Fraternité Saint-Pie X

Discussions Renouvelées ? – III

Discussions Renouvelées ? – III on décembre 15, 2018

Certains lecteurs de ces “Commentaires” seront peut-être mécontents de voir que, pour la troisième fois, nous revenons sur la rencontre entre le Cardinal Ladaria et l’abbé Davide Pagliarani qui s’est tenue à Rome le 22 novembre dernier. Il peut leur sembler qu’il s’agit là de simples disputes entre prêtres. Mais, catholique ou non, tout être humain souffrira les peines éternelles de l’enfer s’il ne sauve pas son âme. Pour cela, il est nécessaire d’agir en accord avec la doctrine catholique ; c’est pourquoi cette doctrine doit rester pure. Dans les années 1970, la Fraternité de Saint Pie X était la plus ardente à défendre au sein de l’Église la doctrine catholique contre la confusion de Vatican II. Mais voilà que, depuis 2012, la Fraternité se montre moins fidèle à cette doctrine. C’est pourquoi, il est légitime que tout être humain se préoccupe de savoir si, oui ou non, les discussions avec Rome vont venir à bout de la fidélité de la Fraternité à l’Église et à la doctrine de Notre Seigneur Jésus-Christ, unique Sauveur du genre humain.

Il y a deux semaines, ces “Commentaires” (EC 594) présentaient globalement le communiqué de presse du 23 novembre. Le siège de la Fraternité, à Menzingen, décrivait la rencontre de la veille entre l’abbé Davide Pagliarani, nouveau Supérieur Général de la Fraternité, et le Cardinal Ladaria, Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Il y a une semaine, les “Commentaires” (EC 595) présentaient le texte intégral des troisième et quatrième paragraphes de ce communiqué de presse, avec leur lueur d’espoir pour que la Fraternité revienne sur la voie tracée par son Fondateur qui voulait défendre la doctrine de la foi. Mais lorsque le cinquième paragraphe concluait que les discussions doctrinales avec Rome doivent être reprises, la lueur s’assombrit. Pourquoi donc ? Parce que les discussions doctrinales entre Rome et la Fraternité ont déjà eu lieu entre 2009 et 2011 (EC 594) ; parce que les néo-modernistes romains d’hier et d’aujourd’hui n’arrivent plus à penser droit (EC 595) ; mais aussi parce que Rome n’a qu’un seul but dans ces discussions avec la Fraternité : mettre un terme définitif à sa résistance historique contre le Nouvel Ordre Mondial satanique.

On le sait : chaque fois que les communistes voulaient s’emparer d’un pays, le principal obstacle sur leur chemin était toujours l’Église catholique qui rejette catégoriquement – doctrinalement – le matérialisme athée des communistes. Mais les communistes ont appris à ne pas combattre les catholiques sur le plan de la doctrine, là où les catholiques fidèles sont les plus forts. Au lieu de cela, ils les ont invités à se joindre à eux dans une action commune, supposément pour le bien du peuple. Une fois établie la collaboration entre catholiques et communistes, ces derniers exploitaient les contacts pratiques qui en résultaient pour contourner le blocage doctrinal. La seule chose que les communistes ne voulaient pas, c’était que les catholiques rompent tout contact. Car sans contacts, il était impossible aux marxistes de subvertir les catholiques.

De même, il y a dix ans de cela, le Cardinal Castrillón Hoyos, employa la même tactique lorsque Rome lui demanda de négocier avec les prêtres de la Fraternité : “Commençons par un accord pratique”, leur disait-il ; une fois ensemble, nous réglerons les problèmes doctrinaux. Ce qui importe, c’est que nous arrivions d’abord à un accord pratique ». A l’inverse, Mgr Lefebvre ne cessait d’insister pour que la doctrine catholique passe avant tout. Hélas ! Les successeurs de Monseigneur ont pensé qu’ils savaient s’y prendre mieux que lui. Si bien qu’ils ont constamment cherché à entrer en contact avec les apostats romains, qui, logiquement, ont été ravis d’aller dans ce sens. De sorte que, depuis 2000, la Fraternité défend la Foi de plus en plus faiblement. Le sel est en train de perdre sa saveur. Si la Fraternité ne change pas sérieusement de cap, elle finira par être jetée et foulée aux pieds (Mt. V, 13).

L’autre problème qui se pose est de savoir si la Fraternité désire avoir des discussions avec Rome afin d’obtenir l’autorisation officielle de consacrer la nouvelle génération d’évêques dont elle a cruellement besoin pour assurer son apostolat de par le monde. Mais si elle ne veut pas consacrer de nouveaux évêques sans la permission de Rome, comment pourra-t-elle faire autrement que d’accepter les termes qui lui seront imposés ? En se mettant à mendier, la Fraternité fait que c’est Rome qui choisit, c’est Rome qui est au volant, évidemment. Or, s’il s’agit de défendre la Foi, les conciliaires n’ont rien à faire à la place du conducteur. Le nouveau Supérieur Général veut-il reprendre les discussions théologiques en vue d’obtenir une permission romaine ? Dieu le sait. Mais en tout cas, discuter avec Rome signifie que le Supérieur Général devra danser avec les loups. Mission à haut risque !

Kyrie eleison.

Reprise des Discussions ? – II

Reprise des Discussions ? – II on décembre 8, 2018

Le vendredi 23 novembre dernier, la Fraternité Saint Pie X publiait un communiqué de presse officiel faisant état de la rencontre de la veille entre le Supérieur Général de la Fraternité et le Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Ce communiqué est plein de bonnes paroles ; reste à voir comment le nouveau Supérieur Général le traduira en actes.

Ce communiqué comprend sept paragraphes. Les deux premiers présentent le Cardinal Ladaria, l’abbé Pagliarani et leurs collaborateurs respectifs. Il précise que c’est à l’invitation du Cardinal que l’abbé Pagliarani s’est rendu à Rome afin de faire le point sur l’état des relations entre Rome et la Fraternité au cas où la situation a évolué depuis que l’Abbé Pagliarani a été élu Supérieur Général en juillet dernier. Les troisième et quatrième paragraphes situent le problème entre Rome et la Fraternité exactement là où il doit se situer, à savoir : sur le plan doctrinal. Voici le texte intégral de ces deux paragraphes :

(3) Au cours de l’entretien avec les autorités romaines, il a été rappelé que le problème de fond est bel et bien doctrinal, et que ni la Fraternité ni Rome ne peuvent l’éluder. C’est à cause de cette divergence doctrinale que toute tentative d’élaborer une ébauche de déclaration doctrinale acceptable par les deux parties n’a pu aboutir depuis sept ans. C’est pourquoi la question doctrinale reste absolument primordiale. (4) Le Saint-Siège ne dit pas autre chose lorsqu’il affirme solennellement que l’établissement d’un statut juridique pour la Fraternité ne pourra se faire qu’après la signature d’un document de caractère doctrinal.

Au cinquième paragraphe, les choses se précisent. Il affirme que «  Tout pousse donc la Fraternité à reprendre la discussion théologique », non que son objectif soit nécessairement de convaincre ses interlocuteurs, mais plutôt de porter devant l’Eglise le témoignage inconditionnel de la Foi. La fin du communiqué exprime la confiance de la Fraternité en la Providence. Son avenir est entre les mains de Dieu et de Sa Sainte Mère. (Fin du communiqué de presse)

Mais est-il utile, ou seulement prudent, de chercher à reprendre des discussions doctrinales avec les Romains ? On peut, hélas, se poser la question. Car, à l’issue des discussions qui s’étendirent de 2009 à 2011, l’un des quatre représentants de la Fraternité, porta ce jugement : “ Ce sont des malades mentaux ; néanmoins, ce sont eux qui ont l’autorité “. Cette appréciation ne visait nullement à discréditer les personnes, mais elle caractérisait avec précision l’incapacité des néo-modernistes romains à saisir l’essence même de la doctrine catholique, à savoir son caractère objectif, contraire à toute interférence avec la subjectivité. Par Sa parole, Dieu signifie ce qu’Il veut dire ; Il le dit par Son Église, si bien qu’il ne saurait être question d’adapter aux temps modernes – à l’instar de Vatican II – ce qu’a toujours dit Son Église sans jamais rien changer jusqu’au Concile. Les Romains d’aujourd’hui pourraient-ils être fidèles à l’Église de Dieu tout en l’étant à Vatican II ? Impossible ! À moins que ce ne soit des malades mentaux au point de faire l’impasse sur le principe de non-contradiction, ou bien, que la notion qu’ils ont de l’Église ne soit complètement erronée.

Cela étant, si le Saint-Siège publie un jour un communiqué de presse sur cette fameuse réunion du 22 novembre, il sera intéressant de voir comment les conciliaires présentent la perspective d’une reprise des discussions doctrinales. Certes, des discussions, ils en veulent ; mais uniquement dans l’espoir d’attirer le nouveau Supérieur Général hors de cette forteresse imprenable qu’est la doctrine de l’Église. Quant à leur propre doctrine conciliaire qui s’écarte de la Tradition, elle ne peut être que fausse. Les deux arguments principaux restant à leur disposition seront donc, comme d’habitude, l’autorité et l’unité, faisant fi de la doctrine. Mais que devient l’autorité catholique quand elle ne sert plus la Vérité ? Et qu’est-ce que l’unité catholique, si elle unit les gens autour d’un tas de mensonges visqueux (Vatican II) ? Hélas, l’autorité et l’unité sont les seules béquilles sur lesquelles les Romains conciliaires peuvent encore s’appuyer.

Honorable Monsieur le Supérieur Général, voici comment vous pourriez faire correspondre vos actes et vos paroles : rendez public un résumé clair et véridique des dernières discussions doctrinales de 2009–2011. Ne serait-ce pas là le moyen de corroborer vos propos doctrinaux du 23 novembre, en posant un acte véritablement inspiré par la doctrine ?

Kyrie eleison.

Discussions Recommencent ?

Discussions Recommencent ? on décembre 1, 2018

Au lendemain de la rencontre entre le Supérieur Général de la Fraternité Saint Pie X et le Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, la Fraternité a publié la semaine dernière un communiqué de presse qui ne suscitera qu’un optimisme réservé. Pourquoi donc ? Parce que, comme dit dit le proverbe : “Chat échaudé craint l’eau froide”. Or, durant la presque totalité des 20 dernières années, les catholiques traditionnels ont été échaudés par la prévarication politique de Menzingen, voulant faire passer l’approbation conciliaire avant la Foi catholique, tout en prétendant faire le contraire. Cependant, il y a place pour une lueur d’espoir, car ce communiqué de presse remet la Doctrine de la Foi à la place qui lui est due – la première.

Deux autres adages disent : “Est beau qui fait beau”, ou encore : “Les actes parlent plus fort que les mots”. C’est pourquoi les catholiques qui veulent garder la Foi, vont rester méfiants un moment, voire un long moment, tant qu’ils ne voient pas d’actes. Ils ne vont pas se contenter de bonnes paroles venant de Menzingen, surtout lorsque la conclusion pratique du communiqué de presse affirme que les discussions doctrinales entre Rome et la Fraternité doivent être reprises. Les discussions doctrinales ? Mais ne les a-t-on pas déjà tenues, entre 2009 et 2011 ? Et n’ont-elles pas suffi alors pour aborder toutes les questions principales ? Et n’ont-elles pas suffisamment démontré l’impossibilité de tout accord doctrinal entre la Tradition catholique et Vatican II ? Après quoi, en 2012, Menzingen renonça au bon sens de Mgr Lefebvre qui insistait : “Pas d’accord pratique SANS accord doctrinal” pour le remplacer par la folie de son successeur qui prônait : “Pas d’accord doctrinal ? DONC faisons un accord pratique !”, ce qui revient à dire tout le contraire ! Devant cette tromperie, qu’allait faire la Fraternité fondée par l’Archevêque ? Hélas, la plus grande partie emboita docilement le pas à cette forfaiture.

En renversant ainsi la proposition, avec le mot “donc” à la place du “sans”, on trahit, et le mot n’est pas trop fort, parce que dans la formule de Mgr Lefebvre, la doctrine de la Foi passe avant l’approbation des conciliaires romains, alors que dans la seconde formule, la Foi se retrouve en deuxième ou troisième position. Aussi depuis plusieurs années peut-on accuser la Fraternité d’avoir poursuivi comme priorités, en premier lieu la reconnaissance officielle par la Rome conciliaire, ensuite l’unité au sein de la Fraternité et avec Rome et, pour finir, la Foi. Or d’un point de vue catholique, quelle peut bien être la valeur d’une reconnaissance par des non-catholiques, tels que les tenants de Vatican II ? Et pour les catholiques à quoi servirait une unité, sous quelque forme que ce füt, avec les conciliaristes ? Ce qui nous a deçu en 2012, c’était le manque de réaction de la part de tant de prêtres formés par Mgr Lefebvre. Mais il est vrai que nous vivons tous dans un monde où “endoctrinement” est devenu un gros mot, et où la plupart des gens préfèrent avoir dans la tête de la bouillie maçonnique, parce qu’elle les libère des dix Commandements . . .

N’empêche, les catholiques qui désirent encore aller au Ciel veulent toujours garder la Foi. En effet – parole de Dieu – sans la Foi il est impossible de plaire à Dieu (Hébreux XI, 6). Or, comment arriver à Son Ciel à Lui sans Lui plaire ? A tout le moins, le communiqué de presse mentionné plus haut, permettra-t-il aux catholiques, échaudés par la profonde apostasie qui les entoure, de nourrir une petite lueur d’espoir car, à défaut d’autre chose, ce communiqué annonce, en paroles, l’intention de Menzingen de remettre la doctrine de la Foi à la première place. En actes, voici quelque chose que le nouveau Supérieur général pourrait faire tout de suite : c’est de rendre public un résumé clair et véridique de l’enregistrement des discussions doctrinales de 2009–2011. Cela nous a été promis à l’époque, promesse jamais tenue.

Tout cela étant dit, M. l’abbé. Pagliarani aura-t-il la vision et la force nécessaire pour poser les actes qui correspondent à la primauté de la Foi ? Le temps seul le dira. En toute justice, il a encore besoin de temps pour faire faire un demi-tour en pleine mer au grand pétrolier qu’il dirige, et en tout état de cause il a besoin de nos prières. Que la très Sainte Vierge veuille le protéger s’il veut vraiment redresser la barre de la Fraternité, car c’est une lourde tâche qui l’attendrait et cela risquerait d’être un rude combat.

Kyrie eleison.

“Désorientation Diabolique”

“Désorientation Diabolique” on novembre 24, 2018

Il y a belle lurette qu’un certain nombre de catholiques, éclairés sur le complot judéo-maçonnique visant à détruire l’Église, considèrent les ecclésiastiques aux commandes depuis Vatican II comme de véritables criminels. Toutefois parmi les catholiques beaucoup ne sont pas encore prêts à tirer une conclusion aussi radicale. Cela vient des sentiments de charité et de respect pour les prêtres qu’on leur a inculqués. Mais en 2018, la pourriture de Vatican II remonte de plus en plus à la surface, si bien qu’on ne peut plus guère se faire d’illusions. Voici, à ce sujet, le témoignage d’un prêtre américain n’appartenant pas à la FSSPX :—

« Il est absolument indispensable, écrit-il , d’adopter une position ferme face à la situation qui ravage l’Église. Les paroles de Sœur Lucie, parlant de “désorientation diabolique” me rappellent une interview, publiée en 2001 dans la revue 30 Giorni, largement lue dans la Curie romaine. Le P. Gabriel Amorth était alors l’exorciste en chef du Vatican. En commentant le rite de l’exorcis me nouvellement révisé, il disait que ce rite nouveau était édulcoré au point qu’il en devenait pratiquement inefficace contre le Diable. Sœur Lucie avait donc parfaitement raison : il s’agit là d’une véritable “désorientation diabolique”. Mais depuis 2001, les choses se sont encore aggravées. En effet, pourquoi Satan se serait-il arrêté là ? Pour lui, ce n’était qu’un début.

En effet, certains dénoncent le nouveau rite d’ordination sacerdotale comme étant invalide tandis que l’usage du rite traditionnel demeure interdit. Pour l’amour du ciel, comment cela se peut-il ? Le plan de la Néo-église est-il de débarrasser le monde de tout sacerdoce valide ? Comment pourrait-on mieux ouvrir la voie à l’Antéchrist ? Sans forme valide pour les exorcismes, comme l’affirme le Père Amorth, et sans sacerdoce valide, l’humanité n’est-elle pas livrée sans défense aux attaques du démon ? Ceux qui sont au pouvoir dans l’Église depuis Vatican II, poursuivent aussi vite que possible un plan depuis longtemps élaboré. J’en suis intimement persuadé. La hiérarchie de l’Église ne croit plus à l’utilité des sacrements. Luther pensait déjà ainsi. Mais cet hérétique n’est-il pas célébré sous le Pontificat actuel ? N’a-t-il pas sa statue au Vatican ? C’est de la folie furieuse !

Pour ce qui est du monde, c’est le chaos aux États-Unis. Le pays est divisé contre lui même ; la haine s’y déchaîne contre tout ce qui est juste et vrai ; on y déteste tout ce qui vient de Dieu, mais on se délecte des disputes et de la laideur ; l’Église est maintenant tenue pour rien, alors qu’autrefois elle était un lieu de réconfort et de paix. Il suffit d’assister à la Nouvelle Messe pour souhaiter la disparition de tous les néo-évêques !

Sincèrement, je ne pense pas que des moyens purement humains suffisent désormais à restaurer l’Église. L’influence diabolique y est trop enracinée ; les véritables intentions de Vatican II se manifestent maintenant au grand jour. Cinquante ans de lavage de cerveau et cinquante ans d’acquiescement forcé ont rendu les catholiques aveugles, voire pire : indifférents à tout ce qui se passe. Le Diable semble avoir réussi à détruire ce qu’était autrefois l’Église. Mgr Lefebvre a monté une Opération-Survie, mais voilà maintenant que Satan veut infiltrer et détruire ce qui reste encore de son fsspx et de la Tradition. Lentement mais sûrement, le Diable les mène où il veut : il refait ce qu’il a déjà fait avec les évêques de l’Eglise préconciliaire. Peut-être les dirigeants de la Fraternité se rendent-ils compte qu’ils se sont trompés ? En tout cas, s’ils insistent pour jouer avec le feu, ils se brûleront inévitablement.

Certes, les apparences peuvent faire croire que l’homme règne ici-bas dans l’Église et dans le monde. Mais en fait, c’est l’influence diabolique qu’on trouve bel et bien à l’origine de cette confusion et de cette pure folie. Les réactions de scepticisme de la plupart des catholiques m’ont d’abord fait hésiter à désigner les hommes d’Église comme les vrais coupables, mais on ne peut plus hésiter. Si ce que dit l’Apocalypse s’applique ici, alors peut-être n’y a-t-il plus rien qui puisse enrayer le désordre, hormis le Christ, qui seul rétablira l’ordre. Mais Il nous a prévenu : il ne subsistera qu’un petit reste. »

Kyrie eleison.

Une Consécration Imminente ?

Une Consécration Imminente ? on novembre 17, 2018

Une rumeur va bon train dans la tradition catholique. Il se dit que la Fraternité Saint Pie X verra bientôt la consécration d’un nouvel évêque, voire de plusieurs. Certes, les rumeurs ne sont jamais à prendre trop au sérieux, mais d’un autre côté, il n’y a pas de fumée sans feu. Dans le cas présent, il ne fait aucun doute que la FSSPX a besoin de nouveaux évêques : depuis un certain temps, la santé de Mgr Tissier est chancelante ; Mgr de Galarreta, qui est maintenant Premier Assistant, doit se trouver désormais absorbé par l’administration des affaires de la Fraternité pour le monde entier ; ce qui ne laisse toute liberté qu’à Mgr Fellay de voyager par monts et par vaux pour assurer, à lui seul, Confirmations et Ordinations. Indubitablement, il y a bien là un fondement à la rumeur d’une nouvelle consécration.

Mais la rumeur va plus loin. Elle dit que la, ou les, consécrations épiscopales se feront avec l’approbation de Rome. C’est ce point précis qui mérite d’être pris en considération. Car, même si la rumeur est fausse, nous avons là l’exemple le plus parlant de l’impasse dans laquelle la Fraternité se trouve engagée par sa politique quêtant une approbation officielle des autorités conciliaires romaines. Examinons l’alternative suivante : si l’évêque élu recueille l’approbation de conciliaires impénitents, comment pourra-t-il plaire aux vrais traditionnalistes ? Mais, s’il jouit de l’approbation des vrais traditionalistes, comment pourra-t-il plaire en même temps aux maîtres conciliaires de Rome ? Seuls trois cas de figures peuvent résoudre cette énigme : ou bien les conciliaires renoncent aux théories de Vatican II ; ou bien les traditionnalistes passent à Vatican II ; ou bien les conciliaires et les traditionalistes s’accordent quelque part à mi-parcours, comme si 2+2 = 4, et 2+2 = 5, pouvaient tomber d’accord pour que 2+2 = 4,5.

Car quel besoin avons-nous encore de rappeler que la Tradition catholique et Vatican II sont intrinsèquement inconciliables ? Hélas ! Nous en avons grand besoin car, pauvres que nous sommes, nous ne cessons de vouloir le beurre et l’argent du beurre ; nous voulons toujours faire des ronds carrés, mélanger l’eau et le feu, frayer avec le diable cette vie durant, tout en conservant toutes nos chances de jouir de la béatitude céleste dans l’autre vie. Nous voulons tout et son contraire, si bien que tout système pour réconcilier Dieu avec le Diable se vendra toujours comme des petits pains, jusqu’à ce que, bien évidemment, le système choisi fasse faillite. Après quoi, on le remplacera immédiatement par un autre, pour faire la même chose avec le même résultat. L’échec est inévitable car, selon le mot de Mgr Butler, évêque anglican du XVIIIe siècle, “Les choses sont ce qu’elles sont, leurs conséquences seront ce qu’elles seront, pourquoi alors cherchons-nous à nous abuser ?”

En effet, alors que la Tradition catholique nous vient tout droit de Jésus-Christ, qui est Dieu, Vatican II (1962–1965) est simplement né du désir que nourrit l’homme moderne de concilier la religion de Dieu avec la modernité athée que nous a laissée la Révolution française. Parlant de Vatican II, le cardinal Suenens à gauche et Mgr Lefebvre à droite, ont tous deux affirmé la même chose, à savoir que le Concile, c’était 1789 dans l’Église : liberté religieuse, pour libérer les hommes de toute vérité du passé ; égalité, pour niveler toute hiérarchie venant de la vieille chrétienté ; fraternité, pour ériger le Nouvel Ordre Mondial au travers d’une fraternité maçonnique d’hommes sans Dieu. Bien sûr, Vatican II a partout échoué, sauf en ce qui concerne le but secret de ses concepteurs judéo-maçonniques : la destruction de l’Église de Dieu. Car tant que le Bon Dieu veut purifier Son Église, Il laisse à Ses ennemis séculaires le pouvoir de la flageller, si bien qu’actuellement les autorités ecclésiastiques ne renoncent en rien à leur Concile mais s’acharnent à le mettre en œuvre plus que jamais.

C’est pourquoi, si ces mêmes autorités conciliaires approuvent la consécration d’un évêque pris au sein de la FSSPX, autrefois traditionnelle, ce ne peut être que pour parfaire la dissolution de tout reste de résistance à leur Néo-église maçonnique. Et si les traditionnalistes approuvent l’évêque consacré, alors qu’il plaît à la Néo-église, cela ne pourra être que parce qu’ils perdent leur foi catholique sous l’écrasante pression de l’apostasie mondiale actuelle. “Caveant consules”, disaient les Latins. « Que ceux qui sont aux commandes prennent garde ! ».

Kyrie eleison.

La Dérive Continue

La Dérive Continue on octobre 27, 2018

“Pas d’ennemis à gauche”. Tel est l’aphorisme classique des démocrates de tout poil, des socialistes, des communistes, etc. Cela veut dire qu’en politique, quand on se bat à gauche, on ne doit jamais se battre contre une autre personne qui se bat également à gauche, à moins que celle-ci ne vire à droite. Dans le domaine religieux, le même aphorisme s’applique comme suit : quand on se bat pour la Tradition catholique, on ne doit jamais se battre contre autre personne qui se bat également pour la Tradition, à moins que celle-ci ne soit en train de l’abandonner. Autrement dit, aucun catholique de la Tradition ne devrait normalement attaquer la FSSPX qui, pendant plus de 40 ans, a rendu un service éminent à la Tradition. Or, hélas ! le chapitre intermédiaire de 2012 a montré que ladite Fraternité s’éloignait de la Tradition dans laquelle l’avait fondée Mgr Lefebvre ; et récemment, le chapitre de juillet dernier nous montre encore que cette glissade semble s’éterniser. C’est pourquoi, bien que nous n’ayons aucunement l’intention de porter ombrage à la vraie Fraternité, nous portons à la connaissance des catholiques comment cette glissade s’est poursuivie cet été.

La preuve ? Elle nous est donnée dans est une lettre circulaire émanant tout récemment de la Maison généralice de Menzingen qui lève le voile sur les décisions politiques prises par le chapitre de juillet dernier. Concernant les relations de la Fraternité avec Rome, le texte comprend cinq parties : les trois premières et la dernière contiennent quantité de pieuses considérations servant à encadrer la quatrième partie, laquelle est une présentation en règle, on ne peut plus officielle, de la politique de la Fraternité envers Rome. Citons-la en entier. Le texte en est si important pour l’avenir immédiat de la Fraternité que, sans aucun doute, chaque mot a été choisi par le chapitre avec un soin tout particulier. Chaque nuance doit en être alors aussi soigneusement pesée.

4a Il revient au Supérieur Général de décider de l’opportunité d’avoir des contacts avec le Saint-Siège. C’est à lui, avec la prudence et lorsque l’heure, dictée par la Divine Providence sera venue, d’examiner une modification du statut canonique, sans préjudice de la convocation préalable d’un Chapitre.

4b La Fraternité est une œuvre d’Église. De ce fait, elle n’a aucun accord à conclure avec le Saint-Père. Cependant, le moment venu, les véritables droits de la Fraternité finiront par être reconnus et codifiés canoniquement. C’est pourquoi les membres de la Fraternité sont invités à parler de manière plus appropriée, d’une “normalisation”, d’une “reconnaissance”, d’une “solution ou modification du statut canonique”, ou d’une “actualisation de notre approbation canonique”.

Commentaire du 4a – Certes, le Supérieur Général de la Fraternité doit dire quelles négociations avec Rome servent la Foi et comment il convient qu’elles soient menées. Cependant, tous les Chapitres de la Fraternité avant 2012 (1994, 2000, 2006), n’ont-ils pas clairement énoncé que toute soumission à la Rome officielle, toute réintégration, ou tout accord avec les romains, serait d’une importance telle pour la Fraternité que le Supérieur Général ne pourrait en décider seul, sans qu’un Chapitre Général complet intervienne (non simplement avec voix consultative mais avec voix délibérative, devant s’exprimer par un vote) ? Observons maintenant la nouvelle phraséologie employée : Parler de “ modification du statut canonique “ est une expression servant de feuille de vigne pour cacher l’inféodation de la Fraternité, fondée dans la Vérité par Mgr Lefebvre, à l’autorité mensongère de la Rome conciliaire. L’expression “sans préjudice” sonne comme une simple concession participative par la convocation d’un Chapitre – sans plus. Elle est loin d’équivaloir à “jamais sans” (c’est-à-dire nécessairement inclus avec voix délibérative devant s’exprimer par un vote). Notons également le présupposé suivant lequel le Supérieur général est assuré de décider en accord avec la Providence. Paul VI lui-même a-t-il jamais joui d’une garantie semblable ?

Quant au 4b – Certes, normalement, aucun subalterne ne passe d’accord avec un supérieur comme s’il était son égal, mais la Rome néo-moderniste n’est pas la Rome normale ! La Fraternité de Mgr Lefebvre servant la Vérité ne peut se mettre dans la position d’un mendiant par rapport aux modernistes actuellement en poste à Rome. A moins qu’elle ne cesse d’être dans la Vérité, car la Vérité n’a rien à mendier auprès de menteurs. En fait, la Néo-fraternité de 2018 a perdu toute emprise sur le désastre réel de la Néo-église issue de Vatican II ; et de fait elle perd son emprise sur la Vérité en général. Ainsi, les quatre expressions choisies par le Chapitre sont quatre feuilles de vigne destinées à prendre la place d’autres mots exprimant clairement la réalité. Ces quatre feuilles de vigne trahissent l’intention de la Maison générale de liquider la FSSPX pour la remettre aux ennemis de la Foi actuellement à Rome. Elles sont totalement déplacées. Elles camouflent la réalité de cette liquidation.

Kyrie eleison.