Les Commentaires Eleison

Racisme Blanc ? – II

Racisme Blanc ? – II on septembre 14, 2019

Un lecteur nous a fait remarquer que le titre « Racisme anti-blanc » aurait été mieux adapté au Commentaire de la semaine dernière que celui de « Racisme blanc ». Certes, la remarque n’est pas fausse, dans la mesure où l’antagonisme racial actuel va beaucoup plus dans le sens des non-blancs vers les blancs que des blancs vers les non-blancs. Mais, à nos yeux, le plus important est d’apaiser l’antagonisme existant, quelle que soit la direction raciale dans laquelle il s’exerce, en discernant ce qui se cache derrière ce phénomène. En dernière analyse, ce sont les libéraux qui dirigent le monde actuel ; ils veulent expulser le Bon Dieu de Sa Création afin de prendre Sa place. En bons « libéraux », leur priorité est de se libérer de Dieu. A quoi leur servirait d’être libérés de toute autre chose ou personne s’ils ne sont pas libérés de Dieu et de Son Décalogue ?

Or, lorsque le Fils de Dieu s’est fait chair, il a institué sur terre Sa religion afin d’étendre la chrétienté sur toute la terre. Que dit saint Paul ? – « Vous tous, en effet, qui avez été baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ. De sorte qu’il n’y a plus ni Juif ni Grec, ni esclave ni homme libre ; ni homme ni femme, car vous n’êtes tous qu’une seule personne dans le Christ Jésus » (Gal. 3, 27–29 ; Col. III, 11). Cette doctrine signifie que là où prévaut le christianisme, les antagonismes tels que « l’antisémitisme », le « racisme » ou le « féminisme » ont tous tendance à disparaître, car tous sont noyés dans le baptême du Christ. Mais qu’advient-il si les hommes rejettent le Christ ? Alors, les antagonismes reprennent le dessus : les juifs contre les non-juifs, les non-blancs contre les blancs, ou les femmes contre les hommes.

Sans doute en est-il ainsi aujourd’hui, et les maux que cela entraîne sont pires après la Chrétienté qu’ils ne l’étaient auparavant. Pourquoi ? La raison en est que le christianisme a donné à tous la faculté de connaître Dieu mieux que les hommes ne l’avaient jamais connu avant. De plus, ils ont pu comprendre en quoi consiste l’égalité absolue de tous les hommes devant Dieu : participant à la vie éternelle, cette égalité amenuise les multiples inégalités présentes dans cette courte vie sur terre. Avant la chrétienté, les hommes acceptaient naturellement, comme faisant partie de l’existence, ces inégalités contre lesquelles il était vain de protester : les inégalités étaient autant de faits avec lesquels il fallait s’accommoder. Avec la chrétienté, les hommes ont appris à se consoler des inégalités qu’on rencontre, par la perspective de l’égalité suprême, promise dans l’éternité. Mais qu’en est-il de nos jours ? La Foi chrétienne, le Christ, le ciel et l’éternité ont disparu. De sorte que les inégalités, toujours présentes dans cette vie, se font sentir plus douloureusement que jamais.

Car, bien que les libéraux fassent de leur mieux pour mettre fin à la chrétienté, ils en ont néanmoins conservé la mémoire de certains traits : par exemple l’égalité suprême de tous les hommes. Et ce, en dépit du fait qu’ils se sont affranchis du Dieu sur lequel était fondée cette égalité. Ils s’efforcent maintenant de trouver à l’égalité d’éternité une petite place coincée entre dix ans et soixante-dix ans. Mais avez-vous déjà essayé de verser un litre de liquide dans un verre à bière contenant un demi ? Evidemment, ça ne marche pas. Pourtant le libéral va tout faire pour y arriver. Voilà pourquoi les libéraux se battent toujours contre la réalité. Ce sont des postchrétiens qui tentent d’entasser dans une courte durée de vie quelques idéaux christiques qui ont des dimensions d’ éternité. Le christianisme leur manque, mais ils ne veulent pas du Christ. Alors ils s’obstinent à vouloir recréer un christianisme sans le Christ. En vain. Mais reviendront-ils au Christ ? Ça, jamais ! « Liberté, égalité, fraternité ! » telle est leur devise !

Aussi la liberté chrétienne, libération du péché pour le ciel, doit être transformée en une liberté de toute oppression terrestre, réelle ou imaginaire, autrement dit une liberté révolutionnaire. De même, l’ égalité chrétienne devant Dieu, égalité de l’éternité, doit s’obtenir ici-bas par un nivellement par le bas de toutes les supériorités réelles existant sur la terre, même si celles-ci ne pourront jamais disparaître, quel que soit l’acharnement des libéraux. Et enfin la fraternité dans le Christ, la vraie fraternité des hommes en tant que tous enfants du seul vrai Dieu, doit être remplacée par un montage agglomérant tous les hommes dans des institutions artificielles comme les Nations Unies, lesquelles étant irréelles ne peuvent qu’échouer.

En conclusion, la race blanche a reçu de Dieu des dons particuliers, naturels et surnaturels, afin qu’elle apporte le Christ et son Église à toute l’humanité. Chaque fois qu’elle se consacrait à cette tâche, toute l’humanité en tirait bénéfice et les hommes, partout dans le monde, pouvaient faire leur salut. Ils n’avaient alors aucun ressentiment, mais au contraire beaucoup de gratitude envers la race qui leur ouvrait ainsi le Ciel. Mais lorsque cette race cessa d’accomplir sa mission, le reste de l’humanité se sentit instinctivement trahi, et le « racisme » fit rage, comme jamais auparavant. Blancs, si vous n’aimez pas le racisme anti-blanc, alors priez le Rosaire, 15 Mystères par jour.

Kyrie eleison.

Racisme Anti-Blanc ? – I

Racisme Anti-Blanc ? – I on septembre 7, 2019

La race blanche, comme on dit, est répandue sur toute la terre, mais surtout regroupée en Europe. Aujourd’hui elle est universellement méprisée et persécutée. Comment expliquer cela ? Principalement par la faute des blancs, ou des Européens eux-mêmes.

Le « racisme », ou l’antagonisme entre les différentes races humaines, est certainement un facteur soulevant de multiples passions et donc, comme toute question relevant proprement de la nature humaine, ce phénomène ne se limite pas seulement à un problème matériel ou mécanique : il a nécessairement une dimension religieuse. Aujourd’hui, pour résoudre une question qui intéresse l’être humain, on préfère se tourner dans n’importe quelle direction plutôt que vers Dieu, alors qu’Il est le seul à détenir la vraie solution. Dès lors, comme les hommes s’éloignent toujours de Dieu, les problèmes restent insolubles et le monde d’aujourd’hui ne cesse de se débattre dans un chaos allant toujours croissant. Voyons maintenant comment le fait de se tourner vers Dieu résoudrait le problème actuel du « racisme ».

C’est Dieu et Dieu seul qui crée l’âme des hommes. Il la crée pour chacun d’entre nous en particulier et l’union de l’âme et du corps engendre une grande diversité, afin que s’accomplisse une grande symphonie à l’échelle de l’humanité. Les individus reçoivent des dons naturels d’une richesse infinie, comme chaque parent peut s’en apercevoir en regardant leurs propres enfants dont les talents, le tempérament et le caractère sont si différents : aucun enfant n’est identique à un autre. Or, ces parents sont-ils eux-mêmes à l’origine de cette variété ? Évidemment, non. La seule décision naturelle des parents a été d’avoir un enfant (avorter tel ou tel enfant dans le ventre de sa mère est une décision allant violemment contre nature). Dieu a fait le reste. Or, cette diversité, venant de Dieu, inclut clairement l’inégalité. En conséquence de quoi les parents ne peuvent que constater l’inégalité absolue des dons que reçoivent leurs propres enfants : certains sont beaucoup plus doués que d’autres. Il se peut que les parents n’aient pas voulu cette inégalité, mais auraient-ils pu faire quoi que ce soit pour l’empêcher ? Évidemment, non. C’est Dieu qui décide – naturellement – même du sexe des enfants.

Cette inégalité des dons n’est pas non plus une injustice, car les enfants vraiment privilégiés sont ceux qui vont au Ciel grâce à leurs dons surnaturels, lesquels exigent de l’enfant qu’il coopère lui-même avec la grâce de Dieu. Or cette coopération n’a rien à voir avec les dons naturels. Quelqu’un a dit : L’enfer est plein de talents, alors que le Ciel est plein de vertus. De plus, les dons reçus du Ciel correspondent évidemment au rôle que Dieu veut nous faire jouer dans la symphonie de l’humanité. C’est pourquoi l’enfant doit faire ce pour quoi il est doué.

Il en va des familles, comme des individus ; et les villes, les provinces, les nations ou les races sont soumises au même principe. Les familles diffèrent les unes des autres et sont donc inégales. Les villes, les provinces, les nations et les races sont toutes différentes et sont donc inégales. Elles présentent, dans chaque cas, un dosage différent de nature venant de Dieu et de formation venant des hommes. En permettant que les hommes pourvoient à la formation et au soin de chacun, l’intention de Dieu est que tout le monde exerce la charité selon la variété des dons reçus, en s’occupant les uns des autres. Par exemple, telle ville aidera son voisin inondé ; telle province fournira des artistes, telle nation pourra diriger dans le monde ou telle race servira l’Église. N’est-il pas clair, au regard de tant de siècles d’histoire, que la race blanche a reçu en propre, non pas des dons exclusifs, mais au moins des dons naturels et surnaturels particuliers, pour servir Dieu, et pour étendre Son Église dans le monde entier ? Il ne s’agit pas là non plus d’une injustice, car l’usage que les blancs font de ces dons dépend d’eux-mêmes. Ils possèdent le libre arbitre pour utiliser ou abuser de leurs dons, mais en tout cas, ils ont une mission de Dieu. S’ils font bon usage de ces dons, cela profite au monde entier ; mais s’ils abusent de ces dons, Dieu se charge de les punir tout spécialement.

Or quel usage les blancs font-ils aujourd’hui des dons que Dieu leur a donnés ? Depuis des centaines d’années, ne se détournent-ils pas, lentement mais sûrement, de Lui ? Aujourd’hui, ne sont-ils pas fiers de leur athéisme ? Pourquoi donc serait-il surprenant que Dieu se serve de toutes les autres races, nations, etc., pour punir les blancs, les abandonnant au mépris et aux persécutions qu’exerce sur eux le reste de l’humanité ? Du point de vue divin, les hommes apostats n’ont-ils pas trahi les femmes qu’ils étaient faits pour conduire (au Ciel) ? N’ont-ils pas, ces blancs apostats, trahi toutes les autres races ? Et n’ont-ils pas, ces apostats issus de la gentilité, trahi les Juifs au Concile Vatican II ? Alors, comment s’étonner de la rancœur dont font preuve le « féminisme », le « racisme » ou « l’antisémitisme » aujourd’hui ?

Kyrie eleison.

« Post-Modernité » – II

« Post-Modernité » – II on août 31, 2019

Au risque de fatiguer les lecteurs en proposant encore des variations sur le thème de la Vérité, ces « Commentaires » vont ajouter quelques considérations au résumé donné ici la semaine dernière sur le livre La Culture comme religion de Wojcieck Niemczewski. Rappelons qu’il s’agit de l’interprétation post-moderne du rapport de la culture avec la religion. Notre grand but est toujours de sauver notre âme. Or l’un des plus grands dangers nous empêchant d’assurer notre salut, réside dans l’aveuglement de notre faculté la plus haute, c’est-à-dire notre intelligence, entraînant immédiatement la corruption de notre volonté. Et le danger le plus grave menaçant notre esprit aujourd’hui est l’attitude universelle selon laquelle les idées sont indifférentes, car la vérité est sans importance. Voyez par exemple comment Vatican II a préféré la modernité au catholicisme fidèle, notamment dans le document conciliaire Gaudium et Spes, et comment la Fraternité Saint Pie X a préféré les Romains conciliaires à son fidèle Fondateur ; et voyez, dans chaque cas, comment la grande majorité des prêtres et des laïcs ont suivi.

Commençons par mettre de l’ordre dans les pensées de Niemczewski, afin de voir d’où il part et où il va : 1 – Il n’existe pas de Dieu objectif. « Dieu » n’est qu’une fabrication subjective en chacun de nous. 2 – C’est pourquoi les vieilles « vérités » de la religion et de la philosophie d’hier n’ont plus de fondement aujourd’hui. 3 – De plus, ces vérités sont déphasées par rapport à la réalité d’aujourd’hui, car le monde évolue de plus en plus vite dans tous les domaines. 4 – Pire encore : ces vielles idées bloquent le progrès moderne ou la « culture du choix », qui permet de nous adapter au changement et qui garantit à chacun la liberté de construire son propre mode de vie. 5Pour rester compatible avec la modernité, l’homme post-moderne doit accepter cette « culture du choix » qui n’a rien d’universel ni d’obligatoire, qui n’impose ni normes ni aucun être supérieur à l’homme. 6 – En conclusion, la vérité doit céder le pas à la liberté, la religion à la culture et la finalité à la dérive. 7 – C`est pourquoi : A bas la vérité ! et Vive la « culture du choix » !

Hélas pour l’homme post-moderne ! Il existe bel et bien une réalité en dehors de son esprit ; elle est toute proche de lui, comme le sont ses bras et ses jambes ; et cette réalité extra-mentale possède ses propres lois qui ne dépendent en rien de son esprit. Par exemple, s’il a mal aux dents, il devra aller chez le dentiste et non chez le poissonnier. Et ces lois ne sont pas seulement physiques : elles sont aussi morales. Par exemple, si une pauvre fille se fait avorter, elle ne pourra pas faire taire ses remords, quoi qu’elle en ait envie. Le libre arbitre de chaque individu est incontestablement libre – d’où la possibilité de cette « culture du choix » de Niemczewski. Mais cette culture du choix ne peut fonctionner qu’au-dedans du cadre structuré des lois de la réalité extra-mentale, qu’elle soit physique ou morale, et pas en-dehors. Ainsi je suis libre de choisir pour mon éternité le Ciel ou l’Enfer, mais je ne suis pas libre d’ enfreindre sérieusement la loi morale et en même temps d’ aller au Ciel.

Les philosophes grecs de l’Antiquité ont vécu plusieurs siècles avant l’Incarnation de Notre Seigneur, en sorte qu’ils n’ont bénéficié ni de la grâce ni de la Révélation surnaturelles. Mais rien qu’avec les moyens naturels ils ont observé, sans inventer quoi que ce soit, les conséquences graves et inévitables lorsque l’homme prétend s’élèver contre la structure morale de la vie humaine, et à cette prétention ils ont donné un nom : «  hubris ». Aujourd’hui nous parlerions d’ « orgueil ». Ainsi, la présentation que fait Niemczewski de la « culture du choix » commence en niant Dieu et s’achève en le bravant. Mais si Niemczewski peut ainsi faire pencher l’esprit des hommes en faveur de cette « culture », il ne peut absolument pas faire plier l’éternelle et ineffable Existence de Dieu, ni l’éternelle et absolue nécessité de la Vérité. Par exemple, affirmer qu’il n’y a pas de vérité, c’est encore prétendre que cette opinion est vraie. Par conséquent, en niant tous les dogmes ou seulement certains d’entre eux, c’est encore être dogmatique : et personne n’est aussi dogmatique que les francs-maçons. De même, dans leur travail de sape subjectif de toute doctrine, personne n’est aussi doctrinaire que les modernistes ou néo-modernistes.

En bref, un homme comme Niemczewski refuse de reconnaître qu’ autour de l’aire où l’humanité opère ses choix, se trouve un anneau de réalité qui échappe à notre pouvoir de choisir. Les ecclésiastiques de Vatican II refusent de reconnaître que le Dépôt de la Foi ne peut être modernisé, et les dirigeants de la Néo-fraternité Saint Pie X refusent de reconnaître que les Romains conciliaires sont des bonimenteurs. La « culture du choix » risque de finir par leur coûter cher à tous. Cela peut aller jusqu’à leur coûter leur éternité, s’ils ne veulent pas revenir au bon sens catholique.

Kyrie eleison.

« Post-Modernité » – II

« Post-Modernité » – II on août 24, 2019

On rencontre parfois l’expression « post-moderne » ou « post-modernité ». On peut se demander ce que signifient ces mots, à quoi ils font référence. Qu’est-ce que la « modernité »  ? Il est raisonnable de supposer que le terme a d’abord renvoyé à l’époque suivant la seconde guerre mondiale, à partir de 1945. C’était la période où la civilisation devait s’extraire des amas de ruines pour s’engager sur une voie nouvelle. Mais 1945, c’est maintenant il y a près de trois quarts de siècle. Or 74 ans, c’est trop long pour que le temps ait passé sans donner quelque chose de différent. Ne voit-on pas qu’à tout instant le monde tourne ? – « Volvitur orbis ». Or, jamais le monde n’a tourné aussi vite qu’au XXIe siècle. Pour cette raison, quelle que soit la forme que prenne aujourd’hui le monde, on va l’appeler « post-moderne ».

Mais alors quelle forme le monde prend-il aujourd’hui ? Il arrive que le cœur même de la « post-modernité » a pu être exprimé dans un livre intitulé La Culture comme religion ; l’interprétation post-moderne de la relation entre la culture et la religion, de Wojcieck Niemczewski. Résumons en deux paragraphes sa thèse :

Nous vivons une époque où surviennent des changements de toutes sortes. Mais les vieux principes religieux et philosophiques freinent cette avancée. Ils ne correspondent plus à la réalité d’aujourd’hui qui évolue plus vite que jamais. Désormais, nous faisons l’expérience de la « culture du choix », y intégrant tous les éléments culturels que nous voulons, pour construire le monde à notre guise, selon notre vision. Cette possibilité de choisir devient alors l’étendard de la liberté, qui nous permet de nous mettre toujours au diapason de la vie moderne, mais qui remplace l’ancien étendard, celui de la vérité.

Finalement, cette culture post-moderne n’impose rien  : aucune norme, aucune obligation, aucune exigence. Elle n’atteint pas non plus une quelconque transcendance dans cette vie, car si Dieu peut exister, c’est uniquement en nous-mêmes. Or, dans notre subjectivité, à l’intérieur de nous-même, Il dépend de nous ! L’homme post-moderne veut toujours être au diapason de son temps, c’est-à-dire avec le mouvement et le changement. Mais, pour cet homme, à quoi rime ce mouvement sans fin  ? A quoi ce changement est-il ordonné ? L’homme n’en a aucune idée, parce qu’il s’est rendu incapable de définir vers où il va. Ainsi, même si les hommes s’en tiennent à la Tradition, celle-ci est susceptible d’être absorbée dans cette nouvelle culture.

Au temps de Noé (cf. Genèse, VI-IX, surtout VI, 1–13) l’humanité avait atteint un tel degré de corruption que si le Bon Dieu voulait encore sauver un nombre important d’âmes, Il fut obligé d’avoir recours à un châtiment embrassant le monde entier. Ce n’est qu’ainsi qu’il pouvait donner, au moins à quelques âmes, le désir et le temps de faire un bon acte de contrition. Et depuis, en raison du péché originel, il n’y a que les interventions divines qui restent en mesure de ralentir ou d’inverser l’inclination de l’humanité vers sa chute finale. Bien sûr, la plus grande de ces interventions fut l’Incarnation de Jésus-Christ. Mais « Plus on est élevé, plus dure sera la chute ». Donc après encore 2000 ans, il était prévisible que si Dieu voulait le permettre, la condition humaine deviendrait pire que jamais. Or, de toute évidence (Lc XVIII, 8), Dieu a voulu permettre qu’avant la fin du monde, l’Église de son Fils disparaisse presque entièrement. Quelle forme cette disparition prendra-t-elle ? Nous l’entrevoyons dans la description que donne Niemczewski de la « nouvelle culture ».

Et cette description nous invite à distinguer de la manière suivante entre « moderne » et « post-moderne ». La culture « moderne » serait cette culture globale du nihilisme, typique de la période suivant la Seconde Guerre mondiale  : les cœurs et les esprits étaient vidés de toute conviction, de toute croyance, d’espoir ou de confiance. Mais les cœurs et les esprits n’étaient pas encore totalement désintégrés. On gardait encore le souvenir de ce qu’on avait perdu, et ce souvenir était douloureux dans les âmes. Par contre la « post-modernité » serait la suite logique de cette douleur, à savoir l’auto-destruction des restes du cœur et de l’intelligence par la volonté, afin que la douleur disparaisse avec. Donc je renonce délibérément à la vérité pour que mon esprit puisse planer dans un pays de fleurs et de mensonges merveilleux dont je m’efforce d’oublier que ce sont des mensonges. Mon cœur, libéré de la réalité et bercé d’illusions, vagabonde à son tour dans un pays de rêves, rempli de senteurs douces et sucrées où tout demeure ainsi à tout jamais.

Mais, dit le proverbe, « Les faits sont têtus ». Certes, un grand nombre d’intelligences et de cœurs modernes ont rompu les amarres et refusent tout repère. mais vent et marée demeurent vent et marée. Or, les ennemis acharnés du Bon Dieu, eux, ne perdent point le sens du réel  : ils veulent faire descendre toute âme réelle dans l’Enfer réel. Ah  ! si seulement les amis de Dieu respectaient comme Ses ennemis l’étendard de la vérité !

Kyrie eleison.

La Voix du Peuple – II

La Voix du Peuple – II on août 17, 2019

L’interview du Président Poutine donnée au Financial Times en juin dernier, partiellement résumée ici et que nous avons citée la semaine dernière, est désormais célèbre, car l’annonce prophétique selon laquelle « l’ idée libérale » a fait son temps et se trouve aujourd’hui dépassée, touche un point sensible chez les politiciens et les médias occidentaux. Ils ont réagi vivement, semblables à des fourmis dont la fourmilière a été dérangée avec un bâton. Que signifie cette prophétie, et qu’est-ce qui explique la réaction occidentale à celle-ci ? Afin de comprendre ce qui est au cœur de son propos, commençons par un résumé du résumé. L’interview originale aborde de nombreux thèmes, mais ce qui est dit sur le libéralisme est en effet le plus important des sujets abordés.

Le Président part du problème pratique que représente pour les peuples occidentaux l’immigration massive d’étrangers inassimilables dans leurs pays. Sur le terrain, le multiculturalisme ne fonctionne pas, tout simplement. Mais le libéralisme des élites qui sont à la tête de l’Occident, leur fait traiter l’ immigration non pas comme un problème, mais comme une avancée faisant partie du progrès. Si bien qu’ils ne font rien pour l’arrêter, ni la contrôler. Mais les États peuvent-ils survivre sans certaines règles humaines et sans ces valeurs morales fondamentales qui, en Occident, ont été tirées de la Bible ? Le mépris des élites libérales pour ces valeurs bibliques, encore vivantes parmi les peuples, prouve que leur libéralisme est déphasé par rapport à la réalité et se trouve désormais obsolète. Il est certes souhaitable que l’antilibéralisme ne se transforme pas à son tour en tyrannie, mais la mainmise actuelle des libéraux sur la politique et les médias occidentaux est déjà une véritable tyrannie, et elle doit prendre fin.

En bref, les valeurs libérales sont opposées aux valeurs bibliques. Les valeurs bibliques ont construit les nations occidentales. Donc les valeurs libérales sont en train de détruire ces pays. Il est donc temps que les valeurs libérales cessent de nuire à l’Occident. Sur ce point, Poutine a pleinement raison mais, parce que c’est un politicien et non un théologien, il ne peut donner à l’argument toute sa force ; il ne peut se fonder sur des absolus tels que le Dieu Tout-Puissant et les dix Commandements : Il doit se contenter d’invoquer la présence des valeurs bibliques encore en cours parmi les peuples occidentaux. Aujourd’hui, après 70 ans d’effroyables souffrances subies sous le communisme juif, le peuple russe revient au Christ de l’ Orthodoxie, si bien que Poutine peut s’appuyer sur le retour de son propre peuple aux valeurs bibliques. Mais trouve-t-on quoi que ce soit de chrétien dans la résistance des peuples occidentaux à l’immigration massive ? A peine. Par contre on y trouve une participation décisive des ennemis du Christ dans l’organisation et le financement de l’immigration massive. (Les lecteurs de ces « Commentaires » se souviendront peut-être des propos de Barbara Specter, Juive en Suède, qui se vantait du fait que c’est sa race qui est derrière l’immigration, « nécessaire pour sauver l’Europe » – entendez : pour la sauver du Christ).

Ainsi, lorsque Poutine fonde son argumentation pour les nations occidentales sur leur fidélité aux valeurs bibliques, qui peut nier que celles-ci s’érodent de plus en plus vite ? «  Soyez remercié, Monsieur le Président, de vouloir nous défendre comme vous le faites, mais en toute honnêteté, libéraux que nous sommes, nous n’apprécions guère votre défense. Nous aimons notre libéralisme parce qu’il nous donne la liberté de pécher comme bon nous semble. Vous essayez de nous sauver de nous-mêmes, mais nous vénérons Mammon (l’argent), et nous adorons notre liberté, égalité et fraternité. Nous choisissons d’aller en enfer. Ayez la bonté de nous laisser tranquilles. Nous avons mis des siècles à nous débarrasser de Dieu, et nous ne voulons pas qu’il revienne. » Telle est la réaction de l’Occident, implicitement sinon explicitement, à l’approche politique de Poutine. Il faudrait des apôtres de feu pour camper le besoin de la religion dans les termes les plus absolus :

De toute éternité, Dieu existe, immuable. Librement Il a choisi de créer des créatures spirituelles, les anges, et les hommes faits à partir de matière tirée de la terre, afin d’avoir des êtres avec qui partager Son bonheur infini. Mais Il n’a jamais voulu peupler Son Ciel de simples robots. C’est pourquoi, chaque créature spirituelle a reçu le libre arbitre et doit encore en faire usage pour passer avec Lui l’ éternité au Ciel plutôt que sans Lui en Enfer. Pourtant, un tiers des anges, tout comme le couple à l’origine du genre humain, ont préféré l’Enfer. Alors, Il a élu une race pour préparer à son divin Fils un berceau, afin que celui-ci revête la nature humaine et puisse réparer cette faute. Mais la race qu’Il s’était élue a crucifié son Fils. Et depuis, elle combat l’Église instituée par son Fils pour la rédemption des âmes jusqu’à la fin du monde. Ce combat est une guerre cosmique, jouant le rôle moteur dans les événements mondiaux.

Kyrie eleison.

La Voix du Peuple – I

La Voix du Peuple – I on août 10, 2019

Reportons-nous sur le site en.​kremlin.​ru/​events/​president/​news/​copy/​60836, où l’on trouve une importante interview du Président Poutine datant de juin dernier. Nous la résumons ci-dessous en partie. Nous l’analyserons la semaine prochaine dans ces “Commentaires”.

« Que se passe-t-il donc en Occident . . . et en Europe ? Les élites dirigeantes sont maintenant coupées du peuple par un énorme fossé séparant l’intérêt des élites de celui de l’écrasante majorité de la population . . . . Cela signifie que le libéralisme n’a plus sa raison d’être car, comme l’ont admis nos partenaires occidentaux, les idées libérales, telles que le multiculturalisme, ne fonctionnent plus.

Lorsque l’afflux de migrants porta en Europe occidentale le problème de l’immigration à son paroxysme, nombreux furent ceux qui reconnurent que le multiculturalisme ne marche plus, et qu’il était temps de prendre en compte les intérêts de la population autochtone. Il est possible que la construction d’un mur entre le Mexique et les États-Unis soit une solution extrême . . . mais au moins le président Trump cherche une solution. Qui d’autre s’occupe du problème ? . . . L’Américain moyen se dit : « Il fait bien ; au moins il tente quelque chose et cherche des solutions ».

A l’inverse, les libéraux, eux, ne font rien. Assis dans leurs bureaux confortables, ils sont persuadés que tout va pour le mieux, tandis que ceux qui sont tous les jours sur le terrain, dans les rues du Texas ou de la Floride, sont très inquiets, parce qu’ils voient de sérieux problèmes se profiler à l’horizon . . . . Est-ce que quelqu’un s’occupe encore de tous ces gens ? C’est la même chose en Europe. J’en ai discuté avec bon nombre de mes collègues, mais personne n’a de réponse. Ils disent que les lois actuelles excluent une ligne politique dure . . . . Eh bien, il n’y a qu’à changer les lois ! En Russie, nous faisons en sorte que les immigrés doivent respecter la législation, les coutumes et la culture de la Russie. Certes, nous avons également des problèmes d’immigration, mais au moins nous faisons quelque chose pour y remédier.

Les libéraux, eux, partent du principe qu’il n’y a rien à faire . . . . Les migrants peuvent tuer, piller et violer en toute impunité parce que leurs droits en tant que migrants doivent être protégés. Mais de quels droits peut-il bien s’agir ? Tout crime ne doit-il pas être puni ? En fait, le libéralisme est devenu obsolète. Il est désormais la source de conflits permanents avec les intérêts de l’écrasante majorité de la population. Par exemple aujourd’hui on entend certains affirmer au nom du libéralisme qu’il y a cinq ou six rôles de gendre que les enfants peuvent jouer ! . . . Pourtant aux libéraux qui poursuivent la vie, la liberté et le bonheur tels qu’ils les conçoivent, on ne peut tout de même pas permettre de dominer la culture, les traditions et les valeurs familiales traditionnelles des millions de personnes qui constituent l’essentiel de la population.

Quant à la religion, elle ne peut être évincée de l’espace culturel. Rien de la sorte ne doit être écarté. La Russie est une nation chrétienne orthodoxe, ce qui n’est pas une nation catholique. Mais, vu de la Russie, nous avons parfois le sentiment que le même libéralisme est à l’œuvre dans l’Eglise catholique, profitant d’éléments et problèmes à l’intérieur de l’Église romaine pour la détruire . . .  ! Je considère que cela est incorrect, voire dangereux. Avons-nous oublié que nous vivons tous dans un monde fondé sur les valeurs bibliques ? Les athées eux-mêmes qui habitent ce monde, profitent de ces valeurs. Peut- être ne pratiquons-nous pas tous notre religion tous les jours ni en publique, il n’empêche que dans le fond il doit toujours y avoir des règles humaines et des valeurs morales de base. En effet, ces valeurs traditionnelles sont plus stables et plus importantes pour des millions de personnes que le libéralisme, lequel – à mon avis – touche à sa fin.

Mais alors le libéralisme se fera-t-il remplacer par la tyrannie ? Pas nécessairement. Une certaine variété d’opinions doit toujours avoir libre jeu. Ce qui compte, c’est que les intérêts du public en général, la vie ordinaire telle que des millions de personnes la mènent chaque jour, ne soient jamais oubliés . . . . C’est pourquoi même les libéraux méritent un certain respect. Mais ce qui est inacceptable, c’est qu’ils continuent à imposer leur point de vue au monde entier, comme ils le font déjà depuis des décennies, tant dans les médias que dans la vie réelle. Par exemple, comment ont-ils réussi à rendre tabou la discussion de certaines questions ? En conclusion, laissons aux libéraux la liberté de la parole, mais ne les laissons plus tyranniser l’arène publique.

Kyrie eleison.