Les Commentaires Eleison

Pourquoi la Tradition ?

Pourquoi la Tradition ? on août 19, 2017

Une des vraies raisons pour laquelle la Fraternité Saint Pie X est en train de « perdre sa saveur » (cf. Mt. V, 13) vient de ce que toute une génération de catholiques Traditionnalistes grandissent sans savoir pourquoi ils sont Traditionnalistes. Or, un catholique voulant garder la foi, ne doit-il pas savoir pourquoi il doit suivre la Tradition ? Dans toute l’histoire de l’Église catholique, le Concile Vatican II a sans doute été le théâtre de la plus violente agression contre la Tradition. Il est donc fort utile d’examiner le résumé en dix points du nouvel enseignement de Vatican II que l’on trouve dans une encyclopédie moderniste (Harper Collins, 1995). Nous avons là, pour chaque point, un bon condensé des erreurs de Vativan II. Ci-après, voici en italique, les dix points modernistes, suivis de la trame succincte de leur réfutation.

1 En premier lieu, l’Église est un mystère ou un sacrement ; elle n’est pas, avant tout, une organisation ou une institution. « Mystère » et « sacrement » sont ici des termes délibérément vagues pour permettre de diluer la notion de structure de l’Église. Pourtant, Notre Seigneur n’a-t-il pas clairement institué Pierre afin qu’il dirige ses apôtres et ses disciples pour le salut des âmes ? Pierre est pape ; les épîtres de saint Paul indiquent bien que les apôtres deviennent évêques et que les disciples accèdent à la prêtrise.

2 L’Église est constituée de tout le peuple de Dieu, et pas seulement de sa hiérarchie, clergé et religieux. Bien sûr, l’Église catholique comprend tous les catholiques, laïcs comme prêtres, mais les prêtres en sont la colonne vertébrale, ou la structure.

3 La justice et la paix font partie intégrante de la mission de l’Église, qui ne saurait se limiter à la prédication de la Parole et à la célébration des sacrements. La doctrine et les sacrements sont les moyens fondamentaux par lesquels l’Église catholique a contribué, plus que n’importe quoi ou n’importe qui d’autre, à la justice et à la paix dans le monde.

4 L’Église englobe tous les chrétiens et ne se borne pas à la seule Église catholique. Les « chrétiens » non catholiques ne peuvent jamais être d’authentiques chrétiens, dans la mesure où, pour ne pas être catholiques, ils doivent rejeter une partie plus ou moins grande de ce que Notre-Seigneur a institué.

5 L’Église est une communion, ou un collège, d’églises locales, lesquelles ne sont pas simplement des divisions administratives de l’Église universelle. Le chaos régnant aujourd’hui dans les « églises locales » du monde entier, prouve éloquemment qu’elles doivent être universellement unies et administrées sous le gouvernement – sage – d’un Pape à Rome.

6 L’Église est une communauté eschatologique ; Elle n’est pas encore complètement le Royaume de Dieu. Partout où les âmes sont en état de grâce, Dieu est roi, non seulement dans le ciel, mais déjà ici-bas sur la terre.

7 L’apostolat des laïcs est une participation directe à l’apostolat de l’Église, et pas seulement une mission que la hiérarchie se chargerait de partager avec eux. De même que le corps humain a besoin à la fois du squelette et de la chair, de même le corps mystique de l’Église a besoin à la fois du clergé et des laïcs (cf. I Cor. XII). Les erreurs opposées (cléricalisme et laïcisme) proviennent de ce qu’on exagère le rôle de l’un ou de l’autre. L’Église a besoin des deux.

8 Il existe une hiérarchie des vérités ; tous les enseignements de l’Église ne sont pas équivalemment contraignants ou essentiels à l’intégrité de la foi catholique. Seules les vérités non dogmatiques peuvent être classées par ordre d’importance. En revanche, les dogmes catholiques sont tous au même rang absolu, parce que nier un seul d’entre eux revient à nier l’autorité de Dieu, soutien essentiel à tous les dogmes.

9 Dieu utilise d’autres églises chrétiennes, voire des religions non chrétiennes pour le salut de toute l’humanité ; l’Église catholique n’est pas le seul moyen de salut. Â chaque homme vivant, Dieu offre des grâces suffisantes à son salut. Celles-ci peuvent bien venir à des hommes se trouvant dans des religions non chrétiennes ou dans des « églises » non catholiques, mais elles ne peuvent jamais venir autrement que par Jésus-Christ et par son unique Église catholique.

10 La dignité de la personne humaine et la liberté de l’acte de foi sont le fondement de la liberté religieuse pour tous. Cela réfute le principe que « l’erreur n’a pas de droits ». Le catholicisme étant la seule religion véritable, la seule vraie liberté religieuse est la liberté d’être catholique. L’erreur, en effet, n’a aucun droit.

Kyrie eleison.

Évolution des Tensions

Évolution des Tensions on août 12, 2017

Que devient la Fraternité Saint-Pie X, depuis le printemps et le début de l’été ? De fortes tensions s’étaient alors manifestées, pour savoir si, oui ou non, des prêtres conciliaires devaient participer en tant que témoins officiels aux mariages dans la Fraternité. Pour faire court, les relations continuent d’être tendues entre les dirigeants de Menzingen, qui favorisent cette participation, et les autres, prêtres et laïcs, qui la proscrivent. On peut voir se dessiner une ligne de fracture séparant les disciples de Mgr Lefebvre et les partisans de Mgr Fellay. Une telle scission était inévitable à partir du jour où Mgr Fellay se mit à diriger l’œuvre de Mgr Lefebvre dans une direction différente de celle que suivait l’Archevêque

Mais, rien n’ébranle Mgr Fellay dans sa détermination de rallier la Rome conciliaire en éloignant Menzingen de la ligne tracée par Mgr Lefebvre. Tout récemment en France, un couple, qu’un prêtre de la Fraternité préparait au mariage, a refusé d’avoir affaire aux autorités conciliaires. Il n’en fallut pas d’avantage pour que le prêtre refusât de les marier. Il avait, de toute évidence, l’aval de ses supérieurs. Est-il possible de trouver des motifs rationnels expliquant un tel acharnement à détruire l’œuvre de Mgr Lefebvre ? Trois facteurs, parmi d’autres, peuvent y être en jeu.

Premier point, la Providence a choisi la Suisse pour que, dans un premier temps, elle serve de base géographique à la Fraternité. C’est pourquoi, ce pays a joui, au sein de cette Congrégation d’une importance et d’un prestige particulier. À l’heure actuelle, ses deux premiers dirigeants ne sont-ils pas des citoyens suisses ? Il en va de même de beaucoup d’autres prêtres. Or, il est connu que la Suisse est un pays d’ordre, ne serait-ce que par l’exemple de ses trains qui arrivent bien à l’heure. Or quand on est une Congrégation véritablement catholique, ne pas être reconnu par les autorités officielles, constitue un désordre, qui sera particuliêrement ressenti par un peuple qui aime que tout soit en règle. Deuxième point, si Rome reconnaît un jour la Fraternité, ses prêtres pourront bénéficier du vaste champ d’apostolat dont ils rêvent. Et, troisième point, il peut sembler qu’il n’y ait pas d’autre solution aux graves tensions internes qui troublent une Congrégation bravant l’Église officielle, que de se ranger sous l’autorité de la Rome conciliaire – Mgr Fellay ne voulant pas entendre parler de solutions pré-apocalyptiques, telle que serait une intervention divine.

Répondons au premier point : Pour un catholique, l’ordre suprême n’est pas l’ordre temporel de l’État, si désirable soit-il, mais l’ordre divin, aujourd’hui jeté à terre et piétiné par Vatican II. Quant au deuxième point : Les modernistes peuvent, par nature, présenter toute l’apparence d’une « conversion », simplement parce que, pour eux, un fondement subjectif ne leur pose aucun problème. Mais cette position est si confortable que peu d’entre eux pensent à l’abandonner pour une conversion objective, impliquant la Croix. Comme l’a dit le père Vallet, un libéral ne se convertit pas. Enfin, troisième point : Face aux problèmes gravissimes qui se posent aujourd’hui au monde et à l’Église, choyer le mensonge ne peut en rien servir de solution, même si le mensonge semble triompher. Penser le contraire trahit un grave manque de foi. Vraiment, la main du Seigneur serait-elle raccourcie parce que les hommes sont méchants (Isaïe L, 2, LIX, 1) ? Dieu sait exactement comment Il va balayer ce déluge de mensonges. Qui vivra verra. Mais en attendant, le Bon Dieu ne veut absolument pas que nous empruntions le chemin des menteurs !

Cependant il y a de bonnes nouvelles aussi : plusieurs prêtres et laïcs refusent résolument d’accepter les mensonges. Un lecteur de France me dit qu’un certain nombre de prêtres de la Fraternité ont été réveillés par le problème concret des mariages. Au grand dam de leurs supérieurs, la plupart des prêtres FSSPX refusant les erreurs conciliaires n’auront pas recours aux témoins conciliaires pour les mariages de la Fraternité. Trois des doyens rétrogradés ont fermement pris position par écrit contre ces témoins conciliaires, même après avoir fait l’objet de sanction. L’un d’eux vient même de critiquer vivement l’éventualité d’une Prélature personnelle, car ces deux questions sont liées, n’en déplaise à l’accablante déclaration du cardinal Müller de fin juin. Nous ne sommes en aucun cas « de nouveau à la case départ », comme le prétendait Mgr Fellay à cette époque. “Tel un mauvais chef d’entreprise aux abois “, déclare ce lecteur, “Mgr Fellay n’a plus la confiance de personne doté d’un cerveau en état de fonctionnement, y compris les plus respectueux.” Maintenant, ce qui importe, conclut notre lecteur, ce n’est pas de sauver la Fraternité dans son ensemble – cela tiendrait du miracle – mais de sauver autant de prêtres et de laïcs que possible de cette dégringolade qui emporte la Fraternité.

Kyrie eleison.

Fatima – La Consécration – II

Fatima – La Consécration – II on août 5, 2017

Voici la deuxième et dernière partie du texte de la consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie, utilisée il y a trois mois par quatre évêques aux États-Unis :

Trois ans plus tard, le refus des hommes d’Église de rendre publique la troisième partie, jusqu’ici sécrète, de votre message de Fatima marquait le début du châtiment. Alors que vous leur aviez demandé de la publier au plus tard en 1960, par un mensonge presque impardonnable, ils déclarèrent que vous aviez simplement dit qu’on pourrait publier le secret à partir de 1960 . Leurs tentatives pour étouffer votre message ne se sont jamais arrêtées depuis, et ont culminé en l’an 2000. Les hommes d’Église en ont été sévèrement punis par leur complet aveuglement lors du Concile Vatican II ; mais, vous n’avez jamais renoncé pour autant à nous sauver. Dans la troisième partie du Secret, il est fort probable que vous nous aviez avertis des erreurs qui prévaudraient lors du Concile. Mais, faute d’avoir connu cette troisième partie, l’Église entière se trouve maintenant plongée dans les ténèbres, et le monde est au bord d’une troisième guerre mondiale, plus terrible encore que les deux premières.

Cœur Immaculé de Marie, Très Sainte Mère de Dieu, dans notre détresse nous crions vers vous ; Secours des chrétiens, Refuge des pécheurs, Consolatrice des Affligés, nous avons confiance en vous. Reine du Très Saint Rosaire, Mère de l’Église, nous implorons votre Cœur maternel, très aimant et Immaculé, d’avoir pitié de nous, pauvres pécheurs qui sommes vos enfants ; écoutez-nous et prenez notre défense ! Nous vous supplions d’obtenir de votre Divin Fils les grâces nécessaires au Saint-Père et aux évêques du monde entier, pour qu’ils accomplissent sans plus tarder la demande du Ciel, en consacrant, au nom de la Très Sainte Trinité, la Sainte Russie à votre Cœur Immaculé. Que cette consécration, demandée par vous depuis si longtemps et pas encore accomplie, s’effectue enfin sous la forme que vous avez indiquée.

Cœur Immaculé de Marie, vous savez combien les papes auraient pu éviter de souffrances à l’humanité, au cours des 90 dernières années, si un seul d’entre eux avait écouté vos demandes et consacré la Russie. Mère de Dieu, vous-même et votre Divin Fils êtes seuls à connaître l’affreux châtiment qui menace l’humanité, si les Papes, pour de misérables raisons humaines, refusent encore de vous obéir. Si cela dépend d’eux, en dépit des souffrances que vous leur annoncez depuis maintenant cent ans, ils sont bien capables de s’obstiner dans leur prévarication. Mère de Dieu, Votre Divin Films ne peut rien vous refuser que vous lui demandez. Il souhaite que cette Consécration dépende de vous car Il souhaite que votre Cœur Immaculé soit honoré comme étant à l’origine du triomphe de cette Consécration. Sainte Mère de Dieu, prosternés humblement à genoux, nous vous supplions d’obtenir les grâces dont le pape a besoin pour accomplir cette Consécration.

Dans l’attente de cet événement, nous tenant aujourd’hui en votre présence, nous vous confions, remettons en vos mains et consacrons, pour autant qu’il est en notre propre pouvoir, la Russie à votre Cœur Immaculé  ; non que nous pensions prendre la place du Pape et des évêques du monde entier, mais parce que nous souhaitons honorer vos demandes autant que nous le pouvons. Si seulement la Sainte Russie revenait à la foi catholique, l’Église orientale pourrait ressusciter l’Église occidentale, actuellement minée par le matérialisme et l’athéisme. Mère de Dieu, personnellement aussi nous nous mettons sous votre protection, en recourant à votre intercession toute-puissante auprès de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui est Seigneur des Seigneurs et Roi des Rois, mais en même temps votre Fils ; Il aime infiniment Sa Mère et fera tout ce qu’elle Lui demandera. Mère bien-aimée et bienheureuse, nous croyons, et sans l’ombre d’un doute, que finalement votre Cœur Immaculé triomphera.

Il est raisonnable de penser que le Bon Dieu ne laisse pas l’humanité sans moyens simples pour retourner vers Lui, pour peu qu’elle le veuille. Il est également raisonnable de penser que, dès lors que les hommes l’offensent trop, Il confie ces moyens à Sa Mère. D’où : Fatima. Chacun d’entre nous doit prier le Rosaire et pratiquer la dévotion des premiers samedis, de sorte qu’enfin les hommes d’Église répondent à la simple demande de la Vierge Marie.

Kyrie eleison.

Consécration Selon Fatima – I

Consécration Selon Fatima – I on juillet 29, 2017

En mai dernier, quatre évêques ont fait à Vienne, en Virginie (États-Unis), tout ce qui dépendait d’eux pour consacrer la Russie au Cœur Immaculé de Marie. Ils ont employé, pour cette consécration, une formule quelque peu différente des formules habituellement utilisées. Elle comportait un bref historique des demandes de la Vierge Marie, prouvant que les dirigeants de l’Église, n’ont pas répondu jusqu’ici comme il convenait à la demande simple, proposée par le Ciel, pour résoudre les problèmes sans précédents que l’Église et le monde doivent affronter. Le but de cette formule était de permettre à tout le monde de comprendre que ces problèmes, par ailleurs insolubles, sont entièrement imputables, non pas au Bon Dieu, mais uniquement au manque de foi des ecclésiastiques. Ceux-ci devraient simplement obéir à ce que Notre-Dame leur a demandé de faire, en dépit de tout ce que Vatican II voudrait leur faire faire. A quels désastres va-t-il falloir assister, avant qu’ils ne se résolvent à faire ce que veut la Saint Vierge pour le salut de tous ? Voici la première moitié de la Consécration prononcée en Virginie :—

Très Sainte Mère de Dieu, Cœur Immaculé de Marie, Trône de la Miséricorde, Trône de la bonté, Trône du Pardon, Porte salutaire par laquelle les âmes accèdent au entrer au Ciel, regardez, prosternés à genoux devant vous, quatre fils de Mgr Lefebvre, quatre évêques qui s’efforcent, autant qu’il est en eux, de vous aider à obtenir du Pape et des évêques de la seule vraie Église de votre Divin-Fils, la Consécration de la Russie à votre Cœur Douloureux et Immaculé. Alors que se profile l’ombre d’une terrible troisième guerre mondiale, seul votre Cœur peut encore obtenir la paix pour l’humanité. Il y a cent ans, à Fatima, au Portugal, vous avez prédit à l’humanité que la Seconde Guerre mondiale allait éclater, vous avez annoncé la famine et les persécutions, si les gens ne cessaient pas d’offenser Dieu. Pour éviter ces malheurs, vous avez promis de revenir demander la Consécration de la Russie à votre Cœur Immaculé ainsi que la Communion réparatrice des premiers samedis ; si l’on écoutait vos demandes, la Russie se convertirait, et il y aurait la paix. Sinon, ces catastrophes auraient lieu et la Russie répandrait ses erreurs dans le monde entier. Au cours des 12 années qui suivirent, vous êtes revenue, comme vous l’aviez promis, et vous avez fait cette double demande.

Cependant, préférant mettre leur confiance dans des moyens purement humains pour résoudre les graves problèmes de l’Église, les ecclésiastiques catholiques ont encore repoussé l’exécution de ce que vous aviez demandé. Deux ans plus tard, votre Divin Fils en personne faisait prévenir l’humanité, par Sœur Lucie de Fatima que, puisque ses ministres tardaient tant à exécuter ses commandements, de graves conséquences allaient s’en suivre : la Russie répandrait ses erreurs dans le monde entier, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église ; le pape aurait beaucoup à souffrir. En dépit de tout,, le pape préféra en rester à ses moyens humains pour traiter avec la Russie.

En 1936, Notre Seigneur expliqua à Sœur Lucie que la condition nécessaire à la conversion de la Russie résidait dans sa Consécration à votre Cœur Immaculé, parce qu’Il voulait que cette conversion fût pour toute l’Église l’occasion de reconnaître le triomphe de votre Cœur et qu’ainsi, la dévotion envers votre Cœur Immaculé soit promue à côté de la dévotion à son Sacré-Cœur.

Les hommes d’Église atermoyaient toujours ; si bien qu’en 1939, éclata cette terrible Seconde Guerre mondiale : et le communisme étendit son pouvoir partout dans le monde. Dans l’immédiat après-guerre, les vierges pèlerines de Fatima connurent un grand succès ; mais les ecclésiastiques ne faisaient toujours pas exactement ce que vous aviez demandé ; c’est alors qu’en 1957, avant qu’elle ne soit réduite au silence sur ordre de ses supérieurs, Sœur Lucie fit part de votre propre tristesse parce que personne, parmi les bons comme parmi les mauvais, ne prêtait attention au message de Fatima. Vous avez dit que les bons ne lui accordaient aucune importance tandis que les mauvais ne s’en souciaient guère. Pourtant, une fois de plus, vous avez annoncé l’approche d’un terrible châtiment.

Pour en savoir plus sur ce châtiment, vous pourrez lire les “Commentaires Eleison” de la semaine prochaine.

Kyrie eleison.

L’erreur de Menzingen – III

L’erreur de Menzingen – III on juillet 22, 2017

Un autre prêtre de la Fraternité Saint-Pie X (abbé PR, pour les « Public Relations » ) vient de descendre dans l’arène pour prendre la défense des supérieurs qui poursuivent le projet de reconnaissance canonique de la FSSPX. La plaidoirie de l’abbé PR est, une fois encore, bien présentée ; mais il n’empêche que poursuivre ce projet et en prendre la défense sont deux choses qui pèchent par le même défaut, à savoir : le manque de réalisme. Le principe est une chose, la pratique en est une autre, même si elle est régie par des principes. Être maître des principes n’implique point qu’on soit maître de la pratique, et vice versa. Or, l’abbé PR commence son argumentation en déclarant que, dans cette défense, lui, abbé PR, veut rester sur le plan des principes pour traiter des questions suivantes : premièrement, est-il, en principe, possible d’accepter une reconnaissance venant d’un moderniste et, deuxièmement, jusqu’à quel point est-il en principe permis de collaborer avec un moderniste. Autrement dit, il fait délibérément abstraction de la réalité pratique.

Afin de montrer qu’il est possible d’accepter une reconnaissance canonique venant d’un pape moderniste, il soutient que Mgr Lefebvre l’a recherchée de Paul VI jusqu’à la mort de ce dernier en 1978 et que, lorsqu’il refusa, en 1988, de collaborer avec Jean-Paul II, il se plaçait sur un plan pratique et non sur le plan des principes. De même, le chapitre général de la Fraternité de 2012 ne s’est-il pas abstenu de demander à Benoît XVI de faire une profession de foi catholique (ce qui aurait trahi d’ailleurs un esprit schismatique) ?

A cela, on répondra que l’affrontement entre Mgr Lefebvre et Paul VI à partir de 1974 est une chose bien connue, et que le refus de ce prélat d’accepter le protocole de 1988 se fondait sur les principes de la Foi. Et quant à 2012, ce fut l’année où la Fraternité abandonna son archevêque en abandonnant la position qui était la sienne : placer la Foi au principe de tout. Et quant à l’esprit schismatique, on peut se demander qui, en réalité, était dans le schisme ? L’archevêque ou les modernistes ?

Quant au pape François, l’abbé PR soutient qu’il est Pape ; que ce n’est pas lui qui a fait l’Église, mais bien Notre-Seigneur ; et que, partant, la collaboration avec lui doit être celle qu’on aurait avec un pape catholique. Mais à cela, on répondra que, dans la vie réelle, aussi vrai que la pourriture d’une pomme est et n’est pas la pomme ; de même, l’Église conciliaire est et n’est pas l’Église. Dans la vie réelle, la Fraternité traite-elle uniquement avec l’Église catholique et avec un pape catholique, ou bien n’est-elle pas directement en contact avec la pourriture conciliaire ?

Par suite, lorsque l’abbé PR examine jusqu’où il est permis de collaborer avec un moderniste, il estime qu’on peut le faire tant qu’on va dans le sens du bien de l’Église. Faisant encore abstraction de la réalité d’aujourd’hui, il veut faire valoir les considérations suivantes (en italiques, des réponses) :

* L’Église est indéfectible

L’Église, bien sûr, mais les ecclésiastiques conciliaires, eux, ne cessent de défaillir.

* La Fraternité sert l’Église, et non les hommes d’Église –

Bien sûr, mais elle doit passer par l’intermédiaire de ces faux hommes d’Église.

* Il n’est pas possible de refuser, comme cadeau de Rome, la proposition d’une Prélature catholique –

Bien sûr, mais il faudrait ajouter : sauf si elle dépend de faux hommes d’Église.

* Le pape doit s’en tenir aux conditions prévues par l’accord –

Bien sûr, mais que vaut un morceau de papier pour ces gestionnaires ?

* L’autorité du pape vient de Dieu –

Bien sûr, mais certainement pas pour détruire l’Église (II Cor. XIII, 10).

* La Fraternité a eu raison d’accepter la juridiction pour les confessions et les mariages – Monsieur l’abbé

PR, en êtes-vous si sûr ? Et si c’était tout bonnement un morceau de fromage posé sur un piège ?

* Une question aussi pratique que cette dernière portant sur notre situation présente “n’est pas du ressort de cet article pour qu’on puisse en juger”, répond l’abbé PR. Mais la possibilité même que ce ne soit pas un piège prouve que, pour lui, accepter ou non la reconnaissance canonique de Rome “ne doit pas être jugé en retenant uniquement le critère de l’unité de Foi avec le pape”. Et de conclure :”la reconnaissance canonique doit être acceptée si elle est pour le bien de l’Église, mais rejetée si elle ne l’est pas, indépendamment de la foi du pape”.

Mais, Monsieur l’abbé, vous êtes-vous jamais posé cette question : la « foi » de ce pape étant ce qu’elle est, une reconnaissance canonique aurait-elle, oui ou non, pour effet de plonger la Fraternité au milieu du courant moderniste général, la soumettant à des Supérieurs modernistes  ? Oui ou non ? La vie étant ce qu’elle est, pensez-vous réellement que ce pape accorderait un statut qui empêcherait la Fraternité de tomber sous le contrôle de Rome ? Autrement dit : sous le contrôle de gens qui ne croient plus dans la vérité objective ? Les principes catholiques sont très beaux, mais ils doivent être appliqués dans le monde réel, souvent tristement réel.

Kyrie eleison.

L’erreur de Menzingen – II

L’erreur de Menzingen – II on juillet 15, 2017

Une lettre du 13 juin, émanant du siège de la Fraternité Saint-Pie X à Menzingen en Suisse, est censée « faire le point sur les mariages » en tenant compte de la proposition romaine, en date du 4 avril qui vise simplement à faciliter l’enregistrement des mariages de la Fraternité dans la structure conciliaire. Cette lettre n’est pas sans poser un sérieux problème qui dépasse largement tel ou tel détail, tel ou tel argument. Le problème réside en fait dans la mentalité strictement conciliaire des ecclésiastiques auteurs de la proposition.

Nous ne sommes pas seul à penser ainsi : Lors des « discussions théologiques » de 2009 à 2011, trois théologiens de la Fraternité, sous la conduite de Mgr de Galarreta, ont dû affronter quatre « théologiens » romains. Selon le mot inoubliable d’un des trois théologiens, les quatre Romains étaient des « malades mentaux », mais « ayant l’autorité » Objectivement, cette maladie mentale des romains est tellement grave que beaucoup de catholiques fidèles sont tentés de penser que ces prélats ont perdu toute autorité dans l’Eglise. Mais, hélas, ces ecclésiastiques font encore illusion ! si bien que, grâce à « l’obéissance », ils peuvent objectivement continuer à détruire l’Eglise, quoiqu’il en soit de leurs intentions dont Dieu seul reste juge.

Ainsi, dans une première partie, la lettre de Menzingen sur les mariages (cf. les « Commentaires » de la semaine dernière) affirme que la proposition de Rome du 4 avril, vise simplement à ramener les mariages de la Fraternité à l’usage antique et raisonnable de l’Église pratiqué depuis le Concile de Trente. Oui, certes ! Mais cette législation raisonnable, que vaudra-t-elle, dès lors que ce sont des « malades mentaux » qui devront en faire usage ? Un axiome scolastique profond énonce que : «  Tout ce qui est reçu, est reçu selon le mode de celui qui reçoit  ». Une saine tradition, confiée aux mains d’ecclésiastiques (objectivement) insensés, pourra devenir insensée. Par exemple, dans la troisième partie de la lettre, Menzingen affirme que les mariages célébrés dans la Fraternité une fois reconnus par l’Eglise, ne feront plus de doute pour personne. « Plus de doute », dites-vous ? Alors que les responsables de l’Église d’aujourd’hui en sont à transformer pratiquement les annulations officielles en « divorces catholiques » ?

La deuxième partie de la lettre se propose de réfuter une liste de huit objections importantes qu’on peut faire à la proposition romaine. La plupart de ces objections disent, en substance, que l’acceptation de la proposition de Rome, dans le contexte actuel, équivaudrait à épouser la trahison conciliaire de la Foi en acceptant la théorie et la pratique conciliaires du mariage (1,2) ; en admettant la condamnation conciliaire des mariages célébrés précédemment dans la FSSPX (3) ; en approuvant le nouveau Code de Droit Canonique (8) ; et ainsi de suite. Ces objections sont fondées sur le contexte actuel des mariages. Menzingen répond : abstraction faite du contexte, la proposition romaine, «  en soi  », revient simplement à mettre à la disposition des couples de la Fraternité une manière supplémentaire de se marier tout en restant en harmonie avec l’Église officielle. Bien sûr, Menzingen, bien sûr, mais comment, dans la vie réelle, un mariage peut-il jamais être célébré en dehors de tout contexte ? Et comment, aujourd’hui, le contexte officiel de l’Église pourrait-il être autre que Conciliaire ?

La cinquième objection peut servir d’exemple typique illustrant le raisonnement des bisounours de Menzingen, lorsqu’ils séparent l’inséparable. Ainsi, à l’objection dont le sens est que l’assouplissement de la reconnaissance des mariages de la Fraternité par Rome n’est qu’un fromage masquant le piège de la Prélature personnelle, Menzingen répond que le fromage, “en soi”, n’est jamais qu’un fromage ! Menzingen reconnaît même que Rome mentionne qu’il s’agit d’un pas en avant vers la « régularisation institutionnelle » éventuelle de la Fraternité ; c’est admettre que le fromage, objectivement, fait ici partie intégrante d’un piège. Mais à cela, Menzingen répond que s’il fallait éviter tous les pièges, la Fraternité devrait couper court avec tous les responsables romains, ce que Mgr Lefebvre, en 1975, a déclaré ne pas vouloir faire.

Bien sûr, Menzingen, bien sûr ! Mais 1975, c’était avant les13 années de contacts et de négociations supplémentaires avec les Romains qui finirent par convaincre Mgr Lefebvre que Rome n’avait p ;oint l’intention de s’occuper de la Tradition. C’est alors, et alors seulement, qu’il a consacré quatre évêques pour maintenir la Tradition (comme ils l’ont fait jusqu’en 2012). De plus, Mgr Lefebvre n’a jamais refusé tout contact futur avec les Romains. Il a seulement déclaré que dorénavant la doctrine devrait primer la diplomatie, de sorte que les contacts ne pourraient reprendre que lorsque les Romains renoueraient avec les grandes condamnations pontificales du libéralisme et du modernisme. Or, depuis 1988, qu’en est-il ? Menzingen prétend que Rome a changé pour le mieux, de sorte que les pièges ne sont plus des pièges ! Menzingen, attention ! Voilà que vous avez attrapé la « maladie mentale » des Romains, qui nie que la crise de l’Église soit une crise !

Kyrie eleison.