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La FSSPX en 2018 ?

La FSSPX en 2018 ? on janvier 6, 2018

Devant le déclin du monde, qui ne cesse de s’accentuer, les gens sont de plus en plus nombreux à ouvrir les yeux et à se demander comment cela va finir. Alors que le pape dirige résolument l’Eglise catholique vers sa dégénérescence en semblant vouloir effacer les dernières traces de l’Eglise préconciliaire, de plus en plus de catholiques ouvrent les yeux et se demandent si le Concile (1962–1965) n’a pas représenté, pour la véritable Église catholique, un virage problématique. Ils regardent alors du côté de la Fraternité Saint-Pie X, fondée en 1970 par Mgr Lefebvre, précisément pour assurer la continuité avec l’Église préconciliaire. Mais que trouvent-ils ? Un groupe de prêtres, prêts à sympathiser de plus en plus avec l’Église postconciliaire, s’exprimant de moins en moins clairement sur Vatican II, et glissant dans les bras de la Rome conciliaire. Résultat ? Beaucoup d’âmes, à la recherche de la Vérité, sont plus désemparées que jamais : alors que va-t-il advenir de l’Église et la Fraternité Saint-Pie X en 2018 ?

Les âmes à la recherche de la Vérité doivent lire (par exemple Le Rhin se jette dans le Tibre de Ralph Wiltgen, ou Lettre aux catholiques perplexes de Mgr Lefebvre). C’est grâce à ce genre de lecture que de nombreux catholiques, dans les années 1970 et 1980, ont trouvé le chemin conduisant vers le mouvement Traditionnel où ils ont retrouvé la véritable Église, dont ils savaient qu’ils l’avaient perdue après le « renouveau » du Concile. Et en Mgr Lefebvre (1905–1991), ils ont trouvé un chef ayant une vision clairement catholique de l’événement du Concile : cette assemblée s’était tenue sous la pression du monde moderne afin que l’Église se conforme au monde moderne, alors que depuis le début de l’Église et jusqu’au XXe siècle, c’était l’Église qui avait toujours exigé du monde qu’il se conforme à Dieu.

Dans cette perspective, Vatican II représentait un bouleversement, un renversement complet, sans précédent dans toute l’histoire de l’Église ; mais les Pères conciliaires étaient presque tous plus ou moins désorientés par le monde moderne. Et ce bouleversement a désorienté l’Église officielle depuis le Concile jusqu’à nos jours. Donc étant donné que les ennemis de Dieu et de l’homme étaient derrière le monde moderne et derrière Vatican II ; et étant donné que, par une juste punition de Dieu, ils sont profondément incrustés dans les bureaux du Vatican, alors en 2018, à moins d’un miracle ou d’événements graves qui interviennent, l’Église officielle continuera sa dégringolade.

Et qu’en sera-t-il de la Fraternité Saint Pie X en 2018 ? Dans six mois, début juillet, se tiendront des élections pour choisir les trois hauts responsables de la FSSPX : le Supérieur Général et ses deux Assistants. Ils seront investis pour 12 ans. Si les 40 prêtres de la Fraternité habilités à voter lors de ces élections, souhaitent que la FSSPX poursuive sa glissade dans les bras de la Rome conciliaire, c’est-à-dire à épouser l’Église officielle, alors ils voteront pour réélire Mgr Fellay au poste de Supérieur Général. Il pourra ainsi parfaire son travail qui consiste à changer ce que voulait Mgr Lefebvre. En effet, alors que celui-ci affirmait clairement la nécessité de résister à Vatican II, Mgr Fellay a le projet nébuleux de mélanger la Tradition catholique avec Vatican II, ce qui revient à vouloir mélanger l’eau et le feu. Paul VI (1963–1978) avait déjà rêvé de sauver à la fois l’Église et le monde moderne en les fusionnant lors de Vatican II. De fait, il est presque parvenu à anéantir l’Église par sa lubie tyrannique. De même, Mgr Fellay désamorce la Fraternité en lui imposant une lubie similaire : opérer une réconciliation messianique issue de son imagination entre la Tradition et le Concile. Cette vision est bien différente de celle de Mgr Lefebvre. Comment les 40 prêtres voteront ils ? De leur vote dépendra l’évolution de la Fraternité en 2018, au moins à partir de juillet.

Mais Vatican II n’a pas été sans cause. N’est-ce pas ce fossé toujours grandissant entre la vraie Église de Dieu et l’homme moderne ? Vouloir concilier les deux, nécessite un effort insoutenable. Les Pères du Concile ont fait naufrage en s’y essayant. Mgr. Lefebvre, lui, a tenu bon sur les principes catholiques et il a fondé la Fraternité Saint Pie X. Mais ses successeurs ont craqué tout comme les Pères du Concile. Un monde sans Dieu nous entoure aujourd’hui, car le chant de ses sirènes est très séducteur. Il revient aux catholiques de “veiller et prier” – Il faut qu’ils lisent, qu’ils lisent beaucoup ; ils faut qu’ils aient une réelle vie de prière pour s’accrocher à Dieu. – Qu’ils récitent chaque jour les 15 Mystères du Rosaire.

Kyrie eleison.

Question De Discernement – I

Question De Discernement – I on novembre 18, 2017

Un jeune homme réfléchi pose deux questions intéressantes ; l’une porte sur la crise de l’Église, la deuxième sur la crise de la Fraternité saint Pie X. Voici la première question :

D’une part la crise conciliaire fait suite à une série de crises qui ont affecté l’Église au cours de l’histoire, telles que le protestantisme, le libéralisme et les révolutions, plus deux guerres mondiales ; ces erreurs avaient été clairement condamnées par l’Église avant Vatican II, mais elles ont été renouvelées au Concile. Après le Concile, ces nouveautés ont même été applaudies par les ennemis traditionnels de l’Église, tels les francs-maçons et les socialistes, alors que, manifestement, l’esprit missionnaire disparaissait dans l’Église. D’autre part, les idées du Concile sont l’œuvre d’hommes d’Église supérieurement intelligents et apparemment catholiques. Et on ne peut pas toujours dire « le Pape n’est pas Pape », ou que la plupart des consécrations épiscopales des modernistes sont invalides. Pour toutes ces raisons, n’est-il pas vrai que la crise conciliaire comporte des zones d’ombre qui empêchent d’y voir clair ? Et si nous ne pouvons pas arriver à des jugements certains, comment pouvons-nous être sûrs d’être restés dans la vraie Foi ?

La meilleure réponse vient de Notre Seigneur Lui-même qui, lors du Sermon sur la Montagne disait, (Mt. VII, 15–20) : « C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez » Évidemment, Notre Seigneur savait que son Église ferait l’objet d’attaques constantes, et que le diable n’aurait de cesse de semer la confusion dans l’esprit de ses disciples. Par nature le trouble consécutif à Vatican II ne diffère pas des autres crises survenues précédemment dans l’histoire de l’Église ; mais le trouble semé par la trahison des clercs à Vatican II atteint un tel degré qu’on n’en a jamais connu de semblable jusqu’ici : jamais avant les pasteurs catholiques n’ont-ils été aussi nombreux à être désorientés ni, à plus forte raison, les brebis catholiques.

Il n’empêche qu’il reste toujours possible de s’en sortir et d’y voir clair en appliquant ce même principe infaillible : les actions parlent plus fort que les mots ; les fruits des actions posées par un homme constituent le guide le plus sûr qui soit pour le connaître et savoir ce qu’il veut vraiment. Le modernisme en particulier rend facile de s’illusionner soi-même sur ce qu’on veut ou ce qu’on a l’intention de faire, parce que personne n’est aussi profondément coupé de la réalité qu’un moderniste. «  La fin du monde sera caractérisée par des hommes qui feront le mal en pensant qu’ils font le bien  », a déclaré le père Faber au milieu du 19ème siècle. Au 21ème siècle, nous sommes maintenant aux prises avec les conséquences toujours plus graves de ce processus séculaire où l’humanité se trompe elle-même en se détournant de Dieu. Mais est-il possible que Dieu laisse son troupeau sans défense contre ces loups modernistes dissimulés comme jamais sous des peaux de brebis ? Non, certes ! Car n’importe qui avec un minimum de bonne volonté guidé par la droite raison est encore capable de juger par les fruits.

Et maintenant, Joseph, résumons : Vous notez que les autorités ecclésiastiques d’aujourd’hui sont des hommes supérieurement intelligents et théoriquement catholiques, et vous supposez raisonnablement que ce sont les autorités légitimes de l’Église. Car, même si vous savez que leurs fruits sont si peu catholiques que bien des fidèles s’interrogent sur leur légitimité comme pasteurs, néanmoins il n’y a personne d’autre qui puisse, de manière autorisée, parler ou agir au nom de l’Église universelle. Et pourtant, vous constatez que leurs idées reprennent de graves erreurs anticatholiques du passé et que ces autorités sont maintenant applaudies par les ennemis traditionnels de l’Église, tels que les francs-maçons. Arguments d’un côté ; arguments de l’autre. Doutes et jeux d’ombres. Comment allez-vous sortir de cette confusion ?

La réponse se trouve dans l’une de vos propres constatations : depuis Vatican II l’esprit missionnaire disparaît de l’Église. Tels sont les fruits. Le Concile a prêché l’œcuménisme ( Unitatis Redintegratio ) et la liberté religieuse (Dignitatis Humanae ), entraînant l’acceptation des fausses religions telles que l’hindouisme, l’islam et le judaïsme ( Nostra Aetate ). Dès lors, comment l’esprit missionnaire catholique aurait-il pu ne pas s’effondrer suite au Concile ? D’innombrables monastères, séminaires, couvents, diocèses et paroisses n’ont-ils pas été vidés et fermés depuis Vatican II ? S’en est-il créé de nouveaux ? Oui, sous la houlette d’un évêque catholique qui, seul dans le monde entier, dès le début, a rejeté ouvertement le Concile et toutes ses œuvres. Avec Mgr Lefebvre sont venus à terme les mêmes fruits des mêmes principes catholiques, fidèlement appliqués en dépit de Vatican II. Joseph, vous n’avez pas à chercher plus loin.

Kyrie eleison.

L’islam en Vrai

L’islam en Vrai on novembre 4, 2017

A l’époque où la Grande-Bretagne avait un Empire, ses administrateurs étaient en contact direct avec les peuples, les races et les religions partout dans le monde. C’est pourquoi ils pouvaient parler d’expérience. Aujourd’hui, les dirigeants de la Grande-Bretagne, grosso modo, n’ont plus que leur libéralisme et l’idéologie irréelle qui en découle. C’est pourquoi si peu d’entre eux savent encore de quoi ils parlent. A l’inverse, le Père Henry Boulad est un prêtre jésuite de l’ancienne école, né à Alexandrie, en Egypte il y a 86 ans. Issu d’une vieille famille chrétienne syrienne de rite Melkite, ancien professeur de théologie au Caire, Supérieur des jésuites à Alexandrie puis des jésuites en Egypte, il possède évidemment l’expérience de toute une vie, de l’islam et des musulmans. Les attaques terroristes du printemps dernier sur deux églises chrétiennes d’Égypte l’ont poussé à donner une interview en France et à écrire un livre dont nous avons tiré et adapté les remarques suivantes. Lui sait bien de quoi il parle ! –

«  J’accuse l’islam mais je n’accuse pas les musulmans, qui sont les premières victimes de l’islam. Je me suis décidé à dénoncer la source du terrorisme : la principale source du radicalisme islamique dans le monde est l’Université égyptienne al-Azhar, au Caire, où une idéologie mortifère est enseignée comme la doctrine officielle de l’islam. Je reproche à l’Université d’al-Azhar du Caire, qui est censée être l’incarnation de l’Islam modéré, de donner un esprit de fanatisme, d’intolérance et de haine à des millions d’étudiants et de clercs musulmans venus du monde entier pour recevoir une formation dans ses instituts. Par ce moyen, al-Azhar devient l’une des principales sources de terrorisme dans le monde entier.

« J’accuse l’islam lui-même et pas seulement l’extrêmisme islamique, car l’islam est par nature à la fois politique et radical. Comme je l’ai déjà écrit il y a vingt-cinq ans, l’islamisme c’est l’islam à découvert, dans toute sa logique et sa rigueur. Il est porteur d’un projet de société visant à établir un califat mondial fondé sur la charia, seule loi légitime, parce que divine. Il s’agit là d’un projet englobant toute la planète, globalisant et pleinement totalitaire.

« J’accuse de mensonge délibéré tous ceux qui prétendent que les atrocités commises par des musulmans « n’ont rien à voir avec l’islam ». Or, c’est bien au nom du Coran et de ses injonctions explicites que ces crimes sont perpétrés. Le seul fait que l’appel à la prière et l’incitation au meurtre des infidèles soient précédés du même cri Allah-ou akbar (Dieu est grand) est hautement significatif.

« J’accuse les érudits musulmans du Xe siècle d’avoir promulgué des décrets – devenus irréversibles – pétrifiant l’islam dans l’impasse d’aujourd’hui. Le premier de ces décrets a consisté à donner la primauté aux versets médinois, porteurs de violence et d’intolérance, au détriment des versets mecquois invitant à la paix et à la concorde. Pour rendre cette règle irréversible, deux autres décrets furent promulgués : celui de déclarer le Coran « parole incréée d’Allah », donc immuable ; et celui d’interdire tout effort ultérieur d’interprétation en déclarant « la porte de l’ijtihâd [effort de réflexion] définitivement close ». La sacralisation de ces trois règles a fossilisé la pensée musulmane et contribué à maintenir les pays islamiques dans un stade arriéré de stagnation chronique.

« J’accuse le décret “Nostra Aetate” de Vatican II d’avoir lancé un dialogue inter-religieux qui se voulait ouvert, accueillant, compréhensif avec les musulmans. Depuis cinquante ans nous n’avons pas fait un pas en avant . . . et nous sommes dans l’impasse. La conclusion du dialogue avec un cheikh d’al-Azhar a été : « tous les chrétiens iront en enfer ». Rien ne bouge et rien n’a bougé pendant onze siècles. « Ce que je demande c’est un dialogue fondé sur la vérité ; la charité sans la vérité, cela ne mène à rien !

J’accuse l’Église catholique de poursuivre avec l’Islam un “dialogue” fondé sur la complaisance, les compromissions et la duplicité. Après cinquante ans d’initiatives à sens unique, le monologue de l’Église n’a rien apporté. En cédant au « politiquement correct » et sous prétexte de ne pas froisser l’interlocuteur musulman au nom du « vivre ensemble », on évite soigneusement les questions épineuses mais vitales. Tout vrai dialogue doit commencer par la vérité.

« J’ai demandé à rencontrer le pape François. Je n’ai pas eu de réponse. »

Kyrie eleison.

Un Allié Bienveillant ? – II

Un Allié Bienveillant ? – II on septembre 9, 2017

L’année dernière, Mgr Athanase Schneider, Evêque d’Astana, au Kazakhstan, donnait une interview à Adelante la Fe, où il se trouvait en accord sur de nombreux points avec la Tradition catholique et avec les positions prises par Mgr Lefebvre. À tel point que, dans les « Commentaires » 498, du 17 janvier 2017, nous nous demandions si l’on pouvait voir dans cet Évêque du Kazakhstan un véritable allié de la Fraternité saint Pie X.

En juillet de cette année, il autorisait la publication d’un article exprimant des vues encore plus catholiques et encore plus favorables à la Tradition. S’il n’était pas alors un véritable allié, le serait-il devenu ? Pour répondre à cette question, il faut distinguer : subjectivement, son cœur penche du bon côté, parce qu’il veut sauver les âmes en suivant fidèlement la Tradition inchangée, mais objectivement, son esprit n’a toujours pas tout compris, car il pense encore, ou dit penser, que l’intention originelle de Vatican II n’était pas de créer une nouvelle église. Mais, Excellence ! Notre-Seigneur n’a-t-Il pas dit : « Vous les reconnaîtrez par leurs fruits » ? Et quels furent les fruits de Vatican II ? La Néo-église !

Ainsi, dans cet article, Mgr Schneider énonce beaucoup de choses entièrement vraies sur la Tradition et sur la doctrine catholique. Par exemple (§ 6) : la Tradition est le critère permettant de juger toute doctrine ultérieure, et (§ 8) : en cas de doute provenant d’une ambiguïté ou d’une nouveauté, c’est la Tradition qui prévaut. Il y a des ambiguïtés et des nouveautés dans Vatican II (§ 10) qui sont en contradiction avec la Tradition, et « l’herméneutique de la continuité » ne suffit pas pour résoudre ces contradictions. Hélas (§ 19), depuis 50 ans une Nomenklatura (bureaucratie de style communiste) au sein de l’Église se sert des ambiguïtés de Vatican II pour fausser l’intention originelle du Concile, et pour créer « une nouvelle église de nature relativiste et protestante ». Aujourd’hui (§ 20) c’est le comble lorsqu’on déclare « infaillibles »“ les formulations objectivement ambiguës du Concile et les textes qui s’écartent de la Tradition : toute discussion devient alors impossible. Cette « dogmatisation » du Concile doit cesser (§ 22) ; il faut entamer une discussion théologique, libre et ouverte, à laquelle (§ 24) une FSSPX reconnue canoniquement pourrait apporter sa précieuse contribution. Seule, la vraie doctrine est vraiment pastorale, et elle seule, selon la volonté de Dieu, sauve les âmes. Telle est la teneur de cet article de Mgr Schneider.

Pourtant, Excellence, d’où vient que vous soyez si sûr que l’intention originelle du Concile n’était pas de créer « une nouvelle église néo-protestante » ? Pensez-vous que ses ambiguïtés n’étaient pas calculées ? N’avez-vous pas lu, par exemple, le père Schillebeeckx avouant qu’on avait saupoudré de « bombes à retardement » les textes durant le Concile pour les actionner, celui-ci une fois terminé ? Peut-être beaucoup de Pères du Concile ont pu dire, après le Concile, comme l’Empereur d’Allemagne Guillaume II, l’a dit après la première guerre mondiale : “Ich habe es nicht gewollt” ( je n’ai pas voulu cela), et certes, les pères conciliaires n’étaient pas tous acquis à l’idée d’une néo-église, mais les “éléments moteurs”, eux, l’étaient bel et bien ! Comment pouvez-vous penser que la « nouvelle église », comme vous la nommez vous-même, soit sortie du Concile par l’effet d’un pur hasard ? Lisez des livres sur le Concile, tels que Le Rhin se jette dans le Tibre de Ralph Wiltgen : le Concile fut une lutte épique que les catholiques ont perdue.

Si véritablement cette Néo-église est le fruit d’une minorité conspiratrice qui attire à elle une masse de cardinaux, d’évêques, de prêtres et de laïcs qui passent trop de temps à regarder la télévision et ne prient pas assez, pensez-vous vraiment qu’une « discussion théologique libre et ouverte » va résoudre le problème ? Six mois avant sa mort, Mgr Lefebvre a déclaré que le véritable problème de Vatican II résidait moins même dans les grandes erreurs identifiables comme la liberté religieuse, la collégialité et l’œcuménisme, que dans un subjectivisme partout présent qui vide de toute sa force objective la doctrine catholique et qui en arrive à dissoudre l’Église elle-même. Et l’important n’est pas que Mgr Lefebvre l’ait dit ; l’important est de savoir si c’est vrai. Or, c’est là une vérité criante. L’esprit de l’homme moderne a été réduit en bouillie, d’abord par sa propre faute, mais aussi par l’action surtout des francs-maçons. Votre Excellence connaît-elle la franc-maçonnerie, ou pense-t-elle, comme tant de pauvres âmes ont fini par le croire, qu’il ne s’agit que d’une inoffensive organisation de bienfaisance, injustement calomniée ?

Entre 2009 et 2011, se sont tenues une demi-douzaine de sessions de « débats théologiques libres et ouverts » entre quatre théologiens romains et quatre membres de la FSSPX (avant la trahison du Chapitre général de 2012). Résultat ? un coup d’épée dans l’eau ! Menzingen a promis que le contenu des discussions serait publié. Nous attendons toujours. A la tête de la Fraternité Saint Pie X, pour plaire à Rome, on tient à faire passer aux oubliettes la doctrine que vous estimez tant vous-même, et Dieu sait si vous avez raison !

Kyrie eleison.

Consécration Selon Fatima – I

Consécration Selon Fatima – I on juillet 29, 2017

En mai dernier, quatre évêques ont fait à Vienne, en Virginie (États-Unis), tout ce qui dépendait d’eux pour consacrer la Russie au Cœur Immaculé de Marie. Ils ont employé, pour cette consécration, une formule quelque peu différente des formules habituellement utilisées. Elle comportait un bref historique des demandes de la Vierge Marie, prouvant que les dirigeants de l’Église, n’ont pas répondu jusqu’ici comme il convenait à la demande simple, proposée par le Ciel, pour résoudre les problèmes sans précédents que l’Église et le monde doivent affronter. Le but de cette formule était de permettre à tout le monde de comprendre que ces problèmes, par ailleurs insolubles, sont entièrement imputables, non pas au Bon Dieu, mais uniquement au manque de foi des ecclésiastiques. Ceux-ci devraient simplement obéir à ce que Notre-Dame leur a demandé de faire, en dépit de tout ce que Vatican II voudrait leur faire faire. A quels désastres va-t-il falloir assister, avant qu’ils ne se résolvent à faire ce que veut la Saint Vierge pour le salut de tous ? Voici la première moitié de la Consécration prononcée en Virginie :—

Très Sainte Mère de Dieu, Cœur Immaculé de Marie, Trône de la Miséricorde, Trône de la bonté, Trône du Pardon, Porte salutaire par laquelle les âmes accèdent au entrer au Ciel, regardez, prosternés à genoux devant vous, quatre fils de Mgr Lefebvre, quatre évêques qui s’efforcent, autant qu’il est en eux, de vous aider à obtenir du Pape et des évêques de la seule vraie Église de votre Divin-Fils, la Consécration de la Russie à votre Cœur Douloureux et Immaculé. Alors que se profile l’ombre d’une terrible troisième guerre mondiale, seul votre Cœur peut encore obtenir la paix pour l’humanité. Il y a cent ans, à Fatima, au Portugal, vous avez prédit à l’humanité que la Seconde Guerre mondiale allait éclater, vous avez annoncé la famine et les persécutions, si les gens ne cessaient pas d’offenser Dieu. Pour éviter ces malheurs, vous avez promis de revenir demander la Consécration de la Russie à votre Cœur Immaculé ainsi que la Communion réparatrice des premiers samedis ; si l’on écoutait vos demandes, la Russie se convertirait, et il y aurait la paix. Sinon, ces catastrophes auraient lieu et la Russie répandrait ses erreurs dans le monde entier. Au cours des 12 années qui suivirent, vous êtes revenue, comme vous l’aviez promis, et vous avez fait cette double demande.

Cependant, préférant mettre leur confiance dans des moyens purement humains pour résoudre les graves problèmes de l’Église, les ecclésiastiques catholiques ont encore repoussé l’exécution de ce que vous aviez demandé. Deux ans plus tard, votre Divin Fils en personne faisait prévenir l’humanité, par Sœur Lucie de Fatima que, puisque ses ministres tardaient tant à exécuter ses commandements, de graves conséquences allaient s’en suivre : la Russie répandrait ses erreurs dans le monde entier, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église ; le pape aurait beaucoup à souffrir. En dépit de tout,, le pape préféra en rester à ses moyens humains pour traiter avec la Russie.

En 1936, Notre Seigneur expliqua à Sœur Lucie que la condition nécessaire à la conversion de la Russie résidait dans sa Consécration à votre Cœur Immaculé, parce qu’Il voulait que cette conversion fût pour toute l’Église l’occasion de reconnaître le triomphe de votre Cœur et qu’ainsi, la dévotion envers votre Cœur Immaculé soit promue à côté de la dévotion à son Sacré-Cœur.

Les hommes d’Église atermoyaient toujours ; si bien qu’en 1939, éclata cette terrible Seconde Guerre mondiale : et le communisme étendit son pouvoir partout dans le monde. Dans l’immédiat après-guerre, les vierges pèlerines de Fatima connurent un grand succès ; mais les ecclésiastiques ne faisaient toujours pas exactement ce que vous aviez demandé ; c’est alors qu’en 1957, avant qu’elle ne soit réduite au silence sur ordre de ses supérieurs, Sœur Lucie fit part de votre propre tristesse parce que personne, parmi les bons comme parmi les mauvais, ne prêtait attention au message de Fatima. Vous avez dit que les bons ne lui accordaient aucune importance tandis que les mauvais ne s’en souciaient guère. Pourtant, une fois de plus, vous avez annoncé l’approche d’un terrible châtiment.

Pour en savoir plus sur ce châtiment, vous pourrez lire les “Commentaires Eleison” de la semaine prochaine.

Kyrie eleison.

L’erreur de Menzingen – I

L’erreur de Menzingen – I on juillet 8, 2017

Certains de nos lecteurs n’apprécient peut-être pas de nous voir revenir régulièrement à ce qui peut leur sembler n’être que des « querelles de prêtres ». Mais que ces lecteurs veuillent bien se rappeler – ou apprendre – que seule l’Église catholique peut sauver les âmes et les conduire au Ciel pour l’éternité, alors que le diable, lui, est un agent hors pair pour les envoyer en enfer pour l’éternité. Dans la mesure où Notre-Seigneur se choisit des prêtres pour être les agents de son Église, le diable les attaque, et l’un des meilleurs moyens de les attaquer, c’est d’utiliser d’autres prêtres. C’est pourquoi on trouve sans peine nombre d’ecclésiastiques parmi les hérésiarques, tel l’évêque Nestorius, ou le moine augustin Martin Luther. Les « querelles de prêtres » sont sans importance uniquement si plus personne ne veut pas aller au paradis. Mais, dans ce cas-là, le diable a déjà gagné !

Donc examinons le document de 20 pages publié le 13 juin dernier par les prêtres de la Maison générale de la FSSPX à Menzingen, en Suisse. Ils tentent de se justifier d’avoir bien accueilli le document de la Rome conciliaire en date du 4 avril qui propose à la FSSPX de célébrer les mariages en collaboration plus ou moins étroite avec les prêtres conciliaires. Cette Lettre de Menzingen, faite pour donner des éclaircissements ou faire certaines mises au point concernant le mariage, est bien tournée et peut paraître convaincante, pourvu qu’on ne remarque pas les arguments spécieux qu’elle emploie. Mais les responsables actuels de la Fraternité à Menzingen souffrent d’une infirmité rédhibitoire leur faisant prendre les apparences conciliaires pour la substance catholique. Le texte de la « Lettre » reproche au Concile, à plusieurs reprises, ses errements sur des questions générales aussi bien que sur des points particuliers concernant le mariage, mais ce ne sont là que des mots, car, dans les faits, elle traite les conciliaires comme s’ils étaient des ecclésiastiques catholiques normaux, alors qu’il s’agit en réalité de modernistes, donc d’ecclésiastiques en dehors de toutes les normes de l’Église. Dans une Épître à Timothée, St Paul, parlant des faux docteurs des derniers temps, nous avertit qu’ils auront : « les dehors de la piété, tout en ayant renié ce qui en fait sa force » (II Tim. III, 5). Et il ajoute : «  Eux aussi, évite-les”.

Ainsi, toute la première partie de la Lettre rappelle que la présence de l’ordinaire du lieu, du curé ou de leur délégué comme témoin est nécessaire pour la validité du mariage catholique ; c’est la pratique classique de l’Église, inscrite dans le droit canon depuis le Concile de Trente. Qui le contestera ? Mais depuis Vatican II, l’application de cette loi est aux mains d’ecclésiastiques qui d’ordinaire ont du mariage catholique une vue plus qu’anormale. L’Église ne vit plus aujourd’hui en temps normal ! Se peut-il que Menzingen ne l’ait pas remarqué ? Ou bien préfère-t-il ne plus le remarquer ? Il a fallu plusieurs siècles au protestantisme pour briser l’influence que l’Église catholique exerçait sur le monde ; et quelques siècles de plus pour que le libéralisme parvienne à se frayer un chemin jusqu’au sommet de la hiérarchie de l’Église ; mais dès que Dieu, pour exercer sa justice, finit par permettre ce châtiment, ce fut les élections de Jean XXIII et de Paul VI qui eurent lieu, et ce fut la plus haute autorité de l’Église qui devint libérale. Depuis lors, il n’a jamais été aussi facile pour tous les sujets catholiques de cette autorité, de penser, le plus sincèrement du monde, qu’ils restent catholiques, alors même qu’ils détruisent l’Église.

En 1987, lorsque Mgr Lefebvre appelait « antichrists » certains prélats de l’église conciliaire (cf. la Lettre aux quatre futurs évêques ), il ne visait pas leur subjectivité et leur possible sincérité ; mais il attaquait fermement la nuisance dont ils faisaient objectivement preuve. En 2017, lorsque Menzingen met en exergue la normalité de la présence des prêtres conciliaires lors des mariages catholiques célébrés par la FSSPX, il prend pour argent comptant la sincérité de ces prêtres et ferme les yeux sur leur libéralisme destructeur. Mais de leur côté, les libéraux restent sur leurs positions, avec une conception du mariage facilitant les annulations, etc. Une fois qu’ils auront mis le pied dans la porte entrouverte pour les mariages traditionnels, qu’est-ce qui les empêchera, demain ou après-demain, de mettre en accord avec leurs idées “renouvelées” la loi traditionnelle du mariage catholique ? En fait, comment pourront-ils éviter, demain ou après-demain, d’appliquer en toute sincérité leurs propres convictions ?

Au long des décennies qui ont suivi Vatican II, au fur et à mesure que les catholiques ont compris ce qui se passait dans l’Église, ils sont devenus « traditionalistes » et se sont éloignés des autorités conciliaires. Sans pour autant manquer de courtoisie ni de respect, ils se sont éloignés afin de protéger leur foi et leur morale catholiques. Mais, voilà que maintenant Menzingen s’avance vers ces autorités et veut que tous les traditionalistes fassent de même ! Menzingen a oublié la célèbre citation de l’Énéide de Virgile : « Timeo Danaos et dona ferentes » Je crains les Grecs, même lorsqu’ils apportent des cadeaux. » Hélas ! Menzingen fait confiance aux Grecs !

Kyrie eleison.