monde moderne

Prévoyance Suédoise

Prévoyance Suédoise on septembre 29, 2018

En cas de crise ou de guerre”, tel est le titre d’un livret de 19 pages publiée en mai dernier par l’État suédois à l’intention de tous les ménages de la Suède, “pour nous aider à mieux nous préparer à toute éventualité, qu’il s’agisse d’accidents graves, de grosses perturbations atmosphériques, de cyber attaques ou de conflits militaires” . . . . Nombreuses sont les personnes qui s’inquiètent de l’insécurité environnante.” Une page intéressante de la brochure énumère de façon pertinente les quatre besoins naturels les plus importants de tout ménage en cas d’urgence nationale : l’ eau, la nourriture, la chaleur et l’information.

L’État suédois n’est évidemment pas le seul à observer une forte tension dans le monde qui nous entoure. Tout Etat est un rassemblement d’êtres humains qui viennent tous de Dieu. Chacun a reçu la vie en partage ; il doit en faire bon usage afin de pouvoir rejoindre Dieu après la mort. Mais l’ensemble de l’humanité vit aujourd’hui dans une totale indifférence envers Dieu, voire en état de révolte ouverte contre Lui. Il se peut que beaucoup d’hommes ne soient pas athées, qu’ils croient même que Dieu existe, mais ils ne Le prennent pas au sérieux car, pour eux, la science et la technologie semblent pouvoir Le remplacer. La politique et l’économie modernes ne nous garantissent-elles pas désormais la vie bonne ? On transfère à son aise les personnes âgées dans une maison de retraite et ils meurent a l’hôpital. Mais, bien sûr, Dieu existe : Il n’a jamais cessé d’exister. Et plus que jamais Il se soucie de voir toujours plus d’âmes tomber en enfer à cause de leurs péchés. Voilà pourquoi notre monde se trouve dans cet état de tension sans précédent : il vit délibérément à l’encontre du plan de son Créateur. Une crise énorme est à prévoir.

Puisque le problème est radicalement religieux, il va sans dire que la meilleure solution est religieuse aussi. Si, dans un foyer, toute la famille récite le chapelet régulièrement, ce foyer a souscrit la meilleure police d’assurance qui soit pour assurer sa protection. Ah ! comme le diable doit haïr le chapelet ! Mais en attendant, les suggestions pratiques que donne le petit fascicule suédois constituent un bon point de départ pour tout ménage qui n’aurait pas encore songé à prendre des mesures naturelles pour parer aux éventuels problèmes à venir. En voici quelques-unes (voir à l’Internet dinsäkerhet.se) –

EAU – Une eau pure potable est une nécessité vitale. Comptez au moins trois litres par jour et par adulte. Si vous êtes incertain de la qualité de l’eau, vous devez pouvoir la faire bouillir. Ayez des bouteilles, des sceaux à couvercle, des bouteilles en plastique pour y congeler de l’eau. Ayez aussi des jerrycans remplis d’eau, de préférence avec robinet.

ALIMENTATION – Prévoyez à la maison des aliments en réserve qui fournissent suffisamment de calories. Utilisez des aliments non périssables qui peuvent être préparés rapidement, qui nécessitent peu d’eau et qui peuvent se consommer sans préparation : par exemple, pain de longue conservation, préparations pour tartiner, lait en poudre, huile de cuisson, pâtes, lentilles, boîtes de sardines, de raviolis, viande en conserve, soupe, miel, noix, graines (la brochure contient plusieurs autres exemples).

CHALEUR – Dans une maison froide, sans électricité, groupez-vous dans une seule pièce, accrochez des couvertures aux fenêtres, couvrez le sol de tapis et construisez un petit réduit habitable sous une table pour garder la chaleur. Éteignez toutes les bougies et les chauffages d’appoint avant de vous endormir. Aérez régulièrement la pièce pour faire entrer de l’oxygène. Ayez des vêtements en laine, des matelas de camping et des sacs de couchage, des briquets, un chauffage d’appoint.

COMMUNICATIONS – En cas de crise, vous devez être en mesure de recevoir des nouvelles officielles, d’entrer en relation avec des amis et des parents, de contacter les services d’urgence. Ayez donc une radio à piles, ou à cellules solaires ou un récepteur radio avec bobinage ; ayez aussi un autoradio et un chargeur de téléphone portable qui fonctionne dans une voiture, des piles de rechange, etc.

Le livret donne encore quelques conseils supplémentaires : avoir de l’argent liquide, une armoire à pharmacie, de l’essence dans le réservoir. Aujourd’hui, tout cela coûte relativement peu cher, mais si une crise dangereuse se profile à l’horizon, ces choses risquent de devenir subitement beaucoup plus rares et plus coûteuses, si tant est qu’on puisse encore se les procurer. “Ayez confiance en Dieu ! » ; certes, mais il y a le proverbe : « Aide-toi, le ciel t’aidera ! ».

Kyrie eleison.

Une Ame Attaquée

Une Ame Attaquée on septembre 22, 2018

Les révélations de Mgr Viganò portant sur la grave corruption morale de certains hauts dignitaires de l’Église, Pape François y compris, sont susceptibles d’ébranler sérieusement la foi des catholiques qui ont fait confiance aux ecclésiastiques officiels tout au long des 50 dernières années, parce qu’ils n’ont pas vu – ou n’ont pas voulu voir – de problème particulier dans le Concile Vatican II (1962–1965). Il y a trois semaines, avant même que le rapport de Mgr Viganò ait été publié, nous citions dans ces “Commentaires” les propos d’un catholique porté au bord du désespoir par les révélations du Procureur Général de l’État de Pennsylvanie, faisant état de scandales similaires perpétrés dans la Néo-église de cet État. La menace d’une avalanche de tels scandales étant maintenant bien établie, nous allons cette semaine montrer dans ces “Commentaires” comment le Diable tourne son artillerie lourde contre un autre catholique, dans l’intention de lui faire perdre la Foi. Voici quelques-uns des obus lancés par le Diable, tels que les rapporte notre correspondant. Nous y ajoutons de brèves réponses, dans l’espoir de fortifier dans la foi d’autres âmes qui risquent dans un futur proche d’être pareillement ébranlées :

J’ai assisté, dans ma ville natale, à une messe dans le nouveau rite. Elle était célébrée pour des Sœurs par l’évêque auxiliaire local. Son sermon sur le Sacré-Cœur était irréprochable sur le plan doctrinal, et très édifiant. Pourtant, un de mes amis a vu de ses propres yeux le même évêque embrasser un séminariste ! Pour moi, cet évêque est un problème angoissant : comment peut-il croire au Sacré-Cœur dont il prêche si bien sur l’amour ?

Réponse : C’est un moderniste, comme la plupart des ecclésiastiques de l’Église “rénovée” par Vatican II, également appelée “Néo-église”. Le modernisme veut «  adapter l’Église catholique au monde moderne anticatholique  » ; il y parvient en faisant dépendre la réalité objective du sentiment subjectif. Toutefois, le processus de subjectivisation de la réalité peut prendre du temps, de sorte qu’un ecclésiastique qui tombe dans le modernisme ne perd pas nécessairement tout de suite sa foi catholique objective, même si celle-ci est déjà sapée dans son âme. Dieu seul peut savoir exactement à quel moment cet ecclésiastique perd la foi. Disons que si cet évêque croit en Vatican II, il est certainement sur le chemin conduisant à la perte de la foi, et il y est déjà suffisamment avancé pour pécher gravement contre le Sixième Commandement, mais pas encore assez loin pour avoir perdu toute notion de qui est le Sacré-Cœur.

Mais pour détruire la vérité catholique avec autant d’aisance que le font les imposteurs romains, ils doivent la connaître. S’ils la connaissent, nul doute qu’ils en connaissent aussi la force. Et s’ils en connaissent la force, comment ont-ils pu cesser d’y croire ? À moins que tout cela n’ait jamais été qu’un conte de fées, un conte aussi faux que n’importe quelle autre religion, l’Église catholique n’étant en rien supérieure aux autres, et l’homme n’ayant de toute manière aucun moyen d’accéder à la Vérité divine ?

Réponse : Pour avoir la Foi Catholique, l’esprit humain doit accepter beaucoup de vérités surnaturelles qui, tout en n’étant pas contraires à la raison, sont au-dessus de sa portée naturelle. Pour accepter de se soumettre à ces vérités, l’intelligence doit être poussée par la volonté. Si la volonté cesse de pousser l’intelligence, ou pousse dans une direction opposée, la foi disparaîtra de son intelligence. Or, le modernisme est orgueilleux, parce que dans la Néo-église l’homme prend la place de Dieu. En conséquence, il est possible que les imposteurs romains, comme vous les appelez si bien, aient été dès le début des francs-maçons ou des infiltrés communistes ; comme il se peut également qu’au tout début, ils aient cru, comme Judas Iscariote, mais l’orgueil leur inspirant le désir de prendre la place de Dieu et de remodeler l’Église à leur idée, a subjugué leur volonté. Si bien que leur intelligence a perdu la foi. Dieu seul sait ce qu’il en est dans l’âme d’un homme.

Se pourrait-il que nous soyons trompés ? Ne sommes-nous pas engagés dans une guerre sans fin en vue d’une promesse bien fragile du Ciel ? Nous sommes incapables de savoir quoi que ce soit sur Dieu. Ne vaudrait-il pas mieux pour nous que Dieu n’existât pas ? Dans le chaos d’aujourd’hui, je ne peux m’empêcher de penser que l’Église est une affaire purement humaine, de sorte qu’il y a des moments où j’envie les gens qui mènent une vie heureuse sans Dieu.

Réponse : Mon cher ami, même si les gens sans Dieu se prétendent “heureux”, une vie heureuse sans Dieu est une pure illusion, Nous, les êtres humains, nous sommes tous sortis des mains de Dieu ; notre âme a été directement créée par Dieu avec pour finalité d’aller à Dieu, corps et âme. Le monde et l’Église sont aujourd’hui dans le chaos, précisément parce qu’ils essaient de se passer de Lui.

Il semblerait que nous soyons également prédestinés au Ciel ou à l’Enfer, et que notre libre arbitre ne puisse pas y faire grand-chose.

Réponse : “Le venin est dans la queue”, disaient les Latins, en prenant l’image du scorpion. La conclusion que vous tirez, lourde de sens, est une hérésie épouvantable qui prouve que le diable joue le tout pour le tout pour faire pour ébranler votre foi. Récitez le chapelet pour obtenir l’aide de la Mère de Dieu. Je vous envoie ma bénédiction.

Kyrie eleison.

“Jeu de Vidéo Truqué” – II

“Jeu de Vidéo Truqué” – II on août 25, 2018

A la reine Isabelle, cette grande reine d’Espagne (1451–1504), on demanda un jour ce qu’elle voudrait voir représenté dans un tableau. Elle aurait répondu, “Je voudrais voir un prêtre disant la messe, une femme donnant naissance à un enfant et un criminel pendu au bout d’une corde”. Autrement dit, tout le monde a un rôle à jouer dans la vie et chacun doit jouer son rôle et non un autre. Imaginons ce qu’elle aurait dit à propos d’un monde où les prêtres célèbrent des pique-niques eucharistiques, où les femmes prennent la pilule et avortent en toute liberté, où les criminels sont condamnés à des peines de plus en plus courtes dans des prisons ressemblant à des hôtels de luxe. De nos temps, “Rien n’est que ce qui n’est pas” (Macbeth, I, 3).

Aujourd’hui, beaucoup de gens sentent que la vie moderne repose sur le mensonge, mais peu sont capables d’expliquer pourquoi rien n’est que ce qui n’est pas, ou pourquoi on ne trouve “rien de réel, rien à prendre au sérieux, Strawberry Fields for ever” (Les Beatles). Ils observent la police qui opprime, les journalistes qui mentent, les médicaments qui empoisonnent ; les avocats qui trichent ; les politiciens qui trahissent, les femmes qui se stérilisent, les jeunes qui se suicident, les enseignants qui corrompent, les médecins qui tuent, etc.,etc. ; et le pire de tout : les prêtres qui apostasient. Il est facile de voir autour de soi combien le monde est désordonné, à l’opposé de l’ordre juste que la Reine Isabelle avait en tête pour l’Espagne. Mais le désordre d’aujourd’hui est tellement sophistiqué, qu’il ressemble à l’ordre véritable d’autrefois. C’est pourquoi relativement peu de gens arrivent à déceler l’origine de ce désordre. Beaucoup abandonnent la tentative de l’identifier, préférant s’installer tout bonnement dans le confort matériel qu’il peut offrir. Par exemple, beaucoup de musiciens de rock s’enrichissent en criant contre les fruits pervers du matérialisme, mais peu d’entre eux ne cherchent la racine du mal. Au total, la plupart finissent par devenir matérialistes, confortablement installés, faisant partie intégrante du mensonge qu’ils dénonçaient avec pertinence à l’époque où ils gagnaient beaucoup d’argent.

On chantait autrefois, “Pourquoi, pourquoi, pourquoi, Dalila?. Oui, pourquoi ? Parce que les gens ont tellement éloigné Dieu de leur vie, qu’il ne leur vient même plus à l’esprit que Son absence soit à l’origine du problème. Et si par hasard il leur arrive d’en avoir quelque soupçon, alors de même qu’autrefois ils se sont débarrassés de Lui, de même vont-ils maintenant chercher la solution en regardant n’importe où, plutôt que dans la bonne direction. Et pourtant, n’est-ce pas le Christ qui a créé, vers la fin des temps, cette chrétienté qui au Moyen Âge a élevé la civilisation à des sommets encore jamais atteints ? La “civilisation occidentale” en est issue, mais s’est passée du Christ. Or, une civilisation venue du Christ mais sans le Christ signifie une civilisation vidée de sa substance.

Toutefois, pour que les hommes ne soient pas tentés de retourner vers le Christ, cette civilisation vide doit concurrencer le Moyen Âge. C’est pourquoi les apparences du droit chrétien, des hôpitaux, des parlements, etc. doivent être conservées, même si elles ont été vidées de leur substance. C’est pourquoi nous souffrons depuis cinq siècles de toute une série de conservateurs qui n’ont rien conservé, si ce n’est les dernières conquêtes des libéraux. D’où cette interminable procession de politiciens hypocrites, extérieurement de droite, mais en fait de gauche, parce que les peuples réclament ces dirigeants qui semblent rendre hommage aux vestiges de Dieu et du Christ, mais qui, en réalité, servent le Diable en donnant libre cours à une liberté toujours plus grande vis-à-vis de Dieu et du Christ.

D’où le Concile Vatican II dans l’Église, qui a maintenu l’apparence extérieure du catholicisme tout en le remplaçant par la réalité du modernisme. D’où le Chapitre de 2012 de la Fraternité de Saint Pie X, prétendant maintenir la Tradition catholique tout en se préparant à l’inféoder à Vatican II. D’où le Chapitre de la Fraternité de 2018, semblant se débarrasser de l’artisan du Chapitre de 2012, tout en le remettant à côté du pouvoir. D’où un Chapitre représentant non pas la réalité de la situation de l’Église ou de la Fraternité, mais ce qui risque de s’avérer un jeu de vidéo truqué, fait pour tranquilliser ceux qui croient résister à la marche de la FSSPX vers la Rome conciliaire, mais un jeu qui de fait protège cette marche. Plaise à Dieu que nous nous trompions.

En définitive, y a-t-il encore une solution, quand le monde entier est en train de faire des jeux de vidéo truqués ? Il est impossible que le Ciel nous ait laissés sans moyen d’en sortir : Depuis le Moyen Âge, Notre Dame nous donne à tous le Rosaire. Dans les temps modernes, elle nous a donné la dévotion des premiers samedis du mois. Si nous négligeons ses remèdes, c’est à nos risques et périls.

Kyrie eleison.

Parents D’aujourd’hui – III

Parents D’aujourd’hui – III on mars 10, 2018

Notre article « Parents d’aujourd’hui – I » du 17 février dernier a dû toucher un nerf sensible. Il n’y a là rien de surprenant car le diable tient sous sa coupe pratiquement toute la société. Le champ de bataille s’est déplacé vers les familles qui ne sont pas encore à sa merci. Parents, ne désespérez pas de Dieu (le diable n’attend que cela) ; prenez plutôt la mesure de la gravité de la situation et considérez la logique des deux remèdes que Dieu vous propose par l’intermédiaire de Sa Mère pour en sortir. Puis, faites de votre mieux et laissez vos enfants dans les mains de la Vierge Marie.

Plusieurs lecteurs ont réagi jusqu’à présent à “Parents d’aujourd’hui – I”, mais leur nombre va sûrement s’accroître. Un premier lecteur déplore que l’analyse de l’abbé Delagneau reflète exactement ce qui se passe dans sa propre famille : le lendemain de Noël dernier, leur fille aînée, âgée d’à peine 20 ans, a tourné le dos à la famille abandonnant “une fois pour toutes” le mode de vie catholique Traditionnel afin de rejoindre le monde avec, par-dessus le marché, un mariage en perspective pour lequel elle n’est pas préparée. Tout espoir n’est cependant pas perdu : le jeune homme en question ne croit à rien. Ce qui laisse à penser qu’il trouvera peut-être avec elle le chemin du ciel plus facilement que s’il avait une religion ! La maternité offre une autre source d’espoir, car elle peut ramener les filles à la réalité, comme ce fut le cas pour Marya Shatova dans le roman “Les Diables” de Dostoïevski (qui a vu venir le monde moderne).

Une seconde réaction vient d’une lectrice. Prenant acte de la justesse du tableau brossé par l’abbé Delagneau des jeunes d’aujourd’hui, elle se demande pourquoi ces « Commentaires » recommandent en général aux jeunes gens de se marier. Selon elle, il n’y a pratiquement plus de jeunes hommes ni de jeunes femmes véritables, car « le matériau de base a changé » dit-elle. Ne serait-il pas temps d’envisager la possibilité que Dieu veuille que davantage de femmes et d’hommes s’orientent vers le célibat ? se demande-telle. Même s’ils devaient souffrir de la solitude, ils seraient dégagés des devoirs familiaux et bénéficieraient d’autant plus de temps à consacrer au combat et au sacrifice propres au célibat. Elle observe que, dans le milieu professionnel, la génération montante court après l’argent, le pouvoir et le temps libre ; qu’elle n’a aucune notion, même théorique, de la morale du travail et que presque tous vivent dans le péché : ils sont en couple avec des « partenaires » ou bien sont remariés ou bien souffrent de quelque autre perversion. Et de conclure :”Que Jésus nous prenne en pitié”.

Un troisième lecteur suggère que l’abbé Delagneau a bien raison de se tourner vers les parents. Mais que fait l’Église pour défendre la famille ? L’âge de notre correspondant est assez avancé pour lui permettre d’évoquer avec nostalgie les années ‘60, quand sa propre mère était toujours à la maison pour s’occuper des enfants. Maintenant, dit-il, peu de familles arrivent à joindre les deux bouts sans que la mère ne soit obligée d’aller travailler à l’extérieur ; les enfants doivent être confiés à l’État, parce que l’Église officielle est aux abois et que la Tradition catholique est maintenant bien dispersée. C’est l’État qui détermine les conditions de vie des familles. Or, il ne les favorise nullement et ne possède aucune des compétences qu’a l’Église pour régler les problèmes humains qui se posent dans les familles. Ce lecteur conclut que nous sommes en esclavage, comme l’étaient les Juifs en Égypte. Mais il ajoute que, si le Bon Dieu a permis que les familles se trouvent dans une telle situation, c’est qu’il doit y avoir quelque chose à faire pour la dénouer.

Effectivement : “Quand on veut, on peut,”, dit le proverbe ; et le Concile de Trente cite saint Augustin disant qu’en effet, Dieu ne peut abandonner une âme qui ne l’ait pas déjà abandonné. Soljenitsyne était d’avis que la Russie ne serait jamais tombée dans l’enfer communiste si elle n’avait pas tourné le dos à Dieu. C’est le Bon Dieu qui a permis cet Enfer afin de ramener à Lui la “Sainte Russie”. Il y aura fallu plusieurs années, mais on observe ce retour à Dieu dans toute la Russie, même si cette conversion n’est pas encore catholique. Mais patience ! La Consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie s’en occupera. “Souffrir, c’est apprendre” (Eschyle). Actuellement, toutes les familles de l’Occident consumériste souffrent beaucoup. Donc patience.

Avant tout, les parents doivent comprendre l’urgence qu’il y a de recourir aux deux remèdes indiqués par la Sainte Vierge : le Rosaire et à la Dévotion des Premiers Samedis, en réparation des offenses faites à son Cœur Immaculé. Qui peut dire que l’un ou l’autre de ces remèdes est rigoureusement impossible ? Que les parents fassent donc un réel effort sur ces deux moyens : réciter cinq Mystères avec les enfants, dix autres individuellement si possible, et conduire aussi loin que nécessaire pour les premiers samedis. Après cela, Notre Dame pourrait les abandonner ? Pas possible !

Kyrie eleison.

La FSSPX en 2018 ?

La FSSPX en 2018 ? on janvier 6, 2018

Devant le déclin du monde, qui ne cesse de s’accentuer, les gens sont de plus en plus nombreux à ouvrir les yeux et à se demander comment cela va finir. Alors que le pape dirige résolument l’Eglise catholique vers sa dégénérescence en semblant vouloir effacer les dernières traces de l’Eglise préconciliaire, de plus en plus de catholiques ouvrent les yeux et se demandent si le Concile (1962–1965) n’a pas représenté, pour la véritable Église catholique, un virage problématique. Ils regardent alors du côté de la Fraternité Saint-Pie X, fondée en 1970 par Mgr Lefebvre, précisément pour assurer la continuité avec l’Église préconciliaire. Mais que trouvent-ils ? Un groupe de prêtres, prêts à sympathiser de plus en plus avec l’Église postconciliaire, s’exprimant de moins en moins clairement sur Vatican II, et glissant dans les bras de la Rome conciliaire. Résultat ? Beaucoup d’âmes, à la recherche de la Vérité, sont plus désemparées que jamais : alors que va-t-il advenir de l’Église et la Fraternité Saint-Pie X en 2018 ?

Les âmes à la recherche de la Vérité doivent lire (par exemple Le Rhin se jette dans le Tibre de Ralph Wiltgen, ou Lettre aux catholiques perplexes de Mgr Lefebvre). C’est grâce à ce genre de lecture que de nombreux catholiques, dans les années 1970 et 1980, ont trouvé le chemin conduisant vers le mouvement Traditionnel où ils ont retrouvé la véritable Église, dont ils savaient qu’ils l’avaient perdue après le « renouveau » du Concile. Et en Mgr Lefebvre (1905–1991), ils ont trouvé un chef ayant une vision clairement catholique de l’événement du Concile : cette assemblée s’était tenue sous la pression du monde moderne afin que l’Église se conforme au monde moderne, alors que depuis le début de l’Église et jusqu’au XXe siècle, c’était l’Église qui avait toujours exigé du monde qu’il se conforme à Dieu.

Dans cette perspective, Vatican II représentait un bouleversement, un renversement complet, sans précédent dans toute l’histoire de l’Église ; mais les Pères conciliaires étaient presque tous plus ou moins désorientés par le monde moderne. Et ce bouleversement a désorienté l’Église officielle depuis le Concile jusqu’à nos jours. Donc étant donné que les ennemis de Dieu et de l’homme étaient derrière le monde moderne et derrière Vatican II ; et étant donné que, par une juste punition de Dieu, ils sont profondément incrustés dans les bureaux du Vatican, alors en 2018, à moins d’un miracle ou d’événements graves qui interviennent, l’Église officielle continuera sa dégringolade.

Et qu’en sera-t-il de la Fraternité Saint Pie X en 2018 ? Dans six mois, début juillet, se tiendront des élections pour choisir les trois hauts responsables de la FSSPX : le Supérieur Général et ses deux Assistants. Ils seront investis pour 12 ans. Si les 40 prêtres de la Fraternité habilités à voter lors de ces élections, souhaitent que la FSSPX poursuive sa glissade dans les bras de la Rome conciliaire, c’est-à-dire à épouser l’Église officielle, alors ils voteront pour réélire Mgr Fellay au poste de Supérieur Général. Il pourra ainsi parfaire son travail qui consiste à changer ce que voulait Mgr Lefebvre. En effet, alors que celui-ci affirmait clairement la nécessité de résister à Vatican II, Mgr Fellay a le projet nébuleux de mélanger la Tradition catholique avec Vatican II, ce qui revient à vouloir mélanger l’eau et le feu. Paul VI (1963–1978) avait déjà rêvé de sauver à la fois l’Église et le monde moderne en les fusionnant lors de Vatican II. De fait, il est presque parvenu à anéantir l’Église par sa lubie tyrannique. De même, Mgr Fellay désamorce la Fraternité en lui imposant une lubie similaire : opérer une réconciliation messianique issue de son imagination entre la Tradition et le Concile. Cette vision est bien différente de celle de Mgr Lefebvre. Comment les 40 prêtres voteront ils ? De leur vote dépendra l’évolution de la Fraternité en 2018, au moins à partir de juillet.

Mais Vatican II n’a pas été sans cause. N’est-ce pas ce fossé toujours grandissant entre la vraie Église de Dieu et l’homme moderne ? Vouloir concilier les deux, nécessite un effort insoutenable. Les Pères du Concile ont fait naufrage en s’y essayant. Mgr. Lefebvre, lui, a tenu bon sur les principes catholiques et il a fondé la Fraternité Saint Pie X. Mais ses successeurs ont craqué tout comme les Pères du Concile. Un monde sans Dieu nous entoure aujourd’hui, car le chant de ses sirènes est très séducteur. Il revient aux catholiques de “veiller et prier” – Il faut qu’ils lisent, qu’ils lisent beaucoup ; ils faut qu’ils aient une réelle vie de prière pour s’accrocher à Dieu. – Qu’ils récitent chaque jour les 15 Mystères du Rosaire.

Kyrie eleison.

Importance de la Culture – I

Importance de la Culture – I on décembre 16, 2017

“Quand j’entends parler de culture, je sors mon revolver ». Cette citation célèbre, souvent attribuée au Maréchal Göring, est en fait tirée d’une pièce de théâtre jouée à Berlin en 1933. On peut vouloir dire par là que la culture ne saurait être la source ultime des valeurs qu’on veut bien lui attribuer. Aujourd’hui le mot « culture » sert de feuille de vigne pour dissimuler l’apostasie profonde de l’Occident dans une hypocrisie aussi honteuse qu’ancienne ; hypocrisie à laquelle certains propriétaires de revolvers peuvent être instinctivement tentés de mettre fin par la violence. Mais Ron Austin est un Américain contemporain pour qui la culture dépend de la religion, ou de son absence. Dans le numéro de décembre de la revue First Things, il publie un article sur la « culture pop », affirmant qu’elle n’est ni pop, ni culture.

Austin est un auteur-producteur hollywoodien chevronné qui a passé près d’un demi-siècle à produire de la culture pop, principalement pour la télévision. Membre de l’Académie Américaine des Arts et des Sciences du Cinéma, condisciple de l’École Dominicaine de Philosophie et de Théologie de Berkeley (Californie), il possède suffisamment d’atouts pour être à même d’évaluer les dimensions réelles de la « culture ». Ainsi écrit-il au début de son article : «  La clé pour comprendre la modernité et son échec radical, réside dans ses tentatives, nombreuses mais voués à l’échec, pour trouver ce qui pourrait remplacer la foi religieuse . . . . Lancée par les médias de masse, la culture pop est devenue le plus influent et le plus puissant des substituts à une vision du monde porteuse de sens. » Mais, «  La culture pop, dit Austin, est une idole . . . en tant que telle, c’est une fiction . . . elle n’est ni pop ni culture. »

Austin définit le mot « pop » comme appartenant au peuple plutôt qu’à une élite. Il admet que la culture pop exerce aujourd’hui un attrait considérable sur le peuple mais, dit-il, ce produit est de nature synthétique et industrielle, ne traduisant en rien une vie naturelle ou organique. On ne peut donc pas dire qu’il soit vraiment populaire. Le mot « culture » reste difficile à définir ; mais Austin entend par là un mode de vie comportant des valeurs partagées que l’on a les moyens d’exprimer. Ainsi comprise, la vraie culture ne peut avoir d’autre développement qu’organique, tout comme un arbre grandissant au rythme de la nature ne peut être forcé. La culture requiert une mémoire partagée, un sens du passé, une stabilité dans la signification, dans les buts et dans les normes. Au contraire, la “culture pop” efface le passé. Ce n’est donc pas une vraie culture. Pour illustrer ce point de vue, Austin prend l’exemple de sa propre vie sur plusieurs décennies.

Dans les années 1950–1960, il se souvient du rôle capital joué par les médias dans l’effacement du passé. Les années 1970, ont été le théâtre d’une contre-culture présentant un narcissisme fragmenté avec toujours plus de divertissements et toujours moins de correspondance à la réalité. Le vecteur du message devenait lui-même le message ; la moralité reposait sur une émotion subjective ; les médias emballaient le tout comme un produit à but lucratif. Le divertissement prenait le pas sur la pensée ou l’analyse. Sans être nécessairement fatale, cette maladie s’avérait très contagieuse. Dans les années 1980, une tentative de restauration des valeurs du passé a échoué aux États-Unis, comme en Europe et en Russie. Dans les années 1990, de vains espoirs ont pris fin, mais la masse des consommateurs était plus fragmentée que jamais. Toutefois, dans les années 2010, la foi catholique redonne espoir à Austin. La vraie culture dépend de ce que les hommes ont de vraiment humain, dit-il, et les vrais modèles humains nous les avons en Notre-Seigneur et Notre-Dame. La vraie culture reprendra racine, et la Lumière reviendra.

Austin flaire le vrai problème, même si sa manière de le traiter et la solution qu’il lui donne ne vont pas très loin. Car l’environnement total d’aujourd’hui, c’est-à-dire la « culture », est extrêmement dangereux pour les âmes et pour leur salut éternel. En effet, il est devenu tout à fait banal de ne pas croire en Dieu, ou si on croit en Lui, de ne pas Le prendre au sérieux. Le passé a peu de chose à nous apprendre (à part les Six Millions, bien sûr). L’immoralité est sans importance ; il n’y a pas d’ordre naturel à respecter ; la technologie est salvatrice ; la liberté est tout. Cette maladie est hautement contagieuse, parce qu’elle est censée nous « libérer ». Que le Ciel nous vienne en aide !

Kyrie eleison.