Fraternité Saint-Pie X

Ou Va la « Résistance » – II

Ou Va la « Résistance » – II on septembre 8, 2018

Lorsque Jean-Paul II fut élu Pape en 1978, nombre de catholiques espérèrent de tout leur cœur que la situation dans l’Église s’améliorerait par rapport à celle qu’ils avaient connue sous Paul VI. Mais je me souviens de Mgr Lefebvre disant, «  Si Jean-Paul II ne fait pas le ménage à Rome dans les six premiers mois de son pontificat, il ne pourra plus rompre avec la politique établie par Paul VI  ». Il en va de même avec l’abbé Pagliarani : s’il tarde à faire le ménage au sommet de la Fraternité St Pie X, les partisans de Mgr Fellay l’empêcheront d’apporter des changements significatifs dans la politique désastreuse pratiquée par son prédécesseur. Le pourrissement qui a commencé à la tête de la Fraternité avec le GREC dans les années 1990 a eu suffisamment de temps pour s’enraciner profondément.

Par conséquent, si quelqu’un suppose que le nouveau Supérieur Général de la Fraternité la remet sur le bon chemin, et par là met en question la nécessité de la “Résistance”, il faut d’abord répondre qu’il n’est pas encore certain que la Fraternité revienne sur la bonne voie. «  Wait and see  » disent les Anglais. Le P. Pagliarani est un homme bon, il veut certainement bien faire, et nous prions pour lui. Mais s’il pense qu’il n’y a rien de plus pressé que d’unir les libéraux et les anti-libéraux au sein de la Fraternité en ayant recours à des compromis politiques et des calculs humains, jamais il n’enrayera l’actuelle dégringolade de la Fraternité. Notre Foi est notre victoire sur le monde, dit saint Jean (I Jn. V, 4), et non notre politique. C’est pourquoi les résistants, ce petit groupe dispersé d’évêques, de prêtres et de laïcs qui font ce qu’ils peuvent pour résister à la politique désastreuse de Rome et de Menzingen, ne peuvent pas se permettre de renoncer, aussi désorganisés soient-ils par ailleurs, aussi inefficaces qu’ils puissent paraître. Dans l’Église, il faut absolument qu’il y en ait qui poursuivent le combat de Mgr Lefebvre.

Mais il y a un deuxième point. Imaginons un converti, conduit par la grâce de Dieu à la Foi catholique. C’est possible, même aujourd’hui. Selon la doctrine de la Foi, elle doit nécessairement se trouver incarnée quelque part. Or, il est vraisemblable qu’il ne trouvera rien qui lui corresponde dans les bouffonneries du Novus Ordo. En s’éloignant donc de l’Église conciliaire il ira vers la Tradition. Il trouvera la Fraternité Saint Pie X, mais découvrira qu’elle cherche de se faire conciliaire. Vers quoi pourra-t-il encore se tourner ? S’il n’y a pas de “Résistance”, ne risque-t-il pas d’abandonner le Christ incarné ? Voilà pourquoi dans l’Église il faut absolument qu’il y ait quelques-uns qui s’efforcent de vivre selon les principes doctrinaux et moraux de la vraie Foi de 20 siècles. Faute de quoi, il risque d’y avoir des âmes qui concluent à l’obsolescence de cette Foi dans le monde actuel. Pour les mêmes raisons, pour ne pas s’écraser dans la Foi les quelques âmes qui lâchent le trapèze de la Fraternité ont besoin d’un filet de sécurité catholique, qu’il porte ou non le nom de la “Résistance”.

Troisièmement, il existe de nombreuses façons de mélanger l’eau au whisky, mais toutes dépendent de celui qui produit le whisky pur. De même, il y a une variété encore plus grande de façons d’accommoder Notre-Seigneur avec le monde, mais toutes dépendent d’un certain nombre de personnes qui maintiennent, non pas seulement en paroles mais dans leur vie, un exemple visible pour tous de la vraie vie catholique. Cette fonction a toujours été remplie par les Ordres religieux et les Congrégations de l’Église. D’où leur importance. Après leur ruine suivant le Concile, cette fonction a été remplie surtout par Mgr Lefebvre et la Fraternité qu’il a fondée. Mais aujourd’hui dans le monde entier on nous parle d’une Fraternité diluée par Mgr Fellay donnant un exemple de vie et de moralité catholiques de plus en plus faible. Or, dans l’Église il faut quelqu’un qui continue de témoigner, en s’efforçant de vivre selon les normes élevées de doctrine et de morale exigées par Notre-Seigneur Lui-même (Mt. V, 48).

Et, quatrième raison pour que la “Résistance” ne démissionne pas, n’abandonne pas, ne renonce pas au combat fatigant pour la Vérité : elle ne peut pas se démettre car, si elle le faisait, «  les pierres elles-mêmes se mettraient à crier ». dit Notre Seigneur (Lc XIX, 40). En d’autres termes, l’humanité entière peut bien essayer d’étouffer la Vérité, mais ce ne sont pas les hommes, c’est Dieu qui gouverne le monde ; or Dieu ne permettra jamais que la Vérité disparaisse totalement, parce que cela irait directement contre le dessein qu’Il a eu en créant le monde, à savoir : peupler le Ciel.

C’est pourquoi la “Résistance” peut demain, ou après-demain, changer de forme – et à cet égard, son souplesse actuelle présente un réel avantage ! – mais sous une forme ou une autre, Dieu fera en sorte qu’elle continue (cf. Is. VI, 9–11). Continuons !

Kyrie eleison.

Jeu-Vidéo Truqué – I

Jeu-Vidéo Truqué – I on août 18, 2018

La charité commande certainement de prier pour le nouveau Supérieur Général de la FSSPX afin que Dieu lui donne le discernement et la force nécessaires pour ramener la Fraternité sur le chemin que Mgr Lefebvre avait tracé pour elle – et pour le bien de l’Église universelle. Mais, à regarder les choses de façon réaliste, il est probable que l’abbé Pagliarani n’ait pas de tels projets. En réalité, humainement parlant, tout indique qu’il est sur la même longueur d’onde que Mgr Fellay. Ne doit-il pas son élection comme Supérieur Général à un plan prévu et soutenu à la fois par Rome et par Mgr Fellay, au cas où ce dernier ne serait pas réélu, comme, en effet, cela s’est avéré ? Voici une notion de l’accord : si l’abbé Pagliarani consentait à s’occuper des intérêts de Mgr Fellay, en retour celui-ci soutiendrait en cas de besoin la candidature de l’abbé au poste de Supérieur Général. Voici quelques indications permettant de penser qu’ils conspirent pour amener la Fraternité Traditionaliste sous la coupe de la Rome Conciliaire –

On se souvient que, lors du Chapitre Général intermédiaire (non électif) de 2012, c’est l’abbé Pagliarani qui a sauvé Mgr Fellay des arguments dévastateurs présentés au Chapitre exigeant la démission de Mgr Fellay et son remplacement au poste de Supérieur Général. C’est l’abbé Pagliarani qui a affirmé alors devant tous que le Chapitre ne pouvait pas administrer une gifle au Supérieur Général ; et par une veulerie typique le Chapitre est immédiatement passé à d’autres sujets.

Peu après ce Chapitre, l’abbé Pagliarani a été promu (comme récompensé ?) par Mgr Fellay au poste éminent de Recteur du séminaire de la Fraternité d’Amérique latine, en Argentine, à La Reja. Là-bas, on a entendu plusieurs fois l’abbé Pagliarani critiquer ceux qui ne comprenaient pas la nécessité d’un accord de la Fraternité avec Rome – ce qui était en parfaite conformité avec la politique de Mgr Fellay.

Quant à l’ajout des deux “Conseillers” au Conseil Général de la Fraternité, rapprochant ainsi Mgr. Fellay du pouvoir de la FSSPX dont il venait d’être évincé quelques jours auparavant, il est possible qu’un jour nous sachions exactement comment cela s’est passé. En tout état de cause, est-il probable que les Capitulants, dociles et respectueux comme ils l’étaient, eussent voté pour une telle mesure si elle n’avait pas semblé agréable au nouveau Supérieur Général ? En fait, ne serait-ce pas plutôt l’abbé Pagliarani en personne qui l’a proposée ?

Certes, tant que les faits ne sont pas encore connus, ces questions restent à l’état de spéculations. Cependant, ces spéculations ne sont en rien oiseuses car, au cours des prochaines années, le sort de la Fraternité aura une grande influence sur l’Église universelle. La Fraternité redeviendra-t-elle le rempart majeur de la résistance à l’apostasie conciliaire qui continue ses ravages au sein de l’Église, ou bien va-t-elle se joindre à ce mouvement d’apostasie ? Numériquement, la Fraternité a toujours été négligeable au sein de l’Église universelle en comparaison avec toutes les autres institutions qui la composent. Mais la fidélité sans faille de la Fraternité à la doctrine catholique et aux sacrements de toujours, abandonnés ou pervertis par les plus hauts dignitaires de l’Église, a fait de la Fraternité une force qu’ il fallait prendre en compte. La fermeté de Mgr Lefebvre sur la vérité l’a rendu redoutable. Les Papes conciliaires ne pouvaient ni l’avaler ni le cracher, alors qu’ils ont depuis longtemps avalé et dévoré Mgr. Fellay.

Le temps nous dira comment l’abbé Pagliarani assumera ses énormes responsabilités. En attendant, nous prions pour lui, mais humainement, nous n’avons pas trop d’espoir. Le risque est trop grand que les dirigeants de la Fraternité suivent l’ensemble des dirigeants du monde en transformant la Fraternité en un “jeu vidéo truqué”, expression qui est une bonne trouvaille pour décrire le monde qui nous entoure. Pour punir l’humanité qui abandonne Dieu partout, le Créateur semble donner à ses ennemis le pouvoir d’extirper les derniers vestiges du Christ et de la civilisation chrétienne. Cependant, au moins pour un certain temps encore, les apparences du Christ et de son Église doivent être maintenues jusqu’à ce qu’elles n’éveillent même plus de nostalgie chez les hommes en voie de déchristianisation. D’où le jeu vidéo sans réalité d’aujourd’hui sous des apparences d’hier. D’où le truquage des élections et des chapitres pour faire naître le Meilleur des Mondes, sans Christ ni Dieu.

Hélas, pour ces pauvres ennemis. Dieu existe . . . et le bras de Notre Seigneur se fait de plus en plus lourd !

Kyrie eleison.

Chapitre General – III

Chapitre General – III on août 11, 2018

Quand l’autorité catholique se sépare de la vérité catholique, comme il s’est passé à Vatican II, ce n’est jamais la vérité qui a bougé, car la doctrine catholique ne peut pas changer. C’est donc l’autorité qui a bougé. C’est pourquoi la séparation de l’autorité d’avec la vérité à Vatican II n’est imputable qu’aux seules autorités de l’Église. Raison de plus pour chérir les autorités qui restent fidèles à la Vérité, à l’instar de Mgr Lefebvre et de sa Fraternité Saint Pie X. Raison de plus pour jeter encore un coup d’œil à ce qui est arrivé lors du récent Chapitre Général à Écône. La Fraternité reviendrait-elle sur le chemin de son fondateur après le dérapage de 2012, ou bien doit-on appliquer le proverbe français qui dit : « Plus ça change, et plus c’est la même chose » ?

Au début du Chapitre, trois nouveaux candidats ont été élus pour former le triumvirat (conseil de trois hommes) devant diriger la FSSPX. Beaucoup de bons prêtres de la Fraternité ont poussé un soupir de soulagement et, pendant quelques jours, ils se sont pris d’un réel espoir pour l’avenir. Mais, voilà qu’à la fin du Chapitre, le Supérieur Général sortant et son propre prédécesseur à ce poste, ont tous deux été élus au Conseil Général de la Fraternité, là où se prennent les décisions les plus importantes. Cette élection fut rendue possible grâce à la création de deux nouveaux postes de “Conseiller” : une nouveauté dans la Fraternité. Beaucoup de ces bons prêtres ont dû sentir une grande déception. Quel espoir reste-t-il maintenant de voir la Fraternité opérer un changement de cap et renoncer à l’orientation désastreuse qui l’inféode aux autorités infidèles, puisque deux des principaux artisans de cette orientation viennent d’être réintégrés au Conseil Général de la Fraternité ?

Toutefois, au moins un participant au Chapitre a reçu l’assurance que les deux « Conseillers » ne vivront pas en Suisse au siège de la Fraternité, à Menzingen ; qu’ils donneront ensuite des conseils uniquement sur les questions concernant la création ou la fermeture des établissements de la Fraternité, l’admission ou l’expulsion de membres de la Fraternité ; et enfin que la création des “Conseillers” était une mesure judicieuse de la part du Chapitre car elle permettrait d’apaiser les divisions au sein de la Fraternité. Pour autant, se sent-on vraiment rassuré ? Menzingen doit regagner la confiance que sa politique ambiguë, menée depuis 20 ans, a détruite. Voici les propos d’un commentateur, parmi tant d’autres, qui ne se fie pas à ce genre de propos lénifiants tenus récemment par les dirigeants de la FSSPX :

En réalité, le choix, décidé à l’avance, de l’abbé. Pagliarani comme nouveau Supérieur Général, masque la politique, également décidée à l’avance, tendant à confirmer le statu quo quant à la direction future de la Fraternité. Si deux nouveaux assistants furent ajoutés aux côtés du nouveau Supérieur, ce n’est certes pas pour la façon dont ils ont tenu tête à la Rome moderniste. En outre, le Chapitre a eu l’impudence d’inventer la fonction de deux “Conseillers”, fonction inconnue jusqu’ici dans les statuts de la Fraternité, et de “choisir” pour ce travail, les deux personnages les plus favorables à un accord avec Rome que la Fraternité ait jamais eus en son sein : l’abbé Schmidberger, bien connu pour son amitié avec le cardinal Ratzinger, et Mgr Fellay, bien connu pour ses « nouveaux amis » à Rome et pour son dévouement à la liquidation de la Fraternité, jusqu’à ce qu’elle soit remise, pieds et poings liés, aux apostats romains.

L’image qui en ressort n’est pas nécessairement celle d’une reddition inconditionnelle, mais nous y entrevoyons une nouvelle façon de se rapprocher de Rome en usant d’un peu plus de prudence et d’un peu plus de diplomatie envers les prêtres et les laïcs de la Fraternité. Cependant, étant donné que Dieu voit tout et prévoit tout ; que l’homme propose certes, mais que Dieu dispose ; il se peut que Notre-Seigneur intervienne et infuse dans l’âme du relativement jeune abbé Pagliarani, les dons de Conseil, de Force et de Crainte de Dieu dont il aura besoin pour redresser le cours du canot de sauvetage qu’est la Fraternité, et pour l’amener en toute sécurité à bon port. Que telle soit la volonté de Dieu !

En toute justice, rappelons que le Chapitre a réussi à changer le Supérieur Général, ce qui était la chose la plus importante à faire. Mgr Fellay et l’abbé Schmidberger, en tant que « Conseillers », pourront continuer à intriguer auprès des Romains pour combiner comment ramener ce qui reste de l’œuvre de Mgr Lefebvre sous la houlette de la Rome conciliaire. Il n’empêche que le pouvoir suprême appartient désormais à l’abbé Pagliarani. En fera-t-il bon usage ? Seul Dieu le sait. “La charité croit tout, espère tout” (I Corinthiens XIII, 7). Nous devons prier pour lui.

Kyrie eleison.

Chapitre Général – II

Chapitre Général – II on août 4, 2018

Pour le moment, on peut raisonnablement penser que la conclusion du Chapitre Général de la Fraternité Saint-Pie X cache en fait encore une défaite de la Foi catholique. En effet, n’est-il pas domage si les 40 supérieurs majeurs de la Fraternité de Mgr Lefebvre ne comprennent pas la dimension de la crise de l’Église et du monde qui nous harcèle tous aujourd’hui ? Et pourtant cette crise est bien réelle. D’une certaine manière, on ne peut leur en tenir rigueur, car ils ne sont ni plus ni moins que des enfants de leur siècle. En effet, puisque nous vivons à l’époque pré-apocalyptique, pourquoi les prêtres de la Fraternité échapperaient-ils aux tentations et à l’aveuglement qui depuis Vatican II ont fauché la plupart des évêques et des prêtres de l’Église Universelle ? L’Église a la promesse de Notre-Seigneur que jamais les portes de l’enfer ne prévaudront contre elle (Mt. XXVIII, 20) ; mais la Fraternité n’a jamais reçu une telle promesse.

Par conséquent, les catholiques qui souhaitent sauver leur âme doivent savoir faire face ; il faut qu’ils admettent la situation concrète qui est la nôtre. A titre d’exemple, une mère anxieuse, vivant aux États-Unis, vient de m’écrire son inquiétude pour ses enfants : «Je voudrais que mes enfants rencontrent d’autres enfants qui aiment la foi catholique. Et je voudrais qu’ils aient l’occasion de rencontrer d’autres fidèles catholiques, et que peut-être un jour ils se marient. J’ai un fils qui n’a que 12 ans. Il aimerait devenir prêtre. Quel sera leur avenir ? Y aura-t-il dans notre secteur un prêtre de la “Résistance”? Aurons-nous une école ? Mon fils pourra-t-il faire ses études en sécurité dans un séminaire ? » Il y a certainement aujourd’hui bon nombre de mères catholiques accablées par la même anxiété. J’ai répondu à cette lettre en faisant valoir l’impérieuse nécessité actuelle, pour tous les catholiques, de bien prendre aujourd’hui la mesure de la réalité, et de s’y faire:

Madame,

Faites-vous à l’idée que, lors d’une famine, un quignon de pain est un luxe . Or, l’Église est en état de famine. C’est pourquoi :–

1. À chaque jour suffit sa peine, dit Notre-Seigneur (Sermon sur la Montagne). Il se peut qu’il y ait ou non un séminaire correct au moment où votre enfant sera en âge de postuler. S’il n’y en a pas, cela signifiera que la volonté de Notre-Seigneur n’était pas qu’il fût prêtre. Mais d’ici là, beaucoup d’eau va couler sous les ponts.

2. Un prêtre de la “Résistance” près de chez vous ? Le temps seul le dira. En attendant, vous n’êtes pas obligée d’assister à des Messes qui diminuent votre foi ; de fait, vous pourriez être obligés de ne pas y assister. C’est à vous et à votre mari d’en juger. Mais si vous n’assistez pas à la Messe, vous devez tout de même adorer Dieu de façon régulière le dimanche à la maison. C’est le troisième Commandement. Comptez sur votre exemple pour enseigner les enfants.

3. Une école de la « Résistance » chez vous sera un super-luxe. Mais, en attendant, n’en doutez pas, les enfants écoutent attentivement leurs parents biologiques, c’est au fond de leur nature. Vous pourrez même les mettre dans des écoles moins bonnes pourvu que vous priiez le chapelet à la maison, et que vous surveilliez attentivement toutes les influences auxquelles ils peuvent être exposés ; en particulier surveillez la musique qu’ils écoutent… Ne les laissez jamais seuls dans leur chambre avec des appareils électroniques d’aucune sorte. Autant que possible, chassez de chez vous ces appareils néfastes.

4. À chaque jour suffit sa peine. N’oubliez jamais la parole de St Ambroise à Sainte Monique : “L’enfant de tant de larmes (le futur saint Augustin) ne peut être perdu.” Si nécessaire, pleurez des larmes de sang pour le salut de chacun de vos enfants – qu’importe tout le reste ? Mais en même temps, ayez une confiance absolue dans le Sacré Cœur de Jésus, comme dans la volonté et le pouvoir de Sa Très Sainte Mère d’obtenir leur salut.

Par conséquent, chers lecteurs, Mgr Lefebvre et sa Fraternité furent un luxe inouï. Aujourd’hui, il n’est que trop normal qu’elle nous soit retirée. Nous devons nous ceindre les reins, ou nous serrer la ceinture, et sauver nos âmes sans plus compter sur ce luxe. La grâce de Dieu est toujours présente. Proverbe irlandais : « L’aide de Dieu est plus proche que la porte. »

Kyrie eleison.

Chapitre Général – I

Chapitre Général – I on juillet 28, 2018

Le dernier Chapitre général de la Fraternité Saint-Pie X, le quatrième comportant des élections (1982, 1994, 2006 et 2018), s’est terminé samedi dernier en Suisse, à Écône. L’événement a été suivi avec intérêt dans de nombreux milieux, car la Fraternité, fondée en 1970, est devenue en quarante ans un des plus importants bastions de la foi catholique, réagissant ainsi au travail de sape ouvertement mené depuis le Concile Vatican II (1962–1965). Cependant, au cours des 20 dernières années, la Fraternité a donné de plus en plus clairement des signes indiquant un changement de cap. À mesure qu’elle s’éloignait des positions de son fondateur, Mgr Lefebvre, elle s’est de plus en plus montrée en accord avec les responsables conciliaires de l’Église. On attendait donc du Chapitre Général qu’il indiquât la direction qu’allait prendre la Fraternité.

En principe, le détail du déroulement d’un Chapitre, tout comme celui de l’élection d’un Pape, n’est pas destiné à être rendu public. Toutefois, à l’issu du Chapitre, certaines déclarations et quelques décisions ont été rendues publiques. Il s’agit de la Déclaration officielle du Chapitre indiquant la politique à venir. Elle s’aligne sur cette autre déclaration bien connue de Mgr Lefebvre de novembre 1974, “ reprise dans son intégralité”. Cependant, comme l’a clairement montré le site Non Possumus en publiant l’intégralité véritable de cette déclaration de guerre contre la nouvelle religion de Vatican II, le Chapitre a choisi délibérément de ne citer que les passages les plus pacifiques. Voilà qui n’est guère prometteur pour la poursuite de la guerre sainte de l’Archevêque contre la terrible apostasie de Vatican II.

Bien sûr, Mgr Lefebvre était avant tout intégralement catholique. Il était donc anti-conciliaire. C’est pourquoi sa déclaration de guerre contient des passages pacifiques. Mais, comment la vérité peut-elle être aimée sans la haine de l’erreur ? L’esprit anti-conciliaire découle immédiatement et nécessairement de l’amour du catholicisme. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle des multitudes de vrais catholiques ont suivi la Fraternité et son fondateur qui dénonçaient clairement et ouvertement l’apostasie des officiels de l’Église. Sous sa direction, le séminaire d’Écône comptait autrefois plus d’une centaine de séminaristes, et des milliers de personnes assistaient chaque été à l’ordination d’une douzaine de nouveaux prêtres. Par contre, en juin de cette année, on estimait à 450 ceux qui ont assisté à l’ordination de trois nouveaux prêtres sur une quarantaine de séminaristes. Les catholiques votent avec leurs pieds – et ferment leur portefeuille – contre la Néo-fraternité.

Quant aux actions publiques du Chapitre, qui parlent toujours plus fort que les paroles, on retiendra l’élection d’un nouveau Supérieur Général et de deux nouveaux Assistants. Il faut féliciter les membres du Chapitre d’avoir déposé le Supérieur Général et les Assistants précédents, car ces derniers s’étaient évertués depuis 12 ans à changer l’orientation de la Fraternité dans l’espoir d’obtenir une reconnaissance officielle de la part des apostats romains. Cette reconnaissance n’a pas été obtenue, mais la Fraternité a été au passage sérieusement affaiblie et ses meilleurs prêtres désorientés. Et maintenant, quels nouveaux dirigeants le Chapitre a-t-il choisis de mettre à leur place ? Les deux nouveaux Assistants ont été de fidèles collaborateurs du précédent Supérieur Général, d’accord avec sa politique cherchant à gagner la faveur de la Rome conciliaire. Était-ce pour le bien commun de la Société ? Mais quel bien commun catholique a jamais été opposé à la Foi ? Quant au nouveau Supérieur Général, il ne sait peut-être pas lui-même ce qu’il voudra faire en tant que Supérieur, car Dieu seul sait avec certitude ce qu’un homme fera quand il accédera au pouvoir. Souvent il décevra, parce que « Le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument » (Lord Acton) – mais un nouveau chef peut aussi surprendre en bien. L’abbé Pagliarani a certainement besoin de nos prières.

À cet égard, cependant, la dernière action publique du Chapitre a claqué comme un coup de tonnerre. Juste avant la fin du Chapitre, on a voté pour ajouter au Conseil de la Fraternité, composé du Supérieur Général et de ses deux Assistants, deux autres “Conseillers” supplémentaires. De qui s’agit-il ? Des deux derniers Supérieurs de la Fraternité : l’abbé Schmidberger (1982–1994), et Mgr Fellay, qui, entre 1994, année de sa première élection, et 2018, lorsqu’il fut enfin détrôné, a été le principal artisan de l’affaiblissement et du déclin de la Fraternité ! A quoi bon rappeler l’évêque Fellay et son plus proche collaborateur, l’abbé Schmidberger et les placer près du trône ? Est-il sage de la part d’un Supérieur de tolérer que son prédécesseur traîne encore aux alentours pendant 12 ans ? A quoi le Chapitre a-t-il pensé en agissant ainsi ? Quoi qu’il en soit, c’est un très mauvais signe si la Fraternité doit aimer la vérité et détester l’erreur.

Kyrie eleison.

Capitulants, Soyez Sur Vos Gardes !

Capitulants, Soyez Sur Vos Gardes ! on juillet 7, 2018

Souvenez-vous, Capitulants de la Fraternité Saint-Pie X, qui allez prendre part au prochain Chapitre, de l’importance des élections auxquelles vous allez procéder. Elles détermineront la direction de la Fraternité pour les 12 prochaines années. Souvenez-vous de la grave responsabilité qui est la vôtre ! Vous n’allez pas, dans quelques jours, vous rendre à une garden-party pour jeunes enfants. De fait, vos décisions auront des répercussions qui s’étendront potentiellement à toute l’Église, voire au monde entier !

Méfiez-vous de l’atmosphère qui pourait régner au Chapitre, dans laquelle tous éprouveraient le plaisir d’être ensemble, comme dans une garden-party où personne ne doit gâcher cette bonne atmosphère qui fausse la réalité. Vous êtes tous engagés sur la ligne de front dans la bataille finale, placés entre la Vierge et le Diable (dit sœur Lucie de Fatima).

Souvenez-vous de la crise de l’Église déchaînée par Vatican II, qui est à l’origine de la fondation de votre Fraternité. Certes Mgr Lefebvre a créé des séminaires pour maintenir le vrai sacerdoce et la vraie spiritualité catholiques, mais surtout dans un esprit de combat afin de sauver la Foi catholique. Car de quelle utilité seraient les prêtres ou la spiritualité, si plus personne n’avait la Foi ? De ce point de vue, la vraie Messe elle-même est un moyen et non pas la fin.

Méfiez-vous de ceux qui prétendent que la crise est révolue ; que la Rome conciliaire n’est plus conciliaire ; ou que le pape François aime bien la Fraternité. Lui et les affidés qui l’entourent ne peuvent aimer la Fraternité qu’à la condition qu’elle cesse de résister au concile. Ils ne l’aimeront pleinement que lorsqu’elle sera devenue une éminente propagandiste de l’apostasie dans l’Église universelle.

Souvenez-vous de votre Fondateur, de Mgr Lefebvre, en particulier des conseils et des avertissements qu’il a prodigués à la fin de sa vie, entre les consécrations épiscopales de 1988 et sa mort en 1991. Ces consécrations, effectuées contre la volonté expresse du Pape, ne venaient en rien contredire ses services antérieurs, loyalement rendus à l’Église : elles furent sa gloire suprême, car rien d’autre qu’il n’ait fait n’a mieux défendu et soutenu la foi catholique !

Méfiez-vous, lorsqu’on vous dira que Monseigneur avait toujours à cœur de s’entendre avec les autorités romaines. Certes, il parlait avec elles, mais lorsqu’en 1988 elles finirent par refuser de protéger la Tradition, il fit passer résolument la doctrine avant la diplomatie. Mais, depuis 2012, la diplomatie est de retour et passe avant la doctrine !

Souvenez-vous que toute l’Eglise a du écouter Mgr Lefebvre, car il parlait vrai et sa Fraternité était à la pointe du glorieux combat pour la Foi. À partir de 2012, quel fut le combat de la Fraternité ? Depuis qu’elle a renoncé à la primauté de la doctrine, elle devient de plus en plus semblable à d’autres congrégations relevant d’Ecclesia Dei, et les meilleurs prêtres de la Fraternité sont plongés dans la confusion : « Que devons-nous défendre maintenant ? », s’interrogent-ils.

Méfiez-vous des décisions qui entérineraient, comme en 2012, la primauté de la pratique sur la doctrine, privilégiant l’unité des hommes avant la vérité divine, préférant l’homme à Dieu. Jamais le monde n’a autant eu besoin de Dieu que maintenant ! Jamais l’Église n’a autant eu besoin de témoigner de la Vérité divine ! Est-ce maintenant que le témoignage de la Fraternité devrait disparaître ?

Souvenez-vous combien les réunions, telles qu’un Chapitre Général, sont aisément manipulables par des libéraux bien préparés, comme ce fut le cas à Vatican II. N’hésitez pas à rencontrer d’autres confrères et à discuter avec eux avant le début du Chapitre. Les libéraux l’ont certainement déjà fait ; il se peut même qu’ils aient décidé par avance de toutes les questions importantes. Par tous les moyens, essayez d’enrayer les arrangements tout faits qu’ils ont prévus ! Parlez haut et fort, avant que la vérité ne disparaisse !

Prenez garde ! Ne renoncez pas à la grâce, ne renoncez pas à la réalité, ne restez pas docilement au pays des rêves ! Méfiez-vous de “la paix et de l’unité” pour tout, sauf pour la Vérité. L’année 2018 sera, pour la Fraternité, celle de la mort ou de la vie. Un compromis ne signifiera pas la victoire. Ne finissez pas comme de simples béni-oui-oui ; au contraire : débattez de ce que la vraie Eglise attend de la vraie Fraternité.

Kyrie eleison.