Les Commentaires Eleison

Le Professeur Drexel – III

Le Professeur Drexel – III on janvier 18, 2020

Dans ce troisième et dernier extrait tiré de l’admirable ouvrage du professeur Drexel intitulé «  La foi est plus grande que l’obéissance », publié dans les années 1970 en Autriche, nous allons montrer dans ces Commentaires en quoi nous sommes fondés de croire que ces messages viennent de Notre Seigneur. Car en soi, leurs propos sont pleinement orthodoxes et, dans la confusion ecclésiale consécutive à Vatican II (1962–1965), nous avons là le verdict catégorique mettant en évidence la dérive de l’Église officielle, dérive ininterrompue depuis. Pour le clergé catholique, le message constitue un avertissement particulièrement clair : si vous persistez dans cette nouvelle direction, venant des hommes, et par laquelle vous abandonnez la vraie religion de Dieu, vous risquez de subir une mort effrayante, vous condamnant à l’enfer. Pour les laïcs catholiques, le livre est un encouragement tout aussi clair : si avec foi et courage, vous restez fidèles à la véritable Église, votre récompense sera grande dans le Ciel. En 2020, pour le clergé comme pour les laïcs, le message reste tout à fait d’actualité.

MAI 1974.

Ne vous laissez pas abattre par le désordre des idées et les hérésies proférées par les prêtres prévaricateurs et apostats. Leur corps et leur jouissance sensuelle leur importent plus que l’amour de Mon Église et des âmes immortelles. Que tous les vrais croyants sachent que les ennemis intérieurs et extérieurs de l’Église périront – pour l’éternité – à moins qu’ils ne se repentent sincèrement pour revenir à la seule et unique doctrine de l’Église.

Je vous le dis : D’autres prêtres se lèveront. Ils sont déjà en formation, cachés dans le silence, réservés pour un avenir proche. Dans un esprit apostolique, suivant la trace des saints, pour défendre cet ordre divin et cette unité de mon Église catholique que je désire, ils s’avanceront, avec un saint respect pour célébrer le mystère et le miracle de la Sainte Eucharistie. (C’est sûrement une prophétie concernant les jeunes prêtres de la Tradition qui commenceraient à sortir d’Écône en petit nombre mais de façon significative, en 1976).

JUILLET 1975.

Mon Église vit au milieu de l’apostasie et de la destruction. Mais elle vit dans des âmes nombreuses, fidèles et loyales. Il y a toujours eu, dans l’histoire de mon Église, des moments de déclin, de désertion et de dévastation, car il y a toujours eu de mauvais prêtres et des bergers négligents. Mais l’esprit de Dieu reste le plus fort ; et sur les ruines, au milieu du cimetière de l’infidélité et de la trahison, il ressuscite Son Église ; plus petite qu’auparavant, sans doute, mais elle fleurit à nouveau. Le travail de mon serviteur Marcel à Écône n’est pas près de disparaître ! (Le « Marcel » ici mentionné est bien sûr Mgr Lefebvre qui, en 1970, a fondé le Séminaire Traditionnel d’Écône).

MARS 1976.

Mon fils Marcel (Mgr Lefebvre) est fidèle et souffre beaucoup pour la foi ; mais il est sur la bonne voie. Il est comme une lumière, comme une colonne de vérité, alors que par ailleurs beaucoup de mes prêtres se montrent infidèles. La Foi est plus grande que l’obéissance. C’est pourquoi je souhaite que se poursuive le travail d’éducation théologique des prêtres dans l’esprit et selon la volonté de mon fils Marcel, afin d’apporter un secours salutaire à la véritable Église. (Quiconque a des oreilles pour entendre, comprendra ici une claire approbation du mouvement de la Tradition Catholique).

DÉCEMBRE 1976.

Ceux qui se préparent au sacerdoce et entrent dans les séminaires sous la direction des évêques diocésains, entrent sans avoir une foi entière et profonde dans la Transsubstantiation ; et beaucoup de candidats au sacerdoce flirtent avec l’idée de se marier un jour. C’est pourquoi, dans beaucoup d’endroits, le temps où les âmes manqueront de prêtres n’est pas très éloigné.

Pourtant, les prêtres qui voient dans le Saint Sacrifice de la Messe le plus vrai, le plus saint des sacrifices, et qui célèbrent avec une sainte révérence le mystère de Mon Corps et de Mon Sang, à l’exemple de mon digne serviteur Marcel, sont persécutés, méprisés et mis hors la loi.

Kyrie eleison.

Le Professeur Drexel – II

Le Professeur Drexel – II on janvier 11, 2020

Que le fond des messages délivrés au professeur Drexel de 1970 à 1977 se trouve déjà dans l’Evangile, comme dans ce passage : « Heureux serez-vous, lorsqu’on vous outragera, qu’on vous persécutera . . . à cause de moi . . . car votre récompense sera grande dans les cieux » (Mt. V, 11–12), c’est parfaitement exact. Mais si l’on pense pour autant que ces messages sont superflus, puisque déjà présents dans l’Evangile, alors on commet une lourde erreur. Car c’est dans les années 1970 qu’a commencé pour de vrai la torture morale de nombreux catholiques fervents, déchirés entre la foi catholique d’une part et d’autre part l’obéissance réclamée par les prêtres de Vatican II. Il a fallu que Notre Seigneur dise et redise aux fidèles tels le professeur Drexler, que c’était Ses propres prêtres qui étaient en train de trahir l’Eglise.

Et pourquoi les catholiques ne préféraient-ils pas tout de suite la Foi à l’obéissance ? Parce que depuis le Concile de Trente (1545–1563) très fidèle, la Foi catholique allait de pair avec l’obéissance. C’est ainsi que les fidèles sont restés catholiques durant quatre siècles. Il était donc bien difficile pour les catholiques des années soixante-dix, du moins au départ, de comprendre qu’obéir au Concile Vatican II (1962–1965) infidèle, ce n’était plus du tout la même chose. En 2020, on voit que la fidélité de Mgr Lefebvre à la Foi immuable et à la Messe inchangée d’avant le Concile a redonné force à la Tradition dans toute l’Église (même s’il reste encore un long chemin à parcourir), mais en 1970, il était tout simplement inconcevable, sauf pour quelques âmes, que le Pape, les évêques et prêtres pussent démolir l’Église. D’où la nécessité de messages tels celui-ci du 3 juillet 1970, venant de Notre-Seigneur (comme il est raisonnable de le croire) au professeur Drexel :—

« Restez ferme d’esprit ; ne vous laissez pas décourager ni troubler par les tentatives de démolition de Mon Église ; ni par la subversion de l’ordre du monde. Il est vrai que Satan et ses démons sont plus actifs que jamais dans l’histoire de l’humanité et de l’Église. Mais sous l’influence de Dieu et par l’action du Saint-Esprit, ne voit-on pas une Œuvre en train de se créer qui, plus que toute autre œuvre, fait appel à l’aide des anges, des puissances surnaturelles et des bons esprits ? Cette œuvre est d’origine divine !

Que tous les fidèles de Mon Église marchent dans la paix et avec fermeté vers l’avenir.

La rage de Satan est inextinguible ; ses meilleurs affidés sont les prêtres qui ont failli, intérieurement et extérieurement, dans leur foi et ont déchiré l’acte de leur consécration. Marie, Vierge Immaculée, que le péché ne peut atteindre, restera victorieuse. Mon troupeau me reste fidèle et suit ma Croix ; il croit avec amour à la sainte présence réelle de Mon Corps et de Mon Sang. Il est bien possible que ce troupeau devienne plus petit. Mais, à la fin, triompheront la foi et la prière, la confession de la Foi, l’Espérance, et l’amour de la vérité. Les tempêtes peuvent se déchaîner. Sur terre, elles peuvent briser les rochers ou renverser les barrages. Mais Dieu est tout-puissant. La vérité est plus forte, la grâce vaut plus que tout, et elle coule en abondance Si bien que le Rocher que j’ai fondé subsistera jusqu’à la fin » .

Dans le même ordre d’idées, voici quelques mots du message du 5 mars 1971 au professeur Drexel :—

« Ne vous laissez pas décourager par l’oppression intérieure et extérieure qui accable actuellement mon Église. C’est depuis l’intérieur que les serviteurs de Dieu sont devenus infidèles à leur vocation et à leur grâce ( . . . ) Ce sont les prêtres et les théologiens, (c’est ainsi qu’eux-mêmes se nomment), qui m’ont abandonné ; ils m’ont trahi, et me persécutent encore. Leur nombre augmente ( . . . ) Depuis que je marchais parmi les hommes, au vu de tous, jamais les troubles de mon unique et véritable Église n’ont été aussi grands. Et la désespérance ne cesse de croître. »

« Néanmoins, ne désespérez jamais. Même si le troupeau dont j’ai parlé en tant que Dieu et Bon Pasteur, devait devenir très petit, l’Église que j’ai fondée sur Pierre et que j’ai comparée à un roc, ne sera jamais détruite, ni de l’intérieur ni de l’extérieur. Mais vous et tous ceux que le Père vous a confiés, continuez à œuvrer pour l’Église, pour la Foi, pour les âmes. Les personnes qui vous viennent en aide seront bénies pour leurs bonnes œuvres, et rien en ce monde n’est comparable à cette bénédiction ».

Kyrie eleison.

Le Professeur Drexel – I

Le Professeur Drexel – I on janvier 4, 2020

D’année en année, la crise de l’Église et du monde sévit sans relâche. Pour ce nouvel an revenons à des avertissements que Notre Seigneur a donnés au début des années 70, car c’est l’époque où d’innombrables bons catholiques commençaient à souffrir profondément de la nouvelle religion imposée par le Concile Vatican II qui venait de terminer en 1965. Une des victimes de ce fléau fut le Père Albert Drexel (1889–1977), originaire du Vorarlberg en Autriche, professeur prestigieux de philologie et prêtre catholique dévot. À partir de 1922, pour le guider dans sa dévotion, tous les premiers vendredis du mois il fut gratifié par Notre Seigneur d’apparitions accompagnées de messages faits pour lui montrer le bon chemin.

Mais ce n’est qu’à partir de 1970 que ces messages furent mis par écrit, et conservés jusqu’à la mort du professeur, pour être ensuite publiés dans un petit livre encore disponible aujourd’hui, intitulé « La Foi est plus grande que l’obéissance ». Certes, aucun catholique n’a l’obligation de croire qu’il s’agit là de paroles de Notre Seigneur, mais pour de nombreuses brebis qui pensent reconnaître la voix de leur Maître, ces messages des premiers vendredis de 1970 à 1977 suffisent par eux-mêmes à établir leur véracité. Voici par exemple le message du 5 mars 1976, où se trouvent les paroles qui font le titre du petit livre mentionné plus haut. C’est à cette date-là que la Foi de la véritable Église et la fausse obéissance réclamée par l’église conciliaire entraient le plus violemment en conflit.

«&#xA0L’avenir vous paraît sombre. Je connais votre lutte intérieure et vos difficultés à discerner le bon chemin au milieu d’une telle confusion. Je vais donc vous éclairer. Mon fils Marcel (Mgr Lefebvre) est fidèle et souffre beaucoup pour la foi ; mais il est sur la bonne voie. Il est comme une lumière, comme une colonne de vérité, alors que par ailleurs beaucoup de mes prêtres se montrent infidèles. La Foi est plus grande que l’obéissance. C’est pourquoi je souhaite que se poursuive le travail d’éducation théologique des prêtres dans l’esprit et selon la volonté de mon fils Marcel, afin d’apporter un secours salutaire à la véritable Église.

L’esprit du monde s’est infiltré dans l’Église ; l’Esprit-Saint abandonne de nombreux cœurs infidèles qui, de par leur vocation, devraient Le proclamer. Ils préfèrent parler d’autres choses ; ils tombent dans les pièges et les mensonges de Satan. C’est ainsi qu’ils corrompent les gens et même les enfants ( . . . ) Maintenant cet esprit infeste les ecclésiastiques, les monastères et les couvents. Les moines et les moniales ont perdu la grâce de leur Ordre en abandonnant l’esprit de leurs Fondateurs. Ils sont devenus une cause de scandale pour le peuple et pour le monde. Ils n’ont plus d’amour envers ma Très Sainte Mère, ils n’ont plus aucune révérence envers Ma présence sacramentelle ; les moines choisissent de prêcher sur les choses du monde, sur le luxe, sur une vie de plaisir. Quant aux moniales, elles ne parlent plus des saints anges ; beaucoup ne mentionnent même plus la Très Sainte Vierge ; elles n’ont plus rien à dire sur leur Mère Marie. Pourtant, il existe encore des lieux de calme et de prières, des sanctuaires préservés dans lesquels Marie, ma Mère, Mère de toute grâce, est honorée. »

Peut-être ce message de 1976 est-il aujourd’hui un peu dépassé, pour autant que les fruits du grand apostolat de Mgr Lefebvre, comparés aux fruits amers de Vatican II, ont eu assez de temps pour montrer à beaucoup d’âmes où se trouve le véritable Esprit de Dieu. Aujourd’hui en effet, l’Archevêque porte de plus en plus de fruits en dehors des limites de la Fraternité qu’il a fondée. Toutefois, la véritable Église de Dieu reste encore sous l’emprise des loups modernistes qui, déguisés en brebis, s’acharnent à la mettre en pièces, ensorte que beaucoup d’âmes sont tentées d’abandonner la vraie Foi et la véritable Église. Pour tenir le coup, qu’elles fassent connaissance des nombreux messages adressés au Père Drexel, par exemple celui du jour de l’an, 1971 :

« L’obscurité enveloppe ma sainte Eglise. La confusion des esprits ne cesse de grandir ; des prêtres toujours plus nombreux trahissent leur mission et leur grâce sacerdotale ( . . . ) mais tandis que le fruit des méchants et des impies finira dans la corruption, le fruit des âmes fidèles s’épanouira en une Église plus pure et plus belle. Heureux, ceux qui comprennent l’heure présente et restent dans mon amour ; heureux, ceux qui confessent ma Mère, suivent le chemin des saints et se confient à la direction des anges ; car ces âmes fidèles brilleront dans les ténèbres ; elles resteront fermes sous les attaques et ne s’écrouleront pas au milieu des épreuves ( . . . ) ».

Kyrie eleison.

Parlez Haut et Fort !

Parlez Haut et Fort ! on décembre 28, 2019

Si l’on compte, dans le passé, de grands esprits, c’est parce qu’ils pouvaient élever leur cœur à de grandes choses. Cela implique que leurs pensées, implicitement ou explicitement, traitaient de Dieu. Et s’ils étaient véritablement de grands esprits, leur pensée ne s’arrêtait pas simplement à dénoncer les choses. L’un de ces esprits d’exception fut certainement Shakespeare, écrivain anglais, qui, en tant que catholique, se battit contre l’apostasie de son pays, au moment même où, vers 1600, sa carrière atteignait son apogée. Mais l’adoption du protestantisme par l’Angleterre signifiait pour l’écrivain que, s’il ne voulait pas être pendu, éviscéré et écartelé, il devait déguiser son message catholique. C’est ce qu’a montré Clare Asquith dans son livre “ Shadowplay “(Théâtre d’ombres), paru en 2005. Elle y fait monter la littérature anglaise bien au-dessus des visées “patriotes” anglaises ou des nains de la critique littéraire.

Pour ne prendre qu’un seul exemple, dans l’annexe du livre sur le Sonnet 152, elle montre que, du début à la fin du texte, même si l’on applique ces vers de façon évidente à une femme que Shakespeare a dû connaître, il se cache en fait une seconde signification s’appliquant à l’écrivain lui-même de manière beaucoup plus large. Car il n’a pas su avertir ses compatriotes comme il aurait dû le faire. Voici les 14 vers de ce sonnet avec la traduction du sens obvie à côté, suivis de leur sens caché :—

In loving thee thou know’st I am forsworn
But thou art twice forsworn to me love swearing,
In act thy bed-vow broke and new love torn,
In vowing new hate after new love bearing.
But why of two oaths’ breach do I accuse thee,
When I break twenty ? I am perjured most,
For all my vows are oaths but to misuse thee
And all my honest faith in thee is lost.
For I have sworn deep oaths of thy deep kindness,
Oaths of thy love, thy truth, thy constancy,
And to enlighten thee gave eyes to blindness,
Or made them swear against the thing they see.
    For I have sworn thee fair : more perjured eye
    To swear against the truth so foul a lie.

En t’aimant, tu le sais, je ne suis qu’un parjure ;
Mais toi, tu l’es deux fois en jurant que tu m’aimes ;
Car tu trahis ton mari, et le trahis de nouveau,
En vouant nouvelle haine après nouvel amour.
Mais pourquoi t’accuser – deux serments violés –
Si moi j’en viole vingt ? C’est moi le vrai parjure :
Car tous mes faux serments ne font que t’abuser,
Ma dite foi en toi n’étant plus du tout honnête.
J’ai juré que ton cœur était toute bonté
Ta profonde tendresse, et ton amour fidèle.
Et pour te glorifier l’invisible j’ai vu,
Ou juré ne pas voir ce que j’ai vraiment vu.
    J’ai témoigné cent fois de ta sincérité.
    Démence du mensonge, défiant la vérité !

Remarquons que le texte du sonnet prend davantage de sens selon sa signification cachée, qui fait référence à l’Angleterre infidèle, que selon la signification apparente concernant la maîtresse infidèle de Shakespeare. Ainsi, l’Angleterre des temps anciens est restée pendant 900 ans l’épouse fidèle de l’Église catholique. Mais, par l’Acte de Suprématie (« Tu trahis ») d’Henry VIII (1534), qui fondait l’Eglise anglicane, l’Angleterre rompit son mariage (“ton mari”) avec l’Église catholique en prenant comme amant le protestantisme. Puis, sous Marie Tudor (1553), elle s’est remariée avec l’Eglise catholique («  nouvel amour »), pour retomber dans l’adultère avec le protestantisme sous Elisabeth Ier (1558) (“En vouant nouvelle haine” à l’Eglise catholique). Mais Shakespeare (1564–1616) se blâme lui-même pour une infidélité plus grave encore, car, au cours de ces années il a glorifié l’Angleterre (“pour te glorifier”) à plusieurs reprises, sous les Tudors infidèles, par exemple dans ses Pièces Historiques. Il les a glorifiés au détriment de l’Angleterre («  aussi t’ai-je abusée ») car, au fond de son cœur catholique, il savait très bien que le protestantisme serait la ruine de la “Merrie Englande”. En effet !

Et qu’en est-il aujourd’hui ? L’histoire se répète : pendant plus de 1900 ans, les catholiques du monde sont restés fidèlement mariés à la véritable Église, mais depuis Vatican II (1962–1965), la masse des fidèles a suivi les mauvais dirigeants d’alors, commettant un adultère plus ou moins prononcé avec le monde moderne (“tu trahis le lit”). Puis Mgr Lefebvre (1905–1991) en a ramené beaucoup à la véritable Église catholique (“nouveau serment”, “nouvel amour”, ou renouvellement de l’ancienne foi et de l’ancien amour), pour voir ses successeurs, maintenant à la tête de la Fraternité Saint Pie X (fondée par lui en 1970) retomber dans le désir adultère de réunion avec la Rome conciliaire, qui se fonde sur la “haine nouvelle “ de la vérité préconciliaire.

Conclusion ? Ceux qui parmi nous sont comme Shakespeare ou comme tous les catholiques, nous devons déclarer haut et fort que la Rome de Pachamama n’est rien d’autre qu’une abomination, à fuir absolument.

Kyrie eleison.

Deux Éveques

Deux Éveques on décembre 21, 2019

Lors de l’été et de l’automne 2012, deux des trois évêques de la Fraternité Saint Pie X ont clairement changé de position par rapport aux termes de la lettre en date du 7avril 2012 qu’ils venaient d’adresser à Menzingen, concernant les relations de la Fraternité avec Rome. Les prêtres et les fidèles de la FSSPX s’en sont étonnés. Peu de gens ont alors, ou depuis lors, interprété leur changement de position comme une question de personnes ou de personnalités. La plupart des gens ont bien vu dans leur volte-face de quoi il s’agissait : ils s’étaient convertis au nouveau principe venant du Supérieur Général, à savoir de reprendre des contacts avec les Romains sans attendre leur conversion du modernisme. Cette nouvelle politique contredisait à angle-droit leur lettre du 7 avril dans laquelle ils mettaient sévèrement en garde contre l’abandon de ce qu’enseignait Mgr Lefebvre : pas de contacts avec la Rome conciliaire avant sa conversion. Or, entre 1988 – année de leur sacre sans l’accord de Rome – et 2012, cette Rome conciliaire n’avait guère évolué, sinon en pire. Alors, pour quelles raisons les deux évêques ont-ils changé d’avis ?

C’est une question centrale qui aujourd’hui encore garde toute son importance ; on peut la formuler ainsi : Qu’est-ce que peut gagner la Fraternité pour la Foi (et non la Foi pour la Fraternité !) – grâce à des contacts amicaux avec les Romains conciliaires, alors que ceux-ci persistent dans leur attachement à l’œcuménisme de Vatican II, allant même jusqu’à la vénération dans les jardins du Vatican de l’idole de la Pachamama en présence du Pape ? Une chose semble certaine : depuis 20 ans, la FSSPX a tout misé pour son avenir sur cette amitié. Y renoncer maintenant ne signifierait-il pas que la politique des 20 dernières années n’a été qu’une une grossière erreur ? En conséquence de quoi, bien que la FSSPX ait à l’heure actuelle terriblement besoin de nouveaux évêques pour assurer son apostolat Traditionnel dans le monde entier, elle se trouve obligée de renoncer à sacrer des évêques Traditionnels qu’elle choisirait elle-même, car cela déplairait fortement aux Romains conciliaires. Ainsi, on peut dire que les deux évêques se sont mis, en 2012, une lourde croix sur leurs propres épaules, une croix plus lourde chaque année, car ils ont contribué à pousser la Fraternité dans une impasse : en 2019, la Fraternité ne peut plus avoir – et pourtant ne peut pas ne pas avoir – ses propres évêques.

De récentes informations, maintenant accessibles, aident quelque peu à comprendre la décision des deux évêques d’abandonner la position de Mgr Lefebvre – conversion de Rome avant les contacts – à laquelle ils avaient pourtant si récemment adhéré. En ce qui concerne Mgr de Galarreta, on apprend qu’à peine la lettre du 7 avril venait-elle de paraître sur le net, qu’il s’est empressé de se rendre au siège de la FSSPX pour présenter ses excuses, assurant le Supérieur Général qu’il désapprouvait totalement la parution intempestive du texte sur internet. Mais comment pouvait-il désapprouver la parution de la lettre sans se dissocier également de son contenu ? Il semble qu’une implosion imminente de la Fraternité lui ait paru plus redoutable que le fait d’engager la Fraternité dans une impasse en abandonnant la voie suivie par Mgr Lefebvre, voie essentielle à la défense de la foi. La survie de la Fraternité lui était-elle plus importante que celle de la Foi ?

Mgr Tissier de Mallerais a mis plus de temps à rétracter, pour ainsi dire, sa signature sur la lettre du 7 avril. Mais, début de 2013, c’était effectivement chose faite. A un de ses amis alors il donnait, en tant qu’Evêque, les indications suivantes : aujourd’hui la conversion de Rome ne peut pas se produire subitement. Mais une reconnaissance officielle nous permettrait d’y travailler plus efficacement depuis l’intérieur de l’Église. Nous devons patienter et agir avec tact, en prenant notre temps afin de ne pas brusquer les Romains qui continuent de désapprouver notre remise en question du Concile. Nous avançons tout doucement – n’est-ce pas ainsi que les saints ont toujours procédé ? Nous devons continuer à dénoncer les scandales et à accuser le Concile, mais nous devons agir intelligemment, nous efforçant de comprendre la façon de penser de nos adversaires, qui incluent, après tout, le Siège de Pierre. La politique de Mgr Fellay n’a pas vraiment échoué : rien n’a été signé le 13 juin 2012, rien de catastrophique, rien de notable ne s’est passé depuis 17 mois. Quelques prêtres nous ont quittés, par manque de prudence et de jugement, ce que je trouve déplorable. Mais la faute leur en incombe. En bref, essayez de faire d’avantage confiance aux autres et soyez moins confiant en vous-même. Faites confiance à la Fraternité et à ses dirigeants. Tout est bien qui finit bien. Voilà ce qui devrait être l’esprit de vos prochaines décisions et de vos prochains écrits.

Ici s’achèvent les arguments que cet Evêque mettait en avant pour recommander à son ami de suivre Mgr Fellay. Mais, NN. de Galarreta, Tissier de Mallerais et Fellay ont-ils bien compris les raisons pour lesquelles Mgr Lefebvre voulait couper les contacts avec les Romains conciliaires ? N’ont-ils pas tous les trois gravement sous-estimé la crise de l’Église sans précédent que cause la trahison continuelle de la Vérité et de la Foi par l’Eglise conciliaire ? Comment une simple politique humaine ou un compromis doctrinal avec Rome pourraient-ils résoudre cette crise pré-apocalyptique ?

Kyrie eleison.

La Jeunesse au Créneau

La Jeunesse au Créneau on décembre 14, 2019

Partout où des idées complexes et controversées se présentent au grand public, les prosélytes de la désinformation excellent à user d’une technique classique consistant à focaliser l’attention des gens sur une image faisant sensation, propre à rester gravée dans les esprits, qui servira d’illustration au message à faire passer. C’est évidemment le cas des statues de la Pachamama qui ont été mises en évidence du début à la fin du récent Synode des évêques qui s’est déroulé à Rome et qui, parait-il, avait mission de prodiguer au Pape des conseils pour l’avenir de l’Église catholique. Le Pape lui-même a dit qu’il s’agissait là de statues de la Terre Mère, c’est-à-dire d’idoles païennes. Ce qui n’a pas manqué d’attirer l’attention des catholiques. Un jeune Autrichien et son épouse ont jeté cinq de ces statues dans le Tibre. L’interview que ce jeune a donnée ensuite à John-Henry Westen, du Life Site News, a été très édifiante et parmi les ténèbres tout autour, elle mérite d’être reproduite ici, quoi qu’abrégée et adaptée, comme d’habitude. Alexander Tschugguel, 26 ans, est marié seulement depuis cet été. Il habite le centre-ville de Vienne.

Qu’est-ce qui vous a pris de jeter ainsi les idoles ? Avez-vous seulement pensé pour vous-même aux conséquences possibles ?

Ma femme et moi, nous nous sommes intéressés au Synode. Nous avons visité l’église où étaient exposées des pièces amazoniennes. Les statues de la Pachamama m’ont immédiatement apparu comme des idoles dressées contre le Premier Commandement. Ma motivation pour agir ainsi était simple : faire en sorte qu’elles disparaissent de l’église où elles étaient, faire sortir le paganisme du sanctuaire catholique. Quant aux conséquences, je n’ai jamais imaginé l’impact qu’allait avoir le fait de les faire disparaître. J’ai toujours estimé qu’une conséquence vraiment grave serait plutôt de rater son paradis. En comparaison, cet acte ne m’a pas paru trop pour moi.

Cela vous gênerait-il de parler de votre vie dans la foi catholique ?

Je ne suis catholique que depuis ma conversion du luthéranisme, à l’âge de 15 ans. Plus j’enquêtais sur la foi catholique, plus elle devenait belle. Maintenant, je ne peux plus m’imaginer être non-catholique.

Comment vous êtes-vous préparé spirituellement à jeter ces idoles ?

Avec beaucoup de prière. Beaucoup de chapelets chaque jour, et avec la messe quotidienne si possible. Nous sommes restés en prière jusqu’à ce que nous soyons entrés dans l’église, et nous avons continué de prier alors même que nous les jetions. La préparation spirituelle a été déterminante. Sans la prière, il ne nous aurait pas été possible d’agir.

Aviez-vous eu peur des autorités, d’enfreindre la loi, d’éventuels affrontements concernant ces idoles ?

Nous voulions simplement faire sortir les idoles de l’église ; nous ne cherchions pas la bagarre. Nous sommes entrés dans l’église dès son ouverture, afin d’éviter toute confrontation. Nous ne voulions rien pour nous-mêmes, ni argent ni publicité. Si des poursuites devaient être encourues, nous gardions confiance dans le calme et la prière pour surmonter l’épreuve, si elle devait se produire.

Un peu plus tard, lorsque le Pape, en tant qu’évêque de Rome, s’est excusé de votre comportement, comment avez-vous réagi ?

Tout d’abord, il a appelé les statues « Pachamama ». C’est donc bien qu’elles étaient des idoles. Ensuite, nous n’avons pas agi contre le peuple amazonien, mais pour, pour qu’il possède la vraie religion catholique. « Très Saint-Père, nous vous en prions : veuillez comprendre de quoi il s’agit : nous ne voulons pas d’idoles dans l’Église. Nous voulons que l’Église suive Notre Seigneur Jésus-Christ selon la Tradition de l’Église. »

Beaucoup de gens diraient que vous détestez tout simplement le pape François.

Je ne détesterais jamais le Pape. Je ne veux haïr personne. Il a besoin de notre prière, et de notre humble aide chaque jour pour qu’il lui soit plus facile de nous comprendre. Si le Synode doit l’aider, pourquoi les laïcs ne le peuvent-il pas ?

Votre acte a réveillé la bravoure un peu partout dans l’Église. Même certains dignitaires ecclésiastiques ont qualifié votre acte d’« héroïque ».

J’en suis flatté. Toutefois, rappelons que nous n’avons jamais agi pour nos personnes. Nous voulions simplement faire ce qui est juste aux yeux de Dieu. Le Premier Commandement interdit de se prosterner en adoration devant une image gravée. Or, c’est exactement ce qui s’est passé dans les jardins du Vatican.

Vous avez suivi le Synode. Qu’en pensez-vous, et qu’en est-il de ses résultats ?

Il était question qu’il aborde des sujets tabous, tels que le mariage des prêtres et l’ordination des femmes, ce qui a éveillé mes soupçons. Tout le côté politique du Synode est ainsi apparu au grand jour : c’était un mélange d’idées fausses tant sur la foi que sur la politique. Le Synode ne devait avoir pour rôle que de conseiller. Mais ne parle-t-on pas maintenant d’appliquer le Synode, notamment en Allemagne ? Les gens doivent comprendre qu’en fait, derrière ce Synode, il y a eu tout le programme mondialiste.

Vous avez agi ! Que conseillez-vous à d’autres jeunes comme vous, pour qu’ils passent à l’action ?

Visitez l’église la plus Traditionnelle qui soit proche. Dites chapelets sur chapelets. Lisez des livres de philosophie et d’histoire de l’Église. Parlez dans votre famille, dans votre paroisse, à vos amis. Parlez plus fort ! Rejoignez les mouvements pro-vie, pro-famille, aidez votre prêtre, etc . . . .

Kyrie eleison.