Fraternité Saint-Pie X

La Saignée de l’Eglise

La Saignée de l’Eglise on mai 5, 2018

Voici quelques réflexions intéressantes émanant d’un collègue qui s’efforce de résister à la mutation de la Fraternité Saint-Pie X, créée par Mgr Lefebvre, en cette Néo-fraternité voulue par Menzingen ; tout comme il reste opposé à la métamorphose de l’Église catholique traditionnelle en cette Néo-église conciliaire. Ces considérations, à l’origine privées, semblent trop précieuses pour ne pas être publiées. L’occasion en était qu’un confrère lui avait écrit en espérant que pour Pâques « l’Église (et la FSSPX) pourraient bientôt ressusciter des morts ». Voici ce qu’il a répondu :

« Un homme de 60 ans, que je tiens pour sage, m’a confié le jour du Samedi Saint : “L’Eglise doit être crucifiée comme l’a été son divin Maître le Vendredi Saint . . . nous vivons actuellement ce Vendredi Saint de l’Église . . . . Le Samedi Saint de l’Église est encore à venir, et il faudra encore un certain temps avant qu’il n’advienne. “

A quoi je voudrais ajouter ces quelques réflexions.

L’Église est encore très loin de la résurrection. Elle doit d’abord saigner, jusqu’à en mourir de la manière la plus douloureuse. Elle semblera même disparaître. La FSSPX et ses prêtres voudront-ils participer à la gloire de cette mort par la saignée ? Dieu seul le sait. En tout état de cause, c’est la mort par effusion de sang qui est la semence de la résurrection.

Il est possible que la FSSPX refuse de prendre part à cette saignée de l’Église, préférant continuer de s’introduire doucement dans cette communauté multiconfessionnelle que préside le Pape ( ?) François. En effet, Menzingen et l’abbé Schmidberger ne font-ils pas depuis des années tout ce qu’ils peuvent pour transformer la Fraternité Saint Pie X en une espèce de Fraternité Saint-Pierre ? N’empêche, la FSSPX devra tout de même répandre son sang, car il est probable que, d’une manière ou d’une autre, la persécution à venir touchera tout le monde, particulièrement les gens portant la soutane. Seulement, dans ce cas-là la souffrance de la Fraternité ne sera pas comme celle des glorieux apôtres de la fin des temps ; elle sera, hélas, plutôt comme une punition réservée à ceux qui ont failli, à cause de leur confort matériel, de leur tiédeur et de leur infidélité à Mgr Lefebvre, fondateur de la Fraternité . . .

(S’il y a ci-dessus un point d’interrogation concernant le “Pape François”, c’est que, pour des raisons objectives il y a au moins une certaine incertitude, un doute, quant à savoir s’il est pape ou non. C’est précisément la raison pour laquelle, en 1988, de la manière la plus douce qui soit, le Ciel a séparé la Fraternité d’une Rome devenue quelque peu schismatique . . . . En effet, nous n’avons plus la même Foi que les autorités actuelles du Vatican, nous sommes vraiment en dehors de leur communion, ou excommuniés – ce qui fait notre bonheur et notre honneur – tout comme lors de l’après-midi du premier Vendredi Saint, où l’Église, fortement réduite en nombre, ne se trouvait qu’à l’extérieur de Jérusalem, au Calvaire . . . ) – fin des réflexions du confrère.

En vérité, rien n’éclaire mieux l’état actuel de l’Église que le récit évangélique de la Passion du Christ et, inversement, on peut dire que rien ne jette autant de lumière sur le récit évangélique que la désolation actuelle de l’Église. En effet, bien que prévenus à maintes reprises par Notre Seigneur, les apôtres ne voulaient pas croire à la réalité de l’heure de la Passion (Mt. XVI, 21 ; XVII, 21 ; XX, 17–19). De même aujourd’hui, au milieu de tels tourments de l’Église sous des papes si inadéquats, trop de bons catholiques n’arrivent pas à croire qu’il puisse s’agir encore de l’Église du Christ.

Mais le dessein de Dieu, lorsqu’Il créa l’univers, était de partager son bonheur divin en peuplant Son Ciel de créatures rationnelles, angéliques ou humaines, qui choisiraient – librement – de le rejoindre dans Sa demeure céleste. Le mot clé est ici “librement”. Avec la faculté de raison, Dieu donne à tout être humain, dès qu’il en fait usage, le libre arbitre. Dès ce moment-là pour chacun d’entre nous, Il agence les circonstances de telle manière que le choix pour nous est réel entre le Ciel et l’enfer. Et il va jusqu’à accorder aux êtres humains autant de liberté qu’il en faut pour tuer Son propre Fils et pour abattre l’Église de Son Fils ; mais jamais Dieu n’ira jusqu’à en accorder assez pour anéantir Son Fils ou Son Église. Par conséquent, il permet des tribulations impensables pour Son Église, et entre aujourd’hui et la fin du monde seul le temps nous dira jusqu’où peut aller cette permission qui nous dépasse. Mais c’est la sagesse de Dieu qui dépasse de loin nos faibles pensées (Isaïe, 8,9).

Kyrie eleison.

Un Chaos Décrypté

Un Chaos Décrypté on mars 24, 2018

Le temps qui précède la Semaine Sainte est un moment favorable pour réfléchir sur la Passion, la souffrance, de l’Eglise catholique. Un lecteur nous écrit : «  Dites-nousbigre ! – ce qui se passe avec la FSSPX, avec Mgr Fellay, etc. ? Nous entendons ici de bien étranges histoires et nous ne savons pas trop quoi croire. Partout ça casse à un point qu’on aurait eu du mal à imaginer -. A partir de (1) l’Église du Novus Ordo, nous avons maintenant (2) la FSSPX, (3) les Sédévacantistes, (4) la Résistance à la FSSPX et (5) le groupe de l’abbé Pfeiffer, en attendant les nouvelles fractures qui ne manqueront pas de se faire jour dans l’avenir ! Que fabrique le “pape” François ? Il passe son temps à faire de la politique, sans s’occuper du côté spirituel ! Et l’on entend dire que Mgr Fellay court après un chapeau de cardinal ! A quoi cela rime-t-il ? »

Cher ami, si l’Église catholique est dans cet état chaotique, c’est par une juste punition de Dieu. Son Église est, certes, la « Lumière du monde » et le « Sel de la terre » mais partout dans le monde l’humanité se détourne de Lui, y compris Ses hommes d’église. Et il ne servira à rien que Dieu intervienne trop tôt pour sauver son Pape, parce que les hommes d’église seraient capables de se retourner contre celui-ci pour le déchirer (Mt. VII, 6), tout comme ce sont peut-être eux qui ont assassiné Jean-Paul Ier. Donc manquant de Lumière et de Sel, le monde continuera à s’enfoncer dans les ténèbres et dans la corruption jusqu’à ce que le chaos, s’accélérant actuellement au galop, force enfin suffisamment d’hommes à se mettre à genoux pour supplier Dieu dans Sa miséricorde de remettre sur pied le Pape, qui pour le moment, comme vous le dites, fait de la politique au lieu de s’occuper de la religion.

En effet, le Pape est incontournable parce qu’il est le rocher sur lequel est bâtie l’Église (Mt. XVI, 18), de sorte que s’il trahit le monde corrompu en préférant le suivre au lieu de l’aider à sortir de sa corruption, alors comme vous le dites, « Partout ça casse, à un point qu’on aurait eu du mal à imaginer  ». Quand Notre-Seigneur a été frappé dans le jardin de Gethsémani, tous les apôtres se sont dispersés (Zacharie XIII, 7, Mt. XXVI, 31). Aujourd’hui, le pape François est si profondément frappé que l’autorité de l’Église est déboîtée dans son principe.

Pour comprendre le problème du pape François, il faut remonter au Concile Vatican II (1962–1965). Car c’est là que les papes renoncèrent à résister à la société décadente, et décidèrent de lui emboîter le pas. Jusqu’à Pie XII inclu (1939–1958), les papes avaient résisté à cette décadence ; mais ce monde était tellement séducteur, tellement entêtant, que Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI se sont tous laissés prendre à son jeu (non sans faute de leur part). Ce sont eux qui ont créé ce que vous mentionnez au point (1) : l’Eglise Conciliaire ou Église du Novus Ordo, qui tire son nom de ce Nouvel Ordre de la Messe auquel on doit la transformation d’une multitude de catholiques en virtuels protestants. Quant au pape François, il ne se contente pas de partager les erreurs des autres papes sortant de ce maudit concile ; il met ces idées fausses en pratique d’une manière hautement destructrice, si bien que l’Église se trouve dans un chaos tel qu’on n’en a jamais vu.

Pourtant, peu après le Concile, Dieu avait suscité un archevêque catholique pour fonder une Congrégation qui devait secourir toutes les âmes voulant garder cette Tradition que les papes et les hommes d’église abandonnaient par pans entiers. Ainsi se créa (point 2) la FSSPX, ou Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, qui prospéra jusqu’à la mort de l’Archevêque en 1991. Mais avant sa mort apparurent également (point 3) les “sédévacantistes” qui, scandalisés par les Papes conciliaires, allèrent jusqu’à refuser de croire qu’il s’agissait de vrais papes. Puis, après la mort de l’archevêque, les chefs plus jeunes qui lui succédèrent à la tête de sa Fraternité, n’ayant rien connu d’autre que le monde moderne, contractèrent eux aussi les erreurs du concile, notamment Mgr Fellay dont il est bien possible qu’il cherche un chapeau de cardinal comme récompense pour avoir gangrené la résistance de la Tradition à la Néo-église. Cette trahison de la véritable résistance incarnée dans la Fraternité par l’Archevêque, explique votre point 4 : la “Résistance” à l’apostasie ; résistance dans laquelle des prêtres, quoique dispersés, se tiennent les coudes pour garder la Foi Catholique en train d’être corrompue tant dans la Fraternité que dans l’église du Novus Ordo. De bons catholiques souhaiteraient davantage d’organisation dans cette Résistance mais, à l’heure actuelle, un demi-siècle de Papes conciliaires a quasiment brisé la structure catholique. Sur ces entrefaites (point 5), surgit le groupe de l’abbé Pfeiffer, pour lequel la (4) “Résistance” ne semble pas résister assez.

En bref, dans tous les cinq groupes se trouvent dispersées des brebis catholiques connues de Dieu comme ayant la foi et voulant être catholiques. Mais les Papes conciliaires sont incapables de rassembler ces catholiques dans la vraie foi. Et puisque personne d’autre qu’un Pape, dans le bon sens du terme, ne peut remplir cette fonction, alors “ce qui ne peut être guéri doit être supporté” jusqu’à ce que Dieu intervienne. Pour hâter ce saint événement, que les catholiques – voire, même les non-catholiques ! – récitent chaque jour les 15 Mystères du Rosaire afin que la Mère de Dieu intercède pour nous auprès de son Fils.

Kyrie eleison.

Les Défenseurs de Menzingen – II

Les Défenseurs de Menzingen – II on mars 3, 2018

Il est vraisemblable que certains lecteurs de ces “Commentaires” ne portent pas grand intérêt pour ce qui leur paraît n’être que de simples querelles intestines entre quelques prêtres catholiques en nombre relativement réduit. Que de tels lecteurs ne sous-estiment pas l’importance de ces apparentes « chicanes ». En fait, Dieu existe, c’est pourquoi la religion mène le monde. Elle règle l’attitude des hommes envers Dieu, et par là l’attitude qu’ils adoptent envers leurs semblables, donc la politique. Quant à l’Église catholique, elle mène la religion car, depuis l’incarnation du Christ, nous savons que le catholicisme est la seule religion fondée par le seul vrai Dieu. Enfin, la Tradition catholique mène l’Église catholique elle-même car cette Église est tout aussi immuable que notre Seigneur Lui-même. Or, pendant 42 ans (1970–2012), la Fraternité Saint-Pie X a été en première ligne dans la défense de la Tradition catholique. Elle fut en effet la seule organisation catholique d’ampleur mondiale qui résistât efficacement, suite au Concile Vatican II, à l’infidélité des modernistes. C’est pourquoi tous les hommes, qu’ils soient athées, protestants ou conciliaires, et particulièrement les prêtres et les amis de la FSSPX, sont concernés par ce problème de l’infidélité à la Tradition catholique au sein de la FSSPX. Que personne n’arrête ici sa lecture !

Dans un article paru dans le bulletin mensuel officiel de la FSSPX aux États-Unis, un nouveau champion de Menzingen, l’abbé. B., vient de s’ajouter à la liste de ceux qui défendent la politique voulant rejoindre la Rome Conciliaire : appelons-les ici les « Réconciliaristes ». Depuis que Vatican II a disjoint l’Autorité Catholique d’avec la Vérité Catholique, cette Autorité qui n’a pourtant d’autre finalité que celle de défendre et de maintenir cette Vérité, tous les Catholiques se sont trouvés, par le fait même, dans une situation de schizophrénie plus ou moins avancée : soit qu’ils suivent l’Autorité mais abandonnent la Vérité, soit qu’ils optent pour la Vérité mais abandonnent l’Autorité, soit enfin qu’ils arrivent à combiner les deux positions selon une variété de proportions.

Mgr Lefebvre, fondateur de la FSSPX, choisit la Vérité. Mais il garda néanmoins tout le respect dû aux détenteurs de l’Autorité Catholique, autant que cela était compatible avec la fidélité à la Vérité. C’est ce qui lui valut de subir de graves persécutions et d’être condamnés par ceux des catholiques qui préféraient l’Autorité. A l’inverse de l’ Archevêque Fondateur, ceux qui lui ont succédé depuis à la tête de la Fraternité ont voulu se remettre sous l’Autorité conciliaire, de sorte que, depuis 2012, la Fraternité est officiellement devenue réconciliariste. Ce revirement, quittant la Vérité défendue par le Fondateur, pour rejoindre l’Autorité Conciliaire, a causé une schizophrénie dans toute la Fraternité, provoquant entre autre un mouvement de “Résistance” contre le “Réconciliarisme”.

Dans la plus grande partie de son article, l’abbé B. demeure catholique dans ses principes, mais en les appliquant, il finit par verser dans le « réconciliarisme ». En conséquence de quoi, voulant peut-être aider la réélection du Supérieur Général réconciliariste en juillet prochain, il attaque la “Résistance” non pour son attachement à la Vérité, qui est son point fort, mais pour sa déconnection de l’Autorité, qu’elle émane de Rome ou de Menzingen. Ce faisant, selon l’abbé B la « Résistance » choisit « la voie facile, pour sa propre aise », prenant ainsi le risque de ne tenir aucun compte du Pape et de méconnaître son autorité ; tandis que vis-à-vis de Menzingen, elle refuse de témoigner respect et obéissance. Et par les critiques systématiques de tout mot du Supérieur général, elle sème la suspicion et contrarie l’effusion de la grâce.

Mais, Monsieur l’abbé, parmi les principes catholiques que vous énoncez, vous reconnaissez vous-même le primat de la Foi. Or Vatican II, en voulant mettre l’homme moderne à la place de Dieu, a provoqué un désastre pour la Foi. C’est pourquoi le conciliarisme et le réconciliarisme sont tous deux également désastreux. C’est à l’aune de ces erreurs qu’il convient de porter un jugement sur les autorités romaines et sur le Supérieur Général actuel de la Fraternité, lequel ne doit surtout pas être remplacé par un autre « réconciliariste ». Le problème n’est pas du côté de la “Résistance” : il est faux de prétendre qu’elle ne tient aucun compte du Pape, et elle ne cherche certainement pas non plus sa facilité et sa propre commodité, car il est extrêmement inconfortable pour les catholiques d’être privés de tout soutien venant des autorités catholiques visibles. Par conséquent, la « Résistance » ne tombe dans aucune « une attitude de schisme ». C’est du Concile que provient le schisme ; c’est le Concile qui empoisonne les Papes ; c’est encore le Concile qui étrangle la grâce de Jésus-Christ. Si quoi que ce soit de de la vraie Fraternité doit survivre, il ne faut pas que son Supérieur Général actuel soit réélu pour encore douze ans.

Kyrie eleison.

Défendre Menzingen

Défendre Menzingen on février 10, 2018

Les paroles et les actes hasardés par l’actuel occupant du Siège de Pierre depuis maintenant cinq ans, sont autant de délits franchement anticatholiques auxquels Vatican II a ouvert la voie. Ce contexte rend de plus en plus incompréhensible l’attitude des successeurs de Mgr Lefebvre qui persistent à vouloir mettre la Fraternité sous contrôle romain. C’est pourtant ce qu’ils font. Est-ce l’attrait d’un chapeau de cardinal ? Ou bien, sont-ils fatigués du combat ? S’acharnent-ils pour être « reconnus » un jour par les Conciliaires ? Comment s’imaginent-ils que Mgr Lefebvre aurait approuvé ce qu’ils font ? Dieu le sait. Quoi qu’il en soit, ceux-là servent Menzingen qui s’entêtent à justifier la glissade qui depuis vingt ans emporte la Fraternité St Pie X bien loin des positions de Mgr. Lefebvre. Voici deux exemples récents.

Premier exemple. Pour défendre la poursuite par Mgr Fellay d’une prélature personnelle à Rome, un prêtre de la Fraternité St Pie X (http://​fsspx.​news/​en/​content/​34797) semble d’avis qu’une telle prélature protégera la FSSPX contre les modernistes romains. Mais, oui ou non, Rome contrôlera-t-elle cette prélature ? Si elle en a le contrôle, elle pourra prendre son temps, comme elle l’a fait déjà avec la Fraternité Saint-Pierre, mais elle profitera de ce contrôle pour étouffer peu à peu la Tradition dans la Prélature. Pour penser autrement, il faut simplement ne pas avoir encore compris qui sont ces Romains. Gustavo Corçao n’a-t-il pas dit : «  Seuls les saints croient au mal » ? Quant à Mgr Lefebvre, ne les a-t-il pas qualifiés d’antichrists ? Et si la Prélature ne sera pas sous contrôle romain, jamais ils ne l’accorderont.

Et ensuite ce prêtre tente de discréditer les adversaires de la Prélature en prétendant qu’ils disent que Monseigneur a changé ses principes lorsqu’il a refusé le Protocole de mai 1988. La revendication est sans fondement. Comme le dit le prêtre lui-même, le changement de Monseigneur était purement prudentiel, suite à la démonstration définitive qu’avaient faite les Romains dans les négociations du Protocole qu’ils n’avaient aucune intention de s’occuper de la Tradition comme la Fraternité et Monseigneur l’entendaient. Tant que les Romains avaient semblé manifester le moindre intérêt pour la Tradition, Monseigneur a patienté, et il est allé aussi loin que possible pour les satisfaire (en fait plus loin dans le Protocole qu’il n’aurait dû le faire, comme il l’a admis plus tard). Mais une fois qu’ils avaient clairement montré que la Tradition ne les intéressait pas, Monseigneur s’est fait inexorable – à partir de ce moment-là, la diplomatie céderait la place à la doctrine, et les Romains devraient d’abord prouver que leur doctrine n’était pas autre que celle de la Tradition catholique Ce n’était là de la part de Monseigneur aucun changement de principes, mais seulement la reconnaissance finale que les Romains étaient décidés à déchristianiser, et non pas à rechristianiser, comme il l’écrivit un mois plus tard au cardinal Ratzinger.

De même, le blog Catholic Family News de novembre de l’année dernière sert Menzingen. De façon intelligente le blog se demande si le vrai piège de Rome pour attraper la Fraternité ne vise pas, plutôt que la reddition totale de la Fraternité, sa désintégration par le morcellement (en fait, Rome réalise les deux). Aussi Rome répète-t-elle les offres alléchantes dont chacune divise les prêtres de la Fraternité pour en détacher quelques-uns, tandis que Menzingen espère des monts et merveilles pour finir par se trouver cruellement déçu par une nouvelle exigence impossible de la part de Rome. Et le jeu va continuer jusqu’à ce que la Fraternité soit complètement défaite. Par conséquent, conclut CFN, la Fraternité doit à tout prix rester unie, et aucun prêtre de la Fraternité ne doit la quitter.

Mais, cher CFN, comment Mgr Lefebvre a-t-il fait pour construire la Fraternité en premier lieu ? Certes, lui aussi a souffert des divisions et défections sous sa direction. Les a-t-il surmontées en criant pour l’unité, l’unité, l’unité ? Mais c’était là le grand argument de Rome contre Mgr Lefebvre ! Son grand argument à lui était la Foi, la Vérité, la Foi. Plaider comme vous le faites pour l’unité de la Fraternité derrière ce Menzingen qui favorise Rome, c’est plaider pour la destruction de la Fraternité ! L’unité est toujours spécifiée par ce autour de quoi il faut s’unir. Sous Monseigneur, c’était autour de la vérité catholique, qui faisait toute la force de la Fraternité. Depuis 2012, c’est autour de Menzingen, qui en cherchant à se soumettre aux Conciliaires de Rome fait actuellement la division et la ruine de la Fraternité, en amadouant les Conciliaires qu’elle est née pour combattre.

Courage, chers lecteurs. “La vérité est puissante et elle prévaudra”, avec ou sans la Fraternité St Pie X.

Kyrie eleison.

“Eglise Officielle” ?

“Eglise Officielle” ? on février 3, 2018

Soyons très prudents avec les mots que nous employons. Car les mots sont l’outil par lequel la pensée saisit les choses, et les choses sont le tissu de la vie quotidienne. Par conséquent, des mots dépendra la façon dont nous dirigerons notre vie. En France, dans l’église emblématique Saint Nicolas du Chardonnet à Paris, un prêtre de la FSSPX fait attention aux mots qu’on emploie. Dans le numéro 333 du magazine mensuel de la paroisse, Le Chardonnet, paru le mois dernier, l’abbé Gabriel Billecocq écrit un article intitulé “ Vous avez dit : ‘l’église officielle’ ?”. Il s’abstient d’y mentionner le siège de la FSSPX – Menzingen, en Suisse – mais il se plaint du « souhait » venant de quelque part – d’en haut, vraisemblablement – selon lequel il serait bon de remplacer l’expression «  Église conciliaire  » par les mots «  Église officielle  ». Et il a raison. Car l’expression « Église conciliaire » est parfaitement claire, alors que les mots « Église officielle » ne le sont pas, étant porteurs d’ambiguïtés. Voici pourquoi.

D’une part, «  Église conciliaire  » désigne clairement cette grande portion de l’Église actuelle, empoisonnée à des degrés divers, par les erreurs du Concile Vatican II. Ces erreurs consistent essentiellement dans un recentrage sur l’homme, de l’Église qui devrait être centrée sur Dieu. D’autre part, l’expression “Église officielle” peut s’entendre de deux façons. Elle peut signifier : ou bien l’Église officiellement fondée par le Christ et officiellement parvenue jusqu’à nous à travers les âges par la succession des papes, et cette Église officielle-là, aucun catholique ne peut la rejeter, bien au contraire ; ou bien “Église officielle” peut désigner cette masse de fonctionnaires de l’Église romaine dévoués à Vatican II qui, depuis un demi-siècle, font usage de leur pouvoir officiel pour imposer aux catholiques les erreurs conciliaires. Cette église officielle-là aucun catholique ne peut l’accepter. Il en ressort que la locution «  Église conciliaire  » exprime automatiquement quelque chose de mauvais, tandis que « Église officielle » exprime quelque chose d’ambivalent, de bien ou de mal, selon la signification que lui donne le contexte. En conséquence, remplacer « Église conciliaire » par « Église officielle », c’est remplacer la clarté par la confusion, et cela empêche aussi les catholiques de relever les méfaits de Vatican II.

Certes, l’Abbé Billecocq ne suggère pas que l’état-major de la FSSPX ait jamais « souhaité » une telle chose. Toutefois, un fait actuel et une spéculation sur le futur proche peuvent le suggérer. Quant au fait : l’abbé Christian Bouchacourt, Supérieur du District de France de la FSSPX, lors d’une interview au sujet des élections de la Fraternité en juillet prochain, déclarait : “Dès qu’un Supérieur Général est élu, le Vatican est immédiatement informé de la décision. » Or, jamais auparavant, le résultat des élections au sein de la Fraternité n’a été notifié au Vatican. N’est-ce pas là une façon de laisser entendre que les dirigeants actuels de la Fraternité attendent avec impatience, non seulement que Rome soit informée, mais aussi qu’elle approuve officiellement le choix des dirigeants – car pourquoi informer, sinon pour obtenir enfin une approbation officielle ? Quoi encore la Néo-fraternité va-t-elle mendier à la Néo-église ? Que ne va-t-elle pas lui mendier ? Comme sont lointains les jours où c’était la foi de Mgr Lefebvre qui forçait Rome à mendier !

Quant aux spéculations sur l’avenir : il nous vient aux oreilles que Menzingen prépare deux candidats possibles pour les élections au poste de Supérieur Général de la FSSPX en juillet prochain, puisqu’en principe ce poste ne serait plus occupé par un évêque. Maintenant, supposons que Rome exerce déjà un contrôle virtuel sur les décisions majeures qui se prennent dans la Fraternité. Dans ce cas, Rome n’aura guère à craindre que l’un ou l’autre de ces candidats-là ne change substantiellement la politique pro-romaine de Mgr Fellay ; en revanche un changement apparent au sommet peut être très bénéfique pour Rome. Sans compter que Rome pourrait se servir de Mgr Fellay pour prendre la tête d’une Congrégation Ecclesia Dei “rénovée”, incluant toutes les communautés traditionnelles, y compris l’ancienne FSSPX.

Qui peut douter de l’habileté des Romains à orienter toutes les situations à leur avantage ? À moins . . . à moins que ne déferle à nouveau, dans la Fraternité, la Foi et l’amour de la Vérité qui faisaient la force de Mgr Lefebvre, causes de sa victoire sur tous les libéraux et modernistes romains. Ces démons-ci s’efforcent de défaire une fois pour toutes la Tradition Catholique venant de Dieu, et qui représente l’obstacle majeur à leur nouvelle Religion Mondiale. Il se peut que Dieu exige le sang de martyrs catholiques pour les arrêter. Le martyre de prêtres et de laïcs venant de la FSSPX sera sa gloire.

Kyrie eleison.

La FSSPX en 2018 ?

La FSSPX en 2018 ? on janvier 6, 2018

Devant le déclin du monde, qui ne cesse de s’accentuer, les gens sont de plus en plus nombreux à ouvrir les yeux et à se demander comment cela va finir. Alors que le pape dirige résolument l’Eglise catholique vers sa dégénérescence en semblant vouloir effacer les dernières traces de l’Eglise préconciliaire, de plus en plus de catholiques ouvrent les yeux et se demandent si le Concile (1962–1965) n’a pas représenté, pour la véritable Église catholique, un virage problématique. Ils regardent alors du côté de la Fraternité Saint-Pie X, fondée en 1970 par Mgr Lefebvre, précisément pour assurer la continuité avec l’Église préconciliaire. Mais que trouvent-ils ? Un groupe de prêtres, prêts à sympathiser de plus en plus avec l’Église postconciliaire, s’exprimant de moins en moins clairement sur Vatican II, et glissant dans les bras de la Rome conciliaire. Résultat ? Beaucoup d’âmes, à la recherche de la Vérité, sont plus désemparées que jamais : alors que va-t-il advenir de l’Église et la Fraternité Saint-Pie X en 2018 ?

Les âmes à la recherche de la Vérité doivent lire (par exemple Le Rhin se jette dans le Tibre de Ralph Wiltgen, ou Lettre aux catholiques perplexes de Mgr Lefebvre). C’est grâce à ce genre de lecture que de nombreux catholiques, dans les années 1970 et 1980, ont trouvé le chemin conduisant vers le mouvement Traditionnel où ils ont retrouvé la véritable Église, dont ils savaient qu’ils l’avaient perdue après le « renouveau » du Concile. Et en Mgr Lefebvre (1905–1991), ils ont trouvé un chef ayant une vision clairement catholique de l’événement du Concile : cette assemblée s’était tenue sous la pression du monde moderne afin que l’Église se conforme au monde moderne, alors que depuis le début de l’Église et jusqu’au XXe siècle, c’était l’Église qui avait toujours exigé du monde qu’il se conforme à Dieu.

Dans cette perspective, Vatican II représentait un bouleversement, un renversement complet, sans précédent dans toute l’histoire de l’Église ; mais les Pères conciliaires étaient presque tous plus ou moins désorientés par le monde moderne. Et ce bouleversement a désorienté l’Église officielle depuis le Concile jusqu’à nos jours. Donc étant donné que les ennemis de Dieu et de l’homme étaient derrière le monde moderne et derrière Vatican II ; et étant donné que, par une juste punition de Dieu, ils sont profondément incrustés dans les bureaux du Vatican, alors en 2018, à moins d’un miracle ou d’événements graves qui interviennent, l’Église officielle continuera sa dégringolade.

Et qu’en sera-t-il de la Fraternité Saint Pie X en 2018 ? Dans six mois, début juillet, se tiendront des élections pour choisir les trois hauts responsables de la FSSPX : le Supérieur Général et ses deux Assistants. Ils seront investis pour 12 ans. Si les 40 prêtres de la Fraternité habilités à voter lors de ces élections, souhaitent que la FSSPX poursuive sa glissade dans les bras de la Rome conciliaire, c’est-à-dire à épouser l’Église officielle, alors ils voteront pour réélire Mgr Fellay au poste de Supérieur Général. Il pourra ainsi parfaire son travail qui consiste à changer ce que voulait Mgr Lefebvre. En effet, alors que celui-ci affirmait clairement la nécessité de résister à Vatican II, Mgr Fellay a le projet nébuleux de mélanger la Tradition catholique avec Vatican II, ce qui revient à vouloir mélanger l’eau et le feu. Paul VI (1963–1978) avait déjà rêvé de sauver à la fois l’Église et le monde moderne en les fusionnant lors de Vatican II. De fait, il est presque parvenu à anéantir l’Église par sa lubie tyrannique. De même, Mgr Fellay désamorce la Fraternité en lui imposant une lubie similaire : opérer une réconciliation messianique issue de son imagination entre la Tradition et le Concile. Cette vision est bien différente de celle de Mgr Lefebvre. Comment les 40 prêtres voteront ils ? De leur vote dépendra l’évolution de la Fraternité en 2018, au moins à partir de juillet.

Mais Vatican II n’a pas été sans cause. N’est-ce pas ce fossé toujours grandissant entre la vraie Église de Dieu et l’homme moderne ? Vouloir concilier les deux, nécessite un effort insoutenable. Les Pères du Concile ont fait naufrage en s’y essayant. Mgr. Lefebvre, lui, a tenu bon sur les principes catholiques et il a fondé la Fraternité Saint Pie X. Mais ses successeurs ont craqué tout comme les Pères du Concile. Un monde sans Dieu nous entoure aujourd’hui, car le chant de ses sirènes est très séducteur. Il revient aux catholiques de “veiller et prier” – Il faut qu’ils lisent, qu’ils lisent beaucoup ; ils faut qu’ils aient une réelle vie de prière pour s’accrocher à Dieu. – Qu’ils récitent chaque jour les 15 Mystères du Rosaire.

Kyrie eleison.