blasphème

Dignité Indigne

Dignité Indigne on mars 16, 2013

Une lectrice a présenté des arguments en faveur de l’enseignement de Vatican II sur la liberté religieuse. Même si le sujet a été souvent évoqué dans les « Commentaires Eleison », ses raisons valent sûrement la peine que l’on s’y arrête, parce qu’il est de toute importance que les catholiques d’aujourd’hui comprennent à fond la fausseté de cet enseignement. Ce que le Concile a enseigné dans le paragraphe 2 de sa Déclaration sur la Liberté Religieuse ( Dignitatis Humanae ),c’est que tout homme doit être libre de toute coaction exercée par n’importe quels autres hommes ou groupes d’hommes quand il s’agit pour lui d’agir en privé ou en public selon ses croyances. Plus encore, tout État humain doit inscrire ce droit naturel comme un droit constitutionnel ou civil.

Au contraire, jusqu’à Vatican II l’Église catholique a systématiquement enseigné que tout État, en tant qu’il incarne l’autorité civile de Dieu sur les créatures humaines de Dieu, est obligé comme tel d’utiliser cette autorité pour protéger et favoriser l’unique véritable Église de Dieu, l’Église catholique du Dieu Incarné, Notre Seigneur Jésus-Christ. Évidemment, les États non-catholiques seront condamnés davantage pour leur manque de Foi que pour ne pas avoir donné de protection civile à cette Foi. Également, les États catholiques peuvent s’abstenir d’interdire la pratique publique des fausses religions là où une telle interdiction ferait plus de mal que de bien au salut éternel des citoyens. Néanmoins le principe demeure intact : les États de Dieu doivent protéger la vraie religion de Dieu.

En fait l’enseignement Conciliaire implique ou que les États ne sont pas de Dieu, ou qu’il n’y a pas une vraie religion de Dieu. Dans les deux cas l’État est implicitement libéré de Dieu, et la liberté de l’homme est ainsi placée au-dessus des droits de Dieu ou, plus simplement, l’homme au-dessus de Dieu. Voilà pourquoi Mgr. Lefebvre disait que l’enseignement Conciliaire était un blasphème. Et il ne sert à rien de dire que les autres paragraphes de DH contiennent un bon enseignement catholique. Une seule déchirure faite par l’iceberg fut suffisante pour faire sombrer le Titanic. DH#2 à lui seul est suffisant pour faire sombrer la doctrine catholique. Mais voyons les arguments qui prétendent défendre l’enseignement du Concile.

1 DH fait partie du Magistère Ordinaire, lequel doit être pris bien au sérieux.

DH est venu des Magistres (Maîtres) qui ont la charge de l’enseignement dans l’Église,

oui, mais non du Magistère ordinaire infaillible, puisque DH contredit l’enseignement

traditionnel de l’Église, ainsi que cela vient d’être démontré ci-dessus.

2 DH ne fait que manifester les droits humains qui sont garantis par la loi naturelle.

La loi naturelle place les droits de l’homme en dessous, et non au-dessus, des droits de

Dieu.

3 DH ne renie pas le modèle catholique des relations Église-État.

Mais bien sûr qu’il le fait ! Le paragraphe #2 libère l’État de son obligation intrinsèque

envers l’unique véritable Église.

4 DH est rédigé dans le contexte du monde moderne où tous croient aux droits de

l’homme.

Depuis quand l’Église doit-elle s’adapter au monde, et non le monde à l’Église ?

5 DH n’enseigne pas que l’homme a un droit à l’erreur.

Si l’État de Dieu doit garantir un droit civil à pratiquer, en public, les fausses religions,

il s’ensuit qu’on oblige Dieu à donner un droit à l’erreur.

6 DH est un appel aux gouvernements modernes pour qu’ils garantissent la moitié d’une

tranche de pain, ce qui est mieux que pas de pain du tout.

La vraie doctrine catholique est si logique et si cohérente qu’en abandonner une partie,

c’est l’abandonner toute entière. Et quelle brebis se sauve en s’offrant elle-même au

loup ?

7 Les catholiques ne doivent pas se retirer du monde moderne dans un ghetto doctrinal.

Les catholiques doivent faire tout ce qu’ils ont à faire, et aller où qu’ils doivent aller, afin

de ne pas trahir les droits de Dieu ni compromettre Son honneur. Si cela signifie le

martyre, qu’il en soit ainsi !

Kyrie eleison.

GREC – II

GREC – II on mars 9, 2013

Avant de continuer l’histoire du GREC, le groupe Parisien de laïcs et de prêtres qui se réunissaient à partir de la fin des années 1990 en vue de réaliser une réconciliation entre Vatican II et les catholiques Traditionalistes, découvrons l’attitude fondamentale des participants du GREC. L’avenir de l’Église dépend des catholiques qui comprendront à fond l’erreur du GREC, c’est-à-dire à quel point les esprits modernes perdent prise sur la vérité. Pour illustrer cette attitude, prenons au hasard quatre citations typiques, prises parmi des douzaines et des douzaines de semblables dans le livre « Pour la Nécessaire Réconciliation » du prêtre de la Nouvelle Église, le Père Michel Lelong, un des fondateurs du GREC. Dans une lettre qu’il écrivit au Pape en juillet 2008 on trouve les deux premières citations :—

« Nous souhaitons aussi que les excommunications (des quatre évêques de la FSPX en 1988) puissent être levées et que la FSPX retrouve sa place dans l’Église où elle a tant à apporter. C’est pourquoi nous demandons aux responsables de cette FSPX que cessent les déclarations et articles polémiques qui critiquent le Saint Siège ». Commentaire : (La polémique dans la FSPX n’a-t-elle pas en effet presque disparu au cours de ces dix dernières années ?) Mais si la polémique est si mauvaise, pourquoi donc bon nombre de Pères de l’Église – et Mgr. Lefebvre – furent-ils si polémiques ? La polémique n’est mauvaise que dans la mesure où l’unité est bonne. Mais l’unité n’est bonne que dans la mesure où ce autour de quoi elle unit est bon.

« Dans notre société si tentée par le matérialisme, l’indifférentisme et les sectarismes, nous pensons que, répondant à votre demande, Très Saint Père, tous les catholiques doivent chercher ensemble à être fidèles à cette recommandation du Christ : ‘Soyez un pour que le monde croie’. » Commentaire : « Soyez un » autour de quoi ? Autour de la vérité catholique, ou autour du mensonge selon lequel la vérité catholique peut se concilier avec Vatican II ? Et donc la question primordiale et cruciale pour l’unité catholique, c’est où se trouve la vérité catholique. Mais le GREC veut laisser aux « théologiens » les questions concernant la vérité. Alors les non-théologiens peuvent se sauver par des mensonges ! ?

Cette lettre du Père Lelong fut si bien reçue par Benoît XVI que les chefs et des sympathisants du GREC écrivirent de nouveau quelques mois plus tard. Voici encore deux citations, de cette deuxième lettre au Pape :—

« Certes, nous avons été attristés que les récentes propositions du Saint Siège n’aient pas été acceptées par les responsables de la FSPX, mais nous savons que la réparation des déchirures entre catholiques nécessite toujours la générosité et patience pour rétablir la confiance réciproque et permettre la réconciliation ». Commentaire : Toutes les déchirures doivent-elles nécessairement être soignées, et jamais infligées ? Est-ce que Notre Seigneur n’a pas fait usage d’un fouet sur le dos des prêteurs d’argent dans le Temple ? Il y a un Dieu, et son honneur doit être défendu par-dessus toutes choses, tandis que les hommes peuvent être méchants au point de ne rien comprendre d’autre que le fouet, qu’il soit physique ou verbal.

« Nous pensons que la levée des excommunications enclencherait un processus inéluctable d’approche, en vue d’accords entre le Saint Siège et la FSPX, ou au moins d’accords avec une grande partie des prêtres et des fidèles de la FSPX ». Commentaire : il est vrai que les contacts amicaux entre Rome et la FSPX enclenchèrent ce processus au mois de janvier 2009 et que seule une explosion depuis l’intérieur de la FSPX de l’hérésie la plus horrible des temps modernes –« l’antisémitisme » – bloqua ce processus. Mais, soit une réconciliation catholique avec Vatican II ne pose aucun problème, soit on doit dire que cette explosion fut providentielle, parce qu’elle a eu aussi comme résultat de bloquer, au moins pour un temps, la fausse réconciliation.

En conclusion, le GREC, comme des millions de catholiques modernes, cherche par-dessus tout l’unité, la suspension de toute polémique, la réconciliation, un accord, etc. Mais où donc le Dieu de vérité figure-t-il parmi tous ces sentiments si doux ? Est-Il un papa bonasse qui bénit tous les mensonges des hommes, à la seule condition qu’ils mentent à l’unisson ?

Kyrie eleison.