Les Commentaires Eleison

Menzingen Commande

Menzingen Commande on novembre 11, 2017

Loin s’en faut que tous les lecteurs de ces “Commentaires” voient d’un œil favorable la critique des propos et des actes de Menzingen, siège de la Néo-fraternité Saint Pie X. Cependant, nombreux sont ceux qui y retrouvent l’esprit de Mgr Lefebvre agissant pour le bien de l’Église catholique. Ce prélat n’a-t-il pas eu mille fois raison d’adopter l’attitude féconde qui fut la sienne, au lieu de suivre le Concile Vatican II dans son naufrage ? Il en va de même maintenant : pour le salut des âmes, il est pleinement justifié de critiquer publiquement le glissement de la Néo-fraternité dans les bras de la Rome conciliaire. Ce glissement est encore clairement préconisé dans le numéro de juin de « Cor Unum », journal interne de la Fraternité qui est rédigé à Menzingen pour les prêtres de la Fraternité : Menzingen s’obstine et mérite d’être repris publiquement.

En italique, nous donnons ci-dessous un résumé juste de quelques-uns des principaux arguments pouvant être consultés sur le site Internet Résistance catholique francophone : Cor Unum juin 2017

Mgr Lefebvre a réservé à la seule compétence du Supérieur Général (SG) la question des relations de la Fraternité avec Rome. La raison en est qu’il savait ne pas pouvoir escompter que ses propres prêtres comprennent le haut degré de prudence à déployer dans les rapports avec les autorités romaines. L’attitude du SG actuel montre à quel point le Fondateur de la Fraternité a vu juste.

Le Chapitre Général de 2006 a donné pouvoir aux autorités de la Fraternité de renvoyer tout prêtre qui se mettrait publiquement en désaccord avec leur politique – “Cet avertissement doit être pris au sérieux.” Voilà exactement comment Mgr Lefebvre a été sanctionné par Paul VI. Les responsables de Menzingen se rendent-ils compte comment ils sont en train d’imiter Paul VI ? Et les prêtres qui ont voté au Chapitre en 2006 ont-ils prévu que leur autorisation de renvoi aboutirait à cela ?

Qu’importe la qualité des arguments de la dissidence ? S’opposer publiquement aux autorités nuit toujours au bien commun. Mgr. Lefebvre a-t-il porté atteinte au bien commun de la (véritable) Église par ses deux décennies de dissidence ? C’est la vérité qui est l’ultime mesure de l’autorité, en particulier dans l’Église catholique. La vérité ne dépend pas de l’autorité pour être vraie !

Mgr Lefebvre a sauvé l’Église en formant des prêtres selon la Tradition catholique. Soyons plus précis – Il a formé de bons prêtres pour sauver la Foi catholique. Par contre Menzingen fait former les futurs prêtres actuellement pour qu’ils se soumettent à la Rome Conciliaire, si bien qu’ils risquent de ne pouvoir sauver ni la Foi ni l’Église.

Mgr. Lefebvre a toujours reconnu les autorités ecclésiastiques en place, et sa volonté était que les prêtres de la Fraternité fissent de même, avant comme après la consécration des quatre évêques en 1988. Oui, mais en 1988, son attitude changea radicalement, dès qu’il devint clair que les Romains n’avaient nullement l’intention de s’occuper de la Fo i. “Jusqu’à maintenant, nous avons usé de diplomatie, dit-il, mais désormais nous nous appuierons sur la doctrine ». Menzingen le sait bien. Mais Menzingen est loin d’accorder à la doctrine la même importance que Mgr. Lefebvre lui accordait.

En effet, les rebelles à l’orientation de Menzingen voudraient dogmatiser des questions qui ne relèvent que de la prudence. Non. Soumettre des catholiques croyants à des Conciliaires, c’est-à-dire à des croyants douteux, relève directement de la Foi.

Mais comment espérer convertir les Romains si les catholiques de la Fraternité refusent tout contact avec eux ? Comment les catholiques peuvent-ils garder la Foi s’ils se soumettent à la contagion de modernistes, surtout si ceux-ci sont inconscients du danger qu’ils représentent pour la Foi ?

Pas tout n’est Conciliaire dans l’Église actuelle. Celle-ci inclut aussi des conservateurs qui nous apprécient. Mais les conservateurs ont peu de pouvoir. Le pouvoir à Rome est essentiellement entre les mains de francs-maçons, qui sont les ennemis jurés de la Tradition catholique, de l’Église de Notre-Seigneur, de Notre-Seigneur et de Dieu. Tout ce qui se trouve actuellement dans l’Église sert la finalité Conciliaire. Comment pourrait-il en être autrement avec le Pape François ?

Kyrie eleison.

L’islam en Vrai

L’islam en Vrai on novembre 4, 2017

A l’époque où la Grande-Bretagne avait un Empire, ses administrateurs étaient en contact direct avec les peuples, les races et les religions partout dans le monde. C’est pourquoi ils pouvaient parler d’expérience. Aujourd’hui, les dirigeants de la Grande-Bretagne, grosso modo, n’ont plus que leur libéralisme et l’idéologie irréelle qui en découle. C’est pourquoi si peu d’entre eux savent encore de quoi ils parlent. A l’inverse, le Père Henry Boulad est un prêtre jésuite de l’ancienne école, né à Alexandrie, en Egypte il y a 86 ans. Issu d’une vieille famille chrétienne syrienne de rite Melkite, ancien professeur de théologie au Caire, Supérieur des jésuites à Alexandrie puis des jésuites en Egypte, il possède évidemment l’expérience de toute une vie, de l’islam et des musulmans. Les attaques terroristes du printemps dernier sur deux églises chrétiennes d’Égypte l’ont poussé à donner une interview en France et à écrire un livre dont nous avons tiré et adapté les remarques suivantes. Lui sait bien de quoi il parle ! –

«  J’accuse l’islam mais je n’accuse pas les musulmans, qui sont les premières victimes de l’islam. Je me suis décidé à dénoncer la source du terrorisme : la principale source du radicalisme islamique dans le monde est l’Université égyptienne al-Azhar, au Caire, où une idéologie mortifère est enseignée comme la doctrine officielle de l’islam. Je reproche à l’Université d’al-Azhar du Caire, qui est censée être l’incarnation de l’Islam modéré, de donner un esprit de fanatisme, d’intolérance et de haine à des millions d’étudiants et de clercs musulmans venus du monde entier pour recevoir une formation dans ses instituts. Par ce moyen, al-Azhar devient l’une des principales sources de terrorisme dans le monde entier.

« J’accuse l’islam lui-même et pas seulement l’extrêmisme islamique, car l’islam est par nature à la fois politique et radical. Comme je l’ai déjà écrit il y a vingt-cinq ans, l’islamisme c’est l’islam à découvert, dans toute sa logique et sa rigueur. Il est porteur d’un projet de société visant à établir un califat mondial fondé sur la charia, seule loi légitime, parce que divine. Il s’agit là d’un projet englobant toute la planète, globalisant et pleinement totalitaire.

« J’accuse de mensonge délibéré tous ceux qui prétendent que les atrocités commises par des musulmans « n’ont rien à voir avec l’islam ». Or, c’est bien au nom du Coran et de ses injonctions explicites que ces crimes sont perpétrés. Le seul fait que l’appel à la prière et l’incitation au meurtre des infidèles soient précédés du même cri Allah-ou akbar (Dieu est grand) est hautement significatif.

« J’accuse les érudits musulmans du Xe siècle d’avoir promulgué des décrets – devenus irréversibles – pétrifiant l’islam dans l’impasse d’aujourd’hui. Le premier de ces décrets a consisté à donner la primauté aux versets médinois, porteurs de violence et d’intolérance, au détriment des versets mecquois invitant à la paix et à la concorde. Pour rendre cette règle irréversible, deux autres décrets furent promulgués : celui de déclarer le Coran « parole incréée d’Allah », donc immuable ; et celui d’interdire tout effort ultérieur d’interprétation en déclarant « la porte de l’ijtihâd [effort de réflexion] définitivement close ». La sacralisation de ces trois règles a fossilisé la pensée musulmane et contribué à maintenir les pays islamiques dans un stade arriéré de stagnation chronique.

« J’accuse le décret “Nostra Aetate” de Vatican II d’avoir lancé un dialogue inter-religieux qui se voulait ouvert, accueillant, compréhensif avec les musulmans. Depuis cinquante ans nous n’avons pas fait un pas en avant . . . et nous sommes dans l’impasse. La conclusion du dialogue avec un cheikh d’al-Azhar a été : « tous les chrétiens iront en enfer ». Rien ne bouge et rien n’a bougé pendant onze siècles. « Ce que je demande c’est un dialogue fondé sur la vérité ; la charité sans la vérité, cela ne mène à rien !

J’accuse l’Église catholique de poursuivre avec l’Islam un “dialogue” fondé sur la complaisance, les compromissions et la duplicité. Après cinquante ans d’initiatives à sens unique, le monologue de l’Église n’a rien apporté. En cédant au « politiquement correct » et sous prétexte de ne pas froisser l’interlocuteur musulman au nom du « vivre ensemble », on évite soigneusement les questions épineuses mais vitales. Tout vrai dialogue doit commencer par la vérité.

« J’ai demandé à rencontrer le pape François. Je n’ai pas eu de réponse. »

Kyrie eleison.

Les Sorciers Maitres ?

Les Sorciers Maitres ? on octobre 28, 2017

Dans une récente interview, le directeur général de Mercedes Benz, entreprise allemande produisant des véhicules de haute qualité, a prédit qu’à brève échéance les logiciels informatiques allaient perturber les constructeurs les plus traditionnels, car la principale concurrence ne leur viendraient plus d’autres entreprises automobiles mais de Google, Apple ou Amazon ! Selon lui, la justice, les soins médicaux, la conduite automobile, les assurances, les biens immobiliers seront tous impactés par les ordinateurs. D’ici à 2027, 10% de tout produit s’effectuera à partir d’images en 3D. D’ici à 2037, 70 à 80% des emplois disparaîtront. Les téléphones intelligents (smartphone) à bas coût permettront d’accéder à des programmes d’instruction valables dans le monde entier, etc., etc. Mais ces prédictions, si dramatiques qu’elles soient, doivent être mises à leur place, c’est-à-dire à un niveau secondaire. Les machines ne sont jamais que des machines, et les ordinateurs ne sont que des machines.

Depuis l’explosion de la révolution industrielle aux 18e et 19e siècles, les hommes s’interrogent sur l’importance que prendront les machines inhumaines dans l’avenir des êtres humains. Depuis lors, plus d’un observateur avisé a émis de sérieux doutes quant à l’impact ultime d’inventions matérielles toujours plus merveilleuses, mais l’humanité, dans son ensemble, s’est précipitée en avant, en misant sur le fait que la profusion des machines, accélérée par l’électronique, ne pouvait apporter qu’un progrès bienfaisant. Mais, l’homme qui ne sort pas le nez de son smartphone, connaît-il la sagesse et le bonheur ?

Le problème fondamental vient du fait que les machines ne sont que matière, alors que les êtres humains sont par essence spirituels. Si bien que les machines les plus utiles ne peuvent qu’être au service de ce qui est principal ou de ce qui a le plus d’importance dans la vie des êtres humains. En effet, l’homme se compose d’un corps matériel et d’une âme spirituelle, de sorte que les machines matérielles peuvent certainement servir le corps mais ce corps est simplement l’enveloppe de son âme spirituelle pour la courte durée de sa vie sur terre. À la mort, ou bien l’âme, dépourvue de la grâce surnaturelle, entraîne le corps dans les tourments éternels de l’Enfer, ou bien l’âme, par la grâce du Christ, passant le plus souvent par les tourments temporaires du Purgatoire, conduit le corps jusqu’au Ciel pour y jouir d’une béatitude éternelle. Dans un cas comme dans l’autre, quel que soit le bien ou le mal que le corps aura fait à l’âme durant la vie, c’est l’état de l’âme qui détermine à la mort le destin du corps, et non l’inverse.

Cependant, dans l’époque terrible que nous traversons, même les catholiques peuvent ne plus avoir prise sur ces réalités élémentaires que sont le corps et l’âme, la vie et la mort. Pour illustrer les limites de la matière et des machines, empruntons un exemple à la musique. Dans un studio d’enregistrement moderne, il peut y avoir des dizaines de machines performantes et des milliers de boutons et de cadrans brillants qui composent des machines encore plus performantes. Soit, mais pour enregistrer quoi ? Pour reproduire un son toujours plus fidèlement ? Soit, mais pour quel son ? Le son d’un être humain, soit qu’il chante, soit qu’il joue d’un instrument. Mais, pourquoi l’enregistrer ? Parce que l’enregistrement va permettre de vendre et de gagner de l’argent. Mais, pourquoi va-t-on gagner de l’argent ? Parce que la musique est un langage irremplaçable pour exprimer les émotions de l’âme humaine. Qu’il s’agisse de Furtwängler dirigeant un orchestre classique ou des Beatles grattant leurs guitares, les musiciens sont des hommes qui, grâce à leur talent musical et aux moyens matériels d’un orchestre ou d’une guitare, expriment le langage spirituel de la musique, les émotions spirituelles que tout un public recherche. Mais, si les musiciens sont sans âme, les ingénieurs du son les plus brillants ne récolteront jamais de quoi gagner leur vie. Dans n’importe quel domaine artistique, la mécanique reste nécessairement subordonnée à l’artiste.

Par conséquent, plus la vie et l’activité humaines seront spirituelles, moins les hommes accorderont d’importance aux bouleversements purement matériels agitant les affaires humaines, tels que ceux qu’évoque le directeur général de Mercedes Benz. D’un autre côté, plus les hommes se détourneront de Dieu, plus grande sera la place que prendra cette agitation dans leur vie. Chers lecteurs, prenez un Rosaire spirituel dans vos mains matérielles et laissez loin derrière vous les désastres qu’annonce notre « civilisation » matérialiste.

Kyrie eleison.

La Salette, En Acte.

La Salette, En Acte. on octobre 21, 2017

Toute prophétie est mystérieuse. À preuve le Secret de La Salette, révélé en 1846 à une paysanne française dans les Alpes. Ce fameux Secret rejoint toutefois les grandes lignes des prédictions du vénérable Holzhauser sur les cinquième, sixième et septième Époques de l’Église. De sorte que la majeure partie du Secret couvre nos temps qui se situent à la fin de la cinquième Époque. Nous citons ci-après en italique une partie substantielle du Secret, et nous la faisons suivre par une analyse parallèle que fait un prêtre de la Résistance de nos temps à la fin de la même Époque. D’abord N.D. de la Salette :—

Il y aura en tous lieux des prodiges extraordinaires, parce que la vraie foi aura été éteinte et qu’une fausse lumière éclairera le monde. ( . . . ) Le vicaire de mon fils aura beaucoup à souffrir, parce que pour un temps l’Église sera livrée à de grandes persécutions : ce sera le temps des ténèbres ; l’Église subira une crise affreuse. La sainte foi de Dieu étant oubliée, chaque individu voudra se guider par lui-même et être supérieur à ses semblables. On abolira les pouvoirs civils et ecclésiastiques, tout ordre et toute justice seront foulés aux pieds ; on ne verra qu’homicides, haine, jalousie, mensonge et discorde, sans amour pour la patrie ni pour la famille. ( . . . ) Les gouvernements civils auront tous un même dessein qui sera d’abolir et de faire disparaître tout principe religieux, pour faire place au matérialisme, à l’athéisme, au spiritisme et à toutes sortes de vices . . .

Et maintenant le prêtre de nos propres temps :—« L’impact de la Révolution a toujours été colossal, mais aujourd’hui, en 2017, la tempête est à son comble. Il est temps de nous replier pour nous aider mutuellement à survivre. Pour cela il faut un abandon total à la Providence divine, mais aussi prier davantage et étudier la façon dont nous devons naviguer pour survivre dans cet ouragan. Il est inutile de vouloir faire revivre le style de vie du « catholique du dimanche » que trop de Traditionalistes se sont efforcés de restaurer après le séisme de Vatican II. Les années 1950 et 1970 sont à jamais révolues. Par cette crise, Dieu purifie son Église. Il se peut qu’elle soit réduite à un petit nombre et qu’elle doive adopter un style de vie proche de l’Église primitive. Les beaux bâtiments, les reliques, les œuvres d’art et les musées se sont perdus une première fois avec les modernistes ; ils le seront une fois encore avec les musulmans, avec les causes naturelles et les guerres. Préparons-nous à l’entière disparition de l’héritage chrétien et, de même que Lot dut s’enfuir de Sodome, fuyons la Rome néo-moderniste sans regarder derrière nous !

« En effet, supposons que, par extraordinaire, une intervention directe de Dieu permette, lors du prochain Conclave romain, l’élection du meilleur des cardinaux au souverain pontificat. Que pourrait-il faire pour restaurer l’Église ? Pratiquement rien, si ce n’est offrir à Dieu toutes les persécutions qu’il devrait subir au lendemain même de son élection. Pourquoi ? Parce que, comme nous l’avons vu avec le Président Trump aux États-Unis, tout le mécanisme administratif de l’Église resterait encore aux mains des ennemis du pape, et il ne disposerait de personne de convenable pour les remplacer. Et même si, au prix d’une série de miracles, Rome, dans son ensemble, revenait à la foi catholique, ne serait-il pas devenu pratiquement impossible de convertir le reste du monde au vu de son orientation actuelle ? Où trouver le moyen d’empêcher l’humanité de sombrer presque entièrement dans l’inhumain, dans la contre-nature, dans l’irréalité ? Comment une Rome convertie pourrait-elle demain évangéliser les « Zombies » ?

« Nous traversons un nouveau Déluge, celui de la Révolution, où l’Arche salvatrice, autrefois installée à Rome, est maintenant piratée par les ennemis de Dieu et en passe d’être sabordée. La Fraternité Saint Pie X a joué le rôle d’un canot de sauvetage. Mais depuis 2012, elle a jeté une corde vers cette arche en train de sombrer et elle lui reste désormais bien attachée. Nous autres, pauvres âmes de la « Résistance », ballottés dans les eaux, nous nous accrochons à des bouts de bois pour avoir la vie sauve. C’est ainsi. Nous ferons mieux de faire face à la réalité qui nous entoure. »

Kyrie eleison.

Ce Que Dit Poutine

Ce Que Dit Poutine on octobre 14, 2017

Tout ce qui nous entoure aujourd’hui dans le monde est sens dessus dessous. Il ne faut donc pas s’étonner d’entendre le pape parler comme un chef communiste alors que le chef de la Russie parle comme un pape catholique. En lisant les « Commentaires » du 5 août dernier, un lecteur a été surpris du fait que nous parlions de la « sainte Russie », alors que, depuis 1917, la Russie répand ses erreurs partout dans le monde. Mais l’expression “sainte Russie” remonte bien avant le 20ème siècle. Elle évoque le penchant naturellement religieux du peuple russe. Certes, de 1917 à 1989, la Russie servit de berceau au communisme international, mais ce fut uniquement par ferveur religieuse, car il s’agissait et il s’agit encore du messianisme matérialiste, principal ersatz juif servant de religion pour les post-chrétiens. (Au demeurant, ceux-ci n’ont qu’à s’en prendre à eux-mêmes !)

Toutefois, les souffrances causées par 72 ans de communisme ont servi de leçon au peuple Russe, si bien qu’ils retrouvent maintenant le chemin vers le Christ. Or ce retour vers Dieu leur a mérité d’avoir de Lui pour dirigeant un véritable homme d’État. Beaucoup d’âmes honnêtes, partout dans le monde, mettent en lui leur espoir. Certains connaisseurs de la perfidie du Nouvel Ordre Mondial se méfient encore de Vladimir Poutine, ce qui est compréhensible ; mais, comme on dit en Amérique, s’il parle, s’il marche et s’il agit comme un disciple du Christ, le bon sens veut qu’il soit effectivement disciple du Christ. Voici le texte d’un discours prononcé il y a quatre ans en Russie (retranscrit d’après les sous-titres d’une vidéo). Vous jugerez vous-mêmes si sa vision du monde est chrétienne ou non  :

Ce que nous observons hors de Russie en politique étrangère, en morale ou dans d’autres domaines, constitue un défi pour l’avenir de notre identité nationale. Nous constatons que de nombreux États euro-atlantiques ont pris le chemin du reniement ou du rejet des racines chrétiennes qui constituent la base de la civilisation occidentale. Dans ces pays, les fondements de la morale et de toute identité traditionnelle sont remis en cause – les identités nationales, religieuses, culturelles, voire du genre lui-même, sont niés ou relativisés. Dans ces pays, une famille nombreuse est traitée, sur le plan juridique, à l’égal d’un partenariat homosexuel : la foi en Dieu équivaut à la foi en Satan. Les excès et les exagérations du « politiquement correct » font que ces pays envisagent sérieusement de considérer comme légitimes des partis politiques favorisant la propagande pour la pédophilie.

En fait, ces pays européens ont une telle honte de leur appartenance religieuse qu’ils ont même peur d’en parler. Les vacances et les fêtes chrétiennes sont supprimées ; on les rebaptise d’un nom neutre, comme s’il s’agissait d’un objet de honte. En conséquence, la valeur morale profonde de ces célébrations est perdue de vue. Ces pays tentent d’imposer cette manière de voir à d’autres pays. Je suis profondément convaincu que vivre de cette façon conduit à une culture dégradée, et produira un retour à l’état primitif. C’est pourquoi la crise démographique et morale de l’Occident va toujours s’aggravant. Aujourd’hui, dans presque tous les pays de l’Ouest, le taux de natalité est insuffisant pour permettre le renouvellement des générations, en dépit de l’apport de populations immigrées. Cette incapacité à se reproduire n’est-elle pas la preuve la plus flagrante de la crise morale que traverse l’Occident ?

Privés des valeurs morales enracinées dans le christianisme et dans d’autres religions du monde, dépourvus des règles et des valeurs morales qui se sont élaborées et développées au cours de millénaires, les peuples perdent inévitablement leur dignité. C’est pourquoi nous pensons qu’il est juste et naturel de défendre les valeurs morales propres au christianisme. Certes, nous devons respecter le droit à l’auto-détermination de chaque minorité mais, selon le même principe, il ne peut et ne doit y avoir aucun doute sur les droits de la majorité.

Corrélativement à la décadence occidentale que nous constatons au niveau des nations, nous observons, au niveau international, une tentative d’unification du monde selon un modèle unipolaire, cherchant à relativiser ou abolir les institutions de droit international ainsi que la souveraineté des peuples. Or, dans un monde unipolaire unifié, il n’y a plus de place pour les États souverains : un tel monde n’envisage que des liens de vassalité. Sur le plan historique, cette unipolarité planétaire reviendrait pour chaque peuple à renoncer à sa propre identité et à la diversité voulue par Dieu.

Kyrie eleison.

L’importance de la Foi – I

L’importance de la Foi – I on octobre 7, 2017

La grande leçon donnée par Mgr. Lefebvre (1905–1991) aux catholiques qui avaient des oreilles pour entendre, c’est que l’obéissance est au service de la Foi. Mais la triste leçon que donnent les faits depuis, c’est qu’on persiste toujours à vouloir donner à l’obéissance la préséance sur la Foi. Voilà pourquoi ces « Commentaires » dénoncent continuellement la confusion qui règne dans les esprits et en cherchant à revenir à l’essentiel, ils tentent souvent d’expliquer le principe de la primauté de la Foi. Il ne sera pas inutile de faire ici une nouvelle tentative, en partant d’une perspective légèrement différente.

Tous les êtres humains vivant sur terre – et pas uniquement les catholiques ! – ont une âme immortelle sans laquelle ils ne seraient pas vivants. Ces âmes ne sont pas issues d’une production en série : elles sont créées individuellement par Dieu, à partir de rien, avec pour finalité de vivre heureuses avec Lui pour toujours dans le ciel. L’âme est la partie la plus importante de la nature humaine. Elle appartient à l’ordre naturel. De soi, elle n’est donc pas surnaturelle. Mais, si elle fait bon usage de son libre arbitre, de cette faculté naturelle lui permettant de coopérer avec la grâce surnaturelle que Dieu lui accorde ; alors, elle sera élevée au Ciel à la surnature. La volonté divine est que toutes les âmes aillent au ciel (I Tim II, 4). Aussi, la Grâce ne vient-elle jamais à manquer, quelle que soit la forme que Dieu choisisse pour nous l’offrir. Dès lors la question – qui ne concerne pas seulement les catholiques – se pose ainsi : Sous quelle forme la coopération humaine, nécessaire pour aller au ciel, doit-elle s’exercer ?

La Foi est sans nul doute à la base de cette coopération. Le Concile de Trente appelle la foi « le commencement du salut », et la Parole de Dieu dit que « sans la foi il est impossible de plaire à Dieu » (Hébreux XI, 6). À maintes reprises, dans les Évangiles, lorsque Notre-Seigneur fait un miracle, il dit l’accomplir en récompense de la « foi » de ceux qui sont concernés, par exemple en Matthieu : XV, 28 (guérison de la femme cananéenne) ; en Marc : X, 52 (un aveugle recouvrant la vue) ; en Luc : VII, 50 (conversion de Marie-Madeleine) ; etc. En quoi consiste cette “foi” ? Pourquoi est-elle si précieuse aux yeux de Dieu et donc pour les âmes ?

Commençons par distinguer deux réalités, liées mais différentes : d’une part, la qualité subjective de la foi par laquelle quelqu’un croit surnaturellement en son âme, et d’autre part, l’ensemble des réalités objectives surnaturelles, constituant l’objet de la foi des catholiques. Pour les distinguer, on pourrait écrire la foi subjective avec un “f” minuscule et la foi objective avec un “F” majuscule. Il est évident que ces deux entités sont distinctes : un homme peut perdre sa foi (subjective) sans que le moindre changement ait lieu dans le corps objectif des vérités à croire.

Deux choses deviennent alors fort claires. Tout d’abord, la foi qui sauve une âme est la qualité subjective de la personne que Notre-Seigneur loue et récompense dans les Évangiles. Il ne loue ni ne récompense l’ensemble des vérités objectives constituant la Foi. D’autre part, la qualité subjective de la foi est déterminée ou spécifiée par la Foi objective. Je ne suis pas sauvé, je ne mérite pas d’être loué ou récompensé, si je crois en n’importe quelle absurdité. La femme cananéenne ne croyait certes en aucune stupidité, mais elle croyait certainement en la bonté et en quelque pouvoir divin de Notre-Seigneur. Ce qu’elle croyait était à la fois surnaturel, et au-delà du pouvoir purement naturel de son esprit pour saisir le vrai. Et très probablement, dès que les Apôtres se mirent à établir, peu de temps après la Pentecôte, les vérités fondamentales auxquelles doit croire un disciple de Notre Seigneur, elle fut heureuse de régler, spécifier, laisser déterminer sa foi subjective par la Foi objective qui apparaissait alors.

En d’autres termes, la Foi objective est la règle de cette foi subjective sans laquelle aucune âme ne peut être sauvée. Par voie de conséquence, les hommes d’Église qui manipulent la Foi objective mettent en péril le salut éternel des âmes. Si la foi subjective n’a pas de prix, il faudra en dire autant de la Foi objective qui, toujours, doit avoir la primauté.

Kyrie eleison.