le Pape

AVIS pour TEMPS de NÉCESSITÉ – II

AVIS pour TEMPS de NÉCESSITÉ - II on février 24, 2024

Le déluge d’horreurs de la Troisième Guerre

Diront d’un Dieu très bon la gloire et la colère.

Aucun lecteur de ces Commentaires n’a envoyé de questions théoriques comparables à la série de questions pratiques de la semaine dernière sur la crise sans précédent dans l’Église aujourd’hui (CE 866 du 17 février). Mais il vaut la peine d’inventer une telle série, pour offrir des réponses aux questions théoriques, dans l’éventualité où quelques lecteurs comprendraient mieux la confusion créée par Vatican II. Car ce Concile est une pente aussi glissante que dangereuse.

1 Q uel est donc l’élément au cœur de cette confusion  ? Est-ce ce que l’on appelle le « modernisme »  ? Qu’est-ce que le modernisme  ?

Réponse  : le modernisme est la grande erreur des temps modernes, par laquelle même des ecclésiastiques instruits peuvent en venir à croire que l’Église du passé n’a plus besoin d’élever l’humanité à des hauteurs surnaturelles que l’homme ne serait plus capable d’atteindre. Au contraire, « l’humanité est tellement différente à l’époque moderne que pour l’atteindre au fond de son matérialisme, l’Église doit mettre à jour sa doctrine, sa morale, sa liturgie, tout. Si les hommes ne peuvent plus s’élever au niveau spirituel de l’Église, l’Église doit s’abaisser au niveau matériel des hommes », disent les modernistes, du moins en substance.

2  Mais la fonction de l’Église n’est-elle pas d’aller vers les hommes, où qu’ils se trouvent  ?

Oui  ! Mais pas en faisant n’importe quoi  ! Tous les pompiers veulent éteindre des incendies, mais le premier liquide venu ne fait pas l’affaire. Quel pompier utiliserait de l’essence à la place de l’eau ? L’eau et l’essence ont chacune leur nature immuable, indépendante de la volonté des hommes. L’eau éteint le feu (surprise  !), tandis que l’essence l’alimente (« mais qui suis-je pour en juger  ? »). De la même manière, le chant grégorien et la musique rock ont chacun leur nature immuable et opposée, avec des effets opposés et immuables. Le chant grégorien attirera les âmes vers l’église, le rock vers la salle de danse, mais le rock n’attirera pas vers l’église. Certains modernistes veulent bien faire, mais ils sont stupides s’ils pensent que la musique fonctionne aujourd’hui différemment de ce qu’elle était hier. Pour être attirées vers Dieu, les âmes ont besoin d’une musique calme et non agitée.

3  Mais toute la vie moderne est agitée, comparée à la vie d’hier. Alors comment une âme d’aujourd’hui pourrait-elle parvenir à Dieu  ?

C’est le moins qu’on puisse dire  ! Après 6000 ans d’histoire, on pourrait penser que les hommes ont appris à connaître la nature, les effets et les conséquences des choses, mais non. Notre époque part pour ainsi dire du principe que l’homme peut vouloir que les natures aient les effets qu’il souhaite. Tout est devenu si dégénéré et instable que la vie se transforme en une agitation continuelle et que les jeunes ne supportent plus une musique trop calme. Mais cela ne veut pas dire que les natures ont changé au point que le rock les ramènera à l’Église. Ce n’est pas le cas. Ce n’est pas dans sa nature. Il a été conçu par le Diable pour créer toujours plus d’agitation.

Mais si c’est vrai, comment aujourd’hui un jeune, ou n’importe qui, pourra-t-il jamais aller au Ciel  ?

Bonne question ! Dans les temps modernes, de nombreux saints se sont posé cette question, mais aucun n’a jamais désespéré de la réponse parce qu’ils savaient que Dieu dispose toujours sa grâce pour que l’âme la Lui demande. « Quand on veut, on peut », disent les hommes. « À celui qui fait ce qu’il peut, Dieu ne refuse pas sa grâce » selon la manière plus divine avec laquelle l’Église s’exprime. Quoi qu’il en soit, lorsqu’une âme, sans faute très grave de sa part, se trouve dans une situation où ses chances de salut sont apparemment infimes, Dieu peut toujours intervenir (v. par exemple le cas de Lot dans Genèse 19).

Mais puisque Dieu est tout-puissant, pourquoi n’élimine-t-il pas tout le mal de la création qu’Il domine  ?

Parce que le but de sa création est d’offrir la plus grande béatitude possible aux âmes qui l’acceptent librement. Or, une béatitude qui n’est nullement méritée par l’âme qui la reçoit ne peut être aussi heureuse pour cette âme qu’une béatitude au moins partiellement méritée par elle en dépit de tout le mal dont elle a été environnée durant sa courte vie dans cette ‘vallée de larmes’. Il s’ensuit que plus Dieu souhaite être généreux avec son don de béatitude, plus Il autorisera le mal, mais pas au point où le mal empêche le bien librement choisi. Ce point a été atteint par le monde entier à l’époque de Noé et il revient aujourd’hui. Dieu interviendra donc à nouveau demain et, si nous avons la foi catholique, faisons notre part en priant le Rosaire de sa Mère pour le salut des âmes.

Kyrie eleison

AVIS pour TEMPS de NÉCESSITÉ – I

AVIS pour TEMPS de NÉCESSITÉ - I on février 17, 2024

À qui fait autrement, ne soyez pas pénibles.

Dieu ne demande pas des choses impossibles.

Un lecteur bien troublé par la situation dans l’Église catholique nous envoie un certain nombre de questions pratiques que beaucoup d’âmes catholiques doivent se poser aujourd’hui en relation avec le grave devoir de tout catholique d’assister à la Messe pour remplir son obligation dominicale. En temps normal, les réponses sont relativement claires. Or, depuis la révolution de Vatican II dans les années 1960, les circonstances dans l’Église ne sont plus normales, et les réponses ne sont donc plus aussi claires. Énumérons les questions de ce lecteur, allant du général au particulier, sachant que ce Commentaire propose ses réponses sans rien imposer.

Dans quelle mesure l’Église conciliaire est-elle catholique, et dans quelle mesure est-elle contrefaite  ?

Réponse  : Dieu seul le sait, car Lui seul connaît les secrets des cœurs des hommes, et la frontière entre la vraie et la fausse Église passe souvent par le cœur des hommes, à savoir par exemple s’ils ont ou non la foi catholique. Puisque Lui seul peut le savoir avec certitude, Il n’attend pas de nous que nous le sachions. Cependant, Il nous donne les moyens de savoir ce que nous devons savoir, en jugeant les fruits (cf. Mt 7, 15–20). Ceux-ci permettent par exemple de distinguer infailliblement les bergers des mercenaires. La joie et la charité réelles révèlent où la véritable Église existe encore, même parmi les structures de la Nouvelle Église.

Avons-nous un pape  ?

Réponse  : si nous jugeons le pape François par ses fruits, nous les trouvons désastreux pour la véritable Église, au point que de nombreux catholiques sérieux soutiennent qu’il est un antipape. Dieu n’exige pas de moi que je sois sûr de ma réponse, dans un sens ou dans l’autre. Sur cette question, même de bons théologiens catholiques peuvent être en désaccord. La sage conduite de Mgr Lefebvre était de laisser ses prêtres avoir leur propre opinion en privé, mais de les obliger en public à se comporter comme si les papes apparents de Vatican II étaient de vrais papes, à moins et jusqu’à ce qu’il soit clairement prouvé qu’ils ne le fussent pas. Même le pape François remplit encore la fonction catholique de fournir aux structures de l’Église une tête visible leur permettant de fonctionner jusqu’à ce que Dieu nettoie les écuries d’Augias. En son temps, Dieu remettra le pape sur le bon chemin. En attendant, je peux désespérer de tel ou tel pape, mais je ne dois pas désespérer de la papauté, ni d’aucune autre institution venue de la Tradition de Notre Seigneur Lui-même.

3  Qu’en est-il des sacrements de la Nouvelle Église  ?

Réponse  : comme l’ensemble de la Nouvelle Église dont ils sont un produit et une partie, ils sont encore en partie bons même si, par définition, ils sont en train de pourrir, comme les pommes pourrissent, image qui vaut ce qu’elle vaut. Car dès le début, la Nouvelle Église a été habilement conçue pour pourrir pendant des dizaines d’années, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de la véritable Église. En effet, dans les années 1960, au moment de Vatican II, de nombreux ecclésiastiques au sommet de l’Église avaient été complètement infectés par la pensée maçonnique. La franc-maçonnerie est cette société secrète créée en 1717 à Londres pour infiltrer l’Église catholique jusqu’à sa destruction de l’intérieur, permettant ainsi aux ennemis bien connus de Dieu et du genre humain de s’emparer du monde. La véritable Église de Notre Seigneur est en effet le grand obstacle sur leur chemin.

Qu’en est-il des « miracles eucharistiques » qui se seraient produits lors de « messes » du Novus Ordo  ?

Réponse  : au cours des 2000 ans d’histoire de l’Église, Dieu a toujours aidé par des miracles les Chrétiens à croire au miracle stupéfiant de sa Présence réelle sous les simples apparences du pain et du vin. Et ces miracles continuent de nos jours, car le Sacré-Cœur n’abandonne pas les brebis trompées par leurs bergers. La différence est qu’aujourd’hui, la science moderne est en mesure de fournir de vraies preuves techniques pour prouver que les miracles, quand ils sont authentiques, sont bien authentiques. Voyez par exemple le livre « Un cardiologue examine Jésus », du Dr Franco Serafini, avec des explications et des illustrations photographiques de plusieurs miracles récents. Il est édité par Sophia Institute Press, et disponible sur SophiaInstitute.com. Que Dieu bénisse les traditionalistes qui s’en tiennent fermement à la messe latine traditionnelle, mais non ceux qui refusent les preuves techniques fournies par le Sacré-Cœur pour le salut des âmes.

Et qu’en est-il de la réception des hosties prétendument consacrées lors de Messes Novus Ordo  ?

Réponse  : peut-être vaut-il mieux éviter de les recevoir, car elles peuvent être invalides et, avec le temps, le devenir de plus en plus. Cependant, en cas de nécessité, et si toutes les circonstances sont convenables, on peut les recevoir pour autant qu’elles puissent être valides.

Kyrie eleison

Pape Indispensable – II

Pape Indispensable – II on février 8, 2020

Les « Commentaires » de la semaine dernière (DCLV, 1er février) attribuaient la crise sans précédent qui sévit dans l’Eglise catholique à la prévarication des autorités lors du Concile Vatican II ; crise qui perdure maintenant depuis plus de 50 ans. De ce constat découlait logiquement que la crise ne prendrait fin que lorsque l’autorité Catholique serait rétablie dans Vérité. Or la Vérité catholique est immuable. C’est donc au Pape et aux évêques qu’il incombe d’y revenir et non à elle de se déplacer jusqu’à épouser leurs nouvelles positions. Nous déclarions en outre que c’est le Pape qui doit rétablir les évêques dans leur mission, mais que seul le Bon Dieu peut rétablir le Pape dans son rôle. Cependant, Dieu ne remettra le Pape sur pied que « lorsque nous aurons compris la leçon ». En effet, si Dieu nous tirait trop tôt de ce bourbier, nous autres pauvres pécheurs nous n’en profiterions que pour retomber dans nos déviations. Dieu ne peut pas se permettre d’être trop généreux avec notre génération perverse. Mais quelle est la leçon que nous devons alors tirer de cette situation ?

Entre autres enseignements, nous devons admettre que le monde ne peut se passer d’une Église saine ; que pour être saine, l’Église doit avoir un pape aux idées saines, et que ce pape doit être obéi. Par exemple, en 1965, à la fin du concile Vatican II l’apostasie battait son plein parmi les ecclésiastiques. Pourtant, Dieu offrit une nouvelle chance à l’humanité. Paul VI était à ce moment-là confronté à la question grave des moyens artificiels de contrôle des naissances, autrement dit à la contraception. Les conditions de vie dans les villes modernes poussaient la masse des évêques, des prêtres et des laïcs catholiques à remettre en cause l’ancienne condamnation stricte de l’Église. Il leur semblait qu’elle devait être assouplie, que le point de vue du monde moderne était fondé et que la règle immuable de l’Église, en d’autres termes Dieu lui-même, était en tort. Paul VI avait voulu lui aussi adoucir la règle.

Cependant, lorsque la commission d’experts qu’il avait chargés d’étudier la question lui remit son rapport, il vit de lui-même que la règle ne pouvait pas être assouplie. Ses arguments qui aboutissaient au maintien de la règle n’eurent certes pas la force des anciens arguments fondés sur l’immutabilité du droit naturel, mais néanmoins, Paul VI maintint l’essentiel dans son encyclique « Humanae Vitae » de 1968. Cependant, l’encyclique était à peine publiée que l’enfer se déchaîna dans l’Église, et en 1969 Paul VI imposait à l’Eglise la Messe du Novus Ordo. Quand on se demande si Dieu aurait peut-être épargné la Nouvelle Messe aux évêques et aux prêtres si, au lieu de rejeter la loi divine, ils avaient obéi au Pape, cela n’a rien d’une spéculation oiseuse. Car en désobéissant au Pape, alors que celui-ci restait fidèle à la loi divine, ces hommes d’Église ont en fait tous contribué à l’effondrement de l’autorité dans l’Eglise. Dès lors toute loi divine devenait branlante, et c’est ainsi que le chaos s’est installé au sein de l’Église depuis.

Nous avons là un exemple emblématique montrant que la Vérité a besoin de l’autorité, que le monde a besoin de l’autorité de l’Église et que l’Église a besoin du Pape. En particulier dans les grandes villes d’aujourd’hui, les hommes sont incapables de voir en quoi la contraception est mauvaise car elle semble à tous être au contraire une option frappée au coin du bon sens. C’est pourquoi, sans une autorité divine pour interdire la contraception, rien ni personne ne peut résister aux passions humaines qui y poussent. C’est ainsi que Vatican II (Gaudium et Spes #48) a suggéré que dans l’acte de mariage le bien-être des époux passe avant la procréation, ouvrant ainsi les vannes au divorce, à l’adultère, à l’avortement pré- et post-natal, à l’euthanasie, à l’homosexualité, au changement de sexe et à des horreurs encore inconnues, mais toutes contenues implicitement dans l’inversion des fins du mariage. En effet, notre mère l’Eglise sait depuis toujours que briser l’acte de mariage entraîne à sa suite l’éclatement du mariage, de la personne individuelle, de la famille, de la société, de la nation et du monde. C’est dans ce chaos que nous nous trouvons aujourd’hui. Cela montre bien à quel point l’autorité est nécessaire.

Or, afin de permettre aux hommes pécheurs de gagner le Ciel et d’éviter l’Enfer, l’autorité la plus importante pour imposer à leurs esprits faux l’nfaillible Vérité divine et à leurs volontés rebelles la Loi éternelle, est bien celle de l’Église. Et pour incarner cette autorité et la manifester aux hommes le Dieu Incarné, Notre Seigneur Jésus Christ, a choisi d’instituer et organiser Son Église comme une monarchie, dont le chef suprême est le Pape de Rome. À lui seul revient la mission et la grâce de gouverner et d’unifier tous les membres de l’Église autour de la Vérité catholique. Il s’ensuit que, lorsque le Pontife romain se sépare de la Vérité, comme c’est le cas depuis Vatican II, les brebis sont nécessairement dispersées, car personne d’autre que le pape ne reçoit de Dieu cette mission et cette grâce de les unir (cf. Lc. XXII, 32).

Kyrie eleison.

Dieu Embauche

Dieu Embauche on avril 29, 2017

Sur de brûlants problèmes actuels l’abbé Jean-Michel Gleize, Professeur de Théologie au Séminaire d’Écône de la Fraternité St Pie X, a rédigé deux articles qui jettent une lumière intéressante sur leur solution. D’abord, le Pape peut-il tomber dans l’hérésie formelle ? Réponse, peut-être, parce qu’on n’a pas toujours cru comme depuis quelques siècles que les Papes sont aussi libres d’erreur. Et ensuite, le document papal Amoris Laetitia montre-t-il que le Pape François est tombé dans l’hérésie formelle ? Réponse, dans le sens strict des mots, non, mais en effet, oui, parce que le néo-modernisme subvertit la doctrine tout en faisant semblant de la maintenir. Cette deuxième question devra attendre un autre numéro de ce « Commentaire », mais pour ne pas se laisser piéger entre le libéralisme et le sédévacantisme, l’abbé Gleize a dû commencer par la première question.

Dans son premier article (qui est plus court), il dit qu’à partir de la dite Réforme Protestante, les théologiens catholiques en général, notamment St Robert Bellarmin, ont tenu que le Pape ne peut pas tomber dans le refus conscient et pertinace d’un dogme défini de l’Église, i.e. dans l’hérésie formelle. Pour étayer leur thèse ils citent l’ordre de Notre Seigneur à St Pierre de confirmer ses frères dans la foi (Lc.XXII, 32), ce qui supposerait que Pierre lui-même ne peut pas la perdre. Et jamais dans toute l’histoire de l’Église, disent-ils, un Pape n’est tombé dans l’hérésie formelle. Par contre avant la révolution Protestante, dit l’abbé Gleize, les théologiens catholiques du 12me au 16me siècle ont jugé en général qu’un Pape peut tomber dans l’hérésie formelle, et cette opinion continue jusqu’aujourd’hui, tout en étant moins commune.

L’abbé conclut qu’en vue surtout des Papes Conciliaires, les théologiens plus récents n’ont pas prouvé leur thèse. Quant à l’argument que Pierre sera toujours protégé par Notre Seigneur de l’hérésie formelle, il faut répondre que la foi est un acte de l’esprit poussé par le libre-arbitre, et il est bien rare que Dieu interrompe le libre-arbitre des hommes. Quant aux Papes dans l’histoire, il y a le cas d’Honorius, anathématisé par ses successeurs pour avoir favorisé l’hérésie monothélite. Certes, pas tous n’acceptent cette conclusion de l’abbé, mais si on la considère du point de vue historique des Sept Époques de l’Église, elle se défend.

Par trois Époques (Apôtres 33–70, Martyrs 70–312, Docteurs 312–500+) l’Église s’est hissée à la Quatrième Époque, les mille ans de la Chrétienté triomphante (500+-1517). Mais vers la fin de ce Moyen Age le Diable, aidé par le péché originel, rongeait la Chrétienté, et les hommes ont lancé la Cinquième Époque, celle de l’Apostasie (1517–2017 ?). Ici les Chrétiens décadents ont inventé une forme d’hypocrisie après l’autre (Protestantisme, Libéralisme, Communisme, entre autres) pour rendre hommage à la vertu et la civilisation chrétiennes, tout en se « libérant » pour profiter du dernier vice, tel le « mariage » de même sexe. Or le Bon Dieu aurait pu faire durer sans fin le Moyen Age, mais pour cela Il aurait fallu interrompre le libre-arbitre. Donc Il a préféré douer Son Église d’un faisceau de Saints spéciaux pour mener la Contre-Réforme, ce qui lui a valu sur les 500 ans suivants, pour varier la population de Son Ciel, une moisson de Saints post-médiévaux. Donc comme antidote à la corruption de l’homme post-médiéval Dieu aurait choisi de renforcer l’autorité dans Son Église pour que les âmes voulant se sauver, mais ne le voulant plus assez par la vertu intérieure, pussent au moins être dirigées encore vers le Ciel par l’autorité extérieure. A ce moment-là, bien sûr, le Diable s’est mis à travailler surtout les autorités élevées de l’Église, et après quatre siècles et demi c’est comme si le Bon Dieu a dit, « Si vous ne voulez plus de Mon Église à Moi, alors ayez la vôtre, » et voilà Vatican II.

Tout cela fait que l’autorité dans l’Église est en ruines, humainement irréparables, et Dieu va recourir à d’autres moyens pour faire sortir de notre monde spirituellement épuisé une nouvelle moisson d’âmes.

Un Châtiment garantira l’éclat initial de l’Église de la Sixième Époque, mais le Diable et le péché originel y auront comme matière à travailler une nature humaine affaiblie en profondeur par le libéralisme de la Cinquième Époque, en sorte qu’il ne leur faudra pas longtemps pour faire arriver la Septième Époque, celle de l’Antichrist. Mais celle-ci sera en même temps l’Époque de quelques-uns des plus grands Catholiques de toute l’histoire de l’Église – une moisson de Saints exceptionnels.

Kyrie eleison.

Dieu Transcendant

Dieu Transcendant on avril 8, 2017

Si jamais il y a un moment de l’année où il convient en particulier de contempler la souffrance et mort de Notre Seigneur Jésus Christ, c’est sûrement aujourd’hui, à la veille du Dimanche des Rameaux, juste avant la Semaine Sainte. Et chaque année cette contemplation devient plus nécessaire depuis 50 ans, parce que la souffrance de l’Église qui a éclaté avec Vatican II se fait toujours plus scandaleuse, toujours plus mystérieuse. Nous avons tous besoin de nous rappeler que Dieu est mystérieux, autrement dit qu’ Il dépasse infiniment nos petits esprits humains. « Car mes pensées ne sont pas les vôtres, ni vos voies les miennes. Car autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes pensées à Moi sont au-dessus des vôtres. » (Is. LV, 8–9).

Cette grande leçon nous est enseignée par le cinquième Mystère Joyeux du Rosaire, où à l’âge de douze ans Notre Seigneur a permis que sa Mère et St Joseph le perdissent pour leur rappeler qu’ Il devait s’occuper des choses de son Père. Sa Mère ne comprenait pas – « Mon Fils, pourquoi avez-vous agi ainsi avec nous ? » En effet, Il avait causé à ses parents humains trois jours d’anxiété intense – « Votre père et moi nous vous cherchions tout affligés. » Notre Seigneur leur répondit comme s’ils n’avaient eu aucune raison de s’affliger – « Ne saviez-vous pas qu’il faut que je sois aux choses qui regardent Mon Père ? » Mais leur anxiété avait été si intense que cette réponse n’était pas humainement compréhensible – « Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. » Néanmoins au lieu de Lui poser encore des questions, Marie « conservait toutes ces choses en son cœur, » pour mieux pénétrer dans les raisons de Dieu, même si elle n’avait pu comprendre.

Au futur Chef de l’Église, Pierre sur laquelle elle serait bâtie, la même leçon des voies de Dieu qui transcendent infiniment les nôtres devait être enseignée, même si plus rudement qu’à la tendre Mère de Dieu. Humain, par trop humain, Pierre reproche à Notre Seigneur Son audace pour avoir osé dire aux Apôtres qu’il montait à Jérusalem pour souffrir et mourir. La réponse de Notre Seigneur est mordante : « Retire-toi de Moi, Satan ! » et pourtant la réponse n’est pas essentiellement différente de celle qu’ Il a donnée à Sa Mère, « car tu ne goûtes pas les choses de Dieu, mais celles des hommes » (Mt. XVI, 21–23). Pierre venait d’être élu comme Pierre de l’Église (Mt. XVI, 16–18). A lui moins qu’à tout autre homme il ne pouvait être permis de penser plutôt humainement que divinement quand il devrait gouverner l’Église.

Pourtant Notre Seigneur reconnaît bien la pensée par trop humaine des hommes dès qu’il s’agit des choses de Dieu. Voilà pourquoi bientôt après avoir fait à Pierre ce reproche si dur, Il l’emmène avec Jean et Jacques sur le Mont Tabor pour que Sa Transfiguration y permît à Sa divinité de paraître tout éblouissante à travers Son humanité. Cela permettrait aux Apôtres d’être secoués jusqu’à la moelle par le déicide atroce qui aura lieu à Jérusalem, mais trois d’entre eux pourraient rendre témoignage de ce qu’ils auraient vu de leurs propres yeux, même avant la Passion, de la divinité qui brillait comme le soleil du dedans de l’homme crucifié sur le Calvaire (cf. II Pierre I, 16–18).

Et de nos propres jours ? Les Catholiques savent que l’Église est la continuation sur terre de la vie Incarnée du Christ sur terre, et donc en principe ils savent de même que tout comme les 33 ans du Christ se sont terminés par Sa Passion et Mort, de même l’Église Militante peut prendre fin sur terre en saignant de toutes ses blessures jusqu’à ce qu’elle soit virtuellement éteinte. Néanmoins, voir ceci en réalité arriver sous ses yeux est apte à secouer la foi de maint brave croyant – « Mais comment est-ce possible que ces Papes-ci, ces Cardinaux et ces Évêques constituent l’autorité de Dieu dans la structure de Son Église ? » Bien sûr, ils n’en sont pas en général les représentants dignes, mais où ailleurs trouve-t-on ceux qui constituent sa structure ? Patience. Même traîné au Calvaire, c’était Dieu. Même traîné dans le Nouvel Ordre Mondial, c’est Dieu. Mais Il n’a pas encore dit Son dernier mot !

Kyrie eleison.

Allié Bienveillant ?

Allié Bienveillant ? on janvier 28, 2017

Mgr. Athanase Schneider, venant d’Allemagne mais actuellement Évêque d’Astana au Kazakhstan, s’est fait connaître ces dernières années aux Catholiques de la Tradition par maintes déclarations qui vont apparemment dans le sens de la Tradition. Par exemple l’année dernière il s’est associé publiquement aux quatre Cardinaux qui ont mis en question la doctrine exprimée par le Pape François dans son document Amoris Laetitia. Lorsque Mgr Schneider fait tant pour critiquer la glissade à « gauche » de l’Église officielle, il est possible qu’il ne comprenne pas qu’on puisse l’attaquer de la « droite », mais il s’agit de la Vérité et non pas de nos petites personnalités. Excellence, merci de toute la vérité que vous avez eu le courage de défendre en public, mais laissez-vous dire que la Vérité est bien plus forte et bien plus exigeante que vous ne pensez. Vous avez accordé récemment une interview à Adelante la Fe. Ayez la bonté de ne pas le prendre personnellement si quelques-unes de vos réponses sont citées ici (en lettres italiques) pour être critiquées.

Je suis convaincu que dans les circonstances actuelles, Mgr Lefebvre aurait accepté sans hésiter la proposition canonique de Rome d’une Prélature Personnelle pour la Fraternité St Pie X.

Excellence, cela n’est pas possible. Mgr Lefebvre a cru, et il l’a prouvé par des arguments tirés de la théologie et l’histoire de l’Église, que Vatican II fut une trahison sans précédent par laquelle les autorités suprêmes de l’Église abandonnèrent 1900 ans de doctrine immuable de l’Église. Or, la Rome officielle suit toujours ce Concile objectivement perfide. Donc soumettre la Fraternité à cette Rome-ci, ce sera soumettre le poulailler au renard. Mgr Lefebvre a toujours espéré que la Rome néo-moderniste se redresserait, mais il n’en est rien jusqu’ici.

Mgr Lefebvre était doué d’un profond « sensus ecclesiae », ou sens de l’Église.

C’est vrai, parce qu’il possédait en profondeur et avec clarté la doctrine ou enseignement catholique, qui se situe au cœur de l’Église. « Allez, enseignez toutes les nations, » fut la dernière instruction de Jésus à ses Apôtres (Mt. XXVIII, 19–20). Or, Vatican II a trahi cette doctrine, donc c’est le sens même de l’Église qui a fait que Mgr Lefebvre a répudié ce Concile. Les Conciliaristes de la Rome actuelle ne seront jamais capables de reconstruire l’Église.

Il a consacré quatre évêques en 1988 parce qu’il était persuadé qu’il y avait un réel état de nécessité.

En effet, mais attention ! C’est la crise objective qui a engendré la conviction subjective, et pas l’inverse. Notre monde moderne est malade mentalement, du subjectivisme. Mgr Lefebvre fut un objectiviste.

Si la Fraternité reste trop longtemps canoniquement indépendante, ses membres et ses fidèles vont perdre leur sens de la nécessité d’être soumis au Pape, et ils finiront par cesser d’être catholiques.

Le Pape est Pape pour « confirmer ses frères » dans la Foi – voir Lc.XXII, 32. S’il s’agit d’un Pape Conciliaire dont la foi est corrompue par Vatican II, il ne pourra plus donner ce qu’il n’a pas lui-même. C’est en se soumettant aux Papes Conciliaires que des Catholiques sans nombre ont perdu depuis le Concile la vraie Foi.

Aucun Catholique ne peut choisir les Papes auxquels il obéira ou non. Le Bon Dieu guide son Église.

La crise présente dans l’Église est sans précédent parce que jamais avant dans toute l’histoire de l’Église on n’a vu toute une série de Papes, l’un après l’autre, en décalage par rapport à la vraie Foi, comme nous en avons vu depuis Vatican II. Ceci oblige – exceptionnellement – les Catholiques à juger leurs Papes, évêques et prêtres dans la mesure nécessaire pour s’assurer que ce ne sont pas des loups. Par cette crise le Bon Dieu purifie son Église, et dès que la purification sera complète, Il donnera à son Église un grand Pape, catholique pour de vrai.

J’ai dit à Mgr. Fellay qu’à Rome nous avons besoin de la Fraternité dans cette grande bataille pour la pureté de la Foi.

Excellence, veuillez croire que la Rome Conciliaire fera de son mieux pour compléter la corruption de la foi de la Fraternité. Déjà la Fraternité officielle a glissé loin de la Foi objective de Mgr Lefebvre.

Kyrie eleison.