Étiquette : Fraternité Saint-Pie X

L’ Abbé Bruehwiler

L’ Abbé Bruehwiler posted in Les Commentaires Eleison on octobre 26, 2019

charL’analyse suivante de la situation actuelle de la Néo-fraternité Saint Pie X parut dans le bulletin paroissial n°3 de l’abbé Aloïs Brühwiler de Saint-Gall en Suisse, publié cet automne. L’abbé Brühwiler, anciennement prêtre de la Fraternité, l’a quittée en 2015 parce qu’il ne pouvait plus accepter la mauvaise direction prise par la Néo-fraternité cherchant éperdument à être reconnue par les autorités romaines, alors même que cette Néo-église insiste pour que la néo-Fraternité accepte, comme condition indispensable à cette reconnaissance, les documents profondément anticatholiques de Vatican II. Comme à l’ordinaire, nous adaptons notre commentaire aux dimensions d’une feuille A4.

Dans les temps de crise dramatique que nous traversons aujourd’hui, alors que les sources de la vie sont attaquées, déstabilisées, voire renversées, un catholique doit en toute humilité faire confiance au Bon Dieu et se placer sous Sa protection. Il doit se concentrer sur « la seule chose nécessaire » (Luc X, 42) et, se gardant de remettre Dieu en question, il doit se soumettre à l’épreuve que la Sagesse éternelle permet (voire suscite ?) comme moyen voulu par sa Miséricorde, pour nous punir, nous purifier, nous sanctifier et finalement nous sauver corps et âme.

Après Vatican II, notre mère l’Église, humiliée et enchaînée depuis, s’est trouvée occupée et submergée par de sinistres pouvoirs francs-maçons, nichés au sein de « l’Église conciliaire ». C’est pourquoi la divine Providence, dans sa Sagesse, a donné aux catholiques un fidèle successeur des Apôtres, Mgr Lefebvre, afin de nous assurer, dans l’extrême et persistante nécessité que nous avons d’être secourus, un accès sûr à la doctrine inaltérée de Notre Seigneur Jésus-Christ. Plus l’esprit conciliaire parle et agit sous l’influence des « fumées de Satan », plus les catholiques, s’ils veulent sauver leur âme, doivent prêter attention à l’héritage doctrinal que nous a laissé le fondateur de la Fraternité St Pie X. Car, tout comme saint Paul avait averti les Corinthiens de s’en tenir à l’Évangile tel qu’il le leur avait prêché et que lui-même avait reçu du Christ (I Co XV, 1–3, etc.), de même, aujourd’hui, devons-nous nous en tenir aux leçons de Mgr Lefebvre sur la Nouvelle Messe et le Concile, car brader cet enseignement équivaudrait en réalité à évacuer la doctrine du Christ.

Mais hélas ! peu de temps après la mort de leur fondateur en 1991, les dirigeants de la Fraternité ont opté pour une voie nouvelle, en s’efforçant de « normaliser » le statut canonique de la Fraternité au sein de l’Église, comme si c’était la Fraternité et pas l’Église conciliaire qui était en faute. Ce changement d’orientation a clairement commencé à se faire jour avec la tentative des dirigeants de la Fraternité, en 2001, de se soumettre aux conciliaires. Cela s’est manifesté encore plus clairement le 7 avril 2012 dans la lettre adressée par trois des quatre évêques de la FSSPX aux dirigeants de cette Fraternité. A la suite de quoi, l’un des quatre évêques fut exclu. La Fraternité se divisait en deux, en sorte que si quelqu’un approuvait cette exclusion à ce moment-là, il doit aujourd’hui approuver les « nouveaux amis » de la Fraternité, tel cet évêque suisse de la Néo-église, dont la doctrine concernant le Concile et la Messe est bien loin de coincider avec celle de Mgr Lefebvre. C’est ainsi que la Néo-fraternité est en train de se former selon le principe qu’un accord pratique passe avant la vérité doctrinale, principe franc-maçon et nullement catholique. Malgré cela, de plus en plus de prêtres et de laïcs aveuglés semblent espérer qu’un accord entre la Néo-fraternité et Rome verra bientôt le jour.

Le problème remonte à Vatican II (1962–1965). A l’époque, les fidèles catholiques, dans leur famille et au travail, durent apprendre à leurs dépens ce qui se passe lorsque les responsables de l’Église s’écartent de la vérité catholique : les fidèles catholiques ne pouvaient plus suivre ces papes, ces évêques et ces prêtres, ni leur obéir, même si cette hiérarchie avait autorité sur eux, parce que la raison d’être même de l’Autorité catholique n’est autre que de servir la Foi et la Justice. Par contre le motu proprio de Benoît XVI de 2007, et le Communiqué de Presse ambigu et trompeur publié en même temps par le Supérieur Général de la FSSPX, sont deux exemples d’un mépris profond pour la vérité et la justice. Comme l’a dit Mgr Tissier en 2016, « La messe du Motu Proprio n’est pas la vraie messe. » Nous pourrions ajouter : la Néo-fraternité qui ne cesse d’évoluer depuis 1991, n’est plus la vraie Fraternité.

Kyrie eleison.

Conversion Moderne

Conversion Moderne posted in Les Commentaires Eleison on octobre 19, 2019

Y aurait-il aujourd’hui quelqu’un pour penser que le Bon Dieu a renoncé au gouvernement de Son Église et du monde ? Il serait alors facile de lui opposer les témoignages qui parviennent au bureau de ces « Commentaires ». Ils montrent clairement – à tout le moins de l’avis du commentateur – que le Saint-Esprit est toujours à l’œuvre. Un catholique qui s’était éloigné de l’Eglise nous raconte ci-dessous comment il est revenu à la Foi, comment il a rencontré la Tradition catholique, et peu après, la « Résistance ». Il nous dit le sens qu’il donne à tout cela. Fait remarquable : dans la confusion et le découragement ambiant que nous connaissons tous, ce qu’il écrit ne manque ni de portée ni de sérénité, signe fort qu’il est guidé par la grâce de Dieu.

Je suis marié et ma femme m’a donné deux filles : l’aînée est presque adolescente, la seconde est encore un bébé. Je crois devoir à ma grand-mère mon retour à la Foi. Un jour, il y a cinq ans de cela, alors que je passais devant une église, j’ai soudain pensé à ma grand-mère qui avait l’habitude de dire le chapelet. Je me suis alors senti poussé à entrer dans l’église pour faire une prière. Et depuis ce moment, j’ai recommencé à prieret j’ai de nouveau assisté à la messe. Bien sûr, au début, c’était la Nouvelle Messe. Mais il y a environ trois ans, j’ai découvert l’existence de la Tradition catholique.

Depuis lors, ma famille et moi fréquentons près de chez nous la chapelle de la Fraternité Saint Pie X. Le prêtre et les fidèles ont été très heureux de nous accueillir. Mais je n’ai pas tardé à sentir qu’il y avait dans la chapelle beaucoup de divisions. Vous imaginez facilement la difficulté que j’avais à comprendre de quoi il s’agissait. Venant tout juste d’arriver dans la Tradition, il me fallut beaucoup de patience, de courage et de ténacité pour persévérer et ne pas prendre la fuite dès les six premiers mois ! Mais notre soif de vérité et notre recherche d’enracinement ont été plus fortes que nos doutes ; si bien que nous sommes restés, grâce à Dieu.

J’ai compris que la FSSPX constituait une partie encore saine de la véritable Église du Christ ; c’est pourquoi je reste avec ma famille, au moins pour le moment, dans la Fraternité. Mais afin de continuer à former mon jugement, je n’en écoute pas moins ce qu’ont à dire les sédévacantistes et les « résistants ». J’ai une grande admiration pour Mgr Lefebvre, véritable homme de Dieu et saint successeur des Apôtres. Voir sa Fraternité ainsi vaciller sous la pression infernale du monde est très difficile à supporter ; cela exige de nous toujours plus de prières.

La Fraternité a sans doute encore un grand rôle à jouer, car elle continue à faire beaucoup de bien. Il en va de même pour ce qu’on appelle la « Résistance ». Elle aussi joue, et a raison de jouer, le rôle d’un garde-fou, chaque fois que la Fraternité vacille et chancelle sous les attaques du monde moderne ou face aux tentations que lui proposent les officiels de l’Eglise conciliaire. Je suis convaincu que la « Résistance » exerce une influence capitale. Alors qu’elle semble être extérieure à la FSSPX, Notre Seigneur lui permet d’exister pour faire beaucoup de bien, même au sein de la Fraternité. Personnellement, je me considère comme un résistant convaincu vis-à-vis de ceux qui louvoient et n’attaquent pas clairement et frontalement le Concile Vatican II, nettement inspiré par le diable. Tout bien considéré, comment pourrait-on vivre en vrai catholique aujourd’hui, sans résister partout et toujours ? Etre catholique ici-bas n’est sans doute pas de tout repos, mais n’est-ce pas aussi la plus belle chose qui soit ? Merci, chère grand-mère, d’avoir prié pour moi Jésus et Marie !

Durant cette vie, nous ne pouvons jamais voir Dieu. Mais, du moins nous Le voyons à l’œuvre : la dévotion d’une grand-mère ; la prière d’une âme qui débute, mais dont la démarche est décisive ; l’assistance à la Messe comme étape suivante : la Nouvelle Messe, malgré tout porteuse de quelque grâce, aussi étouffée qu’y soit la grâce de la Messe de toujours ; l’âme catholique à laquelle, par qelque truchement que ce soit, Dieu permet d’accéder à la Tradition ; le refuge dans une chapelle de la Fraternité et le bon accueil réservé aux nouveaux venus, réconfort qui, en fait, préparait l’épreuve suivante ! Épreuve surmontée grâce à tous ces besoins d’enracinement, d’amour et de recherche de la Vérité ; grâce à cette attente gardant l’esprit en veille, malgré la confusion ambiante ; l’estime pour Mgr Lefebvre et l’aversion pour Vatican II ; la réception des bienfaits communiqués tant par la Fraternité que par la « Résistance », chacun de ces mouvements procurant –sans exclusive – ce qu’il peut apporter ; la découverte du sort de tout catholique qui doit nécessairement nager à contrecourant, et enfin la gratitude pour tout ce que Dieu lui a apporté. Beaucoup de leçons en peu de mots. Que Dieu bénisse ce correspondant et les gardent, lui et sa famille, fidèles jusqu’à la mort. Il est en bonne voie.

Kyrie eleison.

Unité de la “Resistance”

Unité de la “Resistance” posted in Les Commentaires Eleison on août 3, 2019

Dans le but de décourager l’orgueil, ces « Commentaires » ne mettent que rarement en lumière les réalisations des prêtres et des laïcs qui, depuis 2012, s’efforcent d’assurer la survie de la pratique et des principes catholiques, surtout mais pas seulement à l’intérieur de la Néo-fraternité Saint Pie X, parce qu’elle ne cesse de glisser dans les bras de Rome. Naturellement, les dirigeants de la Néo-fraternité condamnent le mouvement dit de la “Résistance” ou de la “Fidélité”, en soulignant en particulier les divisions apparues entre ses différents prêtres. Mais qu’en est-il au juste ? Le moment est venu de souligner par contre l’unité qui existe au sein de cette dite “Résistance” catholique.

Par exemple, voici quelques remarques pertinentes faites par un observateur de longue date de la “Résistance” : «  Le principal argument des supérieurs de la Néo-Fraternité contre la “Résistance” consiste à souligner les divisions entre les divers prêtres résistants. Mais, quoique ces différents prêtres aient une variété de dons correspondant à leurs vocations et donnant lieu à une variété d’œuvres catholiques (qu’il s’agisse d’un séminaire, d’un monastère, d’un prieuré, d’une mission, etc.), il règne entre eux une remarquable unité quant à la fin poursuivie, à savoir : la survie de la foi catholique. A l’inverse, la Néo-fraternité est un géant aux pieds d’argile, uni par des mesures disciplinaires, la peur des sanctions et par des positions personnelles. Mais, quant à sa finalité, elle reste très divisée : Accord avec Rome, ou pas ? Mariages sous autorité officielle, ou pas ? Flirt avec des évêques conciliaires, ou pas ? La Néo-fraternité craque de tous les côtés. »

Une fois de plus, nous constatons aujourd’hui comment la scission d’entre la Vérité catholique et l’Autorité catholique rend schizophrénique tous les catholiques sans exception. Cette scission provient de la trahison – consciente ou non – des 2000 évêques et des deux papes qui ont engendré Vatican II. Aujourd’hui, en 2019, d’une part cette “ Résistance “ qui tient à la Vérité souffre de divisions extérieures provenant d’un manque d’Autorité, simplement parce que le besoin d’autorité, ressenti à la base, ne suffit pas pour créer sa réalité, car de par sa nature même l’autorité ne peut venir que d’en haut. Et d’autre part, la Néo-fraternité, en s’accrochant à l’Autorité romaine, souffre de divisions intérieures provenant du manque de Vérité de la part de cette Autorité romaine qui ne veut pas lâcher les mensonges de Vatican II.

Or, c’est la Vérité qui est le but de l’Autorité, et non l’inverse. “Pierre, quand tu seras revenu, affermis tes frères” (Lc. XXII, 32). En d’autres termes, recouvre d’abord ta foi ébranlée dans la Vérité, puis exerce ton Autorité sur les autres Apôtres. En effet, dans un monde déchu, la Vérité intérieure a besoin qu’une Autorité extérieure la défende ; mais si l’Autorité extérieure n’est plus fidèle à cette Vérité intérieure, elle a perdu sa véritable raison d’être ; elle devient une fin en soi, en dernière analyse une tyrannie au service de positions personnelles, comme on l’a vu avec Paul VI et avec les successeurs de Mgr Lefebvre.

Ainsi, quelle que soit l’abondance des misères personnelles des résistants œuvrant individuellement, tant qu’ils resteront fidèles à la Vérité cette “ Résistance “ survivra à la néo-Fraternité, tout comme la Fraternité de Mgr Lefebvre, dans la mesure où elle restait fidèle à la Vérité, pouvait dominer et finalement survivre à la Rome conciliaire. La question ultime ne se pose pas au niveau des personnes ni de l’autorité extérieure. Elle se pose au niveau de la doctrine et de la Vérité. Ainsi, au début des années 2000, lorsque le successeur de Mgr Lefebvre eut recours à l’Autorité pour résoudre des problèmes de divisions au sein de la Fraternité, il révélait par là qu’il était déjà fort engagé sur le chemin conciliaire conduisant à préférer l’Autorité à la Vérité, à préférer la volonté à la raison. C’est ainsi que la Fraternité de Mgr Lefebvre se transforma en tyrannie ; et bien que le tyran ait apparemment été destitué de son siège par l’élection de l’an dernier, en fait il est toujours là. Ainsi va notre monde moderne : gavons-nous d’apparences !

Kyrie eleison.

Mgr Huonder de Nouveau

Mgr Huonder de Nouveau posted in Les Commentaires Eleison on juin 1, 2019

Le 20 mai dernier expirait le mandat que Mgr Huonder exécutait depuis 2007 à la tête du grand diocèse de Coire en Suisse. La question de son futur lieu de retraite, qui faisait l’objet de débats, a été finalement réglée par une déclaration signée conjointement par l’Évêque et par le Supérieur Général de la Fraternité, l’abbé Davide Pagliarani : Mgr Huonder élira domicile à l’école de garçons de Wangs en Suisse orientale. Les doutes survenus quant à l’endroit où l’évêque devait se retirer venaient de ce qu’il semblait naturellement improbable qu’un évêque Conciliaire s’installe dans une maison de la Tradition, étant donné l’abîme doctrinal séparant le Concile Vatican II d’avec la Tradition catholique. Mais l’utopie anti- doctrinale consistant à vouloir combler cet abîme a prévalu. Ainsi, au sujet de sa décision, l’ honorable évêque lui-même vient d’écrire : “Conformément à la volonté du pape François, je m’efforcerai (à Wangs) de contribuer à l’unité de l’Église ». C’est une intention honorable, mais elle ne tient pas compte du mal que représente Vatican II.

Selon le mode de penser du monde moderne que l’on retrouve dans la Néo-église comme dans la Néo-fraternité, Mgr Huonder est un prélat décent et bien intentionné, plein de bonnes intentions qui peuvent faire croire à toute personne “décente” qu’il est de bonne compagnie, qu’on peut sans risque avoir avec lui de bonnes relations et qu’il peut très bien avoir sa place dans une école “décente”. En tout état de cause, on peut espérer que l’environnement de la Tradition à Wangs lui fera du bien.

Mais du point de vue de Dieu et de la véritable Église catholique, cet évêque croit au Concile Vatican II. C’est pour cela qu’il croit qu’il est possible de collaborer avec le Pape conciliaire actuel, le Pape François, ainsi qu’avec tous les partisans de la Tradition qui ont perdu de vue l’ambiguïté objective et le mal que représentent le Concile et les six papes Conciliaires qui l’ont mis en oeuvre. Car enfin, ce Concile profondément impie contamine tout ce qu’il touche (voir plusieurs numéros de ces “Commentaires” à paraître prochainement). Il détourne de la vérité toute personne qui croit en lui. C’est pourquoi, si l’on prend le point de vue du salut des âmes – qui est le point de vue de Dieu Lui-même – Mgr Huonder est, objectivement parlant, contaminé, tordu, pas du tout fréquentable pour des catholiques ou pour une école catholique. Il est même d’autant plus dangereux qu’il est subjectivement d’un abord décent, bien intentionné, agréable, etc.

Pourquoi d’ailleurs le blâmer plus ou moins que ces milliers et milliers d’autres évêques “décents”, sacrés depuis Vatican II, qui se sont laissés abuser par une série de papes Conciliaires ? Pourquoi insulter la personne de Mgr Huonder, comme s’il s’agissait d’un méchant ? Et pourquoi le rejeter socialement comme s’il était un paria ? En revanche, tant qu’il croit aux doctrines de Vatican II, les catholiques doivent absolument s’abstenir d’avoir avec lui tout contact, social ou autre, qui pourrait donner lieu à la tentation d’entretenir avec lui des rapports qui intéressent la foi. Et si, pour éviter cette tentation, il était nécessaire d’éviter totalement sa compagnie, eh bien, voilà ce qu’il faudrait faire. Car Dieu et la Foi doivent passer d’abord et avant tout. Sinon, nous risquons de perdre nos âmes.

En conclusion, nous ne pouvons que souhaiter à Mgr Huonder dans sa retraite toute grâce de Dieu pour qu’il comprenne la perfidie de Vatican II, et aux pensionnaires traditionnels de l’école de la Fraternité à Wangs toute grâce de Dieu pour qu’ils aident l’évêque, par leur exemple, à comprendre la dangerosité des “souhaits” du pape François envers la Fraternité, comme encore un exemple récent vient de montrer.

De Rome ces derniers jours est arrivée la nouvelle suivante : le prêtre argentin, nommé par Mgr Fellay Économe Général de la Fraternité, à la demande du Pape et avec la permission du nouveau Supérieur Général de la Fraternité, l’abbé Pagliarani, a rallié l’Église officielle, et toujours selon le souhait du Pape il habite à présent la Maison Ste Marthe, où loge le Pape lui-même. Ce prêtre sera incardiné dans le diocèse de Rome, en attendant peut-ètre d’ètre élu évêque par le Pape François. Or, même si ces informations n’étaient qu’à moitié vraies, ne révèleraient-elles pas suffisamment l’incapacité ou le refus des hauts responsables actuels de la Fraternité de comprendre que Mgr Lefebvre combattait le Concile Vatican II pour des raisons de foi ?

Kyrie eleison.

Un Mauvais Signe

Un Mauvais Signe posted in Les Commentaires Eleison on mai 25, 2019

Accrochez-vous, chers lecteurs : encore une nouvelle mauvaise. Ce n’est pas la fin du monde, mais c’est une paille de plus volant au vent mauvais, une indication de plus que le vent souffle toujours dans la mauvaise direction, alors que nous espérions qu’il finissait par tourner. Car enfin, quand le Chapitre Général de juillet dernier élisait un nouveau Supérieur Général, n’était-ce pas là un signe encourageant indiquant que la dure emprise des libéraux sur l’orientation de la Fraternité s’était enfin relâchée ? Ne pouvait-on pas espérer que le nouveau Supérieur Général réorienterait la Fraternité dans une direction plus saine que celle qu’avaient choisie les deux derniers Supérieurs, successeurs de Mgr Lefebvre ?

Mais cet espoir s’est brutalement effondré, lorsque nous eûmes connaissance d’une décision prise juste avant la fin du Chapitre : à côté du Supérieur Général et de ses deux Assistants, formant le triumvirat qui est l’organe ordinaire de gouvernance de la Fraternité, nous apprîmes qu’il avait été décidé de créer deux nouveaux postes de Conseillers, chargés d’entourer ce triumvirat. Et qui fut choisi pour ces deux postes ? – Justement, les deux Supérieurs Généraux précédents ! Toutefois, pour dissiper nos craintes légitimes de voir se prolonger et s’amplifier le cauchemar que la Fraternité traverse depuis 20 ans, nous avons été assurés que la tâche des deux nouveaux Conseillers se limiterait à statuer sur l’intégration ou l’exclusion de membres, ou sur l’ouverture ou la fermeture des maisons de la Fraternité. Et qui a voulu croire qu’il en serait bien ainsi, l’a bien cru.

Mais afin d’apaiser des craintes insistantes qu’au sommet de la Fraternité, plus les choses changaient et plus elles restaient les mêmes, autrement dit : craintes de voir la Fraternité encore sous l’emprise de ses ennemis internes, on nous assura que l’ancien Supérieur général ne vivrait plus à Menzingen, siège de la Fraternité, près de Zurich. Il était prévu qu’il s’installerait dans le principal séminaire de la FSSPX, à Écône, qu’une chaîne de hautes montagnes sépare de Menzingen. Or, la présence de l’ancien Supérieur Général à Ecône ne laissait pas d’effrayer certains qui redoutaient l’ombre qu’il projetterait sur tout le Séminaire et particulièrement sur la formation sacerdotale des futurs prêtres francophones, mais au moins il ne porterait pas ombrage à son successeur à Menzingen. À cet égard, nous pouvions espérer qu’il laisserait son successeur libre de déterminer par lui-même, en tant que Supérieur Général, la future politique de la Fraternité. Et c’est sûrement ce à quoi le déménagement à Écône était censé nous faire croire. Hélas, il semble qu’une fois de plus, on nous ait pris pour des naïfs.

Car d’après la dernière nouvelle, émanant de plusieurs sources et sûrement assez facile à vérifier, l’ancien Supérieur Général a de nouveau plié bagages et s’en est retourné à Menzingen. Il est possible qu’il ait cru que son installation au Quartier Général ne soulèverait plus que peu ou pas de réaction. En tout cas, il a dû estimer que l’araignée pouvait retourner au centre de sa toile, car aucune des mouches n’y ferait objection.

Maintenant, au nom de Mgr Lefebvre, nous en appelons à vous, prêtres de la Fraternité Saint Pie X ! Croyez si vous devez vraiment le croire que la politique consistant à se soumettre à la Rome conciliaire n’a rien de suicidaire pour la Fraternité, ni pour le but que Mgr Lefebvre s’est assigné en la fondant, mais de pitié, comme le dit Hamlet, “ Ne mettez pas ce baume flatteur sur votre âme” que le changement de Supérieur Général en juillet dernier ait marqué une réelle différence de politique. Ne semble-t-il pas que la même mafia de libéraux soit toujours aux commandes et qu’elle ait toujours le projet – bien sûr avec les meilleures intentions du monde – de défaire ce que Mgr Lefebvre a fait ?

Le problème est profond. Il déborde largement le cadre de la petite Fraternité – restez à l’écoute.

Kyrie eleison.

Invitation Annulée

Invitation Annulée posted in Les Commentaires Eleison on avril 5, 2019

Mgr Vitus Huonder, encore évêque du grand diocèse de Coire en Suisse orientale, dont fait partie Zurich, ne s’installera pas après tout à l’école de garçons de la Fraternité Saint Pie X à Wangs quand il prendra sa retraite dans les semaines qui suivent. En janvier, son porte-parole diocésain avait annoncé que l’évêque emménagerait dans cette école, mandaté par la Congrégation romaine pour la Doctrine de la Foi, afin de maintenir le contact entre Rome et la Fraternité. Mais, voilà que le mois dernier, l’évêque lui-même annonçait que, tout compte fait, il ne prendrait pas sa retraite à l’école de Wangs. C’est ainsi que le rendez-vous amical entre l’évêque conciliaire et l’école de la Fraternité est tombé à l’eau. Est-ce Rome ou la Fraternité, ou les deux, qui au dernier moment ont pris peur ? Nous n’en savons rien. C’est d’ailleurs sans importance. Ce qui compte, c’est de voir clairement le conflit incessant entre la vérité de Dieu et les rêves stériles des hommes, et de préférer la vérité de Dieu.

Dans le cas présent, la Vérité de Dieu c’est qu’il est impossible de marier Son Église catholique avec la révolution conciliaire menée par les hommes d’Église, alors que, dans le rêve des hommes d’Église, Église et Révolution sont compatibles. Alors que Dieu place Dieu avant les hommes, le Concile Vatican II (1962–1965) place les hommes avant Dieu. Les deux positions sont aussi inconciliables que Jésus-Christ et Satan. De toute éternité, Notre Seigneur, qui est charité, ne peut que rejeter le mal. Satan, lui, en tombant juste après sa création, s’est fixé à jamais dans le mal et ne peut maintenant que haïr Dieu, son divin Fils, ainsi que la véritable Église de son Fils. Entre ces deux directions les hommes sont déchirés depuis leur conception jusqu’à leur mort car, s’ils reçoivent de Dieu leur nature humaine fondamentale et peut-être aussi la grâce sanctifiante, lesquelles toutes deux les inclinent vers Dieu, ils restent toujours avec leur nature blessée par le péché originel depuis la chute d’Adam. Or, cette blessure les incline vers Satan et vers le mal. Et aucun homme vivant ne peut éviter ce conflit. Soit il avance dans le bien et devient moins mauvais, soit il s’éloigne du bien et sombre dans le mal.

Dans ce contexte, on peut présumer que si Mgr Huonder, évêque conciliaire, avait emménagé dans l’école catholique traditionnelle de Wangs, de deux choses l’une : ou bien il réussissait à rendre l’école moins traditionnelle, ou bien l’école réussissait à le rendre plus catholique. C’est pourquoi l’annulation de son emménagement à Wangs peut s’analyser comme suit : soit Rome craignait qu’il ne devînt plus catholique (ce qui est peu probable car Mgr Huonder est le type même du croisé de la Néo-église romaine) ; soit la Néo-fraternité a changé d’avis : au lieu d’installer le loup conciliaire dans la bergerie à Wangs, elle a décidé de le tenir à l’écart, revenant sur sa décision antérieure de le recevoir. Pourquoi cette volte-face ?

A cela, deux explications possibles. Soit, par vertu, la Néo-fraternité a cessé, au moins pour le moment, de rêver que les loups soient de gentils chienchiens ; soit, par nécessité, deux révélations supplémentaires l’ont obligée à retarder l’accueil de ce dernier. D’une part, on a entendu reparler de certains détails portant sur une rencontre discrète qui a eu lieu il y a quatre ans à Oberriet, en Suisse, entre Mgr Huonder et Mgr Fellay, Mgr de Galarreta, et cinq autres prêtres de la FSSPX. La réunion devait examiner l’œcuménisme de Vatican II. MgrH a commencé par une position que l’on peut résumer par “Accord d’abord, doctrine ensuite”, ce qui est typique d’un conciliaire. Les évêques et les prêtres de la FSSPX ont répondu en mettant en avant la doctrine catholique sur l’œcuménisme, d’une manière digne de Mgr Lefebvre. MgrH. a conclu en promettant de porter à Rome les objections à l’œcuménisme conciliaire que formulait la FSSPX – mais les Romains connaissent déjà ces objections à fond. Bref, l’attitude de MgrH. confirma qu’il était un bon et fidèle serviteur de la Rome conciliaire.

Par ailleurs, d’autres recherches ont mis en lumière le travail considérable de MgrH au sein de la néo-Église, surtout depuis 2011, en faveur de l’amitié officielle entre l’Église catholique et les juifs. Encore une fois, un tel travail est typique d’un conciliaire méconnaissant, soit par innocence, soit volontairement, près de 2 000 ans de haine constante – et fière – des juifs envers l’Église.

Ces deux révélations ont donc montré un MgrH. imbibé de l’esprit du Concile, si bien qu’un tel comme pensionnaire résident était potentiellement dangereux dans une maison de la FSSPX. La vraie Fraternité ne l’inviterait plus. Mais la Néo-fraternité risque d’attendre que les traditionalistes se ramollissent assez pour accepter au milieu d’eux un tel conciliarisme.

Kyrie eleison.