanuel Kant). Cette erreur ‘libère’ de toute vérité et de toute Foi objectives.

Qu’en est-il de l’Union Sacerdotale Marcel Lefebvre  ? Elle a péri, dissoute peu après sa fondation en 2013, en raison de graves dissensions entre ses premiers membres. Depuis lors, la soi-disant « Résistance » n’a pas du tout été structurée. Elle est simplement une association au sens large de prêtres répandus dans le monde entier, qui voient l’épreuve de l’Église de la même manière, à savoir que ni la Nouvelle Église de Vatican II, ni les ‘sédévacantistes’ opposés à Vatican II (du moins les dogmatiques), ni la Néo-fraternité qui s’oriente d’une manière différente de celle de son fondateur, Mgr Lefebvre, n’ont la bonne réponse à la crise de l’Église. Cependant, seule l’Autorité propre à la véritable Église peut imposer la réponse de Dieu. Ainsi, l’association non structurée des prêtres résistants attend que le Bon Dieu rétablisse Sa papauté sinistrée. En attendant, « le Berger est frappé et les brebis sont dispersées ». Par ailleurs, comme cette ‘Résistance’ n’est ni structurée ni même organisée, il est difficile de savoir combien de prêtres prétendent en faire partie.

Quant à la Nouvelle Église, ‘renouvelée’ par Vatican II dans les années 1960, elle est certainement beaucoup plus avancée sur la voie de la destruction totale qu’elle ne l’était dans les années 1970 ou 1980. La descente est inexorable, à moins que les clercs n’abandonnent ces principes désastreux de la Révolution française et du monde moderne, conçus dès le début par la judéo-maçonnerie pour finir par supprimer Dieu, Jésus-Christ et son Église catholique. Il semble bien que seul un sévère châtiment divin ramènera les ecclésiastiques conciliaires à la raison catholique. Hélas, un certain nombre d’entre eux refusent encore de comprendre que la Foi est plus grande que l’obéissance — car l’obéissance catholique n’existe que pour la Foi. L’Autorité n’existe dans l’Église que pour protéger la Vérité chez les êtres humains, qui souffrent tous du péché originel. « L’obéissance n’est pas la servante de l’obéissance », dit un proverbe espagnol. L’obéissance est une servante de la Vérité, et non son maître.

La véritable obéissance catholique présuppose l’existence d’un pape véritablement catholique au sommet de la pyramide hiérarchique de l’Église. Pour un tel pape, Dieu veut que nous attendions et que nous priions. Et nous aurons ce pape au moment voulu par Dieu. Si les catholiques voient enfin la nécessité de revenir à la Tradition, il est compréhensible qu’ils souhaitent remonter plus loin que la réforme liturgique de 1962, mais ce n’est pas essentiel. Patience. La liturgie finira par être restaurée comme il se doit.

Les catholiques qui, dans les années 2020, se rendent compte qu’ils risquent de perdre la Foi s’ils obéissent à leur clergé conciliaire doivent faire deux choses. Premièrement, ils doivent prier chaque jour les 15 mystères du Saint Rosaire, et pas seulement cinq. Deuxièmement, pour être sûrs de sauver leur âme pour l’éternité, ils doivent se renseigner sur les Cinq Premiers Samedis de Notre-Dame de Fatima et les mettre en pratique. Elle veillera alors sur eux et les protégera du monde, de la chair et du diable, comme Elle seule sait le faire. Ces catholiques contribueront ainsi à la Consécration de la Russie, étape indispensable à la restauration de l’Église catholique.

Kyrie eleison.

VIGANÒ CONTRE-ATTAQUE

VIGANÒ CONTRE-ATTAQUE on juillet 13, 2024

Même si l’on conteste un argument ou l’autre,

Ce texte est catholique, et digne d’un apôtre.

Cité par Rome à comparaître le 28 juin devant un tribunal de l’église conciliaire à fin de répondre d’une accusation de « schisme », Mgr Viganò, héroïque défenseur de la foi, a choisi de répondre le jour même en rendant publique une explication du rejet de sa convocation par l’église conciliaire. Un résumé d’une phrase par paragraphe de cette explication ne rend pas justice à l’original, mais donne du moins un aperçu.

1 Citation de Galates 1, 8–9  ; Que tout nouvel Évangile soit anathème, c’-à-d. à rejeter absolument.

2 En 1975, Mgr Lefebvre déclara à ses accusateurs romains que c’était à lui de les juger, et non l’inverse.

Je ne reconnais pas l’autorité de ce tribunal romain qui m’accuse, parce qu’il manque à la Vérité.

4 Pas un seul instant de ma vie je n’ai été en dehors de l’unique Arche du Salut, l’Église catholique.

5 Menés par les franc-maçons, les ennemis de l’Église détestent la puissance de la Tradition catholique.

6 Il est clair que la franc-maçonnerie est à l’origine de la révolution de Vatican II dans l’Église.

7 Les francs-maçons ont parachevé leur 1789 (Révolution française) en s’emparant de la véritable Église.

8 Combien de meneurs de la « mise à jour » opérée par Vatican II ont été condamnés avant le Concile  !

9 Aujourd’hui, le chef des évêques italiens dit une messe pour un moderniste notoire du passé.

10 Un professeur vient de dire que le « renouveau nécessaire » était bloqué par la peur du protestantisme.

11 Un abîme sépare la vraie Église des dogmes de la Néo-église (Viganò utilise un autre terme) apostate.

12 La vérité est relativisée. Si le Sanhédrin moderniste m’accuse, il accuse tous les papes catholiques.

13  L’Église et la Néo-église se contredisent. Or c’est la Néo-église qui m’accuse de « schisme ».

14 Le « renouveau nécessaire » de la Néo-église signifie pour la vraie Église  : aller vers plus d’hérésies.

15 La toute nouvelle ‘foi’ de la Néo-église est en rupture avec la Foi de 2000 ans de la véritable Église.

16 Mgr Lefebvre n’a jamais remis en cause la légitimité des papes conciliaires  ? C’était il y a 40 ans  !

17 La Néo-église d’aujourd’hui professe unanimement une multitude d’erreurs déjà condamnées.

18  En vouant ainsi des millions d’âmes à la perdition, la Néo-église a perdu l’Autorité catholique.

19 L’’autorité’ de la Néo-église pour me juger est nulle et non avenue. Je ne l’accepte pas.

20 Je fus moi-même l’un des nombreux clercs de haut rang qui n’eus pas vu ce qui se passait réellement.

21 Comme nonce aux États-Unis confronté au cardinal McCarrick, j’ai enfin compris qu’avait lieu

22  une conjuration mondiale, religieuse et politique, contre la société chrétienne traditionnelle.

23 La corruption que j’ai observée fait partie intégrante de cette avancée du Nouvel Ordre Mondial.

24 Comme l’a dit Notre-Dame à La Salette, « Rome perdra la foi et deviendra le siège de l’Antéchrist ».

25  Je ne peux rester silencieux face à la démolition de l’Église et à la damnation de tant d’âmes.

26 En droit canon, il n’y a pas crime de schisme lorsque le conclave et l’élection d’un pape sont douteux.

27 Paul IV a décrété qu’aucune obéissance n’est due à un ‘pape’ qui était hérétique avant son élection.

28 Donc Bergoglio, par hérésie antérieure et intention invalide lors de son ‘élection’, n’a jamais été Pape.

29 Cependant, mon attaque contre Bergoglio ne prouve en aucun cas que je veux être schismatique. Et

30 son choix d’être reconnu seulement comme ‘évêque de Rome’ n’est-il pas un coup porté à la papauté ?

31 L’abandon ‘œcuménique’ de la tiare par les papes conciliaires ne les rend-il pas tous douteux  ?

32 Si l’œcuménisme conciliaire est absurde, l’œcuménique Bergoglio ne serait-il pas un pape absurde  ?

33 Nombre d’évêques et de prêtres n’en peuvent plus ce qu’il leur impose par force, chantage et menaces.

34 Nous, pasteurs, qui répondrons devant Dieu de ce que nous approuvons, devons nous ranimer et réagir.

35 Je dénonce mes accusateurs, leur ‘Concile’ et leur ‘Pape’. Saints Pierre et Paul, sauvez l’Église  !

36 En tant qu’évêque consacré à la garde et à la prédication de la Foi, je défends l’Église, et non moi.

37 Que nul ne m’accuse de faire schisme de la Néo-église de Bergoglio  :je n’en ai jamais fait partie.

38 Un pape ne peut être accusé par un inférieur  ? Sauf s’il n’a jamais été pape.

39 Bergoglio a aussi criminellement abusé de son autorité papale pour promouvoir le mortel vaccin covid.

40 Il a de plus trahi les catholiques vraiment fidèles par un accord criminel avec le gouvernement chinois.

41 M’accuser de rejeter les erreurs et les déviations de Vatican II est pour moi un honneur.

42 Vatican II excuse certains schismatiques (voir LG 13)  : comment peuvent-ils m’accuser de schisme  ?

43 Je condamne également les multiples hérésies du ‘Magistère’ post-conciliaire et de l’’Église synodale’.

44 Chers catholiques, priez et faites pénitence pour la liberté et le triomphe de notre Mère l’Église.

Kyrie eleison

POURQUOI la RÉSISTANCE existe-t-elle?

POURQUOI la RÉSISTANCE existe-t-elle? on février 10, 2024

Dieu donna dans l’orage un vieux chef, sage et saint. 

Quel jeune peut vouloir s’écarter du chemin ?

Il y a moins d’un mois, le 24 janvier, le prieur brésilien du monastère bénédictin traditionnel de Santa Cruz (niché en hauteur dans les collines derrière Rio de Janeiro au Brésil), Mgr Thomas d’Aquin, a publié une grave dénonciation d’un dirigeant important du mouvement catholique traditionnel, dirigeant actif dans le monde entier. Mais les traditionalistes n’ont-ils pas suffisamment de problèmes hors du monde traditionnel sans avoir à se battre entre eux aussi ? Normalement, le bon sens catholique le voudrait ainsi. Mais pas si la base même du catholicisme, la foi catholique, est en jeu. Or, dans la lutte entre Rome et la Fraternité saint Pie X, la foi est constamment en jeu. Que les lecteurs jugent par eux-mêmes : en tant que pasteur du troupeau de Notre-Seigneur, Mgr Thomas d’Aquin a-t-il fait autre chose que son devoir en dénonçant ce loup déguisé en mouton ? 

La cause de l’existence de la Résistance n’est autre que Mgr Fellay avec ses paroles et ses actes. Ses paroles ont minimisé la gravité de la crise et du Concile. Ses actes ont exposé la Tradition au même sort que les communautés Ecclesia Dei. 

Mgr Fellay n’a pas parlé comme Mgr Lefebvre. Mgr Lefebvre a dénoncé avec vigueur les erreurs du Concile ainsi que ceux qui étaient à l’origine de ces erreurs. Il a mis en garde pratiquement tous les papes conciliaires contre leurs responsabilités. Il a dit à Jean-Paul II que s’il continuait sur la voie de l’œcuménisme, il ne serait plus le bon pasteur, et dans le dessin sur Assise, il a dit, avec des images et des mots, que Jean-Paul II irait en enfer s’il restait œcuméniste. Il a dit au cardinal Ratzinger que lui, Ratzinger, était contre la christianisation de la société. Il a dénoncé l’apostasie de la Rome conciliaire. ( . . . ). Il a défendu les prêtres et les fidèles contre la contagion moderniste. Il s’est exposé à une excommunication invalide mais infamante. Il n’a pas reculé dans la défense de la France contre le danger musulman. Il nous a protégés contre la tentation accordiste de Dom Gérard. Il a été, en un mot, comme les évêques d’autrefois : le défenseur de la chrétienté et du fondement de la chrétienté qui est la foi. Il a été l’homme des vertus théologales, défendant notre foi et toutes les vertus. 

Qu’en est-il de Mgr Fellay ? A-t-il poursuivi les actions de Mgr Lefebvre ? Non. En paroles et en actes, Mgr Fellay s’est écarté de Mgr Lefebvre. En ce qui concerne la liberté religieuse, il a minimisé la gravité de ce que le Concile avait dit. Il n’a pas dit aux papes ce que Mgr Lefebvre avait dit. Il n’a pas attaqué les erreurs comme Mgr Lefebvre. Il n’a pas parlé des deux églises comme Mgr Lefebvre. Il n’a pas distingué clairement l’Église officielle de l’Église catholique, mais a parlé d’une ‘Église concrète’, confondant les fidèles et même les prêtres. Qu’est-ce que cette église concrète ? Sommes-nous obligés d’être dans cette église ? Nous sommes dans l’Église catholique. Nous reconnaissons le pape, mais pas l’Église conciliaire dont parlait le cardinal Benelli. Nous reconnaissons le pape, mais pas sa doctrine ni ses actes contre la Tradition. Ces actes ne sont pas catholiques, mais anticatholiques. 

C’est sous l’influence de Mgr Fellay que le chapitre 2012 a modifié le principe énoncé par le chapitre 2006 : pas d’accord pratique sans accord doctrinal. Cela n’a pas plu à Mgr Fellay et a été modifié. Sous certaines conditions, la Fraternité peut désormais conclure des accords pratiques sans accord doctrinal. C’est une lacune. Une lacune qui pourrait conduire la Fraternité sur la voie des communautés Ecclesia Dei. Elle n’est pas allée aussi loin, mais elle a baissé la garde et Rome en a profité. Mgr Fellay a supprimé les résistances internes à la Fraternité, en expulsant Mgr Williamson et quelques prêtres, puis il en a puni d’autres, comme les sept doyens qui ont protesté à juste titre contre le document de Rome sur les mariages. Mgr Fellay a désorganisé la Tradition, il s’est écarté de la ligne de Mgr Lefebvre et a fait en sorte que d’autres s’en écartent aussi. C’est la raison d’être de la Résistance : résister à cet écartement. 

Nous voulons suivre Mgr Lefebvre en tout, dans la doctrine mais aussi dans les solutions pratiques, car, comme l’enseignent Aristote et saint Thomas, les exemples des anciens servent de principes d’action. Nous suivons Mgr Lefebvre dans la doctrine et dans l’action, en particulier par rapport à la Rome moderniste, afin de rester fidèles à la Rome éternelle, maîtresse de vérité et de sainteté. 

Kyrie eleison 

Les Causes De La Ruine

Les Causes De La Ruine on mars 13, 2021

Il y a deux semaines, un vétéran de la cause Traditionaliste faisait dans ces « Commentaires » des remarques intéressantes au sujet de possibles infiltrations, conscientes ou inconscientes, capables de détruire l’Église catholique depuis l’intérieur. Nos lecteurs se souviendront peut-être que ce correspondant s’était efforcé, en vain, de restaurer la Tradition catholique au sein de la structure Conciliaire. Finalement il a dû se rendre à l’évidence  : c’était chose totalement impossible. Mais lorsqu’on lui a demandé : “Et comment ces mêmes hommes d’Église ont-ils pu pousser au suicide de l’Église ? Cela n’a aucun sens”, il a eu d’autres choses intéressantes à dire. Voici sa pensée  :

A mon avis, tout peut se ramener à son amour pour la vérité ou à sa perte de la vérité. Ceux qui aiment de tout leur cœur la Vérité, la trouveront ; ou bien, ils lutteront jusqu’à ce qu’ils la trouvent, afin d’agir en conséquence. Dans les années 1960 -1970, l’effondrement de la Foi a été dû à la grande léthargie dont souffraient les catholiques. Dans les années ‘50, dans ma paroisse, pratiquement personne ne communiait à la messe de midi. Les prêtres venaient du peuple. Or, le peuple se montrait d’une grande mollesse. A l’arrivée des changements Conciliaires, la moitié des gens les acceptèrent avec empressement. Car, cela leur rendait la vie de la “Foi” beaucoup plus facile, parce que les non-catholiques ne montraient plus d’hostilité, étant donné que toutes les religions étaient réputées désormais aussi bonnes l’une que l’autre. Nous pouvions maintenant sourire à tous, et Dieu sait si le clergé y a montré le chemin ! Pour l’autre moitié, les Catholiques ont rejoint en masse les sectes protestantes, tandis que d’autres ont tout simplement abandonné la religion. Quelques âmes courageuses, qui n’avaient pas encore perdu l’amour de la Foi ont fondé leurs propres chapelles. La plus grande inspiration de cette infime minorité venait de Monseigneur Marcel Lefebvre, qui seul avait gardé assez de foi pour discerner qu’il n’y avait plus rien de solide à espérer de la part d’une hiérarchie qui sombrait dans le modernisme.

Dieu seul peut juger le cœur des hommes, mais quelle excuse pourra-t-on trouver à cet abandon de la Foi  ? Presque tous ceux qui ont abjuré auront dû le payer de leur âme. C’est ma propre génération qui a été la pire, parce que nous sommes nés dans la Foi et avons grandi dans la Foi. Or, nous l’avons abandonnée parce que nous voulions nous rendre la vie catholique plus facile, parce qu’elle nous posait trop de problèmes. Bien qu’un peu moins coupables, les générations suivantes, privées de leur héritage catholique, n’ont quand même pas eu de véritables excuses, car chacun a toujours le devoir de vivre de la Vérité. Là où la foi est débile, les catholiques se montrent lâches, en particulier sur la question de l’avortement. Les évêques ne s’y opposent même pas, de peur de perdre leur sacro-saint statut fiscal, ou d’offenser quelqu’un. Le sénateur Timothy Kaine, qui habite notre ville, est favorable à l’avortement comme à la perversion autant qu’on puisse l’être. Ce qui ne l’empêche pas de se prétendre catholique, et même de déclarer que, pour lui, la Foi est la chose la plus importante de la vie. Il résume tout lorsqu’il dit : “Je suis un catholique à la manière du Pape François”. À ma connaissance, l’évêque de Richmond ne l’a jamais affronté sur le point de l’avortement. Encore moins lui a-t-il enjoint de ne pas s’approcher de la Sainte Communion (ou de ce qui en tient lieu), alors qu’il aurait dû l’excommunier depuis longtemps.

Ci-dessus, notre vétéran s’interroge donc sur l’effondrement général des catholiques après Vatican II.
Voici maintenant ci-dessous, un autre lecteur de ces “Commentaires” qui cherche à comprendre la cause du glissement particulier de la Fraternité Saint Pie X. Cette fondation n’avait-elle pas été pourtant élevée par Dieu pour résister à l’effondrement général  ?

Je pense qu’on est en plein pharisaïsme. Le même pharisaïsme qui a mis à mort Notre Seigneur, tue maintenant l’Église et la Fraternité. La véritable humilité et charité ont été perdues. Le pharisaïsme, comme de ces “sépulcres blanchis” de l’Evangile, mène à l’aveuglement spirituel  : “Rendez ce peuple aveugle, afin qu’il ne voie pas tout en voyant, qu’il n’entende pas, tout en entendant” . . . . Les Pharisiens avaient une connaissance parfaite des Écritures et de la Loi, mais ils n’en ont pas moins mis à mort leur Messie. Et aujourd’hui ils tuent l’Église, parce qu’ils ne voient pas ce qu’ils font, ils sont aveuglés . . .

Je suis persuadé que dans la Fraternité certains prêtres étaient, à tout le moins, subversifs, mais au sommet il y a eu certains dirigeants d’une cécité complète. Pourtant, ceux-ci ne seraient jamais arrivés à rien si la Fraternité n’avait pas été infectée comme un tout par le poison du pharisaïsme. Si ses membres avaient humblement et saintement suivi leur Fondateur, ils n’auraient pas pensé être plus et mieux éclairés que lui. Ils n’auraient pas non plus écarté les instances de Notre Dame, demandant de réciter le chapelet pour obtenir la consécration de la Russie. Mais ils étaient persuadés de savoir mieux que Dieu lui-même ce qu’il y avait à faire. Or, une telle insulte ne pouvait pas rester impunie. Le châtiment fut de leur envoyer, comme pour les pharisiens, l’aveuglement spirituel. Terrible châtiment ! Seigneur Dieu, ayez, pitié de nous !

Kyrie eleison.

« Infiltrés » Inconscients

« Infiltrés » Inconscients on février 27, 2021

Dans notre parution d’il y a trois semaines, un lecteur cherchait à expliquer le déclin de la Fraternité Saint Pie X après la mort de Mgr Lefebvre en 1991. Etait-il dû à une possible infiltration de la FSSPX venant des ennemis de la Tradition catholique  ? Y a-t-il eu des infiltrés ? Dans ces « COMMENTAIRES », nous avons répondu qu’aucun infiltré, conscient ou clairement identifié, n’avait jamais été découvert. Pour autant, il est vrai qu’un certain nombre de prêtres, à la tête de la Fraternité, ont usé de toute leur influence pour changer la direction que lui avait donnée l’Archevêque fondateur. Mais étaient-ils véritablement conscients d’agir comme l’auraient fait des infiltrés  ? En fait, ils ont agi comme des infiltrés, d’autant plus efficacement qu’ils étaient des infiltrés inconscients ! Certes, Dieu peut savoir si l’un ou l’autre d’entre eux savait exactement ce qu’il faisait en émoussant de l’intérieur la Fraternité et le bruit court que l’un d’eux était franc-maçon, mais à vue humaine rien n’était très évident.

Nous sommes confrontés là au mystère du modernisme qui a dû envoyer des millions d’âmes en enfer. Mais regardons les faits, avec cette fois un autre témoin, un vétéran Traditionaliste averti, qui a passé des dizaines d’années à se battre pour la Tradition catholique dans les chapelles Traditionnelles aux États-Unis. (Les phrases en caractères gras proviennent de l’auteur de ces “Commentaires”, celles en caractères italiques viennent du vétéran.)

Ayant été membre de trois paroisses Traditionnelles, principal fondateur de deux d’entre elles et militant dans les trois, je me souviens avoir dit, il y a de nombreuses années et à maintes reprises, que le diable s’infiltre, entouré de son propre peuple, dans chaque paroisse Traditionnelle. Quel est ce peuple  ? Ce sont généralement des “dormants”, des personnes qui se contentent d’attendre le bon moment pour frapper. Satan, doté d’une intelligence angélique, rôde depuis des milliers d’années. Il est loin d’être stupide  ; il sait qu’il est beaucoup plus facile de détruire une paroisse de l’intérieur que de l’extérieur. J’ai rencontré des personnes de ce genre dans les trois paroisses. Il ne fait aucun doute qu’elles font partie de la FSSPX, mais la plupart méconnaissent qu’elles servent de relais au démon. Lui, en revanche, le sait. De fait, si elles ne sont pas là, il ne fait pas son travail.

La FSSPX devrait couper tout contact avec cette Église conciliaire, véritable chef-d’œuvre diabolique, en attendant le jour où elle se convertira. Ce qui arrivera très probablement, une fois que Dieu l’aura sévèrement châtiée, elle et son partenaire : le monde. La FSSPX tente d’accomplir ce que j’ai moi-même tenté localement lorsque, avec une autre personne, j’ai rencontré en 1990–91, à trois reprises, les deux évêques de Richmond pour négocier la fondation de la paroisse St. Joseph. Soit dit en passant, cette paroisse fut à l’époque la première et la seule paroisse catholique Traditionnelle au monde à être unie à la Rome moderniste, avec possibilité d’entendre la messe et de recevoir tous les sacrements dans le rite Traditionnel. Mais elle ne pouvait pas fructifier.

En fondant la paroisse Saint-Joseph, j’avais l’intention d’attirer des centaines de catholiques du Novus Ordo et, avec le temps, de faire d’eux de bons Traditionalistes. Tout cela n’était que rêveries. Car, l’église Saint-Joseph, qui compte aujourd’hui probablement plus de mille paroissiens, dont la construction a coûté 2,5 millions de dollars et qui occupe plusieurs hectares, est tombée aujourd’hui entre les mains des prêtres de la Fraternité Saint-Pierre, dont l’ordination est douteuse. Elle est devenue maintenant une paroisse hybride, avec la “Messe et les sacrements Traditionnels” mais elle est également dotée de tout ce qui découle du Novus Ordo. Pour moi, il ne fait aucun doute que si elle devait fermer ses portes aujourd’hui, presque tous les paroissiens assisteraient à une “messe” du Novus Ordo le dimanche d’après. Si la FSSPX fusionne un jour avec le Novus Ordo, elle devra s’attendre à subir un sort semblable.

Alors, qu’en est-il de ces deux évêques Novus Ordo et de notre vétéran catholique ? S’agissait-il- d’”infiltrés ” parfaitement conscients de ce qu’ils faisaient  ? Pour le vétéran, certainement pas. Pour les deux évêques, peut-être bien, mais n’est-il pas également possible qu’eux aussi aient agi en toute bonne foi ? Ce qui semble le plus probable, c’est que tous les trois étaient en train de “rêver”. De quoi donc ? Sûrement de marier l’eau avec le feu. De mélanger la vérité Traditionnelle avec la doctrine conciliaire. Mais cela ne marche jamais. Mgr Lefebvre le savait depuis le début. Notre vétéran l’a appris à ses dépens, que Dieu le bénisse. Beaucoup d’âmes dans la Fraternité ne le savent toujours pas. Elles souffrent de cette méconnaissance et continuent de rêver. En fait, toutes sont des “infiltrés” qui s’ignorent.

Kyrie eleison.

LA FRATERNITÉ Reorientée

LA FRATERNITÉ Reorientée on janvier 23, 2021

L’abbé Pagliarani, Supérieur Général de la FSSPX, a publié en novembre dernier un texte commémorant le 50ème anniversaire de la fondation de la Fraternité en 1970. L’abbé Edward McDonald, prêtre de la “Résistance” en Australie, a écrit un intéressant commentaire là-dessus que nous résumons ci-après.

1. L’abbé Pagliarani pose la question suivante : “La flamme (“celle d’une charité sans peur”) reçue de notre Fondateur est-elle encore vivante ? Exposée à une crise qui se prolonge indéfiniment dans l’Église et dans le monde, cette précieuse torche ne risque-t-elle pas de s’affaiblir avant de défaillir ? – L’abbé Pagliarani laisse cette question en suspens.

2. C’est à peine si, au fil du texte, l’abbé Pagliarani mentionne le Concile Vatican II. Pourtant, sans Vatican II, la FSSPX aurait-elle une raison d’être  ? Car Rome est la source de toutes ces erreurs sur la foi, sur la doctrine et la morale que la FSSPX a combattues. Les papes post-conciliaires n’ont-ils pas mis en application les enseignements venant du Concile ? Le centre de l’apostasie est au Vatican  ; son siège est là. Or, l’abbé Pagliarani ne mentionne même pas les erreurs de Vatican II. Pourquoi ces omissions ? C’est que, pour lui, le combat est bel et bien terminé  : la FSSPX fait maintenant, avec Vatican II et l’Église conciliaire, cause commune contre le mouvement de la “Résistance”.

3. L’abbé Pagliarani réduit la voilure aux dimensions du combat propre à “la vie spirituelle”. Pour Mgr Lefebvre, le Règne de Notre Seigneur Jésus-Christ tenait la première place  ; procurer aux âmes la vie spirituelle découlait nécessairement de ce but premier. Maintenant, l’abbé Pagliarani fait de la vie spirituelle une priorité en disant, “Notre combat, c’est de permettre à Notre Seigneur Jésus-Christ d’être l’axe de notre vie spirituelle, la source de toutes nos pensées, de toutes nos paroles et de tous nos actes.”

4. Pour l’abbé Pagliarani, tout a été dit  : il n’y a plus de bataille doctrinale à mener. La FSSPX souhaite simplement continuer à parler, répétant sans doute des arguments déjà exprimés contre les erreurs de Vatican II. Mais, de fait, la FSSPX laisse ainsi dormir les erreurs de Vatican II, car beaucoup de nouvelles choses sont à dire, justement parce que, maintenant, le Pape ne cesse de développer de nouvelles erreurs à partir des documents de Vatican II. Qu’en est-il de la réfutation concernant Amoris Laetitia  ? La FSSPX l’a-t-elle seulement entreprise ? Si la FSSPX ne trouve là rien de nouveau à dire, c’est qu’elle a cessé de lutter contre les erreurs du Vatican.

5. L’archevêque Viganò trouve beaucoup de choses nouvelles à dire sur les erreurs de l’Église conciliaire. Pourquoi la FSSPX ne peut-elle faire de même  ? Simplement parce qu’elle a capitulé et qu’elle a été réduite au silence. Elle ne peut plus défendre les droits de Notre Seigneur Jésus-Christ. En novembre 2020, le père Daniel Themann, supérieur du district australien de la FSSPX, a interdit à ses membres de manifester publiquement contre un culte publiquement rendu à Satan dans le Queensland. Les fidèles ont dû se contenter de réparer calmement les sacrilèges dans leur chapelle.

6. La lassitude est un thème récurrent dans la lettre du Père Pagliarani – ce n’est pas le cas des saints. Eux ne se fatiguent jamais, ne se lassent jamais de la bataille. Mgr Lefebvre ne s’est jamais lassé du combat. Il était déjà à la retraite lorsqu’il reprit les armes pour une nouvelle bataille contre l’Église conciliaire. A l’inverse, la FSSPX, lasse, incapable d’efforts, a déposé les armes. Elle n’a “rien de nouveau à dire”.

7. Depuis plus de quinze ans, les séminaires de la FSSPX ne donnent plus aux séminaristes la formation doctrinale nécessaire pour combattre les erreurs modernes. Au contraire, le modernisme et le libéralisme ont été encouragés dans les séminaires. Désormais, les ordinands sont disposés à faire des compromis sur la vérité  ; avec empressement ils co-opèrent avec les évêques diocésains modernistes et se soumettent à eux. L’abbé Wegner, ancien supérieur du district des États-Unis, s’est un jour vanté d’avoir conclu des accords avec quarante évêques américains, tous modernistes et libéraux conciliaires.

8. Tout prêtre resté à la FSSPX après sa capitulation a décidé – si ce n’est explicitement, du moins tacitement – d’accepter cette nouvelle orientation de la FSSPX. Ce ne sont plus des catholiques militants. L’Église est indéfectible. La FSSPX ne l’était pas. Elle a fait défection.

9. Il ne reste plus d’organisation importante, capable de s’opposer à l’assaut des forces du mal qui, sous la forme du communisme athée, sont en train de conquérir la société. La stérilisation de la FSSPX a tari la dernière grande source de grâces et de bénédictions qui pouvait irriguer le monde. Les quelques poches de résistance qui subsistent ne sont pas en mesure d’arrêter, voire simplement d’entraver, l’asservissement du monde au communisme.

Kyrie eleison.