modernisme

L’académisme Nul

L’académisme Nul on juillet 23, 2016

Lorsque Votre Excellence m’avait demandé, en tant qu’étudiant en histoire, si je partageais votre opinion selon laquelle le phénoménalisme agnostique condamné dans Pascendi est la clef la plus utile pour comprendre la scène moderne, j’ai été d’accord sur le champ. Je me suis alors demandé comment des hommes, surtout des hommes instruits, pouvaient prendre au sérieux une telle ineptie que cette doctrine qui affirme que l’esprit ne connaît rien au-delà des phénomènes ou des apparences. Et je me suis rappelé comment, après avoir écouté avec attention pendant plus de trois ans et demi sur les bancs des salles de cours de brillants professeurs qui semblaient avoir un sens de la réalité et beaucoup qui n’en avaient pas, je me suis mis à me demander pourquoi certains raisonnaient très bien alors que d’autres, munis des mêmes ou semblables doctorats, adoptaient des idées aussi déraisonnables et insensées. Voici la réponse de cet étudiant plongé depuis belle lurette dans la scène académique . . .

Après avoir réfléchi un peu, il m’est venu à l’esprit que les professeurs les plus logiques étaient des Catholiques, car même s’ils ne sont que des conservateurs, ils possèdent néanmoins une vision réaliste du monde. D’autre part, les instructions du grand nombre de professeurs sont embrouillées, confuses et insensées. Ils enseignent des idées bizarres et excentriques et les soutiennent avec des demi-vérités. Ils adoptent pratiquement toutes les notions à la mode, telles le réchauffement global ou le changement climatique (la nouvelle « évolution »), et ils les présentent comme des vérités absolues. Leur raisonnement est un pur non-sens et ne peut résister à un examen attentif. J’ai commencé à me demander comment des hommes si savants pouvaient être si ignorants. Et après avoir réfléchi encore beaucoup, je suis arrivé à ce que je crois être la véritable réponse.

Puisque les professeurs qui sont les plus sensés sont des hommes qui essaient au moins d’être catholiques, il s’ensuivrait qu’ils possèdent quelque chose que les païens n’ont pas. Avant la révolte de Martin Luther, la plupart des érudits ou des hommes instruits étaient des Catholiques qui mettaient en œuvre leur raison et avaient du bon sens, en sorte que la plupart d’entre eux enseignaient et croyaient la même vérité. Lorsque Luther ravagea l’Église, il ravagea aussi bon nombre de clercs instruits et de professeurs d’Université. En particulier, sa nouvelle religion élimina le Sacrement de Confirmation, par lequel nous savons que les Catholiques reçoivent les sept Dons du Saint-Esprit, dont quatre pour l’esprit : la Science, l’Intelligence, la Sagesse et le Conseil. Tous les quatre font défaut aux professeurs agnostiques d’aujourd’hui. Certes, ces derniers peuvent être fort bien éduqués, des gens instruits, mais ils ne savent utiliser leur science de manière raisonnable, ni comment l’appliquer à la réalité. Comme le disait Saint Pie X, ils développent des fantaisies pour les présenter comme des vérités, et pire, ils se persuadent qu’ils sont brillants alors qu’en réalité ils se vautrent dans leur ignorance. Ils pratiquent le culte du 2 + 2 = 5, tout en étant fiers.

Selon cette théorie, la destruction du monde universitaire d’aujourd’hui remonte au rejet par Luther du Sacrement de la Confirmation, et au rejet progressif de la Foi catholique par les Universités d’Europe. Finalement des milliers de professeurs ont été lâchés dans le monde universitaire, lesquels avaient reçu une éducation au-delà de leur capacité de raisonner. Manquant de Science, d’Intelligence, de Sagesse et de Conseil au plus haut sens des mots en tant que Dons de Dieu, ils ont profité de l’Université pour développer la panoplie des erreurs modernes, ou des « ismes ». Par exemple, affirmer que le réchauffement global va détruire l’homme et le monde est un pur non-sens, pourtant il est enseigné et cru dans les Universités modernes, comme s’il était aussi sûr que 2 + 2 = 4. Et dans les Universités ces idées empoisonnées sont gobées par les jeunes ingénus et candides, tels des biscuits à l’heure du thé, surtout la subjectivité de la Vérité, à savoir, tel sujet, telle vérité. Et au Diable avec la Raison.

Il s’ensuivrait que lorsque Vatican II choisit de suivre les traces de Luther en abandonnant la Tradition et en « renouvelant » par là le sacrement de la Confirmation de manière à mettre en doute sa validité, les Catholiques eux-mêmes ont mis en danger les Dons de Dieu et de l’Esprit Saint, et dans cette mesure ils ont perdu la capacité de raisonner, car la Confirmation dans la Néo-église n’a plus pour but que de faire de « meilleurs Chrétiens ».

Kyrie eleison.

Les Sentiments de Benoît.

Les Sentiments de Benoît. on mai 7, 2016

Il y a deux mois, lorsqu’une entrevue donnée en octobre de l’année dernière par Benoît XVI à un prêtre jésuite fut publiée en Italie, certains Catholiques malencontreusement « pieux » voulurent comprendre que l’ancien Pape revenait à la doctrine traditionnelle quant au besoin absolu d’appartenir à l’Église catholique pour être sauvé. Hélas, l’entrevue montre en réalité un moderniste impénitent ne jugeant point de l’homme moderne selon la Vérité catholique, mais de cette Vérité selon ce que l’homme moderne peut ou ne peut pas en comprendre ou accepter. En toute justice, le Jésuite souleva quatre questions sérieuses, et Benoît XVI ne les esquiva pas. Voici encore un sommaire cruellement bref mais pas essentiellement injuste, avec des commentaires ajoutés en italique :

Q.Est-ce que la FOI vient par une communauté, laquelle à son tour est un don de Dieu ?

R.La Foi est un contact vivant et personnel avec Dieu, dont une communauté vivante est le médiateur, car pour croire, j’ai besoin d’hommes qui témoignent de Dieu, c’est-à-dire de l’Église, laquelle n’est pas une collection d’idées ( vrai, mais une collection d’idées est l’ objet même de la foi que l’on croit. Benoît XVI est bien touché par le subjectivisme moderne ). À travers les Sacrements de l’Église, j’entre en contact vivant avec le Christ ( oui, mais en accord avec les paramètres objectifs de la Foi ).

Q.L’homme moderne peut-il comprendre la JUSTIFICATION PAR LA FOI de Saint Paul ? ( notez la primauté de l’homme moderne ).

R.Pour l’homme moderne, Dieu ne peut point laisser la plupart des hommes souffrir la damnation éternelle ( même commentaire ). Le souci du salut personnel en général a disparu ( et alors ? La doctrine doit changer pour autant ? ). Mais l’homme moderne perçoit toujours son propre besoin de la miséricorde, ainsi qu’il connaît bien sa propre indignité. En fait, il s’attend à un amour salvateur qui est la miséricorde de Dieu, ce qui le justifie ( ainsi, que l’homme pécheur s’attend à la miséricorde de Dieu, et cela le justifie ? C’est du pur protestantisme ! ). Au contraire, l’idée classique de Dieu le Père tuant son propre Fils pour satisfaire sa propre justice est aujourd’hui incompréhensible. Plutôt, le Père et le Fils eurent la même volonté ( mais Jésus comme Dieu et homme a deux volontés ! ), et le mal du monde fut vaincu comme il le fallait par la participation de Dieu aux souffrances du monde où le Père et le Fils eurent la même part ( mais le Père en tant que Dieu ne pouvait pas souffrir, et seulement en tant qu’homme le Christ pouvait-il souffrir ! Cette nouvelle doctrine vide l’Incarnation de son sens, la Croix, le péché de l’homme, la justice de Dieu, notre Rédemption ! Que reste-t-il du catholicisme ? ).

Q.Est-ce que l’enseignement de l’Église sur l’ ENFER a évolué depuis les temps modernes ?

R.« Sur ce point, nous faisons face à une évolution profonde du dogme » ( sic ! Mais un dogme ne peut pas évoluer. En tant qu’homme moderne, Benoît XVI n’a aucune notion d’une vérité inchangée et immuable ). « Après Vatican II, la conviction que les non-baptisés soient perdus pour toujours a finalement été abandonnée » ( comme si Vatican II pouvait changer les enseignements de l’Église ! ). Mais alors surgit un problème – pourquoi être encore Chrétien ( bonne question ! ) ? La solution de Rahner, que tous les hommes soient des chrétiens anonymes, esquive le drame de la conversion ( seulement « drame » – pas « nécessité absolue » ? ). La solution Pluraliste, selon laquelle toutes les religions suffisent pour le salut, est inadéquate ( vrai ). La solution de De Lubac est que le Christ et l’Église, de manière ou d’autre, représentent toute l’humanité, j’explique, en croyant, en pratiquant et en souffrant pour la vérité. Il y a au moins quelques âmes qui sont nécessaires pour cela.

Q.Si le mal doit être réparé, est-ce que le Sacrement de la CONFESSION le répare ?

R.Le Christ seul peut réparer le mal, mais la Confession nous ramène toujours du côté du Christ.

À la vue d’une telle entrevue, peut-on encore douter que les dirigeants de la Fraternité Saint Pie-X se font sérieusement des illusions lorsqu’ils proposent de remettre la Fraternité entre les mains de ces Romains ? Venant de l’humanisme et du Protestantisme, une vision erronée de la Rédemption a imprégné les hommes modernes, et à partir d’eux a saturé les hommes d’Église. Vatican II enseigne et prêche un christianisme sans la Croix. C’est excessivement populaire mais complètement faux. Puisse Dieu avoir pitié de ces hommes d’Église.

Kyrie eleison.

Chaos Revisité

Chaos Revisité on mars 14, 2015

Dans le livre Iota Unum, écrit par le laïc italien Romano Amerio et très admiré par Monseigneur Lefebvre, un paragraphe fascinant a déjà été cité dans ces « Commentaires ». Ce livre d’Amerio démonte magistralement toutes les erreurs doctrinales de Vatican II. Dans la section # 319 il écrit : (1) Si la crise actuelle tend à subvertir l’essence de l’Église, et (2) cette tendance est interne à l’Église, sans provenir comme en d’autres occasions d’une agression externe, alors (3) la prospective du monde est un abîme monocolore qui rend impossible le diagnostic et le pronostic, et (4) face auquel l’unique refuge de l’homme est le silence (édition française, p. 579 ; édition anglaise p.713 ; édition espagnole, p. 560).

Voilà des paroles fortes, pour peu que l’on y pense. Amerio dit qu’on est au bord du chaos parce que, bien sûr, (1) la présente crise, à la fois tend à subvertir la nature de l’Église et (2) est interne à l’Église puisque c’est le Pape lui-même qui fait des déclarations comme « il n’y a pas de Dieu catholique » et « les homosexuels doivent être réévalués », déclarations dont l’ambiguïté voulue ouvre la porte grand’ ouverte à la subversion de tous les dogmes et de toute la morale catholiques. Mais pourquoi donc (3) le diagnostic et le pronostic catholiques devraient-ils devenir impossibles, et comment (4) pourrait-il n’y avoir rien d’autre à dire ? Comment Amerio en est-il arrivé à une conclusion si sombre ?

Parce que Notre Seigneur dit : « Je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres » (Jn. VIII, 12), ce qui suggère fortement que la masse de la population mondiale qui ne Le suit pas actuellement, est déjà dans les ténèbres. Il dit aussi à ceux qui le suivent : « Vous êtes la lumière du monde » (Mt. V, 14), ce qui suggère fortement que si les Catholiques convaincus sont avec chaque jour qui passe moins nombreux, alors les ténèbres dans l’Église et le monde deviennent chaque jour plus épaisses. Sans doute, peut-on dire, mais les ténèbres ne sont qu’une métaphore. Pourquoi donc le diagnostic et le pronostic catholiques deviendraient-ils impossibles ?

(3) Parce que de plus en plus de personnes aujourd’hui sont dans l’incapacité de penser. Parce que depuis que Notre Seigneur avec son Incarnation a apporté la grâce surnaturelle pour le rachat de la nature blessée et en lutte, cette nature n’est plus capable de se maintenir debout sans cette grâce. Par conséquent lorsque les hommes tournent le dos à Jésus-Christ qui est Dieu, ils minent leur propre nature. Ce faisant, ils répudient le bon sens dont ils sont dotés par la nature pour que le contenu de leur pensée s’accorde avec la réalité, et pour que sa démarche suive la logique. Ils veulent se libérer et de la réalité et de la logique dans le but de braver Dieu, en refaisant le monde selon leurs fantaisies.

Il s’ensuit que si Jésus-Christ est venu pour racheter l’humanité et la nature humaine en établissant la Sainte Église Catholique, et que si à Vatican II les Gentils aussi ont fini par répudier cette Église, alors le processus des hommes se dissolvant eux-mêmes avec leur nature et leur pensée a fait un tel bond de géant en avant dans le Concile qu’il est pratiquement irréversible. Voici donc comment Amerio a pu prévoir dans le Concile, encore implicite, un « abîme mono-colore » dont le chaos d’opinions orgueilleuses et belliqueuses se pâmant aujourd’hui sur l’internet peut servir de petit exemple et prélude.

Mais (4) Pourquoi ne pas crier la vérité au milieu de ces ténèbres ? Pourquoi « l’unique refuge de l’homme » doit-il être « le silence » ? Parce que dans un vacarme chaotique la vérité ne peut simplement pas être entendue, sauf, peut-on ajouter, par quelques âmes que Dieu a préordonnées pour l’écouter (cf. Actes XIII, 48). Ces âmes sont choisies par Dieu, pas par les hommes, et elles peuvent provenir des milieux les plus surprenants. Elles n’ont aucun attrait pour l’ « abîme monocolore », et Notre Seigneur les conduit au Père (Jn. XIV, 6). Elles seront une aide importante pour l’Église et un espoir du monde.

Kyrie eleison.

Cardinal Pie – II

Cardinal Pie – II on juillet 5, 2014

La citation du Cardinal Pie de la semaine dernière (cf. CE 363) continue immédiatement ainsi :

« Or, dans cette extrémité des choses, dans cet état désespéré, sur ce globe livré au triomphe du mal et qui sera bientôt envahi par les flammes, que devront faire tous les vrais chrétiens, tous les bons, tous les saints, tous les hommes de foi et de courage ? S\’acharnant à une impossibilité plus palpable que jamais, ils diront avec un redoublement d\’énergie et par l\’ardeur de leurs prières et par l\’activité de leurs

Église Conciliaire ?

Église Conciliaire ? on juin 7, 2014

L’expression « église Conciliaire » exprime évidement une réalité, quelque chose de réel, à savoir la masse de personnes et d’institutions qui se proclament Catholiques mais qui en fait sont en train de glisser dans la pratique de la nouvelle religion humaniste du Concile Vatican II. « En train de glisser » car le Conciliarisme, ou le néo-modernisme, est programmé précisément pour permettre aux Catholiques de conserver les apparences de la Foi, tandis qu’il la vide de sa substance. Dans le concret les Catholiques peuvent suivre ce processus aussi rapidement ou lentement qu’ils le désirent, et ils n’ont même pas besoin de le pousser jusqu’au bout, mais dans l’ abstrait le Conciliarisme est radicalement opposé au Catholicisme et, poussé jusqu’au bout, il détruit en même temps la Foi et l’Eglise, ce qui était son objectif.

Le processus n’est pas difficile à observer ni à comprendre, mais les libéraux à la tête de la Fraternité Saint Pie X, en recherchant la réconciliation avec les Conciliaristes à Rome, ont fait de leur mieux pour embrouiller la question de l’église Conciliaire et de l’Eglise catholique. Par exemple, l’Eglise catholique est visible, diront-ils, et l’église Conciliaire est l’église visible, donc l’église Conciliaire est l’Eglise Catholique, argument déjà condamné il y a des années par Monseigneur Lefebvre comme « enfantin » (nombreuses sont les églises visibles qui ne sont pas catholiques). Tout aussi enfantin est l’argument selon lequel il n’y a qu’une seule Eglise, de telle sorte que l’église Conciliaire et l’Eglise catholique doivent être une seule et même Eglise (il y a des milliers de fausses églises).

La vérité n’est pas si compliquée. L’Eglise Catholique est un organisme vivant, à la fois divin et humain, comme son Fondateur Jésus-Christ. En tant que divine, étant Son Epouse Immaculée, elle ne peut être corrompue ni sujette à la corruption, mais en tant que composée d’êtres humains pécheurs, elle peut partiellement pourrir tout comme n’importe quel autre organisme vivant. Donc une façon utile de comprendre comment l’église Conciliaire se tient par rapport à l’Eglise catholique est de penser à une pomme partiellement pourrie.

D’une part la partie pourrie appartient à la pomme. Tout ce qui est pourri était auparavant de la pomme. Ce qui est pourri est une corruption de la pomme, un parasite sur la pomme, il ne pourrait exister sans la pomme et il demeure fermement attaché à la pomme jusqu’à ce que la partie pourrie s’en détache et tombe. D’une façon semblable le Conciliarisme appartient à l’Eglise Catholique pour autant que tout ce qui est Conciliaire fut en son temps catholique, il s’agit d’une corruption de l’Eglise catholique, un parasite sur l’Eglise catholique, qui ne pourrait exister sans l’Eglise catholique, et qui demeure fermement attaché à quelque partie de l’Eglise catholique, jusqu’à ce qu’il détruise cette partie, ainsi qu’il fut programmé pour le faire.

D’autre part la pourriture n’appartient pas à la pomme. Aucune pomme n’a jamais existé pour être une pomme pourrie. Toute pourriture est une transformation d’une pomme quelconque, une corruption et un parasite de la pomme, la transformant en pire, résultant en quelque chose de tout à fait différent d’une pomme, quelque chose que personne de raisonnable ne rêverait de manger ni de décrire comme n’étant point différente de la pomme. De même le Conciliarisme n’appartient pas à l’Eglise catholique, c’est la corruption d’une chose catholique et c’est un parasite sur quoi que ce soit de catholique. Il transforme une partie humaine de l’Eglise catholique en pire, et produit quelque chose d’essentiellement non catholique, qu’aucun catholique raisonnable ne voudrait appeler catholique ni ne voudrait s’y associer, sous peine de perdre sa foi.

Bref, le Conciliarisme est de la pourriture, et l’ « église Conciliaire » est l’unique Eglise divine-humaine en tant que pourrie par Vatican II dans l’un ou l’autre de ses aspects humains. Bien sûr, l’Eglise catholique durera jusqu’à la fin du monde (Mt.XXVIII,20) tandis que l’ « église Conciliaire » ne fait pas plus que partie d’une longue lignée d’églises parasites, au cours des âges, vivant de ce qu’elles pourrissent et pourrissant ce dont elles vivent. Une plaie sur tous les libéraux, confus eux-mêmes, et répandant la confusion !

Kyrie eleison.

Adieu, FSSPX

Adieu, FSSPX on mai 3, 2014

Mauvaises nouvelles de France : le combat de la Foi de 40 ans de la Fraternité Saint Pie X contre les modernistes à Rome est pratiquement terminé. Oh, les prieurés, écoles et séminaires de la Fraternité ainsi que les couvents et monastères associés continueront à fonctionner pour donner, pour un temps au moins, des sacrements valides et une doctrine décente, en maintenant toutes les apparences de la Tradition, mais le combat essentiel pour la Foi entière sera censuré, ou bien auto-censuré, jusqu’à ce qu’il disparaisse. Il semble qu’on ne trouvera encore qu’un nombre limité de prêtres de plus qui comprennent le vrai sens de l’œuvre de Monseigneur Lefebvre et qui aient le courage nécessaire pour sortir du rang et prendre le maquis.

Ces nouvelles sont que les modernistes à Rome offrent à la Fraternité une « reconnaissance de tolérance », sans la nécessité d’aucun accord formel ni document signé du genre de ceux qui ont suscité une si forte opposition lors des négociations avec Rome au cours du printemps et de l’été 2012. Voici l’essentiel de ce qu’a dit le Second Assistant de la Fraternité, l’Abbé Nély, avec enthousiasme, à deux religieux il y a trois mois : « La solution pour la Fraternité sera sa reconnaissance unilatérale de la part de Rome . . . on ne nous demandera pas de signer . . . pour voir comment les choses évoluent . . . on verra ».

Pour empêcher une telle révélation de se répandre, le Supérieur Général de la Fraternité écrivit à ces deux religieux qu’ils avaient mal compris les propos de l’Abbé Nély, car il n’y avait aucun type d’« accord » en vue. Bien sûr que non. En cela réside l’astuce de la « reconnaissance » offerte sans signature. Elle permettra à bon nombre de prêtres de la FSPX de prétendre que rien n’aura changé, en sorte qu’ils pourront s’imaginer qu’ils peuvent continuer leur ministère exactement comme avant. De même on rapporte que Monseigneur Fellay lui-même a dit récemment aux séminaristes de la Fraternité à Zaitzkofen : « Il n’est pas question de signer un quelconque accord, etc., etc. ». Néanmoins, dix minutes plus tard, « Mais si Rome nous propose une reconnaissance de tolérance en notre faveur, cela est une autre affaire, cela serait très bon ».

Et ainsi, selon toute probabilité et plutôt tôt que tard, un bon nombre des prêtres de la Fraternité suivra docilement leurs chefs officiels en embrassant les charmants modernistes à Rome, embrassement qui deviendra vite une étreinte aussi serrée qu’il le faut pour étouffer tout ce qui restera comme effort pour lutter contre le modernisme mortel qui est en train de tuer l’Église officielle et de mettre des millions d’âmes sur le chemin de l’Enfer. En rétrospective on peut penser que Monseigneur Fellay travaille habilement avec les Romains en vue d’une telle étreinte depuis au moins 15 ans. Monseigneur de Galarreta a bien vu ce qui était en jeu, mais il est passé du côté de Monseigneur Fellay. Monseigneur Tissier lui aussi voit clairement le danger mortel que court l’œuvre de Monseigneur Lefebvre, mais il ne voit pas la nécessité de suivre l’exemple de Monseigneur en mettant la Foi au-dessus de toutes les règles normales d’obéissance et d’unité.

Ce qui signifie, chers amis, que si nous désirons maintenir la plénitude de la Foi et aider autrui à faire de même, nous devons au moins intérieurement prendre le maquis. Ne craignez pas. Gardez la tête froide. Ce n’est pas le moment de se décourager ni de désespérer. Dieu ne change pas et le combat pour Sa cause devient plus glorieux que jamais. Prêtres, restez vigilants et surtout ne vous trompez pas vous-mêmes comme si rien ne change à l’intérieur de la Fraternité. Elle a déjà essentiellement changé. Fidèles, restez vigilants vous aussi, et priez, et Dieu vous donnera les chefs et les prêtres de vos prières. En Dieu nous confions, et en la Très Sainte Vierge Marie.

Kyrie eleison.