Étiquette : Mgr Marcel Lefebvre

Reponses De Vigano

Reponses De Vigano posted in Les Commentaires Eleison on novembre 21, 2020

En août dernier, un journaliste de Life Site News envoyait à l’Archevêque Viganò, vivant caché en Italie, un article concernant les catholiques voulant garder leur foi dans la vie quotidienne d’aujourd’hui. L’article avait pour titre  :”Questions pour Viganò : Son Excellence a raison à propos de Vatican II. Mais à présent, qu’est-ce donc que les catholiques doivent faire ?” Dans sa réponse du 1er septembre, Mgr Viganò commence en assurant Stephen Kokx qu’il était content de répondre à ses questions, car elles portaient sur “des sujets très importants pour les fidèles”. Nous résumons ci-dessous la réponse de l’Archevêque et, à la fin de celle-ci, nous soulignerons un point particulier.

Kokx demande à l’Archevêque : “Qui appartient à l’Église catholique et qui en est séparé ? Mgr Vigano répond que quiconque propose une des fausses doctrines du Concile ne peut pas être catholique. De même, toute personne qui accepte l’une de ces doctrines en sachant qu’elle est en rupture avec la doctrine catholique de toujours ne peut pas être catholique. D’autre part, si une personne baptisée, se considérant comme catholique, reconnaît la hiérarchie catholique, cela ne signifie pas nécessairement qu’elle accepte la doctrine conciliaire ou qu’elle adhère aux faits et gestes de l’équipe conciliaire, qu’elle sait par ailleurs en rupture avec la tradition catholique. Cela ne les met pas non plus ipso facto en dehors de l’Église. Mais pour les titulaires de postes dotés d’autorité au sein de l’Église, leur qualité de catholiques devient discutable s’ils acceptent la doctrine conciliaire tout en sachant qu’elle est contraire à la tradition catholique. Ils ont, certes, une autorité dans l’Église, mais ils sont dans l’incapacité de l’exercer correctement. Seule, leur Autorité permet aux Conciliaires de se prétendre catholiques, et pas simplement les membres d’une secte.

Par conséquent, les catholiques traditionnels appartiennent à l’Église, mais les modernistes, non. De plus, les laïcs fidèles à la Tradition peuvent et doivent souvent rechercher des prêtres qui appartiennent à des communautés ou instituts qui sont également fidèles à la Tradition, tout particulièrement pour la célébration de la Messe. À cet égard, le clergé a moins les coudées franches que les laïcs, du fait qu’ils appartiennent à une hiérarchie qui normalement exige d’eux l’obéissance. Toutefois ils ont le même droit et le même devoir que les laïcs de pratiquer leur Foi, cette Foi qui justifie et exige d’eux l’utilisation de l’ancien rite de la Messe. Mais le jour où l’Église laissera derrière elle les diverses horreurs de la Néo-église, il faut savoir que,pour vaincre le modernisme, la persécution des vrais croyants qui auront su rester fidèles doit les trouver à l’intérieur de l’Église et pas en dehors, ayant désespéré d’elle, par exemple.

C’est en restant à l’intérieur de l’Église que Mgr Lefebvre a été un modèle de fidélité sous la persécution qu’il a endurée. La Fraternité Saint Pie X fut, pour les modernistes, un reproche permanent. Elle ne doit d’avoir survécu qu’aux Consécrations épiscopales de 1988, qui ont permis que la vraie messe ait pu être libérée et que Vatican II ait pu être publiquement dénoncé. Mgr Tissier de Mallerais a raison de dire que pour le moment, il y a à la fois une vraie et une fausse “église” sous un même toit. Mais ce toit est catholique, de sorte qu’il appartient à la vraie Église, alors que la fausse Église conciliaire n’est qu’une intruse. Nous devons espérer et prier pour qu’un certain nombre de bergers, à présent endormis, se réveillent et se rendent compte combien ils ont été trompés.

Participer à ce combat dont Notre Seigneur et sa Mère ont besoin, est un vrai privilège, car c’est le moyen de restaurer en nous l’honneur, la fidélité et l’héroïsme. Le sacrement de la Confirmation, ne fait-il pas de nous des Soldats du Christ  ? Et les chrétiens aux cours des siècles n’ont-ils pas dû participer à de grandes batailles l’une après l’autre pour défendre le Vrai, le Bien et le Beau  ? Armés de la Vérité et de la Charité, tenons donc tête aux modernistes. C’est eux les coupables, pas nous ! Que les laïcs n’hésitent pas à assister aux messes qui au lieu de choquer nourrissent leur foi. Dieu, finira par nous rendre de vrais pasteurs et les faux pasteurs iront s’éteignant. Que les laïcs entourent les bons prêtres  ; qu’ils fassent revivre la charité, évitent les divisions et les rébellions  ; qu’ils donnent aux prêtres des conseils empreints de respect, remettant en question non pas l’autorité de l’Église mais son mauvais usage. Dieu ne manquera pas de récompenser notre fidélité et de restaurer son Église, en suscitant des vocations dans les familles qui auront su garder la Foi. Tous les problèmes graves sont des problèmes humains. Tous les problèmes humains ont une solution catholique.

Et quel est donc ce point particulier que nous voulions souligner ? Remarquez comment Mgr Viganò mesure et juge de tout à l’aune de la Vérité et de la Foi.

Kyrie Eleison.

Madiran; les Eveques

Madiran; les Eveques posted in Les Commentaires Eleison on octobre 31, 2020

Dans le Prologue de son livre L’hérésie du XXe siècle, Jean Madiran affirme sans détours que les évêques catholiques, en poste au moment du Concile Vatican II (1962–1965) et ceux qui leur ont succédé immédiatement après, sont les grands responsables du changement de religion dans l’Eglise. Il charge particulièrement les évêques qu’il connaît le mieux, à savoir les évêques français. Dans son premier chapitre, il montre, à la lumière de la grande encyclique de Saint Pie X  : Pascendi (1907), comment l’esprit de ces évêques était inapte à saisir la réalité et, en premier lieu, la doctrine catholique. Cela venait du subjectivisme ambiant, diffusé par la philosophie kantienne, régnant désormais en maître dans les Facultés de philosophie de pratiquement toutes les “universités”. Dans le chapitre II, Madiran consacre au cas des évêques français eux-mêmes, six sections assez librement reliées entre elles.

Il dit tout d’abord, que pour suivre ces évêques, il faudrait jeter aux orties un véritable trésor catholique, tel que Saint Pie X, le chant grégorien, le thomisme, le droit canonique, la Vierge Marie, le patriotisme, notre héritage gréco-latin, la piété mariale, voire, et ce n’est pas le moins important, la dévotion des petites vieilles femmes en prière. « Pour notre part, dit-il, nous refusons de mépriser l’un ou l’autre de ces traits familiers de la famille catholique. Derrière tous ces traits, il y a l’amour du Christ, tandis que derrière tous les discours parlant de “recyclage”, de “rénovations” et de “renouveau”, on trouve la haine ». Car, derrière toutes les réalisations de la “civilisation occidentale”, il y a le Christ, et non l’Inde, ni l’Afrique, ni la Chine.

En second lieu, la Nouvelle Église a proclamé son apostasie au monde entier : la politique des nouveaux évêques n’est plus de convertir qui que ce soit. Pourtant, les fondements de la vie et de la mort restent exactement les mêmes. Que l’Église nous enseigne comment vivre et mourir  ! Nous ne sommes tous que trop obsédés par le monde. Que les prêtres nous apprennent comment aller au ciel !

Troisièmement, ces évêques disent que “la mutation de civilisation” appelle “une conception plus évangélique du salut”, entraînant “une nouvelle formulation.” Mais celle-ci consiste pas seulement dans dans de nouveaux mots, comme ils le prétendent, mais aussi dans un nouveau contenu des mots, c’est-à-dire dans une nouvelle religion. Vos Excellences, notre réponse est “NON !” De plus, en tant que catholique baptisé, je suis en droit d’exiger de vous la vraie Foi, car votre “nouvelle formulation” à la recherche d’une nouvelle “conception du salut” n’est pas simplement maladroite, mais forcément hérétique, conduisant à une nouvelle religion en contradiction avec la vraie Foi.

Quatrièmement, jusqu’en 1966, ces évêques n’avaient pas encore déserté la Foi catholique, alors que maintenant, ils prétendent que leur doctrine exprime enfin le christianisme authentique. En fait, leur “mentalité postconciliaire” est en rupture avec la vraie Foi. La vérité est que nous sommes en plein milieu d’une guerre sévissant entre deux religions différentes. Et tous les évêques, activement ou passivement, soutiennent la nouvelle religion. Il devrait y avoir des évêques catholiques pour prendre la parole, car les âmes périssent ! Mgr Lefebvre, vous m’entendez  ? Nous n’avons nul besoin d’évêques qui nous exhortent à être modernes. Nous sommes tous déjà trop modernes. Depuis quand la technologie moderne et la philosophie moderne devraient-elles être la règle des évêques catholiques  ? Nous connaissons les modernes, et nous les méprisons. Vous ne les connaissez pas et vous les aimez. Marx, Nietzsche, Freud sont des bonimenteurs. Réveillez-vous !

Cinquièmement, la Nouvelle Église est en train de ruiner tout ce qu’il y a d’apprentissage, d’enseignement et d’éducation. En voulant ne donner aux jeunes que ce qui est moderne – ce qu’ils ont déjà – vous ne leur donnez rien, tout en leur faisant croire qu’ils savent tout. Ainsi abandonnés, ils deviendront les barbares de demain, de sorte que vous trahissez non seulement la Foi mais aussi toute la civilisation. Revenez à la Tradition ! Seigneur  ! Donnez-nous de vrais évêques catholiques !

Sixièmement, l’autorité des évêques n’a d’autre fondement que la vérité, la légitimité et le droit. Si ces évêques recyclés avaient raison, l’Église de la Tradition n’existerait plus. Or, la Vérité étant leur premier devoir, lorsqu’ils veulent changer la Foi, ils n’ont aucune autorité pour ce faire. Et s’ils le font, ils n’ont aucun crédit pour prétendre à être obéis. Mais nous ne les laisserons pas en paix. Nous attendons d’eux la certitude, la pureté et la sainteté de la Foi catholique immuable.

(Dans la section 4 ci-dessus, Monseigneur Lefebvre n’est pas mentionné nommément, mais il était présent à l’esprit de Madiran (c’est Madiran qui nous le dit). Deux ans plus tard, Monseigneur fondait la Fraternité St Pie X. La suite fait partie de l’histoire).

Kyrie eleison.

Madiran Prologue

Madiran Prologue posted in Les Commentaires Eleison on octobre 3, 2020

Dans l’Avant-propos de son livre sur “L’hérésie du XXe siècle”, Jean Madiran commence par affirmer sans ambages qu’elle est imputable aux évêques catholiques (p.17 dans la réédition de 2018 du livre par via.romana@yahoo.fr). Sachant qu’il sera accusé, en tant que simple laïc, de parler à tort et à travers, il défie l’adversaire en affirmant (28) qu’il n’a nul besoin, de par sa qualité de catholique baptisé, ni de demander ni de recevoir un quelconque mandat pour défendre la Foi, alors que les bergers (i.e. les évêques) se sont transformés en loups ou en hérétiques, détruisant la Foi.

Il annonce la thèse de tout son livre en faisant (26) une distinction fondamentale  : l’hérésie, au sens strict du terme, signifie la négation délibérée de ce que l’on sait être une proposition définie de la Foi. Mais au sens large, elle signifie l’acceptation de toute une mentalité radicalement étrangère à la Foi. L’hérésie qu’il va attaquer doit s’entendre dans ce sens large, allant bien au-delà de la contradiction de n’importe quelle proposition particulière de la Foi. “L’hérésie du XXe siècle” se situe plutôt ici, “dans la nuit, dans le vide, dans le néant”.

Mais qu’est-ce qui a bien pu vider ainsi les évêques français de leur substance ? Madiran écrit (20) qu’au cours de 100 ans, donc à partir du milieu du XIXe siècle, ils se sont coupés de Rome, de la Rome véritablement catholique de Pie IX et du Syllabus. La raison en est que toute leur mentalité (21) se tenait éloignée de Rome. Certes, ils conservaient la discipline catholique, mais sans conviction  ; ils pratiquaient l’obéissance catholique mais sans en comprendre la raison. En quelques mots, Madiran atteint ici l’essence de l’Église préconciliaire : exposée à l’influence du monde moderne, elle subissait une perte progressive de la foi catholique. Comme résultat, elle conservait les apparences de l’Église, faisant croire qu’elle était toujours là, alors que derrière ces apparences, la substance en avait déjà disparu. Les papes anti-libéraux avaient expliqué comment la véritable Église devait résister à ce nouveau monde révolutionnaire, en particulier les papes Pie IX, Léon XIII et Pie X dans leur enseignement social. Mais de la doctrine sociale de leurs Encycliques, Madiran (23) dit que les évêques des années ‘50 ne savaient pratiquement rien.

Plus grave encore  : pour Madiran, qui laisse ici entrevoir toute la partie VI de son ouvrage, l’hérésie des évêques du 20e siècle vient de leur infidélité invétérée, prête à nier jusqu’à l’existence même du droit naturel (24). Subjugués par le monde moderne, infectés par son libéralisme, ils dérivaient mentalement, et depuis longtemps, de la position romaine, en rejetant sa doctrine sociale. Donc même si, dans les années ‘50, ils reprenaient encore certaines formules de l’ancien catéchisme, leur cœur ne comprenait plus le sens du droit naturel, si bien que, dans les années qui suivirent immédiatement le Concile, ils étaient prêts à mettre la main sur le dogme et le catéchisme qu’ils avaient laissés jusqu’alors extérieurement intacts. Ainsi, leur désaccord avec Rome sur la doctrine sociale avant le Concile contenait implicitement en germe ce déracinement total de la religion chrétienne dont toute l’Église a souffert à la suite du Concile (25).

Car s’il n’y a pas de Droit naturel ni d’Ordre rationnel voulu par Dieu dans toute la Création qui nous entoure, alors toute la raison et toute la foi font naufrage  ; et si les formules de l’Évangile et les définitions dogmatiques peuvent encore, pour un certain temps, être récitées et répétées avec précision, leur substance a été dissoute, et le sens religieux en a été radicalement subverti. Les évêques sans droit naturel n’ont plus accès ni à l’Évangile ni aux définitions dogmatiques. Ils ne peuvent plus rien conserver ni transmettre (26). Ils sont mûrs pour basculer à gauche, vers cette religion ersatz de la modernité qu’est le Communisme (26).

En guise de conclusion de son Prologue, Madiran fait appel à un compatriote qui avait prévu cette décadence du clergé avant même la Première Guerre mondiale. Charles Péguy (1873–1914) écrivit en 1909 que le clergé (30) détruisait avec succès le christianisme en voulant le faire progresser avec son temps. Le clergé perdait la foi (32), en acceptant sa disparition comme s’il s’agissait d’un processus naturel.

Kyrie eleison.

Mgr. Lefebvre Transfere

Mgr. Lefebvre Transfere posted in Les Commentaires Eleison on septembre 26, 2020

Il y a deux jours, donc le 24 septembre, la dépouille mortelle de Mgr. Lefebvre a été transférée du caveau proche du Séminaire d’Écône où elle gisait provisoirement depuis sa mort en 1991, à un sarcophage en marbre dans la crypte en dessous de la chapelle du Séminaire, préparé spécialement pour son repos permanent. Toute splendeur convient au lieu de sépulture du plus grand homme de Dieu, du plus grand héros de la Foi des temps modernes, de l’Archevêque qui pratiquement seul a sauvé la doctrine, les sacrements et le sacerdoce catholiques de leur corruption et élimination aux mains d’hommes modernes qui n’y croyaient plus, au moins tels que ceux-là étaient transmis par l’Église fidèle depuis presque deux mille ans.

Et on peut dire qu’après sa mort ses successeurs ont prolongé son oeuvre plus ou moins fidèlement pendant 20 ans encore, mais en 2012 un changement a eu lieu das sa Fraternité de St Pie X qui a obligé bon nombre d’âmes de parler plutôt de la Néo-fraternité, tout comme les changements dans l’Église universelle suivant Vatican II (1962–1965) ont obligé beaucoup de catholiques de parler de la Néo-église, tant les changements étaient radicaux. Hélas, la cérémonie de transfert des restes de Mgr.Lefebvre a réflété ce même transfert de son oeuvre de Fraternité en Néo-fraternité, parce qu’elle a été célébrée non pas par le Supérieur Général actuel, l’abbé David Pagliarani, mais par son prédécesseur, celui qui a été principalement responsible de la transformation de la Fraternité en Néo-fraternité. Ce choix du prédécesseur de l’abbé Pagliarani pour célébrer un événement aussi exceptionnel en l’honneur du Fondateur de la Fraternité ne fut ni un accident, ni de bon augure. Il nous rappelle les paroles de Notre Seigneur (Mt. XXIII) –

29 Malheur à vous, Scribes et Phariséens, hypocrites, qui bâtissez des tombeaux aux prophètes, et ornez les monuments des justes, 30 et qui dites : si nous avions vécu aux jours de nos pères, nous ne nous fussions pas joints à eux pour verser le sang des prophètes.

Peut-être bien que l’hypocrisie aujourd’hui universelle de tout un monde qui méprise Notre Seigneur s’est tellement approfondie que beaucoup de ceux qui ont assisté à la cérémonie d’il y a deux jours n’étaient ni conscients de l’hypocrisie, Dieu le sait, ni si sévèrement à condamner que ces Phariséens dont Notre Seigneur savait qu’ils tramaient sa mort. En effet, beaucoup de catholiques qui avaient suivi fidèlement Mgr. Lefebvre dans sa “désobéissance” envers l’Église officielle, ont été habillement reconduits par ses successeurs vers ces mêmes officiels du Concile avec leur religion de l’homme. Néanmoins, vu objectivement, le parallèle est clair –

* Les Phariséens ont bâti des monuments pour honorer les prophètes qu’ils auraient eux aussi tués. La Néo-fraternité honore son Fondateur d’un sarcophage alors qu’elle fait les doux yeux aux Pachamamistes à Rome dont il avait déjà en son temps les agissements en horreur.

* Aux Phariséens Notre Seigneur a promis d’envoyer des messagers pour dénoncer leur infidélité, mais ceux-ci ils les ont tués de même.

A la Néo-église comme à la Néo-fraternité Il envoie un Mgr. Viganò pour leur rappeler leur infidélité. Quant à la Néo-église, elle l’oblige à se cacher pour ne pas être tué. Quant à la Néo-fraternité, elle fait de son mieux pour ne faire aucun cas de lui. Elle est passablement gênée par ses vérités de la Tradition.

* Les Phariséens ont été gravement avertis par Notre Seigneur des conséquences graves de leur infidélité, et en effet en l’année 70 Jérusalem a été détruit de fond en comble.

Quant à la Néo-fraternité, elle a pour le moment mis dans une impasse radicale l’oeuvre de Mgr. Lefebvre, parce que celle-ci a grand besoin de nouveaux évêques pour maintenir le réseau mondial de la Foi qu’il avait construit. mais elle ne peut pas en avoir, ayant refusé de s’en donner sans le consentement des Pachamammistes. Car jamais ceux-ci ne consentiront le sacre de vrais évêques qui défendront la Foi telle que la Fraternité de Mgr Lefebvre la défendait. Cette Foi-là, ils font tout pour la dissoudre.

Bref, la Néo-fraternité a permis que celui-là célébrât la mise en tombeau de Mgr Lefebvre qui a fait plus que personne d’autre pour enterrer son oeuvre. Les prêtres de Mgr. Lefebvre se rendent-ils compte que d’une oeuvre de héros ils sont en train de faire un parc pour enfants Néo-phariséens ?

Kyrie eleison.

On Manque d’hommes !

On Manque d’hommes ! posted in Les Commentaires Eleison on mai 23, 2020

Lorsque les Autorités de l’Église catholique abandonnent la Vérité, comme elles le font depuis Vatican II, il est beaucoup plus facile de dire qu’on suit une prétendue ligne de crête entre « hérésie à gauche et schisme à droite » que d’accomplir réellement ce tour d’équilibriste. C’est pourquoi la remarque inhabituellement tranchante de Mgr Lefebvre citée dans les deux derniers numéros de ces « Commentaires » « Coupez les ponts ! » suscite, à bon droit, l’intérêt.

Un laïc a même mis en doute l’authenticité de la remarque : Notre doux Archevêque aurait-il vraiment pu dire cela ? Oh oui, il l’a dit. L’original des propos tenus est même un peu plus abrupt que la citation que nous en avons faite, mais en substance, c’est la même chose – « Avec ça, il ne reste plus qu’à tirer l’échelle. Il n’y a rien à faire avec ces gens-là (les Romains conciliaires). Qu’avons-nous de commun avec eux ? Rien ! Ce n’est pas possible. Ce n’est pas possible » (6 sept. 1990). Cf. la référence de la bande audio de 1990 : Audio – Retrec – PASCALE90 ou SACERDOTALE90. (Toutefois, celui qui souhaiterait vérifier par lui-même la citation devra se méfier des séries « révisées » des enregistrements de Mgr Lefebvre, car tous les propos qu’il a tenus s’opposant trop vigoureusement à la Rome conciliaire, tels ceux que nous venons de citer, peuvent très bien avoir été coupés par les « éditeurs » de la Néo-Fraternité qui favorise Rome).

Un autre lecteur ayant réagi à la citation est un prêtre du Novus Ordo, maintenant fermement établi dans un prieuré de la Néo-fraternité en Suisse (sans avoir été réordonné sous condition, pour autant qu’on sache). Il pense que « les choses semblent avoir vraiment pris un tour différent aujourd’hui » du fait que la génération actuelle d’ecclésiastiques à Rome est bien différente de celle des années 1980, devant laquelle l’Archevêque réagissait. Car aujourd’hui, les meilleurs d’entre eux veulent une véritable restauration de l’Église. Il en conclut qu’adopter de nos jours l’attitude qu’avait alors Mgr Lefebvre, ne laisse que deux solutions : soit la « Résistance », soit le sédévacantisme.

Mais, Monsieur l’abbé, bien que les dirigeants actuels de l’Église soient différents des prêtres parjures du temps de l’Archevêque, lesquels ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour détruire la véritable Église, ont-ils pour autant compris (ou lu) Pascendi ? Et à quoi servent des autorités ecclésiastiques, aussi aimables et bienveillantes soient-elles vis-à-vis de la Foi, de l’Eglise, de la FSSPX ou même de la « Résistance », si elles n’ont pas compris que le problème actuel est de n’avoir devant soi que des hommes dotés d’esprits « élastiques » sans consistance qui ne peuvent même pas concevoir que la vérité condamne l’erreur ou que le dogme condamne l’hérésie ? En fait, un esprit élastique favorable à la Tradition n’est guère plus utile à l’Église qu’un esprit élastique condamnant la Tradition. Par ailleurs, il est inexact de dire que les choses sont « vraiment différentes » de l’époque de l’Archevêque. Aujourd’hui comme hier, on verrait qu’un prêtre a vraiment compris le problème s’il disait qu’il voudrait descendre à Rome avec une mitraillette (au moins au sens figuré !) pour envoyer à Dieu (comme le dirait Poutine) tous ces Conciliaires si doucereux. Bref, la « Résistance » doit absolument rester en travers de la route pour témoigner ; sinon on arracherait à la route les pierres elles-mêmes pour qu’elles crient la Vérité à la place des bergers frappés de mutisme avec leurs chiens muets (cf. Lc XIX, 40). La « Résistance » ne doit pas, ne peut pas, céder !

Enfin, un bon prêtre cherche à nous consoler en nous annonçant, qu’il tient d’un prieur de la Fraternité, que le Supérieur Général de la Fraternité a expliqué, lors d’une réunion en février dernier de tous les prieurs de la Fraternité en France, que les discussions entre la FSSPX et Rome restaient en suspense parce que la FSSPX insiste toujours sur la doctrine d’abord – bien joué, Monsieur le Supérieur – alors que Rome persiste à vouloir d’abord un accord pratique. Mais qu’importe tout cela à Rome ? Ne lui suffit-il pas d’attendre que le fruit mûr tombe de lui-même ? On dit que Mgr Tissier se porte si mal aujourd’hui qu’on médicalise une chambre à Ecône pour qu’il puisse y être hospitalisé. Il ne resterait donc plus que deux évêques à la FSSPX pour pourvoir à ses besoins dans le monde entier. Il est donc clair que le Supérieur Général a deux solutions : ou bien se soumettre aux conditions de Rome pour procéder à la consécration d’autres évêques, poursuivant ainsi la désastreuse conciliation de son prédécesseur avec les dirigeants de l’Église actuelle (qui, aussi bienveillants soient-ils, ont perdu la Foi, comme l’a dit Mgr Lefebvre) ; ou bien de faire consacrer d’autres évêques sans la permission du Pape, comme l’a fait Mgr Lefebvre. Mais la Néo-fraternité serait-elle prête à suivre la ligne héroïque de Mgr Lefebvre, qui consiste à défier les traîtres (au moins objectifs) de Rome ? Il est permis d’en douter.

Kyrie eleison.

La Malice Du Modernisme – I

La Malice Du Modernisme – I posted in Les Commentaires Eleison on mars 7, 2020

La Fraternité Saint Pie X n’a plus aujourd’hui le rôle exceptionnel de fer de lance qu’elle tenait dans la défense de la foi catholique à l’époque de Mgr Lefebvre (1905–1991). La raison en est que ses successeurs, maintenant à la tête de la Fraternité, n’ont jamais compris aussi bien que lui la profonde malice de l’erreur qui dévaste actuellement l’Église : le modernisme. De fait, le Fondateur de la FSSPX aurait dit vers la fin de ses jours que si seulement il avait lu plus tôt l’Histoire du catholicisme libéral en France de 1870 à 1914 de l’abbé Emmanuel Barbier (1851–1925), il aurait donné une orientation autrement plus anti-moderne aux études des séminaristes. Si cette remarque est authentique, elle laisse entendre que l’archevêque lui-même avait été dépassé par la malice du modernisme. De même, en Italie, le vaillant fondateur de la revue Si, Si, No, No, Don Francesco Putti (1909–1984), aurait dit à notre archevêque, dont il était l’ami : « La moitié de vos séminaristes sont des modernistes ».

En effet, sous-estimer la malice de la modernité est facile, car elle s’accumule en Occident depuis des siècles et les Occidentaux en sont imprégnés depuis le berceau jusqu’à la tombe. De cette modernité est né le modernisme dans l’Église, précisément pour qu’elle s’y adapte, et cette même modernité, dans les années soixante, a servi de toile de fond à tous les Pères du Concile puis, à partir des années quatre-vingt, aux successeurs de Mgr Lefebvre dans la Fraternité. En fait, ce n’est que par une grâce spéciale de Dieu que notre archevêque a pu voir le problème aussi clairement qu’il l’a fait. Montrons comment cette incapacité à comprendre le modernisme sous-tend la plupart des erreurs commises par les successeurs de Mgr Lefebvre –

I.) « 95% des textes de Vatican II sont acceptables ». Mgr Lefebvre déclarait au contraire, que le problème de Vatican II ne résidait moins dans les grandes erreurs de la liberté religieuse, de la collégialité et de l’œcuménisme que dans le subjectivisme imprégnant tous ses textes, si bien que la vérité objective, Dieu et la foi catholique finissent par se dissoudre dans le néant. Le subjectivisme coïncide avec cette révolution copernicienne opérée en philosophie par Emmanuel Kant (1724–1804) et dénoncée par Pie X dans Pascendi (1907). Au lieu d’enseigner que l’objet s’impose au sujet qui tourne autour de lui, cette philosophie prétend que l’objet dépend du sujet qui le fait tourner autour de sa personne. Et c’est autour de cette folie que tourne maintenant le monde entier.

2.) « Sans-doute le Concile était-il mauvais, mais aujourd’hui il perd de son emprise sur les prélats romains ». Ah bon ? ? Et la Pachamama ? Depuis quand a-t-on vu une pareille idolâtrie publique dans les jardins du Vatican et même dans les églises de Rome ?

3.) « Pourquoi la Fraternité attendrait-elle que Rome se convertisse et quitte officiellement le modernisme ? Car, si Rome est prête à nous accepter ‹ tels que nous sommes ›, cela signifie qu’elle est dans la voie de la conversion ; donc nous devrions parvenir à un accord sans trop tarder ». En effet, il est parfaitement inutile d’attendre que les modernistes romains se convertissent, car ils sont libéraux. Or, pour convertir un libéral (selon le père Vallet) il faut bien un miracle. Le libéralisme se présente sous un jour tellement avantageux, tellement confortable, que pratiquement, il est humainement impossible d’en sortir sans l’intervention d’un miracle. Or ce miracle, pour le monde comme pour l’Église, ce sera la Consécration de la Russie, et non une Fraternité à la traîne des libéraux. Au demeurant, si les libéraux romains acceptent « en l’état » la FSSPX autrefois récalcitrante, c’est uniquement parce qu’elle n’est plus anti-libérale comme autrefois ; c’est parce que le sel de la Fraternité a perdu sa saveur (cf. Mt. V, 13).

4 .) « Nous devons faire preuve de patience et user de tact pour comprendre le mode de penser des Romains, afin de ne pas les offenser ». Pour comprendre comment pensent ces modernistes de Rome, il faut à la fois beaucoup d’humilité et de réalisme, et des cours fracassants sur Pascendi afin d’être sûr de bien comprendre en quoi consiste le modernisme, ce virus insidieux et extrêmement contagieux. Ce dont ils auraient le plus besoin, s’ils pouvaient en supporter le choc, ce serait d’être offensés et blessés jusqu’à ce qu’ils se rendent compte de leur modernisme et qu’ils l’abjurent ; il faudrait qu’ils admettent ce qu’écrivait le père Calmel : « Un moderniste est un hérétique doublé d’un traître ».

5.) « Aucun accord en bonne et due forme n’a été signé entre Rome et la Fraternité, donc aucun mal n’a été fait ». Une série d’accords partiels, par exemple sur les confessions ou sur les mariages, a causé un tort immense, car un grand nombre de prêtres et de laïcs de la Fraternité comprennent de moins en moins ce que voulait dire leur Fondateur lorsqu’il écrivait dans son dernier livre que tout prêtre souhaitant garder la Foi devait se tenir à l’écart des Romains. Ils sont peut-être « gentils » ; ils peuvent être remplis de « bonnes intentions » . . . mais, objectivement, ce sont eux les assassins de notre Mère l’Eglise.

Kyrie eleison.