Fraternité Saint-Pie X

Invitation Annulée

Invitation Annulée on avril 5, 2019

Mgr Vitus Huonder, encore évêque du grand diocèse de Coire en Suisse orientale, dont fait partie Zurich, ne s’installera pas après tout à l’école de garçons de la Fraternité Saint Pie X à Wangs quand il prendra sa retraite dans les semaines qui suivent. En janvier, son porte-parole diocésain avait annoncé que l’évêque emménagerait dans cette école, mandaté par la Congrégation romaine pour la Doctrine de la Foi, afin de maintenir le contact entre Rome et la Fraternité. Mais, voilà que le mois dernier, l’évêque lui-même annonçait que, tout compte fait, il ne prendrait pas sa retraite à l’école de Wangs. C’est ainsi que le rendez-vous amical entre l’évêque conciliaire et l’école de la Fraternité est tombé à l’eau. Est-ce Rome ou la Fraternité, ou les deux, qui au dernier moment ont pris peur ? Nous n’en savons rien. C’est d’ailleurs sans importance. Ce qui compte, c’est de voir clairement le conflit incessant entre la vérité de Dieu et les rêves stériles des hommes, et de préférer la vérité de Dieu.

Dans le cas présent, la Vérité de Dieu c’est qu’il est impossible de marier Son Église catholique avec la révolution conciliaire menée par les hommes d’Église, alors que, dans le rêve des hommes d’Église, Église et Révolution sont compatibles. Alors que Dieu place Dieu avant les hommes, le Concile Vatican II (1962–1965) place les hommes avant Dieu. Les deux positions sont aussi inconciliables que Jésus-Christ et Satan. De toute éternité, Notre Seigneur, qui est charité, ne peut que rejeter le mal. Satan, lui, en tombant juste après sa création, s’est fixé à jamais dans le mal et ne peut maintenant que haïr Dieu, son divin Fils, ainsi que la véritable Église de son Fils. Entre ces deux directions les hommes sont déchirés depuis leur conception jusqu’à leur mort car, s’ils reçoivent de Dieu leur nature humaine fondamentale et peut-être aussi la grâce sanctifiante, lesquelles toutes deux les inclinent vers Dieu, ils restent toujours avec leur nature blessée par le péché originel depuis la chute d’Adam. Or, cette blessure les incline vers Satan et vers le mal. Et aucun homme vivant ne peut éviter ce conflit. Soit il avance dans le bien et devient moins mauvais, soit il s’éloigne du bien et sombre dans le mal.

Dans ce contexte, on peut présumer que si Mgr Huonder, évêque conciliaire, avait emménagé dans l’école catholique traditionnelle de Wangs, de deux choses l’une : ou bien il réussissait à rendre l’école moins traditionnelle, ou bien l’école réussissait à le rendre plus catholique. C’est pourquoi l’annulation de son emménagement à Wangs peut s’analyser comme suit : soit Rome craignait qu’il ne devînt plus catholique (ce qui est peu probable car Mgr Huonder est le type même du croisé de la Néo-église romaine) ; soit la Néo-fraternité a changé d’avis : au lieu d’installer le loup conciliaire dans la bergerie à Wangs, elle a décidé de le tenir à l’écart, revenant sur sa décision antérieure de le recevoir. Pourquoi cette volte-face ?

A cela, deux explications possibles. Soit, par vertu, la Néo-fraternité a cessé, au moins pour le moment, de rêver que les loups soient de gentils chienchiens ; soit, par nécessité, deux révélations supplémentaires l’ont obligée à retarder l’accueil de ce dernier. D’une part, on a entendu reparler de certains détails portant sur une rencontre discrète qui a eu lieu il y a quatre ans à Oberriet, en Suisse, entre Mgr Huonder et Mgr Fellay, Mgr de Galarreta, et cinq autres prêtres de la FSSPX. La réunion devait examiner l’œcuménisme de Vatican II. MgrH a commencé par une position que l’on peut résumer par “Accord d’abord, doctrine ensuite”, ce qui est typique d’un conciliaire. Les évêques et les prêtres de la FSSPX ont répondu en mettant en avant la doctrine catholique sur l’œcuménisme, d’une manière digne de Mgr Lefebvre. MgrH. a conclu en promettant de porter à Rome les objections à l’œcuménisme conciliaire que formulait la FSSPX – mais les Romains connaissent déjà ces objections à fond. Bref, l’attitude de MgrH. confirma qu’il était un bon et fidèle serviteur de la Rome conciliaire.

Par ailleurs, d’autres recherches ont mis en lumière le travail considérable de MgrH au sein de la néo-Église, surtout depuis 2011, en faveur de l’amitié officielle entre l’Église catholique et les juifs. Encore une fois, un tel travail est typique d’un conciliaire méconnaissant, soit par innocence, soit volontairement, près de 2 000 ans de haine constante – et fière – des juifs envers l’Église.

Ces deux révélations ont donc montré un MgrH. imbibé de l’esprit du Concile, si bien qu’un tel comme pensionnaire résident était potentiellement dangereux dans une maison de la FSSPX. La vraie Fraternité ne l’inviterait plus. Mais la Néo-fraternité risque d’attendre que les traditionalistes se ramollissent assez pour accepter au milieu d’eux un tel conciliarisme.

Kyrie eleison.

Monseigneur Huonder

Monseigneur Huonder on mars 30, 2019

Il est de notoriété publique que Mgr Huonder (Mgr H), Evêque du diocèse de Coire, doit prendre sa retraite en avril prochain à l’âge de 77 ans, et qu’il devait s’installer, à l’automne de sa vie, dans une école de garçons de la Fraternité Saint Pie X à Wangs (Suisse). Provenant d’un prêtre très proche des deux anciens supérieurs généraux, le bruit circulait même que cet évêque conciliaire allait sacrer, en plein accord avec le Pape François, deux nouveaux évêques choisis parmi les prêtres de la Fraternité. Le Sacre pouvait avoir lieu après Pâques, et Mgr H y aurait été le consécrateur principal. Toutefois, une date aussi rapprochée pour un événement aussi important est surement impossible maintenant. Mais la date mise à part, l’événement en lui-même est d’une logique implacable, étant donné la politique de la Néo-fraternité, laquelle depuis 20 ans cherche à se couler dans la Néo-église.

L’installation de Mgr H pour sa retraite dans l’école de Wangs constituait, elle aussi, un aboutissement logique. Car, en tant qu’évêque en charge d’un des plus grands diocèses de la Néo-église en Suisse, il avait déjà plusieurs fois rendu visite à l’école de Wangs et avait sympathisé avec les prêtres et les élèves alors présents. Ajoutons qu’il n’allait pas couper le contact avec la Néo-église à Rome, au contraire : il y a deux mois son porte-parole diocésain précisait que la retraite de l’évêque en avril prochain était «  liée à une mission qui lui était confiée par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, à savoir : rester en contact avec la FSSPX”. Il est clair que Mgr H, qui passe pour être un ami personnel du Pape François, avait l’intention d’agir comme une courroie de transmission entre la néo-Eglise et la néo-Fraternité, dans l’espoir de les rapprocher l’une de l’autre.

D’ailleurs cet espoir n’était pas nécessairement malhonnête de sa part. Car beaucoup de clercs conciliaires ne peuvent pas (ou ne veulent pas) voir l’abîme séparant la religion catholique centrée sur Dieu (théocentrique) d’avec la religion conciliaire centrée sur l’homme (anthropocentrique). De part et d’autre, on voudrait faire comme si cette séparation n’existait pas. D’un côté, les catholiques supportent mal de se trouver en dehors de la structure qui incarne l’Autorité visible de l’Église, tandis que de l’autre côté, les disciples de Vatican II ont besoin d’avoir l’assurance de ne pas avoir rompu avec la Tradition immuable de la véritable Église. Il est peut-être tout à l’honneur de Mgr H d’avoir voulu s’installer dans un environnement plus catholique que le diocèse où il n’a probablement pas d’autre choix que de donner la communion à de jeunes femmes mal habillées, ou de rengainer des propos, pourtant tout à fait justifiés, contre l’homosexualité. Mais “Un fait a toujours raison, même contre Monsieur le Maire”, (A fact is stronger than the Lord Mayor) dit un proverbe anglais.

Et ce fait, c’est Vatican II, Concile qui provoqua la plus grande rupture avec la tradition catholique dans toute l’histoire de l’Église. Prenons l’exemple de la Nouvelle Messe, qui est au Concile ce qu’est la pratique à la théorie. Allait-on exiger de Mgr H de ne jamais la célébrer à l’école ? Aurait-il accepté de ne jamais la dire ? Même en admettant qu’il accepte la bonne Messe, irait-il jusqu’à admettre que la théorie et la pratique de son sacerdoce et de son épiscopat ont été totalement plongées dans la capitulation conciliaire de la véritable Église de Dieu devant le monde moderne sans Dieu ? Peut-il effacer du jour au lendemain les convictions qui furent les siennes durant ces dizaines d’années passées dans l’immersion conciliaire ? Ordonné prêtre en 1971, puis consacré évêque en 2007 avec les rites instaurés par la révolution de Paul VI, peut-il admettre que, pour éliminer tous les doutes qui pèsent sur la validité des nouveaux rites, il a besoin d’être réordonné et re-consacré sous condition ? Mais la Néo-fraternité allait-elle seulement le lui demander ? Cela semble peu probable, au vu de sa pratique récente. Mais comment les traditionalistes suisses auraient-ils accepté cela ? Selon toute apparence, Mgr Vitus Huonder est un homme honnête et bien intentionné. Mais son honnêteté reste conciliaire, ce qui signifie qu’il reste loyal à une corruption radicalement malhonnête de la foi et de l’Église catholique.

Hélas, partout dans le monde, les traditionalistes de la FSSPX s’habituent peu à peu à ce que la Fraternité de Mgr Marcel Lefebvre soit remplacée par la Néo-fraternité. Mgr Fellay avait pour projet d’établir la FSSPX dans les murs de la Rome officielle afin d’agir comme un cheval de Troie pour convertir la Rome conciliaire. Même en attribuant à Mgr H toute la bonne volonté qu’on voudra, n’allait-il pas se laisser placer pour agir comme un cheval de Troie dans les murs de la Fraternité Saint Pie X ? On peut toujours espérer que l’école de Wangs aurait permis à l’Evêque conciliaire de voir l’abîme séparant la Tradition et le Concile, mais c’est là un bien beau rêve qui s’apparente à celui d’Alice au Pays des Merveilles, étant donné que c’est désormais la Néo-fraternité qui se veut au Pays des Merveilles.

Kyrie eleison.

Un Converti d’Aujourd’Hui – III

Un Converti d’Aujourd’Hui – III on mars 16, 2019

Cher jeune ami,

Il y a deux semaines, ces “Commentaires” relataient l’histoire de votre conversion qui vous a permis de quitter le désert d’une université moderne pour rencontrer la vérité de la foi catholique. Vous terminiez votre lettre en nous demandant conseil. Certes, vous aviez compris que Dieu vous avait donné la Vérité, mais vous aviez encore besoin de vous orienter dans la situation actuelle où l’Église et le monde se trouvent dans une grande confusion. Le numéro de la semaine dernière de ces “Commentaires” vous donnait les conseils de base généraux, valables en tout temps et en tout lieu pour un converti catholique. Le numéro d’aujourd’hui vous offrira des conseils plus personnels qui devraient vous permettre de vous orienter dans le chaos actuel, chaos sans précédent en vingt siècles d’histoire de l’Église.

Cette crise est sans précédent parce que le monde va vers sa fin, et nous nous en approchons. Lisez la description des derniers temps faite par Notre-Seigneur lui-même (Mt XXIV, Lc XXI), et l’avertissement que donne saint Paul sur cette période, quelque 44 ans plus tard (II Tim. III, 1–9). Il faut noter, en particulier, les versets 5 et 8 : les hommes auront “l’esprit corrompu et seront réprouvés quant à leur foi”, “ils auront une apparence de piété, tout en ayant renié ce qui fait sa force. Éloigne-toi de ces gens-là.” Excellent conseil pour 2019, car il importe de voir qu’aujourd’hui les hommes en général et les catholiques en particulier ne sont pas, dans leur ensemble, des gens “normaux”, car ils sont parvenus au terme d’un long processus de dégénérescence. Une telle prise de conscience ne doit certes pas inspirer le mépris, ni porter quiconque au désespoir, mais il s’agit de prendre l’exacte mesure de ce qu’exige vivre en catholique dans un monde post-chrétien voire anti-chrétien. C’est possible si l’on reste en Dieu – “Je peux faire toutes choses en Celui qui me fortifie (Phil. IV, 13).

Le chaos de l’Église d’aujourd’hui à ceci de particulier que jamais, avant Vatican II, dans les années 1960, l’Église officielle de Rome ne s’était départie officiellement de la foi catholique. La Vérité catholique et l’Autorité catholique n’ont-elles pas été conçues par Notre Seigneur pour aller de pair ? Il faut que Pierre soit confirmé dans la Foi (Vérité catholique) pour qu’il puisse confirmer dans la foi les autres Apôtres (Autorité catholique), cf. Lc. XXII, 32. On voit par là que la Vérité est le but même de l’Autorité, mais que la Vérité a besoin de l’Autorité pour être protégée. Toutes deux ont besoin l’une de l’autre. Mais avec Vatican II, elles se sont trouvées séparées, du fait que les Papes, les Cardinaux et les Évêques (Autorité), tombés sous l’emprise du monde moderne, ont abandonné l’ancienne religion (Vérité). Désormais, tous les catholiques ne pouvaient être que schizophrènes : soit ils restaient attachés à la Vérité, et ils abandonnaient la fausse autorité ; soit ils restaient attachés à l’Autorité, et abandonnaient la Vérité ; soit, enfin ils se situaient entre ces deux pôles. Il en résulte que, maintenant, chaque brebis catholique doit trouver son propre chemin à travers la haie d’épines érigée par les mauvais bergers de Vatican II.

Si l’on juge l’arbre à ses fruits (Mt VII, 15–20), la façon dont Mgr Lefebvre a résisté aux faux bergers tout en reconnaissant leur autorité, s’est avéré l’un des moyens les plus fructueux pour faire face à la confusion consécutive au Concile. Mais ses successeurs à la tête de la Fraternité choisissent de ne pas rester fidèles à son équilibre à lui entre vérité et autorité. Même maintenant, beaucoup cherchent à s’enliser dans cette fausse Rome moderniste, alors qu’elle est plus fausse que jamais ! Que cela vous avertisse du danger qu’il y a, aujourd’hui, de penser que l’apparence du catholicisme est la même chose que sa substance. Mais alors, comment saurez-vous où se trouve la substance ? La meilleure réponse est celle que nous venons de mentionner et que donne Notre-Seigneur : il faut juger l’arbre à ses fruits. Quels fruits ? Ce sont la foi surnaturelle, telle que Dieu vient de vous la faire comprendre, ainsi que que cette véritable charité surnaturelle qui doit la suivre.

Donc, prenez le temps de fréquenter un moment toutes sortes de catholiques ; écoutez, plus que vous ne parlerez. Ne soyez pas pressé d’embrasser une vocation, car Dieu n’est jamais pressé (Gal. I, 18 ; II, 1). Ayez une confiance absolue en Sa Sagesse et en Sa Providence, et veillez à ne pas vous accrocher sans condition à un ou à plusieurs leaders humains, jusqu’à ce que Dieu remette Son Église sur pied (comme Il le fera certainement). Honorez toujours votre père et votre mère, aussi mal avisés qu’ils puissent paraître (car Dieu ne leur a pas donné la grâce qu’Il vous a donnée). Ayez une immense compassion pour la multitude d’âmes désorientées qui vous entourent, mais ne confondez surtout pas la sincérité subjective avec la vérité objective. Aimez la Mère de Dieu, et priez tous les jours aussi longtemps que vous le pouvez, les 15 mystères du Saint Rosaire. Et que Dieu soit avec vous.

Kyrie eleison.

Ou Sont Les Maccabées ?

Ou Sont Les Maccabées ? on janvier 26, 2019

Que peut bien signifier, pour la grande masse des habitants du monde, le ralliement qu’opère la Fraternité Saint Pie X avec Rome ? Et que peut signifier cette politique même pour la plupart des catholiques ? Sans doute : peu de chose. Sans doute en était-il de même lorsque les passagers du Titanic ont vu une équipe de mécaniciens descendre dans les soutes du navire pour examiner ce qui se passait. Ils n’y ont peut-être pas prêté beaucoup d’attention. Mais dès qu’ils apprirent que leur grand paquebot était condamné, leur intérêt s’accrut considérablement. Il y a plus de 50 ans, l’Église catholique a heurté frontalement l’iceberg de Vatican II. Un grand ingénieur de l’Église, Mr Lefebvre, avertit le commandant de l’Église de ce qui se passait et du résultat qu’il fallait en attendre. En outre, il a indiqué le moyen d’empêcher l’Église de couler. Mais hélas, Mgr Lefebvre n’a été écouté ni par les commandants de l’époque ni par ceux d’aujourd’hui. Ses successeurs découragés préfèrent écouter les capitaines fourvoyés. Or, si la Fraternité ne montre plus la seule issue possible, ils sont bien à plaindre. Rappelons donc les étapes du processus de réconciliation parcouru depuis 2012 pour voir où nous en sommes.

Dans ce processus, l’étape décisive a été le Chapitre Général de la Fraternité tenu en 2012. Cette année-là, la Fraternité a renoncé au principe fondamental posé par son Fondateur : aucun accord purement pratique ne peut servir l’Église sans un accord doctrinal préalable entre la Fraternité et Rome. La raison en est qu’un catholique est catholique d’abord à raison de sa foi subjective qui soumet son esprit et sa volonté à la foi objective, à la foi de l’Église. L’erreur du subjectivisme, c’est de prétendre que la foi de l’Eglise est subjective, en sorte que chacun est libre de croire comme bon lui semble et par conséquent de se comporter comme bon lui chante. C’est comme si on acceptait de croire que 2 et 2 peuvent faire 4, ou 5 ou 6 ou 6,000,000. Cette infidélité, propre à Vatican II, la Fraternité l’a adoptée pour l’essentiel en 2012. Mais les responsables de Menzingen se sont empressés à rassurer leurs prêtres et leurs laïcs, en affirmant que rien d’essentiel n’avait changé dans la Fraternité. MAIS –

2013. Une série de réunions publiques commencent à Rome avec les autorités romaines, pour préparer un plan d’action, étape par étape, afin que la Fraternité arrive à être pleinement reconnue. Ce processus s’est déroulé comme prévu :—

2014. Des dignitaires romains visitent les séminaires de la FSSPX ; Rome concède à la Fraternité pour le temps du Jubilé une juridiction officielle pour les confessions.

2015. La “concession” sur les Confessions et l’Extrême-Onction devient permanente.

2016. les Ordinations sacerdotales de la SSPX ne sont plus sanctionnées par la suspension “a divinis”.

2017. Les Mariages célébrés dans la Fraternité sont rendus “licites” par la participation d’un prêtre de la Néo-église comme témoin.

2018. Le Chapitre Général de la FSSPX élit pour son Conseil Général trois hommes qui ne sont guère des lions de la Foi. Il crée en outre deux nouveaux postes de Conseillers Généraux qui permettent à deux lions de la réconciliation avec Rome de conserver leur pouvoir : Mgr Fellay et l’abbé Schmidberger.

2019. Rome vient d’effectuer la réabsorption de la Commission Ecclesia Dei (ED) au sein de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (CDF). Cette commission en avait été séparée en 1988 dans le but de garder dans le giron romain les catholiques tentés de suivre Mgr Lefebvre après les consécrations épiscopales de la Fraternité. En tant que tel, ED avait pour mission d’être relativement favorable envers les traditionalistes. Mais le pape François n’en veut guère de la Tradition. Par conséquent, puisque la Néo-fraternité est maintenant d’accord avec Rome qu’il n’y a plus le conflit comme il y en avait en 1988, le Pape peut mettre fin à ED. Toutefois, ED était accommodante avec la Tradition, alors que les membres de la CDF sont des lions de la Néo-église. Comme le petit Chaperon Rouge, la Néo-fraternité se jette dans la gueule de Rome – “Oh, douce, grande et méchante Rome, que vous avez de belles dents !” “D’autant mieux pour te manger, petite nigaude !”

Et qu’en est-il de la Fraternité ? De même qu’elle est contente que Rome ait dissous ED, parce que la CFD la traitera enfin comme appartenant pleinement à l’Église, de même elle risque d’être encore plus heureuse si Rome la dote de deux évêques de la Néo-église relativement décents, pour satisfaire ses besoins d’Ordinations et de Confirmations. Mais ils viendront de l’extérieur de la FSSPX et seront toujours sous le contrôle romain. De la part de Rome, la démarche sera habile, refermant encore plus le piège sur ce qui reste de la Fraternité de Mgr Lefebvre. Et combien de prêtres de la Néo-fraternité sauront y discerner “une mer de troubles possibles”, et de plus combien seront prêts à se lever pour “prendre les armes pour y mettre fin (Hamlet)” ? Pas beaucoup, on peut le craindre.

Kyrie eleison.

Fermeture du Piege ?

Fermeture du Piege ? on janvier 12, 2019

Voilà que l’Eglise et le monde viennent d’entrer dans une nouvelle année civile. Tout est en place pour une troisième guerre mondiale capable d’effacer l’humanité de la surface de la terre. En même temps ces “Commentaires” ont atteint leur 600ème numéro. Pourtant, n’était-ce pas hier qu’ils fêtaient leur 500ème parution ? Le monde tourne à folle allure : “volvitur orbis” – mais Dieu reste toujours aux commandes. Sa Croix est fermement plantée, elle ne bougera pas : “stat crux”. Donc Dieu donne toute liberté à ses ennemis pour agir comme un fléau sur une génération impie ; mais ce fléau est pour notre bien, pour permettre aux brebis de se séparer des boucs, et pour empêcher les brebis de tomber en enfer. Mais, si d’aventure ces ennemis pensaient l’emporter sur Lui, mal leur en prendrait : Dieu s’est servi des Assyriens pour châtier les Israélites ; mais malheur aux Assyriens qui pensaient échapper à Sa justice ! (Isaïe X, en particulier, verset 15) On ne se moque pas de Dieu.

Mais au cœur même de ces problèmes du monde se trouve le problème sans précédent de l’Église actuelle. Car l’Église dépend de sa hiérarchie, composée d’évêques et de prêtres, et alors si Dieu a voulu permettre que le déclin de Son Église précède la fin du monde (Lc. XVIII, 8), il est logique que Sa hiérarchie y soit impliquée. Ainsi s’explique le Concile Vatican II (1962–1965). Le temps pour l’Eglise de tenir tête à ce déclin aura duré quatre siècles à partir de la contre-Réforme dans les années 1500, siècles admirables de catholicisme, mais après ces 400 ans les clercs ont fini par céder. Ils ont substitué à l’Église catholique de Dieu leur propre Néo-église : l’église conciliaire. Or, dans les années 1970 il y avait encore assez de foi chez les catholiques pour permettre qu’une résistance sérieuse continuât, et là Mgr Lefebvre et sa Fraternité Saint Pie X ont joué un rôle majeur. Mais 40 ans plus tard, ses successeurs n’ont plus été capables de cet effort, et les catholiques fidèles ont été plus abandonnés que jamais.

Et en 2019 la vie des catholiques semble s’étioler encore plus. Il est illusoire aujourd’hui d’agir ou de réagir comme si nous étions encore dans les années 1970. “Volvitur orbis”. Le monde a évolué, et avec lui, la situation de l’Église. Des conditions extrêmes exigent des mesures extrêmes. Au fur et à mesure que les institutions catholiques autrefois florissantes prennent l’une après l’autre des allures de mascarades, les catholiques quant à eux se transforment lentement en spectres ambulants de ce qu’ils étaient, et il semble qu’il n’y ait pas grand-chose à faire pour y remédier. On ne trouvera le remède ni dans la rhétorique ni dans les belles paroles, car les belles paroles sont usées et la rhétorique n’est plus qu’une coquille creuse. Les catholiques dépendent de leur hiérarchie, et leur hiérarchie est atteinte. Le berger est frappé à mort, les brebis sont dispersées, et ils ont beau se tourner encore vers lui : il est comme absent !

Selon une information récente (ou rumeur ? Rome décidera en fonction de la réaction des gens) la commission romaine Ecclesia Dei (ED) va rentrera dans la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (CDF). Fondée par Rome immédiatement après les Consécrations épiscopales de la Fraternité en 1988, cette Commission avait pour but de détourner les catholiques de suivre Mgr Lefebvre plutôt que Rome. On nous dit que sa disparition devait être annoncée le 20 décembre, mais Rome y a peut-être réfléchi à deux fois. Sans doute, les dirigeants actuels de la Fraternité seraient bien contents d’échapper à l’emprise d ’Ecclesia Dei : ils mettraient ainsi fin à leur propre “schisme” (tel qu’ils le voient), et ils dépendraient alors pleinement et “normalement” de la CDF. Par contre il peut toujours y avoir assez de catholiques assez croyants encore pour espérer que Rome fasse le moindre des gestes en faveur de la Tradition, tel le maintien d’ED. Mais il y a longtemps que la commission Ecclesia Dei n’est qu’une escroquerie. Et les Romains et les dirigeants de la Fraternité veulent que le piège romain se referme.

Alors, que vont faire les catholiques qui ont la Foi et qui veulent la garder ? En premier lieu, faisons le point. Pendant 250 ans, le sang des martyrs a servi à cimenter l’Eglise de Rome, sang versé par des hommes, mais aussi par de nombreuses jeunes filles. Mais où sont aujourd’hui les candidats au martyr ? Le Bon Dieu en a assez des catholiques dont la Foi ne cesse de s’affaiblir depuis des siècles. Il ramène les lions pour susciter des candidats dignes du Ciel. En conséquence, ceignons nos reins, et soyons virils comme l’étaient ces vierges martyrs (sans aucune trace de féminisme !). Humilions-nous sous la Sagesse et la Justice de Dieu. Puis, en troisième lieu, n’oublions pas que parmi ceux qui sont actuellement les derniers, beaucoup pourraient devenir les premiers, et vice versa. Quatrièmement, et toujours : “Veillez et priez le saint Rosaire, Chaque jour quinze mystères.”

Kyrie eleison.

Le Vrai Problème

Le Vrai Problème on décembre 29, 2018

Les voies de Dieu sont rarement des chemins faciles. Voici le courriel d’un lecteur de ces “Commentaires”, détaillant un point souvent soulevé ici, mais qui ne peut être trop souvent évoqué, car il est au cœur du problème et du danger qui menacent la Fraternité Saint Pie X depuis 2012, et il y restera encore dans un avenir prévisible : il s’agit de la dégradation de la doctrine. Voici ce qu’écrit ce lecteur, abrégé et adapté comme d’habitude pour ces “Commentaires” :

Rappelez-vous le revirement de la Fraternité en 2012 : elle qui disait « la doctrine passe avant la pratique » , s’est mise à dire et à agir comme si « la pratique passe avant la doctrine », pour finir dans des accords secrets, des non-dits et des sous-entendus. Au fond, les responsables de la FSSPX ont adopté le même comportement que les communistes français après la seconde guerre mondiale dont la tactique était de dire aux catholiques : « Vous voulez aider la classe ouvrière ; nous aussi. Mais vous avez la foi, alors que nous, nous sommes athées. Laissons donc tomber les questions doctrinales. Laissez-nous notre idéologie marxiste, et nous ne vous demanderons pas d’abandonner votre Foi. Agissons ensemble pour soulager la misère ouvrière et redonner un peu d’espoir aux victimes opprimées par la société. » C’est ainsi qu’un grand nombre de prêtres-ouvriers, qui avaient consenti à mener la vie des ouvriers pour les convertir, se sont retrouvés eux-mêmes marxistes. La raison en était, selon l’enseignement de saint Augustin, que si je n’agis pas comme je pense, je finirai par penser comme j’agis. Pie XII interdit la poursuite de l’expérience des prêtres-ouvriers, mais, hélas, de nombreux prêtres étaient déjà perdus pour le sacerdoce. Pie XII ne fut pas écouté : le futur Paul VI à Rome et l’archevêque de Paris rivalisèrent l’un et l’autre pour subvertir les mesures préconisées par le Pape, parce que déjà ces prélats croyaient davantage en l’action qu’en la doctrine.

“Ce passage de la Fraternité de « la doctrine d’abord » à « l’action d’abord » , qui date de 2012 au plus tard, n’a pas fini de produire ses fruits amers. Quand on entend dire que Rome n’exige plus de la Fraternité qu’elle renonce à quoi que ce soit, c’est de la pure fantaisie. Le dialecticien Benoît XVI voyait clairement de quoi il s’agissait. Il expliquait aux modernistes, inquiets du rapprochement de Rome et de la Fraternité, qu’un accord pratique changerait l’atmosphère au point de mettre fin aux critiques de la Fraternité envers Rome, sans qu’une intervention spéciale du Saint-Siège fût pour autant nécessaire. Et l’exemple des Congrégations traditionnelles ayant conclu depuis 1970 des accords avec Rome le prouve amplement. Quant à la Fraternité, elle a maintenant les deux pieds pris dans ce traquenard. L’enseignement des Papes, la voix de la raison, l’expérience elle-même, n’auront apparemment servi à rien. Beaucoup de prêtres, beaucoup de laïcs formés dans la Tradition catholique ont maintenant le préjugé le plus terrible de tous : l’état d’esprit de quelqu’un qui sait, mais qui pense qu’il vaut mieux relativiser ce qu’il sait, ou le laisser de côté.

“Ce qui importe maintenant ce n’est pas tant d’attendre pour voir ce que fera ou ne fera pas Rome pour bloquer la Tradition, car le véritable ennemi n’est pas hors de la Fraternité. Ce qui importe maintenant, c’est de comprendre qu’à l’égard de Rome, en revendiquant une normalisation, une reconnaissance ou une régularisation (appelez ça comme vous voudrez !), la Fraternité accepte en fait Rome dans son misérable état actuel. Ce faisant, elle compromet sa propre intégrité. et montre qu’elle a ingurgité elle-même le poison moderniste, qui tout comme un cancer fait maintenant son chemin dans l’organisme tout entier de la Fraternité.”

Chers prêtres de la Fraternité, cette excellente analyse vous met en garde contre un danger bien réel et bien présent. Le véritable ennemi est au cœur de la Fraternité : il est parmi vos dirigeants. L’illusion de la bien-pensance actuelle est de croire que le contact avec les criminels ou avec les pauvres modernistes aux commandes dans l’Église, non seulement ne présente aucun danger, mais procure au contraire un réel avantage à l’Église Universelle. Cependant, posons-nous la question suivante : si tel ou tel moderniste en charge de l’Église de Dieu est réellement abusé, peut-on s’imaginer que Dieu ne lui offre pas toutes les grâces nécessaires pour lui faire voir les fruits de Vatican II tels qu’ils sont, à savoir la destruction radicale de Son Église ? Et s’il en est ainsi, combien d’entre eux peuvent encore être rangés parmi les personnes abusées ? (Et combien d’entre les dirigeants de la Fraternité peuvent-ils se prévaloir d’avoir été abusés ?) Et dans ce cas-là, quelles affaires vos dirigeants ont-ils encore besoin de traiter et de planifier avec Rome ? Dieu dit à Lot de sortir de Sodome, et de ne pas regarder en arrière. Aussi devez-vous, pour votre salut personnel et celui de votre troupeau, prendre toutes les mesures nécessaires pour vous isoler de la mafia, non seulement de celle de Rome, mais aussi – à moins d’un changement de cap radical – de celle de Menzingen ! Que Dieu vous vienne en aide !

Kyrie eleison.