Les Commentaires Eleison

Avenir du Covid?

Avenir du Covid? on novembre 7, 2020

Partout de par le monde, de plus en plus de gens observent l’énorme effort de propagande covidienne fourni par les ignobles médias et leurs gouvernements. Ils notent la disproportion frappante entre cette surabondante publicité d’une part, et les rares décès réellement dus au Covid autour d’eux d’autre part. Si bien qu’ils en viennent à penser que, derrière Covid-19, se cache bien plus que ce qu’il y paraît. Il ne fait aucun doute qu’ils ont raison. Toutefois l’identité des criminels qui se cachent derrière le Covid, et ce qu’ils cherchent en réalité, est loin d’être clair. Les matérialistes libéraux se refusent à imaginer que quelqu’un puisse être mauvais à ce point, car ils ont besoin de croire que tout le monde ici-bas est brave par nature. Mais les catholiques croyants, grâce à leur Foi, ont une chance de voir les choses autrement.

Éclairés par leur Foi, ils comprennent que la vie humaine est un temps lors duquel Dieu laisse chaque être humain choisir entre la béatitude éternelle au Ciel, en servant et en aimant la divine Trinité, ou les tourments éternels de l’enfer qui se méritent en rejetant Dieu et en refusant sa Grâce. Les armées des anges, créées avant les hommes, ont eu à faire le même choix, et c’est peut être un tiers d’entre elles qui ont prévariqué et ont été précipitées en enfer. C’est pourquoi aujourd’hui tous les anges déchus envient avec amertume les êtres humains qui ont la possibilité d’atteindre le Ciel. Aussi, font-ils tout leur possible pour entraîner avec eux ces âmes en enfer. De là vient le mal sur la terre.

Mais comment Dieu, bon et tout-puissant comme il l’est, peut-il donner une telle liberté au mal ? La raison en est que Dieu ne veut aucun robot dans le Ciel. Avec Lui, Il ne veut que des anges et les âmes qui ont fait un choix entièrement libre entre Lui et le Diable  ; Il veut des âmes qui l’ont préféré Lui à tous les attraits possibles du monde, de la chair et du Diable. Mais quand le Diable réussit à aveugler les âmes par l’erreur ou à les attirer dans ses guets-apens, alors, souvent, Dieu fait souffrir ces âmes dès ce bref séjour ici-bas, afin qu’elles réfléchissent à nouveau, qu’elles reviennent à Lui et qu’elles se sauvent pour la vie éternelle. « O Dieu, » priait saint Augustin, « punissez-moi dans cette vie, pour que vous n’ayez pas besoin de me punir dans la vie prochaine ». Et Dieu utilise souvent des anges déchus et des hommes pervers pour servir de fléaux, nécessaires comme Il le sait au salut des âmes. De là provient une bonne partie de la souffrance des hommes sur terre.

C’est pourquoi le grand mensonge du Covid est encore susceptible de prospérer un certain temps, en raison du matérialisme athée qui, aujourd’hui, retient pratiquement prisonnière une énorme quantité d’âmes. Ce matérialisme athée est l’essence du communisme, et peut nécessiter de grandes souffrances afin que les âmes en soient ébranlées. Les hommes sont profondément abusés par une fausse notion de la liberté  : cette liberté de choisir entre le bien et le mal au lieu de choisir entre deux biens possibles – car le droit inaliénable de choisir le mal n’existe pas. Mais ce sont des libéraux convaincus et toujours en croisade, qui en tiennent pour la liberté de choisir le mal. Nous l’avons vu, lors des émeutes de cet été  ; ils en tiennent pour la liberté de détruire la police, tout l’ordre public, les villes, comme tous les faibles restes de la civilisation chrétienne  ; bref ils estiment avoir la liberté de faire la guerre à Dieu. Toutes les horreurs du communisme ont régné plus de 70 ans, avant que la “Sainte Russie” n’ait commencé à revenir à Dieu. Que faudra-t-il pour que tout un monde apostat soit prêt à supplier Notre-Dame d’obtenir la pleine Consécration de la Russie ?

Selon une source récente du Canada, il faut donc s’attendre, d’ici la fin de l’année 2020, à la mise en place de restrictions pour un second confinement. On assistera à une nouvelle “vague” de décès liés à la maladie de Covid et l’on procèdera à l’acquisition ou à la construction précipitée d’”installations d’isolement” dans tout le pays. Il faut s’attendre, d’ici la fin de l’année, à des mesures de confinement beaucoup plus sévères et, autour du Nouvel An, nous verrons l’introduction du programme d’un revenu de base universel, parallèlement à un nouveau virus (Covid-21) qui submergera les installations médicales. Au printemps, il est prévu d’imposer un troisième verrouillage, toujours plus strict, un programme de revenu de base, accompagné d’importantes perturbations économiques. Pour compenser un effondrement économique international, le gouvernement offrira un allègement de toutes les dettes. Comment cela  ? Il offrira aux citoyens l’annulation de toutes leurs dettes en échange de leur abandon définitif de toute propriété, de tout actif et de l’acceptation des vaccins Covid-19 et Covid-21. Et si certains citoyens refusent ?

« Ils seront réputés représenter un risque pour la sécurité de la société et seront relégués dans des installations prévues pour les isoler, avec leurs biens saisis. »

Nous voilà avertis. On ne se moque pas de Dieu (Galates VI, 7). Prions  !

Kyrie eleison.

Madiran; les Eveques

Madiran; les Eveques on octobre 31, 2020

Dans le Prologue de son livre L’hérésie du XXe siècle, Jean Madiran affirme sans détours que les évêques catholiques, en poste au moment du Concile Vatican II (1962–1965) et ceux qui leur ont succédé immédiatement après, sont les grands responsables du changement de religion dans l’Eglise. Il charge particulièrement les évêques qu’il connaît le mieux, à savoir les évêques français. Dans son premier chapitre, il montre, à la lumière de la grande encyclique de Saint Pie X  : Pascendi (1907), comment l’esprit de ces évêques était inapte à saisir la réalité et, en premier lieu, la doctrine catholique. Cela venait du subjectivisme ambiant, diffusé par la philosophie kantienne, régnant désormais en maître dans les Facultés de philosophie de pratiquement toutes les “universités”. Dans le chapitre II, Madiran consacre au cas des évêques français eux-mêmes, six sections assez librement reliées entre elles.

Il dit tout d’abord, que pour suivre ces évêques, il faudrait jeter aux orties un véritable trésor catholique, tel que Saint Pie X, le chant grégorien, le thomisme, le droit canonique, la Vierge Marie, le patriotisme, notre héritage gréco-latin, la piété mariale, voire, et ce n’est pas le moins important, la dévotion des petites vieilles femmes en prière. « Pour notre part, dit-il, nous refusons de mépriser l’un ou l’autre de ces traits familiers de la famille catholique. Derrière tous ces traits, il y a l’amour du Christ, tandis que derrière tous les discours parlant de “recyclage”, de “rénovations” et de “renouveau”, on trouve la haine ». Car, derrière toutes les réalisations de la “civilisation occidentale”, il y a le Christ, et non l’Inde, ni l’Afrique, ni la Chine.

En second lieu, la Nouvelle Église a proclamé son apostasie au monde entier : la politique des nouveaux évêques n’est plus de convertir qui que ce soit. Pourtant, les fondements de la vie et de la mort restent exactement les mêmes. Que l’Église nous enseigne comment vivre et mourir  ! Nous ne sommes tous que trop obsédés par le monde. Que les prêtres nous apprennent comment aller au ciel !

Troisièmement, ces évêques disent que “la mutation de civilisation” appelle “une conception plus évangélique du salut”, entraînant “une nouvelle formulation.” Mais celle-ci consiste pas seulement dans dans de nouveaux mots, comme ils le prétendent, mais aussi dans un nouveau contenu des mots, c’est-à-dire dans une nouvelle religion. Vos Excellences, notre réponse est “NON !” De plus, en tant que catholique baptisé, je suis en droit d’exiger de vous la vraie Foi, car votre “nouvelle formulation” à la recherche d’une nouvelle “conception du salut” n’est pas simplement maladroite, mais forcément hérétique, conduisant à une nouvelle religion en contradiction avec la vraie Foi.

Quatrièmement, jusqu’en 1966, ces évêques n’avaient pas encore déserté la Foi catholique, alors que maintenant, ils prétendent que leur doctrine exprime enfin le christianisme authentique. En fait, leur “mentalité postconciliaire” est en rupture avec la vraie Foi. La vérité est que nous sommes en plein milieu d’une guerre sévissant entre deux religions différentes. Et tous les évêques, activement ou passivement, soutiennent la nouvelle religion. Il devrait y avoir des évêques catholiques pour prendre la parole, car les âmes périssent ! Mgr Lefebvre, vous m’entendez  ? Nous n’avons nul besoin d’évêques qui nous exhortent à être modernes. Nous sommes tous déjà trop modernes. Depuis quand la technologie moderne et la philosophie moderne devraient-elles être la règle des évêques catholiques  ? Nous connaissons les modernes, et nous les méprisons. Vous ne les connaissez pas et vous les aimez. Marx, Nietzsche, Freud sont des bonimenteurs. Réveillez-vous !

Cinquièmement, la Nouvelle Église est en train de ruiner tout ce qu’il y a d’apprentissage, d’enseignement et d’éducation. En voulant ne donner aux jeunes que ce qui est moderne – ce qu’ils ont déjà – vous ne leur donnez rien, tout en leur faisant croire qu’ils savent tout. Ainsi abandonnés, ils deviendront les barbares de demain, de sorte que vous trahissez non seulement la Foi mais aussi toute la civilisation. Revenez à la Tradition ! Seigneur  ! Donnez-nous de vrais évêques catholiques !

Sixièmement, l’autorité des évêques n’a d’autre fondement que la vérité, la légitimité et le droit. Si ces évêques recyclés avaient raison, l’Église de la Tradition n’existerait plus. Or, la Vérité étant leur premier devoir, lorsqu’ils veulent changer la Foi, ils n’ont aucune autorité pour ce faire. Et s’ils le font, ils n’ont aucun crédit pour prétendre à être obéis. Mais nous ne les laisserons pas en paix. Nous attendons d’eux la certitude, la pureté et la sainteté de la Foi catholique immuable.

(Dans la section 4 ci-dessus, Monseigneur Lefebvre n’est pas mentionné nommément, mais il était présent à l’esprit de Madiran (c’est Madiran qui nous le dit). Deux ans plus tard, Monseigneur fondait la Fraternité St Pie X. La suite fait partie de l’histoire).

Kyrie eleison.

Famille Fortunee

Famille Fortunee on octobre 24, 2020

Humainement parlant, l’horizon est bien sombre autour de nous  ; les forces démoniaques s’acharnent à déchiqueter la famille parce qu’elle est le moyen conçu par Dieu pour mettre les âmes sur le chemin du Ciel. C’est pourquoi il est opportun de résumer, pour les lecteurs de ces “Commentaires”, un courriel envoyé à leur rédacteur en chef par un homme vivant aux États-Unis, père d’une famille de huit enfants. Il n’est ni désespéré ni effrayé. Il vit en pleine brousse. Une fois par mois, il peut assister à la messe traditionnelle dans une chapelle près de chez lui. Son exemple montre qu’il est toujours possible de raison garder. Voici l’essentiel de son courriel.

« Nous survivons spirituellement et sacramentellement dans notre chapelle de la Résistance, grâce à une messe mensuelle. Nous continuerons d’en avoir besoin, aussi longtemps que nous aurons besoin de la messe et des sacrements. Je ne pense pas que ce besoin (ou la crise dans l’Église) se termine de sitôt. La chapelle marche bien mais aux deux dernières messes, la fréquentation était plus faible. Pour diverses raisons, bon nombre de catholiques traditionnels semblent céder à la panique provoquée par les médias.

Notre famille se porte bien, nous n’avons pas à nous plaindre. Nous attendons bientôt notre neuvième enfant. Nous avons eu encore un garçon récemment. Tout le monde remarque à quel point il est différent des filles. Il explore tout, se plonge dans tout, s’intéresse plus aux “choses”, aux machines, aux équipements, etc. qu’aux personnes. Comme nous avons plusieurs filles, nous remarquons vraiment les différences innées entre garçons et filles. Tous nos enfants aiment la musique, parce que je leur apprends à l’aimer et à la sentir  : la mélodie, l’harmonie, le rythme, et à goûter les paroles. Nous écoutons de la musique folklorique, surtout irlandaise, une variété de musique instrumentale et classique, et du chant. En revanche, toute chanson venant de là où règnent l’angoisse, le désespoir, la dépression, la haine, etc., est mauvaise, laide et est à rejeter.

Je travaille à plein temps depuis mon bureau à domicile pour une œuvre catholique qui semble chaque année prendre de plus en plus de force catholique, contrairement à la FSSPX qui possédait autrefois la vérité complète, mais qui d’année en année est en train de la perdre. Si l’œuvre pour laquelle je travaille continue à être fidèle à la Vérité comme elle l’a été jusqu’ici, elle devra devenir un jour pleinement traditionnelle ou trahir en changeant de cap. Il n’y a pas d’autre choix. Je travaille aussi manuellement dans nos jardins que nous venons d’agrandir, ayant appris, il y a quelques années, la méthode de jardinage du “Jardin d’Eden”. Notre sol est d’argile pure et très pauvre, mais avec du paillage (mulch), on peut imiter la nature de Dieu, en permettant au sol de s’enrichir à partir du pourrissement de matières organiques. Grâce à une source récemment découverte de copeaux de bois gratuits, j’ai de quoi faire mon propre paillis. Tous mes enfants m’aident à utiliser cette nouvelle technique pour traiter nos arbres fruitiers et commencer à faire des plates-bandes. Nous espérons pouvoir bientôt produire ici une quantité suffisante de nourriture. A présent, nous avons deux parterres de jardin mesurant jusqu’à 1 500 pieds carrés (Circa 140 m2).

Nous sommes très préoccupés par les résultats des Élections de cette année. Mon sentiment est que 2016 fera figure d’un jeu d’enfant en comparaison avec 2020, quand on pense à toute cette folie de COVID, aux émeutes d’ampleur nationale parce qu’un noir a fait une overdose de Fentanyl. Peut-être le combat se déroule-t-il simplement entre les vrais méchants (Deep State) d’une part, et des méchants moins graves, des rivaux d’autre part (Trump et ses associés). Peut-être Trump est-il simplement moins mauvais  ? Peut-être n’a-t-il pas pris part aux sacrifices d’enfants, à la torture d’enfants ou à d’autres actes diaboliques comme d’autres l’ont fait ? Mes espoirs sont limités. Mais je ne pense pas que Trump soit du côté de l’État profond. Je voterai pour lui en raison de ses actions sans précédent contre l’avortement, et en faveur de la liberté en général.

Financièrement, nous nous en sortons, grâce aux nombreuses bénédictions du Ciel. Mais la plus grande des bénédictions est d’avoir appris, encore adolescent, les méfaits de l’usure pratiquée par les banques. Sans cette connaissance de l’économie, je serais peut-être irréprochable et sans péché, mais toujours profondément endetté et dans la misère. Ma femme aussi a toujours été sobre  ; nous avons donc toujours vécu selon nos moyens, renonçant au luxe et travaillant dur, si bien que, maintenant, nous en récoltons les fruits. Nous sommes aujourd’hui complètement libérés de nos dettes, même avec huit enfants et un seul revenu modeste. Je fais remarquer à mes enfants qu’il a fallu des années de vie frugale et de travail acharné pour y arriver, mais maintenant c’est fait.

Quant à la chapelle locale, beaucoup d’âmes y viennent mais, hélas, ne reviennent pas. Pourtant, certains cherchent aujourd’hui une messe tridentine où ils peuvent continuer à recevoir la Sainte Communion sur les lèvres, alors que notre diocèse l’interdit  : “Covid” oblige ! Voilà pour la Tradition dépendant de l’Eglise officielle ! Je me demande souvent les raisons pour lesquelles Dieu permet tant de revers à la Tradition. Est-ce qu’Il purifie « le petit reste », cherchant plus la qualité que la quantité ? On observe, chez les non-catholiques comme dans les familles catholiques traditionnelles, que les enfants ne tiennent pas ” pleinement leur place” dans la génération montante, même lorsque les parents semblent solides. Les marées du monde passent sans relâche sur les jeunes gens et les usent. Certains sont légèrement affaiblis, d’autres plus gravement, tandis que d’autres s’écroulent complètement. En vérité, « si ces jours n’étaient pas abrégés, les élus eux-mêmes ne pourraient être sauvés ».

Kyrie eleison.

Madiran la Philosophie

Madiran la Philosophie on octobre 17, 2020

Dans la grande encyclique antimoderniste Pascendi, parue en 1907, Pie X commence par un exposé philosophique. Dans son livre ” L’hérésie du XXe siècle “, Jean Madiran fait de même. Car tous deux voient que la difficulté qu’éprouve un esprit moderne à comprendre le catholicisme est plutôt d’essence philosophique que théologique. C’est pourquoi la première des six Chapitres du livre de Madiran a pour titre  :” Préambule philosophique “.

Donc c’est de façon surprenante que Madiran lui-même dit, à ceux qui le liront, qu’ils peuvent ; s’ils le souhaitent, se dispenser de lire ce Préambule. Sans doute était-ce pour éviter d’infliger à ses lecteurs allergiques à l’absurdité, d’être exposés aux bêtises inimaginables que l’on enseigne aujourd’hui à “l’université”. En fait, la pensée du livre de Madiran est aussi étroitement liée à la vraie philosophie qu’elle est étrangère au “philosophisme” ou à la pseudo- philosophie d’aujourd’hui.

Mais comment et pourquoi la Foi surnaturelle serait-elle si dépendante de la philosophie, c’est-à-dire de l’étude rationnelle de toute réalité naturelle qui permet de faire passer, pour ainsi dire, le (vrai) bon sens d’un niveau amateur à un niveau professionnel ? Réponse : prenons l’exemple d’un bon vigneron. A priori, celui-ci ne dépend en rien de ses bouteilles en verre pour faire du bon vin. Mais les bouteilles doivent être propres et non fêlées, autrement il ne pourrait pas exercer son commerce. Si les bouteilles sont sales à l’intérieur, la saleté va gâter le goût du vin, aussi bon soit-il, si bien que le vigneron aux bouteilles sales ou fêlées va faire banqueroute. Mais, en tant que professionnel du vin, il s’assure naturellement qu’il dispose de bouteilles propres. Par rapport au vin, la bouteille en verre ne vaut presque rien lorsqu’elle est vide, mais il faut absolument qu’elle ne soit ni sale ni fêlée pour contenir le vin.

Or, la raison humaine est comme la bouteille. Elle n’est qu’une faculté naturelle, mais à la fin de la vie, elle est censée, sous peine de condamnation éternelle, contenir le vin surnaturel de la Foi (Mc XVI, 16). La Foi est ce don suprême de Dieu, par lequel la raison humaine est surnaturellement élevée pour croire. Mais lorsque la faculté de la raison se trouve faussée par des erreurs humaines ou des croyances erronées, alors, comme la bouteille salie, elle risque de gâter le vin divin de la Foi, pour divin qu’il soit. Car comme dans une bouteille la moindre saleté risque de gâcher le vin qu’elle contient  ; ainsi dans l’esprit humain, le subjectivisme représente une erreur si radicale qu’il gâche, en la subvertissant, toute vérité versée là-dedans et à plus forte raison, la Foi. La Foi catholique versée dans un esprit subjectiviste ne peut que très difficilement ne pas devenir moderniste, ne pas perdre l’esprit catholique Tel est l’enseignement de saint Pie X, de Marcel De Corte, Calderón et Madiran, et de tous ceux qui ont saisi l’ampleur de la malice objective d’un esprit subjectiviste.

Alors quelles preuves particulières Madiran avance-t-il pour démontrer que les évêques français des années 1960 avaient perdu l’esprit catholique ? Il part d’une déclaration officielle de décembre 1966 (p. 40) dans laquelle ils affirment que “pour un esprit philosophique”, les mots “personne” et “nature”, ont changé de sens. Or ces termes sont essentiels pour la vraie christologie (théologie catholique du Christ) depuis l’époque de Boèce (qui a élaboré la définition de “personne”) et de Thomas d’Aquin (qui a fait valoir le vrai sens du mot “nature”). Autrement dit, pour les évêques français, la philosophie moderne abandonne la philosophie classique de l’Église, ancrée dans la doctrine immuable de l’Église. Selon eux, « pour un esprit philosophique » le thomisme n’est plus qu’un discours obsolète et doit donc être écarté.

Or, dans une Église dont la doctrine a toujours correspondu aux réalités extra-mentales immuables, cette perspective des évêques français est proprement révolutionnaire. Elle ne peut que signifier, dit Madiran (43), qu’ils acceptent la révolution copernicienne de la philosophie d’Emmanuel Kant (1724–1804), qui a placé la “réalité” non plus à l’extérieur mais à l’intérieur de l’esprit. Pourtant (45, 46), il n’est nullement obligatoire d’accepter cette internalisation de la réalité sauf, bien sûr, dans la philosophie kantienne. Mais lorsqu’on part de prémisses kantiennes, fatalement on ne peut arriver qu’à des conclusions irréelles. Donc en choisissant moralement Kant plutôt que Thomas d’Aquin, les évêques français démontrent en fait leur apostasie implicite (50) et leur religion antinaturelle. Par son rejet du réel le kantisme inavoué de leur déclaration proclame leur indépendance vis-à-vis de la Vérité divine, sortie des mains de Dieu, et leur refus de l’Ordre qu’Il a implanté dans la nature (60–63).

Madiran conclut sa première partie en disant que le thomisme correspond à l’expérience humaine de tous les temps et de tous les lieux (66), tandis que le kantisme a mentalement jeté les évêques français à la dérive, à l’instar de l’époque moderne qu’ils cherchent tant à satisfaire (67).

Kyrie eleison.

Encore Des Vocations?

Encore Des Vocations? on octobre 10, 2020

Dans la détresse actuelle de l’Eglise catholique, peut-il y avoir encore des vocations chez des personnes plus ou moins jeunes voulant se mettre au service de Dieu dans un séminaire, un couvent, une fraternité ou un monastère ? A cette question, on ne peut que répondre positivement car le fait est que Dieu appelle encore des âmes à Son service  ; or un fait l’emporte toujours sur toute discussion. Mais, d’un autre côté, les supérieurs des séminaires ou des maisons religieuses doivent tenir compte de deux circonstances particulières à la situation de l’Église aujourd’hui, circonstances propres à les rendre plus prudents que jamais avant d’accepter des vocations sous leur toit. On constate, d’une part, une immaturité toujours plus grande des âmes qui ont vécu dans le monde moderne et, d’autre part un manque de fiabilité toujours plus important chez les dirigeants de l’Église.

Pour commencer, rappelons-nous que l’Église catholique vient directement de Jésus-Christ qui la préservera jusqu’à la fin du monde (Mt. XXVIII, 20) et dans l’éternité. Il possède, avec le Père et le Saint-Esprit, toute la puissance requise, et plus encore, pour lui fournir tous les moyens nécessaires à sa survie. Or ces moyens comprennent nécessairement un sacerdoce, des évêques et des prêtres hiérarchiquement organisés, afin de procurer aux membres de l’Église les sacrements essentiels à la vie de la grâce surnaturelle. Par conséquent, Notre Seigneur donnera aux hommes, jusqu’à la fin du monde, toujours suffisamment de vocations pour garantir que l’Église dispose des hommes dont elle a besoin pour en faire ses ministres. Quant aux femmes, à qui Dieu a donné une nature pour qu’elles soient des “aides” ou des “compagnes” de l’homme (Gen. II, 18), si elles ne doivent pas devenir prêtres, ni devenir aussi strictement nécessaires à l’Eglise que les prêtres, elles ont néanmoins reçu en propre les dons que Dieu leur donne, à elles et non aux hommes, par lesquels elles peuvent rendre à l’Eglise des services si précieux qu’on ne peut imaginer l’épouse du Christ rester sans vocations féminines. A titre d’exemple, où serait l’apostolat de l’Église sans les prières des Sœurs religieuses, et des grands-mères, etc. ?

Pourtant, Dieu est Dieu  ; ses voies sont impénétrables pour les hommes. (Voir la fin de Romains XI, et tout le Livre de Job, chapitres XXXVII à XLI). Cela dépasse largement nos esprits humains. Par exemple, dans la capacité de commettre des erreurs que l’on observe chez les six derniers papes, Il va déjà bien au-delà de ce que de nombreux esprits catholiques peuvent supporter. Il leur faut lire Job, surtout si la détresse de l’Église est loin encore de prendre fin. La Vierge nous a dit en 1973 que le feu tombera du ciel, éliminant une grande partie de l’humanité, et que si les péchés ne ralentissent pas, il n’y aura plus de pardon pour eux : voilà une prédiction plus facile à comprendre depuis l’escroquerie du Covid qui a poussé tant d’hommes d’Eglise à fermer leurs confessionnaux. Prions et travaillons pour que Notre Seigneur envoie des ouvriers à sa vigne mais, inutile de Lui dire combien il en faut. Lui seul le sait.

En attendant, nous, êtres humains, nous devons confesser que, comme nous l’avons dit plus haut, nous avons mis au moins deux obstacles sérieux sur le chemin des âmes appelées à servir notre Dieu. Premièrement, l’immaturité de ceux qui mènent une vie moderne. S’il y a une chose qui fait qu’un garçon ou une fille grandit de manière à devenir capable de supporter la discipline de la vie religieuse ou les difficultés de la vie conjugale, c’est bien la souffrance. Mais n’y a-t-il pas partout aujourd’hui l’illusion que la souffrance vient toujours de la faute de quelqu’un d’autre, qu’elle peut être évitée et que rien ne nous oblige à l’endurer ? Ajoutons que les caractères des enfants ne se formeront pas non plus si les parents savent de moins en moins ce qu’ils doivent faire pour élever les enfants. Par exemple, on ne leur donne pas non plus beaucoup de responsabilités à assumer, ce qui pourrait aussi les faire mûrir. Donc la vie si répandue aujourd’hui en ville et en banlieue ne favorise guère les vocations.

Mais en second lieu, le désordre actuel dans l’Église décourage aussi les vocations. Quand l’Église était, malgré toutes les défaillances humaines, une structure présentant un roc doctrinal venu de toute éternité, je pouvais, dans ma jeunesse, en lui confiant ma vie être sûr que parmi plusieurs strates de Supérieurs au-dessus de moi, il y aurait assez de vérité et de justice objectives. Mais depuis le changement opéré par Vatican II, modifiant la doctrine de l’Église et la base sur laquelle elle fonctionne, comment puis-je être encore certain de disposer d’un cadre objectif et stable où je puisse mener le reste de ma vie ? Une grande leçon de cette crise de l’Église est que l’Église catholique ne peut pas plus se passer du pape qu’une marionnette ne peut se passer de son marionnettiste  : elle devient un enchevêtrement de ficelles et bouts de bois colorés apparemment sans sens.

Bien sûr, Dieu veut et peut pourvoir au bien de son Église. Mais nous ne pouvons guère nous attendre à ce que les vocations se manifestent demain comme elles le faisaient avant-hier.

Kyrie eleison.

Madiran Prologue

Madiran Prologue on octobre 3, 2020

Dans l’Avant-propos de son livre sur “L’hérésie du XXe siècle”, Jean Madiran commence par affirmer sans ambages qu’elle est imputable aux évêques catholiques (p.17 dans la réédition de 2018 du livre par via.romana@yahoo.fr). Sachant qu’il sera accusé, en tant que simple laïc, de parler à tort et à travers, il défie l’adversaire en affirmant (28) qu’il n’a nul besoin, de par sa qualité de catholique baptisé, ni de demander ni de recevoir un quelconque mandat pour défendre la Foi, alors que les bergers (i.e. les évêques) se sont transformés en loups ou en hérétiques, détruisant la Foi.

Il annonce la thèse de tout son livre en faisant (26) une distinction fondamentale  : l’hérésie, au sens strict du terme, signifie la négation délibérée de ce que l’on sait être une proposition définie de la Foi. Mais au sens large, elle signifie l’acceptation de toute une mentalité radicalement étrangère à la Foi. L’hérésie qu’il va attaquer doit s’entendre dans ce sens large, allant bien au-delà de la contradiction de n’importe quelle proposition particulière de la Foi. “L’hérésie du XXe siècle” se situe plutôt ici, “dans la nuit, dans le vide, dans le néant”.

Mais qu’est-ce qui a bien pu vider ainsi les évêques français de leur substance ? Madiran écrit (20) qu’au cours de 100 ans, donc à partir du milieu du XIXe siècle, ils se sont coupés de Rome, de la Rome véritablement catholique de Pie IX et du Syllabus. La raison en est que toute leur mentalité (21) se tenait éloignée de Rome. Certes, ils conservaient la discipline catholique, mais sans conviction  ; ils pratiquaient l’obéissance catholique mais sans en comprendre la raison. En quelques mots, Madiran atteint ici l’essence de l’Église préconciliaire : exposée à l’influence du monde moderne, elle subissait une perte progressive de la foi catholique. Comme résultat, elle conservait les apparences de l’Église, faisant croire qu’elle était toujours là, alors que derrière ces apparences, la substance en avait déjà disparu. Les papes anti-libéraux avaient expliqué comment la véritable Église devait résister à ce nouveau monde révolutionnaire, en particulier les papes Pie IX, Léon XIII et Pie X dans leur enseignement social. Mais de la doctrine sociale de leurs Encycliques, Madiran (23) dit que les évêques des années ‘50 ne savaient pratiquement rien.

Plus grave encore  : pour Madiran, qui laisse ici entrevoir toute la partie VI de son ouvrage, l’hérésie des évêques du 20e siècle vient de leur infidélité invétérée, prête à nier jusqu’à l’existence même du droit naturel (24). Subjugués par le monde moderne, infectés par son libéralisme, ils dérivaient mentalement, et depuis longtemps, de la position romaine, en rejetant sa doctrine sociale. Donc même si, dans les années ‘50, ils reprenaient encore certaines formules de l’ancien catéchisme, leur cœur ne comprenait plus le sens du droit naturel, si bien que, dans les années qui suivirent immédiatement le Concile, ils étaient prêts à mettre la main sur le dogme et le catéchisme qu’ils avaient laissés jusqu’alors extérieurement intacts. Ainsi, leur désaccord avec Rome sur la doctrine sociale avant le Concile contenait implicitement en germe ce déracinement total de la religion chrétienne dont toute l’Église a souffert à la suite du Concile (25).

Car s’il n’y a pas de Droit naturel ni d’Ordre rationnel voulu par Dieu dans toute la Création qui nous entoure, alors toute la raison et toute la foi font naufrage  ; et si les formules de l’Évangile et les définitions dogmatiques peuvent encore, pour un certain temps, être récitées et répétées avec précision, leur substance a été dissoute, et le sens religieux en a été radicalement subverti. Les évêques sans droit naturel n’ont plus accès ni à l’Évangile ni aux définitions dogmatiques. Ils ne peuvent plus rien conserver ni transmettre (26). Ils sont mûrs pour basculer à gauche, vers cette religion ersatz de la modernité qu’est le Communisme (26).

En guise de conclusion de son Prologue, Madiran fait appel à un compatriote qui avait prévu cette décadence du clergé avant même la Première Guerre mondiale. Charles Péguy (1873–1914) écrivit en 1909 que le clergé (30) détruisait avec succès le christianisme en voulant le faire progresser avec son temps. Le clergé perdait la foi (32), en acceptant sa disparition comme s’il s’agissait d’un processus naturel.

Kyrie eleison.