Catégorie : Les Commentaires Eleison

Identité Blanche – II

Identité Blanche – II posted in Les Commentaires Eleison on février 13, 2021

Poursuivons le dialogue avec ce jeune homme blanc d’aujourd’hui, à la recherche de son identité, voulant savoir qui il est. Il se demande s’il pourrait trouver une réponse à ses questions en regardant vers le Christ, mais le christianisme lui semble être subordonné au judaïsme. Ce qui rendrait à ses yeux les chrétiens inférieurs. Mais il ne peut pas croire que le Christ soit inférieur à l’Ancien Testament.

J’ai appris que Noé n’était pas juif ! Alors quand les païens sont-ils devenus différents des juifs ?

Ils le sont devenus avec Abraham, vers 2000 avant J.C. Adam et Eve ont été créés par Dieu environ 4000 avant J.C. Pendant 1000 ans, l’humanité a subi une telle dégénérescence que, en 3000 avant J.C., Noé reçut de Dieu la mission de sauver du Déluge l’humanité qui avait besoin d’un nouveau départ, même s’il ne s’agissait que de huit âmes sur l’Arche. Cependant, 1000 ans plus tard, les hommes étaient à nouveau tombés dans la corruption. Cette fois-ci, Dieu choisit Abraham pour former une race d’hommes (les futurs Juifs) qui, en se tenant à l’écart de la corruption du reste des hommes (les futurs Gentils), devaient former le fond d’écran humain duquel, 2000 ans plus tard, viendrait le Sauveur  : le Messie de tous les hommes, Jésus-Christ. C’est ainsi que, depuis Abraham jusqu’au Christ, les Juifs ont été le peuple spécialement élu par Dieu, la race qui, jusqu’au Messie, serait en charge de toute l’humanité. Mais avec l’avènement du Messie, il devint manifeste que le véritable peuple de Dieu ne serait plus fondé sur la race, mais sur la Foi. Alors les Juifs, blessés dans leur orgueil, se retournèrent contre Dieu. Ils tuèrent le Messie et se firent ainsi la race spécialement adonnée à Satan.

Les Juifs ont-ils été à l’origine du christianisme ?

Le christianisme est en partie humain, en partie divin. La partie divine est venue, et vient, entièrement de la Sainte Trinité, à travers Jésus-Christ, l’homme-Dieu, deuxième personne de la Sainte Trinité. Seule, la partie humaine est venue du milieu juif, par Marie, Joseph, et les 12 Apôtres, etc. À eux, tous les chrétiens sont redevables d’une dette énorme aux Juifs.

Le christianisme n’est-il pas une duperie ourdie par les juifs pour abuser les païens ?

Aucunement, et cela n’a jamais été le cas. Car Dieu a donné aux Juifs, en tant qu’ils devaient Lui servir de truchements humains, sa Vérité et son Salut pour qu’ils les transmettent aux païens. Mais, très vite, les Juifs abandonnèrent l’essentiel de la foi en Jésus Christ – orgueil du mystère d’iniquité. Toutefois les gentils prirent le relais jusqu’à Vatican II (1962–1965), où ils abandonnèrent eux aussi l’essentiel du christianisme – autre mystère d’iniquité, prédit dans l’Écriture (Lc. XXI, 24).

Alors, le Nouveau Testament est-il encore un travail de réflexion juif ?

Oui, mais uniquement dans un sens très restreint. Car au début du christianisme, Dieu a utilisé l’intelligence humaine des juifs pour transmettre, aussi bien aux juifs qu’aux païens, les grandes vérités nouvelles du salut comme on peut les lire dans les épîtres de St Paul, juif. Mais très vite, ce sont les païens qui prirent le relais. Par la suite, peu de Juifs ont professé ces vérités.

Jacob était le fils préféré d’Isaac, Ésaü le fils défavorisé. Or, pour les juifs les chrétiens sont Ésaü. Ont-ils raison de considérer que les chrétiens sont défavorisés aux yeux de Dieu par rapport à eux ?

Absolument pas. C’est le contraire qui est vrai. Lisez Romains IX, 6–9. Esaü est la figure des juifs défavorisés parce la plupart en rejetèrent son Fils avec pertinacité. A l’inverse, Jacob représente les chrétiens favorisés, ceux qui ont accepté et qui accueillent son Fils. Sur la question délicate des juifs et des païens, Saint Paul a lutté contre la confusion qui régnait dans l’esprit de ses auditeurs dans trois épîtres majeures : Galates, Romains et Hébreux. Son enseignement est la Parole de Dieu  ; il fait partie de l’Écriture  ; il est clair, fondamental et fait absolument autorité. Lisez ces épîtres.

Les Juifs ont-ils raison de dire que les Gentils sont stupides ?

Oui, certainement, lorsque ceux-ci abandonnent le Christ  : les Juifs peuvent alors facilement les dominer, comme aujourd’hui. Mais quand les païens sont fidèles au Christ, ce qui équivaut à dire qu’ils sont alors fidèles à Dieu et à la Vérité, alors ni les Juifs ni les communistes ne peuvent les tromper. C’est à cette condition que fleurit la vraie civilisation et que beaucoup d’âmes se sauvent, comme au Moyen-Âge.

Kyrie eleison.

Identité Blanche – I

Identité Blanche – I posted in Les Commentaires Eleison on février 6, 2021

Un jeune ménage, de race blanche, lecteur de ces “Commentaires” voudrait renouer avec l’Eglise. Mais une difficulté particulière les retient  : cela correspondrait-il à leur identité blanche  ? Le mari de 31 ans soupçonne d’ailleurs que cette difficulté se pose à beaucoup de ses contemporains. Lui et sa femme ont des ancêtres allemands et, en quête d’identité, tous deux ont ressenti une profonde attraction pour le paganisme germanique. Mais tous deux étant nés catholiques, ils estiment que leur éducation catholique n’a peut-être pas été aussi bonne qu’elle l’aurait dû. Les questions de ce couple prouvent à l’évidence que leur formation religieuse a souffert en effet de quelques lacunes, mais elles montrent en même temps qu’ils sont en quête de la vérité. Si bien que, s’ils persévèrent dans leur quête, il est certain que Dieu leur apportera les réponses qu’ils cherchent. Voici ce qu’ils demandent :

Le paganisme germanique est-il notre véritable identité ?

Oui et non. Le but qui épanouit et identifie le plus profondément tout être humain, c’est d’aller au Ciel pour jouir de la béatitude éternelle avec Dieu. Voilà pourquoi tant de jeunes (et de personnes âgées) sont si profondément insatisfaits du mode de vie matérialiste actuel : ils se savent destinés à autre chose de bien supérieur, mais ils ne savent pas quoi. Il y a certes beaucoup de noblesse dans le paganisme germanique, ne serait-ce que dans les opéras de Richard Wagner, mais cela reste totalement insuffisant pour emmener un homme au ciel parce que cette noblesse reste dépourvue de toute grâce surnaturelle. Or, seule la grâce peut nous ouvrir le Ciel de Dieu. Or, la grâce divine ne nous est accessible qu’à travers la seule vraie religion de Dieu, à savoir la religion catholique romaine. La refuser, c’est refuser le Ciel. Cette religion – pensons à Charlemagne – a fait l’Europe et a forgé l’identité de toutes les nations blanches européennes. Hilaire Belloc (1870–1953) disait : “L’Europe c’est la Foi et la Foi c’est l’Europe”.

Mais le christianisme n’a-t-il pas été inventé par les Juifs ?

La religion catholique n’a été inventée par personne d’humain. Elle a été “inventée”, si l’on peut dire, depuis l’éternité par Dieu seul, qui l’a révélée aux hommes par son divin Fils, Jésus-Christ, lequel, en tant qu’homme, était Juif et fils de Marie. Le Christ, avec l’aide d’un petit nombre de Juifs, a fondé l’Église catholique. (D’où Jean IV, 22 disant que le salut vient des Juifs). Mais ce sont également les Juifs, les dirigeants et le peuple juif (Mt.XXVII, 20), qui ont crucifié Jésus. Et depuis, une grande majorité d’entre eux ont détesté le Christ, faisant tout ce qu’ils ont pu pour continuer à le crucifier, jusque dans son Église même. Ainsi, parmi les Israélites, les meilleurs d’entre eux ont été, vis-à-vis de Dieu, des amis sans pareils, tandis que les Talmudistes ont été des ennemis sans pareils. Il est essentiel de faire la distinction entre un Juif comme St Paul et un Juif comme Caïphe car il y a une différence incommensurable entre ceux qui s’ouvrent au Christ et ceux qui le rejettent. Tout tourne autour du Christ.

Mais le Nouveau Testament ne continue-t-il pas, peu ou prou, le jeu de l’Ancien Testament ? Les chrétiens ne vénèrent-ils pas les Juifs, en suivant le “dessein” et les “règles” des Juifs ?

Les chrétiens adorent Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, dans la Sainte Trinité telle que révélée par Dieu, Jésus-Christ. Cette révélation transcende de loin toutes celles des autres Juifs réunis. Car le Christ est Dieu, tandis que les autres n’étaient que des hommes.

Mais alors pourquoi Dieu, dans l’Ancien Testament, tenait-Il tant à protéger les Juifs qui pourtant l’irritaient si profondément ?

Tout vient de ce qu’Il leur avait donné un grand rôle à jouer, pour préparer la venue sur terre du Messie mais, hélas, ils n’ont pas été toujours fidèles à cette tâche. Nos vils médias et le simple mot d’« antisémitisme » suggèrent que les Juifs ne peuvent jamais être mauvais, alors qu’en fait, ils peuvent être mauvais. Et lorsqu’ils le sont, ils méritent d’être punis, comme n’importe quels autres hommes.

Pourquoi Dieu a-t-il eu une race élue ? Et pourquoi a-t-il choisi les Juifs en particulier ?

Il a dû choisir certaines personnes pour fournir au Messie une Mère humaine, une famille, un village, un peuple et une pratique religieuse. Avec Marie, Joseph, Nazareth, le Temple de Jérusalem et la religion mosaïque, les Juifs ont finalement réussi à fournir au Messie son cadre terrestre, pour ensuite le crucifier par orgueil.

Pourquoi les Juifs en particulier ? C’est le mystère de Dieu. Citons encore Belloc : “Qu’il est étrange que Dieu ait choisi les Juifs !”

Kyrie eleison.

Deuxième Déluge

Deuxième Déluge posted in Les Commentaires Eleison on janvier 30, 2021

Répétons  : le principal acteur du drame de l’épidémie covidienne, mondialement répandue, est le Bon Dieu. Ni plus ni moins. Certes, Il n’a aucunement part aux multiples péchés qui accompagnent ce fléau, mais Lui seul a créé l’univers et Lui seul le maintient toujours en existence  ; faute de quoi il retournerait au néant. Mais pourquoi la Création ? Pour peupler le Ciel de créatures rationnelles, angéliques ou humaines, qui auront su faire usage de leur existence et libre arbitre, à eux par Dieu octroyés, pour accepter son offre de mériter l’éternelle béatitude à passer avec Lui dans le Ciel. Avec une Sagesse toute divine, bien au-dessus de ce que l’homme peut comprendre, Il gère la vie présente d’ici-bas, de telle sorte que toute âme humaine atteignant l’âge de raison a non seulement son lot de tribulations pour pouvoir manifester qu’elle L’aime suffisamment pour mériter le ciel, mais aussi assez de grâces actuelles pour pouvoir aller au ciel si elle le veut.

De telle sorte que Dieu dirige bel et bien ce que nous pouvons appeler l’effondrement de l’Occident, tout comme il a dirigé le Déluge, au temps de Noé, pour punir l’humanité pécheresse et empêcher qu’elle aille peupler l’enfer au lieu de peupler le ciel. En fait, le Déluge fut une grande miséricorde, car tous les hommes sur terre menaient “une vie corrompue” (Genèse VI, 11–12), et la grande masse des hommes était sans doute en route vers la damnation éternelle, car – tout comme aujourd’hui – l’Enfer était en passe d’emmener le monde entier avec lui. Telle fut la conséquence du péché originel, quelque mille ans après Adam et Eve. Mais lorsque les hommes virent que la montée des eaux du Déluge ne leur laisserait aucune échappatoire, une minorité d’entre eux profita de la lente montée des eaux pour faire un acte de contrition suffisant pour sauver leur âme pour l’éternité. Eh bien, demandez à n’importe quelle de ces âmes-là, maintenant au ciel, si le Déluge n’était pas un acte immense de la miséricorde divine !

Il en va de même aujourd’hui. L’humanité suit les voies de la corruption sur toute la terre. Cette corruption s’est installée avec le matérialisme occidental, mais la faute est bien pire qu’au temps de Noé. Car cette fois-ci, l’Incarnation a eu lieu. En fait, les hommes après avoir profité de ses bienfaits depuis deux mille ans, ont méprisé non seulement Dieu, mais le Dieu incarné. Ils l’avaient pourtant vu se laisser crucifier pour eux, les dotant ainsi par son Sacrifice d’une Église qui les aiderait à sauver leur âme. Or, depuis Vatican II, même les ecclésiastiques ont virtuellement rejeté le Dieu Incarné  : 56 ans après la fin de Vatican II, la corruption avance au galop. Or, peut-on accuser Dieu d’avoir eu hâte en 2020 de frapper ? Difficilement. Ou peut-on dire qu’Il a été cruel  ? Difficilement, si on compare les souffrances de 2020 avec celles qui seront infligées par les krachs économiques, les guerres civiles ou les famines annoncées pour les années à venir. Et si ces malheurs arrivent parce que Dieu les permet, leur cause ne sera-t-elle pas toujours la malice des hommes  ? Qui pourra prétendre que ces fléaux seront immérités ?

De fait, la patience de Dieu pour chacun de nous est admirable, et sa miséricorde éternelle. Seulement, il faudra qu’Il frappe assez fort pour que nous finissions par apprendre notre leçon, et pour que nous commencions à penser de nouveau à aller au ciel. Hélas, quelle que soit la sévérité de la leçon, le risque pour beaucoup trop d’entre nous, c’est que la leçon ne sera cause que de blasphèmes contre Dieu, imprécations contre nos semblables, contre la vie, contre les hommes politiques, contre n’importe qui, en omettant la seule personne véritablement responsable de notre propre détresse  : nous-même.

C’est pourquoi, dans tout ce qui arrive, je veux voir la main immaculée de Dieu et je m’agenouillerai pour Le prier d’accorder sa miséricorde à nous pauvres pécheurs. Les hommes ne peuvent plus résoudre les problèmes dont ils sont aujourd’hui la cause, ils ne peuvent que les aggraver. Avec la grâce de Dieu, j’aurai compassion pour tous mes frères humains, et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour les aider à sauver leur âme. Mais de Dieu seul j’attendrai de vraies solutions. Lui au moins aura la sagesse et le pouvoir de tout diriger pour le mieux. Voilà ce que je sais d’avance.

Kyrie eleison.

LA FRATERNITÉ Reorientée

LA FRATERNITÉ Reorientée posted in Les Commentaires Eleison on janvier 23, 2021

L’abbé Pagliarani, Supérieur Général de la FSSPX, a publié en novembre dernier un texte commémorant le 50ème anniversaire de la fondation de la Fraternité en 1970. L’abbé Edward McDonald, prêtre de la “Résistance” en Australie, a écrit un intéressant commentaire là-dessus que nous résumons ci-après.

1. L’abbé Pagliarani pose la question suivante : “La flamme (“celle d’une charité sans peur”) reçue de notre Fondateur est-elle encore vivante ? Exposée à une crise qui se prolonge indéfiniment dans l’Église et dans le monde, cette précieuse torche ne risque-t-elle pas de s’affaiblir avant de défaillir ? – L’abbé Pagliarani laisse cette question en suspens.

2. C’est à peine si, au fil du texte, l’abbé Pagliarani mentionne le Concile Vatican II. Pourtant, sans Vatican II, la FSSPX aurait-elle une raison d’être  ? Car Rome est la source de toutes ces erreurs sur la foi, sur la doctrine et la morale que la FSSPX a combattues. Les papes post-conciliaires n’ont-ils pas mis en application les enseignements venant du Concile ? Le centre de l’apostasie est au Vatican  ; son siège est là. Or, l’abbé Pagliarani ne mentionne même pas les erreurs de Vatican II. Pourquoi ces omissions ? C’est que, pour lui, le combat est bel et bien terminé  : la FSSPX fait maintenant, avec Vatican II et l’Église conciliaire, cause commune contre le mouvement de la “Résistance”.

3. L’abbé Pagliarani réduit la voilure aux dimensions du combat propre à “la vie spirituelle”. Pour Mgr Lefebvre, le Règne de Notre Seigneur Jésus-Christ tenait la première place  ; procurer aux âmes la vie spirituelle découlait nécessairement de ce but premier. Maintenant, l’abbé Pagliarani fait de la vie spirituelle une priorité en disant, “Notre combat, c’est de permettre à Notre Seigneur Jésus-Christ d’être l’axe de notre vie spirituelle, la source de toutes nos pensées, de toutes nos paroles et de tous nos actes.”

4. Pour l’abbé Pagliarani, tout a été dit  : il n’y a plus de bataille doctrinale à mener. La FSSPX souhaite simplement continuer à parler, répétant sans doute des arguments déjà exprimés contre les erreurs de Vatican II. Mais, de fait, la FSSPX laisse ainsi dormir les erreurs de Vatican II, car beaucoup de nouvelles choses sont à dire, justement parce que, maintenant, le Pape ne cesse de développer de nouvelles erreurs à partir des documents de Vatican II. Qu’en est-il de la réfutation concernant Amoris Laetitia  ? La FSSPX l’a-t-elle seulement entreprise ? Si la FSSPX ne trouve là rien de nouveau à dire, c’est qu’elle a cessé de lutter contre les erreurs du Vatican.

5. L’archevêque Viganò trouve beaucoup de choses nouvelles à dire sur les erreurs de l’Église conciliaire. Pourquoi la FSSPX ne peut-elle faire de même  ? Simplement parce qu’elle a capitulé et qu’elle a été réduite au silence. Elle ne peut plus défendre les droits de Notre Seigneur Jésus-Christ. En novembre 2020, le père Daniel Themann, supérieur du district australien de la FSSPX, a interdit à ses membres de manifester publiquement contre un culte publiquement rendu à Satan dans le Queensland. Les fidèles ont dû se contenter de réparer calmement les sacrilèges dans leur chapelle.

6. La lassitude est un thème récurrent dans la lettre du Père Pagliarani – ce n’est pas le cas des saints. Eux ne se fatiguent jamais, ne se lassent jamais de la bataille. Mgr Lefebvre ne s’est jamais lassé du combat. Il était déjà à la retraite lorsqu’il reprit les armes pour une nouvelle bataille contre l’Église conciliaire. A l’inverse, la FSSPX, lasse, incapable d’efforts, a déposé les armes. Elle n’a “rien de nouveau à dire”.

7. Depuis plus de quinze ans, les séminaires de la FSSPX ne donnent plus aux séminaristes la formation doctrinale nécessaire pour combattre les erreurs modernes. Au contraire, le modernisme et le libéralisme ont été encouragés dans les séminaires. Désormais, les ordinands sont disposés à faire des compromis sur la vérité  ; avec empressement ils co-opèrent avec les évêques diocésains modernistes et se soumettent à eux. L’abbé Wegner, ancien supérieur du district des États-Unis, s’est un jour vanté d’avoir conclu des accords avec quarante évêques américains, tous modernistes et libéraux conciliaires.

8. Tout prêtre resté à la FSSPX après sa capitulation a décidé – si ce n’est explicitement, du moins tacitement – d’accepter cette nouvelle orientation de la FSSPX. Ce ne sont plus des catholiques militants. L’Église est indéfectible. La FSSPX ne l’était pas. Elle a fait défection.

9. Il ne reste plus d’organisation importante, capable de s’opposer à l’assaut des forces du mal qui, sous la forme du communisme athée, sont en train de conquérir la société. La stérilisation de la FSSPX a tari la dernière grande source de grâces et de bénédictions qui pouvait irriguer le monde. Les quelques poches de résistance qui subsistent ne sont pas en mesure d’arrêter, voire simplement d’entraver, l’asservissement du monde au communisme.

Kyrie eleison.

Questions sur la FSSPX

Questions sur la FSSPX posted in Les Commentaires Eleison on janvier 16, 2021

Un lecteur de ces “Commentaires”, nous dit s’inquiéter de ce qu’il voit et entend au sujet de la fidélité de la Fraternité Saint Pie X. Il craint qu’elle ne se montre plus aussi fidèle qu’autrefois et qu’elle ne déçoive l’attente des fidèles. Ce lecteur a en tête plusieurs explications possibles. C’est pourquoi l’auteur de ces “Commentaires” propose quelques considérations en réponse à quelques-unes de ses questions :—

1. On a entendu des rumeurs d’infiltration de la FSSPX. D’après certaines de ces rumeurs, une conspiration visant à infiltrer la Fraternité existait dès le début de son existence. Cependant, d’autres sont d’avis qu’il a fallu attendre longtemps avant que la Fraternité n’ait été infiltrée.

Sans doute les ennemis classiques de l’Eglise, qui déjà du temps de Notre Seigneur épiaient de très près ce qu’il faisait, ont rapidement discerné la menace que représentait pour eux et pour leur Concile Mgr Lefebvre avec sa Fraternité Sacerdotale St Pie X et sa nouvelle génération de prêtres fidèles. Pour ma part je ne peux cependant pas dire que j’aie jamais clairement identifié des ennemis infiltrés, et conscients de l’être. Mais ce que j’ai pu observer, ce sont les fils dans le sacerdoce de Monseigneur qui, après avoir reçu de lui toute la formation voulue, ont cessé de reconnaître ce qu’ils reconnaissaient sous lui, à savoir la nécessité de n’obéir que de manière sélective aux ordres émanant des autorités de l’Église conciliaire, à Rome comme dans les diocèses. Ces prêtres ont beaucoup œuvré, pas tant pour infiltrer que pour changer la FSSPX de l’intérieur. Si aujourd’hui l’œuvre de Monseigneur défendait encore la Foi comme le faisait Monseigneur lui-même, elle pourrait faire un bien immense à une masse considérable de catholiques qui sont maintenant en train d’ouvrir les yeux sur la trahison de Vatican II. Elle les aiderait à voir comment et où survit la vraie Église. Au lieu de cela, la loyauté des dirigeants de la FSSPX semble maintenant s’être vouée aux ecclésiastiques romains de Vatican II, et de nombreuses âmes qu’elle aurait pu convertir, sont maintenant dans la confusion plutôt que sur le chemin de la conversion.

2 La FSSPX a-t-elle donc été infiltrée, et si oui, par qui ?

A proprement parler, par une opération formelle d’infiltration, peut-être pas. Mais d’une manière plus générale, par l’abandon souvent inconscient de ce que voulait Monseigneur face à Vatican II et à ses responsables, alors, oui, il y a eu un changement de cap. Le problème, c’est qu’on s’est progressivement laissé emporter par le courant de la fantaisie moderne, perdant ainsi le sens des réalités. Ce changement est d’ailleurs imputable davantage aux dirigeants de la FSSPX qu’aux humbles prêtres œuvrant sur le terrain. Et le problème de ces dirigeants se situe moins dans leur doctrine catholique que dans l’application qu’ils font de cet enseignement au XXIe siècle, car ils ne parviennent pas à saisir toute la profondeur du mal de notre siècle. Pour eux, les gens sont bien braves et bien gentils.

3. Certains blogs font référence à une famille juive autrichienne du nom de “Von Gutmann”, à laquelle les Rothschild auraient initialement donné un “coup de pouce” financier. Selon Maximilian Krah, cette famille a donné beaucoup d’argent à la FSSPX via une fondation. Qui est cette famille et pourquoi donne-t-elle tant d’argent à la FSSPX ?

C’est une famille juive d’Autriche, mais, autant qu’il m’en souvienne, Mme Von Gutmann que vous nommez était une convertie de bonne foi, et elle a laissé cette somme à la FSSPX en Autriche pour y aider au développement de la Tradition catholique.

4 . Il y a une rumeur sur Internet comme quoi Mgr Lefebvre était sédévacantiste ? Qu’en est-il  ?

À partir de Paul VI, Monseigneur a toujours eu une certaine sympathie pour l’option sédévacantiste en tant qu’elle offrait une solution possible au problème théologique extrêmement grave des Vicaires du Christ qui s’employaient à détruire l’Église. À deux reprises, il a envisagé publiquement la possibilité – en 1976 et en 1985 – que les papes régnant ne le fussent qu’en apparence, et qu’en fait ils n’étaient pas véritablement papes. Toutefois, il ne s’est jamais décidé à adopter cette solution. Souvent il ne l’a envisagée que pour la rejeter. Il considérait qu’elle soulevait plus de problèmes qu’elle n’en résolvait.

5. Pourquoi les dirigeants actuels de la FSSPX ne se réconcilient-ils pas avec Rome ? Qu’en pensez-vous ?

Je crois que beaucoup de bons prêtres de la Fraternité restent encore proches de la pensée de Mgr Lefebvre, et c’est pour cela que les dirigeants de la FSSPX n’osent pas encore se glisser dans les bras de la Rome conciliaire. Mais ces prêtres feraient bien de faire attention !

Kyrie eleison.

Madiran – Conclusion

Madiran - Conclusion posted in Les Commentaires Eleison on janvier 9, 2021

Sept numéros de ces “Commentaires” ont servi à étudier tour à tour le Prologue et les six Parties du livre de Jean Madiran (1920–2013), L’Hérésie du 20e siècle. Il est maintenant opportun de revoir ensemble ces Parties afin de mettre en évidence certaines de leurs leçons qui s’appliquent aujourd’hui à la situation de l’Église et du monde. Ainsi pourrons-nous en tirer des considérations qui suggèrent comment l’Église s’est trouvée dans la confusion qui est la sienne aujourd’hui.

Dès le Prologue, Madiran souligne plusieurs points clés : le problème se situait au niveau des Princes de l’Eglise, c’est-à-dire au niveau des évêques, qui levaient l’ancre de la bonne doctrine depuis déjà 100 ans, au nom du progrès. Finalement au 20ème siècle, ils subvertirent radicalement le christianisme, en le fondant dans un lent processus conduisant au communisme. Ce drame a commencé bien avant Vatican II. Donc au départ il y a la perte de la foi des évêques, et le résultat final sera le triomphe global du communisme  : en 2020, le mensonge de la “pandémie” du Covid met le communisme à nos portes.

Dans la première Partie de son livre, Madiran met au jour, comme Pie X l’avait fait dans son Encyclique Pascendi (1907), le fondement philosophique de l’apostasie implicite des évêques, à savoir l’adoption du subjectivisme de la philosophie moderne. Par cette disposition intellectuelle, toute vérité, y compris même le dogme catholique, devient une simple option. La réalité objective est évincée. Désormais, l’objet dépend de mon esprit, ce n’est plus mon esprit qui doit correspondre à l’objet. Je suis libéré de la réalité. Dans tous les domaines, ces principes insensés se retrouvent au cœur de la folie de l’Église et du monde d’aujourd’hui. Les esprits de nos contemporains sont en déliquescence.

Dans la deuxième Partie, Madiran déclare que les néo-évêques avaient l’intention d’établir une nouvelle religion, laquelle ne pouvait qu’être en guerre avec la religion catholique. Les néo-évêques n’avaient bien sûr aucun droit d’imposer leur fausse religion et, en tant que laïc catholique, Madiran pouvait même s’y opposer de plein droit. N’est-il pas merveilleux de voir l’archevêque Viganò reprendre en 2021 cette même position, prise également par Mgr. Marcel Lefebvre en son temps  ? Il existe une vérité catholique, objective et immuable, permettant aux catholiques de ne pas suivre leurs évêques qui la quittent.

Dans les Parties III, IV et V, Madiran expose sept Propositions formant le contenu de l’hérésie du XXe siècle. Elles sont tirées des écrits de l’évêque de Metz qui, selon Madiran, a le mieux mis en évidence cette hérésie : (1) Aujourd’hui, tout change  ; de sorte que le concept même du salut par le Christ doit également changer. (2) Il doit se montrer plus social, car (3) la foi d’aujourd’hui est à l’écoute du monde,(4) et la “socialisation” du monde d’aujourd’hui est une grâce. (5) En effet, aucun âge n’a été aussi fraternel, (6) et aucun n’a autant regardé vers le futur, donc aucun n’a autant espéré, que le nôtre.

Madiran fait remarquer que cette socialisation, fraternelle et pleine d’espoir, équivaut à une nouvelle religion, laquelle est le communisme. Et de fait, depuis Vatican II, les hommes d’Église glissent de plus en plus à gauche  ; leur religion humaniste est leur nouvelle croisade  ; l’homme est leur nouveau dieu. Quant à Jésus Christ, à sa Sainte Mère, au Ciel et à l’Enfer, ils sont de plus en plus oubliés, ne comptant guère plus dans la vie réelle.

Dans la cinquième Partie, Madiran présente la septième Proposition de l’évêque de Metz : (7) La loi naturelle provient de l’intérieur de l’homme  ; en d’autres termes, il n’y a pas de loi objective pour l’homme venant de l’extérieur ou d’en-haut. Or, dit Madiran, s’il n’y a plus de nature, c’en est fini du sur-naturel  ; les dix Commandements se volatilisent, et la charité véritable s’éteint. Dans ce contexte, quelle société et surtout quelle société chrétienne pourrait jamais subsister  ? Une telle subversion ne laisse de place qu’au communisme. Voilà où nous en sommes  ; et la situation en 2021 est encore bien plus détériorée qu’en 1968. Dans cette Partie, Madiran s’attaque aux racines mêmes de la désorientation et de la désagrégation de l’homme moderne, rendant l’État policier la seule option sociale possible.

Dans la sixième Partie, Madiran termine son livre, peu après les émeutes estudiantines du printemps 1968 à Paris. Elles lui ont fourni en guise de conclusion, un spectacle bien à point. Dans la deuxième Partie sur les évêques, il avait écrit que la Néo-église, en n’enseignant que des choses modernes, transformait les jeunes d’aujourd’hui dans les barbares de demain. En 1968, ils remplissaient de leur chaos les rues de Paris (comme on remplirait à nouveau les rues des États-Unis en 2020). Madiran tient les évêques pour responsables de tout cela. Le communisme est une solution fausse. Dieu seul est la vraie solution.

Kyrie eleison.