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« Promethee » – Introduction

« Promethee » – Introduction on juin 8, 2019

Mgr Lefebvre a toujours nourri l’espoir que la Fraternité saint Pie X contribuerait un jour à l’étude des 16 documents du Concile Vatican II. En effet, ces textes sont à l’origine des maux sans précédent qui accablent l’Église et le monde depuis les années 1960. Certes, la Fraternité a contribué dans une certaine mesure à de telles études, mais serait-elle aujourd’hui dans l’état où elle se trouve – certains pensent qu’elle est touchée à mort – si ses prêtres avaient eu une meilleure connaissance du mal dont souffre Vatican II, de cette maladie attirante, mais hautement contagieuse et mortelle pour la vraie foi ? On peut se poser la question.

Cependant, en 2010 un prêtre argentin membre de la Fraternité, thomiste de formation, professeur de philosophie et de théologie au séminaire de la Fraternité en Argentine, l’abbé Alvaro Calderón, a publié en espagnol une vigoureuse étude sur ce problème. Son livre s’intitule Prométhée ou la religion de l’homme, avec pour sous-titre : Essai d’interprétation de Vatican II. Ses 320 pages se terminent par une accusation formelle, selon laquelle Vatican II est une véritable idolâtrie, non seulement par les suites découlant du Concile, mais déjà dans ses documents eux-mêmes. Il semble que ce livre ait été traduit en français. Mais si cette traduction existe, elle n’a jamais été publiée, très probablement pour protéger à la fois la Néo-église issue du Concile et sa progéniture abâtardie : la Néo-fraternité. En fait, ce livre mériterait d’être traduit et édité dans une multitude de langues.

Nous allons prochainement publier sur plusieurs numéros de ce « Commentaire » un aperçu de cette étude. Nous y verrons pour quelles raisons ces « Commentaires » sont si souvent amenés à blâmer Vatican II. Il est un peu hasardeux de présenter dans quelques articles, d’environ 750 mots chacun, un livre de 320 pages. Mais nous allons tenter cet effort car il est de la plus haute importance que les catholiques acquièrent au moins une vue générale sur la malice de Vatican II. Ces articles ne viseront pas à persuader les théologiens professionnels qui demandent plus de fondements et plus de précision ; ils s’adresseront plutôt au grand public, en particulier aux âmes qui cherchent à comprendre la raison des ravages subis par l’Église et par le monde qui les entoure. Pour causer de tels dégâts, il fallait que Vatican II fut profondément cohérent. Nous espérons, à tout le moins, que les prochains numéros de ces « Commentaires » permettront de faire saisir la profondeur thomiste et la cohérence du livre de l’abbé Calderón.

Accuser Vatican II d’idolâtrie est très grave, mais ils ont camouflé leur doctrine idolâtre avec une telle habileté qu’elle peut sembler ne pas contredire la Tradition catholique. Mgr Lefebvre lui-même, à l’époque, a signé 14 des 16 documents, ce qu’il n’aurait jamais fait quelques années plus tard, lorsque les fruits de ce camouflage devinrent évidents. Nous avons donc affaire à des documents habilement ambigus, ressortant d’un esprit bien différent de la lettre des textes. Pour cette raison, tant les catholiques sincèrement fidèles à l’Église, que les modernistes cherchant à transformer l’Église, peuvent prétendre à l’unisson que la lettre des documents est catholique. Cependant, l’analyse de l’abbé Calderón possède l’avantage décisif de montrer, à partir des documents eux-mêmes, que leur esprit consiste à fabriquer une religion nouvelle entièrement centrée sur l’homme. Aussi la réalité du néo-modernisme de Vatican II se présente-t-elle sous un jour particulièrement insaisissable et trompeur.

L’édition espagnole de ce livre est-elle encore disponible ? Espérons-le ! Dans tous les cas, l’imprimeur est Luis Maria Campos 1592, Morón, Bs. As., Argentine, Tél. 4696–2094. Sur divers sites de l’Internet, e.g. PRH, on peut trouver (au moins jusque récemment) le texte assez complet en espagnol du livre de l’abbé Calderón.

Cet ouvrage, en quatre parties, se présente comme suit : Partie I, ce qu’est Vatican II : définition ; Parties II à IV, ce que Vatican II instaure. De fait, il introduit : Partie II, un HOMME nouveau, Partie III, une ÉGLISE nouvelle, Partie IV, une RELIGION nouvelle. Ces « Commentaires » publieront quatre articles (peut-être avec quelques interruptions), correspondant à chacune des quatre parties.

Kyrie eleison.

Mgr Huonder de Nouveau

Mgr Huonder de Nouveau on juin 1, 2019

Le 20 mai dernier expirait le mandat que Mgr Huonder exécutait depuis 2007 à la tête du grand diocèse de Coire en Suisse. La question de son futur lieu de retraite, qui faisait l’objet de débats, a été finalement réglée par une déclaration signée conjointement par l’Évêque et par le Supérieur Général de la Fraternité, l’abbé Davide Pagliarani : Mgr Huonder élira domicile à l’école de garçons de Wangs en Suisse orientale. Les doutes survenus quant à l’endroit où l’évêque devait se retirer venaient de ce qu’il semblait naturellement improbable qu’un évêque Conciliaire s’installe dans une maison de la Tradition, étant donné l’abîme doctrinal séparant le Concile Vatican II d’avec la Tradition catholique. Mais l’utopie anti- doctrinale consistant à vouloir combler cet abîme a prévalu. Ainsi, au sujet de sa décision, l’ honorable évêque lui-même vient d’écrire : “Conformément à la volonté du pape François, je m’efforcerai (à Wangs) de contribuer à l’unité de l’Église ». C’est une intention honorable, mais elle ne tient pas compte du mal que représente Vatican II.

Selon le mode de penser du monde moderne que l’on retrouve dans la Néo-église comme dans la Néo-fraternité, Mgr Huonder est un prélat décent et bien intentionné, plein de bonnes intentions qui peuvent faire croire à toute personne “décente” qu’il est de bonne compagnie, qu’on peut sans risque avoir avec lui de bonnes relations et qu’il peut très bien avoir sa place dans une école “décente”. En tout état de cause, on peut espérer que l’environnement de la Tradition à Wangs lui fera du bien.

Mais du point de vue de Dieu et de la véritable Église catholique, cet évêque croit au Concile Vatican II. C’est pour cela qu’il croit qu’il est possible de collaborer avec le Pape conciliaire actuel, le Pape François, ainsi qu’avec tous les partisans de la Tradition qui ont perdu de vue l’ambiguïté objective et le mal que représentent le Concile et les six papes Conciliaires qui l’ont mis en oeuvre. Car enfin, ce Concile profondément impie contamine tout ce qu’il touche (voir plusieurs numéros de ces “Commentaires” à paraître prochainement). Il détourne de la vérité toute personne qui croit en lui. C’est pourquoi, si l’on prend le point de vue du salut des âmes – qui est le point de vue de Dieu Lui-même – Mgr Huonder est, objectivement parlant, contaminé, tordu, pas du tout fréquentable pour des catholiques ou pour une école catholique. Il est même d’autant plus dangereux qu’il est subjectivement d’un abord décent, bien intentionné, agréable, etc.

Pourquoi d’ailleurs le blâmer plus ou moins que ces milliers et milliers d’autres évêques “décents”, sacrés depuis Vatican II, qui se sont laissés abuser par une série de papes Conciliaires ? Pourquoi insulter la personne de Mgr Huonder, comme s’il s’agissait d’un méchant ? Et pourquoi le rejeter socialement comme s’il était un paria ? En revanche, tant qu’il croit aux doctrines de Vatican II, les catholiques doivent absolument s’abstenir d’avoir avec lui tout contact, social ou autre, qui pourrait donner lieu à la tentation d’entretenir avec lui des rapports qui intéressent la foi. Et si, pour éviter cette tentation, il était nécessaire d’éviter totalement sa compagnie, eh bien, voilà ce qu’il faudrait faire. Car Dieu et la Foi doivent passer d’abord et avant tout. Sinon, nous risquons de perdre nos âmes.

En conclusion, nous ne pouvons que souhaiter à Mgr Huonder dans sa retraite toute grâce de Dieu pour qu’il comprenne la perfidie de Vatican II, et aux pensionnaires traditionnels de l’école de la Fraternité à Wangs toute grâce de Dieu pour qu’ils aident l’évêque, par leur exemple, à comprendre la dangerosité des “souhaits” du pape François envers la Fraternité, comme encore un exemple récent vient de montrer.

De Rome ces derniers jours est arrivée la nouvelle suivante : le prêtre argentin, nommé par Mgr Fellay Économe Général de la Fraternité, à la demande du Pape et avec la permission du nouveau Supérieur Général de la Fraternité, l’abbé Pagliarani, a rallié l’Église officielle, et toujours selon le souhait du Pape il habite à présent la Maison Ste Marthe, où loge le Pape lui-même. Ce prêtre sera incardiné dans le diocèse de Rome, en attendant peut-ètre d’ètre élu évêque par le Pape François. Or, même si ces informations n’étaient qu’à moitié vraies, ne révèleraient-elles pas suffisamment l’incapacité ou le refus des hauts responsables actuels de la Fraternité de comprendre que Mgr Lefebvre combattait le Concile Vatican II pour des raisons de foi ?

Kyrie eleison.

Le Brexit de Daniel

Le Brexit de Daniel on mai 17, 2019

Certes il est bien temps que la pauvre Angleterre comprenne les raisons profondes qui font que l’Europe se fourvoie, pour qu’ainsi la Grande Bretagne puisse échapper au Nouvel Ordre Mondial ; mais il est plus urgent encore que les catholiques comprennent les raisons profondes qui ont plongé l’Eglise dans les erreurs du Concile Vatican II, parce que par là on pourrait aider le monde entier à ne plus se séparer du seul vrai Dieu. Dans l’Ancien Testament, nous voyons le Seigneur lui-même inspirer à son prophète Daniel, exilé loin de chez lui par la captivité babylonienne (vers 590–520 av. J.-C.), une ardente prière de contrition pour les péchés des Israélites. Et de fait, Daniel pria Dieu de pardonner à son peuple et de l’autoriser à restaurer la gloire de son Nom en lui permettant de pratiquer à nouveau sa religion dans la cité sainte de Jérusalem. Il n’est pas difficile d’adapter à la captivité de l’Eglise catholique au 21ème siècle la grande prière du prophète (Chapitre IX) :—

[4] J’ai prié le Seigneur, mon Dieu ; je lui fis cette confession, disant : “Je vous supplie Seigneur, Dieu grand et terrible, qui gardez votre alliance et votre miséricorde envers ceux qui vous aiment et qui observent vos commandements, [5] nous avons péché, nous avons commis l’iniquité, nous avons fait des actions impies. À Vatican II, nous nous sommes éloignés de Vous, nous nous sommes détournés de vos commandements et de vos préceptes ; [6]. nous n’avons pas écouté vos serviteurs, les Papes fidèles, qui ont parlé en votre Nom à nos présidents, à nos gouvernements, à nos pères, et à toute la chrétienté.

[7]. À Vous, Seigneur, appartient la justice ; quant à nous,notre visage est couvert d’une grande confusion, telle qu’elle est aujourd’hui, pour les catholiques, pour les habitants de Rome et pour toute l’Église ; pour ceux qui sont proches comme pour ceux qui sont loin, dans tous les pays où vous les punissez maintenant, à cause des trahisons qu’ils ont commises envers Vous. [8]. À nous, Seigneur, cette confusion que nous portons sur le visage, à nos présidents, à nos gouvernements et à nos pères, qui ont péché contre Vous. [9] Mais à Vous, Seigneur notre Dieu, appartiennent la miséricorde et le pardon, car nous nous sommes retirés de Vous ; [10] nous n’avons pas obéi à la voix du Seigneur notre Dieu nous demandant de marcher dans la Loi qu’Il nous avait prescrite par ses serviteurs dans la personne des Papes et des Évêques fidèles.

[11] La chrétienté tout entière a transgressé votre Loi ; elle s’est détournée pour ne plus entendre votre voix. C’est pourquoi la malédiction et l’exécration qui sont inscrites dans le livre de Moïse, serviteur de Dieu (Lévitique XXVI, Deutéronome XXVIII), se sont déversées au Concile sur les catholiques, parce que nous avons péché contre Dieu. [12] Il a accompli les paroles qu’Il avait prononcées contre nous et contre les dirigeants qui nous gouvernaient, en amenant sur nous une grande calamité car, rien n’a jamais égalé sous le ciel tout entier ce que Vatican II a perpétré. [13]. Selon qu’il est écrit dans la loi de Moïse, tous ces maux ont fondu sur nous. Mais, de notre côté, nous n’avons pas supplié votre face, Vous qui êtes le Seigneur, qui êtes notre Dieu, nous n’avons pas supplié votre face de nous détourner de nos iniquités et de nous rendre attentifs à votre Vérité. [14] Aussi le Seigneur a-t-il préparé ce châtiment et l’a amené sur nous ; car, Seigneur-Dieu !vous êtes juste dans toutes les œuvres que vous faites ! Tandis que nous, nous n’avons pas écouté votre voix.

[15] Et maintenant, Seigneur notre Dieu, Vous avez toujours tiré les catholiques hors du monde impie avec une main puissante, et Vous vous êtes fait un Nom, tel qu’il est aujourd’hui. Mais nous, nous avons péché, nous avons fait le mal. [16] Seigneur, selon toute votre justice, que votre colère et votre fureur se détournent de votre Église, votre Montagne Sainte ; car à cause de nos péchés et des iniquités des Pères conciliaires, l’Église catholique devient synonyme d’immoralité pour tous ceux qui nous entourent. [17]. Maintenant donc, Seigneur notre Dieu, prêtez l’oreille à la prière et aux supplications de votre serviteur ; faites briller votre face, pour Votre propre Gloire, sur votre sanctuaire, qui est la seule véritable Eglise. Seigneur, faites-le pour Vous-même, car votre Eglise est de plus en plus désertée.

[18] Ô mon Dieu, prêtez oreille ; écoutez-nous, ouvrez les yeux : voyez notre désolation et cette Église qui porte votre Nom.Ce n’est pas à cause de notre justice que nous vous présentons nos supplications : c’est à cause de vos nombreuses miséricordes. [19]. Seigneur ! Exaucez-nous ; Seigneur ! Apaisez-vous ; Seigneur ! Protégez-nous, ne tardez pas, ô mon Dieu, faites-le pour Vous-même, car votre Église et votre peuple portent le Nom de votre Fils unique : Notre-Seigneur Jésus-Christ.”

Kyrie eleison.

Invitation Annulée

Invitation Annulée on avril 5, 2019

Mgr Vitus Huonder, encore évêque du grand diocèse de Coire en Suisse orientale, dont fait partie Zurich, ne s’installera pas après tout à l’école de garçons de la Fraternité Saint Pie X à Wangs quand il prendra sa retraite dans les semaines qui suivent. En janvier, son porte-parole diocésain avait annoncé que l’évêque emménagerait dans cette école, mandaté par la Congrégation romaine pour la Doctrine de la Foi, afin de maintenir le contact entre Rome et la Fraternité. Mais, voilà que le mois dernier, l’évêque lui-même annonçait que, tout compte fait, il ne prendrait pas sa retraite à l’école de Wangs. C’est ainsi que le rendez-vous amical entre l’évêque conciliaire et l’école de la Fraternité est tombé à l’eau. Est-ce Rome ou la Fraternité, ou les deux, qui au dernier moment ont pris peur ? Nous n’en savons rien. C’est d’ailleurs sans importance. Ce qui compte, c’est de voir clairement le conflit incessant entre la vérité de Dieu et les rêves stériles des hommes, et de préférer la vérité de Dieu.

Dans le cas présent, la Vérité de Dieu c’est qu’il est impossible de marier Son Église catholique avec la révolution conciliaire menée par les hommes d’Église, alors que, dans le rêve des hommes d’Église, Église et Révolution sont compatibles. Alors que Dieu place Dieu avant les hommes, le Concile Vatican II (1962–1965) place les hommes avant Dieu. Les deux positions sont aussi inconciliables que Jésus-Christ et Satan. De toute éternité, Notre Seigneur, qui est charité, ne peut que rejeter le mal. Satan, lui, en tombant juste après sa création, s’est fixé à jamais dans le mal et ne peut maintenant que haïr Dieu, son divin Fils, ainsi que la véritable Église de son Fils. Entre ces deux directions les hommes sont déchirés depuis leur conception jusqu’à leur mort car, s’ils reçoivent de Dieu leur nature humaine fondamentale et peut-être aussi la grâce sanctifiante, lesquelles toutes deux les inclinent vers Dieu, ils restent toujours avec leur nature blessée par le péché originel depuis la chute d’Adam. Or, cette blessure les incline vers Satan et vers le mal. Et aucun homme vivant ne peut éviter ce conflit. Soit il avance dans le bien et devient moins mauvais, soit il s’éloigne du bien et sombre dans le mal.

Dans ce contexte, on peut présumer que si Mgr Huonder, évêque conciliaire, avait emménagé dans l’école catholique traditionnelle de Wangs, de deux choses l’une : ou bien il réussissait à rendre l’école moins traditionnelle, ou bien l’école réussissait à le rendre plus catholique. C’est pourquoi l’annulation de son emménagement à Wangs peut s’analyser comme suit : soit Rome craignait qu’il ne devînt plus catholique (ce qui est peu probable car Mgr Huonder est le type même du croisé de la Néo-église romaine) ; soit la Néo-fraternité a changé d’avis : au lieu d’installer le loup conciliaire dans la bergerie à Wangs, elle a décidé de le tenir à l’écart, revenant sur sa décision antérieure de le recevoir. Pourquoi cette volte-face ?

A cela, deux explications possibles. Soit, par vertu, la Néo-fraternité a cessé, au moins pour le moment, de rêver que les loups soient de gentils chienchiens ; soit, par nécessité, deux révélations supplémentaires l’ont obligée à retarder l’accueil de ce dernier. D’une part, on a entendu reparler de certains détails portant sur une rencontre discrète qui a eu lieu il y a quatre ans à Oberriet, en Suisse, entre Mgr Huonder et Mgr Fellay, Mgr de Galarreta, et cinq autres prêtres de la FSSPX. La réunion devait examiner l’œcuménisme de Vatican II. MgrH a commencé par une position que l’on peut résumer par “Accord d’abord, doctrine ensuite”, ce qui est typique d’un conciliaire. Les évêques et les prêtres de la FSSPX ont répondu en mettant en avant la doctrine catholique sur l’œcuménisme, d’une manière digne de Mgr Lefebvre. MgrH. a conclu en promettant de porter à Rome les objections à l’œcuménisme conciliaire que formulait la FSSPX – mais les Romains connaissent déjà ces objections à fond. Bref, l’attitude de MgrH. confirma qu’il était un bon et fidèle serviteur de la Rome conciliaire.

Par ailleurs, d’autres recherches ont mis en lumière le travail considérable de MgrH au sein de la néo-Église, surtout depuis 2011, en faveur de l’amitié officielle entre l’Église catholique et les juifs. Encore une fois, un tel travail est typique d’un conciliaire méconnaissant, soit par innocence, soit volontairement, près de 2 000 ans de haine constante – et fière – des juifs envers l’Église.

Ces deux révélations ont donc montré un MgrH. imbibé de l’esprit du Concile, si bien qu’un tel comme pensionnaire résident était potentiellement dangereux dans une maison de la FSSPX. La vraie Fraternité ne l’inviterait plus. Mais la Néo-fraternité risque d’attendre que les traditionalistes se ramollissent assez pour accepter au milieu d’eux un tel conciliarisme.

Kyrie eleison.

Un Converti d’Aujourd’Hui – III

Un Converti d’Aujourd’Hui – III on mars 16, 2019

Cher jeune ami,

Il y a deux semaines, ces “Commentaires” relataient l’histoire de votre conversion qui vous a permis de quitter le désert d’une université moderne pour rencontrer la vérité de la foi catholique. Vous terminiez votre lettre en nous demandant conseil. Certes, vous aviez compris que Dieu vous avait donné la Vérité, mais vous aviez encore besoin de vous orienter dans la situation actuelle où l’Église et le monde se trouvent dans une grande confusion. Le numéro de la semaine dernière de ces “Commentaires” vous donnait les conseils de base généraux, valables en tout temps et en tout lieu pour un converti catholique. Le numéro d’aujourd’hui vous offrira des conseils plus personnels qui devraient vous permettre de vous orienter dans le chaos actuel, chaos sans précédent en vingt siècles d’histoire de l’Église.

Cette crise est sans précédent parce que le monde va vers sa fin, et nous nous en approchons. Lisez la description des derniers temps faite par Notre-Seigneur lui-même (Mt XXIV, Lc XXI), et l’avertissement que donne saint Paul sur cette période, quelque 44 ans plus tard (II Tim. III, 1–9). Il faut noter, en particulier, les versets 5 et 8 : les hommes auront “l’esprit corrompu et seront réprouvés quant à leur foi”, “ils auront une apparence de piété, tout en ayant renié ce qui fait sa force. Éloigne-toi de ces gens-là.” Excellent conseil pour 2019, car il importe de voir qu’aujourd’hui les hommes en général et les catholiques en particulier ne sont pas, dans leur ensemble, des gens “normaux”, car ils sont parvenus au terme d’un long processus de dégénérescence. Une telle prise de conscience ne doit certes pas inspirer le mépris, ni porter quiconque au désespoir, mais il s’agit de prendre l’exacte mesure de ce qu’exige vivre en catholique dans un monde post-chrétien voire anti-chrétien. C’est possible si l’on reste en Dieu – “Je peux faire toutes choses en Celui qui me fortifie (Phil. IV, 13).

Le chaos de l’Église d’aujourd’hui à ceci de particulier que jamais, avant Vatican II, dans les années 1960, l’Église officielle de Rome ne s’était départie officiellement de la foi catholique. La Vérité catholique et l’Autorité catholique n’ont-elles pas été conçues par Notre Seigneur pour aller de pair ? Il faut que Pierre soit confirmé dans la Foi (Vérité catholique) pour qu’il puisse confirmer dans la foi les autres Apôtres (Autorité catholique), cf. Lc. XXII, 32. On voit par là que la Vérité est le but même de l’Autorité, mais que la Vérité a besoin de l’Autorité pour être protégée. Toutes deux ont besoin l’une de l’autre. Mais avec Vatican II, elles se sont trouvées séparées, du fait que les Papes, les Cardinaux et les Évêques (Autorité), tombés sous l’emprise du monde moderne, ont abandonné l’ancienne religion (Vérité). Désormais, tous les catholiques ne pouvaient être que schizophrènes : soit ils restaient attachés à la Vérité, et ils abandonnaient la fausse autorité ; soit ils restaient attachés à l’Autorité, et abandonnaient la Vérité ; soit, enfin ils se situaient entre ces deux pôles. Il en résulte que, maintenant, chaque brebis catholique doit trouver son propre chemin à travers la haie d’épines érigée par les mauvais bergers de Vatican II.

Si l’on juge l’arbre à ses fruits (Mt VII, 15–20), la façon dont Mgr Lefebvre a résisté aux faux bergers tout en reconnaissant leur autorité, s’est avéré l’un des moyens les plus fructueux pour faire face à la confusion consécutive au Concile. Mais ses successeurs à la tête de la Fraternité choisissent de ne pas rester fidèles à son équilibre à lui entre vérité et autorité. Même maintenant, beaucoup cherchent à s’enliser dans cette fausse Rome moderniste, alors qu’elle est plus fausse que jamais ! Que cela vous avertisse du danger qu’il y a, aujourd’hui, de penser que l’apparence du catholicisme est la même chose que sa substance. Mais alors, comment saurez-vous où se trouve la substance ? La meilleure réponse est celle que nous venons de mentionner et que donne Notre-Seigneur : il faut juger l’arbre à ses fruits. Quels fruits ? Ce sont la foi surnaturelle, telle que Dieu vient de vous la faire comprendre, ainsi que que cette véritable charité surnaturelle qui doit la suivre.

Donc, prenez le temps de fréquenter un moment toutes sortes de catholiques ; écoutez, plus que vous ne parlerez. Ne soyez pas pressé d’embrasser une vocation, car Dieu n’est jamais pressé (Gal. I, 18 ; II, 1). Ayez une confiance absolue en Sa Sagesse et en Sa Providence, et veillez à ne pas vous accrocher sans condition à un ou à plusieurs leaders humains, jusqu’à ce que Dieu remette Son Église sur pied (comme Il le fera certainement). Honorez toujours votre père et votre mère, aussi mal avisés qu’ils puissent paraître (car Dieu ne leur a pas donné la grâce qu’Il vous a donnée). Ayez une immense compassion pour la multitude d’âmes désorientées qui vous entourent, mais ne confondez surtout pas la sincérité subjective avec la vérité objective. Aimez la Mère de Dieu, et priez tous les jours aussi longtemps que vous le pouvez, les 15 mystères du Saint Rosaire. Et que Dieu soit avec vous.

Kyrie eleison.

Une Consécration Imminente ?

Une Consécration Imminente ? on novembre 17, 2018

Une rumeur va bon train dans la tradition catholique. Il se dit que la Fraternité Saint Pie X verra bientôt la consécration d’un nouvel évêque, voire de plusieurs. Certes, les rumeurs ne sont jamais à prendre trop au sérieux, mais d’un autre côté, il n’y a pas de fumée sans feu. Dans le cas présent, il ne fait aucun doute que la FSSPX a besoin de nouveaux évêques : depuis un certain temps, la santé de Mgr Tissier est chancelante ; Mgr de Galarreta, qui est maintenant Premier Assistant, doit se trouver désormais absorbé par l’administration des affaires de la Fraternité pour le monde entier ; ce qui ne laisse toute liberté qu’à Mgr Fellay de voyager par monts et par vaux pour assurer, à lui seul, Confirmations et Ordinations. Indubitablement, il y a bien là un fondement à la rumeur d’une nouvelle consécration.

Mais la rumeur va plus loin. Elle dit que la, ou les, consécrations épiscopales se feront avec l’approbation de Rome. C’est ce point précis qui mérite d’être pris en considération. Car, même si la rumeur est fausse, nous avons là l’exemple le plus parlant de l’impasse dans laquelle la Fraternité se trouve engagée par sa politique quêtant une approbation officielle des autorités conciliaires romaines. Examinons l’alternative suivante : si l’évêque élu recueille l’approbation de conciliaires impénitents, comment pourra-t-il plaire aux vrais traditionnalistes ? Mais, s’il jouit de l’approbation des vrais traditionalistes, comment pourra-t-il plaire en même temps aux maîtres conciliaires de Rome ? Seuls trois cas de figures peuvent résoudre cette énigme : ou bien les conciliaires renoncent aux théories de Vatican II ; ou bien les traditionnalistes passent à Vatican II ; ou bien les conciliaires et les traditionalistes s’accordent quelque part à mi-parcours, comme si 2+2 = 4, et 2+2 = 5, pouvaient tomber d’accord pour que 2+2 = 4,5.

Car quel besoin avons-nous encore de rappeler que la Tradition catholique et Vatican II sont intrinsèquement inconciliables ? Hélas ! Nous en avons grand besoin car, pauvres que nous sommes, nous ne cessons de vouloir le beurre et l’argent du beurre ; nous voulons toujours faire des ronds carrés, mélanger l’eau et le feu, frayer avec le diable cette vie durant, tout en conservant toutes nos chances de jouir de la béatitude céleste dans l’autre vie. Nous voulons tout et son contraire, si bien que tout système pour réconcilier Dieu avec le Diable se vendra toujours comme des petits pains, jusqu’à ce que, bien évidemment, le système choisi fasse faillite. Après quoi, on le remplacera immédiatement par un autre, pour faire la même chose avec le même résultat. L’échec est inévitable car, selon le mot de Mgr Butler, évêque anglican du XVIIIe siècle, “Les choses sont ce qu’elles sont, leurs conséquences seront ce qu’elles seront, pourquoi alors cherchons-nous à nous abuser ?”

En effet, alors que la Tradition catholique nous vient tout droit de Jésus-Christ, qui est Dieu, Vatican II (1962–1965) est simplement né du désir que nourrit l’homme moderne de concilier la religion de Dieu avec la modernité athée que nous a laissée la Révolution française. Parlant de Vatican II, le cardinal Suenens à gauche et Mgr Lefebvre à droite, ont tous deux affirmé la même chose, à savoir que le Concile, c’était 1789 dans l’Église : liberté religieuse, pour libérer les hommes de toute vérité du passé ; égalité, pour niveler toute hiérarchie venant de la vieille chrétienté ; fraternité, pour ériger le Nouvel Ordre Mondial au travers d’une fraternité maçonnique d’hommes sans Dieu. Bien sûr, Vatican II a partout échoué, sauf en ce qui concerne le but secret de ses concepteurs judéo-maçonniques : la destruction de l’Église de Dieu. Car tant que le Bon Dieu veut purifier Son Église, Il laisse à Ses ennemis séculaires le pouvoir de la flageller, si bien qu’actuellement les autorités ecclésiastiques ne renoncent en rien à leur Concile mais s’acharnent à le mettre en œuvre plus que jamais.

C’est pourquoi, si ces mêmes autorités conciliaires approuvent la consécration d’un évêque pris au sein de la FSSPX, autrefois traditionnelle, ce ne peut être que pour parfaire la dissolution de tout reste de résistance à leur Néo-église maçonnique. Et si les traditionnalistes approuvent l’évêque consacré, alors qu’il plaît à la Néo-église, cela ne pourra être que parce qu’ils perdent leur foi catholique sous l’écrasante pression de l’apostasie mondiale actuelle. “Caveant consules”, disaient les Latins. « Que ceux qui sont aux commandes prennent garde ! ».

Kyrie eleison.