Eleison Comments

L’Utilité des Discussions – II

image_pdfPDFimage_printPrint

Certaines personnes se sont demandé si l’auteur du « Commentaire Eleison » a subi quelque pression pour avoir cité il y a trois semaines (EC 154) les arguments de Mgr de Galarreta qui plaidaient en faveur des discussions doctrinales actuellement en cours entre Rome et la Fraternité St Pie X. Il faut répondre qu’il n’y a eu aucune pression de cette sorte. Alors est-ce que cet auteur perd la tête ? Il faut répondre, pas plus que d’habitude.

La raison pour laquelle on s’est posé la question, bien sûr, c’est que plus d’une fois le « Commentaire » a soutenu qu’il y a peu d’espoir qu’un accord puisse sortir des discussions, vu qu’il est impossible de mélanger l’huile et l’eau. A force de secouer furieusement une bouteille qui contient les deux, on fera que l’huile et l’eau se mêleront, mais dès que l’on cesse de secouer, elles se sépareront immédiatement. C’est dans leur nature. Etant plus légère, l’huile flotte nécessairement au-dessus de l’eau.

C’est également dans la nature de la doctrine divine de la vraie Église et de la doctrine humaine du néo-modernisme de pouvoir se mêler mais pas se mélanger. La « lettre », c’est-à-dire les documents de Vatican II, les ont fait se mêler, mais pas même les chefs d’œuvre de confusion de Vatican II, tel « Dignitatis Humanae » sur la liberté religieuse, n’ont réussi à faire qu’elles se mélangent. L’après-Concile qui a suivi « l’esprit » du Concile en est la preuve, car cet « esprit du Concile » ne cesse de déchiqueter l’Église depuis. Quant à « l’herméneutique de la continuité » de Benoît XVI, elle est une recette pour ne pas cesser de secouer furieusement, disons plutôt résolument, la religion de Dieu avec la religion de l’homme, mais elles ne se mélangent pas pour autant. Elles se repoussent toujours.

Mais pourquoi alors le « Commentaire » a-t-il cité les arguments de Mgr. de Galarreta en faveur des discussions ? Pour deux raisons. D’abord quant à l’effet principal des discussions, remarquez qu’aucun de ses arguments, si on les lit attentivement, n’exprime l’attente ni l’espoir que l’huile et l’eau se mélangeront. Au contraire, lorsqu’il a dit qu’il entendait que les discussions prennent fin au printemps de l’année prochaine, il semblait bien indiquer qu’on ne doit pas secouer indéfiniment la bouteille, surtout pas si cela devait favoriser chez les fidèles l’illusion que l’huile et l’eau peuvent à la longue se mélanger. Deuxièmement, c’est à partir des effets secondaires des discussions que Monseigneur arguait que les contacts qu’elles provoquent entre Rome et la FSSPX agissent comme de l’antigel dans le radiateur de tout Romain qui veut abhorrer la FSSPX, comme dans celui de tout fidèle de la FSSPX qui veut abhorrer Rome.

L’auteur du « Commentaire » a l’honneur d’être d’accord avec son confrère sur le fait que ces contacts entre Rome et la FSSPX sont bons pour l’Église Universelle, tant qu’il n’est pas question pour la FSSPX de manquer à sa mission providentielle de contribuer à protéger de la Rome d’aujourd’hui le Dépôt de la Foi pour la Rome de demain, dès qu’elle reviendra à elle-même et à la Foi. « Le ciel et la terre passeront, dit Notre Seigneur, mais mes paroles ne passeront pas » (Lc.XXI, 33). A Dieu ne plaise que la FSSPX rallie cette Rome qui brasse ensemble l’huile de Dieu avec l’eau de l’homme !

Mère de Dieu, gardez-nous fidèles à notre mission !

Kyrie Eleison.