Mgr Marcel Lefebvre

La « Résistance » Agit–Elle ?

La « Résistance » Agit–Elle ? on octobre 20, 2018

Cette fois, c’est une grand-mère qui écrit aux Commentaires Eleison pour faire état d’une préoccupation largement partagée par des lecteurs et des amis qui sympathisent en général avec les objectifs de la “Résistance”, mais qui se demandent ce que fait réellement ce mouvement pour les aider dans leur quotidien. Voici, légèrement résumé, le message qu’elle nous envoie :—

Je suis plutôt déçue de voir aujourd’hui le manque de gouvernance dans la Fraternité comme dans la Résistance. Nous soutenons la Résistance mais nous ne savons pas ce qu’elle fait. Récemment, vous avez consacré trois évêques, mais quelle est leur véritable mission ? Que font-ils pour apporter aux fidèles espérance et réconfort ? Nous n’entendons jamais parler d’eux non plus. Ne peuvent-ils pas former une sorte d’opposition à la Fraternité, en s’associant aussi ces bons prêtres bien capables qui ont quitté la Fraternité ? Dieu se contenterait-Il de nos seules prières ? Il y a quelques années, Il a suscité Mgr Lefebvre pour protéger Son Église. Va-t-Il maintenant laisser en panne les fidèles qui ont suivi l’Archevêque ? Je pense que beaucoup de Catholiques de la Tradition cherchent désespérément une direction ferme, que ce soit dans la Fraternité ou dans la Résistance.

Chère Madame,

Pour vous répondre, permettez-moi de commencer par un célèbre épisode de l’histoire romaine remontant avant Jésus-Christ. En 216 avant JC, l’armée romaine, normalement invincible, est partie se battre contre les Carthaginois commandés par Hannibal qui avaient envahi l’Italie et menaçaient la ville de Rome. Lors de la bataille de Canne, dans la région des Pouilles au sud-est de l’Italie, les Romains furent pris de vitesse par une manœuvre d’Hannibal, et se trouvèrent encerclés, puis massacrés par les Carthaginois. Ce qui plongea Rome dans la consternation. Que fallait-il faire ? Certains Romains étaient d’avis de lever une autre armée afin de poursuivre la lutte contre Hannibal. Mais le Consul Fabius conseillait d’éviter si possible l’affrontement et, tout en surveillant de près l’ennemi, il proposait d’attendre qu’ils rentrassent d’eux-mêmes chez eux. Le conseil était bon et a été suivi. Les Carthaginois finirent par rentrer chez eux, où, quatorze ans plus tard, leur armée fut écrasée par les Romains. “Fabius le Temporisateur” avait gagné.

Mais toute comparaison boite. Ainsi, après l’écrasante défaite de l’Église à Vatican II (1962–1965), oserait-on affirmer que Mgr Lefebvre eut tort de constituer, tant bien que mal, une petite armée pour continuer, quelques années plus tard, le combat contre les modernistes ? Évidemment non. Car Vatican II fut une bataille de grande ampleur qui laissa suffisamment de bons soldats pour que l’archevêque pût les rassembler dans une petite armée dans les années soixante-dix. A l’inverse, à partir de 2012, la glissade de cette petite armée fut une défaite qui laissa épars derrière elle beaucoup moins de soldats pour continuer le combat. La stratégie pourrait-elle être aujourd’hui la même que dans les années soixante-dix et quatre-vingt ? Sûrement pas. Car cette fois-ci, les soldats étaient souvent des enfants nés dans la période révolutionnaire des années soixante, voire plus tard, et ils ont d’autant moins le sens de l’obéissance, le sens d’une Église et d’un monde en ordre que ne l’avaient les catholiques d’après le Concile. En effet, qui peut nier qu’en 2010 le désordre et l’indiscipline ont encore bien augmenté par rapport aux années 1970 ? Au point où on peut se demander si aujourd’hui Mgr Lefebvre, malgré tous ses dons, aurait pu ou voulu mettre sur pied une “contre-Fraternité”. Oui, peut-être, ou peut-être pas . . .

En fait, en ces temps de guerre, les quatre évêques de la “Résistance” (plutôt un mouvement qu’une organisation), chacun dans la partie du monde où il se trouve, fait ce qu’il peut pour distribuer aux catholiques des rations de secours leur permettant de garder la Foi : la bonne doctrine, et des conseils pour le petit nombre qui en cherche, outre les sacrements que seuls les évêques peuvent conférer. C’est un service bien réduit qui n’a rien de flamboyant ni de sensationnel, mais peut-être assure-t-il un minimum vital. Si tel est le cas, que Dieu nous garde fidèles dans la foi.

Kyrie eleison.

Des Préparatifs de Rome ?

Des Préparatifs de Rome ? on juin 16, 2018

Dans le contexte de crise qui submerge l’Église catholique depuis Vatican II (1962–1965), voilà subitement deux initiatives récentes des autorités romaines qui paraissent bien surprenantes. En effet, toutes deux ont l’air de favoriser la Tradition catholique que par ailleurs le pape François semble par maint côté vouloir éliminer une fois pour toutes. Le Grand Méchant Loup voudrait-il vraiment se montrer gentil envers le Petit Chaperon Rouge, ou bien ces deux gestes ne sont-ils que des ruses destinées à piéger la Fraternité Saint-Pie X dans la tanière conciliaire ? Serait-ce que Rome aussi prépare le Chapitre Général de la Fraternité prévu pour la mi-juillet ?

La première de ces deux initiatives est venue de la Commission Ecclesia Dei. On se souvient que cette institution fut créée à Rome en 1988 pour ralentir la tradition catholique qui menaçait de se développer à un rythme accéléré. Or, à la mi-février de cette année, Ecclesia Dei accordait à la Fraternité Saint-Pierre, d’orientation semi-traditionnelle, l’usage des rites liturgiques hautement traditionnels de la Semaine Sainte. Ces rites ont été utilisés durant plusieurs siècles avant que la réforme liturgique lancée par le cardinal Bugnini dans les années 1950 n’ait conduit à la nouvelle messe introduite à la fin des années 1960. Cette ancienne liturgie de la Semaine Sainte devient de plus en plus populaire auprès des catholiques qui répudient la nouvelle messe. La raison en est qu’elle contient de nombreux traits allant à l’encontre de la nouvelle liturgie moderniste que Paul VI, par une astuce administrative, a réussi à imposer à l’Église universelle en 1969. Faut-il croire que Rome se désengage enfin de la nouvelle messe ?

Non pas. Comme dit le célèbre vers de Virgile : « Quoi qu’il en soit, je crains les Grecs, même lorsqu’ils font des cadeaux ». Ce don fait à la Tradition peut très bien avoir été conçu par Rome pour persuader tous les Petits Chaperons Rouges, en particulier les participants au Chapitre Général de Juillet, qu’après tout le Grand Méchant Loup n’est pas aussi méchant qu’on le dit. Le Chapitre de juillet prochain est important pour Rome car ce bastion de la Foi, érigé par Monseigneur Lefebvre, doit être démantelé, parce qu’il a constitué de par son intense combat pour la Foi un véritable barrage entravant la marche du Nouvel Ordre Mondial, entrave sans aucune proportion avec la force numérique de la Fraternité Saint Pie X. Depuis la mort de Mgr Lefebvre, ce combat a été gravement affaibli, mais Rome peut craindre que le Chapitre ne le ressuscite. La volonté de Rome est qu’on élise comme Supérieur Général encore un libéral, à la rigueur un candidat de compromis, mais en tout cas pas un combattant de la Foi !

L’autre action inattendue de Rome a eu lieu le 16 mai dernier, lorsqu’un journaliste bien connue du Vatican, Andrea Tornielli, a mis en lumière un extrait d’un livre publié récemment par un fonctionnaire romain sur le Pape Paul VI (1963–1978). L’extrait est un compte-rendu détaillé de la conversation de septembre 1976 entre le pape et Mgr Lefebvre, tenue dans les deux mois qui suivirent la messe de Lille célébrée par l’archevêque devant une foule immense. Cette messe a marqué le début du mouvement traditionnel, de sorte que le pape a voulu freiner l’archevêque. La conversation dura un peu plus d’une demi-heure et les Romains prirent des notes. Peu après, Mgr Lefebvre en donna une version quelque peu différente du script maintenant dévoilé par Rome. Mais pourquoi les Romains ont-ils gardé par devers eux cette relation plus complète pendant 42 ans ? Et pourquoi décident-ils de la publier maintenant ?

La réponse doit se situer dans le “quelque peu différente”. L’admirable site Internet d’Amérique Latine, Non possumus, a publié côte à côte la version romaine et le propre récit de Mgr lefebvre. Les lecteurs de Non possumus peuvent vérifier par eux-mêmes comment les Romains ont blanchi l’aveuglement de Paul VI et leur propre vilenie. Exemple emblématique : Paul VI y a accusé l’archevêque de demander à ses séminaristes de prêter serment contre le pape, ce qui était absolument faux. L’archevêque a déclaré qu’il était prêt à jurer sur un crucifix que le pape l’avait accusé de faire prêter un tel serment. Un porte-parole romain a alors officiellement démenti qu’il ait été fait mention dans la conversation d’un tel serment.

De même, la version de Rome dissimule l’abîme qui sépare de la foi de l’Archevêque le modernisme de Paul VI. Tout se passe comme si les Capitulants n’auraient nul besoin de s’inquiéter de cette distance infinie séparant la Rome Conciliaire de la Fraternité Saint Pie X : qu’ils élisent comme Supérieur encore un libéral, mais un candidat de compromis fera aussi l’affaire !

Kyrie eleison.

Importance de la Foi – II

Importance de la Foi – II on janvier 13, 2018

Excellence,

A la suite d’une conversation avec un prêtre bénéficiant de l’Indult (prêtre obéissant aux responsables de l’Église officielle, mais autorisé à dire la vraie messe) je me trouve quelque peu troublé quant à la position prise par Mgr Lefebvre pour défendre la Foi. J’avais toujours pensé qu’il avait raison mais voilà, maintenant je n’en suis plus si sûr. Voici quelques-uns des arguments avancés par ce prêtre :

1 Mgr Lefebvre a désobéi à Rome. Cela prouve qu’il était orgueilleux.

2 S’il avait abandonné la Fraternité et ses séminaires pour obéir à Rome, il aurait été héroïque.

3 S’il a désobéi à Rome pour sauver la Tradition, il a fait le mal afin d’obtenir un bien, ce qui n’est pas permis.

4 Obéir à un pape aussi mal orienté que le pape François est un martyre par lequel on imite le Christ.

5 Spirituellement parlant, se jeter dans la gueule du lion romain comme le fait Mgr Fellay, est héroïque.

Cher Monsieur,

En temps normal, l’Église catholique donne aux fidèles des directives claires quant à ce qui est vrai ou faux, bon ou mauvais. Cela préserve les âmes d’être dans la confusion. Mais depuis le Concile Vatican II (1962–1965), nous ne sommes plus dans une époque normale. La raison en est que les autorités romaines ont abandonné la vraie religion catholique pour adopter une autre religion, fausse et artificielle, que nous pouvons appeler la religion conciliaire. Si bien que, depuis les années soixante, les catholiques sont désorientés du haut en bas de la hiérarchie de l’Église : ils veulent aller simultanément dans deux directions différentes. Par exemple, votre prêtre, bénéficiant de l’indult, dit la Messe de la vraie religion, mais en même temps, il veut obéir aux autorités romaines imbues de la fausse religion. Rien d’étonnant à ce vous soyez désorienté en l’écoutant. Vous serez troublé tant que vous n’aurez pas parfaitement compris la différence entre la vraie religion révélée par Dieu et la religion conciliaire faite de main d’homme. Peut-être Dieu vous appelle-t-Il à réfléchir davantage sur ce sujet ?

Nous sommes catholiques par la Foi à laquelle nous croyons, par les sacrements que nous recevons et par la hiérarchie à laquelle nous obéissons. Mais avant tout, nous sommes catholiques par la Foi. Sans elle, nous ne nous poserions aucune question à propos des sacrements ou de la hiérarchie. En conséquence, pour un catholique, c’est la foi qui est fondamentale. Or, les autorités romaines ont abandonné la foi lors de Vatican II. Ils ont voulu se déconnecter de la longueur d’onde de Dieu pour se brancher sur la longueur d’onde de l’homme moderne. C’est en quoi la religion conciliaire contredit fondamentalement le catholicisme. Elle adopte un point de vue totalement différent à partir duquel elle redéfinit l’orgueil, l’héroïsme, l’obéissance, etc. Le point de vue catholique est vrai, le point de vue conciliaire est faux. Passons maintenant aux arguments du prêtre utilisant l’Indult :

1 Mgr Lefebvre n’était pas orgueilleux : il défendait la vérité divine et plaçait Dieu avant l’homme. Au contraire, les hérétiques comme Luther et les conciliaires sont orgueilleux parce qu’ils somment Dieu de plaire aux hommes.

2 Il a été héroïque, en ne pas cédant à Rome, et en résistant à Rome, afin de réserver toujours à Dieu la première place.

3 En faisant ce qu’il a fait pour sauver la Tradition, il a fait le bien et non le mal, car il posait des actes bons pour réaliser le bien.

4 Le martyre catholique ne consiste pas à souffrir le mal et la mort pour n’importe quelle cause, mais uniquement pour la vraie Foi. Mgr Lefebvre a souffert un vrai martyre, en ne pas cédant aux papes qui étaient tombés dans l’erreur, et en faisant tout ce qui était en son pouvoir pour leur faire comprendre qu’ils abandonnaient la vraie Foi.

5 Au contraire, les successeurs de Mgr Lefebvre, depuis l’an 2000 au moins, font tout ce qu’ils peuvent pour placer la Fraternité Saint Pie X sous le contrôle des autorités conciliaires. Leurs efforts n’ont rien d’héroïque car ils visent à faire passer l’homme avant Dieu. Ils ne sont ni martyrs, ni de vrais imitateurs du Christ ; en revanche ce sont de vrais orgueilleux.

J’espère, cher Monsieur, que vous comprenez maintenant l’importance de tout juger dans l’Église à la lumière de la Vérité et de la Foi. Car la relation d’un homme avec Dieu consiste fondamentalement en sa foi ou son absence de foi. S’il le veut, un homme peut choisir l’Enfer. Mais s’il veut accéder au Ciel du seul vrai Dieu, alors il doit commencer par croire en Lui, selon la vraie Foi.

Kyrie eleison.

La FSSPX en 2018 ?

La FSSPX en 2018 ? on janvier 6, 2018

Devant le déclin du monde, qui ne cesse de s’accentuer, les gens sont de plus en plus nombreux à ouvrir les yeux et à se demander comment cela va finir. Alors que le pape dirige résolument l’Eglise catholique vers sa dégénérescence en semblant vouloir effacer les dernières traces de l’Eglise préconciliaire, de plus en plus de catholiques ouvrent les yeux et se demandent si le Concile (1962–1965) n’a pas représenté, pour la véritable Église catholique, un virage problématique. Ils regardent alors du côté de la Fraternité Saint-Pie X, fondée en 1970 par Mgr Lefebvre, précisément pour assurer la continuité avec l’Église préconciliaire. Mais que trouvent-ils ? Un groupe de prêtres, prêts à sympathiser de plus en plus avec l’Église postconciliaire, s’exprimant de moins en moins clairement sur Vatican II, et glissant dans les bras de la Rome conciliaire. Résultat ? Beaucoup d’âmes, à la recherche de la Vérité, sont plus désemparées que jamais : alors que va-t-il advenir de l’Église et la Fraternité Saint-Pie X en 2018 ?

Les âmes à la recherche de la Vérité doivent lire (par exemple Le Rhin se jette dans le Tibre de Ralph Wiltgen, ou Lettre aux catholiques perplexes de Mgr Lefebvre). C’est grâce à ce genre de lecture que de nombreux catholiques, dans les années 1970 et 1980, ont trouvé le chemin conduisant vers le mouvement Traditionnel où ils ont retrouvé la véritable Église, dont ils savaient qu’ils l’avaient perdue après le « renouveau » du Concile. Et en Mgr Lefebvre (1905–1991), ils ont trouvé un chef ayant une vision clairement catholique de l’événement du Concile : cette assemblée s’était tenue sous la pression du monde moderne afin que l’Église se conforme au monde moderne, alors que depuis le début de l’Église et jusqu’au XXe siècle, c’était l’Église qui avait toujours exigé du monde qu’il se conforme à Dieu.

Dans cette perspective, Vatican II représentait un bouleversement, un renversement complet, sans précédent dans toute l’histoire de l’Église ; mais les Pères conciliaires étaient presque tous plus ou moins désorientés par le monde moderne. Et ce bouleversement a désorienté l’Église officielle depuis le Concile jusqu’à nos jours. Donc étant donné que les ennemis de Dieu et de l’homme étaient derrière le monde moderne et derrière Vatican II ; et étant donné que, par une juste punition de Dieu, ils sont profondément incrustés dans les bureaux du Vatican, alors en 2018, à moins d’un miracle ou d’événements graves qui interviennent, l’Église officielle continuera sa dégringolade.

Et qu’en sera-t-il de la Fraternité Saint Pie X en 2018 ? Dans six mois, début juillet, se tiendront des élections pour choisir les trois hauts responsables de la FSSPX : le Supérieur Général et ses deux Assistants. Ils seront investis pour 12 ans. Si les 40 prêtres de la Fraternité habilités à voter lors de ces élections, souhaitent que la FSSPX poursuive sa glissade dans les bras de la Rome conciliaire, c’est-à-dire à épouser l’Église officielle, alors ils voteront pour réélire Mgr Fellay au poste de Supérieur Général. Il pourra ainsi parfaire son travail qui consiste à changer ce que voulait Mgr Lefebvre. En effet, alors que celui-ci affirmait clairement la nécessité de résister à Vatican II, Mgr Fellay a le projet nébuleux de mélanger la Tradition catholique avec Vatican II, ce qui revient à vouloir mélanger l’eau et le feu. Paul VI (1963–1978) avait déjà rêvé de sauver à la fois l’Église et le monde moderne en les fusionnant lors de Vatican II. De fait, il est presque parvenu à anéantir l’Église par sa lubie tyrannique. De même, Mgr Fellay désamorce la Fraternité en lui imposant une lubie similaire : opérer une réconciliation messianique issue de son imagination entre la Tradition et le Concile. Cette vision est bien différente de celle de Mgr Lefebvre. Comment les 40 prêtres voteront ils ? De leur vote dépendra l’évolution de la Fraternité en 2018, au moins à partir de juillet.

Mais Vatican II n’a pas été sans cause. N’est-ce pas ce fossé toujours grandissant entre la vraie Église de Dieu et l’homme moderne ? Vouloir concilier les deux, nécessite un effort insoutenable. Les Pères du Concile ont fait naufrage en s’y essayant. Mgr. Lefebvre, lui, a tenu bon sur les principes catholiques et il a fondé la Fraternité Saint Pie X. Mais ses successeurs ont craqué tout comme les Pères du Concile. Un monde sans Dieu nous entoure aujourd’hui, car le chant de ses sirènes est très séducteur. Il revient aux catholiques de “veiller et prier” – Il faut qu’ils lisent, qu’ils lisent beaucoup ; ils faut qu’ils aient une réelle vie de prière pour s’accrocher à Dieu. – Qu’ils récitent chaque jour les 15 Mystères du Rosaire.

Kyrie eleison.

Le Libéralisme Est une Religion

Le Libéralisme Est une Religion on décembre 2, 2017

Le libéralisme est un péché : Non seulement le libéralisme est un péché grave qui atteint l’honneur de Notre-Seigneur Jésus-Christ, mais c’est une religion. Nous mourons du libéralisme et de ses conséquences. Voilà deux siècles qu’il s’est répandu partout, dans nos écoles, dans nos sociétés. C’est un poison qui détruit les commandements de Dieu, tout ce qui fait la beauté et la grandeur de la civilisation chrétienne. Il est bon de le cerner, comme l’a fait Léon XIII à propos de la Franc-Maçonnerie, dans son encyclique “Humanum Genus“ : « Il faut leur arracher leur masque et les montrer tels qu’ils sont, pour que nous les évitions et que nous évitions leurs erreurs ». Je crois que le libéralisme est un fruit de la Franc-Maçonnerie et qu’il doit être démasqué de façon que l’on en saisisse tous les dangers.

Le libéralisme a sa déesse : c’est la liberté. Au moment de la Révolution française, on a adoré la déesse Raison dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, c’est-à-dire la liberté, la liberté de l’Homme, cette liberté qui a sa statue à l’entrée du port de New-York, que l’on a fêtée d’une manière incroyable il y a peu de temps. L’Homme est libre, enfin délivré de toute loi et en particulier de la loi de Dieu. La liberté c’est la déesse de la religion du libéralisme.

Le libéralisme a son sacerdoce, en la personne des francs-maçons, sacerdoce secret, organisé, extrêmement efficace. Il existe des milliers et des milliers de francs-maçons. Rien que la secte exclusivement juive des B’nai B’rith, qui a ses entrées à Rome de manière très fréquente et qui était présente à la réunion d’Assise, compte cinq cent mille membres dans le monde. Le Grand Orient est lui aussi répandu partout.

Le libéralisme a ses dogmes : ce sont les constitutions des Droits de l’Homme. Ces droits du libéralisme – les papes nous l’ont enseigné – ce sont les instruments inventés par la Franc-Maçonnerie contre Dieu, pour libérer l’homme de Dieu. Désormais l’homme est libre de pécher, de désobéir à Dieu . . . . Liberté, par exemple, la liberté de la presse . . . . Ce sont ces libertés inscrites dans les Droits de l’Homme, qui ont été condamnées par les papes pendant un siècle et demi.

Le libéralisme a sa morale qui est tout simplement l’immoralité : aucun frein à la liberté. Depuis vingt ans on a réussi à introduire dans presque toutes les législations des États, tous les principes qui vont à l’encontre de la morale catholique, comme l’avortement, l’union libre – le concubinage étant fiscalement favorisé.

Le libéralisme a sa politique : celle de la démocratie, la démocratie du nombre. C’est le peuple qui – soi-disant – commande. Mais en fait il s’agit de mieux l’asservir, le dominer, le déposséder au profit d’un État omnipotent, d’un socialisme totalitaire qui peu à peu ruine le droit de propriété, qui fait travailler le citoyen pendant un tiers de l’année pour l’État. Les citoyens deviennent pratiquement esclaves de l’État totalitaire. Voilà la politique du Libéralisme, soi-disant liberté.

Le libéralisme a son enseignement : il veut qu’il soit athée, laïque et unique par toute la nation. En France, ce ne sont pas les évêques qui ont défendu la liberté d’enseignement, ce sont les familles. S’il n’y avait pas eu deux millions de personnes qui s’étaient rendues à Paris pour faire échec à la loi socialiste sur l’enseignement, il y aurait aujourd’hui, en France, un enseignement unique et l’enseignement privé aurait disparu.

Le libéralisme a son économie, dirigée par les groupements financiers internationaux. Dans la mesure où les États appliquent la morale libérale, l’économie libérale, l’enseignement libéral, les lois libérales, même s’ils contractent des dettes énormes, ils sont soutenus par le Fonds Monétaire International. En revanche, si les États résistent aux injonctions du libéralisme, leurs finances subissent des attaques qui, si possible, conduisent leur économie à la ruine. Le Vatican lui-même n’y a pas échappé : il a été ruiné par la finance internationale.[ . . . ] Les francs-maçons ont pénétré les finances pontificales. Ils ont conseillé le transfert des avoirs du Vatican au Canada, et la fortune du Vatican a disparu.[ . . . ] Évidemment, les francs-maçons se sont empressés et la finance internationale est intervenue : « Ne vous souciez pas, nous sommes là. Si vous avez besoin d’argent, en voici, tant que vous voudrez. Nous vous soutiendrons ». Ce soutien explique les pressions qui peuvent être exercées sur Rome pour la nomination des évêques, ou de tel ou tel cardinal, et puis pour imposer tout ce que fait le Pape. Il est pratiquement maintenant au service du libéralisme maçonnique. Il nous faut dire les choses comme elles sont.

Ainsi parlait Mgr Lefebvre à Barcelone en 1986. Faudrait-il aujourd’hui changer un seul mot ?

Kyrie eleison.

Menzingen Commande

Menzingen Commande on novembre 11, 2017

Loin s’en faut que tous les lecteurs de ces “Commentaires” voient d’un œil favorable la critique des propos et des actes de Menzingen, siège de la Néo-fraternité Saint Pie X. Cependant, nombreux sont ceux qui y retrouvent l’esprit de Mgr Lefebvre agissant pour le bien de l’Église catholique. Ce prélat n’a-t-il pas eu mille fois raison d’adopter l’attitude féconde qui fut la sienne, au lieu de suivre le Concile Vatican II dans son naufrage ? Il en va de même maintenant : pour le salut des âmes, il est pleinement justifié de critiquer publiquement le glissement de la Néo-fraternité dans les bras de la Rome conciliaire. Ce glissement est encore clairement préconisé dans le numéro de juin de « Cor Unum », journal interne de la Fraternité qui est rédigé à Menzingen pour les prêtres de la Fraternité : Menzingen s’obstine et mérite d’être repris publiquement.

En italique, nous donnons ci-dessous un résumé juste de quelques-uns des principaux arguments pouvant être consultés sur le site Internet Résistance catholique francophone : Cor Unum juin 2017

Mgr Lefebvre a réservé à la seule compétence du Supérieur Général (SG) la question des relations de la Fraternité avec Rome. La raison en est qu’il savait ne pas pouvoir escompter que ses propres prêtres comprennent le haut degré de prudence à déployer dans les rapports avec les autorités romaines. L’attitude du SG actuel montre à quel point le Fondateur de la Fraternité a vu juste.

Le Chapitre Général de 2006 a donné pouvoir aux autorités de la Fraternité de renvoyer tout prêtre qui se mettrait publiquement en désaccord avec leur politique – “Cet avertissement doit être pris au sérieux.” Voilà exactement comment Mgr Lefebvre a été sanctionné par Paul VI. Les responsables de Menzingen se rendent-ils compte comment ils sont en train d’imiter Paul VI ? Et les prêtres qui ont voté au Chapitre en 2006 ont-ils prévu que leur autorisation de renvoi aboutirait à cela ?

Qu’importe la qualité des arguments de la dissidence ? S’opposer publiquement aux autorités nuit toujours au bien commun. Mgr. Lefebvre a-t-il porté atteinte au bien commun de la (véritable) Église par ses deux décennies de dissidence ? C’est la vérité qui est l’ultime mesure de l’autorité, en particulier dans l’Église catholique. La vérité ne dépend pas de l’autorité pour être vraie !

Mgr Lefebvre a sauvé l’Église en formant des prêtres selon la Tradition catholique. Soyons plus précis – Il a formé de bons prêtres pour sauver la Foi catholique. Par contre Menzingen fait former les futurs prêtres actuellement pour qu’ils se soumettent à la Rome Conciliaire, si bien qu’ils risquent de ne pouvoir sauver ni la Foi ni l’Église.

Mgr. Lefebvre a toujours reconnu les autorités ecclésiastiques en place, et sa volonté était que les prêtres de la Fraternité fissent de même, avant comme après la consécration des quatre évêques en 1988. Oui, mais en 1988, son attitude changea radicalement, dès qu’il devint clair que les Romains n’avaient nullement l’intention de s’occuper de la Fo i. “Jusqu’à maintenant, nous avons usé de diplomatie, dit-il, mais désormais nous nous appuierons sur la doctrine ». Menzingen le sait bien. Mais Menzingen est loin d’accorder à la doctrine la même importance que Mgr. Lefebvre lui accordait.

En effet, les rebelles à l’orientation de Menzingen voudraient dogmatiser des questions qui ne relèvent que de la prudence. Non. Soumettre des catholiques croyants à des Conciliaires, c’est-à-dire à des croyants douteux, relève directement de la Foi.

Mais comment espérer convertir les Romains si les catholiques de la Fraternité refusent tout contact avec eux ? Comment les catholiques peuvent-ils garder la Foi s’ils se soumettent à la contagion de modernistes, surtout si ceux-ci sont inconscients du danger qu’ils représentent pour la Foi ?

Pas tout n’est Conciliaire dans l’Église actuelle. Celle-ci inclut aussi des conservateurs qui nous apprécient. Mais les conservateurs ont peu de pouvoir. Le pouvoir à Rome est essentiellement entre les mains de francs-maçons, qui sont les ennemis jurés de la Tradition catholique, de l’Église de Notre-Seigneur, de Notre-Seigneur et de Dieu. Tout ce qui se trouve actuellement dans l’Église sert la finalité Conciliaire. Comment pourrait-il en être autrement avec le Pape François ?

Kyrie eleison.