Mgr Bernard Fellay

Accord Imminent

Accord Imminent on juillet 12, 2014

Le 13 décembre de l’année dernière à la Maison de Sainte Marthe à Rome où le Pape habite en ce moment, le Pape rencontra brièvement Monseigneur Fellay, Supérieur Général de la Fraternité Saint Pie X. Officiellement la Fraternité nie que la rencontre ait eu quelque signification que ce soit, mais un commentateur italien qui possède une certaine connaissance de la façon dont Rome procède, un certain Giacomo Devoto (G.D.) argumente que la rencontre prouve qu’un accord Rome-FSPX a déjà été conclu. Voyez http://​www.​unavox.​it/​ArtDiversi/​DIV812_​Devoto_​Notizia_​intrigante.​html. Brièvement :—

Dans la matinée du 13, Monseigneur Fellay et ses deux Assistants à la tête de la FSPX rencontrèrent au Vatican ceux qui sont à la tête de la Commission Ecclesia Dei sur l’invitation de Monseigneur Guido Pozzo, rappelé à la Commission par le Pape François pour traiter des relations problématiques entre Rome et la FSPX. Une publication officielle de la FSPX, DICI, déclare que la réunion fut simplement « informelle », mais G.D. signale que même si elle était informelle, elle n’a pas pu avoir eu lieu sans avoir été précédée par une série de contacts discrets destinés à rétablir les relations après leur interruption du mois de juin 2012. De plus, dit G.D., une telle réunion constitue la phase préliminaire indispensable à toute réunion « formelle ».

Quoiqu’il en soit, après la réunion, Monseigneur Pozzo, Monseigneur Di Noia et les trois têtes de la FSPX s’en allèrent déjeuner à la Maison Sainte Marthe où il se trouvait que le Pape aussi était en train de déjeuner. Lorsque le Pape se leva à la fin du repas pour sortir, Monseigneur Fellay se leva aussi pour le rencontrer, ils échangèrent quelques paroles à la vue de tous, et l’évêque baisa l’anneau du Pape (ou mit un genou en terre pour recevoir sa bénédiction, selon le Vatican Insider de Rome). Une fois de plus DICI minimisa la rencontre comme n’étant rien de plus qu’une rencontre fortuite suscitant un échange spontané de politesses. G.D., au contraire, maintient – raisonnablement – que même une telle rencontre « par hasard » ne peut avoir eu lieu sans l’accord préalable du Pape.

Plus encore, ajoute G.D., dans l’art de la diplomatie, de telles rencontres sont organisées pour « rompre la glace » de façon délicate pour permettre une interprétation élastique qui puisse signifier autant ou aussi peu qu’on le désire. D’un côté le contact courtois était en public pour que tous pussent le voir, dans un endroit public fréquenté par d’importants personnages de la Nouvelle Église, et il pouvait être perçu comme l’approbation papale de ce qui avait eu lieu au cours de la réunion du matin avec la Commission. D’un autre côté cela permettait, aussi bien à Rome qu’à la FSPX, de nier de façon plausible que cette rencontre ait eu une signification réelle au delà d’un simple échange de politesses.

Ainsi lorsque les rumeurs commencèrent à circuler au début de cette année, la FSPX nia pendant des mois qu’il existât quoi que ce fût au sujet d’un accord Rome-FSPX. Ce n’est que le 10 mai que DICI admit qu’il y avait eu certains contacts entre le Pape et Monseigneur Fellay, mais alors DICI minimisa à tel point cet événement que G.D. y voit comme un signe sûr que l’accord a été conclu en privé. (Dans la politique moderne, comme dit l’adage, rien n’est sûr tant qu’il n’a pas été officiellement nié).

De fait, le problème principal pour le Pape François comme pour Monseigneur Fellay, ce n’est pas comment parvenir à un accord voulu par tous les deux , mais comment obtenir que leurs ailes gauche et droite respectivement acceptent cet accord. Cependant, le problème est en train de se résoudre jour après jour au fur et à mesure que la Fraternité, autrefois glorieuse dans son combat pour la défense de la Foi, devient la Néo-fraternité compromise. En effet, combien d’évêques de la Néo- église peuvent craindre encore la Néo-fraternité comme étant une menace pour leur Néo- église ? Et combien de prêtres de la FSPX sont encore convaincus que toute forme d’accord avec Rome serait un désastre, surtout si on leur promettait qu’ils « n’auront rien à changer » ? Un tel accord n’aurait pratiquement pas besoin d’être annoncé. Dans les esprits et les cœurs de beaucoup, il est déjà là.

Kyrie eleison.

Pretres Courageux

Pretres Courageux on juin 14, 2014

Ainsi qu’un certain nombre parmi vous le savent, l’Abbé Altamira est un jeune prêtre argentin de la Fraternité Saint Pie X, travaillant à Bogotá, la capitale de la Colombie en Amérique du Sud, qui, il y a quelques mois, a pris une position claire et publique contre la trahison de la Foi et de la Fraternité de Monseigneur Lefebvre de la part de Monseigneur Fellay et de son équipe à Menzingen en Suisse. Quittant le Prieuré de la Fraternité pour fonder une paroisse alternative proche, l’abbé Altamira a été suivi par la grande partie de ses anciens paroissiens. Ainsi que j’ai pu constater sur le chemin du Brésil mi-avril, c’est un prêtre pieux, intelligent et très travailleur, bien apprécié de ses fidèles. Pour toute récompense il se trouve « exclu » de la FSPX.

L’Abbé Altamira a écrit à Monseigneur Fellay pour protester et prouver l’invalidité de son « exclusion ». Il a envoyé copie de sa protestation bien argumentée à un prêtre vétéran de la FSPX qui sait trop bien comment le monde moderne fonctionne pour se laisser berner par Monseigneur Fellay. Ci-après les sages commentaires de ce prêtre :

« Il est évident qu’il existe un problème dans la Fraternité Saint Pie X. Les libéraux se sont emparés du contrôle et ils veulent être intégrés dans la structure de la Rome moderniste. Et, comme l’a dit l’Abbé Pfluger, ils veulent expulser tous les antilibéraux qui s’opposent à cette opération suicide. Une évidence supplémentaire de la Reconnaissance progressive de la FSPX de la part de Rome est ces églises qu’un certain nombre d’évêques de France offrent à Monseigneur Fellay : Messe de Requiem de l’Abbé Lagneau, Messe du Jubilé Sacerdotal du Père Marziac, les Confirmations en Corse, la Basilique de Lourdes à plusieurs occasions, et ainsi de suite.

« Agir en secret c’est le modus operandi digne d’un politicien libéral qui veut conduire ses électeurs vers un but diamétralement opposé à celui qu’il avait juré de poursuivre afin d’assurer son élection. Par une série d’ambiguïtés savamment échelonnées, le politicien mène progressivement la grande majorité de ses électeurs à accepter finalement la conclusion contraire à celle dont ils étaient convaincus au début. Il s’agit purement et simplement d’une fourberie machiavélique, toute de mensonge et d’hypocrisie. Pour le Supérieur Général la fin justifie les moyens, et pour arriver à ses fins il n’hésite pas à prendre une série de positions que Monseigneur Lefebvre avait maintes fois condamnées. Que dirait Monseigneur Lefebvre de lui et de ses deux Assistants ? Qu’ils ne sont que d’infantiles idiots, naïfs et désobéissants, qui mènent la Fraternité au suicide, qui sont en train de trahir le combat de la Foi, et qui vont livrer aux modernistes de Rome les fruits de tant de générosité et de tant de sacrifices offerts par les fidèles.

« Les modernistes à Rome n’ont jamais renoncé à leurs exigences : que nous acceptions le Concile Vatican II et la légitimité de la Nouvelle Messe. En 1975 le Directeur et les professeurs d’Ecône donnaient à Monseigneur Lefebvre le conseil d’accepter le Concile pour sauver la Messe, et ils finirent par se rebeller et abandonner le Séminaire en Août 1977. Aujourd’hui les trois têtes de file de Menzingen vont jusqu’à accepter la légitimité de la Messe de Luther. Comme disent les trois, la réticence de la Fraternité à les suivre sur ce chemin nous rend fastidieux aux yeux de nos « nouveaux amis à Rome », tandis que, selon eux, attendre la conversion de la Rome moderniste est irréaliste. Là ils ont raison. En effet, seul un grand coup de balai de la part de Dieu pourra nettoyer cette situation qui est totalement différente de la situation de l’Eglise lors de la Réforme de Saint Pie V. Comme le Capitaine du Titanic, Monseigneur Fellay et son quartier général mèneront jusqu’à son terme l’Opération Suicide de la Fraternité. Aveugles guides d’aveugles. Mais quiconque n’est pas aveugle doit résister à ce suicide et garder la Foi ».

Si seulement la Fraternité comptait davantage de prêtres aussi clairvoyants et courageux que l’abbé Altamira et l’abbé Faure !

Kyrie eleison.

Principes de Résistance – II

Principes de Résistance – II on avril 26, 2014

La Foi doit être préservée bien que le Pasteur soit frappé (cf. EC 348). S’il fut un homme qui nous a été donné par Dieu pour nous montrer comment nous devons garder la Foi en ces temps de confusion, par la préservation du vrai sacrifice de la Messe et du vrai sacerdoce catholique, cet homme fut certainement Monseigneur Lefebvre (1905–1991). Étant donné que le désastre provoqué dans l’Église par les Pasteurs Conciliaires n’a pas substantiellement changé depuis son époque, ce que lui-même a dit et écrit s’applique substantiellement à la situation d’aujourd’hui, et tout nouveau venu qui se rend compte du désastre ne peut faire mieux que de lire et étudier ses paroles.

Cependant, le désastre s’est accru dans de telles proportions depuis sa mort que tout mouvement d’une quelconque ainsi nommée « Résistance » aujourd’hui fera bien d’apprendre les leçons qu’on peut tirer de l’impressionnante chute de cette Fraternité Saint Pie X. Celle-ci fut la magnifique réalisation de Monseigneur Lefebvre pour préserver la Foi au milieu de l’effondrement de l’Église officielle. Pour quelles raisons la direction de la FSSPX est-elle actuellement en train de l’engager dans une direction différente de celle qu’avait tracée Monseigneur Lefebvre, une direction qui ne peut conduire la FSSPX qu’à un effondrement tout à fait semblable ?

Parce que, à mon avis, les chefs que la FSSPX s’est donnée après la mort de Monseigneur survenue en 1991, lors des Chapitres Généraux de 1994 et 2006, n’ont jamais pris toute la mesure du désastre Conciliaire, pour la bonne raison qu’ils étaient des enfants des décadentes années 1950, ou des années révolutionnaires 1960 et plus tard encore. Ayant bu dans le fleuve de la Révolution en même temps que le lait de leur mère, pour ainsi dire, ils n’ont jamais compris à quel point ils font erreur lorsqu’ils se trouvent face à des hommes d’Église qu’ils prennent pour Catholiques alors qu’ils ne le sont pas du tout. Bref, ces chefs ou bien n’ont jamais étudié le modernisme, ou bien n’ont jamais compris ce qu’ils ont étudié, ou bien ont été trop « pieux » ou « surnaturels » pour penser que cela pouvait s’appliquer aux hommes de l’Église officielle qu’ils avaient en face d’eux.

Ainsi, là où Monseigneur Lefebvre avait vu clairement que l’Église Conciliaire, en perdant chacune des quatre notes de l’Église catholique (une, sainte, catholique, apostolique) n’était pas l’Église catholique, Monseigneur Fellay (Supérieur Général depuis 1994) et l’abbé Pfluger (Premier Assistant depuis 2006) insistent aujourd’hui encore qu’il ne peut y avoir qu’une seule Église, et qu’ainsi l’Église Conciliaire n’est pas autre que l’Église catholique. Il est donc naturel que, là ou Monseigneur Lefebvre maintenait la FSSPX à une distance de sécurité de l’Église Conciliaire, Monseigneur Fellay et l’abbé Pfluger au contraire veulent éliminer cette distance et ramener la FSSPX dans le giron de cette Église qu’est la Conciliaire . Et ni Monseigneur Fellay ni l’abbé Pfluger ne se sentiront catholiques tant qu’ils n’auront pas atteint ce but.

Mais la Foi réside en premier lieu dans l’intelligence et non pas dans les sentiments. Il s’ensuit que quiconque a, pour quelque raison que ce soit, commencé à reconnaître que l’actuelle direction de la FSPX est sur la mauvaise voie, a besoin de continuer à étudier le problème total de la Révolution, du modernisme et de Vatican II. Il s’agit d’une séquence indispensable parce qu’on peut avoir une connaissance livresque de ce qu’est la Révolution et pourtant ne pas la reconnaître alors qu’on la rencontre juste sous le nez. Je me sens si bien quand je sens que tout le monde est gentil que je perds de vue la fausseté objective du grand nombre d’entre nous – telle que Dieu la voit. On pourrait dire qu’il faut une grâce particulière de Dieu pour voir cette fausseté telle que Lui-même la voit, sans p erdre pour autant la compassion, mais une âme peut obtenir cette grâce si elle recherche Dieu sérieusement, spécialement dans la prière.

Dieu est bon pour ceux qui le recherchent, dit l’Écriture en de nombreux endroits. A supposer qu’Il existe, comment pourrait-Il être autrement que suprêmement bon pour ceux qui le recherchent ?

Kyrie eleison.

Abbé Rioult – I

Abbé Rioult – I on novembre 30, 2013

Pour quelle raison n’y a-t-il pas eu lieu une levée de boucliers de la part des prêtres de la Fraternité Saint Pie X lorsque leurs Supérieurs ont perdu prise sur la doctrine catholique, provoquant ainsi la trahison de l’œuvre de Monseigneur Lefebvre, trahison dewvenue évidente dès mars de l’année dernière et de plus en plus depuis lors ? L’abbé Olivier Rioult, pionnier de la « Résistance » en France, en a donné plusieurs bonnes raisons le mois dernier dans une entrevue accessible en français surpelagiusasturiensis.wordpress.com Le résumé suivant adapte librement texte original :—

D’une façon générale, le péché originel : Alors que le combat initial pour la Tradition dans les années 1970 et 1980 avait permis de garantir la survie des éléments essentiels de la Foi, les Traditionalistes se mirent à s’asseoir sur leurs lauriers et s’installer selon une routine commode dans leurs confortables refuges, d’où il leur est maintenant bien difficile de sortir. Ils ont perdu l’esprit du combat de la Foi.

Deuxièmement, cette forme particulière du péché originel qu’est le libéralisme : au cours des dix dernières années, les Supérieurs de la Fraternité ont notablement affaibli le combat contre le libéralisme, l’erreur et le manque de modestie. Mais, ne plus nager à contre-courant c’est se laisser entraîner par lui, et bon nombre des prêtres de la Fraternité – pas tous, cela est certain – s’en sont retrouvés affaiblis dans leurs convictions et dans leur prédication.

Troisièmement, l’activisme : certains collègues peuvent aussi se laisser manger par un rythme excessif dans leurs tâches sacerdotales qui ne leur laisseni le temps ni le goût de lire ou d’étudier. Se transformant en de simples administrateurs et spécialistes en communication, par là aussi ils affaiblissent leurs convictions et leur prédication.

Quatrièmement, la fourberie de Monseigneur Fellay : pendant des années son double langage a trompé tout le monde excepté une minorité d’âmes clairvoyantes qui n’arrivèrent absolument pas à se faire entendre. Ce n’est que l’année dernière qu’il fit tomber ouvertement le masque avec le « Cor Unum » de mars et avec sa réponse du 14 avril aux trois évêques. Il avait réussi à endormir la grande majorité des Traditionalistes (comme il s’est remis à le faire maintenant).

Cinquièmement, la crainte du saut dans le vide : quand le monde entier autour de soi devient fou et que vous vous en protégez dans une enceinte saine, et qu’alors cette enceinte commence elle aussi à devenir folle, il faut une force de caractère peu commune pour affronter la réalité au lieu de préférer l’une ou l’autre illusion, et combien les illusions foisonnent de nos jours ! Ainsi, nombreux sont les prêtres qui se rendent comptent qu’ils sont en train de vivre un drame qui exige des décisions crucifiantes, mais il leur manque la force nécessaire pour se lancer dans le vide.

Et en fin, mais pas moins important, les mauvais supérieurs : bien sûr, il y eut toujours des libéraux dans la Fraternité comme il y en eut dans l’Église officielle, mais tant que les Supérieurs se maintiennent fermes, ils peuvent les tenir en échec. Malheureusement, lorsque dans l’Église officielle Jean XXIII et Paul VI favorisèrent le libéralisme dont ils étaient eux-mêmes porteurs, le résultat en fut un raz-de-marée, et depuis que les Supérieurs de la Fraternité sont devenus des libéraux, le libéralisme se répand dans la Fraternité comme il ne l’aurait jamais fait sous de bons Supérieurs, de vrais Supérieurs.

Ces raisons données par l’Abbé Rioult sont toutes vraies, mais aucune d’elles n’est plus forte que cette Foi qui est « notre victoire sur le monde » (I Jean V,4). En vérité on pourrait dire que toutes ces raisons se résument dans une Foi insuffisamment forte de la part des prêtres, parce qu’ils vivent dans un monde où dans toute âme vivante l’ancre de la vérité s’est décrochée, et si la Vérité n’est plus vraie, comment la Foi peut-elle être vraie ?

Alors, quelle est la manière la plus simple de renforcer notre propre prise sur la Vérité, Vérité dont nous avons besoin plus que jamais dans la folie universelle d’aujourd’hui ? M’est avis :—

« Veillez et priez, veillez et priez,

Quinze Mystères chaque jour ».

Kyrie eleison.

FSSPX en Chute

FSSPX en Chute on octobre 26, 2013

Pour la gloire de Dieu et pour le salut des âmes il est important d’analyser pourquoi les 40 glorieuses années de défense de la Foi par la Fraternité St Pie X risquent de toucher à leur fin. Un article et une lettre récemment rédigés peuvent servir dans ce sens, l’article pour analyser la chute de la FSPX, la lettre pour suggérer comment elle pourra ressusciter.

L’article a paru en français sur l’Internet (voir « Un évêque s’est levé »). Après avoir lu dans un livre sur l’utopisme de l’éducation moderne comment le même processus utopiste en six étapes se retrouve dans la politique moderne, l’auteur de l’article a constaté qu’il s’applique également à la FSPX. D’abord le processus : 1 Le refus d’accepter la nature humaine comme donnée à reconnaître et non pas à malmener. 2 le rêve de fabriquer un enfant/un homme tout nouveau, tout neuf. 3 L’exclusion des structures naturelles de la famille/société. 4 La refonte totale de l’enfant pour créer une société parfaite. 5 Les résultats désastreux, malgré toutes les bonnes intentions du départ – 6 Des enfants abrutis et pervers, une société d’apostats qui font la guerre à Dieu.

Ensuite l’application à la FSPX : 1 Le refus de la réalité de cette crise sans précédent dans l’Église. 2 Le rêve de concilier les inconciliables que sont la Néo-église conciliaire et la Tradition catholique. 3 Le refus de tout échange naturel entre les Supérieurs et les sujets. 4 La refonte totale de l’autorité catholique pour imposer le rêve – qu’il s’agisse de l’éducation, de la politique ou de la FSPX, lorsque le rêveur se trouve affronté à une réalité qui ne se laisse pas faire, il est apte à recourir à toute la force dont il dispose pour écraser la réalité, parce que son rêve est tellement plus beau. 5 Résultat désastreux, la stalinisation de la FSPX, malgré toutes les bonnes intentions – 6 La perte de l’esprit de combat qui peut conduire jusqu’à la perte de la foi.

La lettre qui m’est parvenue par courriel suit la même analyse en général mais ajoute une note d’espérance. Le pape François et Mgr Fellay étant qui ils sont, dit l’auteur de la lettre (et on pourrait ajouter que les deux sont des utopistes), les accords entre Rome et la FSPX vont avoir lieu et toute résistance sera écrasée. Si la FSPX tombe, continue-t-il, ce sera parce qu’elle a sous-estimé les laïcs et n’a pas su en profiter pour établir le Règne du Christ Roi dans la société. Il suffira que la FSPX coopère de nouveau avec les laïcs pour établir ce Règne, et voici la note d’espérance : elle réunira et renforcera des catholiques croyants de toute sorte qui ont gardé la Foi malgré ce qu’ils souffrent depuis des années, qu’ils viennent de la Néo-église, d’Ecclesia Dei, des Franciscains de l’Immaculée, de n’importe où. De cette façon, conclut la lettre, la FSPX « par l’action de ceux qui lui seront restés fidèles ne sombrera pas dans le chaos, bien au contraire. »

A mon avis le cléricalisme (l’erreur de sous-valoriser les laïcs) a été un aspect du problème de la FSPX, mais je suis moins sûr qu’il ait été à la racine du problème. A la racine je pense plutôt qu’on s’est tourné vers l’homme à la place de Dieu (voir Jérémie XVII, 5,7), détournement nullement limité à la FSPX, et que suit la perte de l’objectivité du vrai et du faux comme du bien et du mal. Mais je suis d’accord avec l’auteur de la lettre lorsqu’il entrevoit une nouvelle alliance formée de catholiques venant tôt ou tard de tous les coins de la Néo-église et de l’Église pour maintenir la Foi catholique. Que la FSPX sache secouer ses problèmes actuels pour jouer un rôle de premier rang, non, plutôt un rôle humble, dans cette alliance.

Kyrie eleison.

Chute Horrible – III

Chute Horrible – III on septembre 21, 2013

Aux lecteurs de ce « Commentaire » a été promis au mois de juin un troisième article sur la chute horrible de la Fraternité St Pie X pour considérer ce qui peut se faire. Tout récemment a apparu sur le site Avec l’Immaculée un article qui propose de bonnes réponses à cette question. Il prend comme point de départ la question s’il faut continuer d’assister aux Messes célébrées par les prêtres de la Fraternité. Je résume et j’adapte :—

En 1984 un Indult provenant de Rome permit que fût célébrée, sous certaines conditions, la Messe de St Pie V dans le cadre de l’Église officielle. On a demandé à Mgr Lefebvre si les catholiques pouvaient y assister. Il n’a pas tardé à répondre que non, parce que rentrer dans le cadre de l’Église officielle sous ces conditions-là équivalait à accepter Vatican II et les réformes post-conciliaires. Les prêtres qui célébraient selon l’Indult ne pourraient parler ouvertement, et en acceptant implicitement avec l’Indult la Nouvelle Messe, ils risquaient à la longue de glisser dans la nouvelle religion Conciliaire, et d’y entraîner avec eux leurs fidèles.

En 2012 Mgr Fellay déclara que la Nouvelle Messe a été légitimement promulguée, ce qui équivaut à dire qu’elle est légitime. Toute critique de Vatican II il étouffe, et tout en cachant le plus possible aux prêtres et aux fidèles ce qu’il trame en dessous, il ne cesse de faire avancer les idées de sa Déclaration du 15 avril, 2012, tant favorable au Concile. Donc tout comme Mgr Lefebvre a condamné l’assistance aux Messes de l’Indult, ainsi faut-il, comme règle générale, détourner les gens de l’assistance aux Messes de la Fraternité, parce que même si cette célébration-ci de la Messe suit encore la Tradition, la Fraternité se fait remouler en général comme un cadre dans lequel la nouvelle religion Conciliaire est de moins en moins désapprouvée, en sorte qu’il y a de plus en plus de danger pour la foi de ceux qui assistent à ses Messes.

Néanmoins il y a une grande variété parmi les prêtres de la Fraternité en particulier. Il y en a de vraiment Traditionnels, et de virtuellement Conciliaires. Évidemment il est moins dangereux d’assister aux Messes de ceux-là que de ceux-ci, mais si le prêtre en question soutient et approuve la nouvelle direction imposée par le QG de la Fraternité, ou s’il persécute et exclut des sacrements quiconque participe à la Résistance, ce sont là deux signes qu’il vaudrait mieux éviter ses Messes, surtout s’il y a la Messe à proximité d’un prêtre qui résiste. Mais les circonstances doivent jouer aussi, en sorte que si par exemple les enfants risquaient de se trouver exclus d’une école de la Fraternité encore relativement en ordre, cela pourrait justifier que l’on assistât encore aux Messes de la Fraternité. Là où le tronc d’un arbre se pourrit, il peut y avoir encore des branches qui portent des feuilles vertes.

N’empêche, le tronc de la Fraternité est frappé à mort et il n’y a aucun espoir, humainement parlant, qu’il revive. Comme la Synagogue entre la mort en Croix de Notre Seigneur et la destruction de Jérusalem en 70 AD, elle est mortifère mais pas encore morte. Les Apôtres y ont prêché, de bons juifs y assistaient toujours, mais ils seraient tous persécutés et finiraient par être éjectés. Si un Catholique s’aperçoit aujourd’hui que dans le corps entier de la Fraternité, à partir de la tête, circule le virus mortel d’une mentalité Conciliaire masquée, il doit agir pour aider à sauver autant d’âmes que possible avant qu’elles ne fassent naufrage dans la foi en se noyant dans le canot de sauvetage qui coule.

Qu’il forge d’abord ses propres convictions, en lisant tout ce qu’il trouve sur le problème, à partir de l’échange de lettres du mois d’avril, 2012, entre les trois évêques et Mgr Fellay. Qu’il s’en entretienne avec ses prêtres et avec ses semblables. Qu’ils parlent pour coordonner, par exemple, la construction de refuges pour des prêtres qui sans cela n’auraient peut-être pas le courage d’agir. Il y a beaucoup à faire, même s’il n’y a pour le moment que peu d’ouvriers. Mais Dieu est avec eux.

Kyrie eleison.