résistance

QUELQUES RÉPONSES

QUELQUES RÉPONSES on novembre 16, 2024

Le chaos actuel vient nous purifier.

Bons, tièdes ou méchants, nous devons expier.

Il y a 60 ans, Dieu a donné à l’auteur de ces lignes le sentiment, fondé dans la réalité, que la civilisation tombait en ruine. Ce n’était plus alors qu’une question de temps (et de grâce) avant que la recherche de la Vérité ne le conduise à l’Église catholique. Cette même quête de vérité l’a mené, à la fin de l’année 1972, vers Mgr Lefebvre et son séminaire d’Écône, en Suisse. Il a également rejoint la Fraternité Saint-Pie X, fondée comme un cadre à l’intérieur de l’Église pour entourer et soutenir les prêtres que l’archevêque allait bientôt ordonner. Mgr Lefebvre prévoyait des difficultés avec l’Église ‘officielle’ dans les années à venir, et il avait raison.

S’il avait raison, comment envisageait-il de défier l’Église ‘officielle’  ? Le principe est que la Foi l’emporte sur l’obéissance. Hélas, même les successeurs de Mgr Lefebvre à la tête de la Fraternité que celui-ci avait fondée n’ont pas su, à l’instar des clercs de Vatican II, saisir la nécessité de ‘désobéir’ quand la Foi est en jeu. Mieux vaut obéir à Dieu qu’aux hommes, dit saint Pierre (Actes 4, 19). Le drame de notre pauvre époque, c’est que la masse des hommes a perdu presque tout sens de la vérité objective. Comme l’homme est censé être au-dessus de Dieu, le sujet est censé être au-dessus de l’objet (Emmanuel Kant). Cette erreur ‘libère’ de toute vérité et de toute Foi objectives.

Qu’en est-il de l’Union Sacerdotale Marcel Lefebvre  ? Elle a péri, dissoute peu après sa fondation en 2013, en raison de graves dissensions entre ses premiers membres. Depuis lors, la soi-disant « Résistance » n’a pas du tout été structurée. Elle est simplement une association au sens large de prêtres répandus dans le monde entier, qui voient l’épreuve de l’Église de la même manière, à savoir que ni la Nouvelle Église de Vatican II, ni les ‘sédévacantistes’ opposés à Vatican II (du moins les dogmatiques), ni la Néo-fraternité qui s’oriente d’une manière différente de celle de son fondateur, Mgr Lefebvre, n’ont la bonne réponse à la crise de l’Église. Cependant, seule l’Autorité propre à la véritable Église peut imposer la réponse de Dieu. Ainsi, l’association non structurée des prêtres résistants attend que le Bon Dieu rétablisse Sa papauté sinistrée. En attendant, « le Berger est frappé et les brebis sont dispersées ». Par ailleurs, comme cette ‘Résistance’ n’est ni structurée ni même organisée, il est difficile de savoir combien de prêtres prétendent en faire partie.

Quant à la Nouvelle Église, ‘renouvelée’ par Vatican II dans les années 1960, elle est certainement beaucoup plus avancée sur la voie de la destruction totale qu’elle ne l’était dans les années 1970 ou 1980. La descente est inexorable, à moins que les clercs n’abandonnent ces principes désastreux de la Révolution française et du monde moderne, conçus dès le début par la judéo-maçonnerie pour finir par supprimer Dieu, Jésus-Christ et son Église catholique. Il semble bien que seul un sévère châtiment divin ramènera les ecclésiastiques conciliaires à la raison catholique. Hélas, un certain nombre d’entre eux refusent encore de comprendre que la Foi est plus grande que l’obéissance — car l’obéissance catholique n’existe que pour la Foi. L’Autorité n’existe dans l’Église que pour protéger la Vérité chez les êtres humains, qui souffrent tous du péché originel. « L’obéissance n’est pas la servante de l’obéissance », dit un proverbe espagnol. L’obéissance est une servante de la Vérité, et non son maître.

La véritable obéissance catholique présuppose l’existence d’un pape véritablement catholique au sommet de la pyramide hiérarchique de l’Église. Pour un tel pape, Dieu veut que nous attendions et que nous priions. Et nous aurons ce pape au moment voulu par Dieu. Si les catholiques voient enfin la nécessité de revenir à la Tradition, il est compréhensible qu’ils souhaitent remonter plus loin que la réforme liturgique de 1962, mais ce n’est pas essentiel. Patience. La liturgie finira par être restaurée comme il se doit.

Les catholiques qui, dans les années 2020, se rendent compte qu’ils risquent de perdre la Foi s’ils obéissent à leur clergé conciliaire doivent faire deux choses. Premièrement, ils doivent prier chaque jour les 15 mystères du Saint Rosaire, et pas seulement cinq. Deuxièmement, pour être sûrs de sauver leur âme pour l’éternité, ils doivent se renseigner sur les Cinq Premiers Samedis de Notre-Dame de Fatima et les mettre en pratique. Elle veillera alors sur eux et les protégera du monde, de la chair et du diable, comme Elle seule sait le faire. Ces catholiques contribueront ainsi à la Consécration de la Russie, étape indispensable à la restauration de l’Église catholique.

Kyrie eleison.

POURQUOI la RÉSISTANCE existe-t-elle?

POURQUOI la RÉSISTANCE existe-t-elle? on février 10, 2024

Dieu donna dans l’orage un vieux chef, sage et saint. 

Quel jeune peut vouloir s’écarter du chemin ?

Il y a moins d’un mois, le 24 janvier, le prieur brésilien du monastère bénédictin traditionnel de Santa Cruz (niché en hauteur dans les collines derrière Rio de Janeiro au Brésil), Mgr Thomas d’Aquin, a publié une grave dénonciation d’un dirigeant important du mouvement catholique traditionnel, dirigeant actif dans le monde entier. Mais les traditionalistes n’ont-ils pas suffisamment de problèmes hors du monde traditionnel sans avoir à se battre entre eux aussi ? Normalement, le bon sens catholique le voudrait ainsi. Mais pas si la base même du catholicisme, la foi catholique, est en jeu. Or, dans la lutte entre Rome et la Fraternité saint Pie X, la foi est constamment en jeu. Que les lecteurs jugent par eux-mêmes : en tant que pasteur du troupeau de Notre-Seigneur, Mgr Thomas d’Aquin a-t-il fait autre chose que son devoir en dénonçant ce loup déguisé en mouton ? 

La cause de l’existence de la Résistance n’est autre que Mgr Fellay avec ses paroles et ses actes. Ses paroles ont minimisé la gravité de la crise et du Concile. Ses actes ont exposé la Tradition au même sort que les communautés Ecclesia Dei. 

Mgr Fellay n’a pas parlé comme Mgr Lefebvre. Mgr Lefebvre a dénoncé avec vigueur les erreurs du Concile ainsi que ceux qui étaient à l’origine de ces erreurs. Il a mis en garde pratiquement tous les papes conciliaires contre leurs responsabilités. Il a dit à Jean-Paul II que s’il continuait sur la voie de l’œcuménisme, il ne serait plus le bon pasteur, et dans le dessin sur Assise, il a dit, avec des images et des mots, que Jean-Paul II irait en enfer s’il restait œcuméniste. Il a dit au cardinal Ratzinger que lui, Ratzinger, était contre la christianisation de la société. Il a dénoncé l’apostasie de la Rome conciliaire. ( . . . ). Il a défendu les prêtres et les fidèles contre la contagion moderniste. Il s’est exposé à une excommunication invalide mais infamante. Il n’a pas reculé dans la défense de la France contre le danger musulman. Il nous a protégés contre la tentation accordiste de Dom Gérard. Il a été, en un mot, comme les évêques d’autrefois : le défenseur de la chrétienté et du fondement de la chrétienté qui est la foi. Il a été l’homme des vertus théologales, défendant notre foi et toutes les vertus. 

Qu’en est-il de Mgr Fellay ? A-t-il poursuivi les actions de Mgr Lefebvre ? Non. En paroles et en actes, Mgr Fellay s’est écarté de Mgr Lefebvre. En ce qui concerne la liberté religieuse, il a minimisé la gravité de ce que le Concile avait dit. Il n’a pas dit aux papes ce que Mgr Lefebvre avait dit. Il n’a pas attaqué les erreurs comme Mgr Lefebvre. Il n’a pas parlé des deux églises comme Mgr Lefebvre. Il n’a pas distingué clairement l’Église officielle de l’Église catholique, mais a parlé d’une ‘Église concrète’, confondant les fidèles et même les prêtres. Qu’est-ce que cette église concrète ? Sommes-nous obligés d’être dans cette église ? Nous sommes dans l’Église catholique. Nous reconnaissons le pape, mais pas l’Église conciliaire dont parlait le cardinal Benelli. Nous reconnaissons le pape, mais pas sa doctrine ni ses actes contre la Tradition. Ces actes ne sont pas catholiques, mais anticatholiques. 

C’est sous l’influence de Mgr Fellay que le chapitre 2012 a modifié le principe énoncé par le chapitre 2006 : pas d’accord pratique sans accord doctrinal. Cela n’a pas plu à Mgr Fellay et a été modifié. Sous certaines conditions, la Fraternité peut désormais conclure des accords pratiques sans accord doctrinal. C’est une lacune. Une lacune qui pourrait conduire la Fraternité sur la voie des communautés Ecclesia Dei. Elle n’est pas allée aussi loin, mais elle a baissé la garde et Rome en a profité. Mgr Fellay a supprimé les résistances internes à la Fraternité, en expulsant Mgr Williamson et quelques prêtres, puis il en a puni d’autres, comme les sept doyens qui ont protesté à juste titre contre le document de Rome sur les mariages. Mgr Fellay a désorganisé la Tradition, il s’est écarté de la ligne de Mgr Lefebvre et a fait en sorte que d’autres s’en écartent aussi. C’est la raison d’être de la Résistance : résister à cet écartement. 

Nous voulons suivre Mgr Lefebvre en tout, dans la doctrine mais aussi dans les solutions pratiques, car, comme l’enseignent Aristote et saint Thomas, les exemples des anciens servent de principes d’action. Nous suivons Mgr Lefebvre dans la doctrine et dans l’action, en particulier par rapport à la Rome moderniste, afin de rester fidèles à la Rome éternelle, maîtresse de vérité et de sainteté. 

Kyrie eleison 

La Dérive du Monde

La Dérive du Monde on novembre 23, 2019

Ce n’est pas seulement la Fraternité Saint Pie X qui part à la dérive, c’est le monde entier qui, dans l’âme de l’homme moderne, part à la dérive, On ne peut ni « faire d’une buse un épervier », ni « d’un sac de son, tirer de la farine ». De même il ne sert à rien de croire que les institutions d’hier ne seront pas vidées de leur substance par les hommes d’aujourd’hui, car des baudruches percées peuvent-elles rester bien gonflées ? Nous reproduisons ci-après l’intéressante réponse d’une personne réfléchie, à qui l’on demandait ce qu’elle prévoyait comme avenir pour la « Résistance », pour la FSSPX, pour l’Eglise et pour le monde :

Quant à la «  Résistance » , ses effectifs n’augmenteront pas beaucoup. Faute du matériau approprié, il n’y aura pas de grandes moissons d’âmes. Comment pourrait-on construire quoi que ce soit de catholique avec des gens qui n’ont plus, ou peu, l’idée du vrai et du faux, du bien et du mal, de ce à quoi il convient résister ? La vérité et le droit ont été minés ; de plus en plus de gens renoncent à croire qu’ils sont d’une importance quelconque. Et pourquoi cela ? La première raison en est que l’homme est un animal social qui prend sa couleur de ceux qui l’entourent. Or aujourd’hui les hommes ont abandoné en masse la vérité et le droit. La deuxième raison vient de ce que la vie est beaucoup moins exigeante lorsque la vérité et le droit ne représentent plus rien. Chacun peut alors se laisser aller au fil du courant ; il n’y a plus rien qui vaille la peine qu’on résiste au tendances dominantes.

Quant à la FSSPX, si Mgr Fellay est un pleutre, sa couardise contaminera toute la Fraternité et s’étendra bientôt à toute l’Église, dans la mesure où la Fraternité de Mgr Lefebvre représentait, à son apogée, l’épine dorsale de l’Église. Cette force une fois enlevée, on verra prévaloir un conciliarisme mitigé, avec un Missel hybride mêlant la Messe tridentine à la Nouvelle Messe, avec la fameuse «  herméneutique de la continuité » mêlant la doctrine catholique à Vatican II, avec des prêtres et des rites douteux, offrant un renouveau des illusions déjà expérimentées dans les années 50. Pour finir, l’Église n’aura plus personne pour dire la Vérité ; la «  lumière du monde » ne donnera plus qu’une lueur blafarde et facultative, et le «  sel de la terre » ne pourra plus empêcher la corruption universelle.

Le monde sera toujours plus frappé de dégénérescence. Il deviendra de plus en plus artificiel de par sa propre volonté. L’Église était notre protectrice surnaturelle. Par l’infusion de la grâce dans l’âme des hommes, elle veillait sur tout ce qui est naturel dans la création de Dieu. Dans le Nouvel Ordre Mondial, même les restes de la véritable Église continueront d’être persécutés par l’intimidation actuelle à la fois passive et agressive. Car, sous une apparence tolérante et passive, se dissimule en réalité une pression incessante, poussant au conformisme mondain : « Vous feriez mieux d’être ‹ politiquement correct ›, comme tout le monde, sinon nous ferons de vous un déclassé, un paria » . Or, cette pression extérieure provient d’une mystérieuse faiblesse de l’esprit moderne, incapable de s’accrocher à une vérité. C’est pourquoi, sur un plan naturel, le diable pénètre tout ; il fait basculer les esprits toujours vers la gauche : plus loin de Dieu ; il parvient à faire douter les catholiques eux-mêmes : «  Qui suis-je pour dire que Mgr Lefebvre avait raison ? Ses ennemis étaient-ils si méchants ? Qui suis-je pour en juger ? Dans cet état d’esprit, il est facile de trahir . . .

C’est le Concile des années 1960 qui a déchaîné cet esprit de confusion des années 1970. Depuis lors, cette mentalité a eu un bon demi-siècle pour se répandre, la FSSPX travaillant secrètement pour l’ennemi depuis les 20 dernières années . . . .

Voilà une vision de l’avenir bien sombre. Mais, sur un plan purement humain, cette prévision a tout de réaliste. Heureusement, Dieu est Dieu. Il existe véritablement et ses pensées ne sont pas nos pensées ; ses voies ne sont pas nos voies, «  car de même que les cieux sont plus hauts que la terre, de même mes voies sont plus hautes que vos voies et mes pensées que vos pensées » (Isaïe LV, 8–9). Les machinations des hommes ne parviendront pas non plus à mettre Dieu en échec : «  Ainsi en est-il de la parole qui sort de ma bouche, elle ne reviendra pas vers moi sans effet, sans avoir accompli ce que j’ai voulu, et réalisé l’objet de sa mission. Oui, vous partirez dans la joie et vous serez ramenés dans la paix ; les montagnes et les collines pousseront devant vous des cris de joie, et tous les arbres des champs battront des mains. Au lieu de l’épine croîtra le cyprès, au lieu l’ortie croîtra le myrte, Et ce sera pour l’Éternel un mémorial, un signe éternel qui ne sera point retranché. » (Is. LV, 11–13).

Kyrie eleison.

Conversion Moderne

Conversion Moderne on octobre 19, 2019

Y aurait-il aujourd’hui quelqu’un pour penser que le Bon Dieu a renoncé au gouvernement de Son Église et du monde ? Il serait alors facile de lui opposer les témoignages qui parviennent au bureau de ces « Commentaires ». Ils montrent clairement – à tout le moins de l’avis du commentateur – que le Saint-Esprit est toujours à l’œuvre. Un catholique qui s’était éloigné de l’Eglise nous raconte ci-dessous comment il est revenu à la Foi, comment il a rencontré la Tradition catholique, et peu après, la « Résistance ». Il nous dit le sens qu’il donne à tout cela. Fait remarquable : dans la confusion et le découragement ambiant que nous connaissons tous, ce qu’il écrit ne manque ni de portée ni de sérénité, signe fort qu’il est guidé par la grâce de Dieu.

Je suis marié et ma femme m’a donné deux filles : l’aînée est presque adolescente, la seconde est encore un bébé. Je crois devoir à ma grand-mère mon retour à la Foi. Un jour, il y a cinq ans de cela, alors que je passais devant une église, j’ai soudain pensé à ma grand-mère qui avait l’habitude de dire le chapelet. Je me suis alors senti poussé à entrer dans l’église pour faire une prière. Et depuis ce moment, j’ai recommencé à prieret j’ai de nouveau assisté à la messe. Bien sûr, au début, c’était la Nouvelle Messe. Mais il y a environ trois ans, j’ai découvert l’existence de la Tradition catholique.

Depuis lors, ma famille et moi fréquentons près de chez nous la chapelle de la Fraternité Saint Pie X. Le prêtre et les fidèles ont été très heureux de nous accueillir. Mais je n’ai pas tardé à sentir qu’il y avait dans la chapelle beaucoup de divisions. Vous imaginez facilement la difficulté que j’avais à comprendre de quoi il s’agissait. Venant tout juste d’arriver dans la Tradition, il me fallut beaucoup de patience, de courage et de ténacité pour persévérer et ne pas prendre la fuite dès les six premiers mois ! Mais notre soif de vérité et notre recherche d’enracinement ont été plus fortes que nos doutes ; si bien que nous sommes restés, grâce à Dieu.

J’ai compris que la FSSPX constituait une partie encore saine de la véritable Église du Christ ; c’est pourquoi je reste avec ma famille, au moins pour le moment, dans la Fraternité. Mais afin de continuer à former mon jugement, je n’en écoute pas moins ce qu’ont à dire les sédévacantistes et les « résistants ». J’ai une grande admiration pour Mgr Lefebvre, véritable homme de Dieu et saint successeur des Apôtres. Voir sa Fraternité ainsi vaciller sous la pression infernale du monde est très difficile à supporter ; cela exige de nous toujours plus de prières.

La Fraternité a sans doute encore un grand rôle à jouer, car elle continue à faire beaucoup de bien. Il en va de même pour ce qu’on appelle la « Résistance ». Elle aussi joue, et a raison de jouer, le rôle d’un garde-fou, chaque fois que la Fraternité vacille et chancelle sous les attaques du monde moderne ou face aux tentations que lui proposent les officiels de l’Eglise conciliaire. Je suis convaincu que la « Résistance » exerce une influence capitale. Alors qu’elle semble être extérieure à la FSSPX, Notre Seigneur lui permet d’exister pour faire beaucoup de bien, même au sein de la Fraternité. Personnellement, je me considère comme un résistant convaincu vis-à-vis de ceux qui louvoient et n’attaquent pas clairement et frontalement le Concile Vatican II, nettement inspiré par le diable. Tout bien considéré, comment pourrait-on vivre en vrai catholique aujourd’hui, sans résister partout et toujours ? Etre catholique ici-bas n’est sans doute pas de tout repos, mais n’est-ce pas aussi la plus belle chose qui soit ? Merci, chère grand-mère, d’avoir prié pour moi Jésus et Marie !

Durant cette vie, nous ne pouvons jamais voir Dieu. Mais, du moins nous Le voyons à l’œuvre : la dévotion d’une grand-mère ; la prière d’une âme qui débute, mais dont la démarche est décisive ; l’assistance à la Messe comme étape suivante : la Nouvelle Messe, malgré tout porteuse de quelque grâce, aussi étouffée qu’y soit la grâce de la Messe de toujours ; l’âme catholique à laquelle, par qelque truchement que ce soit, Dieu permet d’accéder à la Tradition ; le refuge dans une chapelle de la Fraternité et le bon accueil réservé aux nouveaux venus, réconfort qui, en fait, préparait l’épreuve suivante ! Épreuve surmontée grâce à tous ces besoins d’enracinement, d’amour et de recherche de la Vérité ; grâce à cette attente gardant l’esprit en veille, malgré la confusion ambiante ; l’estime pour Mgr Lefebvre et l’aversion pour Vatican II ; la réception des bienfaits communiqués tant par la Fraternité que par la « Résistance », chacun de ces mouvements procurant –sans exclusive – ce qu’il peut apporter ; la découverte du sort de tout catholique qui doit nécessairement nager à contrecourant, et enfin la gratitude pour tout ce que Dieu lui a apporté. Beaucoup de leçons en peu de mots. Que Dieu bénisse ce correspondant et les gardent, lui et sa famille, fidèles jusqu’à la mort. Il est en bonne voie.

Kyrie eleison.

Unité de la “Resistance”

Unité de la “Resistance” on août 3, 2019

Dans le but de décourager l’orgueil, ces « Commentaires » ne mettent que rarement en lumière les réalisations des prêtres et des laïcs qui, depuis 2012, s’efforcent d’assurer la survie de la pratique et des principes catholiques, surtout mais pas seulement à l’intérieur de la Néo-fraternité Saint Pie X, parce qu’elle ne cesse de glisser dans les bras de Rome. Naturellement, les dirigeants de la Néo-fraternité condamnent le mouvement dit de la “Résistance” ou de la “Fidélité”, en soulignant en particulier les divisions apparues entre ses différents prêtres. Mais qu’en est-il au juste ? Le moment est venu de souligner par contre l’unité qui existe au sein de cette dite “Résistance” catholique.

Par exemple, voici quelques remarques pertinentes faites par un observateur de longue date de la “Résistance” : «  Le principal argument des supérieurs de la Néo-Fraternité contre la “Résistance” consiste à souligner les divisions entre les divers prêtres résistants. Mais, quoique ces différents prêtres aient une variété de dons correspondant à leurs vocations et donnant lieu à une variété d’œuvres catholiques (qu’il s’agisse d’un séminaire, d’un monastère, d’un prieuré, d’une mission, etc.), il règne entre eux une remarquable unité quant à la fin poursuivie, à savoir : la survie de la foi catholique. A l’inverse, la Néo-fraternité est un géant aux pieds d’argile, uni par des mesures disciplinaires, la peur des sanctions et par des positions personnelles. Mais, quant à sa finalité, elle reste très divisée : Accord avec Rome, ou pas ? Mariages sous autorité officielle, ou pas ? Flirt avec des évêques conciliaires, ou pas ? La Néo-fraternité craque de tous les côtés. »

Une fois de plus, nous constatons aujourd’hui comment la scission d’entre la Vérité catholique et l’Autorité catholique rend schizophrénique tous les catholiques sans exception. Cette scission provient de la trahison – consciente ou non – des 2000 évêques et des deux papes qui ont engendré Vatican II. Aujourd’hui, en 2019, d’une part cette “ Résistance “ qui tient à la Vérité souffre de divisions extérieures provenant d’un manque d’Autorité, simplement parce que le besoin d’autorité, ressenti à la base, ne suffit pas pour créer sa réalité, car de par sa nature même l’autorité ne peut venir que d’en haut. Et d’autre part, la Néo-fraternité, en s’accrochant à l’Autorité romaine, souffre de divisions intérieures provenant du manque de Vérité de la part de cette Autorité romaine qui ne veut pas lâcher les mensonges de Vatican II.

Or, c’est la Vérité qui est le but de l’Autorité, et non l’inverse. “Pierre, quand tu seras revenu, affermis tes frères” (Lc. XXII, 32). En d’autres termes, recouvre d’abord ta foi ébranlée dans la Vérité, puis exerce ton Autorité sur les autres Apôtres. En effet, dans un monde déchu, la Vérité intérieure a besoin qu’une Autorité extérieure la défende ; mais si l’Autorité extérieure n’est plus fidèle à cette Vérité intérieure, elle a perdu sa véritable raison d’être ; elle devient une fin en soi, en dernière analyse une tyrannie au service de positions personnelles, comme on l’a vu avec Paul VI et avec les successeurs de Mgr Lefebvre.

Ainsi, quelle que soit l’abondance des misères personnelles des résistants œuvrant individuellement, tant qu’ils resteront fidèles à la Vérité cette “ Résistance “ survivra à la néo-Fraternité, tout comme la Fraternité de Mgr Lefebvre, dans la mesure où elle restait fidèle à la Vérité, pouvait dominer et finalement survivre à la Rome conciliaire. La question ultime ne se pose pas au niveau des personnes ni de l’autorité extérieure. Elle se pose au niveau de la doctrine et de la Vérité. Ainsi, au début des années 2000, lorsque le successeur de Mgr Lefebvre eut recours à l’Autorité pour résoudre des problèmes de divisions au sein de la Fraternité, il révélait par là qu’il était déjà fort engagé sur le chemin conciliaire conduisant à préférer l’Autorité à la Vérité, à préférer la volonté à la raison. C’est ainsi que la Fraternité de Mgr Lefebvre se transforma en tyrannie ; et bien que le tyran ait apparemment été destitué de son siège par l’élection de l’an dernier, en fait il est toujours là. Ainsi va notre monde moderne : gavons-nous d’apparences !

Kyrie eleison.

La « Résistance » Agit–Elle ?

La « Résistance » Agit–Elle ? on octobre 20, 2018

Cette fois, c’est une grand-mère qui écrit aux Commentaires Eleison pour faire état d’une préoccupation largement partagée par des lecteurs et des amis qui sympathisent en général avec les objectifs de la “Résistance”, mais qui se demandent ce que fait réellement ce mouvement pour les aider dans leur quotidien. Voici, légèrement résumé, le message qu’elle nous envoie :—

Je suis plutôt déçue de voir aujourd’hui le manque de gouvernance dans la Fraternité comme dans la Résistance. Nous soutenons la Résistance mais nous ne savons pas ce qu’elle fait. Récemment, vous avez consacré trois évêques, mais quelle est leur véritable mission ? Que font-ils pour apporter aux fidèles espérance et réconfort ? Nous n’entendons jamais parler d’eux non plus. Ne peuvent-ils pas former une sorte d’opposition à la Fraternité, en s’associant aussi ces bons prêtres bien capables qui ont quitté la Fraternité ? Dieu se contenterait-Il de nos seules prières ? Il y a quelques années, Il a suscité Mgr Lefebvre pour protéger Son Église. Va-t-Il maintenant laisser en panne les fidèles qui ont suivi l’Archevêque ? Je pense que beaucoup de Catholiques de la Tradition cherchent désespérément une direction ferme, que ce soit dans la Fraternité ou dans la Résistance.

Chère Madame,

Pour vous répondre, permettez-moi de commencer par un célèbre épisode de l’histoire romaine remontant avant Jésus-Christ. En 216 avant JC, l’armée romaine, normalement invincible, est partie se battre contre les Carthaginois commandés par Hannibal qui avaient envahi l’Italie et menaçaient la ville de Rome. Lors de la bataille de Canne, dans la région des Pouilles au sud-est de l’Italie, les Romains furent pris de vitesse par une manœuvre d’Hannibal, et se trouvèrent encerclés, puis massacrés par les Carthaginois. Ce qui plongea Rome dans la consternation. Que fallait-il faire ? Certains Romains étaient d’avis de lever une autre armée afin de poursuivre la lutte contre Hannibal. Mais le Consul Fabius conseillait d’éviter si possible l’affrontement et, tout en surveillant de près l’ennemi, il proposait d’attendre qu’ils rentrassent d’eux-mêmes chez eux. Le conseil était bon et a été suivi. Les Carthaginois finirent par rentrer chez eux, où, quatorze ans plus tard, leur armée fut écrasée par les Romains. “Fabius le Temporisateur” avait gagné.

Mais toute comparaison boite. Ainsi, après l’écrasante défaite de l’Église à Vatican II (1962–1965), oserait-on affirmer que Mgr Lefebvre eut tort de constituer, tant bien que mal, une petite armée pour continuer, quelques années plus tard, le combat contre les modernistes ? Évidemment non. Car Vatican II fut une bataille de grande ampleur qui laissa suffisamment de bons soldats pour que l’archevêque pût les rassembler dans une petite armée dans les années soixante-dix. A l’inverse, à partir de 2012, la glissade de cette petite armée fut une défaite qui laissa épars derrière elle beaucoup moins de soldats pour continuer le combat. La stratégie pourrait-elle être aujourd’hui la même que dans les années soixante-dix et quatre-vingt ? Sûrement pas. Car cette fois-ci, les soldats étaient souvent des enfants nés dans la période révolutionnaire des années soixante, voire plus tard, et ils ont d’autant moins le sens de l’obéissance, le sens d’une Église et d’un monde en ordre que ne l’avaient les catholiques d’après le Concile. En effet, qui peut nier qu’en 2010 le désordre et l’indiscipline ont encore bien augmenté par rapport aux années 1970 ? Au point où on peut se demander si aujourd’hui Mgr Lefebvre, malgré tous ses dons, aurait pu ou voulu mettre sur pied une “contre-Fraternité”. Oui, peut-être, ou peut-être pas . . .

En fait, en ces temps de guerre, les quatre évêques de la “Résistance” (plutôt un mouvement qu’une organisation), chacun dans la partie du monde où il se trouve, fait ce qu’il peut pour distribuer aux catholiques des rations de secours leur permettant de garder la Foi : la bonne doctrine, et des conseils pour le petit nombre qui en cherche, outre les sacrements que seuls les évêques peuvent conférer. C’est un service bien réduit qui n’a rien de flamboyant ni de sensationnel, mais peut-être assure-t-il un minimum vital. Si tel est le cas, que Dieu nous garde fidèles dans la foi.

Kyrie eleison.