Les Commentaires Eleison

L’héritage de Monseigneur — II.

L’héritage de Monseigneur -- II. on avril 2, 2016

En 2012, les successeurs de Monseigneur à la tête de sa Fraternité Saint Pie X, ayant échoué à comprendre sa préférence fondamentale de la Vérité catholique à l’Autorité catholique, prétendirent à tort suivre son exemple lorsqu’au Chapitre Général de la Fraternité cet été-là, ils se préparèrent à remettre la Vérité sous l’Autorité en ouvrant la porte à un accord politique et non-doctrinal avec les menteurs de Rome – « le Catholicisme est révolutionnaire » étant un mensonge monstrueux. Depuis des années maintenant, ces successeurs répandent des rumeurs comme quoi l’accord est imminent, mais Rome, par leur faute à eux, fait d’eux ce qu’elle veut, et risque bien de continuer à en extraire des concessions telle que fut peut-être l’entrevue désastreuse du 2 mars dernier accordée par le Supérieur Général à un prédateur professionnel. La Rome conciliaire n’oublie jamais ce que la Fraternité ne semble plus vouloir se rappeler – la Tradition catholique et Vatican II sont absolument inconciliables.

Or Monseigneur a des disciples qui n’ont pas oublié cela. Ils s’appellent la « Résistance », laquelle, comme c’est logique, est un mouvement plutôt qu’une organisation. En effet, puisqu’ils préfèrent la Vérité à l’Autorité faussée de Rome et maintenant de la FSSPX aussi, toute autorité interne parmi eux peut être tout au mieux de suppléance, c’est-à-dire une autorité anormale suppléée par l’Église de façon invisible en cas d’urgence pour le salut des âmes. Mais une telle autorité, par l’invisibilité même de sa transmission (à contraster avec les cérémonies visibles par lesquelles sont transmises plusieurs sortes d’autorités parmi les hommes), est d’autant plus faible et contestable que l’autorité normale au sein de l’Église, laquelle descend toujours, en fin de compte, du Pape. Aussi la « Résistance » a-t-elle la force de la Vérité mais une faiblesse quant à cette Autorité qui est normalement essentielle pour protéger la Vérité catholique.

Cette rupture entre la Vérité et l’Autorité a été imposée par Vatican II à l’Église tout entière. Tout Catholique voulant garder la Foi, qu’il fasse partie ou non de la dite « Tradition », doit sûrement prendre en compte ses multiples conséquences. Le Pasteur suprême de Dieu étant suprêmement frappé par la folie conciliaire, comment veut-on que les brebis de Dieu ne soient pas à leur tour suprêmement dispersées (voyez Zach. XIII, 7 et S. Math. XXVI, 31) ? Pour ne pas en souffrir, les Catholiques devraient ne pas appartenir à l’Église catholique. Est-ce cela qu’ils veulent ? Alors pour l’instant les Catholiques ne devraient être ni trop surpris par les trahisons ni trop déçus par les divisions. Pour l’heure une main presque libre est donnée au Diable pour causer la division (« diabolein » en grec), et puisque les Catholiques combattent tous pour rien de moins que le salut éternel, les divisions sont souvent amères. Patience.

Ensuite, à partir de Papes Conciliaires la sève vitale de la véritable Autorité catholique ne peut plus descendre dans les institutions catholiques, et alors les personnes ne peuvent plus compter sur ces institutions comme elles devraient normalement être en mesure de le faire. De telles institutions dépendent plutôt des personnes pour la Vérité, comme nous avons vu la Fraternité dépendre de Monseigneur Lefebvre. Mais ces personnes, n’ayant plus de soutien ni de contrôle institutionnels, sont livrées à leur faillibilité naturelle, et alors il ne faudrait pas s’attendre à ce qu’un groupe de Catholiques poursuivant aujourd’hui la Vérité sache y attirer un grand nombre de gens. Les croyants ont beau aspirer à une structure, à une hiérarchie, à des Supérieurs auxquels ils puissent obéir, tout cela ne peut se créer de toute pièce. À l’évidence, les petits restes sont à l’ordre du jour. Patience.

Pour conclure, les Catholiques qui luttent pour garder la Foi doivent se soumettre à leur punition bien méritée, renoncer à toute illusion ou fabrication humaine, et supplier Dieu Tout-Puissant dans leurs prières d’intervenir. Lorsqu’il y aura assez d’âmes qui se tourneront vers Lui pour sa solution à lui au lieu des leurs, ils reconnaîtront que sa Providence y a pourvu sous la forme de la Dévotion des Premiers Samedis du mois pour faire réparation à sa Mère. Et lorsqu’on aura fait assez de réparation, il donnera alors à son Vicaire sur terre la grâce de consacrer la Russie au Cœur Immaculé de sa Très Sainte Mère, et l’ordre commencera à se rétablir, comme Dieu l’a promis. Pour la pratique de cette Dévotion, ne manquez pas le « Commentaire » de la semaine prochaine.

Kyrie eleison.

Le Legs de Mgr Lefebvre – I

Le Legs de Mgr Lefebvre – I on mars 26, 2016

Hier, le 25 mars, a été le 25me anniversaire de la mort d’un grand homme d’ Église, Mgr. Marcel Lefebvre (1905–1991), à qui tant de croyants catholiques aujourd’hui ont une si grande dette. Lorsque dans les années 1960 les démons Révolutionnaires du monde moderne ont réussi à soumettre à leur joug la masse des prélats de l’Église catholique, soit durant soit après le deuxième Concile du Vatican (1962–1965), c’est Mgr Lefebvre qui presque seul s’est engagé à plein pour cette Vérité catholique qu’abandonnait l’Autorité catholique, ou aveuglée ou intimidée. En effet, pour obéir à cette Autorité livrée aux principes de la Révolution, les catholiques devaient ou abandonner la Vérité de la Tradition immuable de l’Église, ou bien, pour rester fidèles à cette Vérité, ils devaient entrer dans l’apparence de la “désobéissance” aux Autorités de l’Église.

Bien sûr, ni Mgr. Lefebvre ni la Fraternité St Pie X qu’il avait fondée en 1970 ne furent vraiment désobéissants, parce que l’Autorité catholique est la servante indispensable de la Vérité catholique : indispensable, parce que sans l’Autorité la Vérité sera déchirée en mille morceaux entre les opinions instables des hommes faillibles ; mais surtout servante, parce que l’Autorité n’est pas une fin en elle-même mais un moyen, le moyen de protéger et préserver cette Vérité infaillible du Christ qui seule peut sauver les âmes. A cette immuable Vérité ou Tradition de l’Église Mgr. Lefebvre est resté fidèle jusqu’au bout, mais sans jamais mépriser ni braver ces Autorités de l’Église qui l’ont également condamné jusqu’au bout. Au contraire, il a fait tout ce qu’il pouvait faire, et même à un moment donné, selon sa propre admission, plus qu’il ne devait faire, pour les aider à voir et à servir la Vérité, pour le bien de toute l’Église, mais ses efforts ont été en vain. Jusqu’au bout elles ont refusé.

C’est à ce moment-là que pour assurer la survie de la Vérité qui sauve, Mgr Lefebvre a sacré quatre évêques sans cet aval de l’Église officielle qui est normalement nécessaire pour tout sacre épiscopal. Les Autorités Conciliaires ont dû escompter qu’en sacrant sans leur aval il vouait à la ruine son oeuvre. Au contraire, pendant plusieurs années elle a fleuri comme jamais avant, parce que dès ce moment-là bon nombre de bons catholiques s’étaient extraits de leur fausse “obeisance” pré-conciliaire en comprenant que la Vérité prime sur l’Autorité, et que de vrais évêques véridiques sont indispensables à la survie de la Vérité catholique.

Mais qu’est devenue depuis la Fraternité qu’il a laissée derrière lui à sa mort en 1991 ? Sa sagesse catholique et son charisme personnel n’étaient plus là pour les protéger de la séduction constante de l’ “obéissance” pré-conciliaire, séduction qui a pris la forme à ce moment-là de propositions apparemment raisonnables d’un compromis diplomatique et pas théologique entre les Autorités Conciliaires et la Tradition catholique (GREC). Tout doucement alors cette fausse “obeissance” a fait son retour à la tête de la Fraternité d’où Mgr Lefebvre l’avait pourtant exorcisée, mais sa Fraternité n’était de fait plus reconnaissable comme la sienne. Elle descendait désormais à Rome en posture de mendiant, pour mendier la reconnaissance officielle.

Or, la Vérité n’a aucun droit de se mettre en posture de mendiant pour mendier quoi que ce soit de la part d’une collection de menteurs, et “Le Catholicisme est Révolutionnaire” est un mensonge monstre. Mais les chefs désormais “obéissants” de la Fraternité justifiaient alors, et justifient depuis, leur humiliation de la Vérité en faisant appel à l’exemple de Mgr Lefebvre : pendant des années, disent-ils, il descendait à Rome pour obtenir l’approbation officielle de sa Fraternité, et eux ils ne font rien d’autre. Mais ce qui a pu paraître semblable était en réalité bien different. Eux, ils descendent à Rome à la recherché d’un accord politique, et pour l’obtenir il est devenu clair, au plus tard en avril de 2012, qu’ils sont prêts à brader la Vérité doctrinale. Par contre pour Mgr. Lefebvre l’approbation officielle de la FSSPX par l’Autorité de l’Église n’a jamais été dans le fond qu’un moyen pour aider cette Autorité à revenir vers la Vérité de la Tradition, et lorsqu’au printemps de 1988 elle a montré une fois pour toutes qu’elle n’entendait qu’étouffer la Tradition, à ce moment-là Mgr. Lefebvre a rompu toute négotiation et contact diplomatique avec les Conciliaristes de Rome, et il a déclaré carrément qu’ils devraient revenir à la Vérité doctrinale pour que ces contacts reprennent. De fait, ses successeurs ne l’avaient jamais compris. Et aujourd’hui ? Voir ce “Commentaire” samedi prochain.

Kyrie eleison.

Un Troisième Évêque.

Un Troisième Évêque. on mars 19, 2016

Au jour de la consécration de Dom Thomas D’Aquin, plaise à Dieu, comme troisième Évêque de la « Résistance » catholique d’aujourd’hui, il semble approprié de reproduire le témoignage d’un de ses proches, le Professeur Carlos Nougué, actuellement chargé d’une Maison d’études au Monastère Santa Cruz de Dom Thomas. Ce témoignage que beaucoup d’entre vous n’ont peut-être pas vu, n’est que légèrement adapté de l’original, lequel se trouve sur l’excellent site mexicain, Non Possumus. Notez en particulier la bonne influence de Corção, la connexion rapprochée avec Mgr Lefebvre, le refus de s’approcher de la Rome néo-moderniste et les méthodes staliniennes de Mgr Fellay.

Kyrie eleison. !

Miguel Ferreira da Costa naquit à Rio de Janeiro au Brésil en 1954. Avant de commencer sa carrière en droit, il étudia au Collège Saint-Benoît à Rio où j’eus l’opportunité d’être son camarade de classe pour un temps. Il prit part au mouvement traditionnaliste et antimoderniste organisé autour de Gustavo Corção et de la revue Permanencia  ; il commença alors sa vie de « guerrier fidèle et vétéran de la lutte postconciliaire pour la Foi » – il quitta le droit pour devenir moine sous le nom de Thomas D’Aquin au Monastère français du Barroux où Dom Gérard était alors prieur, et il fut ordonné prêtre en 1980 à Écône par Mgr Lefebvre. Là il jouit de l’amitié, de l’exemple et de l’enseignement du Fondateur de la Fraternité.

En 1987, il vint au Brésil avec un groupe de moines du Barroux pour fonder le Monastère Santa Cruz à Nova Friburgo dans les montagnes derrière Rio. Mais au même moment, Dom Gérard, en dépit des graves avertissements de Monseigneur Lefebvre, s’avançait vers un accord avec la Rome Conciliaire, accord auquel Dom Thomas s’opposait aussi. Une rupture était inévitable. Le Monastère Santa Cruz, avec le soutien de Mgr Lefebvre, devint indépendant en 1988, alors qu’il entretenait toujours de bonnes relations avec la Fraternité. Or, sur un conseil écrit de Monseigneur, la Fraternité ne devait pas avoir juridiction sur lui car en tant que Prieur du Monastère, une certaine autonomie lui était due.

Conseil providentiel, puisque les relations entre la Fraternité et le Monastère allaient se détériorant, surtout avec le rapprochement de la Fraternité avec la Rome néo-moderniste. Dom Thomas refusa de chanter le Te Deum demandé par Mgr Fellay à la Messe du dimanche pour célébrer le Motu Proprio de Benoît XVI sur la Messe. De même, pour la « levée des excommunications » par le même Pape, Dom Thomas écrivit une lettre à Mgr Fellay refusant de le suivre vers un accord avec la Rome conciliaire. Sur ce, je vis moi-même Mgr De Galarreta et l’Abbé Bouchacourt lorsqu’ils vinrent au Monastère annoncer à Dom Thomas qu’il avait quinze jours pour quitter le Monastère s’il voulait continuer de recevoir de l’aide de la Fraternité et les Sacrements (y compris l’Ordination).

J’écrivis à Mgr Fellay pour me plaindre de cette injustice. Il me répondit que Dom Thomas souffrait d’un problème mental et tant qu’il ne voulait pas quitter le monastère, il ne recevrait plus d’aide de la Fraternité. Je lui répliquai : « Alors je devrais avoir le même problème mental, car je le connais depuis douze ans et je ne m’en suis jamais rendu compte ». On aurait dit le système de Staline avec ses hôpitaux psychiatriques pour les opposants au régime. Mais Dom Thomas hésitait : s’il quittait le Monastère, cela allait être sa ruine quant à la Foi, mais s’il restait, il le priverait d’une aide bien nécessaire. Alors Mgr Williamson écrivit à Dom Thomas, promettant au Monastère tous les Sacrements dont il aurait besoin. Cela voulait dire que Dom Thomas pouvait rester.

C’était suffisant pour nous tous de commencer à réagir : c’était le commencement de ce que nous connaissons maintenant comme la Résistance, qui eut comme premier organe le site SPES qui n’est plus en ligne. Le Monastère devint alors un centre d’accueil pour les prêtres transfuges de la Fraternité qui n’avaient plus de toit. C’est là où Mgr Faure fut consacré, c’est maintenant où Dom Thomas Aquino Ferreira da Costa sera lui-même consacré, mon père spirituel et l’ami le plus proche que Dieu ait pu me donner.

La Paix Puis la Guerre.

La Paix Puis la Guerre. on mars 12, 2016

Voici de petites bonnes nouvelles et de grandes mauvaises nouvelles, mais l’équilibre risque de se redresser parce que les mauvaises nouvelles sont du monde, tandis que les bonnes nouvelles concernent l’Église. D’abord la triple bonne nouvelle.

Au début février au Séminaire Saint Grignion de Montfort de la « Résistance » près d’Angers en France, il y eut la rencontre d’une demi-douzaine de prêtres français de l’Union Sacerdotale Marcel Lefebvre (USML). Mgr Faure présidait. Le Père Bruno, moine bénédictin, coordonnait. L’USML n’a toujours pas de structure digne de mention – pas plus d’ailleurs que les prêtres demeurés fidèles ayant survécu au désastre de Vatican II et du NOM n’en ont eu – mais une discussion vigoureuse sur les actions à entreprendre par l’USML n’a pas empêché une rencontre des esprits. On dirait que la foi commune pourra maintenir pour un certain temps encore l’unité des membres de l’USML.

Le lendemain cinq jeunes hommes, trois de France, un d’Angleterre et le dernier d’Italie, reçurent l’habit des mains de Mgr Faure dans une Messe pontificale célébrée dans l’église du Couvent des Frères d’Avrillé. Sous l’impulsion de l’USML le Séminaire a ouvert ses portes en automne dernier avec huit séminaristes, dont un seul n’y est plus. Ils reçoivent une bonne partie de leur instruction dans le même Couvent des prêtres Dominicains qui paient ainsi une ancienne dette envers la Fraternité et le Séminaire de Monseigneur Lefebvre à Écône. C’est là que leurs trois pionniers, aujourd’hui encore le triumvirat à la tête du Couvent, reçurent leur éducation initiale en philosophie et théologie à la fin des années 1970 et au début 1980. Vraiment, « On récolte ce que l’on sème ». De la Néo-fraternité de Mgr Fellay, possédée par la Rome conciliaire, ces Dominicains se séparèrent prudemment l’an dernier.

Et enfin c’est loin d’être tous les prêtres de la Fraternité du District de France qui suivent aveuglément ce chef perdu dans l’ambiguïté. C’est le contraire qui serait surprenant lorsque la tête actuelle de la Rome conciliaire en paroles et en actes commet au jour le jour une offense après l’autre à l’encontre de la foi catholique, comme s’il voulait positivement détruire l’Église entière. Il se peut que la Fraternité de Mgr Lefebvre finisse par couler dans cette tempête déchaînée par le libéralisme et le néo-modernisme, mais elle n’a pas encore coulé. Nous devons prier Monseigneur dans l’espoir qu’il pourra encore sauver sa Fraternité des libéraux illusionnés qui se trouvent actuellement à sa tête.

La mauvaise nouvelle du côté du monde (voyez http ://​www.​tfmetalsreport.​com/​blog/​7422/​dangerous-moves-new-cold-war) c’est que la Guerre Froide entre l’Occident et la Russie s’échauffe à nouveau et devient plus dangereuse que jamais depuis la crise de Cuba en 1961. En particulier à la fin du mois de janvier dernier, le gouvernement américain annonça sa décision de mettre en place une brigade complètement armée, mobile mais permanente, dans les pays d’Europe de l’Est ayant une frontière avec la Russie, depuis les États baltes au nord jusqu’en Syrie au sud. Une force militaire américaine n’a jamais été installée aussi proche de la Russie. Avant, c’était Berlin le plus proche. Et la course aux armements s’est rallumée. Des deux côtés on modernise les armes nucléaires, actuellement beaucoup plus chères et dangereuses, étant plus petites, plus précises, plus contrôlables et par là plus « utilisables ». L’horloge nucléaire s’approche de minuit. Il est 23h57, selon certains – et il n’y a toujours pas de débat.

Comment les medias occidentaux ne rapportent-ils pas une situation qui se développe de manière si dramatique ? Parce qu’ils sont contrôlés par les ennemis de Dieu et de l’homme qui, eux, veulent la Troisième Guerre mondiale pour qu’elle leur livre la dictature globale à laquelle ils sont convaincus qu’ils ont droit. Y a-t-il un espoir de pouvoir les empêcher de nous infliger à tous leur folie criminelle ? Cela ne dépend pas d’eux mais de Dieu Tout-Puissant, qu’ils servent comme fléau pour punir l’humanité qui a renié son Dieu. Prions le Rosaire et faisons notre devoir quotidien. On ne peut guère faire plus. On ne peut pas faire moins.

Kyrie eleison.

Des Évêques Valides ? – III.

Des Évêques Valides ? – III. on mars 5, 2016

Présenter les arguments de l’abbé Calderón en faveur de la validité « fort probable » du nouveau Rite de Consécration Épiscopale ne signifie ni défendre le Novus Ordo en général, ni affirmer qu’il n’y a aucun problème avec ce nouveau Rite. Cela signifie plutôt que le problème doit être pesé non pas par des émotions échauffées mais selon la théologie sacramentelle de l’Église, où il risque de se produire, comme le dit le proverbe, que « Les fous s’empressent là où les Anges hésitent ». Voici les arguments de l’abbé Calderón, toujours fortement abrégés :

Ce qui est nécessaire pour garantir la validité d’un Rite sacramentel est l’approbation de longue date de l’Église. Puisque le Néo-rite de Consécration Épiscopale (NCE) est un Rite entièrement nouveau, fabriqué sous Paul VI à la suite de Vatican II, rien ne le garantit tel qu’il est. En plus, l’esprit anti-liturgique du Concile, sa collégialité presque hérétique et son esprit anti-autoritaire, qui forment le contexte dans lequel le NCE fut fabriqué, soulèvent ensemble un doute quant à sa validité : la Néo-matière du NCE a-t-elle été à ce point changée qu’elle rend invalide le Sacrement ? Le NCE montre-t-il une Néo-intention rituelle de ses auteurs de fabriquer un Rite pour consacrer des Évêques pour « faire ce que fait l’Église » (et a toujours fait) ? Et la Néo-forme fut-elle officiellement établie par l’Église, et exprime-t-elle suffisamment, pas nécessairement la grâce à être conférée par l’épiscopat, mais au moins l’Ordre épiscopal, lequel implique nécessairement cette grâce ?

La Néo-matière du NCE ne soulève aucun doute car elle ne présente pas un changement significatif de la Matière traditionnelle. Par contre, la Néo-intention rituelle de ses promulgateurs est problématique car même si Paul VI a été la plus haute autorité dans l’Église, cela n’empêche que toutes ses réformes liturgiques trahissent le désire typiquement moderniste de « faire ce que fait l’Église » et en même temps de ne pas le faire. Cette contradiction a caractérisé presque tout son pontificat, causant une confusion sans nom à travers toute l’Église. Ainsi, le NCE dans son ensemble trahit l’ esprit démocratique de Pual VI, altérant radicalement en plusieurs endroits le concept traditionnel d’un Évêque catholique et de son autorité. Cette Néo-intention rituelle est donc ambiguë.

Quant à la Néo-forme du NCE, elle fut établie par la plus haute autorité de l’Église, le Pape Paul VI, c’est vrai, mais ni avec son Infaillibilité Extraordinaire, ni avec l’Infaillibilité Ordinaire de l’Église (qui ne rompt jamais avec la Tradition). Donc un jugement définitif de l’Église sur sa validité devra attendre la restauration du vrai Magisterium de l’Église qui est pour l’instant éclipsé. En attendant, comme Forme sacramentelle, elle semble bien valide, car « Recevez l’Esprit Principal » est une Forme semblable à d’ autres Formes approuvées par l’Église, et toute son ambigüité intrinsèque quant à l’Ordre des Évêques est pleinement clarifiée par l’entourage immédiat du Rite extrinsèque à la Néo-forme.

Cependant, puisque Paul VI a établi cette Néo-forme en voulant et en ne voulant pas rompre avec le concept traditionnel d’un Évêque catholique, alors en conformité avec la doctrine de Léon XIII dans Apostolicæ Curæ on peut dire que si la dissolution de l’autorité épiscopale par le NCE eût été claire et explicite, toute consécration par le NCE aurait certainement été aussi invalide que les Ordres anglicans. Or, dans l’état actuel des choses, les erreurs modernistes ne sont qu’implicites dans le contexte de l’institution du NCE. Mais voilà qui jette une ombre sérieuse sur la validité du NEC.

La conclusion de l’abbé Calderón fut proposée ici la semaine dernière : la Matière, la Forme et l’Intention rituelle du NCE sont certainement illégitimes car elles rompent avec la Tradition, mais elles sont très probablement valides car elles signifient ce qui a besoin d’être signifié pour la validité du sacrement, et la plupart de leurs éléments viennent de Rites acceptés par l’Église. Toutefois, cette validité n’est pas certaine car la Néo-intention rituelle qui rompt sans rompre avec la Tradition est illégitime, le NCE est seulement semblable aux rites approuvés par l’Église, et les changements vont tous dans une direction moderniste. Or, les Sacrements exigent une validité certaine, surtout la consécration des Évêques auxquels est suspendue l’Église. Par conséquent, il serait mieux que les Néo-évêques, et les Néo-prêtres qui n’ont été ordonnés que par des Néo-évêques, fussent re-consacrés et ré-ordonnés sous condition.

Kyrie eleison.

Des Évêques Valides ? – II

Des Évêques Valides ? – II on février 27, 2016

Une étude récente par un théologien compétent de la Fraternité Saint Pie X à propos de la validité du nouveau rite de Consécration Épiscopale qui a été introduit en 1969 confirme de façon remarquable le second point du plan en trois points de la franc-maçonnerie destiné à détruire l’Église catholique, plan que le Cardinal Liénart (1884–1973), alors agonisant, aurait révélé sur son lit de mort. Le Cardinal était un éminent néo-moderniste à Vatican II, et sûrement franc-maçon lui-même. Avant de citer le résumé du témoignage du Cardinal, qui apparut dans ces Commentaires (#121 du 31 octobre 2009), rappelons aux lecteurs que la validité d’un Sacrement catholique requiert, en plus d’un Ministre valide, une Forme et une M atière valides (les paroles et les actions au cœur de la cérémonie), et l’I ntention sacramentelle de faire ce que fait l’Église. Toutes les autres paroles devant être dites à la cérémonie constituent le Rite, qui entoure et encadre la Forme. Du Commentaire 121 :—

D’après le Cardinal, le premier objectif de la franc-maçonnerie dans ce Concile fut de casser la Sainte Messe en y altérant le Rite catholique de telle manière que l’Intention du célébrant « de faire ce que fait l’Église », finirait à la longue par se perdre. Petit à petit, le Rite devait mener les prêtres et les fidèles à voir en la Messe plutôt un « mémorial » ou un « repas sacré » qu’un sacrifice propitiatoire. Le second objectif était de rompre la Succession Apostolique par un nouveau Rite de Consécration Épiscopale qui finirait par enlever aux Évêques la validité de leur consécration. La nouvelle Forme n’y serait pas invalide en soi, mais elle serait suffisamment ambiguë pour semer le doute, et surtout, le nouveau Rite dans son ensemble serait de nature à dissoudre à la longue l’Intention sacramentelle de l’Évêque consécrateur. Aussi la Succession Apostolique se romprait-elle si doucement que personne ne s’en apercevrait ( . . . )

Les nouveaux Rites de la Messe et de la Consécration épiscopale d’aujourd’hui ne correspondent-ils pas exactement à ce plan maçonnique révélé par le Cardinal ? Depuis que ces nouveaux Rites ont été introduits à la fin des années 1960 et au début des années 1970, beaucoup de Catholiques sérieux ont incriminé leur validité. Hélas, ces Rites ne sont pas invalides en soi – ce serait trop simple ! Ils sont bien pires ! Leur Forme sacramentelle est suffisamment catholique pour rassurer maints célébrants sur leur validité mais, dans l’ensemble, la nouvelle Forme et le nouveau Rite sont tellement ambigus et tellement propices à une interprétation non-catholique qu’à la longue ils rendront invalide l’Intention de tout célébrant trop « obéissant ». ou qui ne prie et ne veille pas assez. Des Rites ainsi modifiés de manière à paraître assez valides dans un premier temps pour être acceptés par le plus grand nombre, mais qui sont à tel point ambigus qu’à long terme ils vont invalider les Sacrements, constituent un piège d’une subtilité vraiment satanique !

Il n’y a plus de place dans ce Commentaire-ci pour rendre justice à l’ article récent de l’Abbé Alvaro Calderón, mais présentons-en les grandes lignes (dont la justification attendra un autre numéro de ces Commentaires) : le nouveau Rite de la Consécration épiscopale est un Rite entièrement nouveau. Est-il valide en tant que tel ? Il est certainement illégitime, car aucun Pape n’a le droit de rompre ainsi avec la Tradition catholique. D’ autre part, dans le contexte du nouveau Rite et de son institution, la nouvelle Matière, la nouvelle Forme et la nouvelle Intention sont fort probablement valides car ils signifient ce qui doit être signifié et la plupart de leurs éléments viennent de Rites acceptés par l’Église. Mais la validité n’est pas certaine, car une telle rupture avec la Tradition n’est pas légitime ; le nouveau Rite n’est que similaire aux Rites approuvés par l’Église ; et tous les changements vont dans une direction moderniste. Ainsi, le besoin absolu d’ une validité certaine dans les Rites sacramentaux s’applique : tant que le Magisterium restauré de l’Église n’a pas déclaré que le nouveau Rite de Consécration est valide, alors pour garantir la validité, les Évêques nouveaux devraient être re-consacrés sous condition, et les prêtres nouveaux qui n’ont été ordonnés que par de nouveaux Évêques devraient être ré-ordonnés sous condition.

Le néo-modernisme est « uniquement insaisissable ». Il fut conçu pour l’être.

Kyrie eleison.