Les Commentaires Eleison

Monseigneur Huonder

Monseigneur Huonder on mars 30, 2019

Il est de notoriété publique que Mgr Huonder (Mgr H), Evêque du diocèse de Coire, doit prendre sa retraite en avril prochain à l’âge de 77 ans, et qu’il devait s’installer, à l’automne de sa vie, dans une école de garçons de la Fraternité Saint Pie X à Wangs (Suisse). Provenant d’un prêtre très proche des deux anciens supérieurs généraux, le bruit circulait même que cet évêque conciliaire allait sacrer, en plein accord avec le Pape François, deux nouveaux évêques choisis parmi les prêtres de la Fraternité. Le Sacre pouvait avoir lieu après Pâques, et Mgr H y aurait été le consécrateur principal. Toutefois, une date aussi rapprochée pour un événement aussi important est surement impossible maintenant. Mais la date mise à part, l’événement en lui-même est d’une logique implacable, étant donné la politique de la Néo-fraternité, laquelle depuis 20 ans cherche à se couler dans la Néo-église.

L’installation de Mgr H pour sa retraite dans l’école de Wangs constituait, elle aussi, un aboutissement logique. Car, en tant qu’évêque en charge d’un des plus grands diocèses de la Néo-église en Suisse, il avait déjà plusieurs fois rendu visite à l’école de Wangs et avait sympathisé avec les prêtres et les élèves alors présents. Ajoutons qu’il n’allait pas couper le contact avec la Néo-église à Rome, au contraire : il y a deux mois son porte-parole diocésain précisait que la retraite de l’évêque en avril prochain était «  liée à une mission qui lui était confiée par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, à savoir : rester en contact avec la FSSPX”. Il est clair que Mgr H, qui passe pour être un ami personnel du Pape François, avait l’intention d’agir comme une courroie de transmission entre la néo-Eglise et la néo-Fraternité, dans l’espoir de les rapprocher l’une de l’autre.

D’ailleurs cet espoir n’était pas nécessairement malhonnête de sa part. Car beaucoup de clercs conciliaires ne peuvent pas (ou ne veulent pas) voir l’abîme séparant la religion catholique centrée sur Dieu (théocentrique) d’avec la religion conciliaire centrée sur l’homme (anthropocentrique). De part et d’autre, on voudrait faire comme si cette séparation n’existait pas. D’un côté, les catholiques supportent mal de se trouver en dehors de la structure qui incarne l’Autorité visible de l’Église, tandis que de l’autre côté, les disciples de Vatican II ont besoin d’avoir l’assurance de ne pas avoir rompu avec la Tradition immuable de la véritable Église. Il est peut-être tout à l’honneur de Mgr H d’avoir voulu s’installer dans un environnement plus catholique que le diocèse où il n’a probablement pas d’autre choix que de donner la communion à de jeunes femmes mal habillées, ou de rengainer des propos, pourtant tout à fait justifiés, contre l’homosexualité. Mais “Un fait a toujours raison, même contre Monsieur le Maire”, (A fact is stronger than the Lord Mayor) dit un proverbe anglais.

Et ce fait, c’est Vatican II, Concile qui provoqua la plus grande rupture avec la tradition catholique dans toute l’histoire de l’Église. Prenons l’exemple de la Nouvelle Messe, qui est au Concile ce qu’est la pratique à la théorie. Allait-on exiger de Mgr H de ne jamais la célébrer à l’école ? Aurait-il accepté de ne jamais la dire ? Même en admettant qu’il accepte la bonne Messe, irait-il jusqu’à admettre que la théorie et la pratique de son sacerdoce et de son épiscopat ont été totalement plongées dans la capitulation conciliaire de la véritable Église de Dieu devant le monde moderne sans Dieu ? Peut-il effacer du jour au lendemain les convictions qui furent les siennes durant ces dizaines d’années passées dans l’immersion conciliaire ? Ordonné prêtre en 1971, puis consacré évêque en 2007 avec les rites instaurés par la révolution de Paul VI, peut-il admettre que, pour éliminer tous les doutes qui pèsent sur la validité des nouveaux rites, il a besoin d’être réordonné et re-consacré sous condition ? Mais la Néo-fraternité allait-elle seulement le lui demander ? Cela semble peu probable, au vu de sa pratique récente. Mais comment les traditionalistes suisses auraient-ils accepté cela ? Selon toute apparence, Mgr Vitus Huonder est un homme honnête et bien intentionné. Mais son honnêteté reste conciliaire, ce qui signifie qu’il reste loyal à une corruption radicalement malhonnête de la foi et de l’Église catholique.

Hélas, partout dans le monde, les traditionalistes de la FSSPX s’habituent peu à peu à ce que la Fraternité de Mgr Marcel Lefebvre soit remplacée par la Néo-fraternité. Mgr Fellay avait pour projet d’établir la FSSPX dans les murs de la Rome officielle afin d’agir comme un cheval de Troie pour convertir la Rome conciliaire. Même en attribuant à Mgr H toute la bonne volonté qu’on voudra, n’allait-il pas se laisser placer pour agir comme un cheval de Troie dans les murs de la Fraternité Saint Pie X ? On peut toujours espérer que l’école de Wangs aurait permis à l’Evêque conciliaire de voir l’abîme séparant la Tradition et le Concile, mais c’est là un bien beau rêve qui s’apparente à celui d’Alice au Pays des Merveilles, étant donné que c’est désormais la Néo-fraternité qui se veut au Pays des Merveilles.

Kyrie eleison.

Les Proces Prennent Fin

Les Proces Prennent Fin on mars 23, 2019

Nous l’attendions depuis longtemps . . . . Le 31 janvier dernier, la Cour Européenne des Droits de l’Homme a fait connaître sa décision : l’appel requis par l’auteur de ces “Commentaires” est rejeté. Il avait fait appel de la condamnation que sept tribunaux allemands avaient portée contre lui pour avoir commis le “crime” de se demander si, véritablement, six millions de personnes avaient été gazées sous le troisième Reich ; selon le droit allemand ces condamnations étaient possibles du fait que le contrevenant se trouvait, en novembre 2008, sur le territoire de la République Fédérale Allemande. Les deux avocats allemands de la défense ont fait une tentative honorable pour défendre leur client qui, politiquement, était le plus incorrect qui soit ; mais ils ont dû se battre avec une main attachée dans le dos. Car la loi allemande interdit de prendre position sur la vérité historique. Si bien qu’aujourd’hui, en Allemagne comme dans de nombreux pays, la vérité ne constitue plus la mesure des intérêts privés : ce sont certains intérêts privés qui sont la mesure de la vérité.

Mais qu’est-ce qui a bien pu détrôner ainsi la vérité ? Tout comme Dieu Tout-Puissant Lui-même, soit la Vérité passe avant tout, soit elle ne représente plus rien. Dieu ne peut que passer avant toute chose parce qu’Il est le Créateur, infiniment supérieur à toute Sa Création. La Vérité passe avant tout parce que, si nous la définissons comme l’adéquation de l’esprit à la réalité, alors toute diminution ou toute négation de la vérité, toute préférence pour une contre-vérité qui contredit la vérité, implique que, à proportion, l’esprit n’a plus de prise sur la réalité. En conséquence, tout l’être glisse, plus ou moins, dans la fiction et le mensonge. Il est donc évident que pour les lois et pour les tribunaux d’une nation, quelle qu’elle soit, la vérité est d’une importance capitale. Devant un tribunal, les témoins ne doivent-il pas jurer «  de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité » ?

C’est pourquoi les grands législateurs sont vus comme les fondateurs de leur nation : Moïse pour Israël, Solon pour Athènes, Lycurgue pour Sparte. Tous tracèrent le cadre de la justice au sein de leur peuple en accordant à chacun son dû. Ils ont ainsi rendu possible les relations sociales et même les sociétés. Un groupe de 22 hommes dans une quelconque partie de football n’a-t-il pas besoin de son propre juge : l’arbitre ? Or, celui-ci ne peut remplir sa fonction sans la vérité. S’agit-il d’un tacle honnête ou d’une faute ? En toute justice, cela mérite-t-il ou non un penalty ? Cela dépend de la vérité de ce qui s’est réellement passé. Ainsi, vivre en société n’est possible qu’avec une certaine mesure de justice, et la justice n’est possible qu’avec une certaine mesure de vérité. Heureux, le pays dont les législateurs et les juges récompensent ce qui, en vérité, est bien et punissent ce qui, en vérité, est mal.

Maintenant, que penser des lois et des tribunaux qui punissent toute remise en question du meurtre de Six Millions de victimes durant la Seconde Guerre mondiale ? Ce meurtre est-il un fait historique ou ne l’est-il pas ? S’il l’est, alors, le remettre en question peut être mal, à proportion du dommage que cause cette remise en question ; mais si le meurtre n’a jamais eu lieu, alors il est conforme à la vérité de le remettre en question. Non seulement cela n’a rien de mauvais, mais au contraire cette action est en tant que telle, bonne. Car enfin, si les Six Millions ne sont qu’un mythe monstrueux pesant sur l’esprit des gens comme le dogme fondateur d’une fausse religion, n’est-ce pas accomplir une œuvre salutaire que de les aider à se libérer du mensonge ? “La Vérité vous libérera “, dit Notre Seigneur (Jn.VIII, 32). Il est donc clair comme le jour que si les Six Millions n’ont jamais été assassinés, la remise en question de leur meurtre ne mérite absolument aucun châtiment mais plutôt une récompense de la part de la société.

Or, il est certain que les politiciens et leurs intérêts personnels peuvent peser sur la vérité dans une certaine mesure, mais la vérité possède une telle force intrinsèque qu’il est bien difficile de la supprimer complètement. C’est ainsi que l’avis de plusieurs historiens sérieux, se fondant sur des preuves objectives, peut s’opposer aux intérêts privés les plus puissants. Tel est bien le cas du « gazage » de « six millions » de victimes sous le troisième Reich. Les intérêts privés peuvent dire ce qu’ils veulent, mais ils ne peuvent rien changer à ce qui a eu lieu objectivement il y a 75 ans. Alors qu’est-ce que disent les historiens sérieux ?

Par conséquent, tout État qui interdit d’affirmer la vérité historique se construit sur du sable. Que tout État se méfie donc de faire passer des lois qui mettent la vérité au second rang, car à tout le moins dans le cas présent, la vérité historique – par opposition à la “vérité’’ émotionnelle – n’est pas nécessairement de leur côté.

Kyrie eleison.

Un Converti d’Aujourd’Hui – III

Un Converti d’Aujourd’Hui – III on mars 16, 2019

Cher jeune ami,

Il y a deux semaines, ces “Commentaires” relataient l’histoire de votre conversion qui vous a permis de quitter le désert d’une université moderne pour rencontrer la vérité de la foi catholique. Vous terminiez votre lettre en nous demandant conseil. Certes, vous aviez compris que Dieu vous avait donné la Vérité, mais vous aviez encore besoin de vous orienter dans la situation actuelle où l’Église et le monde se trouvent dans une grande confusion. Le numéro de la semaine dernière de ces “Commentaires” vous donnait les conseils de base généraux, valables en tout temps et en tout lieu pour un converti catholique. Le numéro d’aujourd’hui vous offrira des conseils plus personnels qui devraient vous permettre de vous orienter dans le chaos actuel, chaos sans précédent en vingt siècles d’histoire de l’Église.

Cette crise est sans précédent parce que le monde va vers sa fin, et nous nous en approchons. Lisez la description des derniers temps faite par Notre-Seigneur lui-même (Mt XXIV, Lc XXI), et l’avertissement que donne saint Paul sur cette période, quelque 44 ans plus tard (II Tim. III, 1–9). Il faut noter, en particulier, les versets 5 et 8 : les hommes auront “l’esprit corrompu et seront réprouvés quant à leur foi”, “ils auront une apparence de piété, tout en ayant renié ce qui fait sa force. Éloigne-toi de ces gens-là.” Excellent conseil pour 2019, car il importe de voir qu’aujourd’hui les hommes en général et les catholiques en particulier ne sont pas, dans leur ensemble, des gens “normaux”, car ils sont parvenus au terme d’un long processus de dégénérescence. Une telle prise de conscience ne doit certes pas inspirer le mépris, ni porter quiconque au désespoir, mais il s’agit de prendre l’exacte mesure de ce qu’exige vivre en catholique dans un monde post-chrétien voire anti-chrétien. C’est possible si l’on reste en Dieu – “Je peux faire toutes choses en Celui qui me fortifie (Phil. IV, 13).

Le chaos de l’Église d’aujourd’hui à ceci de particulier que jamais, avant Vatican II, dans les années 1960, l’Église officielle de Rome ne s’était départie officiellement de la foi catholique. La Vérité catholique et l’Autorité catholique n’ont-elles pas été conçues par Notre Seigneur pour aller de pair ? Il faut que Pierre soit confirmé dans la Foi (Vérité catholique) pour qu’il puisse confirmer dans la foi les autres Apôtres (Autorité catholique), cf. Lc. XXII, 32. On voit par là que la Vérité est le but même de l’Autorité, mais que la Vérité a besoin de l’Autorité pour être protégée. Toutes deux ont besoin l’une de l’autre. Mais avec Vatican II, elles se sont trouvées séparées, du fait que les Papes, les Cardinaux et les Évêques (Autorité), tombés sous l’emprise du monde moderne, ont abandonné l’ancienne religion (Vérité). Désormais, tous les catholiques ne pouvaient être que schizophrènes : soit ils restaient attachés à la Vérité, et ils abandonnaient la fausse autorité ; soit ils restaient attachés à l’Autorité, et abandonnaient la Vérité ; soit, enfin ils se situaient entre ces deux pôles. Il en résulte que, maintenant, chaque brebis catholique doit trouver son propre chemin à travers la haie d’épines érigée par les mauvais bergers de Vatican II.

Si l’on juge l’arbre à ses fruits (Mt VII, 15–20), la façon dont Mgr Lefebvre a résisté aux faux bergers tout en reconnaissant leur autorité, s’est avéré l’un des moyens les plus fructueux pour faire face à la confusion consécutive au Concile. Mais ses successeurs à la tête de la Fraternité choisissent de ne pas rester fidèles à son équilibre à lui entre vérité et autorité. Même maintenant, beaucoup cherchent à s’enliser dans cette fausse Rome moderniste, alors qu’elle est plus fausse que jamais ! Que cela vous avertisse du danger qu’il y a, aujourd’hui, de penser que l’apparence du catholicisme est la même chose que sa substance. Mais alors, comment saurez-vous où se trouve la substance ? La meilleure réponse est celle que nous venons de mentionner et que donne Notre-Seigneur : il faut juger l’arbre à ses fruits. Quels fruits ? Ce sont la foi surnaturelle, telle que Dieu vient de vous la faire comprendre, ainsi que que cette véritable charité surnaturelle qui doit la suivre.

Donc, prenez le temps de fréquenter un moment toutes sortes de catholiques ; écoutez, plus que vous ne parlerez. Ne soyez pas pressé d’embrasser une vocation, car Dieu n’est jamais pressé (Gal. I, 18 ; II, 1). Ayez une confiance absolue en Sa Sagesse et en Sa Providence, et veillez à ne pas vous accrocher sans condition à un ou à plusieurs leaders humains, jusqu’à ce que Dieu remette Son Église sur pied (comme Il le fera certainement). Honorez toujours votre père et votre mère, aussi mal avisés qu’ils puissent paraître (car Dieu ne leur a pas donné la grâce qu’Il vous a donnée). Ayez une immense compassion pour la multitude d’âmes désorientées qui vous entourent, mais ne confondez surtout pas la sincérité subjective avec la vérité objective. Aimez la Mère de Dieu, et priez tous les jours aussi longtemps que vous le pouvez, les 15 mystères du Saint Rosaire. Et que Dieu soit avec vous.

Kyrie eleison.

Un Converti d’Aujourd’Hui – II.

Un Converti d’Aujourd’Hui – II. on mars 9, 2019

Cher jeune ami,

Je vous félicite des grandes grâces de conversion que vous avez reçues de Dieu ! Désprmais vous êtes à même de combattre pour le salut éternel de votre âme ! Car vous risquez de tomber en route comme n’importe lequel d’entre nous (I Cor. X, 12), le chemin qui mène au Ciel étant étroit (Mt. VII, 14), mais si vraiment vous voulez aller au Ciel, avec la grâce de Dieu vous y parviendrez en dépit de toutes les embûches du monde, de la chair et du diable. Car, sachez-le, vous et moi nous vivons et sommes catholiques rien que pour sauver nos âmes en aimant Dieu par-dessus toute chose et en aimant notre prochain comme nous-mêmes. De ces deux commandements, dépendent toute la Loi et les Prophètes, hier, aujourd’hui et demain, et ce jusqu’à la fin du monde. Même le monde moderne ne peut changer de tels fondements.

Donc la situation actuelle de l’Église et du monde a beau inquiéter que jamais, il ne faut pas pour autant se laisser effrayer. “Oui, j’en ai l’assurance, s’écrie saint Paul, ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les principautés, ni le présent, ni l’avenir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune créature, ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui réside dans le Christ Jésus, notre Seigneur. (Rom. VIII, conclusion). Une chose cependant peut nous séparer de Dieu : c’est le péché. Les âmes de la majorité des êtres humains qui ont vécu ou vivront se damnent et rempliront l’enfer (Mt VII, 13). En conséquence, quoi que vous fassiez, “Travaillez à votre salut avec crainte et tremblement” (Ph. II, 12). La perspective de la damnation éternelle est trop horrible. Ayez donc constamment présent à l’esprit les quatre fins dernières : la mort, le jugement, l’enfer et le Ciel, et afin de vivre habituellement en état de grâce, restez, dans toute la mesure du possible, proche des sacrements, particulièrement de la confession et de la messe.

La Très Sainte Vierge sait parfaitement bien que les temps modernes rendent la vie catholique difficile. C’est pourquoi Elle nous a donné un remède propre à nos temps pour sauver nos âmes : la dévotion des Cinq Premiers Samedis du Mois. Renseignez-vous à ce sujet dans tous les détails, notamment par ce volant : https://​stmarcelinitiative.​com/​wp-content/​uploads/​2016/​04/​fatima-flyer.​pdf ; puis, faites-les le plus tôt et le plus fidèlement possible. Un catholique qui connaîtrait la dévotion des Cinq Premiers Samedis, et qui ne profiterait pas de ce moyen de salut si simple offert par la Sainte Vierge, devrait se faire examiner la tête ! L’offre paraît-elle trop généreuse pour pouvoir être vraie ? Il n’en est rien. La Vierge Marie sait exactement ce que vous avez vous-même appris à la dure : que le matérialisme athée d’aujourd’hui, le mensonge et la corruption, la liberté et le confort excessifs, agissent comme autant d’obstacles qui s’interposent entre ses enfants parmi les hommes et son divin Fils. A ce problème, Elle nous donne Sa réponse. Qui plus est, en faisant exactement ce qu’Elle demande, vous ferez tout ce qui est en votre pouvoir pour obtenir que le Pape reçoive la grâce de consacrer la Russie à son Cœur Immaculé. Car là se trouve la clé donnée par Dieu pour résoudre, à l’échelle du monde, les problèmes d’aujourd’hui.

En attendant, sur un plan surnaturel, utilisez le temps dont vous disposez actuellement pour prier et pour étudier. Récitez chaque jour, autant que cela vous sera possible, les 15 mystères du Rosaire, car c’est là la plus grande des prières, après la prière de la messe. Vous étudierez également tout ce que vous trouverez de ce qu’a dit et écrit Mgr Lefebvre : il est le guide par excellence, suscité par Dieu dans cette crise de l’Église sans précédent. Lisez aussi des livres catholiques (d’avant les années 1960) qui vous intéressent. Des livres corrects mais qui ne vous intéressent pas spécialement ne vous apporteront pas autant. De même, profitez de l’Internet, tout en vous en méfiant, car les trésors qu’on y trouve sont entourés de pièges. Ne manquez pas de rencontrer une variété de prêtres catholiques ; sachez apprendre quelque chose de chacun d’eux, mais sans vous perdre dans une confusion d’idées. Visitez des communautés ; restez aussi longtemps que vous êtes le bienvenu dans n’importe quel environnement où vous trouvez Dieu.

Et enfin, sur le plan naturel, cherchez par tous les moyens un travail honnête si vous trouvez qu’en tant qu’homme cela manque à votre équilibre ; mais évitez de vous engager à long terme tant que vous n’êtes pas certain d’avoir trouvé ce que Dieu attend de vous. De même, traitez les jeunes filles avec courtoisie, mais évitez de choisir une épouse avant d’avoir trouvé le travail qui doit normalement être le vôtre pour le reste de votre vie. Une jeune fille sérieuse hésite à s’attacher à un homme qui n’a pas encore trouvé son travail.

Que Dieu vous bénisse, et que Sa sainte Mère vous protège. Allez-y !

Kyrie eleison.

Un Converti d’Aujourd’Hui – I

Un Converti d’Aujourd’Hui – I on mars 1, 2019

Un collègue vient d’écrire à l’auteur de ces “Commentaires” pour lui dire combien la situation de l’Église est encore pire qu’il ne semble le penser : “C’est une illusion de croire que nous pouvons restaurer les choses. Nous devons être fidèles et sauver les quelques âmes dont Dieu se servira le moment venu.” L’auteur est tout à fait d’accord. Cela lui rappelle un vers de l’Énéide de Virgile (II, 353) : Pour les condamnés, l’espoir consiste à abandonner tout espoir. Mais, pour un disciple du Christ, se méfier de Dieu est aussi insensé que de se confier en l’homme. Un courriel récent, adressé au même auteur nous en fournit la preuve. Il montre clairement que le Bon Dieu est toujours à l’œuvre, convertissant un jeune homme, auparavant fort éloigné de Lui. Dans les “Commentaires” de cette semaine, ce garçon demande des conseils. Nous lui répondrons dans les deux semaines suivantes.

« Excellence,

Je suis un jeune homme quelque peu désespéré. Je ne sais pas quoi faire. Peut-être Votre Excellence pourra-t-elle me conseiller ? Permettez-moi de vous donner un bref aperçu de mes antécédents.

Jusqu’à l’âge de 18 ans, j’ai été un adolescent “normal”, complètement dans l’illusion, dans la mesure où j’acceptais tout ce que le nouveau monde moderne me donnait. J’ai essayé de m’y intégrer, mais en même temps, je sentais que cela allait contre la nature humaine, et qu’au fond de moi, quelque chose me manquait. Bien que baptisé, je n’avais jamais vraiment vécu en catholique, ni vraiment pensé à Dieu : j’étais trop pris dans ce monde matériel et athée. Mais j’étais bon élève et, mes parents ayant les moyens de me payer des études, je me suis inscrit à l’université à 18 ans pour étudier la gestion. Mais au bout d’un moment, par la grâce de Dieu, j’ai commencé à comprendre que les choses étaient bien différentes de ce que décrivent les médias et les gens en général. Devant les mensonges et la corruption de la société, j’ai été rempli de colère et de mépris pour le monde qui nous entoure. J’ai donc abandonné l’université pour essayer l’Académie Militaire car j’étais en bonne forme physique, et disposé à affronter cette “société gauchiste et sans consistance”.

Mais ça n’était pas non plus ce que Dieu voulait pour moi. Durant l’entrainement j’ai reçu la grâce immense de commencer à me convertir et de développer ma foi. Quand, peu de temps après, je suis sorti, j’étais tout autre. Je n’étais plus rempli de rage et de mépris ; j’étais seulement déçu et perdu. J’avais mesuré à quel point ma génération est faible à cause de notre éducation et de notre enseignement d’essence libérale, et à quel point il est difficile de réagir. Nous sommes tellement enracinés dans un confort factice, tellement livrés à une liberté totale de faire ce que nous voulons, que nous ne servons plus à rien. Mais, par libéralisme mes parents n’ont cessé de m’exhorter, malgré moi, à reprendre mes études à l’université. Alors, j’ai dû y aller : il n’y a pas longtemps de cela. C’est à ce moment que Dieu, grâce à Mgr Lefebvre, a permis que je trouve la FSSPX et la “Résistance”. Ma foi s’est mise à grandir rapidement, car j’avais accès à la Vérité. C’est alors que j’ai commencé à lire la Bible et à me pencher sur les problèmes de l’Église conciliaire et du monde moderne. Puis j’ai commencé à réciter les 15 mystères du Rosaire, car il n’y a pas de messe tridentine dans les environs.

Maintenant, je réfléchis à ce que je devrais faire. Je ressens le désir de renoncer à la vie matérielle, et de me rapprocher de Dieu, d’étudier la Foi en profondeur pour tout apprendre sur le catholicisme et pour convertir les autres. Mais comme je suis encore jeune et que je n’ai aucune compétence, j’ai pensé qu’il vaudrait mieux d’abord acquérir une qualification pratique – la menuiserie, par exemple. En ce moment, je n’exclue pas même une vocation sacerdotale. Là où j’ai eu le plus à lutter, c’est avec mes parents que j’ai essayé de raisonner et de convertir : ils ont pensé que j’étais devenu fou ou que je faisais une dépression. Depuis lors, il y a de grosses discussions à la maison, parce que je refuse d’aller à l’université. C’est pourquoi je ne sais plus quoi faire. Je suis tout seul, personne dans ma famille ni parmi mes amis n’est catholique selon la tradition. Comme je suis toujours sans emploi, j’ai pensé déménager pour me rapprocher d’une communauté catholique traditionnelle. Que me conseillez-vous ? »

Kyrie eleison.

Les USA Fourvoyés

Les USA Fourvoyés on février 23, 2019

La semaine dernière, ces “Commentaires” citaient le Président russe Poutine qui, en 2014, accusait les États-Unis d’Amérique d’avoir “ruiné tous les systèmes de sécurité collective dans le monde”. A quoi faisait-il allusion ?

Dans les années 1980, les présidents Reagan pour les des États-Unis et Gorbatchev pour la Russie, réalisant le danger que représentait de chaque côté le stockage d’armes nucléaires capables de d’éradiquer toute vie sur terre, s’entendirent pour conclure des accords visant à réduire les stocks d’armes dont ils disposaient, et pour s’abstenir de produire d’autres armes encore plus dangereuses dont ils ne disposaient pas encore. Ces accords ont apaisé les tensions et ont aidé à maintenir la paix entre les deux nations jusqu’à la fin de la Guerre Froide en 1989 et au-delà ; mais la chute du mur de Berlin et l’effondrement de la Russie soviétique créèrent une situation internationale nouvelle : les États-Unis restaient désormais la seule superpuissance sur la scène internationale. L’Amérique allait-elle avoir la sagesse de ne pas abuser de sa puissance militaire, devenue maintenant écrasante ?

Un certain nombre de dirigeants à l’intérieur des États-Unis ont appelé à une forte réduction des dépenses militaires – un tel budget était-il encore nécessaire ? – Dès 1961, le président sortant Eisenhower, dans son fameux discours d’adieu à la nation, avait déjà mis en garde les citoyens américains contre le “complexe militaro-industriel” de l’État, qui exerçait une trop grande influence sur la politique. Par “complexe militaro-industriel”, il entendait cette alliance triangulaire informelle qui s’était constituée entre les forces armées, l’industrie lourde et le Congrès des États-Unis. Le danger était qu’ensemble, ils cherchent la guerre en vue des immenses profits que leur apporterait la production d’armes coûteuses. En effet, en 2011 les États-Unis à eux seuls dépensèrent pour leurs forces armées plus que les 13 autres nations suivantes ne dépensèrent ensemble.

Le vrai de tout cela, c’est qu’une économie capitaliste prospère grâce à une économie de guerre, lorsque des armes coûteuses sont à produire et qu’il faut les remplacer si elles sont détruites, ce qui entraîne un volant d’affaires d’autant plus important pour les fabricants. Ainsi, à la fin de la Guerre Froide, il y avait au moins trois arguments en faveur du maintien de lourdes dépenses d’armement : les États-Unis devraient toujours être prêts à se défendre contre les menaces qui pouvaient surgir ; l’économie avait besoin de faire du chiffre d’affaires ; et le monde avait besoin d’un gendarme. Dans des limites raisonnables, chacun de ces arguments est recevable. Mais le Plan élaboré par les dirigeants américains (en particulier par Dick Cheney) dans les années 1990 pour conduire la politique américaine n’était pas nécessairement raisonnable : il ambitionnait de permettre aux États Unis de régir le monde entier. Il fallait donc que les États-Unis conservassent une supériorité militaire écrasante et prévinssent l’apparition de nouveaux rivaux susceptibles de les défier sur la scène mondiale. Il s’agissait de dominer tant les amis que les ennemis. L’esprit de ce Plan n’était pas de dire que les États-Unis devaient être puissants ou très puissants, mais qu’ils devaient être d’une puissance absolue. Ce Plan a transformé le désarmement en réarmement (Pour le Plan Cheney voir http://www.informationclearinghouse.info/article1544.htm)

Exprimé en ces termes, ce plan ne traduit-il pas un orgueil dangereux et une ambition démesurée ? Cela devrait être évident pour quiconque connaît un tant soit peu la nature humaine. Sous le Président Clinton (1992–2000), le Plan fut ralenti. Mais dès que Dick Cheney est revenu avec les Républicains au poste de Vice-président, l’idée tordue d’un nouveau Pearl Harbour est apparue : il fallait créer un événement monté de toutes pièces, capable de mobiliser le peuple afin qu’ils soutînt une politique que nul homme sain d’esprit n’approuverait. Et voilà l’événement du 11 septembre, l’un des plus grands mensonges de toute l’histoire, qui ne peut avoir été réalisé que par le gouvernement secret (le véritable “État Profond”), lové à l’intérieur du gouvernement officiel. A l’époque, cet événement a remarquablement réussi à faire avancer le Plan Cheney, car le 11 septembre a immédiatement rendu possible l’invasion militaire de l’Irak, et bien d’autres guerres d’agression qui ont eu lieu depuis. De même, il a permis au plan du gouvernement mondial de faire des pas de géant en avant.

Or, le mensonge porte clairement l’empreinte de Satan. Donc 9/11 prouve qu’il y a sans aucun doute dans le Plan Cheney visant à la domination militaire du monde par les États-Unis au nom de la “démocratie”, quelque chose de satanique. Pour avoir une vision claire de la politique insensée de l’Amérique qui se dirige tout droit vers la troisième guerre mondiale, lisez sur PaulCraigRoberts.org le témoignage très lucide d’un ancien haut fonctionnaire du gouvernement américain sous le président Reagan. Ce haut fonctionnaire était aux premières loges pour observer et admirer comment Reagan et Gorbatchev réussirent à travailler ensemble pour protéger la paix mondiale.

Donc sachons prier pour Trump et pour Poutine. Malgré leurs fautes respectives, tous deux sont sûrement des dons du ciel pour lesquels nous devons être reconnaissants envers Dieu.

Kyrie eleison.