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La Mise au Tombeau de L’église – II

La Mise au Tombeau de L’église – II posted in Les Commentaires Eleison on avril 25, 2020

Il y a deux semaines, ces « Commentaires » posaient une question double. D’une part : comment l’Eglise catholique pourra-t-elle survivre dans sa détresse actuelle ? Situation comparable au temps que Notre-Seigneur a passé au tombeau avant sa résurrection. Et d’autre part : comment pourra-t-elle ressusciter ? La première partie générale de la réponse nous rappelait que ce que peut ou veut faire le Bon Dieu, ne se limite pas à ce que peuvent penser les êtres humains. Même, il faut s’attendre à ce que Dieu fasse ce à quoi on ne s’attendait pas. Ainsi, dans le cinquième Mystère joyeux du Saint Rosaire, sa propre Mère a été déconcertée par l’apparente indifférence de son Fils devant l’inquiétude dont elle lui faisait part, alors que ce Fils était, par ailleurs, tellement obéissant,

Puis, ces « Commentaires » indiquaient en particulier qu’il est absolument anormal que l’Eglise survive au tombeau, sans hiérarchie, sans Pape ni évêques animés d’une foi droite, sans structure officielle, ni diocésaine ni paroissiale, et sans aucune Congrégation. Néanmoins, là où il y a la vraie Foi, un minimum de bon sens et de charité, l’Eglise peut survivre, ne serait-ce qu’en petits groupes épars, au moins pendant un certain temps, en attendant que la Providence rétablisse une hiérarchie normale qui mette fin au désordre. Par exemple, si l’on considère le désordre qui nous entoure aujourd’hui, on peut penser que c’est la fin de l’Église. Mais par ailleurs, si Dieu l’a permis, il est certain que ce n’est pas la fin de l’Église, car cela, Il ne le permettra jamais (Mt. XXVIII, 20).

Reste la deuxième partie de la question posée il y a 15 jours : comment l’Église pourra-t-elle sortir du tombeau, ou comment va-t-elle pouvoir ressusciter ? La question revêt une importance particulière, car il est tentant de voir le problème de manière trop humaine et de penser à une réponse trop humaine. Par exemple, alors que Mgr Lefebvre disait que la solution était entre les mains de Dieu – ce qui est la vérité, et pas seulement un échappatoire facile – ses successeurs à la tête de la Fraternité Saint Pie X ont décidé qu’il n’était pas question d’attendre indéfiniment pour que le statut insatisfaisant de la Fraternité soit enfin résolu au sein de l’ Église officielle. Ils ont pensé, au contraire, qu’il fallait plutôt chercher à obtenir au plus vite cette reconnaissance officielle, due à la fidélité dont la Fraternité avait toujours fait preuve, car de plus, ne serait-ce pas un immense bienfait pour toute l’Eglise ? Et sur cette base, depuis 2012, les successeurs de Mgr Lefebvre se sont félicités à plusieurs reprises d’avoir été à deux doigts – comme ils ont cru – de trouver un accord avec Rome, moyennant lequel elle devait leur accorder enfin la reconnaissance officielle que la Fraternité méritait, selon eux.

Mais ces dirigeants ne voyaient que les arbres et pas la forêt. En effet, qu’est-ce que la Rome d’aujourd’hui si ce n’est indissolublement liée à la nouvelle religion de la Pachamama et de Vatican II ? Et qu’était la Fraternité de Mgr Lefebvre si ce n’était un bastion de la vraie Foi qu’il s’agissait de défendre par la formation de vrais prêtres pour continuer la vraie religion catholique comme avant Vatican II ? La contradiction entre Rome et Écône fut d’autant plus incontournable que le changement de religion fut radical. Par conséquent, si la Rome d’aujourd’hui a accordé – ou accorde – quelque chose à la Fraternité, ce ne peut être que parce que la Fraternité baisse la garde. Aussi la reconnaissance officielle des mariages et des confessions a-t-elle eu pour effet de désarmer la résistance de la Fraternité face à la Rome officielle, et donc face à la religion conciliaire et à l’apostasie mondiale.

Ce que les successeurs de Mgr Lefebvre n’ont pas compris comme lui l’a compris, c’est l’ampleur et la profondeur surnaturelles de cette apostasie. Ils en sont trop proches. Ils sont trop proches du monde moderne dont elle est issue. C’est pourquoi ils cherchent des réponses humaines à un problème qui ne peut avoir qu’une solution divine. Le problème dépasse de loin les calculs, les manœuvres ou la politique des hommes, même des hommes d’Église.

Comme Daniel, les hommes doivent se tourner vers Dieu, et pour se tourner vers Dieu, il faut passer par sa Mère, comme Dieu l’a clairement indiqué à Fatima en 1917, juste au moment où le problème moderne s’est mis à se poser dans toute sa force, avec la révolution bolchévique en Russie. En fait, Dieu nous a donné la solution surnaturelle au moment même où le Diable de son côté a sans doute pensé qu’il était sur le point de gagner. Mais cette solution, c’est la Consécration (pas la sécularisation), de la Russie (pas du monde entier), au Cœur Immaculé de Marie (pas même au Sacré Cœur), par le Pape (pas par les autorités d’une autre religion, mais uniquement par la religion catholique), en union avec tous les évêques catholiques du monde (pas par le Pape tout seul). C’est ainsi que l’Église sortira du tombeau. C’est ainsi que sa Mère a dit qu’il fallait faire. Que la Fraternité exhorte donc tous ses prêtres et ses fidèles à pratiquer intensément les premiers samedis du mois, afin de contribuer à l’obtention de cette Consécration.

Kyrie eleison.

La Mise au Tombeau de L’église

La Mise au Tombeau de L’église posted in Les Commentaires Eleison on avril 11, 2020

Si l’on en croit le message de Notre-Dame de La Salette et du Vénérable Barthélémy Holzhauser, ce que nous vivons aujourd’hui n’est que le terme du cinquième âge du monde ; ce n’est pas encore la fin du septième et dernier âge. Le cinquième âge devra bel et bien s’achever dans un grand châtiment préludant au sixième âge ; le sixième âge sera bref, mais il sera le théâtre du plus grand et du plus glorieux triomphe de l’Église dans toute son histoire. Puis viendra le septième âge, celui de l’apparition de l’Antéchrist. Ce dernier âge connaîtra la plus grande persécution de toute l’histoire de l’Église avant la fin du monde, tel que nous le connaissons ; mystérieusement, notre monde cèdera la place à « de nouveaux cieux et une nouvelle terre » (II P. III, 13). Etait-ce là ce que saint Pierre, le vénérable Holzhauser et Notre-Dame de La Salette voulaient dire ? Si tel est le cas, l’Église sortira certainement de la tombe où elle git actuellement, avant de s’envoler pour le Ciel à la fin du monde. Dès lors, toute la question est de savoir comment elle pourra survivre dans son tombeau actuel, et comment elle en sortira.

En fait, il est essentiel de comprendre que l’Eglise appartient à Dieu, que l’Eglise est dirigée par l’Esprit de Dieu, et que l’action de cet Esprit Saint est comparable à celle du vent qui souffle où il veut. On sait qu’il est là parce qu’on l’entend, mais on ne sait ni d’où il vient ni où il va (Jean III, 8). C’est ainsi que les pensées de Dieu dépassent largement nos pensées humaines. Par exemple, nous devons nous habituer à ce que les premiers deviennent les derniers et les derniers les premiers (Mt. XX, 16). C’est ainsi que depuis la fondation de la Fraternité St Pie X en 1970, jusqu’en 2012, date à laquelle ses dirigeants ont posé les conditions du retour de la Fraternité sous l’égide de la Rome conciliaire, la FSSPX combattait en tête pour la défense de la Foi ; mais depuis 2012, elle est devenue officiellement comme le toutou des Romains. Le Système semble avoir englouti la Fraternité et, de la première place qu’elle tenait, elle risque de descendre bientôt à l’une des dernières places, car le Démon ne la laissera pas s’arrêter à mi-chemin.

De nombreux catholiques de tradition ont souhaité, de tout leur cœur, qu’une Fraternité-bis se forme pour prendre la relève. Mais Dieu voulait-Il vraiment une Fraternité-bis ? Peut-être que non. Les années 2010 n’étaient plus les années 1970 ou 1980 où Mgr Lefebvre avait pu étendre la Fraternité au monde entier. La corruption des cœurs et des esprits était déjà bien plus avancée que dans les années 1970. Et depuis 2012, elle s’accélère encore. Voyez comme les hommes d’aujourd’hui manquent de bon sens et comment cette faculté ne cesse de décroître. Bien sûr, la grâce de Dieu peut transformer des êtres humains corrompus en catholiques accomplis, mais Dieu ne force que rarement le libre arbitre humain. Si bien que, lorsque les hommes persistent à vouloir transformer leur vie intérieure en un cloaque, l’hélicoptère de la grâce surnaturelle de Dieu peut préférer ne pas atterrir, de peur de sombrer dans un marécage fangeux.

Or, il est certain que Dieu maintiendra l’Eglise dans les années 2020. Ne fût-ce qu’au moyen d’un mouvement de « Résistance » sans structure ni organisation, traversé de conflits endémiques surgissant entre ses membres qui s’affrontent les uns les autres ! Mais il suffit que ces résistants partagent au moins la même vraie Foi pour que leur mouvement puisse prendre sa place au front du combat. Voire, leur manque de structure peut même présenter un avantage. Comment cela ? Parce que, s’il n’y a qu’une seule tête, sa capture risque d’entraîner la chute de toute la structure, car l’homme moderne n’est-il pas rare qui sait comment il faut obéir ou désobéir ? Par contre, pour peu que les résistants aient un minimum de bon sens et de charité, ils peuvent même s’entendre entre eux, sans avoir à se dévorer les uns les autres. Et si le terme « Résistance » n’est pas une étiquette dont on puisse être fier, ce n’est pas non plus une mauvaise chose, car depuis longtemps la situation dépasse les étiquettes.

En tout cas, pour les catholiques qui souhaitent sauver leur âme en gardant la vraie Foi, ce qui est vital, c’est de voir comment et pourquoi le monde qui nous entoure mine et corrompt la Foi catholique. Ce n’est pas nécessairement par manque de bonne volonté ni de bonnes intentions, bien au contraire. Alors que les premiers protestants étaient des ennemis de la Foi déclarés et obstinés, leurs successeurs, les libéraux du monde entier, peuvent se montrer sincèrement amicaux envers les catholiques. A condition toutefois que ceux-ci partagent leur principe de base, selon lequel la vérité ne peut être que subjective. Pour le libéral, il n’y a qu’un seul dogme : affirmer que tous les autres dogmes sont facultatifs, que les idées sont sans importance, que « tout ce dont vous avez besoin, c’est de l’amour », que toutes les religions ont le même et unique Dieu, etc. Ce dogme est devenu tellement viscéral qu’il n’est même plus remis en question. C’est d’ailleurs pourquoi il est si dangereux. La vérité est exclue du tribunal avant même d’ avoir pu y mettre les pieds. Mais s’il n’y a pas de vérité, comment peut-il y avoir un vrai Dieu ?

Kyrie eleison.

La Malice du Modernisme – II

La Malice du Modernisme – II posted in Les Commentaires Eleison on mars 14, 2020

La malice du modernisme est un sujet immense dont les dimensions s’apparentent au vaste domaine de la révolte moderne du monde entier contre son Créateur. Au Moyen Âge, au terme d’un processus historique de plusieurs siècles, la chrétienté atteint le sommet de son ascension. Puis, elle bascule et entame sa chute. Le début de l’ascension se situe bien sûr en 33 après J.-C., lorsque Notre Seigneur, Verbe Incarné, fonda l’unique et véritable Église de Dieu par le Sacrifice de la Croix. On peut estimer que le Moyen Âge s’étend sur une période de mille ans, plus ou moins à partir du pontificat (590–604) de Grégoire le Grand, jusqu’à l’apparition du protestantisme et le début de l’ ère moderne en 1517.

Naturellement, la différence d’attitude de l’humanité envers le Christ et son Église avant et après le Moyen Âge est énorme : avant le Moyen Âge, le christianisme faisait de plus en plus ses preuves comme étant le meilleur fondement de la civilisation ; tandis qu’après le Moyen Âge, il avait largement fait ses preuves et il avait montré sa supériorité sur toutes les autres religions, et ceci, même s’il était refusé en pratique. Cela signifie que tous les expédients pour remplacer le catholicisme postérieurs au Moyen Âge se caractérisent par une hypocrisie grandissante, de plus en plus subtile, cherchant à se faire passer pour le substitut authentique du catholicisme.

Ainsi, Luther rejetait le catholicisme avec brutalité, tout en voulant faire croire que sa révolution était une « Réforme ». Après que l’Église catholique se fut débarrassée de Luther, les jansénistes révolutionnaires créèrent au 16ème siècle une forme protestante de catholicisme. Puis au 18e siècle, les jansénistes se muèrent à leur tour en libéraux, prétendant suivre dans la franc-maçonnerie un culte plus éclairé que celui des protestants et des catholiques réunis. Vers le début du 18e siècle, la véritable Église rejeta catégoriquement la franc-maçonnerie. C’est pourquoi les libéraux se déguisèrent au 19e siècle en catholiques libéraux, doctrinalement « actualisés », puis au 20e siècle, en catholiques « à la mode », doctrinalement plus avertis. Saint Pie X, dans Pascendi, diagnostiqua et condamna sans tarder le modernisme. Il n’empêche que ce modernisme, en continuant à se faire passer, avec une habileté consommée, pour un catholicisme « au goût du jour », emporta avec lui la quasi-totalité de l’Église au Concile Vatican II (1962–1965). Il faut croire que le déguisement était bien réussi car, au 21e siècle, même la Fraternité Saint Pie X, officiellement fondée pour résister au néo-modernisme, se trouve, elle aussi, emportée, ou presque.

Du point de vue de l’homme, il est consternant de voir la faiblesse de la résistance catholique en 2020, combien sont peu nombreux ceux qui tentent de s’opposer à cette montée des attaques de l’esprit diabolique contre l’Église. Mais si Dieu, dans son infinie sagesse, permet cela, il est certain, par ailleurs, qu’Il s’occupe toujours de son « petit troupeau », ainsi que Notre Seigneur lui-même l’a dit : « N’ayez pas peur, petit troupeau  ! Car il a plu à votre Père de vous donner le Royaume. Vendez vos biens et donnez-les en aumône. Prenez des bourses qui ne s’usent pas ; faites-vous un trésor inépuisable dans les cieux, là où les voleurs n’entrent pas, où les mites ne rongent pas. Car là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur &#187 (Lc. XII, 32–34). En d’autres termes : renoncez à l’argent ; renoncez au matérialisme. Notre Seigneur nous prévient : vous ne pouvez servir deux Maîtres à la fois, en sorte que si nous servons Mammon, nous ne pourrons pas servir Dieu (Mt. VI, 24).

Et si nous reconnaissons combien nous sommes vulnérables aux erreurs subtiles, aux mensonges et aux blasphèmes du Diable qui submergent le monde autour de nous, alors comme antidote, prions le Rosaire de la Sainte Vierge et disons de préférence tous les 15 Mystères chaque jour, car il n’y a qu’Elle et Elle seule pour écraser Satan sous ses pieds, comme mainte image ou statue d’elle nous le rappelle. En effet l’invasion du mal est telle aujourd’hui que les 15 Mystères ne sont pas de trop, s’il est toutefois possible de les dire tous.

Mais comment donc une humble Vierge juive peut-elle en imposer à Satan, avec « toutes ses pompes et toutes ses œuvres » ? C’est là le secret de Dieu. Secret révélé néanmoins à la fois par Notre Seigneur : « Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché ces choses aux sages et aux intelligents et de les avoir révélées aux tout-petits » (Mt. XI, 25), et par St Paul : « Dieu a choisi ce qui est fou dans le monde pour confondre les sages. Ce qu’il y a de plus faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre les forts » (I Cor. 18–30). La semaine prochaine, nous jetterons un regard plus approfondi sur l’hypocrisie du modernisme.

Kyrie eleison.

La Malice Du Modernisme – I

La Malice Du Modernisme – I posted in Les Commentaires Eleison on mars 7, 2020

La Fraternité Saint Pie X n’a plus aujourd’hui le rôle exceptionnel de fer de lance qu’elle tenait dans la défense de la foi catholique à l’époque de Mgr Lefebvre (1905–1991). La raison en est que ses successeurs, maintenant à la tête de la Fraternité, n’ont jamais compris aussi bien que lui la profonde malice de l’erreur qui dévaste actuellement l’Église : le modernisme. De fait, le Fondateur de la FSSPX aurait dit vers la fin de ses jours que si seulement il avait lu plus tôt l’Histoire du catholicisme libéral en France de 1870 à 1914 de l’abbé Emmanuel Barbier (1851–1925), il aurait donné une orientation autrement plus anti-moderne aux études des séminaristes. Si cette remarque est authentique, elle laisse entendre que l’archevêque lui-même avait été dépassé par la malice du modernisme. De même, en Italie, le vaillant fondateur de la revue Si, Si, No, No, Don Francesco Putti (1909–1984), aurait dit à notre archevêque, dont il était l’ami : « La moitié de vos séminaristes sont des modernistes ».

En effet, sous-estimer la malice de la modernité est facile, car elle s’accumule en Occident depuis des siècles et les Occidentaux en sont imprégnés depuis le berceau jusqu’à la tombe. De cette modernité est né le modernisme dans l’Église, précisément pour qu’elle s’y adapte, et cette même modernité, dans les années soixante, a servi de toile de fond à tous les Pères du Concile puis, à partir des années quatre-vingt, aux successeurs de Mgr Lefebvre dans la Fraternité. En fait, ce n’est que par une grâce spéciale de Dieu que notre archevêque a pu voir le problème aussi clairement qu’il l’a fait. Montrons comment cette incapacité à comprendre le modernisme sous-tend la plupart des erreurs commises par les successeurs de Mgr Lefebvre –

I.) « 95% des textes de Vatican II sont acceptables ». Mgr Lefebvre déclarait au contraire, que le problème de Vatican II ne résidait moins dans les grandes erreurs de la liberté religieuse, de la collégialité et de l’œcuménisme que dans le subjectivisme imprégnant tous ses textes, si bien que la vérité objective, Dieu et la foi catholique finissent par se dissoudre dans le néant. Le subjectivisme coïncide avec cette révolution copernicienne opérée en philosophie par Emmanuel Kant (1724–1804) et dénoncée par Pie X dans Pascendi (1907). Au lieu d’enseigner que l’objet s’impose au sujet qui tourne autour de lui, cette philosophie prétend que l’objet dépend du sujet qui le fait tourner autour de sa personne. Et c’est autour de cette folie que tourne maintenant le monde entier.

2.) « Sans-doute le Concile était-il mauvais, mais aujourd’hui il perd de son emprise sur les prélats romains ». Ah bon ? ? Et la Pachamama ? Depuis quand a-t-on vu une pareille idolâtrie publique dans les jardins du Vatican et même dans les églises de Rome ?

3.) « Pourquoi la Fraternité attendrait-elle que Rome se convertisse et quitte officiellement le modernisme ? Car, si Rome est prête à nous accepter ‹ tels que nous sommes ›, cela signifie qu’elle est dans la voie de la conversion ; donc nous devrions parvenir à un accord sans trop tarder ». En effet, il est parfaitement inutile d’attendre que les modernistes romains se convertissent, car ils sont libéraux. Or, pour convertir un libéral (selon le père Vallet) il faut bien un miracle. Le libéralisme se présente sous un jour tellement avantageux, tellement confortable, que pratiquement, il est humainement impossible d’en sortir sans l’intervention d’un miracle. Or ce miracle, pour le monde comme pour l’Église, ce sera la Consécration de la Russie, et non une Fraternité à la traîne des libéraux. Au demeurant, si les libéraux romains acceptent « en l’état » la FSSPX autrefois récalcitrante, c’est uniquement parce qu’elle n’est plus anti-libérale comme autrefois ; c’est parce que le sel de la Fraternité a perdu sa saveur (cf. Mt. V, 13).

4 .) « Nous devons faire preuve de patience et user de tact pour comprendre le mode de penser des Romains, afin de ne pas les offenser ». Pour comprendre comment pensent ces modernistes de Rome, il faut à la fois beaucoup d’humilité et de réalisme, et des cours fracassants sur Pascendi afin d’être sûr de bien comprendre en quoi consiste le modernisme, ce virus insidieux et extrêmement contagieux. Ce dont ils auraient le plus besoin, s’ils pouvaient en supporter le choc, ce serait d’être offensés et blessés jusqu’à ce qu’ils se rendent compte de leur modernisme et qu’ils l’abjurent ; il faudrait qu’ils admettent ce qu’écrivait le père Calmel : « Un moderniste est un hérétique doublé d’un traître ».

5.) « Aucun accord en bonne et due forme n’a été signé entre Rome et la Fraternité, donc aucun mal n’a été fait ». Une série d’accords partiels, par exemple sur les confessions ou sur les mariages, a causé un tort immense, car un grand nombre de prêtres et de laïcs de la Fraternité comprennent de moins en moins ce que voulait dire leur Fondateur lorsqu’il écrivait dans son dernier livre que tout prêtre souhaitant garder la Foi devait se tenir à l’écart des Romains. Ils sont peut-être « gentils » ; ils peuvent être remplis de « bonnes intentions » . . . mais, objectivement, ce sont eux les assassins de notre Mère l’Eglise.

Kyrie eleison.

Le Professeur Drexel – III

Le Professeur Drexel – III posted in Les Commentaires Eleison on janvier 18, 2020

Dans ce troisième et dernier extrait tiré de l’admirable ouvrage du professeur Drexel intitulé «  La foi est plus grande que l’obéissance », publié dans les années 1970 en Autriche, nous allons montrer dans ces Commentaires en quoi nous sommes fondés de croire que ces messages viennent de Notre Seigneur. Car en soi, leurs propos sont pleinement orthodoxes et, dans la confusion ecclésiale consécutive à Vatican II (1962–1965), nous avons là le verdict catégorique mettant en évidence la dérive de l’Église officielle, dérive ininterrompue depuis. Pour le clergé catholique, le message constitue un avertissement particulièrement clair : si vous persistez dans cette nouvelle direction, venant des hommes, et par laquelle vous abandonnez la vraie religion de Dieu, vous risquez de subir une mort effrayante, vous condamnant à l’enfer. Pour les laïcs catholiques, le livre est un encouragement tout aussi clair : si avec foi et courage, vous restez fidèles à la véritable Église, votre récompense sera grande dans le Ciel. En 2020, pour le clergé comme pour les laïcs, le message reste tout à fait d’actualité.

MAI 1974.

Ne vous laissez pas abattre par le désordre des idées et les hérésies proférées par les prêtres prévaricateurs et apostats. Leur corps et leur jouissance sensuelle leur importent plus que l’amour de Mon Église et des âmes immortelles. Que tous les vrais croyants sachent que les ennemis intérieurs et extérieurs de l’Église périront – pour l’éternité – à moins qu’ils ne se repentent sincèrement pour revenir à la seule et unique doctrine de l’Église.

Je vous le dis : D’autres prêtres se lèveront. Ils sont déjà en formation, cachés dans le silence, réservés pour un avenir proche. Dans un esprit apostolique, suivant la trace des saints, pour défendre cet ordre divin et cette unité de mon Église catholique que je désire, ils s’avanceront, avec un saint respect pour célébrer le mystère et le miracle de la Sainte Eucharistie. (C’est sûrement une prophétie concernant les jeunes prêtres de la Tradition qui commenceraient à sortir d’Écône en petit nombre mais de façon significative, en 1976).

JUILLET 1975.

Mon Église vit au milieu de l’apostasie et de la destruction. Mais elle vit dans des âmes nombreuses, fidèles et loyales. Il y a toujours eu, dans l’histoire de mon Église, des moments de déclin, de désertion et de dévastation, car il y a toujours eu de mauvais prêtres et des bergers négligents. Mais l’esprit de Dieu reste le plus fort ; et sur les ruines, au milieu du cimetière de l’infidélité et de la trahison, il ressuscite Son Église ; plus petite qu’auparavant, sans doute, mais elle fleurit à nouveau. Le travail de mon serviteur Marcel à Écône n’est pas près de disparaître ! (Le « Marcel » ici mentionné est bien sûr Mgr Lefebvre qui, en 1970, a fondé le Séminaire Traditionnel d’Écône).

MARS 1976.

Mon fils Marcel (Mgr Lefebvre) est fidèle et souffre beaucoup pour la foi ; mais il est sur la bonne voie. Il est comme une lumière, comme une colonne de vérité, alors que par ailleurs beaucoup de mes prêtres se montrent infidèles. La Foi est plus grande que l’obéissance. C’est pourquoi je souhaite que se poursuive le travail d’éducation théologique des prêtres dans l’esprit et selon la volonté de mon fils Marcel, afin d’apporter un secours salutaire à la véritable Église. (Quiconque a des oreilles pour entendre, comprendra ici une claire approbation du mouvement de la Tradition Catholique).

DÉCEMBRE 1976.

Ceux qui se préparent au sacerdoce et entrent dans les séminaires sous la direction des évêques diocésains, entrent sans avoir une foi entière et profonde dans la Transsubstantiation ; et beaucoup de candidats au sacerdoce flirtent avec l’idée de se marier un jour. C’est pourquoi, dans beaucoup d’endroits, le temps où les âmes manqueront de prêtres n’est pas très éloigné.

Pourtant, les prêtres qui voient dans le Saint Sacrifice de la Messe le plus vrai, le plus saint des sacrifices, et qui célèbrent avec une sainte révérence le mystère de Mon Corps et de Mon Sang, à l’exemple de mon digne serviteur Marcel, sont persécutés, méprisés et mis hors la loi.

Kyrie eleison.

Le Professeur Drexel – II

Le Professeur Drexel – II posted in Les Commentaires Eleison on janvier 11, 2020

Que le fond des messages délivrés au professeur Drexel de 1970 à 1977 se trouve déjà dans l’Evangile, comme dans ce passage : « Heureux serez-vous, lorsqu’on vous outragera, qu’on vous persécutera . . . à cause de moi . . . car votre récompense sera grande dans les cieux » (Mt. V, 11–12), c’est parfaitement exact. Mais si l’on pense pour autant que ces messages sont superflus, puisque déjà présents dans l’Evangile, alors on commet une lourde erreur. Car c’est dans les années 1970 qu’a commencé pour de vrai la torture morale de nombreux catholiques fervents, déchirés entre la foi catholique d’une part et d’autre part l’obéissance réclamée par les prêtres de Vatican II. Il a fallu que Notre Seigneur dise et redise aux fidèles tels le professeur Drexler, que c’était Ses propres prêtres qui étaient en train de trahir l’Eglise.

Et pourquoi les catholiques ne préféraient-ils pas tout de suite la Foi à l’obéissance ? Parce que depuis le Concile de Trente (1545–1563) très fidèle, la Foi catholique allait de pair avec l’obéissance. C’est ainsi que les fidèles sont restés catholiques durant quatre siècles. Il était donc bien difficile pour les catholiques des années soixante-dix, du moins au départ, de comprendre qu’obéir au Concile Vatican II (1962–1965) infidèle, ce n’était plus du tout la même chose. En 2020, on voit que la fidélité de Mgr Lefebvre à la Foi immuable et à la Messe inchangée d’avant le Concile a redonné force à la Tradition dans toute l’Église (même s’il reste encore un long chemin à parcourir), mais en 1970, il était tout simplement inconcevable, sauf pour quelques âmes, que le Pape, les évêques et prêtres pussent démolir l’Église. D’où la nécessité de messages tels celui-ci du 3 juillet 1970, venant de Notre-Seigneur (comme il est raisonnable de le croire) au professeur Drexel :—

« Restez ferme d’esprit ; ne vous laissez pas décourager ni troubler par les tentatives de démolition de Mon Église ; ni par la subversion de l’ordre du monde. Il est vrai que Satan et ses démons sont plus actifs que jamais dans l’histoire de l’humanité et de l’Église. Mais sous l’influence de Dieu et par l’action du Saint-Esprit, ne voit-on pas une Œuvre en train de se créer qui, plus que toute autre œuvre, fait appel à l’aide des anges, des puissances surnaturelles et des bons esprits ? Cette œuvre est d’origine divine !

Que tous les fidèles de Mon Église marchent dans la paix et avec fermeté vers l’avenir.

La rage de Satan est inextinguible ; ses meilleurs affidés sont les prêtres qui ont failli, intérieurement et extérieurement, dans leur foi et ont déchiré l’acte de leur consécration. Marie, Vierge Immaculée, que le péché ne peut atteindre, restera victorieuse. Mon troupeau me reste fidèle et suit ma Croix ; il croit avec amour à la sainte présence réelle de Mon Corps et de Mon Sang. Il est bien possible que ce troupeau devienne plus petit. Mais, à la fin, triompheront la foi et la prière, la confession de la Foi, l’Espérance, et l’amour de la vérité. Les tempêtes peuvent se déchaîner. Sur terre, elles peuvent briser les rochers ou renverser les barrages. Mais Dieu est tout-puissant. La vérité est plus forte, la grâce vaut plus que tout, et elle coule en abondance Si bien que le Rocher que j’ai fondé subsistera jusqu’à la fin » .

Dans le même ordre d’idées, voici quelques mots du message du 5 mars 1971 au professeur Drexel :—

« Ne vous laissez pas décourager par l’oppression intérieure et extérieure qui accable actuellement mon Église. C’est depuis l’intérieur que les serviteurs de Dieu sont devenus infidèles à leur vocation et à leur grâce ( . . . ) Ce sont les prêtres et les théologiens, (c’est ainsi qu’eux-mêmes se nomment), qui m’ont abandonné ; ils m’ont trahi, et me persécutent encore. Leur nombre augmente ( . . . ) Depuis que je marchais parmi les hommes, au vu de tous, jamais les troubles de mon unique et véritable Église n’ont été aussi grands. Et la désespérance ne cesse de croître. »

« Néanmoins, ne désespérez jamais. Même si le troupeau dont j’ai parlé en tant que Dieu et Bon Pasteur, devait devenir très petit, l’Église que j’ai fondée sur Pierre et que j’ai comparée à un roc, ne sera jamais détruite, ni de l’intérieur ni de l’extérieur. Mais vous et tous ceux que le Père vous a confiés, continuez à œuvrer pour l’Église, pour la Foi, pour les âmes. Les personnes qui vous viennent en aide seront bénies pour leurs bonnes œuvres, et rien en ce monde n’est comparable à cette bénédiction ».

Kyrie eleison.