Les Commentaires Eleison

“Eglise Officielle” ?

“Eglise Officielle” ? on février 3, 2018

Soyons très prudents avec les mots que nous employons. Car les mots sont l’outil par lequel la pensée saisit les choses, et les choses sont le tissu de la vie quotidienne. Par conséquent, des mots dépendra la façon dont nous dirigerons notre vie. En France, dans l’église emblématique Saint Nicolas du Chardonnet à Paris, un prêtre de la FSSPX fait attention aux mots qu’on emploie. Dans le numéro 333 du magazine mensuel de la paroisse, Le Chardonnet, paru le mois dernier, l’abbé Gabriel Billecocq écrit un article intitulé “ Vous avez dit : ‘l’église officielle’ ?”. Il s’abstient d’y mentionner le siège de la FSSPX – Menzingen, en Suisse – mais il se plaint du « souhait » venant de quelque part – d’en haut, vraisemblablement – selon lequel il serait bon de remplacer l’expression «  Église conciliaire  » par les mots «  Église officielle  ». Et il a raison. Car l’expression « Église conciliaire » est parfaitement claire, alors que les mots « Église officielle » ne le sont pas, étant porteurs d’ambiguïtés. Voici pourquoi.

D’une part, «  Église conciliaire  » désigne clairement cette grande portion de l’Église actuelle, empoisonnée à des degrés divers, par les erreurs du Concile Vatican II. Ces erreurs consistent essentiellement dans un recentrage sur l’homme, de l’Église qui devrait être centrée sur Dieu. D’autre part, l’expression “Église officielle” peut s’entendre de deux façons. Elle peut signifier : ou bien l’Église officiellement fondée par le Christ et officiellement parvenue jusqu’à nous à travers les âges par la succession des papes, et cette Église officielle-là, aucun catholique ne peut la rejeter, bien au contraire ; ou bien “Église officielle” peut désigner cette masse de fonctionnaires de l’Église romaine dévoués à Vatican II qui, depuis un demi-siècle, font usage de leur pouvoir officiel pour imposer aux catholiques les erreurs conciliaires. Cette église officielle-là aucun catholique ne peut l’accepter. Il en ressort que la locution «  Église conciliaire  » exprime automatiquement quelque chose de mauvais, tandis que « Église officielle » exprime quelque chose d’ambivalent, de bien ou de mal, selon la signification que lui donne le contexte. En conséquence, remplacer « Église conciliaire » par « Église officielle », c’est remplacer la clarté par la confusion, et cela empêche aussi les catholiques de relever les méfaits de Vatican II.

Certes, l’Abbé Billecocq ne suggère pas que l’état-major de la FSSPX ait jamais « souhaité » une telle chose. Toutefois, un fait actuel et une spéculation sur le futur proche peuvent le suggérer. Quant au fait : l’abbé Christian Bouchacourt, Supérieur du District de France de la FSSPX, lors d’une interview au sujet des élections de la Fraternité en juillet prochain, déclarait : “Dès qu’un Supérieur Général est élu, le Vatican est immédiatement informé de la décision. » Or, jamais auparavant, le résultat des élections au sein de la Fraternité n’a été notifié au Vatican. N’est-ce pas là une façon de laisser entendre que les dirigeants actuels de la Fraternité attendent avec impatience, non seulement que Rome soit informée, mais aussi qu’elle approuve officiellement le choix des dirigeants – car pourquoi informer, sinon pour obtenir enfin une approbation officielle ? Quoi encore la Néo-fraternité va-t-elle mendier à la Néo-église ? Que ne va-t-elle pas lui mendier ? Comme sont lointains les jours où c’était la foi de Mgr Lefebvre qui forçait Rome à mendier !

Quant aux spéculations sur l’avenir : il nous vient aux oreilles que Menzingen prépare deux candidats possibles pour les élections au poste de Supérieur Général de la FSSPX en juillet prochain, puisqu’en principe ce poste ne serait plus occupé par un évêque. Maintenant, supposons que Rome exerce déjà un contrôle virtuel sur les décisions majeures qui se prennent dans la Fraternité. Dans ce cas, Rome n’aura guère à craindre que l’un ou l’autre de ces candidats-là ne change substantiellement la politique pro-romaine de Mgr Fellay ; en revanche un changement apparent au sommet peut être très bénéfique pour Rome. Sans compter que Rome pourrait se servir de Mgr Fellay pour prendre la tête d’une Congrégation Ecclesia Dei “rénovée”, incluant toutes les communautés traditionnelles, y compris l’ancienne FSSPX.

Qui peut douter de l’habileté des Romains à orienter toutes les situations à leur avantage ? À moins . . . à moins que ne déferle à nouveau, dans la Fraternité, la Foi et l’amour de la Vérité qui faisaient la force de Mgr Lefebvre, causes de sa victoire sur tous les libéraux et modernistes romains. Ces démons-ci s’efforcent de défaire une fois pour toutes la Tradition Catholique venant de Dieu, et qui représente l’obstacle majeur à leur nouvelle Religion Mondiale. Il se peut que Dieu exige le sang de martyrs catholiques pour les arrêter. Le martyre de prêtres et de laïcs venant de la FSSPX sera sa gloire.

Kyrie eleison.

Mozart à Broadstairs

Mozart à Broadstairs on janvier 27, 2018

Du vendredi soir 23 février, 18 heures, au dimanche 25 février midi, se tiendra à la Queen of Martyrs House, à Broadstairs, un modeste week-end musical entièrement consacré à la musique du célèbre compositeur autrichien de la fin du XVIIIe siècle, Wolfgang Amadeus Mozart (1756–1791). Pourquoi la musique, alors qu’on pourrait employer ces instants à quelque chose de plus directement religieux ? Et pourquoi choisir Mozart en particulier ?

Pourquoi la musique ? Parce que la musique est un don que Dieu a fait au monde, et qui exprime l’harmonie qu’il a implanté au centre de Son univers, harmonie à laquelle correspondent tous les êtres vivants, non seulement les anges et les hommes mais aussi, à leur manière, les plantes et les animaux. Prenons l’exemple des plantes. Des chercheurs du Colorado, aux États-Unis, ont mis des plantes dans quatre boîtes remplies de lumière, air, humidité et terre identiques. Dans trois d’entre elles, ils ont diffusé du chant grégorien ou de la musique classique ou du rock, tandis que dans la quatrième ils ont laissé le silence. Avec la musique rock, la plante a poussé mais a fané ; avec le chant grégorien, elle a fleuri ; tandis qu’avec la musique classique et le silence, le résultat était entre les deux. Pour ce qui est des animaux, il y a des éleveurs de vaches qui diffusent de la musique douce dans l’étable au moment de la traite pour augmenter la production du lait, tout comme les supermarchés diffusent de la musique pour augmenter le volume d’achats de la clientèle humaine. Faut-il en être surpris ? C’est Dieu qui nous a créés et non pas nous-mêmes (Ps. IC, 3), nous sommes Ses créatures telles qu’Il nous a conçues pour que nous prenions notre part à l’harmonie de Son univers tout entier.

Pour les êtres humains, la musique est ce langage supérieur donné par Dieu qui permet d’accéder à l’harmonie divine, même si, comme Brahms, on ne croit pas en Dieu. La musique est donc naturelle aux êtres humains ; elle exerce sur eux une énorme influence morale, pour le meilleur ou pour le pire. Comme notre mère l’Église a recours au chant grégorien et à la polyphonie pour élever les âmes vers le Ciel, de même le Diable utilise le rock et toutes sortes de musiques modernes pour pousser les âmes vers l’enfer. “Dis-moi quelle est ta musique, et je te dirai qui tu es”, ainsi va le dicton. D’après Shakespeare tout homme, ou presque, a de la musique en lui, et malheur à lui si ce n’est pas le cas :

“Un homme qui n’a pas de musique en lui-même

Est propre aux trahisons, aux complots, aux rapines . . .

Méfiez-vous de lui . . . . Écoutez la musique ! “(Merchant of Venice, V, 1)

Et s’il faut plutôt se méfier de l’homme qui n’ait pas de musique en lui, n’est-ce pas parce qu’il n’est pas sur la longueur d’ondes du Bon Dieu ?

Voilà le cas du monde moderne. C’est pourquoi ce qui, aujourd’hui, tient souvent lieu de musique n’est en fait qu’une misérable cacophonie. Mais la musique est si naturelle à l’homme, si profondément enracinée dans l’âme humaine que, malgré tout, les gens aiment ça. Ce bruit affreux stagne dans l’âme d’innombrables personnes autour de nous, si bien qu’à travers elles, il déteint sur nous-mêmes et nous éloigne de Dieu, si nous n’y prenons garde. Au fond, il y va de Dieu et de la religion. En effet tout ce qui est profondément humain se rapporte à Dieu, et la musique est assurément profondément humaine.

D’autre part, Mozart venait d’un monde bien plus sain que le nôtre. Sa musique correspond à un moment particulier de l’histoire, moment fait d’harmonie et d’équilibre entre l’ordre ancien et l’émotivité moderne. Mozart est le musicien des musiciens. Voici quelques témoignages de musiciens célèbres – Tchaïkovski confiait : “Je trouve repos et consolation dans la musique de Mozart. Elle exprime cette joie de vivre propre à sa nature saine et pleine d’entrain.” Schubert affirmait : “ C’est l’image d’un monde meilleur que vous nous avez donnée, O Mozart ! “ Gounod déclarait : “ Mozart, le Ciel dans sa munificence vous a tout donné : grâce et force, abondance et modération, équilibre parfait. “ De son côté, Brahms disait :” C’est un réel plaisir d’entendre une musique si brillante et si spontanée, exprimée avec tant d’aisance et de grâce. “

Mozart a écrit toutes sortes de musique, mais ses opéras et ses concertos pour piano sont exceptionnels. Dans notre maison de Broadstairs, il ne nous est pas possible de reproduire les opéras. En revanche, John Sullivan, qui en 2016 a osé jouer ici en 42 heures la moitié des sonates pour piano de Beethoven, pourra facilement réaliser un exploit similaire en interprétant des sonates et des concertos pour piano de Mozart. Faites-nous savoir si vous voulez venir, afin que nous puissions avoir une idée du nombre de personnes à prévoir. Pas de billets à acheter. Mozart n’a pas de prix.

Kyrie eleison.

Survivre au Goulag

Survivre au Goulag on janvier 20, 2018

Alexandre Soljenitsyne (1918–2008) est l’un des rares écrivains du XXe siècle vraiment éminents qui ne soit pas mécréant. Car il est revenu à Dieu, grâce sans doute aux souffrances qu’il a endurées sous la tyrannie du régime totalitaire de la Russie soviétique qui a sévi de 1917 à 1989. Dans son principal ouvrage, l’Archipel du Goulag, en trois volumes, il s’est surtout appuyé sur l’expérience qu’il a vécue de 1945 à 1953 au sein de cet archipel communiste fait de camps de prisonniers répartis dans toute la Russie. Il a pu survivre à cette expérience, et ses écrits comportent des indications ou des conseils sérieux pour rester en vie dans ces prisons totalitaires modernes. Il paraît que les mondialistes ont déjà préparé des prisons un peu partout aux États-Unis afin de pouvoir faire taire les ennemis de l’État mondialiste. Celles-ci retiendront certainement dans leur fers barbelés des chrétiens convaincus. Voici, tirée de l’Archipel Goulag, une recette de survie en sept points, présentée l’année dernière en France.

* Lors de l’interrogatoire préliminaire, n’essayez pas de tromper ou de rouler ceux qui vous interrogent, alors que, pendant une semaine, vous n’aurez reçu que le minimum de nourriture et pu dormir juste ce qu’il faut pour ne pas mourir. Essayez plutôt de faire l’idiot, du début à la fin, par ex : “Je ne sais pas”, “je ne me souviens pas”. En tout cas, ne vous y trompez pas : ce sont les interrogateurs qui rédigent le procès-verbal de l’interrogatoire. Le Parti leur sert de conscience et ils ne veulent pas perdre leur emploi.

* Une fois en prison, ayez une vie de l’esprit suffisamment intense pour que, quelles que soient vos souffrances, votre équilibre mental ne soit pas détruit.

* Mettez-vous dans le crâne, aussi vite que possible, que votre passé est à jamais révolu, voire votre vie elle-même. Ainsi, lorsque vous n’aurez plus rien à perdre et que vous en serez intimement convaincu, vous prendrez la résolution de tenir coûte que coûte une ligne de conduite que vous vous serez tracée. Et dès ce moment-là, vous ne les craindrez plus. Vous saurez spontanément quoi répondre et comment répondre ; ils ne pourront plus vous en imposer, et si vous devez mourir, ce sera avec dignité et avec la conscience tranquille. C’est de cette force morale qu’ils ont peur. Ils feront tout pour la briser, en faisant miroiter de fausses espérances : celle d’être gracié, par exemple.

* Ne possédez rien, soyez détaché de tout et vous aurez le calme et la liberté d’esprit nécessaire pour juger sereinement les gens et les circonstances. La connaissance que vous avez de l’homme et de la nature humaine doit se fonder uniquement sur le souvenir de votre expérience.

* Abandonnez jusqu’à l’idée d’organiser votre propre vie afin de préserver votre tranquillité d’esprit.

* Ne croyez personne, méfiez-vous de tout le monde : au goulag, personne ne fait rien pour rien.

* Enfin, rapprochez-vous des prisonniers qui sont honnêtes contre les méchants et les mouchards, allant jusqu’à faire justice vous-même, s’il le faut. Car en effet, l’une des découvertes les plus étonnantes de votre voyage à travers cet univers infernal, c’est que vos pires ennemis ne sont pas les gardiens, mais . . . vos compagnons de prison. La loi de cette jungle s’énonce ainsi : aujourd’hui, c’est à toi de crever ; demain ce sera mon tour. Tout ce que vous pouvez faire, c’est de frapper le premier, quitte à recevoir un coup de couteau en retour . . . . Bref, faites-vous respecter si vous ne voulez pas qu’on vous exploite.

Selon l’enseignement de l’Église, l’utilisation de la force physique, en cas de légitime défense, doit être proportionnée à la menace de l’attaque. Mais là n’est pas l’essentiel. Ce que relève surtout Soljenitsyne, c’est la renonciation à tout espoir terrestre, le détachement de tous biens, la tranquillité d’esprit, la conscience en paix ; bref, cette force morale intérieure qui transfère à ses adversaires la peur qu’on a d’abord pour soi-même. Ici, les catholiques sont universellement reconnus gagnants, car une vie de prière les garde près de Dieu. “La victoire qui a vaincu le monde, c’est notre foi” (I Jean V, 4).

Kyrie eleison.

Importance de la Foi – II

Importance de la Foi – II on janvier 13, 2018

Excellence,

A la suite d’une conversation avec un prêtre bénéficiant de l’Indult (prêtre obéissant aux responsables de l’Église officielle, mais autorisé à dire la vraie messe) je me trouve quelque peu troublé quant à la position prise par Mgr Lefebvre pour défendre la Foi. J’avais toujours pensé qu’il avait raison mais voilà, maintenant je n’en suis plus si sûr. Voici quelques-uns des arguments avancés par ce prêtre :

1 Mgr Lefebvre a désobéi à Rome. Cela prouve qu’il était orgueilleux.

2 S’il avait abandonné la Fraternité et ses séminaires pour obéir à Rome, il aurait été héroïque.

3 S’il a désobéi à Rome pour sauver la Tradition, il a fait le mal afin d’obtenir un bien, ce qui n’est pas permis.

4 Obéir à un pape aussi mal orienté que le pape François est un martyre par lequel on imite le Christ.

5 Spirituellement parlant, se jeter dans la gueule du lion romain comme le fait Mgr Fellay, est héroïque.

Cher Monsieur,

En temps normal, l’Église catholique donne aux fidèles des directives claires quant à ce qui est vrai ou faux, bon ou mauvais. Cela préserve les âmes d’être dans la confusion. Mais depuis le Concile Vatican II (1962–1965), nous ne sommes plus dans une époque normale. La raison en est que les autorités romaines ont abandonné la vraie religion catholique pour adopter une autre religion, fausse et artificielle, que nous pouvons appeler la religion conciliaire. Si bien que, depuis les années soixante, les catholiques sont désorientés du haut en bas de la hiérarchie de l’Église : ils veulent aller simultanément dans deux directions différentes. Par exemple, votre prêtre, bénéficiant de l’indult, dit la Messe de la vraie religion, mais en même temps, il veut obéir aux autorités romaines imbues de la fausse religion. Rien d’étonnant à ce vous soyez désorienté en l’écoutant. Vous serez troublé tant que vous n’aurez pas parfaitement compris la différence entre la vraie religion révélée par Dieu et la religion conciliaire faite de main d’homme. Peut-être Dieu vous appelle-t-Il à réfléchir davantage sur ce sujet ?

Nous sommes catholiques par la Foi à laquelle nous croyons, par les sacrements que nous recevons et par la hiérarchie à laquelle nous obéissons. Mais avant tout, nous sommes catholiques par la Foi. Sans elle, nous ne nous poserions aucune question à propos des sacrements ou de la hiérarchie. En conséquence, pour un catholique, c’est la foi qui est fondamentale. Or, les autorités romaines ont abandonné la foi lors de Vatican II. Ils ont voulu se déconnecter de la longueur d’onde de Dieu pour se brancher sur la longueur d’onde de l’homme moderne. C’est en quoi la religion conciliaire contredit fondamentalement le catholicisme. Elle adopte un point de vue totalement différent à partir duquel elle redéfinit l’orgueil, l’héroïsme, l’obéissance, etc. Le point de vue catholique est vrai, le point de vue conciliaire est faux. Passons maintenant aux arguments du prêtre utilisant l’Indult :

1 Mgr Lefebvre n’était pas orgueilleux : il défendait la vérité divine et plaçait Dieu avant l’homme. Au contraire, les hérétiques comme Luther et les conciliaires sont orgueilleux parce qu’ils somment Dieu de plaire aux hommes.

2 Il a été héroïque, en ne pas cédant à Rome, et en résistant à Rome, afin de réserver toujours à Dieu la première place.

3 En faisant ce qu’il a fait pour sauver la Tradition, il a fait le bien et non le mal, car il posait des actes bons pour réaliser le bien.

4 Le martyre catholique ne consiste pas à souffrir le mal et la mort pour n’importe quelle cause, mais uniquement pour la vraie Foi. Mgr Lefebvre a souffert un vrai martyre, en ne pas cédant aux papes qui étaient tombés dans l’erreur, et en faisant tout ce qui était en son pouvoir pour leur faire comprendre qu’ils abandonnaient la vraie Foi.

5 Au contraire, les successeurs de Mgr Lefebvre, depuis l’an 2000 au moins, font tout ce qu’ils peuvent pour placer la Fraternité Saint Pie X sous le contrôle des autorités conciliaires. Leurs efforts n’ont rien d’héroïque car ils visent à faire passer l’homme avant Dieu. Ils ne sont ni martyrs, ni de vrais imitateurs du Christ ; en revanche ce sont de vrais orgueilleux.

J’espère, cher Monsieur, que vous comprenez maintenant l’importance de tout juger dans l’Église à la lumière de la Vérité et de la Foi. Car la relation d’un homme avec Dieu consiste fondamentalement en sa foi ou son absence de foi. S’il le veut, un homme peut choisir l’Enfer. Mais s’il veut accéder au Ciel du seul vrai Dieu, alors il doit commencer par croire en Lui, selon la vraie Foi.

Kyrie eleison.

La FSSPX en 2018 ?

La FSSPX en 2018 ? on janvier 6, 2018

Devant le déclin du monde, qui ne cesse de s’accentuer, les gens sont de plus en plus nombreux à ouvrir les yeux et à se demander comment cela va finir. Alors que le pape dirige résolument l’Eglise catholique vers sa dégénérescence en semblant vouloir effacer les dernières traces de l’Eglise préconciliaire, de plus en plus de catholiques ouvrent les yeux et se demandent si le Concile (1962–1965) n’a pas représenté, pour la véritable Église catholique, un virage problématique. Ils regardent alors du côté de la Fraternité Saint-Pie X, fondée en 1970 par Mgr Lefebvre, précisément pour assurer la continuité avec l’Église préconciliaire. Mais que trouvent-ils ? Un groupe de prêtres, prêts à sympathiser de plus en plus avec l’Église postconciliaire, s’exprimant de moins en moins clairement sur Vatican II, et glissant dans les bras de la Rome conciliaire. Résultat ? Beaucoup d’âmes, à la recherche de la Vérité, sont plus désemparées que jamais : alors que va-t-il advenir de l’Église et la Fraternité Saint-Pie X en 2018 ?

Les âmes à la recherche de la Vérité doivent lire (par exemple Le Rhin se jette dans le Tibre de Ralph Wiltgen, ou Lettre aux catholiques perplexes de Mgr Lefebvre). C’est grâce à ce genre de lecture que de nombreux catholiques, dans les années 1970 et 1980, ont trouvé le chemin conduisant vers le mouvement Traditionnel où ils ont retrouvé la véritable Église, dont ils savaient qu’ils l’avaient perdue après le « renouveau » du Concile. Et en Mgr Lefebvre (1905–1991), ils ont trouvé un chef ayant une vision clairement catholique de l’événement du Concile : cette assemblée s’était tenue sous la pression du monde moderne afin que l’Église se conforme au monde moderne, alors que depuis le début de l’Église et jusqu’au XXe siècle, c’était l’Église qui avait toujours exigé du monde qu’il se conforme à Dieu.

Dans cette perspective, Vatican II représentait un bouleversement, un renversement complet, sans précédent dans toute l’histoire de l’Église ; mais les Pères conciliaires étaient presque tous plus ou moins désorientés par le monde moderne. Et ce bouleversement a désorienté l’Église officielle depuis le Concile jusqu’à nos jours. Donc étant donné que les ennemis de Dieu et de l’homme étaient derrière le monde moderne et derrière Vatican II ; et étant donné que, par une juste punition de Dieu, ils sont profondément incrustés dans les bureaux du Vatican, alors en 2018, à moins d’un miracle ou d’événements graves qui interviennent, l’Église officielle continuera sa dégringolade.

Et qu’en sera-t-il de la Fraternité Saint Pie X en 2018 ? Dans six mois, début juillet, se tiendront des élections pour choisir les trois hauts responsables de la FSSPX : le Supérieur Général et ses deux Assistants. Ils seront investis pour 12 ans. Si les 40 prêtres de la Fraternité habilités à voter lors de ces élections, souhaitent que la FSSPX poursuive sa glissade dans les bras de la Rome conciliaire, c’est-à-dire à épouser l’Église officielle, alors ils voteront pour réélire Mgr Fellay au poste de Supérieur Général. Il pourra ainsi parfaire son travail qui consiste à changer ce que voulait Mgr Lefebvre. En effet, alors que celui-ci affirmait clairement la nécessité de résister à Vatican II, Mgr Fellay a le projet nébuleux de mélanger la Tradition catholique avec Vatican II, ce qui revient à vouloir mélanger l’eau et le feu. Paul VI (1963–1978) avait déjà rêvé de sauver à la fois l’Église et le monde moderne en les fusionnant lors de Vatican II. De fait, il est presque parvenu à anéantir l’Église par sa lubie tyrannique. De même, Mgr Fellay désamorce la Fraternité en lui imposant une lubie similaire : opérer une réconciliation messianique issue de son imagination entre la Tradition et le Concile. Cette vision est bien différente de celle de Mgr Lefebvre. Comment les 40 prêtres voteront ils ? De leur vote dépendra l’évolution de la Fraternité en 2018, au moins à partir de juillet.

Mais Vatican II n’a pas été sans cause. N’est-ce pas ce fossé toujours grandissant entre la vraie Église de Dieu et l’homme moderne ? Vouloir concilier les deux, nécessite un effort insoutenable. Les Pères du Concile ont fait naufrage en s’y essayant. Mgr. Lefebvre, lui, a tenu bon sur les principes catholiques et il a fondé la Fraternité Saint Pie X. Mais ses successeurs ont craqué tout comme les Pères du Concile. Un monde sans Dieu nous entoure aujourd’hui, car le chant de ses sirènes est très séducteur. Il revient aux catholiques de “veiller et prier” – Il faut qu’ils lisent, qu’ils lisent beaucoup ; ils faut qu’ils aient une réelle vie de prière pour s’accrocher à Dieu. – Qu’ils récitent chaque jour les 15 Mystères du Rosaire.

Kyrie eleison.

L’importance de la Culture – II

L’importance de la Culture – II on décembre 30, 2017

Revenons au Président de la Russie, Vladimir Poutine. Ce chef d’État entend selon le sens commun la notion de “culture” : il lui donne une acception très large, mais réelle, incluant les valeurs, les normes et le mode de vie des différents peuples sur le plan national et international. C’est dire qu’il conçoit la « culture » d’une manière politiquement fort incorrecte, dans la mesure où les ennemis du genre humain et de Dieu cherchent à homogénéiser toutes les nations pour les fondre dans un magma global que l’Antéchrist parviendra plus facilement à dominer par la tyrannie mondiale que ces ennemis appellent de leurs vœux. À l’inverse, Dieu étale dans sa création une étonnante variété, car plus les êtres sont différents, et mieux ils reflètent la plénitude de Son Être divin. Or, toute variété ordonnée va comporter des êtres plus parfaits et d’autres moins parfaits : en d’autres termes elle comportera une inégalité. C’est pourquoi les ennemis de Dieu, au nom de l’égalité, veulent tout niveler par le bas. Un exemple classique est leur trilogie :”Liberté, Égalité, Fraternité”. A l’inverse, les catholiques souhaitent que toutes les créatures restent aussi variées et aussi inégales que le Créateur les a voulues lorsqu’Il leur a donné l’existence. Poutine est à cet égard du côté de Dieu.

S’adressant, en octobre dernier, à un groupe international de jeunes venus à Sotchi en Russie pour le 19ème Festival mondial de la jeunesse et des étudiants, il a dit : http://​en.​kremlin.​ru/​events/​president/​news/​55842

L’Inde, notre voisin de gauche, compte 1,2 milliard d’habitants et la Chine 1,5 milliard. Quant aux États-Unis, ils reçoivent de plus en plus d’immigrants. Pour autant que je sache, la population chrétienne blanche aux États Unis est récemment devenue une minorité, soit moins de 50% de la population totale. Mon propos est de montrer que le monde est en train de subir un changement d’ensemble spectaculaire. Je ne dis pas : c’est bon, ou : c’est mauvais ; je dis simplement qu’il s’agit là de changements fondamentaux.

Le territoire de la Russie est vaste, avez-vous dit ; vous avez raison, il l’est, en effet. Mais d’Ouest en Est, il s’agit d’un espace eurasien. Pour ce qui concerne la culture, la langue, le groupe linguistique et l’histoire, voilà incontestablement un espace européen dans la mesure où il est habité par des personnes de culture européenne. Si j’en parle, c’est parce que c’est ce que nous devons préserver si nous voulons conserver une place importante dans le monde – et je ne dis pas cela d’un point de vue militaire ou de quelque autre point de vue similaire. Car il ne faut pas diviser les peuples en fonction de leur appartenance ethnique, et il n’est pas bon de regarder en arrière, en évoquant, par exemple, la guerre entre la France et la Russie de 1812 à 1814 ; tournons-nous plutôt vers l’avenir pour construire un avenir commun allant dans un même sens.

C’est ainsi que la Russie et son peuple resteront une entité importante dans ses relations avec les pays asiatiques et le continent américain. Si nous ne parvenons pas à préserver la Russie, elle se divisera en associations d’États de moindre importance qui finiront par perdre toute influence dans le concert mondial. Si nous préservons la Russie, cela constituera aussi un grand avantage pour le développement de toute l’humanité, car la Russie représente une partie importante de la culture mondiale ; c’est pourquoi il faut absolument qu’elle soit préservée.

Voilà qui est indubitable. Une partie importante de la culture des hommes a toujours consisté dans la littérature, les arts visuels et la musique car, de tous temps, les êtres humains ont besoin d’histoires, d’images et de musique pour traduire et partager ce qu’ils ressentent. C’est pourquoi le théâtre et le cinéma, qui réunissent ces trois genres, sont si influents, en particulier aujourd’hui le cinéma. Or, en littérature, la Russie compte nombre d’auteurs de renommée mondiale : Pouchkine, Tolstoï, Dostoïevski, Tchekhov, Soljenitsyne, etc. ; en musique : Tchaïkovski, Rimski-Korsakov, etc. ; au cinéma, Eisenstein et Tarkovski ont une réputation internationale. Poutine a raison. Grâce à ses longs hivers et à ses penseurs profonds, la Russie, peut beaucoup apporter au monde. Cette culture russe n’est-elle pas de loin supérieure au tas d’ordures qui expriment ce qui se passe dans beaucoup d’hommes du magma global ?

Priez pour que Poutine ne soit pas assassiné : les ennemis de Dieu le haïssent – non sans raison – car il conduit son pays vers la Consécration au Cœur Immaculé de Marie qui, au moins pour un temps, retardera la venue de l’Antéchrist. Qu’Elle veuille le protéger.

Kyrie eleison.