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Voeux « Pieux » – I

Voeux « Pieux » – I on mai 12, 2018

Un collègue français a rédigé en juin dernier un bon article sur la question de savoir s’il était opportun ou non pour la Fraternité Saint-Pie X d’obtenir des autorités romaines un statut canonique qui protégerait supposément ses intérêts. Il est bien évident que Menzingen, Quartier Général de la Fraternité en Suisse, croit fermement qu’on obtiendra un tel statut et, si le Supérieur Général actuel est réélu en juillet pour un troisième mandat, la Fraternité continuera de poursuivre ce but. Toutefois, d’après Ocampo (n° 127 de juin 2017), il est tout autre que clair qu’un tel objectif doive être poursuivi. Pour quelles raisons ? Nous résumons ci-dessous l’article original qui occupe huit pages entières.

L’auteur y soutient qu’en aucun cas la FSSPX ne doit se soumettre à des autorités ecclésiastiques omnipotentes et imbues des principes de la Révolution française qu’incarne Vatican II, car ce sont les Supérieurs qui font les inférieurs, et non les inférieurs qui font les Supérieurs. Mgr Lefebvre a fondé la Fraternité pour résister à Vatican II parce que celui-ci a trahi la Foi catholique. En se soumettant aux autorités conciliaires, la Fraternité rejoindrait les prévaricateurs qui abandonnent la Foi.

Car ces autorités sont ou les évêques diocésains ou le Pape. Or, en ce qui concerne les évêques, ceux qui sont carrément hostiles à la Fraternité pourraient s’avérer moins dangereux que ceux qui peuvent se montrer amicaux, mais qui ne comprennent pas les exigences absolues de la Tradition catholique, car ces exigences ne sont pas seulement du fait de la Fraternité Saint-Pie X. Ensuite, en ce qui concerne le Pape, lorsque ses paroles et ses actes montrent qu’il agit contre cette Tradition catholique qu’il a précisément la charge de défendre, les catholiques ont le droit et le devoir non seulement de se protéger contre la manière dont il abuse de son autorité, mais aussi de lutter contre leur propre besoin inné de suivre dans l’obéissance l’autorité catholique. Certes, en théorie, un pape conciliaire peut promettre à la FSSPX une protection spéciale mais, dans la pratique, ne sera-t-il pas porté par ses propres convictions à tout faire pour que la Fraternité reconnaisse le Concile et abandonne la Tradition ? Compte tenu de la grande autorité dont il jouit, en tant que Pape, pour imposer sa volonté, les responsables de la Fraternité n’ont-ils pas le devoir d’éviter de se trouver sur son chemin ?

L’expérience montre que les Traditionnalistes qui rejoignent la Rome conciliaire, commencent par se taire quant aux erreurs du Concile, pour finir, généralement, par les approuver. En acceptant de se taire dans un premier temps ils se rendent plus ou moins incapables de transmettre la Foi, et par une pente naturelle, de compromis en compromis, ils risquent même de finir par perdre la Foi. C’est la Foi qui a fait insister à Mgr Lefebvre que si les Romains ne veulent pas renouer avec la doctrine des Papes dans les grandes Encycliques anti-libérales – ce qu’ils n’ont pas encore fait, et ce qu’ils ne sont certes pas sur le point de faire – un dialogue entre Romains et les Traditionnalistes est totalement inutile, et – il aurait pu ajouter – positivement dangereux pour la Foi.

L’article énumère également huit objections à cette position, données ici en italique, suivies d’une courte réponse :—

1 Avec la Prélature Personnelle Rome offre à la Fraternité une protection spéciale. – Protection des évêques diocésains, peut-être, mais pas de l’autorité suprême du Pape dans l’Église. 2 Les demandes de Rome ont diminué. – Uniquement parce que les « concessions » visent à une coopération pratique plus efficace pour obtenir la soumission des catholiques. Les communistes connaissent bien cette tactique. 3 La FSSPX insiste pour être acceptée par Rome « telle qu’elle est », c’est-à-dire Traditionnell e. – Pour les Romains, cela signifie : « tels que vous serez devenus, une fois que la coopération pratique vous aura fait voir combien nous sommes gentils. » 4. La Fraternité pourra donc continuer d’attaquer les erreurs du Concile. Il n’y aura pas de changement sur ce point. – Rome a tout son temps pour demander avec insistance des changements toujours plus importants. 5 Mais le pape François aime la Fraternité ! – Tout comme le « Grand Loup » méchant aimait la petite « Chaperon Rouge » ! 6 La Fraternité a trop de vertu pour être trompée par Rome. – Vaine illusion ! Mgr Lefebvre lui-même a d’abord été trompé par le Protocole du 5 mai 1988. 7 Plusieurs communautés Traditionnelles ont rejoint Rome sans perdre la vraie Messe. – Mais plusieurs d’entre elles se sont mises à défendre plusieurs erreurs majeures du Concile. 8 Le pape François, en tant que personne , est dans l’erreur, mais sa fonction est sacrée. – Reconnaître le caractère sacré de sa fonction ne peut pas m’obliger à suivre ses erreurs personnelles, c’est-à-dire la mauvaise utilisation de sa fonction. La vraie Foi est au-dessus du pape.

Kyrie eleison.

Défendre Menzingen

Défendre Menzingen on février 10, 2018

Les paroles et les actes hasardés par l’actuel occupant du Siège de Pierre depuis maintenant cinq ans, sont autant de délits franchement anticatholiques auxquels Vatican II a ouvert la voie. Ce contexte rend de plus en plus incompréhensible l’attitude des successeurs de Mgr Lefebvre qui persistent à vouloir mettre la Fraternité sous contrôle romain. C’est pourtant ce qu’ils font. Est-ce l’attrait d’un chapeau de cardinal ? Ou bien, sont-ils fatigués du combat ? S’acharnent-ils pour être « reconnus » un jour par les Conciliaires ? Comment s’imaginent-ils que Mgr Lefebvre aurait approuvé ce qu’ils font ? Dieu le sait. Quoi qu’il en soit, ceux-là servent Menzingen qui s’entêtent à justifier la glissade qui depuis vingt ans emporte la Fraternité St Pie X bien loin des positions de Mgr. Lefebvre. Voici deux exemples récents.

Premier exemple. Pour défendre la poursuite par Mgr Fellay d’une prélature personnelle à Rome, un prêtre de la Fraternité St Pie X (http://​fsspx.​news/​en/​content/​34797) semble d’avis qu’une telle prélature protégera la FSSPX contre les modernistes romains. Mais, oui ou non, Rome contrôlera-t-elle cette prélature ? Si elle en a le contrôle, elle pourra prendre son temps, comme elle l’a fait déjà avec la Fraternité Saint-Pierre, mais elle profitera de ce contrôle pour étouffer peu à peu la Tradition dans la Prélature. Pour penser autrement, il faut simplement ne pas avoir encore compris qui sont ces Romains. Gustavo Corçao n’a-t-il pas dit : «  Seuls les saints croient au mal » ? Quant à Mgr Lefebvre, ne les a-t-il pas qualifiés d’antichrists ? Et si la Prélature ne sera pas sous contrôle romain, jamais ils ne l’accorderont.

Et ensuite ce prêtre tente de discréditer les adversaires de la Prélature en prétendant qu’ils disent que Monseigneur a changé ses principes lorsqu’il a refusé le Protocole de mai 1988. La revendication est sans fondement. Comme le dit le prêtre lui-même, le changement de Monseigneur était purement prudentiel, suite à la démonstration définitive qu’avaient faite les Romains dans les négociations du Protocole qu’ils n’avaient aucune intention de s’occuper de la Tradition comme la Fraternité et Monseigneur l’entendaient. Tant que les Romains avaient semblé manifester le moindre intérêt pour la Tradition, Monseigneur a patienté, et il est allé aussi loin que possible pour les satisfaire (en fait plus loin dans le Protocole qu’il n’aurait dû le faire, comme il l’a admis plus tard). Mais une fois qu’ils avaient clairement montré que la Tradition ne les intéressait pas, Monseigneur s’est fait inexorable – à partir de ce moment-là, la diplomatie céderait la place à la doctrine, et les Romains devraient d’abord prouver que leur doctrine n’était pas autre que celle de la Tradition catholique Ce n’était là de la part de Monseigneur aucun changement de principes, mais seulement la reconnaissance finale que les Romains étaient décidés à déchristianiser, et non pas à rechristianiser, comme il l’écrivit un mois plus tard au cardinal Ratzinger.

De même, le blog Catholic Family News de novembre de l’année dernière sert Menzingen. De façon intelligente le blog se demande si le vrai piège de Rome pour attraper la Fraternité ne vise pas, plutôt que la reddition totale de la Fraternité, sa désintégration par le morcellement (en fait, Rome réalise les deux). Aussi Rome répète-t-elle les offres alléchantes dont chacune divise les prêtres de la Fraternité pour en détacher quelques-uns, tandis que Menzingen espère des monts et merveilles pour finir par se trouver cruellement déçu par une nouvelle exigence impossible de la part de Rome. Et le jeu va continuer jusqu’à ce que la Fraternité soit complètement défaite. Par conséquent, conclut CFN, la Fraternité doit à tout prix rester unie, et aucun prêtre de la Fraternité ne doit la quitter.

Mais, cher CFN, comment Mgr Lefebvre a-t-il fait pour construire la Fraternité en premier lieu ? Certes, lui aussi a souffert des divisions et défections sous sa direction. Les a-t-il surmontées en criant pour l’unité, l’unité, l’unité ? Mais c’était là le grand argument de Rome contre Mgr Lefebvre ! Son grand argument à lui était la Foi, la Vérité, la Foi. Plaider comme vous le faites pour l’unité de la Fraternité derrière ce Menzingen qui favorise Rome, c’est plaider pour la destruction de la Fraternité ! L’unité est toujours spécifiée par ce autour de quoi il faut s’unir. Sous Monseigneur, c’était autour de la vérité catholique, qui faisait toute la force de la Fraternité. Depuis 2012, c’est autour de Menzingen, qui en cherchant à se soumettre aux Conciliaires de Rome fait actuellement la division et la ruine de la Fraternité, en amadouant les Conciliaires qu’elle est née pour combattre.

Courage, chers lecteurs. “La vérité est puissante et elle prévaudra”, avec ou sans la Fraternité St Pie X.

Kyrie eleison.

“Eglise Officielle” ?

“Eglise Officielle” ? on février 3, 2018

Soyons très prudents avec les mots que nous employons. Car les mots sont l’outil par lequel la pensée saisit les choses, et les choses sont le tissu de la vie quotidienne. Par conséquent, des mots dépendra la façon dont nous dirigerons notre vie. En France, dans l’église emblématique Saint Nicolas du Chardonnet à Paris, un prêtre de la FSSPX fait attention aux mots qu’on emploie. Dans le numéro 333 du magazine mensuel de la paroisse, Le Chardonnet, paru le mois dernier, l’abbé Gabriel Billecocq écrit un article intitulé “ Vous avez dit : ‘l’église officielle’ ?”. Il s’abstient d’y mentionner le siège de la FSSPX – Menzingen, en Suisse – mais il se plaint du « souhait » venant de quelque part – d’en haut, vraisemblablement – selon lequel il serait bon de remplacer l’expression «  Église conciliaire  » par les mots «  Église officielle  ». Et il a raison. Car l’expression « Église conciliaire » est parfaitement claire, alors que les mots « Église officielle » ne le sont pas, étant porteurs d’ambiguïtés. Voici pourquoi.

D’une part, «  Église conciliaire  » désigne clairement cette grande portion de l’Église actuelle, empoisonnée à des degrés divers, par les erreurs du Concile Vatican II. Ces erreurs consistent essentiellement dans un recentrage sur l’homme, de l’Église qui devrait être centrée sur Dieu. D’autre part, l’expression “Église officielle” peut s’entendre de deux façons. Elle peut signifier : ou bien l’Église officiellement fondée par le Christ et officiellement parvenue jusqu’à nous à travers les âges par la succession des papes, et cette Église officielle-là, aucun catholique ne peut la rejeter, bien au contraire ; ou bien “Église officielle” peut désigner cette masse de fonctionnaires de l’Église romaine dévoués à Vatican II qui, depuis un demi-siècle, font usage de leur pouvoir officiel pour imposer aux catholiques les erreurs conciliaires. Cette église officielle-là aucun catholique ne peut l’accepter. Il en ressort que la locution «  Église conciliaire  » exprime automatiquement quelque chose de mauvais, tandis que « Église officielle » exprime quelque chose d’ambivalent, de bien ou de mal, selon la signification que lui donne le contexte. En conséquence, remplacer « Église conciliaire » par « Église officielle », c’est remplacer la clarté par la confusion, et cela empêche aussi les catholiques de relever les méfaits de Vatican II.

Certes, l’Abbé Billecocq ne suggère pas que l’état-major de la FSSPX ait jamais « souhaité » une telle chose. Toutefois, un fait actuel et une spéculation sur le futur proche peuvent le suggérer. Quant au fait : l’abbé Christian Bouchacourt, Supérieur du District de France de la FSSPX, lors d’une interview au sujet des élections de la Fraternité en juillet prochain, déclarait : “Dès qu’un Supérieur Général est élu, le Vatican est immédiatement informé de la décision. » Or, jamais auparavant, le résultat des élections au sein de la Fraternité n’a été notifié au Vatican. N’est-ce pas là une façon de laisser entendre que les dirigeants actuels de la Fraternité attendent avec impatience, non seulement que Rome soit informée, mais aussi qu’elle approuve officiellement le choix des dirigeants – car pourquoi informer, sinon pour obtenir enfin une approbation officielle ? Quoi encore la Néo-fraternité va-t-elle mendier à la Néo-église ? Que ne va-t-elle pas lui mendier ? Comme sont lointains les jours où c’était la foi de Mgr Lefebvre qui forçait Rome à mendier !

Quant aux spéculations sur l’avenir : il nous vient aux oreilles que Menzingen prépare deux candidats possibles pour les élections au poste de Supérieur Général de la FSSPX en juillet prochain, puisqu’en principe ce poste ne serait plus occupé par un évêque. Maintenant, supposons que Rome exerce déjà un contrôle virtuel sur les décisions majeures qui se prennent dans la Fraternité. Dans ce cas, Rome n’aura guère à craindre que l’un ou l’autre de ces candidats-là ne change substantiellement la politique pro-romaine de Mgr Fellay ; en revanche un changement apparent au sommet peut être très bénéfique pour Rome. Sans compter que Rome pourrait se servir de Mgr Fellay pour prendre la tête d’une Congrégation Ecclesia Dei “rénovée”, incluant toutes les communautés traditionnelles, y compris l’ancienne FSSPX.

Qui peut douter de l’habileté des Romains à orienter toutes les situations à leur avantage ? À moins . . . à moins que ne déferle à nouveau, dans la Fraternité, la Foi et l’amour de la Vérité qui faisaient la force de Mgr Lefebvre, causes de sa victoire sur tous les libéraux et modernistes romains. Ces démons-ci s’efforcent de défaire une fois pour toutes la Tradition Catholique venant de Dieu, et qui représente l’obstacle majeur à leur nouvelle Religion Mondiale. Il se peut que Dieu exige le sang de martyrs catholiques pour les arrêter. Le martyre de prêtres et de laïcs venant de la FSSPX sera sa gloire.

Kyrie eleison.

Menzingen Commande

Menzingen Commande on novembre 11, 2017

Loin s’en faut que tous les lecteurs de ces “Commentaires” voient d’un œil favorable la critique des propos et des actes de Menzingen, siège de la Néo-fraternité Saint Pie X. Cependant, nombreux sont ceux qui y retrouvent l’esprit de Mgr Lefebvre agissant pour le bien de l’Église catholique. Ce prélat n’a-t-il pas eu mille fois raison d’adopter l’attitude féconde qui fut la sienne, au lieu de suivre le Concile Vatican II dans son naufrage ? Il en va de même maintenant : pour le salut des âmes, il est pleinement justifié de critiquer publiquement le glissement de la Néo-fraternité dans les bras de la Rome conciliaire. Ce glissement est encore clairement préconisé dans le numéro de juin de « Cor Unum », journal interne de la Fraternité qui est rédigé à Menzingen pour les prêtres de la Fraternité : Menzingen s’obstine et mérite d’être repris publiquement.

En italique, nous donnons ci-dessous un résumé juste de quelques-uns des principaux arguments pouvant être consultés sur le site Internet Résistance catholique francophone : Cor Unum juin 2017

Mgr Lefebvre a réservé à la seule compétence du Supérieur Général (SG) la question des relations de la Fraternité avec Rome. La raison en est qu’il savait ne pas pouvoir escompter que ses propres prêtres comprennent le haut degré de prudence à déployer dans les rapports avec les autorités romaines. L’attitude du SG actuel montre à quel point le Fondateur de la Fraternité a vu juste.

Le Chapitre Général de 2006 a donné pouvoir aux autorités de la Fraternité de renvoyer tout prêtre qui se mettrait publiquement en désaccord avec leur politique – “Cet avertissement doit être pris au sérieux.” Voilà exactement comment Mgr Lefebvre a été sanctionné par Paul VI. Les responsables de Menzingen se rendent-ils compte comment ils sont en train d’imiter Paul VI ? Et les prêtres qui ont voté au Chapitre en 2006 ont-ils prévu que leur autorisation de renvoi aboutirait à cela ?

Qu’importe la qualité des arguments de la dissidence ? S’opposer publiquement aux autorités nuit toujours au bien commun. Mgr. Lefebvre a-t-il porté atteinte au bien commun de la (véritable) Église par ses deux décennies de dissidence ? C’est la vérité qui est l’ultime mesure de l’autorité, en particulier dans l’Église catholique. La vérité ne dépend pas de l’autorité pour être vraie !

Mgr Lefebvre a sauvé l’Église en formant des prêtres selon la Tradition catholique. Soyons plus précis – Il a formé de bons prêtres pour sauver la Foi catholique. Par contre Menzingen fait former les futurs prêtres actuellement pour qu’ils se soumettent à la Rome Conciliaire, si bien qu’ils risquent de ne pouvoir sauver ni la Foi ni l’Église.

Mgr. Lefebvre a toujours reconnu les autorités ecclésiastiques en place, et sa volonté était que les prêtres de la Fraternité fissent de même, avant comme après la consécration des quatre évêques en 1988. Oui, mais en 1988, son attitude changea radicalement, dès qu’il devint clair que les Romains n’avaient nullement l’intention de s’occuper de la Fo i. “Jusqu’à maintenant, nous avons usé de diplomatie, dit-il, mais désormais nous nous appuierons sur la doctrine ». Menzingen le sait bien. Mais Menzingen est loin d’accorder à la doctrine la même importance que Mgr. Lefebvre lui accordait.

En effet, les rebelles à l’orientation de Menzingen voudraient dogmatiser des questions qui ne relèvent que de la prudence. Non. Soumettre des catholiques croyants à des Conciliaires, c’est-à-dire à des croyants douteux, relève directement de la Foi.

Mais comment espérer convertir les Romains si les catholiques de la Fraternité refusent tout contact avec eux ? Comment les catholiques peuvent-ils garder la Foi s’ils se soumettent à la contagion de modernistes, surtout si ceux-ci sont inconscients du danger qu’ils représentent pour la Foi ?

Pas tout n’est Conciliaire dans l’Église actuelle. Celle-ci inclut aussi des conservateurs qui nous apprécient. Mais les conservateurs ont peu de pouvoir. Le pouvoir à Rome est essentiellement entre les mains de francs-maçons, qui sont les ennemis jurés de la Tradition catholique, de l’Église de Notre-Seigneur, de Notre-Seigneur et de Dieu. Tout ce qui se trouve actuellement dans l’Église sert la finalité Conciliaire. Comment pourrait-il en être autrement avec le Pape François ?

Kyrie eleison.

L’erreur de Menzingen – II

L’erreur de Menzingen – II on juillet 15, 2017

Une lettre du 13 juin, émanant du siège de la Fraternité Saint-Pie X à Menzingen en Suisse, est censée « faire le point sur les mariages » en tenant compte de la proposition romaine, en date du 4 avril qui vise simplement à faciliter l’enregistrement des mariages de la Fraternité dans la structure conciliaire. Cette lettre n’est pas sans poser un sérieux problème qui dépasse largement tel ou tel détail, tel ou tel argument. Le problème réside en fait dans la mentalité strictement conciliaire des ecclésiastiques auteurs de la proposition.

Nous ne sommes pas seul à penser ainsi : Lors des « discussions théologiques » de 2009 à 2011, trois théologiens de la Fraternité, sous la conduite de Mgr de Galarreta, ont dû affronter quatre « théologiens » romains. Selon le mot inoubliable d’un des trois théologiens, les quatre Romains étaient des « malades mentaux », mais « ayant l’autorité » Objectivement, cette maladie mentale des romains est tellement grave que beaucoup de catholiques fidèles sont tentés de penser que ces prélats ont perdu toute autorité dans l’Eglise. Mais, hélas, ces ecclésiastiques font encore illusion ! si bien que, grâce à « l’obéissance », ils peuvent objectivement continuer à détruire l’Eglise, quoiqu’il en soit de leurs intentions dont Dieu seul reste juge.

Ainsi, dans une première partie, la lettre de Menzingen sur les mariages (cf. les « Commentaires » de la semaine dernière) affirme que la proposition de Rome du 4 avril, vise simplement à ramener les mariages de la Fraternité à l’usage antique et raisonnable de l’Église pratiqué depuis le Concile de Trente. Oui, certes ! Mais cette législation raisonnable, que vaudra-t-elle, dès lors que ce sont des « malades mentaux » qui devront en faire usage ? Un axiome scolastique profond énonce que : «  Tout ce qui est reçu, est reçu selon le mode de celui qui reçoit  ». Une saine tradition, confiée aux mains d’ecclésiastiques (objectivement) insensés, pourra devenir insensée. Par exemple, dans la troisième partie de la lettre, Menzingen affirme que les mariages célébrés dans la Fraternité une fois reconnus par l’Eglise, ne feront plus de doute pour personne. « Plus de doute », dites-vous ? Alors que les responsables de l’Église d’aujourd’hui en sont à transformer pratiquement les annulations officielles en « divorces catholiques » ?

La deuxième partie de la lettre se propose de réfuter une liste de huit objections importantes qu’on peut faire à la proposition romaine. La plupart de ces objections disent, en substance, que l’acceptation de la proposition de Rome, dans le contexte actuel, équivaudrait à épouser la trahison conciliaire de la Foi en acceptant la théorie et la pratique conciliaires du mariage (1,2) ; en admettant la condamnation conciliaire des mariages célébrés précédemment dans la FSSPX (3) ; en approuvant le nouveau Code de Droit Canonique (8) ; et ainsi de suite. Ces objections sont fondées sur le contexte actuel des mariages. Menzingen répond : abstraction faite du contexte, la proposition romaine, «  en soi  », revient simplement à mettre à la disposition des couples de la Fraternité une manière supplémentaire de se marier tout en restant en harmonie avec l’Église officielle. Bien sûr, Menzingen, bien sûr, mais comment, dans la vie réelle, un mariage peut-il jamais être célébré en dehors de tout contexte ? Et comment, aujourd’hui, le contexte officiel de l’Église pourrait-il être autre que Conciliaire ?

La cinquième objection peut servir d’exemple typique illustrant le raisonnement des bisounours de Menzingen, lorsqu’ils séparent l’inséparable. Ainsi, à l’objection dont le sens est que l’assouplissement de la reconnaissance des mariages de la Fraternité par Rome n’est qu’un fromage masquant le piège de la Prélature personnelle, Menzingen répond que le fromage, “en soi”, n’est jamais qu’un fromage ! Menzingen reconnaît même que Rome mentionne qu’il s’agit d’un pas en avant vers la « régularisation institutionnelle » éventuelle de la Fraternité ; c’est admettre que le fromage, objectivement, fait ici partie intégrante d’un piège. Mais à cela, Menzingen répond que s’il fallait éviter tous les pièges, la Fraternité devrait couper court avec tous les responsables romains, ce que Mgr Lefebvre, en 1975, a déclaré ne pas vouloir faire.

Bien sûr, Menzingen, bien sûr ! Mais 1975, c’était avant les13 années de contacts et de négociations supplémentaires avec les Romains qui finirent par convaincre Mgr Lefebvre que Rome n’avait p ;oint l’intention de s’occuper de la Tradition. C’est alors, et alors seulement, qu’il a consacré quatre évêques pour maintenir la Tradition (comme ils l’ont fait jusqu’en 2012). De plus, Mgr Lefebvre n’a jamais refusé tout contact futur avec les Romains. Il a seulement déclaré que dorénavant la doctrine devrait primer la diplomatie, de sorte que les contacts ne pourraient reprendre que lorsque les Romains renoueraient avec les grandes condamnations pontificales du libéralisme et du modernisme. Or, depuis 1988, qu’en est-il ? Menzingen prétend que Rome a changé pour le mieux, de sorte que les pièges ne sont plus des pièges ! Menzingen, attention ! Voilà que vous avez attrapé la « maladie mentale » des Romains, qui nie que la crise de l’Église soit une crise !

Kyrie eleison.

Conte de Fée ?

Conte de Fée ? on février 4, 2017

Il était une fois une jeune fille vierge (FSSPX) qui avait été très bien élevée par son digne père (Mgr Lefebvre). Celui-ci l’avait bien mise en garde contre Don Juan (Papes Modernistes). Pendant des années cette jeune vierge fut sérieuse et prudente, et elle résista aux avances de Don Juan. Hélas, un jour son père bien-aimé mourut. La jeune vierge hérita de sa fortune. Pendant quelque temps, elle demeura fidèle aux préceptes de son père. Entourée par un cercle d’autres vierges sages et prudentes (membres de la FSSPX anti-libéraux), elle continua de dépenser sa fortune à s’occuper des orphelins (les fidèles Tradis).

Mais le temps passait. La jeune vierge n’était plus aussi jeune. Elle commençait à craindre de devenir trop vieille pour se marier. Elle avait peur de demeurer seule à carder sa laine et à faire ses broderies. La pauvre ! Elle voulait tant être aimée, avoir ses propres enfants légitimes (tradis reconnus par Rome). Elle voulait porter plus de fruits que seulement ceux de sa charité pour les orphelins. Elle se fatiguait de la monotonie de sa vie. Elle souffrait des moqueries et injures des voisins qui souhaitaient son mariage (les conservateurs et ralliés).

Or Don Juan, quoiqu’il eût prouvé maintes et maintes fois sa perversité, et qu’il eût déjà ruiné et déshonoré de multiples vierges (les Communautés ralliées), était l’héritier de la plus grande famille du Royaume, avec le titre de Vice-Roi (Vicaire du Christ). Après avoir étudié attentivement le caractère et la vertu de la jeune vierge, il adopta une tactique spéciale de séduction : Il décida de faire appel aux sentiments les plus élevés de la jeune fille. Il commença par reconnaître qu’il était loin d’être parfait. Qu’il avait même commis des erreurs. Il demanda même à la jeune vierge de le rencontrer pour discuter des problèmes. La jeune fille en profita pour lui dire tout ce qu’elle pensait de lui et de ses amis (discussions de 2009–2011). Pendant longtemps (2006–2012) elle lui répéta même publiquement qu’un mariage était impossible sans sa conversion préalable.

Et c’est là que Don Juan eut une idée de génie ! Il dit à la jeune vierge qu’elle n’était pas comme les autres jeunes filles qu’il avait eues auparavant. Que sa résistance opiniâtre lui avait ouvert les yeux. Qu’elle seule pouvait lui guérir ses plaies (les désastres post-conciliaires) et le faire changer et se convertir pour de bon !

La jeune fille décida de prendre conseil de ses amies. Elle les réunit donc au château de son père (Écône, 2012). Malheureusement pour elle, elle avait auparavant exclu de son cercle intime les vierges prudentes que son défunt père lui avait données comme compagnes (un évêque et les prêtres de la Résistance). Ses nouvelles amies qu’elle avait choisies elle-même, des vierges folles, furent intoxiquées à la pensée d’un mariage de leur amie avec le Vice-Roi. Elles la convainquirent donc (Chapitre Général de 2012 et après) qu’il fallait l’épouser afin de le convertir et le sauver ! Elles dirent à la jeune vierge qu’elle pourrait transformer son mari, comme Ste Clotilde avait transformé Clovis. Elles lui dirent aussi que le seul désir de Don Juan d’être aidé par la jeune vierge était déjà une forme de conversion !

Pendant ce temps, Don Juan continuait son entreprise de séduction, entretenant des contacts et discussions avec la jeune vierge et ses amies proches. Malgré les reproches et les avertissements répétés des vierges sages, qui vivaient maintenant dans la forêt autour du château paternel, leur ancienne amie avait fait son choix ! Elle croyait aux paroles du Vice-Roi ! Elle croyait aux arguments des vierges folles ! Oui, elle, et elle seule, allait réussir à sauver Don Juan de lui-même ! Sûrement que son bon vieux père aurait approuvé son apostolat !

La pauvre ! Elle n’était plus réaliste ! Elle ne comprenait pas que c’était la nature elle-même du Vice-Roi qui était viciée ! Elle ne voyait pas que cette mauvaise nature allait l’empoisonner elle aussi, ainsi que ses futurs enfants et les orphelins du château ! Et dans la forêt autour du château, les pauvres vierges prudentes grelottaient de froid et se frappaient la poitrine ! En se lamentant de façon déchirante, elles évoquaient et invoquaient le fantôme du bon père défunt. Eheu ! Vah ! Utinam ! Si seulement il revenait ! Hélas ! Seuls les gémissements lugubres du vent d’hiver leur répondaient. Erat autem nox . . .

Kyrie eleison.