Les Commentaires Eleison

“Prométhée” – Nouvel Homme

“Prométhée” – Nouvel Homme on juin 22, 2019

L’abbé Alvaro Calderón, dans son livre “Prométhée, la religion de l’homme”, analyse Vatican II comme étant dans son essence un humanisme que les responsables de l’Église ont déguisé en catholicisme. Leur déguisement conférait une autorité sans égale à l’humanisme mais exigeait également d’eux une habileté hors pair pour être mis en place. L’humanisme apparu au XIVe siècle, cherchait à défendre des valeurs purement humaines contre les exigences supposément surhumaines du catholicisme au Moyen Âge, telles la pauvreté, la chasteté et l’obéissance. L’humanisme se voulait aussi une réaction contre l’autorité de l’Église qu’il accusait de traiter les êtres humains comme des enfants. Donc pour affirmer la dignité humaine, l’humanisme s’appuierait sur la liberté humaine, donnant ainsi naissance au libéralisme des XVIIe et XVIIIe siècles, puis au super-libéralisme des XXe et XXIe siècles. L’effort principal de Vatican II sera d’adapter la véritable Église de Dieu à la fausse liberté de ce super-libéralisme. C’est ainsi que le Concile entend “libérer” l’esprit de l’homme par le subjectivisme, à proclamer l’autonomie de la volonté par la “conscience”, et à glorifier la nature humaine en mettant la grâce à servir la nature au lieu de l’élever.

L’erreur du subjectivisme consiste à vouloir rendre la vérité indépendante de l’objet et dépendante du sujet humain. Mais, comme cela mène à la pure folie, Vatican II voulait éviter d’aller jusqu’au bout, tout en voulant suffisamment de subjectivisme pour garantir la liberté de pensée. Voilà pourquoi le Concile a recouru à “l’ inadéquation des formules dogmatiques”. Certes, il est vrai que les paroles humaines ne pourront jamais dire ni exprimer la plénitude des réalités divines, mais elles n’en signifient quand même pas rien. Par exemple, si je dis : “Dieu existe”, j’énonce une vérité, alors que si je dis : “Dieu n’existe pas” j’énonce quelque chose de faux. En fait, les mots ne sont pas totalement inadéquats pour exprimer les dogmes : par exemple, si je crois en un certain nombre de dogmes tels que certains mots les expriment, comme l’Église l’exige de tout catholique, je peux sauver mon âme. Mais, hélas, Vatican II (Dei Verbum) a préféré dire ceci : ce que Dieu révèle, c’est Lui, et non une doctrine composée de mots ; de plus, Il se fait connaître par expérience subjective, et non par des paroles objectives. Parler ainsi entraîne que les doctrines peuvent aller et venir sans qu’on touche aux réalités qui les sous-tendent. Aussi bien Vatican II pourrait-il changer les dogmes qu’il ne s’écarterait pas pour autant de la Vérité ou de la Tradition ! A ce compte, toutes les théologies peuvent être appelées licites, et toutes les religions recevables ! La supériorité du christianisme devient tout au plus une supériorité culturelle !

Voyons maintenant comment Vatican II libère la volonté. En fait, elle est déjà libérée. Dans la mesure où il n’y a plus ni vérité ni mensonge, on peut tout aussi bien affirmer ou nier le bien ou le mal de voler ou de mentir. Encore une fois, cette position conduit à la pure folie. Donc, comment Vatican II allait-il affirmer la liberté de l’esprit tout en évitant de dissoudre toute morale ? La solution se trouvait dans la “conscience”, et voici comment : Dans le cœur de tout homme, Dieu parle, non pas avec des mots, mais par une inclination morale vers le bien et une aversion pour le mal. Il parle d’une manière telle qu’aucune parole n’y est adéquate, mais néanmoins, il exprime à travers les âges une substance immuable. Ainsi, les Dix Commandements ne viennent pas heurter ma volonté de l’extérieur, car c’est moi qui, de l’intérieur, m’incline librement pour accomplir ce qui est juste. Mais concrètement, les choses se passent-elles vraiment ainsi ? Qu’en est-il du péché originel ? En réalité, la morale est objective, elle est rationnelle ; elle peut et doit s’exprimer dans des règles universelles. La seule “conscience” subjective est beaucoup trop faible pour résister au péché originel.

Pour finir, voyons comment Vatican II réussit à mettre la grâce de Dieu en bas, alors qu’elle est bien au-dessus de la nature humaine. Tout simplement en reprenant pour son compte un principe catholique de toujours : “La grâce perfectionne la nature “. Donc pour Vatican II, la grâce perfectionne l’homme en réparant sa plus haute qualité : sa liberté, qui est autrement esclave du péché. Ainsi la grâce du Christ libère et sert la nature humaine, et elle révèle l’homme à lui-même (Gaudium et Spes, n° 24), par l’Incarnation. Mais, au fait, n’est-ce pas plutôt Dieu que l’Incarnation révèle à l’homme ?

En conclusion, l’abbé Calderón montre clairement comment Vatican II, tout en étant un humanisme dans son fond, embellit cet humanisme à l’aide d’un décorum catholique. La liberté, oui, mais à l’image de Dieu ! Le subjectivisme, oui, mais pour trouver la vérité intérieure, où se confond le mystère de Dieu révélant à l’homme le mystère humain ! La conscience, oui bien sûr, parce qu’ elle participe par nature à la Loi Éternelle, afin que les hommes puissent accomplir naturellement la loi ; la volonté de Dieu confirmant ainsi la volonté de l’homme ! La Grace, oui, mais celle-ci perfectionne la nature de l’homme, en nous libérant de l’esclavage du péché ! C’est ainsi que le patrimoine et les richesses de l’Église servent à faire briller de mille feux le nouvel humanisme !

Kyrie eleison.

Prométhée – I

Prométhée – I on juin 15, 2019

Vatican II a été pour l’Église catholique un véritable fiasco. C’est pourquoi il est essentiel, pour que l’Eglise continue, que les catholiques, soucieux du salut de leur âme, s’efforcent d’identifier la cause d’un tel désastre. Il y a dix ans, le P.Alvaro Calderón, professeur de philosophie et de théologie thomiste au Séminaire Sacerdotal de la Fraternité Saint Pie X à La Reja (Argentine), a écrit un livre sur Vatican II pour montrer comment ce Concile avait substitué une religion de l’homme à la religion de Dieu. Ce livre comprend quatre parties : la première expose d’abord la nature de Vatican II, en donnant une définition en trois parties : l’officialisation d’un humanisme, grimé en catholique.

Vatican II, c’est d’abord un humanisme ; autrement dit, une glorification de l’homme usurpée aux dépens de Dieu. Certes, après le Moyen Age, se succédèrent une série d’humanismes : la Renaissance, la Réforme, la Révolution française. Cependant, à chaque fois, l’humanisme mourait de lui-même, dit Calderón, car il se coupait de l’Église catholique. Le résultat de tout cela ? Deux guerres mondiales ! Mais cette fois-ci, les ecclésiastiques eux-mêmes élaborèrent un humanisme nouveau qui serait compatible avec l’Église catholique. D’où l’introduction officielle, sans précédent, lors de Vatican II, de ce que l’Eglise avait toujours condamné comme étant une erreur grave. Mais cette fois-ci, les clercs avaient réussi à donner à cette erreur une apparence catholique. De cette façon, leur nouvel humanisme leur permettait de tendre la main au monde moderne centré sur l’homme, sans se couper de l’Église. Pour quel motif ? Soi-disant pour sauver à la fois l’homme moderne de son impiété, et l’Église de son isolement stérile. Au mieux, disons que les ecclésiastiques de Vatican II avaient de bonnes intentions ; au pire, ils savaient pertinemment que cette nouvelle alliance de forces contraires qu’ils proposaient ne servirait à rien sauf à détruire l’Église. Mais n’était-ce pas justement-là ce que voulaient les pires d’entre eux ?

Maintenant, examinons en quoi cette alliance nouvelle ne pouvait pas fonctionner. Tout simplement parce que Paul VI voulait instaurer un humanisme nouveau, qui ne serait ni inhumain, – c’est-à-dire tout orienté vers Dieu, comme l’était supposément la religion au Moyen Âge – ni totalement orienté contre Dieu, comme à notre époque moderne. Il devait réaliser un nouvel équilibre entre ces deux excès : un humanisme montrant combien la plus grande gloire de Dieu coïncide avec la gloire de l’homme. Assurément, l’homme est le chef-d’œuvre de la création. C’est pourquoi glorifier l’homme revient à glorifier Dieu. Et l’homme, par sa liberté, est l’image de Dieu. Donc, plus il est libre, plus il glorifie Dieu. Par conséquent, promouvoir la dignité et la liberté humaines, c’est non seulement glorifier l’homme, mais également Dieu. Toutefois, en partant du principe de la gloire de l’homme, qui ne voit le risque de s’en tenir en premier à la gloire de l’homme ? Plus profondément, Dieu est le seul et unique Etre Parfait qui n’a nullement besoin d’être ou de vouloir quoi que ce soit en dehors de Sa propre gloire intrinsèque. Ce n’est que pour Sa gloire extrinsèque qu’Il peut, à titre secondaire, vouloir ou désirer la bonté d’une créature en dehors de Lui-même. Au final, la vérité est que tout, en Dieu, comme dans l’homme, se rapporte d’abord et entièrement à Dieu ; et ce n’est que secondairement qu’on peut dire que Dieu est orienté vers l’homme.

A titre d’exemple, voici quelques citations tirées du document de Vatican II, Gaudium et Spes dont l’ambiguïté n’échappera à personne : “Tout sur la terre doit être ordonné à l’homme comme à son centre et à son sommet [ . . . ] (L’homme) a été constitué seigneur de toutes les créatures terrestres, pour les dominer et pour s’en servir en glorifiant Dieu “ (§ 12) : Puisque l’homme doit agir en glorifiant Dieu, n’est-ce pas plutôt Dieu qui est au centre et au sommet de toute la création ? “L’amour de Dieu et du prochain est le premier et le plus grand commandement “ (§ . 24) – Le prochain apparaît-il dans la première table des commandements ? [Certes, l’Écriture enseigne que « l’ amour de Dieu est inséparable de l’amour du prochain ». Mais ne convient-il pas de distinguer entre le créateur et la créature ?] “L’homme est la seule créature aimée de Dieu pour lui-même “ (§ . 24). Pour l’homme lui-même ? La déviation est grave, mais subtile. Dans les textes du Concile, elle reste plutôt implicite qu’explicite, mais elle se dévoile clairement dans l’enseignement de l’Église après le Concile, par exemple dans le Nouveau Catéchisme (cf. 293, 294, 299). En effet, dit l’abbé Calderón, le Concile place l’homme sur le trône de la Création, et met Dieu à son service.

De même, Vatican II renverse l’autorité. L’humanisme va toujours contre l’autorité. Mais, dans la mesure où le Nouvel Humanisme se doit d’avoir une apparence catholique, il fallait chercher une autre voie pour que l’autorité du Christ règne à la fois dans l’Église et dans le monde. Or, le Christ n’a-t-il pas dit qu’il était venu pour servir ? (Mt XXV, 25–28). Ainsi, la solution est trouvée ; la hiérarchie devra se rendre démocratique de haut en bas, afin de servir l’homme moderne d’une manière comprise par lui. Mais, dans cette nouvelle hiérarchie, comment l’autorité de Dieu pourra-t-elle élever les hommes au Ciel ? Elle sera dissoute, et avec l’autorité dissoute dans l’Église, l’autorité sera partout dissoute, comme nous pouvons le constater autour de nous en 2019.

Dans la seconde partie, l’Abbé Calderón présentera l’Homme Nouveau de Vatican II ; la partie III traitera de la Nouvelle Église ; la partie IV de la Nouvelle Religion.

Kyrie eleison.

« Promethee » – Introduction

« Promethee » – Introduction on juin 8, 2019

Mgr Lefebvre a toujours nourri l’espoir que la Fraternité saint Pie X contribuerait un jour à l’étude des 16 documents du Concile Vatican II. En effet, ces textes sont à l’origine des maux sans précédent qui accablent l’Église et le monde depuis les années 1960. Certes, la Fraternité a contribué dans une certaine mesure à de telles études, mais serait-elle aujourd’hui dans l’état où elle se trouve – certains pensent qu’elle est touchée à mort – si ses prêtres avaient eu une meilleure connaissance du mal dont souffre Vatican II, de cette maladie attirante, mais hautement contagieuse et mortelle pour la vraie foi ? On peut se poser la question.

Cependant, en 2010 un prêtre argentin membre de la Fraternité, thomiste de formation, professeur de philosophie et de théologie au séminaire de la Fraternité en Argentine, l’abbé Alvaro Calderón, a publié en espagnol une vigoureuse étude sur ce problème. Son livre s’intitule Prométhée ou la religion de l’homme, avec pour sous-titre : Essai d’interprétation de Vatican II. Ses 320 pages se terminent par une accusation formelle, selon laquelle Vatican II est une véritable idolâtrie, non seulement par les suites découlant du Concile, mais déjà dans ses documents eux-mêmes. Il semble que ce livre ait été traduit en français. Mais si cette traduction existe, elle n’a jamais été publiée, très probablement pour protéger à la fois la Néo-église issue du Concile et sa progéniture abâtardie : la Néo-fraternité. En fait, ce livre mériterait d’être traduit et édité dans une multitude de langues.

Nous allons prochainement publier sur plusieurs numéros de ce « Commentaire » un aperçu de cette étude. Nous y verrons pour quelles raisons ces « Commentaires » sont si souvent amenés à blâmer Vatican II. Il est un peu hasardeux de présenter dans quelques articles, d’environ 750 mots chacun, un livre de 320 pages. Mais nous allons tenter cet effort car il est de la plus haute importance que les catholiques acquièrent au moins une vue générale sur la malice de Vatican II. Ces articles ne viseront pas à persuader les théologiens professionnels qui demandent plus de fondements et plus de précision ; ils s’adresseront plutôt au grand public, en particulier aux âmes qui cherchent à comprendre la raison des ravages subis par l’Église et par le monde qui les entoure. Pour causer de tels dégâts, il fallait que Vatican II fut profondément cohérent. Nous espérons, à tout le moins, que les prochains numéros de ces « Commentaires » permettront de faire saisir la profondeur thomiste et la cohérence du livre de l’abbé Calderón.

Accuser Vatican II d’idolâtrie est très grave, mais ils ont camouflé leur doctrine idolâtre avec une telle habileté qu’elle peut sembler ne pas contredire la Tradition catholique. Mgr Lefebvre lui-même, à l’époque, a signé 14 des 16 documents, ce qu’il n’aurait jamais fait quelques années plus tard, lorsque les fruits de ce camouflage devinrent évidents. Nous avons donc affaire à des documents habilement ambigus, ressortant d’un esprit bien différent de la lettre des textes. Pour cette raison, tant les catholiques sincèrement fidèles à l’Église, que les modernistes cherchant à transformer l’Église, peuvent prétendre à l’unisson que la lettre des documents est catholique. Cependant, l’analyse de l’abbé Calderón possède l’avantage décisif de montrer, à partir des documents eux-mêmes, que leur esprit consiste à fabriquer une religion nouvelle entièrement centrée sur l’homme. Aussi la réalité du néo-modernisme de Vatican II se présente-t-elle sous un jour particulièrement insaisissable et trompeur.

L’édition espagnole de ce livre est-elle encore disponible ? Espérons-le ! Dans tous les cas, l’imprimeur est Luis Maria Campos 1592, Morón, Bs. As., Argentine, Tél. 4696–2094. Sur divers sites de l’Internet, e.g. PRH, on peut trouver (au moins jusque récemment) le texte assez complet en espagnol du livre de l’abbé Calderón.

Cet ouvrage, en quatre parties, se présente comme suit : Partie I, ce qu’est Vatican II : définition ; Parties II à IV, ce que Vatican II instaure. De fait, il introduit : Partie II, un HOMME nouveau, Partie III, une ÉGLISE nouvelle, Partie IV, une RELIGION nouvelle. Ces « Commentaires » publieront quatre articles (peut-être avec quelques interruptions), correspondant à chacune des quatre parties.

Kyrie eleison.

Mgr Huonder de Nouveau

Mgr Huonder de Nouveau on juin 1, 2019

Le 20 mai dernier expirait le mandat que Mgr Huonder exécutait depuis 2007 à la tête du grand diocèse de Coire en Suisse. La question de son futur lieu de retraite, qui faisait l’objet de débats, a été finalement réglée par une déclaration signée conjointement par l’Évêque et par le Supérieur Général de la Fraternité, l’abbé Davide Pagliarani : Mgr Huonder élira domicile à l’école de garçons de Wangs en Suisse orientale. Les doutes survenus quant à l’endroit où l’évêque devait se retirer venaient de ce qu’il semblait naturellement improbable qu’un évêque Conciliaire s’installe dans une maison de la Tradition, étant donné l’abîme doctrinal séparant le Concile Vatican II d’avec la Tradition catholique. Mais l’utopie anti- doctrinale consistant à vouloir combler cet abîme a prévalu. Ainsi, au sujet de sa décision, l’ honorable évêque lui-même vient d’écrire : “Conformément à la volonté du pape François, je m’efforcerai (à Wangs) de contribuer à l’unité de l’Église ». C’est une intention honorable, mais elle ne tient pas compte du mal que représente Vatican II.

Selon le mode de penser du monde moderne que l’on retrouve dans la Néo-église comme dans la Néo-fraternité, Mgr Huonder est un prélat décent et bien intentionné, plein de bonnes intentions qui peuvent faire croire à toute personne “décente” qu’il est de bonne compagnie, qu’on peut sans risque avoir avec lui de bonnes relations et qu’il peut très bien avoir sa place dans une école “décente”. En tout état de cause, on peut espérer que l’environnement de la Tradition à Wangs lui fera du bien.

Mais du point de vue de Dieu et de la véritable Église catholique, cet évêque croit au Concile Vatican II. C’est pour cela qu’il croit qu’il est possible de collaborer avec le Pape conciliaire actuel, le Pape François, ainsi qu’avec tous les partisans de la Tradition qui ont perdu de vue l’ambiguïté objective et le mal que représentent le Concile et les six papes Conciliaires qui l’ont mis en oeuvre. Car enfin, ce Concile profondément impie contamine tout ce qu’il touche (voir plusieurs numéros de ces “Commentaires” à paraître prochainement). Il détourne de la vérité toute personne qui croit en lui. C’est pourquoi, si l’on prend le point de vue du salut des âmes – qui est le point de vue de Dieu Lui-même – Mgr Huonder est, objectivement parlant, contaminé, tordu, pas du tout fréquentable pour des catholiques ou pour une école catholique. Il est même d’autant plus dangereux qu’il est subjectivement d’un abord décent, bien intentionné, agréable, etc.

Pourquoi d’ailleurs le blâmer plus ou moins que ces milliers et milliers d’autres évêques “décents”, sacrés depuis Vatican II, qui se sont laissés abuser par une série de papes Conciliaires ? Pourquoi insulter la personne de Mgr Huonder, comme s’il s’agissait d’un méchant ? Et pourquoi le rejeter socialement comme s’il était un paria ? En revanche, tant qu’il croit aux doctrines de Vatican II, les catholiques doivent absolument s’abstenir d’avoir avec lui tout contact, social ou autre, qui pourrait donner lieu à la tentation d’entretenir avec lui des rapports qui intéressent la foi. Et si, pour éviter cette tentation, il était nécessaire d’éviter totalement sa compagnie, eh bien, voilà ce qu’il faudrait faire. Car Dieu et la Foi doivent passer d’abord et avant tout. Sinon, nous risquons de perdre nos âmes.

En conclusion, nous ne pouvons que souhaiter à Mgr Huonder dans sa retraite toute grâce de Dieu pour qu’il comprenne la perfidie de Vatican II, et aux pensionnaires traditionnels de l’école de la Fraternité à Wangs toute grâce de Dieu pour qu’ils aident l’évêque, par leur exemple, à comprendre la dangerosité des “souhaits” du pape François envers la Fraternité, comme encore un exemple récent vient de montrer.

De Rome ces derniers jours est arrivée la nouvelle suivante : le prêtre argentin, nommé par Mgr Fellay Économe Général de la Fraternité, à la demande du Pape et avec la permission du nouveau Supérieur Général de la Fraternité, l’abbé Pagliarani, a rallié l’Église officielle, et toujours selon le souhait du Pape il habite à présent la Maison Ste Marthe, où loge le Pape lui-même. Ce prêtre sera incardiné dans le diocèse de Rome, en attendant peut-ètre d’ètre élu évêque par le Pape François. Or, même si ces informations n’étaient qu’à moitié vraies, ne révèleraient-elles pas suffisamment l’incapacité ou le refus des hauts responsables actuels de la Fraternité de comprendre que Mgr Lefebvre combattait le Concile Vatican II pour des raisons de foi ?

Kyrie eleison.

Un Mauvais Signe

Un Mauvais Signe on mai 25, 2019

Accrochez-vous, chers lecteurs : encore une nouvelle mauvaise. Ce n’est pas la fin du monde, mais c’est une paille de plus volant au vent mauvais, une indication de plus que le vent souffle toujours dans la mauvaise direction, alors que nous espérions qu’il finissait par tourner. Car enfin, quand le Chapitre Général de juillet dernier élisait un nouveau Supérieur Général, n’était-ce pas là un signe encourageant indiquant que la dure emprise des libéraux sur l’orientation de la Fraternité s’était enfin relâchée ? Ne pouvait-on pas espérer que le nouveau Supérieur Général réorienterait la Fraternité dans une direction plus saine que celle qu’avaient choisie les deux derniers Supérieurs, successeurs de Mgr Lefebvre ?

Mais cet espoir s’est brutalement effondré, lorsque nous eûmes connaissance d’une décision prise juste avant la fin du Chapitre : à côté du Supérieur Général et de ses deux Assistants, formant le triumvirat qui est l’organe ordinaire de gouvernance de la Fraternité, nous apprîmes qu’il avait été décidé de créer deux nouveaux postes de Conseillers, chargés d’entourer ce triumvirat. Et qui fut choisi pour ces deux postes ? – Justement, les deux Supérieurs Généraux précédents ! Toutefois, pour dissiper nos craintes légitimes de voir se prolonger et s’amplifier le cauchemar que la Fraternité traverse depuis 20 ans, nous avons été assurés que la tâche des deux nouveaux Conseillers se limiterait à statuer sur l’intégration ou l’exclusion de membres, ou sur l’ouverture ou la fermeture des maisons de la Fraternité. Et qui a voulu croire qu’il en serait bien ainsi, l’a bien cru.

Mais afin d’apaiser des craintes insistantes qu’au sommet de la Fraternité, plus les choses changaient et plus elles restaient les mêmes, autrement dit : craintes de voir la Fraternité encore sous l’emprise de ses ennemis internes, on nous assura que l’ancien Supérieur général ne vivrait plus à Menzingen, siège de la Fraternité, près de Zurich. Il était prévu qu’il s’installerait dans le principal séminaire de la FSSPX, à Écône, qu’une chaîne de hautes montagnes sépare de Menzingen. Or, la présence de l’ancien Supérieur Général à Ecône ne laissait pas d’effrayer certains qui redoutaient l’ombre qu’il projetterait sur tout le Séminaire et particulièrement sur la formation sacerdotale des futurs prêtres francophones, mais au moins il ne porterait pas ombrage à son successeur à Menzingen. À cet égard, nous pouvions espérer qu’il laisserait son successeur libre de déterminer par lui-même, en tant que Supérieur Général, la future politique de la Fraternité. Et c’est sûrement ce à quoi le déménagement à Écône était censé nous faire croire. Hélas, il semble qu’une fois de plus, on nous ait pris pour des naïfs.

Car d’après la dernière nouvelle, émanant de plusieurs sources et sûrement assez facile à vérifier, l’ancien Supérieur Général a de nouveau plié bagages et s’en est retourné à Menzingen. Il est possible qu’il ait cru que son installation au Quartier Général ne soulèverait plus que peu ou pas de réaction. En tout cas, il a dû estimer que l’araignée pouvait retourner au centre de sa toile, car aucune des mouches n’y ferait objection.

Maintenant, au nom de Mgr Lefebvre, nous en appelons à vous, prêtres de la Fraternité Saint Pie X ! Croyez si vous devez vraiment le croire que la politique consistant à se soumettre à la Rome conciliaire n’a rien de suicidaire pour la Fraternité, ni pour le but que Mgr Lefebvre s’est assigné en la fondant, mais de pitié, comme le dit Hamlet, “ Ne mettez pas ce baume flatteur sur votre âme” que le changement de Supérieur Général en juillet dernier ait marqué une réelle différence de politique. Ne semble-t-il pas que la même mafia de libéraux soit toujours aux commandes et qu’elle ait toujours le projet – bien sûr avec les meilleures intentions du monde – de défaire ce que Mgr Lefebvre a fait ?

Le problème est profond. Il déborde largement le cadre de la petite Fraternité – restez à l’écoute.

Kyrie eleison.

Le Brexit de Daniel

Le Brexit de Daniel on mai 17, 2019

Certes il est bien temps que la pauvre Angleterre comprenne les raisons profondes qui font que l’Europe se fourvoie, pour qu’ainsi la Grande Bretagne puisse échapper au Nouvel Ordre Mondial ; mais il est plus urgent encore que les catholiques comprennent les raisons profondes qui ont plongé l’Eglise dans les erreurs du Concile Vatican II, parce que par là on pourrait aider le monde entier à ne plus se séparer du seul vrai Dieu. Dans l’Ancien Testament, nous voyons le Seigneur lui-même inspirer à son prophète Daniel, exilé loin de chez lui par la captivité babylonienne (vers 590–520 av. J.-C.), une ardente prière de contrition pour les péchés des Israélites. Et de fait, Daniel pria Dieu de pardonner à son peuple et de l’autoriser à restaurer la gloire de son Nom en lui permettant de pratiquer à nouveau sa religion dans la cité sainte de Jérusalem. Il n’est pas difficile d’adapter à la captivité de l’Eglise catholique au 21ème siècle la grande prière du prophète (Chapitre IX) :—

[4] J’ai prié le Seigneur, mon Dieu ; je lui fis cette confession, disant : “Je vous supplie Seigneur, Dieu grand et terrible, qui gardez votre alliance et votre miséricorde envers ceux qui vous aiment et qui observent vos commandements, [5] nous avons péché, nous avons commis l’iniquité, nous avons fait des actions impies. À Vatican II, nous nous sommes éloignés de Vous, nous nous sommes détournés de vos commandements et de vos préceptes ; [6]. nous n’avons pas écouté vos serviteurs, les Papes fidèles, qui ont parlé en votre Nom à nos présidents, à nos gouvernements, à nos pères, et à toute la chrétienté.

[7]. À Vous, Seigneur, appartient la justice ; quant à nous,notre visage est couvert d’une grande confusion, telle qu’elle est aujourd’hui, pour les catholiques, pour les habitants de Rome et pour toute l’Église ; pour ceux qui sont proches comme pour ceux qui sont loin, dans tous les pays où vous les punissez maintenant, à cause des trahisons qu’ils ont commises envers Vous. [8]. À nous, Seigneur, cette confusion que nous portons sur le visage, à nos présidents, à nos gouvernements et à nos pères, qui ont péché contre Vous. [9] Mais à Vous, Seigneur notre Dieu, appartiennent la miséricorde et le pardon, car nous nous sommes retirés de Vous ; [10] nous n’avons pas obéi à la voix du Seigneur notre Dieu nous demandant de marcher dans la Loi qu’Il nous avait prescrite par ses serviteurs dans la personne des Papes et des Évêques fidèles.

[11] La chrétienté tout entière a transgressé votre Loi ; elle s’est détournée pour ne plus entendre votre voix. C’est pourquoi la malédiction et l’exécration qui sont inscrites dans le livre de Moïse, serviteur de Dieu (Lévitique XXVI, Deutéronome XXVIII), se sont déversées au Concile sur les catholiques, parce que nous avons péché contre Dieu. [12] Il a accompli les paroles qu’Il avait prononcées contre nous et contre les dirigeants qui nous gouvernaient, en amenant sur nous une grande calamité car, rien n’a jamais égalé sous le ciel tout entier ce que Vatican II a perpétré. [13]. Selon qu’il est écrit dans la loi de Moïse, tous ces maux ont fondu sur nous. Mais, de notre côté, nous n’avons pas supplié votre face, Vous qui êtes le Seigneur, qui êtes notre Dieu, nous n’avons pas supplié votre face de nous détourner de nos iniquités et de nous rendre attentifs à votre Vérité. [14] Aussi le Seigneur a-t-il préparé ce châtiment et l’a amené sur nous ; car, Seigneur-Dieu !vous êtes juste dans toutes les œuvres que vous faites ! Tandis que nous, nous n’avons pas écouté votre voix.

[15] Et maintenant, Seigneur notre Dieu, Vous avez toujours tiré les catholiques hors du monde impie avec une main puissante, et Vous vous êtes fait un Nom, tel qu’il est aujourd’hui. Mais nous, nous avons péché, nous avons fait le mal. [16] Seigneur, selon toute votre justice, que votre colère et votre fureur se détournent de votre Église, votre Montagne Sainte ; car à cause de nos péchés et des iniquités des Pères conciliaires, l’Église catholique devient synonyme d’immoralité pour tous ceux qui nous entourent. [17]. Maintenant donc, Seigneur notre Dieu, prêtez l’oreille à la prière et aux supplications de votre serviteur ; faites briller votre face, pour Votre propre Gloire, sur votre sanctuaire, qui est la seule véritable Eglise. Seigneur, faites-le pour Vous-même, car votre Eglise est de plus en plus désertée.

[18] Ô mon Dieu, prêtez oreille ; écoutez-nous, ouvrez les yeux : voyez notre désolation et cette Église qui porte votre Nom.Ce n’est pas à cause de notre justice que nous vous présentons nos supplications : c’est à cause de vos nombreuses miséricordes. [19]. Seigneur ! Exaucez-nous ; Seigneur ! Apaisez-vous ; Seigneur ! Protégez-nous, ne tardez pas, ô mon Dieu, faites-le pour Vous-même, car votre Église et votre peuple portent le Nom de votre Fils unique : Notre-Seigneur Jésus-Christ.”

Kyrie eleison.