Moyen Âge

La Malice du Modernisme – II

La Malice du Modernisme – II on mars 14, 2020

La malice du modernisme est un sujet immense dont les dimensions s’apparentent au vaste domaine de la révolte moderne du monde entier contre son Créateur. Au Moyen Âge, au terme d’un processus historique de plusieurs siècles, la chrétienté atteint le sommet de son ascension. Puis, elle bascule et entame sa chute. Le début de l’ascension se situe bien sûr en 33 après J.-C., lorsque Notre Seigneur, Verbe Incarné, fonda l’unique et véritable Église de Dieu par le Sacrifice de la Croix. On peut estimer que le Moyen Âge s’étend sur une période de mille ans, plus ou moins à partir du pontificat (590–604) de Grégoire le Grand, jusqu’à l’apparition du protestantisme et le début de l’ ère moderne en 1517.

Naturellement, la différence d’attitude de l’humanité envers le Christ et son Église avant et après le Moyen Âge est énorme : avant le Moyen Âge, le christianisme faisait de plus en plus ses preuves comme étant le meilleur fondement de la civilisation ; tandis qu’après le Moyen Âge, il avait largement fait ses preuves et il avait montré sa supériorité sur toutes les autres religions, et ceci, même s’il était refusé en pratique. Cela signifie que tous les expédients pour remplacer le catholicisme postérieurs au Moyen Âge se caractérisent par une hypocrisie grandissante, de plus en plus subtile, cherchant à se faire passer pour le substitut authentique du catholicisme.

Ainsi, Luther rejetait le catholicisme avec brutalité, tout en voulant faire croire que sa révolution était une « Réforme ». Après que l’Église catholique se fut débarrassée de Luther, les jansénistes révolutionnaires créèrent au 16ème siècle une forme protestante de catholicisme. Puis au 18e siècle, les jansénistes se muèrent à leur tour en libéraux, prétendant suivre dans la franc-maçonnerie un culte plus éclairé que celui des protestants et des catholiques réunis. Vers le début du 18e siècle, la véritable Église rejeta catégoriquement la franc-maçonnerie. C’est pourquoi les libéraux se déguisèrent au 19e siècle en catholiques libéraux, doctrinalement « actualisés », puis au 20e siècle, en catholiques « à la mode », doctrinalement plus avertis. Saint Pie X, dans Pascendi, diagnostiqua et condamna sans tarder le modernisme. Il n’empêche que ce modernisme, en continuant à se faire passer, avec une habileté consommée, pour un catholicisme « au goût du jour », emporta avec lui la quasi-totalité de l’Église au Concile Vatican II (1962–1965). Il faut croire que le déguisement était bien réussi car, au 21e siècle, même la Fraternité Saint Pie X, officiellement fondée pour résister au néo-modernisme, se trouve, elle aussi, emportée, ou presque.

Du point de vue de l’homme, il est consternant de voir la faiblesse de la résistance catholique en 2020, combien sont peu nombreux ceux qui tentent de s’opposer à cette montée des attaques de l’esprit diabolique contre l’Église. Mais si Dieu, dans son infinie sagesse, permet cela, il est certain, par ailleurs, qu’Il s’occupe toujours de son « petit troupeau », ainsi que Notre Seigneur lui-même l’a dit : « N’ayez pas peur, petit troupeau  ! Car il a plu à votre Père de vous donner le Royaume. Vendez vos biens et donnez-les en aumône. Prenez des bourses qui ne s’usent pas ; faites-vous un trésor inépuisable dans les cieux, là où les voleurs n’entrent pas, où les mites ne rongent pas. Car là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur &#187 (Lc. XII, 32–34). En d’autres termes : renoncez à l’argent ; renoncez au matérialisme. Notre Seigneur nous prévient : vous ne pouvez servir deux Maîtres à la fois, en sorte que si nous servons Mammon, nous ne pourrons pas servir Dieu (Mt. VI, 24).

Et si nous reconnaissons combien nous sommes vulnérables aux erreurs subtiles, aux mensonges et aux blasphèmes du Diable qui submergent le monde autour de nous, alors comme antidote, prions le Rosaire de la Sainte Vierge et disons de préférence tous les 15 Mystères chaque jour, car il n’y a qu’Elle et Elle seule pour écraser Satan sous ses pieds, comme mainte image ou statue d’elle nous le rappelle. En effet l’invasion du mal est telle aujourd’hui que les 15 Mystères ne sont pas de trop, s’il est toutefois possible de les dire tous.

Mais comment donc une humble Vierge juive peut-elle en imposer à Satan, avec « toutes ses pompes et toutes ses œuvres » ? C’est là le secret de Dieu. Secret révélé néanmoins à la fois par Notre Seigneur : « Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché ces choses aux sages et aux intelligents et de les avoir révélées aux tout-petits » (Mt. XI, 25), et par St Paul : « Dieu a choisi ce qui est fou dans le monde pour confondre les sages. Ce qu’il y a de plus faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre les forts » (I Cor. 18–30). La semaine prochaine, nous jetterons un regard plus approfondi sur l’hypocrisie du modernisme.

Kyrie eleison.

“Jeu de Vidéo Truqué” – II

“Jeu de Vidéo Truqué” – II on août 25, 2018

A la reine Isabelle, cette grande reine d’Espagne (1451–1504), on demanda un jour ce qu’elle voudrait voir représenté dans un tableau. Elle aurait répondu, “Je voudrais voir un prêtre disant la messe, une femme donnant naissance à un enfant et un criminel pendu au bout d’une corde”. Autrement dit, tout le monde a un rôle à jouer dans la vie et chacun doit jouer son rôle et non un autre. Imaginons ce qu’elle aurait dit à propos d’un monde où les prêtres célèbrent des pique-niques eucharistiques, où les femmes prennent la pilule et avortent en toute liberté, où les criminels sont condamnés à des peines de plus en plus courtes dans des prisons ressemblant à des hôtels de luxe. De nos temps, “Rien n’est que ce qui n’est pas” (Macbeth, I, 3).

Aujourd’hui, beaucoup de gens sentent que la vie moderne repose sur le mensonge, mais peu sont capables d’expliquer pourquoi rien n’est que ce qui n’est pas, ou pourquoi on ne trouve “rien de réel, rien à prendre au sérieux, Strawberry Fields for ever” (Les Beatles). Ils observent la police qui opprime, les journalistes qui mentent, les médicaments qui empoisonnent ; les avocats qui trichent ; les politiciens qui trahissent, les femmes qui se stérilisent, les jeunes qui se suicident, les enseignants qui corrompent, les médecins qui tuent, etc.,etc. ; et le pire de tout : les prêtres qui apostasient. Il est facile de voir autour de soi combien le monde est désordonné, à l’opposé de l’ordre juste que la Reine Isabelle avait en tête pour l’Espagne. Mais le désordre d’aujourd’hui est tellement sophistiqué, qu’il ressemble à l’ordre véritable d’autrefois. C’est pourquoi relativement peu de gens arrivent à déceler l’origine de ce désordre. Beaucoup abandonnent la tentative de l’identifier, préférant s’installer tout bonnement dans le confort matériel qu’il peut offrir. Par exemple, beaucoup de musiciens de rock s’enrichissent en criant contre les fruits pervers du matérialisme, mais peu d’entre eux ne cherchent la racine du mal. Au total, la plupart finissent par devenir matérialistes, confortablement installés, faisant partie intégrante du mensonge qu’ils dénonçaient avec pertinence à l’époque où ils gagnaient beaucoup d’argent.

On chantait autrefois, “Pourquoi, pourquoi, pourquoi, Dalila?. Oui, pourquoi ? Parce que les gens ont tellement éloigné Dieu de leur vie, qu’il ne leur vient même plus à l’esprit que Son absence soit à l’origine du problème. Et si par hasard il leur arrive d’en avoir quelque soupçon, alors de même qu’autrefois ils se sont débarrassés de Lui, de même vont-ils maintenant chercher la solution en regardant n’importe où, plutôt que dans la bonne direction. Et pourtant, n’est-ce pas le Christ qui a créé, vers la fin des temps, cette chrétienté qui au Moyen Âge a élevé la civilisation à des sommets encore jamais atteints ? La “civilisation occidentale” en est issue, mais s’est passée du Christ. Or, une civilisation venue du Christ mais sans le Christ signifie une civilisation vidée de sa substance.

Toutefois, pour que les hommes ne soient pas tentés de retourner vers le Christ, cette civilisation vide doit concurrencer le Moyen Âge. C’est pourquoi les apparences du droit chrétien, des hôpitaux, des parlements, etc. doivent être conservées, même si elles ont été vidées de leur substance. C’est pourquoi nous souffrons depuis cinq siècles de toute une série de conservateurs qui n’ont rien conservé, si ce n’est les dernières conquêtes des libéraux. D’où cette interminable procession de politiciens hypocrites, extérieurement de droite, mais en fait de gauche, parce que les peuples réclament ces dirigeants qui semblent rendre hommage aux vestiges de Dieu et du Christ, mais qui, en réalité, servent le Diable en donnant libre cours à une liberté toujours plus grande vis-à-vis de Dieu et du Christ.

D’où le Concile Vatican II dans l’Église, qui a maintenu l’apparence extérieure du catholicisme tout en le remplaçant par la réalité du modernisme. D’où le Chapitre de 2012 de la Fraternité de Saint Pie X, prétendant maintenir la Tradition catholique tout en se préparant à l’inféoder à Vatican II. D’où le Chapitre de la Fraternité de 2018, semblant se débarrasser de l’artisan du Chapitre de 2012, tout en le remettant à côté du pouvoir. D’où un Chapitre représentant non pas la réalité de la situation de l’Église ou de la Fraternité, mais ce qui risque de s’avérer un jeu de vidéo truqué, fait pour tranquilliser ceux qui croient résister à la marche de la FSSPX vers la Rome conciliaire, mais un jeu qui de fait protège cette marche. Plaise à Dieu que nous nous trompions.

En définitive, y a-t-il encore une solution, quand le monde entier est en train de faire des jeux de vidéo truqués ? Il est impossible que le Ciel nous ait laissés sans moyen d’en sortir : Depuis le Moyen Âge, Notre Dame nous donne à tous le Rosaire. Dans les temps modernes, elle nous a donné la dévotion des premiers samedis du mois. Si nous négligeons ses remèdes, c’est à nos risques et périls.

Kyrie eleison.

Problème Profond

Problème Profond on novembre 17, 2012

Beaucoup de catholiques ne saisissent pas toute la profondeur du problème posé par le Concile révolutionnaire de Vatican II (1962–1965). S’ils connaissaient mieux l’histoire de l’Église, ils pourraient être moins tentés soit par le libéralisme, qui leur fait penser que le Concile n’était pas si mauvais qu’on le dit, soit par le « sédévacantisme », qui leur fait penser que les autorités de l’Église ne sont plus ses autorités. A propos, Notre Seigneur a-t-il mis en question l’autorité religieuse de Caïphe, ou l’autorité civile de Ponce Pilate ?

Le problème est profond parce qu’il est enterré sous plusieurs siècles d’histoire de l’Église. Lorsqu’au début du 15me siècle St Vincent Ferrer (1357–1419) prêcha dans toute l’Europe que la fin du monde était proche, nous savons aujourd’hui qu’il s’est trompé de plus de 600 ans. Et pourtant Dieu a confirmé sa prédication en lui donnant d’opérer des milliers de miracles et des milliers et des milliers de conversions. Dieu confirmait-il par là l’erreur ? Le Ciel nous en préserve ! La vérité, c’est que le Saint pressentait correctement que la décadence de la fin du Moyen Age impliquait la corruption explicite et quasi-totale de notre propre époque, répétition générale de la corruption totale de la fin du monde.

Seulement il a fallu du temps, le temps de Dieu, plusieurs siècles, pour que cette corruption implicite devînt explicite, parce que régulièrement Dieu a choisi de susciter des saints qui ralentissent la glissade en bas, telle cette gerbe de Saints célèbres qui ont mené à fin la Contre-Réforme du 16me siècle. Néanmoins Dieu n’enlève pas aux hommes leur libre-arbitre, en sorte que s’ils ne choisissaient pas de rester sur les hauteurs du Moyen Age, il ne les y obligerait pas. Au contraire il permettrait à son Église, au moins dans une certaine mesure, de s’adapter aux temps, parce que celle-ci existe pour sauver non pas les gloires du passé mais les âmes du présent.

Cela peut s’illustrer par deux exemples :d’abord la théologie Moliniste, rendue virtuellement nécessaire par Luther et Calvin pour assurer la défense du libre-arbitre, et ensuite le Concordat de 1801, rendu nécessaire par l’État Révolutionnaire pour permettre à l’Église en France de fonctionner en public. Or le Molinisme comme le Concordat furent des compromis avec le monde de leur temps, mais les deux rendirent possible le salut de beaucoup d’âmes, et l’Église empêcha que ne fussent minés les principes qui devaient absolument rester saufs, à savoir Dieu comme Acte Pur et le Christ comme Roi de la Société respectivement. Néanmoins les deux compromis permirent une certaine humanisation de l’Église divine, et les deux contribuèrent à la sécularisation lente de la chrétienté. Car les compromis ont obligatoirement des conséquences.

C’est ainsi que si ce processus lent d’humanisation et de sécularisation devait trop corrompre ce monde d’où les hommes et les femmes sont appelés pour servir Dieu dans son Église, comment pourraient-ils entrer à son service sans une forte dose de libéralisme radioactif dans le sang, laquelle exigerait un antidote vigoureux dans leur formation religieuse ? En effet, ne partageraient-ils pas tout naturellement la conviction instinctive de presque tous leurs contemporains que les principes et idéaux du monde révolutionnaire d’où ils venaient étaient normaux, alors que leur formation religieuse opposée à ce monde était aussi pieuse qu’on voulait, mais radicalement anormale ? De tels hommes et femmes seraient pour l’Église un désastre en puissance. Eh bien, ce désastre se fit actuel en plein 20me siècle, lorsqu’une grande partie des deux mille évêques du monde se réjouit au lieu de se révolter quand Jean XXIII fit comprendre au Concile qu’il abandonnait l’Église anti-moderne.

Que personne donc qui veut sauver son âme ne suive ni ces prélats ni leurs successeurs, mais en même temps que personne n’oublie que ceux-ci, étant convaincus qu’ils sont des gens normaux par rapport à notre monde en délire, ne sont plus coupables de la destruction de l’Église du Christ comme l’auraient été leurs prédécesseurs nés dans des temps vraiment plus normaux. Bénies les âmes catholiques qui savent abhorrer leurs erreurs sans cesser d’honorer leur office.

Kyrie eleison.

Confronter Le Chaos

Confronter Le Chaos on février 18, 2012

Des lecteurs attentifs de ces « Commentaires » peuvent avoir remarqué une contradiction apparente. D’une part les « Commentaires » n’ont cessé de condamner tout ce qu’il y a de moderne dans les arts (par exemple EC 114, 120, 144, 157, etc.). D’autre part, la semaine dernière le poète Anglo-américain T. S. Eliot s’est fait appeler « ultra-moderne », et vanter pour avoir lancé un nouveau style de poésie plus authentique en ce qui concerne l’époque moderne, certes chaotique.

Ainsi que les « Commentaires » l’ont souvent signalé, la modernité dans les arts se caractérise par son manque d’harmonie et sa laideur, parce que l’homme moderne choisit de plus en plus de vivre sans ou même contre Dieu qui a mis l’ordre et la beauté dans toute sa création. Cette beauté et cet ordre se trouvent maintenant tellement enterrés sous les fastes et les œuvres de l’homme sans Dieu qu’il est facile aux artistes de croire qu’ils ne s’y retrouvent plus. Si donc les artistes doivent être véridiques par rapport à ce qu’ils perçoivent de leur entourage et de leur société, il s’ensuit que seul un artiste moderne exceptionnel transmettra quelque chose de l’ordre divin qui demeure caché sous la surface désordonnée de la vie moderne. En effet, la plupart des artistes modernes ont renoncé à l’ordre et, comme leurs clients, se vautrent dans le désordre.

Mais Eliot naquit et fut éduqué vers la fin du 19 ème siècle alors que la société conservait encore un ordre relatif, puis il reçut aux USA une bonne éducation classique lorsque seuls quelques bandits rêvaient en secret de remplacer l’éducation par l’enseignement de matières inhumaines. Aussi le jeune Eliot peut-il n’avoir eu que peu d’accès à la vraie religion, mais on l’avait bien introduit à ce que celle-ci avait engendré depuis le Moyen Age, à savoir les grands classiques de la musique et de la littérature occidentale. Ressentant et cherchant en elles l’ordre qui manquait autour de lui, Eliot fut ainsi capable de saisir le profond désordre du 20 èmesiècle commençant, désordre qui ne ferait qu’éclater avec la Première Guerre mondiale (1914–1918). D’où La Terre Désolée de 1922.

Mais dans ce poème il est loin de se vautrer dans le désordre. Au contraire, clairement, Eliot le hait, montrant à quel point il est vide de chaleur et de valeurs humaines. Ainsi La Terre Désolée conserve peu de trace de la religion occidentale, mais elle se termine sur des bribes de religion orientale, et comme le dit Scruton, Eliot sondait certainement les profondeurs religieuses du problème. En fait, quelques années plus tard Eliot a failli devenir catholique, mais il en a été détourné par la condamnation en 1926 de l’ « Action Française » par Pie XI, condamnation dans laquelle il reconnut davantage le problème et non pas sa solution. Alors par reconnaissance envers cette Angleterre qui lui avait tant permis d’apprécier l’ordre traditionnel, il choisit une solution incomplète, une combinaison d’Anglicanisme avec la grande culture, et un chapelet toujours dans sa poche. Cependant Dieu écrit droit avec des lignes tordues. Combien d’âmes à la recherche de l’ordre seraient restées loin de Shakespeare ou d’Eliot si elles avaient pensé que l’un ou l’autre, par le fait d’être pleinement Catholiques, avaient des réponses seulement préfabriquées, sans correspondance véritable à la vie.

C’est triste, mais c’est ainsi. Or, les âmes peuvent bien se tromper de façon ou d’autre si pour s’éloigner d’auteurs ou d’artistes catholiques ils prennent comme excuse que ceux-ci ne sont pas fidèles à la réalité de la vie, mais il dépend des catholiques de ne pas leur offrir cette excuse. A nous autres catholiques de montrer par notre exemple, face aux profondeurs des problèmes modernes, que nous ne nous laissons pas bercer par des solutions artificielles, nécessairement fausses. Nous ne sommes pas des anges, mais des créatures terre à terre, pourtant invitées au Ciel si nous acceptons notre Croix moderne en suivant Notre Seigneur Jésus-Christ. Seuls de tels disciples peuvent refaire l’Eglise, et le monde !

Kyrie eleison.

Finances Délinquantes II

Finances Délinquantes II on février 4, 2012

Les finances délinquantes ont aujourd’hui une signification religieuse car elles jouent un rôle majeur dans cet esclavage du monde entier qui est en train d’être imposé par les ennemis de Dieu. Sans doute certains de ceux-ci ne savent ce qu’ils font, mais les plus clairvoyants doivent bien être conscients que leur but ultime est d’envoyer toutes les âmes sans exception en Enfer. Toutefois, avant de présenter quelqu’autre rouage de leur machinerie financière, il est nécessaire de comprendre toute la délinquance du système bancaire de réserve fractionnaire, introduit dans le « Commentaire Eleison » du 29 octobre de l’année dernière.

Le système bancaire de réserve fractionnaire signifie qu’une banque n’a besoin de posséder en réserve, prête à être payée à ses clients, qu’une petite fraction du montant de l’argent qu’elle a prêté. Il est apparu en Europe vers la fin du Moyen Age lorsque les banquiers, en prenant en dépôt, disons, 100 kilogrammes d’or et en donnant en échange 100 billets de papier certifiant que le propriétaire de ce certificat pouvait réclamer à la banque telle quantité d’or, se sont rendu compte que presque jamais plus que dix clients, disons, ne présenteraient au même moment un certificat pour réclamer leur dépôt en or. Et tant que les gens avaient confiance que la banque aurait toujours de l’or pour leur en rendre en retour de leurs certificats, alors ces billets de papier pouvaient avantageusement servir d’argent, et pourraient circuler comme tel parmi le peuple.

Cependant, les banquiers comprirent du coup que dans le cours normal des affaires, ils auraient besoin de garder en réserve seulement 10 kilogrammes d’or pour 100 certificats, ou bien, si la banque avait en dépôt 100 kilogrammes d’or, ils pourraient alors mettre en circulation 1000 certificats de papier dont 900 n’auraient aucun équivalent en or à la banque. Donc ces 900 certificats constitueraient de l’ « argent-fantaisie » créé par la banque avec du vent, mais cela n’aurait aucun inconvénient tant que la proportion des clients qui voudraient échanger leur certificat de papier pour la pièce d’or correspondante ne dépasserait jamais un sur dix.

S’ils étaient plus nombreux qu’un sur dix, la banque n’aurait pas l’or correspondant aux certificats, et ou bien la banque emprunterait rapidement de l’or ailleurs pour le donner en échange des certificats présentés, ou bien des clients risqueraient de réaliser qu’on leur avait joué un tour avec leur or. Dès lors si la confiance dans la banque disparaissait, tous les clients exigeraient leur or immédiatement – les paniques bancaires ne sont rendues possibles que par le système bancaire de réserve fractionnaire – et un grand nombre de clients n’auraient plus dans leurs mains que d’inutiles billets de papier. La banque se trouverait bien sûr en faillite, et l’on pourrait espérer qu’elle disparût totalement.

Ainsi partout où fonctionne le système bancaire de réserve fractionnaire, la banque est intrinsèquement fragile, et en dernier ressort elle joue un tour à ses clients. Extrinsèquement elle peut se protéger en se procurant une garantie d’appui en cas de nécessité. Telle garantie est fournie en général par une banque centrale, mais la garantie n’est pas plus sûre que le garant, et en tout cas elle donne un pouvoir dangereux à la banque centrale. Voilà encore un exemple de délinquance financière, mais il faudra traiter d’abord de l’intérêt composé.

Le pouvoir est en jeu, et en définitive les âmes. Que personne n’aille dire que ces questions n’ont aucune incidence religieuse ! Qu’il suffise de se souvenir du Veau d’Or

Kyrie eleison.

Finance Délinquante I

Finance Délinquante I on octobre 29, 2011

L´effondrement imminent de la finance globale, et/ou l’avènement de la finance globale en route vers le gouvernement global, grâce à cet effondrement programmé, devrait amener les esprits à réfléchir : Comment en sommes-nous arrivés à ce désastre ? Comment en sortir ? Si Dieu Tout-puissant n’a rien eu à voir dans une crise si grave, alors évidemment il n’est pas chose sérieuse, il n’est plus qu’une façon plus ou moins agréable de passer une partie de son dimanche. D’un autre côté si Dieu est aussi important que le pensaient de toute évidence les constructeurs des cathédrales médiévales, alors ne pas avoir tenu compte de ce Dieu aura eu un rôle central à jouer dans le triomphe actuel de la finance sur la réalité.

En effet, c’est bien au Moyen-Age que nous devons remonter si nous voulons comprendre d’où vient le désastre actuel. Autant la Foi commençait à baisser après le haut Moyen-Age, autant les hommes devinrent de plus en plus intéressés par Mammon, l’autre grand moteur de leur vie (Mt.VI, 24). De cette manière l’argent, dont la nature est d’être le serviteur de l’échange de biens et de services réels, fût décroché de la nature pour devenir la finance moderne, maîtresse de l’économie globale. Un pas décisif dans ce processus menant directement aux actuelles montagnes de dettes impossibles à rembourser, tous azimuths, et qui reduisent le monde en esclave des banquiers visibles, ou plutôt de leurs maîtres invisibles, fut l’extension post-médiévale du système de réserves fractionnaires des banques.

Quand l’argent est au service de l’économie, un Etat prudent s’assure que sa quantité totale d’argent en circulation augmente ou diminue suivant la quantité totale de biens réels à être échangés dans cette économie, de telle manière que la valeur de l’argent reste stable. Trop d’argent poursuivant trop peu de biens se traduira dans une inflation qui fera baisser la valeur de l’argent. Trop peu d’argent poursuivi par trop de biens fera que la valeur de l’argent augmentera par déflation. Que l’argent voie sa valeur modifiée dans un sens ou l’autre, il s’en suivra une déstabilisation dans tous les échanges de biens. Or si les banques, dans lesquelles les épargnants déposent leur argent réel ne sont obligées à conserver qu’une fraction de cet argent réel en réserve pour garantir une quantité beaucoup plus grande de papier-monnaie qu’ils peuvent mettre en circulation par les prêts, alors en mettant en circulation cette papier-monnaie en trop grande ou trop petite quantité, ils peuvent jouer sur la valeur de la monnaie et réaliser des fortunes en prêtant de l’argent bon marché et en demandant en retour de l’argent cher. Et de cette manière les financiers enlèvent le contrôle à l’Etat.

Pire, si le système de réserves fractionnaires des banques permet aux banques de déconnecter l’argent de la réalité et de le fabriquer à volonté, et si elles peuvent exiger ne serait-ce qu’un petit intérêt composé sur leur argent fabriqué, alors logiquement elles peuvent – et c’est bien ce qui se passe ! – siphonner toute la valeur réelle d’une économie, réduisant la plupart des épargnants en emprunteurs et la plupart des emprunteurs en esclaves désespérés de leur dette ou de leur hypothèque. Ils prendront soin seulement de ne pas tuer tout à fait les poules qui pondent les œufs d’or qui font leur bénéfice. La sagesse divinement inspirée du législateur Moïses mettait un frein au pouvoir de tout prêteur en supprimant toutes les dettes tous les sept ans (Deut.XV,1–2), et en faisant retourner toute propriété à son premier propriétaire tous les 50 ans (Levit. XV,10) !

Et pourquoi Moïse, grand homme de Dieu et pour cela homme d’une profonde « spiritualité », s’occupait-il lui-même de questions tellement matérielles ? Parce que comme un mauvais système économique peut mener l’homme au désespoir, vers l’Enfer, loin de Dieu – regarder autour de vous, aujourd’hui mais surtout demain – ainsi un bon système économique rend possible une sage prospérité qui en aucune façon ne rend un culte a Mammon, mais rend plus facile de confier en la bonté de Dieu, de l’adorer et de l’aimer. L’homme est âme et corps.

Moïse aurait sûrement écrasé le système de réserves fractionnaires des banques, comme il a fait écraser le Veau d’Or !

Kyrie eleison.