Les Commentaires Eleison

La Nativité Elle-Même

La Nativité Elle-Même on décembre 23, 2017

Voici un récit qui convient particulièrement au temps de Noël. Le sommet en est le passage où l’auteur imagine que la Sainte Vierge revient à la grotte bénie de Bethléem avec des amis et leur raconte sur les lieux mêmes où cela s’est produit, la naissance du Dieu fait homme. Il fallait un écrivain courageux pour entreprendre de faire parler la Mère de Dieu en décrivant cette scène. Pas tous les lecteurs de ces « Commentaires » ne seront nécessairement d’accord pour estimer que cette tentative réussit. Peu importe. D’autres lecteurs pourront avoir un grand plaisir à lire ce récit de choses qui ont réellement eu lieu, et qui ont dû se passer en quelque sorte comme raconté ici. C’est pour eux que nous présentons ce récit.

Marie met pied à terre et pénètre dans la grotte : “ Rien n’a changé, si ce n’est qu’alors il faisait nuit . . . . Une fois descendue de l’âne, je sentis le froid et la fatigue m’envahir. A mon arrivée, Joseph alluma une lumière. Un bœuf nous accueillit. Je me suis approchée pour sentir un peu de chaleur, pour me reposer sur le foin . . . . Là où je me tiens maintenant, Joseph étalait la paille pour me faire un lit ; il l’a fait sécher pour nous deux, pour Jésus et moi, devant un petit feu, dans ce coin . . . . Parce que mon époux avait le cœur d’un ange, il nous aimait comme un vrai père . . . . Lui et moi, nous tenant par la main comme frère et sœur, perdus dans l’obscurité de la nuit, nous avons mangé notre pain et notre fromage. Puis il est allé là-bas s’occuper du feu. Il a enlevé son manteau pour obturer l’entrée de la grotte . . . . En fait, il voilait ainsi la gloire de Dieu sur le point de descendre du ciel. Avec Jésus, j’étais restée sur le foin, profitant de la chaleur des deux bêtes, enveloppée dans mon manteau et dans une couverture de laine. Mon cher époux ! . . . A cet instant d’anxiété, seule face au mystère par lequel une femme donne la vie pour la première fois, à ce moment où elle se trouve devant l’inconnu, tout était pour moi rendu plus intense par le caractère unique de ma maternité, et plus intense encore par la perspective de voir le Fils de Dieu sortir d’une chair mortelle ; à cet instant, Joseph fut pour moi comme une mère, comme un ange ; il fut alors mon réconfort ; il le resta toujours . . .

“Puis le silence et le sommeil descendirent et enveloppèrent l’Homme Juste . . . afin qu’il ne vît pas la divine étreinte qui m’enlaçait tous les jours. Alors je fus prise dans ces ondes d’extase infinie déferlant d’une mer en paradis, pour me soulever à nouveau vers des crêtes de lumière, de plus en plus haut, m’entraînant avec elles vers le haut, encore et encore, dans un océan de clarté toujours plus intense, océan de paix et d’amour, jusqu’à ce que je me sois perdue en Dieu, dans le sein de Dieu . . . . Une voix de la terre me parvint encore : “ Marie, est-ce que tu dors ?” Comme cela paraissait lointain ! . . . Un faible écho montant de la terre ! . . . A peine audible, effleurant à peine l’âme . . . . Je ne sais plus ce que j’ai répondu, tandis que je monte et monte encore dans l’infini de feu, vers la béatitude éternelle, vers la pré-connaissance de Dieu . . . jusqu’à ce que ce soit Dieu, Dieu Lui-même . . . . Oh, Jésus est-il né de moi cette nuit-là ou est-ce moi qui suis née des splendeurs de la Sainte Trinité ? Est-ce moi qui ai donné naissance à Jésus, ou est-ce Jésus qui m’a attirée à Lui pour me donner naissance ? Je ne sais . . .

Puis la descente, d’un Chœur angélique à l’autre, d’un tapis d’étoiles à l’autre ; descente aussi douce, lente, heureuse et paisible que celle d’une fleur emportée par un aigle vers le ciel et qui retombe lentement portée par des souffles d’air, scintillant au milieu de perles de pluie, avec un fragment d’arc-en-ciel volé au firmament, jusqu’à ce que la fleur se pose sur sa terre natale . . . . Et ma couronne royale : Jésus ! Jésus sur mon cœur . . .

“Assise à cet endroit, après l’avoir adoré à genoux, je lui ai donné tout mon amour. Enfin, je pouvais l’aimer sans qu’aucune chair ne nous séparât plus ; puis je me suis levée et l’ai porté au Juste pour qu’il l’aimât : comme moi, il méritait d’être parmi les premiers à l’aimer. Puis, entre ces deux poteaux rustiques, je l’ai offert à son Père. C’est ici qu’il se reposa pour la première fois sur le cœur de Joseph . . . . Je le berçai contre mon cœur tandis que Joseph faisait sécher du foin près du feu et le gardait au chaud pour le placer sur la poitrine du bébé ; puis là-bas, tous les deux, nous l’adorâmes, penchés sur lui comme je me penche maintenant, pour boire son haleine, nous émerveillant devant l’abaissement de Dieu, ce Dieu qui aime tant les hommes, pleurant les mêmes larmes que le ciel verse certainement dans la joie intarissable de contempler Dieu. “

Kyrie eleison.

Importance de la Culture – I

Importance de la Culture – I on décembre 16, 2017

“Quand j’entends parler de culture, je sors mon revolver ». Cette citation célèbre, souvent attribuée au Maréchal Göring, est en fait tirée d’une pièce de théâtre jouée à Berlin en 1933. On peut vouloir dire par là que la culture ne saurait être la source ultime des valeurs qu’on veut bien lui attribuer. Aujourd’hui le mot « culture » sert de feuille de vigne pour dissimuler l’apostasie profonde de l’Occident dans une hypocrisie aussi honteuse qu’ancienne ; hypocrisie à laquelle certains propriétaires de revolvers peuvent être instinctivement tentés de mettre fin par la violence. Mais Ron Austin est un Américain contemporain pour qui la culture dépend de la religion, ou de son absence. Dans le numéro de décembre de la revue First Things, il publie un article sur la « culture pop », affirmant qu’elle n’est ni pop, ni culture.

Austin est un auteur-producteur hollywoodien chevronné qui a passé près d’un demi-siècle à produire de la culture pop, principalement pour la télévision. Membre de l’Académie Américaine des Arts et des Sciences du Cinéma, condisciple de l’École Dominicaine de Philosophie et de Théologie de Berkeley (Californie), il possède suffisamment d’atouts pour être à même d’évaluer les dimensions réelles de la « culture ». Ainsi écrit-il au début de son article : «  La clé pour comprendre la modernité et son échec radical, réside dans ses tentatives, nombreuses mais voués à l’échec, pour trouver ce qui pourrait remplacer la foi religieuse . . . . Lancée par les médias de masse, la culture pop est devenue le plus influent et le plus puissant des substituts à une vision du monde porteuse de sens. » Mais, «  La culture pop, dit Austin, est une idole . . . en tant que telle, c’est une fiction . . . elle n’est ni pop ni culture. »

Austin définit le mot « pop » comme appartenant au peuple plutôt qu’à une élite. Il admet que la culture pop exerce aujourd’hui un attrait considérable sur le peuple mais, dit-il, ce produit est de nature synthétique et industrielle, ne traduisant en rien une vie naturelle ou organique. On ne peut donc pas dire qu’il soit vraiment populaire. Le mot « culture » reste difficile à définir ; mais Austin entend par là un mode de vie comportant des valeurs partagées que l’on a les moyens d’exprimer. Ainsi comprise, la vraie culture ne peut avoir d’autre développement qu’organique, tout comme un arbre grandissant au rythme de la nature ne peut être forcé. La culture requiert une mémoire partagée, un sens du passé, une stabilité dans la signification, dans les buts et dans les normes. Au contraire, la “culture pop” efface le passé. Ce n’est donc pas une vraie culture. Pour illustrer ce point de vue, Austin prend l’exemple de sa propre vie sur plusieurs décennies.

Dans les années 1950–1960, il se souvient du rôle capital joué par les médias dans l’effacement du passé. Les années 1970, ont été le théâtre d’une contre-culture présentant un narcissisme fragmenté avec toujours plus de divertissements et toujours moins de correspondance à la réalité. Le vecteur du message devenait lui-même le message ; la moralité reposait sur une émotion subjective ; les médias emballaient le tout comme un produit à but lucratif. Le divertissement prenait le pas sur la pensée ou l’analyse. Sans être nécessairement fatale, cette maladie s’avérait très contagieuse. Dans les années 1980, une tentative de restauration des valeurs du passé a échoué aux États-Unis, comme en Europe et en Russie. Dans les années 1990, de vains espoirs ont pris fin, mais la masse des consommateurs était plus fragmentée que jamais. Toutefois, dans les années 2010, la foi catholique redonne espoir à Austin. La vraie culture dépend de ce que les hommes ont de vraiment humain, dit-il, et les vrais modèles humains nous les avons en Notre-Seigneur et Notre-Dame. La vraie culture reprendra racine, et la Lumière reviendra.

Austin flaire le vrai problème, même si sa manière de le traiter et la solution qu’il lui donne ne vont pas très loin. Car l’environnement total d’aujourd’hui, c’est-à-dire la « culture », est extrêmement dangereux pour les âmes et pour leur salut éternel. En effet, il est devenu tout à fait banal de ne pas croire en Dieu, ou si on croit en Lui, de ne pas Le prendre au sérieux. Le passé a peu de chose à nous apprendre (à part les Six Millions, bien sûr). L’immoralité est sans importance ; il n’y a pas d’ordre naturel à respecter ; la technologie est salvatrice ; la liberté est tout. Cette maladie est hautement contagieuse, parce qu’elle est censée nous « libérer ». Que le Ciel nous vienne en aide !

Kyrie eleison.

Miracles dans le NOM ?

Miracles dans le NOM ? on décembre 9, 2017

Lorsque l’année dernière nous affirmions dans ces “Commentaires” qu’à Sokulka, en Pologne, s’était produit en 2008 un miracle eucharistique sur une hostie consacrée lors d’une nouvelle Messe, un certain nombre de catholiques du monde anglophone ont nié qu’une telle chose fût possible. Lorsque, récemment, cette affirmation a été renouvelée à Paris (https://youtu.be/IgQnQhxmhH4), ce fut au tour de certains traditionalistes français de mettre en question ce miracle, malgré la preuve apparemment scientifique qu’apportèrent à l’époque deux laboratoires polonais : l’un et l’autre déclarèrent séparément que l’échantillon de l’hostie en question provenait du muscle cardiaque d’un être humain en détresse aiguë.

Devant ces preuves, deux lignes d’argument opposées sont possibles. Soit on insiste sur le poison moderniste contenu dans le NOM et l’on conclut à l’impossibilité intrinsèque pour Dieu de faire un tel “miracle” ; soit l’on reconnaît le sérieux des preuves scientifiques, ce qui conduit à la nécessité de reconnaître comme pouvant être valides la nouvelle Messe, les nouvelles Ordinations sacerdotales et les nouvelles Consécrations épiscopales, étant donné que le prêtre et l’évêque concernés ont été ordonné et consacré respectivement en 2005 et en 1980). Mais de vaillants Traditionalistes se refusent obstinément à croire que ces trois validités soient possibles au sein de la Néo-église moderniste.

Toutefois, une chose est certaine, au moins dans l’Église catholique : de telles questions doivent être déterminées par la doctrine et non par l’émotion. On sait combien « piloter au feeling » peut être fatal aux aviateurs ; ici comme ailleurs, la raison doit prévaloir. La doctrine de l’Église sur la validité d’un sacrement comporte quatre exigences : un ministre, une forme, une matière et une intention sacramentelle valides. Le NOM peut négliger une seule ou toutes de ces exigences, mais aucune des quatre n’est automatiquement exclue. Si bien que là où ces quatre exigences sont respectées, la nouvelle Messe est valide. C’est pourquoi Mgr Lefebvre, qui connaissait sa théologie, n’a jamais prétendu que le NOM était automatiquement invalide. Donc, le NOM célébrée à Sokulka n’était pas nécessairement invalide ; et donc il semble plus raisonnable de partir des preuves pour admettre le miracle que de partir de l’impossibilité du « miracle » pour conclure à la fausseté de cette évidence scientifique. A moins de pouvoir fournir une raison précise qui permette de révoquer en doute le témoignage des pathologistes qui se sont exprimés.

Reste une objection majeure : comment est-il possible que le Bon Dieu fasse des miracles dans le cadre du NOM, alors que cette réforme a été conçue par ses auteurs pour empoisonner progressivement la foi des fidèles et détruire ainsi l’Église catholique ? La réponse doit être que Dieu ne donne pas au NOM une valeur authentique dans son principe. Néanmoins, Il maintient sa validité possible afin de ne pas abandonner une masse des catholiques qui continuent d’y assister innocemment, plus ou moins ignorants du poison que représente ce nouveau rite. Avant tout, ce qu’Il veut rappeler par un tel miracle, à la fois aux pasteurs et au troupeau, c’est qu’Il est Présent sous les apparences du pain et du vin. Quand on ne perd pas de vue que la doctrine catholique peut permettre au NOM d’être valide ; quand on se rappelle Saint Paul disant que quiconque mangera ce pain ou boira le calice du Seigneur indignement sera coupable du Corps et du Sang du Seigneur (I Corinthiens 23–29) ; et quand on observe à quel point est répandu dans la Néo-église le manque de respect pour la Présence Réelle, alors on comprend tout de suite que des signes comme le miracle de Sokulka peuvent contribuer au salut de beaucoup d’âmes. Le curé de la paroisse est là pour témoigner du progrès de la foi et de la pratique religieuse dans toute la région de Sokulka depuis le miracle.

Mais l’objecteur insistera : Comment Dieu peut-il permettre qu’un tel rite empoisonné puisse être valide ? Nous répondons : Il ne supprime pas le libre arbitre de l’homme ; Il nous permet dans une large mesure de faire ce que nous voulons. Dans le cas présent, les néo-modernistes voulaient (et veulent toujours) que le rite de la Messe soit suffisamment empoisonné pour tuer à long terme la vraie Église, mais qu’il soit en même temps assez catholique pour abuser à court terme les fidèles ignorants et innocents, encore confiants dans leurs pasteurs qui leur racontent, par exemple, que le NOM est le « rite ordinaire » de l’Église. Le NOM n’aurait jamais été accepté dans l’Église Universelle s’il avait été évident dès le départ qu’il était automatiquement invalide.

Kyrie eleison.

Le Libéralisme Est une Religion

Le Libéralisme Est une Religion on décembre 2, 2017

Le libéralisme est un péché : Non seulement le libéralisme est un péché grave qui atteint l’honneur de Notre-Seigneur Jésus-Christ, mais c’est une religion. Nous mourons du libéralisme et de ses conséquences. Voilà deux siècles qu’il s’est répandu partout, dans nos écoles, dans nos sociétés. C’est un poison qui détruit les commandements de Dieu, tout ce qui fait la beauté et la grandeur de la civilisation chrétienne. Il est bon de le cerner, comme l’a fait Léon XIII à propos de la Franc-Maçonnerie, dans son encyclique “Humanum Genus“ : « Il faut leur arracher leur masque et les montrer tels qu’ils sont, pour que nous les évitions et que nous évitions leurs erreurs ». Je crois que le libéralisme est un fruit de la Franc-Maçonnerie et qu’il doit être démasqué de façon que l’on en saisisse tous les dangers.

Le libéralisme a sa déesse : c’est la liberté. Au moment de la Révolution française, on a adoré la déesse Raison dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, c’est-à-dire la liberté, la liberté de l’Homme, cette liberté qui a sa statue à l’entrée du port de New-York, que l’on a fêtée d’une manière incroyable il y a peu de temps. L’Homme est libre, enfin délivré de toute loi et en particulier de la loi de Dieu. La liberté c’est la déesse de la religion du libéralisme.

Le libéralisme a son sacerdoce, en la personne des francs-maçons, sacerdoce secret, organisé, extrêmement efficace. Il existe des milliers et des milliers de francs-maçons. Rien que la secte exclusivement juive des B’nai B’rith, qui a ses entrées à Rome de manière très fréquente et qui était présente à la réunion d’Assise, compte cinq cent mille membres dans le monde. Le Grand Orient est lui aussi répandu partout.

Le libéralisme a ses dogmes : ce sont les constitutions des Droits de l’Homme. Ces droits du libéralisme – les papes nous l’ont enseigné – ce sont les instruments inventés par la Franc-Maçonnerie contre Dieu, pour libérer l’homme de Dieu. Désormais l’homme est libre de pécher, de désobéir à Dieu . . . . Liberté, par exemple, la liberté de la presse . . . . Ce sont ces libertés inscrites dans les Droits de l’Homme, qui ont été condamnées par les papes pendant un siècle et demi.

Le libéralisme a sa morale qui est tout simplement l’immoralité : aucun frein à la liberté. Depuis vingt ans on a réussi à introduire dans presque toutes les législations des États, tous les principes qui vont à l’encontre de la morale catholique, comme l’avortement, l’union libre – le concubinage étant fiscalement favorisé.

Le libéralisme a sa politique : celle de la démocratie, la démocratie du nombre. C’est le peuple qui – soi-disant – commande. Mais en fait il s’agit de mieux l’asservir, le dominer, le déposséder au profit d’un État omnipotent, d’un socialisme totalitaire qui peu à peu ruine le droit de propriété, qui fait travailler le citoyen pendant un tiers de l’année pour l’État. Les citoyens deviennent pratiquement esclaves de l’État totalitaire. Voilà la politique du Libéralisme, soi-disant liberté.

Le libéralisme a son enseignement : il veut qu’il soit athée, laïque et unique par toute la nation. En France, ce ne sont pas les évêques qui ont défendu la liberté d’enseignement, ce sont les familles. S’il n’y avait pas eu deux millions de personnes qui s’étaient rendues à Paris pour faire échec à la loi socialiste sur l’enseignement, il y aurait aujourd’hui, en France, un enseignement unique et l’enseignement privé aurait disparu.

Le libéralisme a son économie, dirigée par les groupements financiers internationaux. Dans la mesure où les États appliquent la morale libérale, l’économie libérale, l’enseignement libéral, les lois libérales, même s’ils contractent des dettes énormes, ils sont soutenus par le Fonds Monétaire International. En revanche, si les États résistent aux injonctions du libéralisme, leurs finances subissent des attaques qui, si possible, conduisent leur économie à la ruine. Le Vatican lui-même n’y a pas échappé : il a été ruiné par la finance internationale.[ . . . ] Les francs-maçons ont pénétré les finances pontificales. Ils ont conseillé le transfert des avoirs du Vatican au Canada, et la fortune du Vatican a disparu.[ . . . ] Évidemment, les francs-maçons se sont empressés et la finance internationale est intervenue : « Ne vous souciez pas, nous sommes là. Si vous avez besoin d’argent, en voici, tant que vous voudrez. Nous vous soutiendrons ». Ce soutien explique les pressions qui peuvent être exercées sur Rome pour la nomination des évêques, ou de tel ou tel cardinal, et puis pour imposer tout ce que fait le Pape. Il est pratiquement maintenant au service du libéralisme maçonnique. Il nous faut dire les choses comme elles sont.

Ainsi parlait Mgr Lefebvre à Barcelone en 1986. Faudrait-il aujourd’hui changer un seul mot ?

Kyrie eleison.

Question de Discernement – II

Question de Discernement – II on novembre 25, 2017

Après avoir posé une première question portant sur la confusion des esprits dans l’Église en général (voir les « Commentaires » de la semaine dernière), Joseph pose une deuxième question concernant la Fraternité Saint-Pie X en particulier. La voici :—

Vous écriviez la semaine dernière qu’à en juger par ses fruits, Vatican II n’était pas catholique, alors que Mgr Lefebvre l’était. Cependant, dans la Fraternité Saint-Pie X qu’il a fondée, il semble qu’une nouvelle façon de penser se soit fait jour, qu’on pourrait décliner selon une série de propositions. Par exemple :

1 Aussi mauvais que soit le comportement du pape et des évêques, ils n’en demeurent pas moins les autorités légitimes de l’Église. 2 Le pape François peut être moderniste, mais il a toujours le pouvoir de réintégrer la FSSPX dans l’Église. 3 Les évêques conciliaires ne sont pas tous entièrement mauvais. Certains font preuve de dispositions chrétiennes, et montrent qu’ils ont conscience de la crise de l’Église ; d’autres défendent publiquement la morale catholique, exhortent au respect de Dieu dans la liturgie, parlent de la dévotion envers la Très Sainte Vierge Marie, etc. 4 Si nous sommes « acceptés tels que nous sommes », un accord avec Rome peut être envisagé. 5 Si nous refusons systématiquement tout accord avec Rome, nous nous rendons coupables. 6 Il est plus utile de parler de la piété de Mgr Lefebvre que de son opposition au Concile. 7 Mieux vaut rester en bons termes avec la FSSPX plutôt que se brouiller avec elle pour des questions d’opinions qui restent faillibles. 8 L’indiscipline et la désobéissance sont caractéristiques de l’Église conciliaire. Les membres de la FSSPX se doivent d’être disciplinés et obéissants.

En conclusion, vue la complexité de la situation dans laquelle les catholiques se trouvent aujourd’hui, peut-on reprocher aux membres ou aux fidèles de la Fraternité d’approuver ces propositions ?

Réponse : Tout dépend de ce que savent ces membres ou ces fidèles. Par exemple, les anciens de la FSSPX savaient que le Concile était une nouvelle religion. Si bien que l’opposition de Mgr Lefebvre était une question de foi, intrinsèquement plus importante que la piété, car comment peut-il y avoir de piété sans la foi ? Ces vétérans de la Fraternité méritent vraiment d’être blâmés (à moins qu’ils ne réagissent enfin publiquement), parce qu’ils permettent à cette « nouvelle façon de penser », comme dit Joseph, de devenir la pensée dominante dans la Fraternité de Mgr Lefebvre. De ce fait, les jeunes ont d’autant moins de chance d’entrevoir ce qui est faux dans les huit propositions ci-dessus. Car la nouvelle génération de prêtres de la Fraternité pourra être aussi pieuse que souhaitable, mais (toujours avec des exceptions) cela ne leur donne aucune compréhension de la crise qui ravage l’Église depuis maintenant plus d’un demi-siècle. Donc répondons aux huit arguments :—

1 Certes, le Pape et les évêques selon les apparences, semblent bien être les autorités légitimes de l’Église. Mais leur comportement à l’égard de la Foi est tellement mauvais que beaucoup de catholiques sérieux remettent en question cette légitimité. 2 Dans quelle Église le pape ferait-il rentrer la Néo-fraternité Saint Pie X ? Dans la Néo-Eglise ? Mgr Lefebvre déclarait après son « excommunication » : « Ils m’ont expulsé de leur Néo-Eglise ? Et alors ? Je n’en ai jamais fait partie ! » 3 Certes, les évêques conciliaires ne sont pas tous mauvais, mais presque tous sont des modernistes, ce qui signifie que beaucoup d’entre eux ont perdu la foi catholique sans même s’en apercevoir. L’homme moderne est tellement corrompu que lorsque la religion catholique en vient à correspondre à la modernité, il ne se rend même pas compte qu’il n’est plus catholique. 4 Le « tels que nous sommes » de la FSSPX en 1987 était une chose. En 2017, c’est tout autre chose ! 5 Si seulement Rome revenait à la vraie Foi, il n’y aurait plus besoin d’un accord. 6 Merci à Dieu pour la piété de Mgr Lefebvre mais la qualité de loin la plus importante qui brillait en lui, c’était sa foi. 7 « Des opinions faillibles » ? Il y a une vérité ! Y a-t-il un responsable de quelque importance dans la néo-Fraternité qui ait étudié les documents de Vatican II ? Va-t-il nier que ceux-ci introduisent une nouvelle religion ? 8 Les membres de la FSSX doivent être disciplinés et obéissants, mais à quoi ? À la nouvelle religion Conciliaire personnaliste, centrée sur l’homme ?

Le problème sous-jacent à toutes ces propositions est un problème de foi. La FSSPX fondée par Mgr Lefebvre est née au cœur de cette grande guerre menée par le monde moderne contre Dieu, mais depuis la mort de Monseigneur en 1991, ses dirigeants ont essentiellement perdu de vue cette guerre, et ceux qui la mènent, et dans quel but. Joseph ! pour comprendre le comment du pourquoi, lisez “Pascendi”. Lisez et relisez cette encyclique jusqu’à ce que vous saisissiez clairement ce dont il s’agit !

Kyrie eleison.

Question De Discernement – I

Question De Discernement – I on novembre 18, 2017

Un jeune homme réfléchi pose deux questions intéressantes ; l’une porte sur la crise de l’Église, la deuxième sur la crise de la Fraternité saint Pie X. Voici la première question :

D’une part la crise conciliaire fait suite à une série de crises qui ont affecté l’Église au cours de l’histoire, telles que le protestantisme, le libéralisme et les révolutions, plus deux guerres mondiales ; ces erreurs avaient été clairement condamnées par l’Église avant Vatican II, mais elles ont été renouvelées au Concile. Après le Concile, ces nouveautés ont même été applaudies par les ennemis traditionnels de l’Église, tels les francs-maçons et les socialistes, alors que, manifestement, l’esprit missionnaire disparaissait dans l’Église. D’autre part, les idées du Concile sont l’œuvre d’hommes d’Église supérieurement intelligents et apparemment catholiques. Et on ne peut pas toujours dire « le Pape n’est pas Pape », ou que la plupart des consécrations épiscopales des modernistes sont invalides. Pour toutes ces raisons, n’est-il pas vrai que la crise conciliaire comporte des zones d’ombre qui empêchent d’y voir clair ? Et si nous ne pouvons pas arriver à des jugements certains, comment pouvons-nous être sûrs d’être restés dans la vraie Foi ?

La meilleure réponse vient de Notre Seigneur Lui-même qui, lors du Sermon sur la Montagne disait, (Mt. VII, 15–20) : « C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez » Évidemment, Notre Seigneur savait que son Église ferait l’objet d’attaques constantes, et que le diable n’aurait de cesse de semer la confusion dans l’esprit de ses disciples. Par nature le trouble consécutif à Vatican II ne diffère pas des autres crises survenues précédemment dans l’histoire de l’Église ; mais le trouble semé par la trahison des clercs à Vatican II atteint un tel degré qu’on n’en a jamais connu de semblable jusqu’ici : jamais avant les pasteurs catholiques n’ont-ils été aussi nombreux à être désorientés ni, à plus forte raison, les brebis catholiques.

Il n’empêche qu’il reste toujours possible de s’en sortir et d’y voir clair en appliquant ce même principe infaillible : les actions parlent plus fort que les mots ; les fruits des actions posées par un homme constituent le guide le plus sûr qui soit pour le connaître et savoir ce qu’il veut vraiment. Le modernisme en particulier rend facile de s’illusionner soi-même sur ce qu’on veut ou ce qu’on a l’intention de faire, parce que personne n’est aussi profondément coupé de la réalité qu’un moderniste. «  La fin du monde sera caractérisée par des hommes qui feront le mal en pensant qu’ils font le bien  », a déclaré le père Faber au milieu du 19ème siècle. Au 21ème siècle, nous sommes maintenant aux prises avec les conséquences toujours plus graves de ce processus séculaire où l’humanité se trompe elle-même en se détournant de Dieu. Mais est-il possible que Dieu laisse son troupeau sans défense contre ces loups modernistes dissimulés comme jamais sous des peaux de brebis ? Non, certes ! Car n’importe qui avec un minimum de bonne volonté guidé par la droite raison est encore capable de juger par les fruits.

Et maintenant, Joseph, résumons : Vous notez que les autorités ecclésiastiques d’aujourd’hui sont des hommes supérieurement intelligents et théoriquement catholiques, et vous supposez raisonnablement que ce sont les autorités légitimes de l’Église. Car, même si vous savez que leurs fruits sont si peu catholiques que bien des fidèles s’interrogent sur leur légitimité comme pasteurs, néanmoins il n’y a personne d’autre qui puisse, de manière autorisée, parler ou agir au nom de l’Église universelle. Et pourtant, vous constatez que leurs idées reprennent de graves erreurs anticatholiques du passé et que ces autorités sont maintenant applaudies par les ennemis traditionnels de l’Église, tels que les francs-maçons. Arguments d’un côté ; arguments de l’autre. Doutes et jeux d’ombres. Comment allez-vous sortir de cette confusion ?

La réponse se trouve dans l’une de vos propres constatations : depuis Vatican II l’esprit missionnaire disparaît de l’Église. Tels sont les fruits. Le Concile a prêché l’œcuménisme ( Unitatis Redintegratio ) et la liberté religieuse (Dignitatis Humanae ), entraînant l’acceptation des fausses religions telles que l’hindouisme, l’islam et le judaïsme ( Nostra Aetate ). Dès lors, comment l’esprit missionnaire catholique aurait-il pu ne pas s’effondrer suite au Concile ? D’innombrables monastères, séminaires, couvents, diocèses et paroisses n’ont-ils pas été vidés et fermés depuis Vatican II ? S’en est-il créé de nouveaux ? Oui, sous la houlette d’un évêque catholique qui, seul dans le monde entier, dès le début, a rejeté ouvertement le Concile et toutes ses œuvres. Avec Mgr Lefebvre sont venus à terme les mêmes fruits des mêmes principes catholiques, fidèlement appliqués en dépit de Vatican II. Joseph, vous n’avez pas à chercher plus loin.

Kyrie eleison.