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AVIS pour TEMPS de NÉCESSITÉ – I

AVIS pour TEMPS de NÉCESSITÉ - I on février 17, 2024

À qui fait autrement, ne soyez pas pénibles.

Dieu ne demande pas des choses impossibles.

Un lecteur bien troublé par la situation dans l’Église catholique nous envoie un certain nombre de questions pratiques que beaucoup d’âmes catholiques doivent se poser aujourd’hui en relation avec le grave devoir de tout catholique d’assister à la Messe pour remplir son obligation dominicale. En temps normal, les réponses sont relativement claires. Or, depuis la révolution de Vatican II dans les années 1960, les circonstances dans l’Église ne sont plus normales, et les réponses ne sont donc plus aussi claires. Énumérons les questions de ce lecteur, allant du général au particulier, sachant que ce Commentaire propose ses réponses sans rien imposer.

Dans quelle mesure l’Église conciliaire est-elle catholique, et dans quelle mesure est-elle contrefaite  ?

Réponse  : Dieu seul le sait, car Lui seul connaît les secrets des cœurs des hommes, et la frontière entre la vraie et la fausse Église passe souvent par le cœur des hommes, à savoir par exemple s’ils ont ou non la foi catholique. Puisque Lui seul peut le savoir avec certitude, Il n’attend pas de nous que nous le sachions. Cependant, Il nous donne les moyens de savoir ce que nous devons savoir, en jugeant les fruits (cf. Mt 7, 15–20). Ceux-ci permettent par exemple de distinguer infailliblement les bergers des mercenaires. La joie et la charité réelles révèlent où la véritable Église existe encore, même parmi les structures de la Nouvelle Église.

Avons-nous un pape  ?

Réponse  : si nous jugeons le pape François par ses fruits, nous les trouvons désastreux pour la véritable Église, au point que de nombreux catholiques sérieux soutiennent qu’il est un antipape. Dieu n’exige pas de moi que je sois sûr de ma réponse, dans un sens ou dans l’autre. Sur cette question, même de bons théologiens catholiques peuvent être en désaccord. La sage conduite de Mgr Lefebvre était de laisser ses prêtres avoir leur propre opinion en privé, mais de les obliger en public à se comporter comme si les papes apparents de Vatican II étaient de vrais papes, à moins et jusqu’à ce qu’il soit clairement prouvé qu’ils ne le fussent pas. Même le pape François remplit encore la fonction catholique de fournir aux structures de l’Église une tête visible leur permettant de fonctionner jusqu’à ce que Dieu nettoie les écuries d’Augias. En son temps, Dieu remettra le pape sur le bon chemin. En attendant, je peux désespérer de tel ou tel pape, mais je ne dois pas désespérer de la papauté, ni d’aucune autre institution venue de la Tradition de Notre Seigneur Lui-même.

3  Qu’en est-il des sacrements de la Nouvelle Église  ?

Réponse  : comme l’ensemble de la Nouvelle Église dont ils sont un produit et une partie, ils sont encore en partie bons même si, par définition, ils sont en train de pourrir, comme les pommes pourrissent, image qui vaut ce qu’elle vaut. Car dès le début, la Nouvelle Église a été habilement conçue pour pourrir pendant des dizaines d’années, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de la véritable Église. En effet, dans les années 1960, au moment de Vatican II, de nombreux ecclésiastiques au sommet de l’Église avaient été complètement infectés par la pensée maçonnique. La franc-maçonnerie est cette société secrète créée en 1717 à Londres pour infiltrer l’Église catholique jusqu’à sa destruction de l’intérieur, permettant ainsi aux ennemis bien connus de Dieu et du genre humain de s’emparer du monde. La véritable Église de Notre Seigneur est en effet le grand obstacle sur leur chemin.

Qu’en est-il des « miracles eucharistiques » qui se seraient produits lors de « messes » du Novus Ordo  ?

Réponse  : au cours des 2000 ans d’histoire de l’Église, Dieu a toujours aidé par des miracles les Chrétiens à croire au miracle stupéfiant de sa Présence réelle sous les simples apparences du pain et du vin. Et ces miracles continuent de nos jours, car le Sacré-Cœur n’abandonne pas les brebis trompées par leurs bergers. La différence est qu’aujourd’hui, la science moderne est en mesure de fournir de vraies preuves techniques pour prouver que les miracles, quand ils sont authentiques, sont bien authentiques. Voyez par exemple le livre « Un cardiologue examine Jésus », du Dr Franco Serafini, avec des explications et des illustrations photographiques de plusieurs miracles récents. Il est édité par Sophia Institute Press, et disponible sur SophiaInstitute.com. Que Dieu bénisse les traditionalistes qui s’en tiennent fermement à la messe latine traditionnelle, mais non ceux qui refusent les preuves techniques fournies par le Sacré-Cœur pour le salut des âmes.

Et qu’en est-il de la réception des hosties prétendument consacrées lors de Messes Novus Ordo  ?

Réponse  : peut-être vaut-il mieux éviter de les recevoir, car elles peuvent être invalides et, avec le temps, le devenir de plus en plus. Cependant, en cas de nécessité, et si toutes les circonstances sont convenables, on peut les recevoir pour autant qu’elles puissent être valides.

Kyrie eleison

Les Causes De La Ruine

Les Causes De La Ruine on mars 13, 2021

Il y a deux semaines, un vétéran de la cause Traditionaliste faisait dans ces « Commentaires » des remarques intéressantes au sujet de possibles infiltrations, conscientes ou inconscientes, capables de détruire l’Église catholique depuis l’intérieur. Nos lecteurs se souviendront peut-être que ce correspondant s’était efforcé, en vain, de restaurer la Tradition catholique au sein de la structure Conciliaire. Finalement il a dû se rendre à l’évidence  : c’était chose totalement impossible. Mais lorsqu’on lui a demandé : “Et comment ces mêmes hommes d’Église ont-ils pu pousser au suicide de l’Église ? Cela n’a aucun sens”, il a eu d’autres choses intéressantes à dire. Voici sa pensée  :

A mon avis, tout peut se ramener à son amour pour la vérité ou à sa perte de la vérité. Ceux qui aiment de tout leur cœur la Vérité, la trouveront ; ou bien, ils lutteront jusqu’à ce qu’ils la trouvent, afin d’agir en conséquence. Dans les années 1960 -1970, l’effondrement de la Foi a été dû à la grande léthargie dont souffraient les catholiques. Dans les années ‘50, dans ma paroisse, pratiquement personne ne communiait à la messe de midi. Les prêtres venaient du peuple. Or, le peuple se montrait d’une grande mollesse. A l’arrivée des changements Conciliaires, la moitié des gens les acceptèrent avec empressement. Car, cela leur rendait la vie de la “Foi” beaucoup plus facile, parce que les non-catholiques ne montraient plus d’hostilité, étant donné que toutes les religions étaient réputées désormais aussi bonnes l’une que l’autre. Nous pouvions maintenant sourire à tous, et Dieu sait si le clergé y a montré le chemin ! Pour l’autre moitié, les Catholiques ont rejoint en masse les sectes protestantes, tandis que d’autres ont tout simplement abandonné la religion. Quelques âmes courageuses, qui n’avaient pas encore perdu l’amour de la Foi ont fondé leurs propres chapelles. La plus grande inspiration de cette infime minorité venait de Monseigneur Marcel Lefebvre, qui seul avait gardé assez de foi pour discerner qu’il n’y avait plus rien de solide à espérer de la part d’une hiérarchie qui sombrait dans le modernisme.

Dieu seul peut juger le cœur des hommes, mais quelle excuse pourra-t-on trouver à cet abandon de la Foi  ? Presque tous ceux qui ont abjuré auront dû le payer de leur âme. C’est ma propre génération qui a été la pire, parce que nous sommes nés dans la Foi et avons grandi dans la Foi. Or, nous l’avons abandonnée parce que nous voulions nous rendre la vie catholique plus facile, parce qu’elle nous posait trop de problèmes. Bien qu’un peu moins coupables, les générations suivantes, privées de leur héritage catholique, n’ont quand même pas eu de véritables excuses, car chacun a toujours le devoir de vivre de la Vérité. Là où la foi est débile, les catholiques se montrent lâches, en particulier sur la question de l’avortement. Les évêques ne s’y opposent même pas, de peur de perdre leur sacro-saint statut fiscal, ou d’offenser quelqu’un. Le sénateur Timothy Kaine, qui habite notre ville, est favorable à l’avortement comme à la perversion autant qu’on puisse l’être. Ce qui ne l’empêche pas de se prétendre catholique, et même de déclarer que, pour lui, la Foi est la chose la plus importante de la vie. Il résume tout lorsqu’il dit : “Je suis un catholique à la manière du Pape François”. À ma connaissance, l’évêque de Richmond ne l’a jamais affronté sur le point de l’avortement. Encore moins lui a-t-il enjoint de ne pas s’approcher de la Sainte Communion (ou de ce qui en tient lieu), alors qu’il aurait dû l’excommunier depuis longtemps.

Ci-dessus, notre vétéran s’interroge donc sur l’effondrement général des catholiques après Vatican II.
Voici maintenant ci-dessous, un autre lecteur de ces “Commentaires” qui cherche à comprendre la cause du glissement particulier de la Fraternité Saint Pie X. Cette fondation n’avait-elle pas été pourtant élevée par Dieu pour résister à l’effondrement général  ?

Je pense qu’on est en plein pharisaïsme. Le même pharisaïsme qui a mis à mort Notre Seigneur, tue maintenant l’Église et la Fraternité. La véritable humilité et charité ont été perdues. Le pharisaïsme, comme de ces “sépulcres blanchis” de l’Evangile, mène à l’aveuglement spirituel  : “Rendez ce peuple aveugle, afin qu’il ne voie pas tout en voyant, qu’il n’entende pas, tout en entendant” . . . . Les Pharisiens avaient une connaissance parfaite des Écritures et de la Loi, mais ils n’en ont pas moins mis à mort leur Messie. Et aujourd’hui ils tuent l’Église, parce qu’ils ne voient pas ce qu’ils font, ils sont aveuglés . . .

Je suis persuadé que dans la Fraternité certains prêtres étaient, à tout le moins, subversifs, mais au sommet il y a eu certains dirigeants d’une cécité complète. Pourtant, ceux-ci ne seraient jamais arrivés à rien si la Fraternité n’avait pas été infectée comme un tout par le poison du pharisaïsme. Si ses membres avaient humblement et saintement suivi leur Fondateur, ils n’auraient pas pensé être plus et mieux éclairés que lui. Ils n’auraient pas non plus écarté les instances de Notre Dame, demandant de réciter le chapelet pour obtenir la consécration de la Russie. Mais ils étaient persuadés de savoir mieux que Dieu lui-même ce qu’il y avait à faire. Or, une telle insulte ne pouvait pas rester impunie. Le châtiment fut de leur envoyer, comme pour les pharisiens, l’aveuglement spirituel. Terrible châtiment ! Seigneur Dieu, ayez, pitié de nous !

Kyrie eleison.

Identité Blanche – I

Identité Blanche – I on février 6, 2021

Un jeune ménage, de race blanche, lecteur de ces “Commentaires” voudrait renouer avec l’Eglise. Mais une difficulté particulière les retient  : cela correspondrait-il à leur identité blanche  ? Le mari de 31 ans soupçonne d’ailleurs que cette difficulté se pose à beaucoup de ses contemporains. Lui et sa femme ont des ancêtres allemands et, en quête d’identité, tous deux ont ressenti une profonde attraction pour le paganisme germanique. Mais tous deux étant nés catholiques, ils estiment que leur éducation catholique n’a peut-être pas été aussi bonne qu’elle l’aurait dû. Les questions de ce couple prouvent à l’évidence que leur formation religieuse a souffert en effet de quelques lacunes, mais elles montrent en même temps qu’ils sont en quête de la vérité. Si bien que, s’ils persévèrent dans leur quête, il est certain que Dieu leur apportera les réponses qu’ils cherchent. Voici ce qu’ils demandent :

Le paganisme germanique est-il notre véritable identité ?

Oui et non. Le but qui épanouit et identifie le plus profondément tout être humain, c’est d’aller au Ciel pour jouir de la béatitude éternelle avec Dieu. Voilà pourquoi tant de jeunes (et de personnes âgées) sont si profondément insatisfaits du mode de vie matérialiste actuel : ils se savent destinés à autre chose de bien supérieur, mais ils ne savent pas quoi. Il y a certes beaucoup de noblesse dans le paganisme germanique, ne serait-ce que dans les opéras de Richard Wagner, mais cela reste totalement insuffisant pour emmener un homme au ciel parce que cette noblesse reste dépourvue de toute grâce surnaturelle. Or, seule la grâce peut nous ouvrir le Ciel de Dieu. Or, la grâce divine ne nous est accessible qu’à travers la seule vraie religion de Dieu, à savoir la religion catholique romaine. La refuser, c’est refuser le Ciel. Cette religion – pensons à Charlemagne – a fait l’Europe et a forgé l’identité de toutes les nations blanches européennes. Hilaire Belloc (1870–1953) disait : “L’Europe c’est la Foi et la Foi c’est l’Europe”.

Mais le christianisme n’a-t-il pas été inventé par les Juifs ?

La religion catholique n’a été inventée par personne d’humain. Elle a été “inventée”, si l’on peut dire, depuis l’éternité par Dieu seul, qui l’a révélée aux hommes par son divin Fils, Jésus-Christ, lequel, en tant qu’homme, était Juif et fils de Marie. Le Christ, avec l’aide d’un petit nombre de Juifs, a fondé l’Église catholique. (D’où Jean IV, 22 disant que le salut vient des Juifs). Mais ce sont également les Juifs, les dirigeants et le peuple juif (Mt.XXVII, 20), qui ont crucifié Jésus. Et depuis, une grande majorité d’entre eux ont détesté le Christ, faisant tout ce qu’ils ont pu pour continuer à le crucifier, jusque dans son Église même. Ainsi, parmi les Israélites, les meilleurs d’entre eux ont été, vis-à-vis de Dieu, des amis sans pareils, tandis que les Talmudistes ont été des ennemis sans pareils. Il est essentiel de faire la distinction entre un Juif comme St Paul et un Juif comme Caïphe car il y a une différence incommensurable entre ceux qui s’ouvrent au Christ et ceux qui le rejettent. Tout tourne autour du Christ.

Mais le Nouveau Testament ne continue-t-il pas, peu ou prou, le jeu de l’Ancien Testament ? Les chrétiens ne vénèrent-ils pas les Juifs, en suivant le “dessein” et les “règles” des Juifs ?

Les chrétiens adorent Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, dans la Sainte Trinité telle que révélée par Dieu, Jésus-Christ. Cette révélation transcende de loin toutes celles des autres Juifs réunis. Car le Christ est Dieu, tandis que les autres n’étaient que des hommes.

Mais alors pourquoi Dieu, dans l’Ancien Testament, tenait-Il tant à protéger les Juifs qui pourtant l’irritaient si profondément ?

Tout vient de ce qu’Il leur avait donné un grand rôle à jouer, pour préparer la venue sur terre du Messie mais, hélas, ils n’ont pas été toujours fidèles à cette tâche. Nos vils médias et le simple mot d’« antisémitisme » suggèrent que les Juifs ne peuvent jamais être mauvais, alors qu’en fait, ils peuvent être mauvais. Et lorsqu’ils le sont, ils méritent d’être punis, comme n’importe quels autres hommes.

Pourquoi Dieu a-t-il eu une race élue ? Et pourquoi a-t-il choisi les Juifs en particulier ?

Il a dû choisir certaines personnes pour fournir au Messie une Mère humaine, une famille, un village, un peuple et une pratique religieuse. Avec Marie, Joseph, Nazareth, le Temple de Jérusalem et la religion mosaïque, les Juifs ont finalement réussi à fournir au Messie son cadre terrestre, pour ensuite le crucifier par orgueil.

Pourquoi les Juifs en particulier ? C’est le mystère de Dieu. Citons encore Belloc : “Qu’il est étrange que Dieu ait choisi les Juifs !”

Kyrie eleison.

Deuxième Déluge

Deuxième Déluge on janvier 30, 2021

Répétons  : le principal acteur du drame de l’épidémie covidienne, mondialement répandue, est le Bon Dieu. Ni plus ni moins. Certes, Il n’a aucunement part aux multiples péchés qui accompagnent ce fléau, mais Lui seul a créé l’univers et Lui seul le maintient toujours en existence  ; faute de quoi il retournerait au néant. Mais pourquoi la Création ? Pour peupler le Ciel de créatures rationnelles, angéliques ou humaines, qui auront su faire usage de leur existence et libre arbitre, à eux par Dieu octroyés, pour accepter son offre de mériter l’éternelle béatitude à passer avec Lui dans le Ciel. Avec une Sagesse toute divine, bien au-dessus de ce que l’homme peut comprendre, Il gère la vie présente d’ici-bas, de telle sorte que toute âme humaine atteignant l’âge de raison a non seulement son lot de tribulations pour pouvoir manifester qu’elle L’aime suffisamment pour mériter le ciel, mais aussi assez de grâces actuelles pour pouvoir aller au ciel si elle le veut.

De telle sorte que Dieu dirige bel et bien ce que nous pouvons appeler l’effondrement de l’Occident, tout comme il a dirigé le Déluge, au temps de Noé, pour punir l’humanité pécheresse et empêcher qu’elle aille peupler l’enfer au lieu de peupler le ciel. En fait, le Déluge fut une grande miséricorde, car tous les hommes sur terre menaient “une vie corrompue” (Genèse VI, 11–12), et la grande masse des hommes était sans doute en route vers la damnation éternelle, car – tout comme aujourd’hui – l’Enfer était en passe d’emmener le monde entier avec lui. Telle fut la conséquence du péché originel, quelque mille ans après Adam et Eve. Mais lorsque les hommes virent que la montée des eaux du Déluge ne leur laisserait aucune échappatoire, une minorité d’entre eux profita de la lente montée des eaux pour faire un acte de contrition suffisant pour sauver leur âme pour l’éternité. Eh bien, demandez à n’importe quelle de ces âmes-là, maintenant au ciel, si le Déluge n’était pas un acte immense de la miséricorde divine !

Il en va de même aujourd’hui. L’humanité suit les voies de la corruption sur toute la terre. Cette corruption s’est installée avec le matérialisme occidental, mais la faute est bien pire qu’au temps de Noé. Car cette fois-ci, l’Incarnation a eu lieu. En fait, les hommes après avoir profité de ses bienfaits depuis deux mille ans, ont méprisé non seulement Dieu, mais le Dieu incarné. Ils l’avaient pourtant vu se laisser crucifier pour eux, les dotant ainsi par son Sacrifice d’une Église qui les aiderait à sauver leur âme. Or, depuis Vatican II, même les ecclésiastiques ont virtuellement rejeté le Dieu Incarné  : 56 ans après la fin de Vatican II, la corruption avance au galop. Or, peut-on accuser Dieu d’avoir eu hâte en 2020 de frapper ? Difficilement. Ou peut-on dire qu’Il a été cruel  ? Difficilement, si on compare les souffrances de 2020 avec celles qui seront infligées par les krachs économiques, les guerres civiles ou les famines annoncées pour les années à venir. Et si ces malheurs arrivent parce que Dieu les permet, leur cause ne sera-t-elle pas toujours la malice des hommes  ? Qui pourra prétendre que ces fléaux seront immérités ?

De fait, la patience de Dieu pour chacun de nous est admirable, et sa miséricorde éternelle. Seulement, il faudra qu’Il frappe assez fort pour que nous finissions par apprendre notre leçon, et pour que nous commencions à penser de nouveau à aller au ciel. Hélas, quelle que soit la sévérité de la leçon, le risque pour beaucoup trop d’entre nous, c’est que la leçon ne sera cause que de blasphèmes contre Dieu, imprécations contre nos semblables, contre la vie, contre les hommes politiques, contre n’importe qui, en omettant la seule personne véritablement responsable de notre propre détresse  : nous-même.

C’est pourquoi, dans tout ce qui arrive, je veux voir la main immaculée de Dieu et je m’agenouillerai pour Le prier d’accorder sa miséricorde à nous pauvres pécheurs. Les hommes ne peuvent plus résoudre les problèmes dont ils sont aujourd’hui la cause, ils ne peuvent que les aggraver. Avec la grâce de Dieu, j’aurai compassion pour tous mes frères humains, et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour les aider à sauver leur âme. Mais de Dieu seul j’attendrai de vraies solutions. Lui au moins aura la sagesse et le pouvoir de tout diriger pour le mieux. Voilà ce que je sais d’avance.

Kyrie eleison.

Madiran – Conclusion

Madiran - Conclusion on janvier 9, 2021

Sept numéros de ces “Commentaires” ont servi à étudier tour à tour le Prologue et les six Parties du livre de Jean Madiran (1920–2013), L’Hérésie du 20e siècle. Il est maintenant opportun de revoir ensemble ces Parties afin de mettre en évidence certaines de leurs leçons qui s’appliquent aujourd’hui à la situation de l’Église et du monde. Ainsi pourrons-nous en tirer des considérations qui suggèrent comment l’Église s’est trouvée dans la confusion qui est la sienne aujourd’hui.

Dès le Prologue, Madiran souligne plusieurs points clés : le problème se situait au niveau des Princes de l’Eglise, c’est-à-dire au niveau des évêques, qui levaient l’ancre de la bonne doctrine depuis déjà 100 ans, au nom du progrès. Finalement au 20ème siècle, ils subvertirent radicalement le christianisme, en le fondant dans un lent processus conduisant au communisme. Ce drame a commencé bien avant Vatican II. Donc au départ il y a la perte de la foi des évêques, et le résultat final sera le triomphe global du communisme  : en 2020, le mensonge de la “pandémie” du Covid met le communisme à nos portes.

Dans la première Partie de son livre, Madiran met au jour, comme Pie X l’avait fait dans son Encyclique Pascendi (1907), le fondement philosophique de l’apostasie implicite des évêques, à savoir l’adoption du subjectivisme de la philosophie moderne. Par cette disposition intellectuelle, toute vérité, y compris même le dogme catholique, devient une simple option. La réalité objective est évincée. Désormais, l’objet dépend de mon esprit, ce n’est plus mon esprit qui doit correspondre à l’objet. Je suis libéré de la réalité. Dans tous les domaines, ces principes insensés se retrouvent au cœur de la folie de l’Église et du monde d’aujourd’hui. Les esprits de nos contemporains sont en déliquescence.

Dans la deuxième Partie, Madiran déclare que les néo-évêques avaient l’intention d’établir une nouvelle religion, laquelle ne pouvait qu’être en guerre avec la religion catholique. Les néo-évêques n’avaient bien sûr aucun droit d’imposer leur fausse religion et, en tant que laïc catholique, Madiran pouvait même s’y opposer de plein droit. N’est-il pas merveilleux de voir l’archevêque Viganò reprendre en 2021 cette même position, prise également par Mgr. Marcel Lefebvre en son temps  ? Il existe une vérité catholique, objective et immuable, permettant aux catholiques de ne pas suivre leurs évêques qui la quittent.

Dans les Parties III, IV et V, Madiran expose sept Propositions formant le contenu de l’hérésie du XXe siècle. Elles sont tirées des écrits de l’évêque de Metz qui, selon Madiran, a le mieux mis en évidence cette hérésie : (1) Aujourd’hui, tout change  ; de sorte que le concept même du salut par le Christ doit également changer. (2) Il doit se montrer plus social, car (3) la foi d’aujourd’hui est à l’écoute du monde,(4) et la “socialisation” du monde d’aujourd’hui est une grâce. (5) En effet, aucun âge n’a été aussi fraternel, (6) et aucun n’a autant regardé vers le futur, donc aucun n’a autant espéré, que le nôtre.

Madiran fait remarquer que cette socialisation, fraternelle et pleine d’espoir, équivaut à une nouvelle religion, laquelle est le communisme. Et de fait, depuis Vatican II, les hommes d’Église glissent de plus en plus à gauche  ; leur religion humaniste est leur nouvelle croisade  ; l’homme est leur nouveau dieu. Quant à Jésus Christ, à sa Sainte Mère, au Ciel et à l’Enfer, ils sont de plus en plus oubliés, ne comptant guère plus dans la vie réelle.

Dans la cinquième Partie, Madiran présente la septième Proposition de l’évêque de Metz : (7) La loi naturelle provient de l’intérieur de l’homme  ; en d’autres termes, il n’y a pas de loi objective pour l’homme venant de l’extérieur ou d’en-haut. Or, dit Madiran, s’il n’y a plus de nature, c’en est fini du sur-naturel  ; les dix Commandements se volatilisent, et la charité véritable s’éteint. Dans ce contexte, quelle société et surtout quelle société chrétienne pourrait jamais subsister  ? Une telle subversion ne laisse de place qu’au communisme. Voilà où nous en sommes  ; et la situation en 2021 est encore bien plus détériorée qu’en 1968. Dans cette Partie, Madiran s’attaque aux racines mêmes de la désorientation et de la désagrégation de l’homme moderne, rendant l’État policier la seule option sociale possible.

Dans la sixième Partie, Madiran termine son livre, peu après les émeutes estudiantines du printemps 1968 à Paris. Elles lui ont fourni en guise de conclusion, un spectacle bien à point. Dans la deuxième Partie sur les évêques, il avait écrit que la Néo-église, en n’enseignant que des choses modernes, transformait les jeunes d’aujourd’hui dans les barbares de demain. En 1968, ils remplissaient de leur chaos les rues de Paris (comme on remplirait à nouveau les rues des États-Unis en 2020). Madiran tient les évêques pour responsables de tout cela. Le communisme est une solution fausse. Dieu seul est la vraie solution.

Kyrie eleison.

Madiran – La Trahison.

Madiran - La Trahison. on décembre 26, 2020

En mai 1968, les émeutes étudiantes parisiennes, aussi longues que dures, attirèrent l’attention des médias du monde entier. Par leur théorie subversive prônant la destruction pratique de tout ce qui constituait le mode de vie occidental, ces manifestations estudiantines peuvent se comparer avec les émeutes qui ravagèrent l’été dernier ( 2020) de nombreuses grandes villes aux États-Unis. Ces émeutes de Paris ont inspiré la sixième et dernière partie du livre de Jean Madiran , L’Hérésie du XXe siècle, car elles illustraient, comme dans un livre d’images, tout ce qu’avait voulu dire son livre, à savoir que la civilisation catholique se fait communiste, que c’est une grande trahison, et que ce sont les évêques qui sont les traîtres. D’où les trois chapitres de la sixième partie du livre : 1) Mai 68 est la dernière trahison des évêques, 2) Ils répudient les vrais catholiques, 3) Ils trahissent le vrai christianisme.

Dans le premier chapitre, Madiran raconte comment au printemps 1968, des étudiants révoltés menaçaient de détruire la civilisation occidentale, tout comme le firent les émeutiers de l’été dernier aux États-Unis. Les évêques français proclamèrent alors dans leur Déclaration officielle du 20 juin 1968 : ” C’est un mouvement de fond d’une ampleur considérable” qui “appelle à bâtir une société nouvelle” que “les évêques de France sont d’autant plus disposés à accueillir que le Concile, sensible à la mutation du monde, en avait pressenti l’exigence et fixé les conditions essentielles “. Dans cette même Déclaration ils déclarèrent peu ou prou  : ” La Révolution de 1968 divise le peuple pour et contre, mais nous, les évêques, nous sommes pour.” En fait, dit Madiran, puisque la fin justifie les moyens pour les révolutionnaires, ils ont fait un tel usage de la force, des mensonges et de la ruse afin d’obtenir ce qu’ils voulaient, que par ces excès ils ont provoqué un contre-mouvement plus “large” encore. Mais à ces évêques modernes, que leur importe la subversion radicale du droit naturel entier et de la civilisation chrétienne ? Parmi eux il n’y en a pas un qui prenne le communisme pour une trahison – N’est-il pas simplement un mouvement de réforme ? Ce n’est là qu’un piège mensonger, répond Madiran.

Dans le deuxième chapitre, Madiran raconte comment les évêques, en espérant s’attirer la faveur des révolutionnaires de gauche, ont dû leur apporter sur un plateau la tête des catholiques les plus fidèles de droite, autrement dit, des “intégristes”, ou adeptes du catholicisme intégral. (Pour la même raison dans les années 1970, le pape Paul VI s’est acharné à paralyser l’action de Mgr. Marcel Lefebvre, mais Dieu avait d’autres idées. Pourtant il a suffi du passage de quelques années pour que la Fraternité d’autrefois n’aspirât qu’à recevoir l’onction de la Rome moderniste . . . ) Dans les années 1960 les évêques français s’habituaient à se faufiler derrière un double langage : à gauche, ils disaient : “S’il vous plait  ! Ne nous prenez pas pour des conservateurs ou des intégristes  ! Nous sommes des révolutionnaires, comme vous !” Tandis qu’à droite, ils disaient : “Ah, de grâce  ! ne pensez pas que nous changions rien à rien !”. Et depuis ce temps, ces évêques essaient d’aller dans deux directions à la fois  : Bonne recette pour se paralyser ! Cependant, ils évitent toujours de confronter les “intégristes” avec de vrais arguments. C’est qu’ils ont abandonné la vérité.

Dans le dernier chapitre de son livre, Madiran achève la condamnation des pleutres évêques français. Aujourd’hui, le monde moderne n’est pas bon  ; il se noie dans les mensonges dans tous les domaines : l’Évolution, Six Millions, le 9 septembre 2011, la crise du Covid, et ce ne sont là que quelques-unes des mystifications les plus courantes. Mais où avait-on fait faux chemin ? Les étudiants n’en avaient pas la moindre idée, car on leur avait surtout bourré le crane des merveilles du monde moderne. Mais s’il en était ainsi, il y avait dans les étudiants un instinct qui les portait à tout mettre par terre. Or, l’Église véritable est d’accord. Elle non plus, elle ne croit pas à la modernité. Seulement elle, elle sait exactement ce qui ne tourne pas rond, et elle l’a dénoncé déjà en 1864 dans une liste de 80 points  : le Syllabus des Erreurs relevées par le pape Pie IX. Voilà exactement la doctrine que les évêques auraient dû enseigner aux étudiants. Car si ceux-ci l’avaient bien comprise, ils auraient pu depuis les années 1960 se mettre à reconstruire toute la “civilisation occidentale”. Au lieu de cela, les évêques du monde entier ont préféré, à Vatican II, rejoindre les communistes plutôt que de les combattre  ; les étudiants en ont été transformés en barbares, et toute la civilisation chrétienne a été trahie. C’est par un seul mot que Madiran termine son étude des évêques français : “Misérables !”

L’analyse de L’hérésie du XXe siècle est claire. Les leçons y abondent pour les nations, en particulier pour les Etats-Unis. Mais peut-être que seule une catastrophe de grande ampleur permettra à l’humanité d’en prendre de la graine. Pourtant, comme le disait l’évêque Butler au 18e siècle, “Les choses sont ce qu’elles sont, leurs conséquences seront ce qu’elles seront. Pourquoi chercherions-nous à nous leurrer ?

Kyrie eleison.