Les Commentaires Eleison

Les Griffes de Mammon – I

Les Griffes de Mammon – I on juillet 4, 2020

Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon, dit Notre Seigneur, car Mammon signifie les richesses, c’est à dire le démon de l’avidité des richesses. Si bien que, soit nous servons Dieu, soit nous servons les richesses (Lc. XVI, 1–13). Le monde moderne, qui s’éloigne toujours plus de Dieu, tombe fatalement sous le pouvoir de l’argent. Aujourd’hui, les banquiers, ou banksters, dirigent le monde. Nous avons sous les yeux les mesures qu’ils prennent aujourd’hui, grâce à leur argent, pour parfaire le contrôle qu’ils exercent sur le monde entier. La présentation ci-après de ces mesures doit beaucoup à un commentateur américain, accessible sur Internet, à l’adresse suivante : Highimpactflix.com

Au tout début des États-Unis, en 1776, eut lieu une grande bataille pour prendre le contrôle de la nouvelle nation. De véritables patriotes comme les présidents Jefferson et Jackson s’opposaient fortement à la création d’une banque centrale nationale, car ils savaient que les hommes d’argent s’efforceraient de contrôler les États-Unis pour servir leurs propres intérêts et non ceux de la nation. Cette résistance au pouvoir de l’argent dura jusqu’en 1913, lorsque par divers subterfuges les hommes d’argent réussirent à faire adopter par le Congrès une loi fondant la soi-disant Réserve Fédérale. Cette appellation de la première banque centrale américaine était un artifice car, en fait de fédéral, cette banque n’avait de lien ni avec le gouvernement fédéral ni avec le gouvernement d’aucun Etat américain. Depuis toujours la Fed, comme on l’appelle communément, appartient à un consortium de banquiers privés, c’est-à-dire aux hommes d’argent. Fidèles à leur façon de procéder, ces financiers promirent dès le départ de mettre fin au cycle désastreux d’expansion-récession du secteur financier, mais en réalité ils n’ont fait que présider à la chute du dollar américain durant tout un siècle, si bien qu’aujourd’hui cette monnaie ne vaut plus qu’une fraction de ce qu’elle valait en 1913.

Aujourd’hui, selon Brian de Highimpactflix, « La Fed a été et est encore impliquée dans le financement d’un plan mondial visant à voler les richesses du monde et à contrôler tous les peuples en les mettant à genoux sur le plan économique ». Certains diront que ce plan remonte à une centaine d’années. D’autres diront qu’il remonte à plus de cent ans. Ce qui nous préoccupe ici, c’est la façon dont le projet se déroule aujourd’hui. Ce qui suit n’est qu’une petite partie des éléments de leur programme.

Ce qu’il faut comprendre à propos de la Fed, c’est qu’elle a toujours été indépendante du gouvernement américain. Mais il n’empêche qu’en 1913, elle a su s’arracher le contrôle de la masse monétaire des États-Unis. Or, selon Amschel Rothschild (1744–1812), cela signifiait que la banque contrôlait virtuellement tout le gouvernement. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis remplacèrent la Grande-Bretagne comme première puissance mondiale sur l’échiquier international, de sorte que le dollar remplaça la livre sterling comme première monnaie dans le monde. Le dollar fut certes garanti par les réserves d’or américaines jusqu’en 1971, et il servait d’étalon-or vis-à-vis des autres monnaies. Mais cette année-là il fut détaché de l’or et devint un simple morceau de papier, ou chiffre électronique, soutenu uniquement par le prestige et la confiance dont le dollar jouissait encore. De fait, en 2020, il n’a toujours pas de rival en tant que monnaie mondiale pratique. Cependant, ne représentant plus que des chiffres sur papier ou des lignes d’ordinateurs, la Fed peut multiplier les dollars presque sans limite, ce qui confère encore plus de pouvoir aux dirigeants qui possèdent cette banque, à moins qu’ils ne multiplient les dollars au point de leur faire perdre totalement leur valeur.

Or, depuis plusieurs siècles les peuples occidentaux ne cessent de se détourner de Dieu. De plus en plus, ils tournent leurs coeurs vers le matérialisme et l’argent, donnant ainsi prestige et pouvoir aux banquiers et à leurs banques centrales (qui en fait contrôlent les gouvernements). C’est ainsi que les banquiers ont érigé autour de leurs banques centrales, dans leur propre intérêt, un système financier si retors que vers le début des années 1900, Henry Ford pouvait dire qu’il valait sans doute mieux que les peuples des nations ne comprissent pas le système bancaire et monétaire de l’Occident, car, disait-il, s’ils venaient à comprendre comment il fonctionne, il y aurait du jour au lendemain une révolution.

Et que se passe-t-il aujourd’hui ? Deux incroyables escroqueries (la peur panique du Covid et les émeutes autour de George Floyd), servent aux banquiers à provoquer l’effondrement des économies occidentales et à simuler ensuite leur « sauvetage » en les submergeant de dollars irréels. Cela n’est rendu possible que par la confiance qui subsiste encore dans les dollars existants. Par ces coups ils endettent les états auprès de la Fed faisant d’eux ses serviteurs, et ils transforment les nations en esclaves des banquiers (qui emprunte est esclave de celui qui prête – Prov. XXII, 7).

La semaine prochaine – deux fraudes, les tentacules de la Fed et les jugements de Dieu.

Kyrie eleison.

Déclaration de Soutien

Déclaration de Soutien on juin 27, 2020

À l’attention de Son Excellence, Monseigneur Viganò, Archevêque,

Excellence,

Il y a quelques jours, un des quatre évêques qui s’efforcent de maintenir au sein de l’Église la défense de la Foi conformément à l’exemple donné par Mgr Lefebvre, vous écrivait une lettre de félicitations et de soutien à la suite de votre message du 9 juin, dans lequel vous faites remonter la crise actuelle de l’Église au Concile Vatican II (1962–1965). Par ce nouveau courrier, ces mêmes quatre évêques souhaitent vous renouveler publiquement leurs félicitations et leur soutien dans les circonstances difficiles que vous connaissez actuellement. Nous transcrivons ici en quelques mots l’essentiel de ce que Mgr Thomas d’Aquin vous a déjà écrit.

Par cette lettre ouverte, Nous estimons qu’il est de notre devoir de Vous soutenir publiquement devant toute l’Eglise pour votre récente dénonciation de la crise qu’elle traverse, faisant remonter ses origines au Concile Vatican. Saint Thomas d’Aquin n’enseigne-t-il pas que – même s’il n’y a pas d’obligation de professer la Foi à tout moment – il en va autrement lorsque la Foi est en péril ? C’est alors un devoir grave de la professer, même au péril de sa vie.

Est-il possible aujourd’hui de nier la crise sans précédent qui frappe l’Église et qui affecte profondément le sacerdoce catholique ? Et pourtant il faut des prêtres, véritablement catholiques, pour célébrer le Saint Sacrifice de la Messe et pour maintenir la sainte doctrine. Aucun évêque ne peut se contenter de résister dans la foi, comme un laïc peut le faire, lorsque les autorités légitimes de l’Église refusent d’agir en accord avec l’esprit de l’Église. Dans la crise actuelle, il est non seulement licite, mais il est de notre devoir le plus strict d’utiliser pour le bien des âmes les pouvoirs qui nous viennent de Dieu avec la grâce de l’épiscopat et la plénitude du Sacerdoce.

Dans sa lettre du 6 juin, Votre Excellence reconnaît, avec une clarté et une sincérité admirables, que le clergé et les fidèles catholiques ont été fourvoyés lorsque le Concile a introduit de nouvelles orientations issues de la conspiration anti-chrétienne. Il est douloureux d’observer le lamentable aveuglement de tant de collègues dans l’épiscopat et le sacerdoce, qui ne voient pas, ou refusent de voir, la crise actuelle et la nécessité qu’il y a de lutter contre le modernisme devenu le maître, afin de résister à la secte conciliaire enracinée aux plus hauts niveaux de l’Église. Cette résistance est tout à fait légitime et conforme à la volonté de l’Eglise de toujours. En effet, il incombe à l’évêque de remplir la mission qui lui a été confiée : de transmettre tout ce qui peut et doit être transmis par la plénitude du Sacerdoce afin de maintenir la Foi : “Tradidi quod et accepi”.

Par leur antilibéralisme et leur anti-modernisme, Mgr Marcel Lefebvre et Mgr Antonio de Castro Mayer, ont sauvé le trésor de la Tradition catholique du modernisme, de la Nouvelle Messe et des réformes du Concile. Pour garantir la transmission de la grâce et de la doctrine immuable, ils ont procédé en juin 1988 à la consécration de quatre évêques dans ce que Mgr. Lefebvre a appelé « Opération Survie”. C’est en tant que leurs héritiers que nous souhaitons exprimer notre sincère adhésion à la position de Votre Excellence, dictée par sa fidélité à l’Église de toujours. Ce faisant, nous ne voulons faire rien d’autre que de boire à la même source, qui est la Sainte Église romaine, catholique et apostolique, hors de laquelle il n’y a point de salut.

Et si l’on nous demande quand il y aura un accord avec les autorités romaines, nous répondons simplement : lorsque Rome reviendra à Notre Seigneur. Le jour où les autorités romaines reconnaîtront à nouveau Notre Seigneur comme Roi de tous les peuples et de toutes les nations, ce ne sera pas nous-mêmes qui reviendrons à l’Église, mais bien ceux qui ont tenté de renverser cette Église catholique que nous, nous n’avons jamais quittée. En attendant, nous estimons qu’en nous opposant ouvertement et en résistant aux erreurs du Concile et à ceux qui les promeuvent, nous rendons le service le plus nécessaire à l’Église de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Que Notre-Dame, la très Sainte Vierge, notre Mère qui à Fatima nous a prévenus de la gravité de l’heure présente, veuille accorder au Pape et aux évêques du monde entier les grâces nécessaires pour que la Russie soit consacrée à son Cœur Immaculé, et que la dévotion réparatrice des cinq Premiers Samedis du mois soit répandue largement, afin que le modernisme soit défait et que les âmes reviennent à la Foi catholique, intacte et entière, sans laquelle il est impossible de plaire à Dieu.

Que Dieu bénisse Son Excellence l’Archevêque Carlo Maria Viganò

Kyrie eleison.

Mgr Jean-Michel Faure
Mgr Thomas d’Aquin
Mgr Richard Wiliamson
Mgr Gerardo Zenderas

Réorientation Admirable

Réorientation Admirable on juin 20, 2020

Voici un résumé de la lettre ouverte du 9 juin de Mgr Viganò sur le Concile Vatican II :—

Mgr Schneider mérite qu’on le félicite pour son texte, paru récemment, portant sur le Concile et la fausse liberté religieuse. On parle beaucoup de « l’esprit du Concile ». Mais, a-t-on jamais entendu parler de « l’esprit de Trente », ou de « l’esprit » de tout autre Concile catholique ? Il n’en fut jamais question car tous les autres conciles suivaient simplement l’esprit de l’Église. Toutefois, concernant les enseignements passés de l’Église, ce bon évêque devrait se garder d’exagérer les « erreurs » devant être « corrigées », car quelles qu’elles aient pu être, elles ne ressemblent en rien à celles commises par le Concile Vatican II, que l’on peut comparer (jusque dans son contenu) au Synode de Pistoie (1786), qui fut condamné plus tard par l’Église.

Lors de Vatican II, beaucoup d’entre nous ont été fourvoyés. En toute bonne foi, nous avons accordé trop de crédit aux prétendues bonnes intentions de ceux qui promouvaient un œcuménisme qui n’a pas tardé à obliquer vers un faux enseignement sur l’Église. Aujourd’hui, de nombreux catholiques ne croient plus qu’il n’y ait pas de salut en dehors de l’Église catholique, et ce sont les textes de Vatican II qui contiennent les ambiguïtés propres à ouvrir la voie à cette remise en cause de la Foi. Cela a commencé par de simples rencontres interreligieuses, mais cela se terminera un jour par l’avènement d’une sorte de religion universelle dont le seul vrai Dieu aura été banni. Tout cela était prévu de longue main. De nombreuses erreurs, encore aujourd’hui en cours, trouvent leur origine dans Vatican II. En effet, dans les textes conciliaires il est facile de trouver la racine des falsifications actuelles de la foi et de la pratique véritablement catholiques. Car Vatican II sert maintenant à justifier toutes sortes d’aberrations, tandis qu’en réalité ses textes sont uniquement difficiles à interpréter, et ils contredisent la Tradition antérieure à un point qu’aucun autre concile de l’Église n’a jamais fait.

J’avoue maintenant, en toute sérénité, qu’à l’époque j’obéissais trop inconditionnellement aux autorités de l’Église. Je pense que beaucoup d’entre nous, nous étions loin d’imaginer que la hiérarchie ecclésiastique pût être infidèle à l’Église, surtout comme nous le voyons dans le présent Pontificat. Avec l’élection du pape François, les conspirateurs ont fini par enlever le masque. Ils se sont enfin sentis libres de Benoît XVI et de son penchant tridentin, libres de créer une Néo-église, de remplacer l’ancienne par un ersatz maçonnique tant pour la forme que pour le fond du catholicisme. Démocratisation, synodalité, ordination des femmes, pan-œcuménisme, dialogue, démythisation de la papauté, le politiquement correct, théorie du genre, sodomie, mariage homosexuel, contraception, immigrationnisme, écologisme – si dans tout cela nous sommes incapables de reconnaître le fruit de Vatican II, alors ces maux sont devenus vraiment inguérissables.

Mais une telle reconnaissance exige une grande humilité. Tout d’abord pour reconnaître que, pendant des décennies, nous avons été induits en erreur, en toute bonne foi, par des personnes qui avaient autorité pour veiller et garder le troupeau du Christ, mais qui ont failli dans leur tâche. Les bergers qui de mauvaise foi, voire dans une intention malveillante, ont trahi l’Église, doivent être identifiés et excommuniés. Nous avons eu beaucoup trop de mercenaires plus soucieux de plaire aux ennemis du Christ que de rester fidèles à son Église.

« De même qu’il y a soixante ans, j’ai obéi, honnêtement et sereinement, à des ordres discutables, croyant y reconnaître la voix de l’amour de l’Église, de même aujourd’hui, avec une égale sérénité et honnêteté, je me rends compte qu’il s’agissait d’une tromperie. » Aussi m’est-il aujourd’hui impossible de persévérer dans mon erreur, comme de prétendre avoir vu clair dès le début. Nous savions tous plus ou moins que le Concile était une révolution, mais aucun d’entre nous n’imaginait à quel point il serait dévastateur. On pourrait dire que Benoît XVI l’a ralenti, mais le pontificat de François a prouvé, sans aucun doute possible, que parmi les bergers au sommet de l’Église règne une véritable apostasie, tandis qu’en bas les brebis se trouvent abandonnées et pratiquement méprisées.

Pour un catholique, la déclaration d’Abou Dhabi comme quoi « Dieu est satisfait de toutes les religions » est un fait impardonnable. La vraie charité ne saurait se compromettre avec l’erreur. Et si un jour François refuse de jouer le jeu encore, il est probable qu’il sera écarté, tout comme le fut Benoît XVI, pour être remplacé. Mais la Vérité demeure et prévaudra : « Hors de l’Église, point de salut. »

Kyrie eleison.

La Malice du Modernisme – V

La Malice du Modernisme – V on juin 13, 2020

Ajoutons ici une considération d’importance avant de quitter la question du modernisme (pour l’instant au moins). Il s’agit de la prédiction du Père Frederick Faber (1814–1863), concernant notre époque (nous en avons certainement parlé plus d’une fois dans ces « Commentaires »). Selon lui, la fin du monde sera caractérisée par des hommes qui feront le mal tout en croyant faire le bien.

C’est du bon sens, car même à la fin du monde les hommes auront toujours la même nature humaine que Dieu leur aura donnée. Or, en soi, cette nature est bonne ; elle subsiste sous le péché originel comme sous tous les péchés personnels, aussi lourds soient-ils dans les derniers temps (II Tim. III, 1–5), et de par cette nature, les hommes ont une inclination naturelle vers le bien. Mais, sous l’Antéchrist et ses prédécesseurs, le gros de l’humanité emboitera le pas au mal qui se fera ou qui sera alors en préparation. Comment, au for interne, la bonté de la nature et ce mal-là, peuvent-ils cohabiter dans l’âme humaine ?

La volonté humaine ne peut rien vouloir sans que l’esprit humain ne lui ait d’abord présenté une pensée. Avant tout désir humain il doit y avoir une pensée humaine. Un désir sans objet ne peut être qu’un non-désir. Par conséquent, la volonté dépend de l’esprit, lequel doit saisir au préalable un objet avant que la volonté ne se meuve. Puique l’esprit doit saisir au préalable son objet propre, il y a toujours entre l’acte de volonté et son objet, l’intervention préalable de l’esprit. Mais voilà que, pour Kant, l’esprit est incapable de saisir son objet propre. Selon ce philosophe, l’esprit ne peut que le fabriquer. Cela signifie qu’une volonté bonne peut vouloir des choses mauvaises en réalité et qu’une mauvaise volonté peut vouloir des choses bonnes en réalité, même si le péché originel fera que cette occurrence-ci soit moins fréquente. En conséquence par le fait même que Kant déconnecte l’esprit de la réalité objective, il le rend d’autant plus facile pour la volonté de vouloir quelque chose de mauvais en réalité parce qu’elle paraissait bonne. Donc dans tout un monde comme le nôtre où l’esprit est déconnecté de la réalité objective, il est plus facile que jamais pour les gens de se prendre pour des « hommes de bonne volonté », alors même que ce qu’ils veulent n’est pas bon en réalité, puisque dès le départ leur esprit est radicalement faussé ?

Et voici ce que prédit le père Faber pour la fin du monde : le problème ne sera pas tant les mauvais cœurs ou la mauvaise volonté que les bons cœurs dotés d’un esprit faussé ; en d’autres termes de bons cœurs imbus de mauvais principes. En pratique, qu’est-ce que cela signifie ? Simplement qu’aujourd’hui, il y a un grand nombre de catholiques qui ont la Foi et qui veulent faire le bien, mais leur esprit fonctionne mal parce qu’ils vivent, consciemment parfois, mais beaucoup plus souvent inconsciemment, l’enseignement kantien. De sorte que leur foi bonne s’en trouve altérée. Dès lors, ils ne sont plus à même de voir ni que la Néo-Église se comporte comme une gangrène nécrosant la véritable Église catholique, ni que la gangrène s’étend dans la Fraternité St Pie X depuis la mort de Mgr Lefebvre. Mais l’aveuglement de ces âmes ne résulte pas nécessairement de la malveillance ou d’un manque de bonne volonté.

Il faut voir que dans le cas de ces âmes, dont la subjectivité se trouve séparée de l’objectivité à cause de l’influence mondiale du kantisme, un catholique risque facilement de commettre deux erreurs contraires, mais qui proviennent de la même source. Soit il pensera que ces âmes sont si innocentes de cœur que leur esprit est à l’abri de l’erreur, de sorte que la Néo-église ne peut se tromper. En conséquence, il sera du devoir de tous de la rejoindre, avec sa Pachamama et tout le reste : nous avons là le comportement des dirigeants de la Néo-fraternité et de tous ceux qui les suivent. Soit le catholique pourra être tenté par l’erreur inverse et penser que les hérésies nichées dans l’esprit de la Néo-église comme dans celui de cette Néo-fraternité qui brûle du désir de la rejoindre, sont si graves qu’il est impossible qu’il s’agisse là de la vraie Église ou de la vraie Fraternité ; en conséquence de quoi, toutes deux doivent être absolument rejetées. Ainsi argumentent et se comportent ceux qu’on appelle les sédévacantistes, et ceux qui refusent cette étiquette mais qui n’en pensent pas moins comme eux.

Par contre, si je reconnais que le kantisme est responsable d’une séparation du sujet d’avec son objet, je ne dirai pas que ces âmes sont de bonne volonté et que, par conséquent, leur doctrine est bonne, ni que leur doctrine est tellement fausse que leur volonté est nécessairement mauvaise. Au lieu de ces jugements à l’emporte-pièce, je dirai qu’elles peuvent être subjectivement de bonne volonté, mais qu’en tout état de cause elles professent objectivement une si mauvaise doctrine que pour mon salut éternel, je ne peux absolument pas les suivre, ni même leur tenir compagnie. Et avec le Saint Rosaire, je supplierai la Très Sainte Vierge de maintenir mon cœur et mon esprit dans l’équilibre catholique.

Kyrie eleison.

La Malice du Modernisme – IV

La Malice du Modernisme – IV on juin 6, 2020

Ce Commentaire du 21 mars dernier prétendait faire ressortir « L’incroyable perversité, orgueil et perfidie » de Kant. De la part d’un catholique, ce langage concernant un philosophe célèbre certes, mais simplement laïc, n’est-il pas quelque peu violent ? Sauf que la pensée kantienne ne s’est pas contentée de rester dans le domaine civil. Quand on connaît la Révolution dans l’Église qu’a été Vatican II (1962–1965), comment ne pas admettre que la perversité, l’orgueil et la perfidie sont des marques qui lui appartiennent en propre ? Ou bien, est-ce encore là une outrance de langage ? Commençons par examiner comment chacune de ces trois marques s’applique au grand principe kantien selon lequel l’esprit de l’homme est incapable de saisir son propre objet, à savoir la réalité extra-mentale, alors que Dieu l’a conçu pour ça. (Mais le Kantisme, lui, a été conçu précisément comme forteresse pour exclure Dieu, selon le grand théologien Garrigou-Lagrange [1877–1964]). Nous verrons ensuite comment chacune de ces trois marques s’applique à l’esprit Conciliaire des années 1960.

Perversité du kantisme . . . . Dans sa Somme Théologique (2a2ae, 154, art.12), lorsque saint Thomas d’Aquin, en parlant des péchés d’impureté, veut prouver l’extrême malice de l’homosexualité, il compare cette perversion à la négation des principes de la pensée inhérents à l’esprit humain. Mais Kant ne fait pas que nier un ou deux principes naturels de l’esprit ; il affirme qu’aucun principe inné de l’esprit puisse s’appliquer à la réalité extérieure. C’est pourquoi le degré de perversité du kantisme est extrême. Cette conclusion n’est-elle pas corroborée par l’étendue du péché contre nature existant parmi les étudiants de nos « universités » kantiennes ?

 . . . et du Concile. Parmi les documents du Concile, Dei Verbum, la section 8 paragraphe 2, donne une définition de la Tradition vivante bien ambiguë, à laquelle Jean-Paul II a eu recours pour condamner la Tradition catholique immuable. Or c’est en référence à cette Tradition plus que millénaire que Mgr Lefebvre venait de consacrer quatre évêques en juin 1988. En d’autres termes, pour un esprit imbu des principes du Concile, la Vérité catholique ne cesse d’évoluer au fil du temps, au point que la conception de la Tradition, objective et immuable, qui était celle de Mgr Lefebvre, n’était plus recevable. Cette dissolution radicale de la Vérité catholique est une perversion absolue.

L’orgueil du kantisme . . . . Si la « chose en soi », créée par Dieu, échappe à mon esprit parce qu’elle se situe au-delà des apparences, là où pour Kant l’intelligence n’a pas accès, et si, comme l’affirme le kantisme aussi, je recompose la chose à partir des apparences sensibles, mais conformément aux lois antérieures de mon propre esprit, alors je deviens le créateur des choses que je connais ; elles sont fabriquées par moi et non par Dieu ; je prends ainsi la place du Créateur. Or, Dieu se rend très rarement perceptible aux sens humains. En effet, même lorsque le Christ incarné se montra aux Apôtres et se laissa toucher par saint Thomas, celui-ci dut encore faire un acte de foi pour croire en Sa Divinité (Jn. XX, 28). Donc normalement Dieu est au-delà des apparences sensibles, ce qui signifie pour Kant que Dieu est inaccessible à mon esprit. Et donc, je ne peux « croire » en lui que par un acte de la volonté. De là découle que le réel n’est pas tant ce que je sais, que ce que je veux. Or, je veux Dieu : donc Dieu est réel ! Est-ce là tout le fondement de la preuve de l’existence de Dieu ? Peut-on imaginer une « preuve » plus fragile ? Et quand je dis donc que Dieu dépend de mon bon vouloir pour exister, peut-on concevoir un orgueil plus insensé ?

 . . . orgueil du Concile. Comme l’indique très clairement l’abbé Calderón dans Prométhée, son étude sur le Concile, la clé de l’homme moderne, c’est la liberté. Donc c’est à la liberté que le Concile veut adapter la religion de Dieu. Donc l’homme moderne n’admettra aucune vérité objective mesurant son esprit, aucune loi objective gouvernant sa volonté, aucune grâce guérissant sa nature si ce n’est pour sa propre liberté. En bref, rien ni personne ne sera supérieur à l’homme moderne. Grâce à sa liberté, l’homme est la créature suprême. De plus, il est plus libre que le Créateur lui-même puisqu’il est libre de choisir le mal, alors que Dieu ne l’est pas. Encore une fois, est-il possible de concevoir un orgueil plus insensé que celui-là ?

Perfidie du kantisme . . . . Nier, comme le fait le kantisme, que l’esprit puisse connaître quoi que ce soit au-delà des apparences, ce n’est pas nier que les choses soient ce qu’elles sont ; c’est simplement faire sienne cette prétention, totalement absurde, comme quoi les choses ne sont ce qu’elles sont que par ma volonté. Ainsi, pour vivre, voire pour survivre, mon « esprit » splendide est contraint de fabriquer à manger sur l’apparence de ma table de cuisine, faute de quoi je risque d’avoir faim. De même, je dois fabriquer par mon « esprit » tout ce qui est nécessaire à la vie de tous les jours. Je peux ainsi me comporter dans la vie quotidienne comme un homme normal, comme un non-kantien ; je peux ainsi passer aux yeux des gens comme une personne qui a toute sa raison. Mais, si je leur avoue que c’est mon « esprit » qui a préparé le petit déjeuner, alors ils comprendront qu’ils ont affaire à un malade. Ainsi, je peux dissimuler à autrui mon rejet radical et secret de la réalité extérieure. Cette attitude contient en puissance toutes les perfidies.

 . . . . Perfidie du Concile. La perfidie de Vatican II n’est pas seulement potentielle mais bien réelle, car comme l’abbé Calderón le démontre clairement, l’essence même du Concile était de créer un nouvel humanisme anthropocentrique qui toutefois pourrait encore se faire passer pour un catholicisme théocentrique. Ce déguisement objectif et la tromperie qui en résulte, étaient inscrits dès le début dans la charte du Concile.

Kyrie eleison.

Un Appel admirable

Un Appel admirable on mai 30, 2020

Il y a plus de deux mois que les gouvernements dans le monde entier prennent des mesures fort coercitives à l’encontre des citoyens. Ils se fondent pour cela sur des rapports trompeurs exagérant le danger du « coronavirus » lâché par la Chine. Des experts honnêtes ont contredit ces rapports. Parmi ces mesures de coercition figuraient par exemple, début avril 2020, de sévères interdictions imposées aux catholiques voulant assister à la messe ou à tout autre office de la Semaine Sainte. A l’époque, les dignitaires de l’Église et les laïcs n’ont opposé que peu de résistance. Mais, début mai, certains hommes d’église ont publié un « Appel pour l’Eglise et le monde » qui dénonce enfin ouvertement les forces sinistres se tenant derrière cette prétendue « pandémie », même si elles ne sont pas clairement désignées. Il était grand temps que les catholiques reçussent ces indications venant d’ecclésiastiques de haut-rang, leur montrant que les loups de l’Antichrist, déguisés en amis de l’humanité, sont en train de les conduire comme des moutons à l’abattoir. Voici le résumé de cet Appel qui compte quelques 1375 mots –

Dans la crise actuelle, les dirigeants de l’Église signataires de cet appel considèrent qu’il est de leur devoir de s’adresser à tous les catholiques et à toutes les âmes de bonne volonté. Sous prétexte de coronavirus, diverses mesures gouvernementales, restreignant les libertés, ont été prises dans le monde entier en violation du droit des gens. Dans le même temps, les faits montrent que l’affolement médiatique engendré à propos du virus a été exagéré de façon disproportionnée. Nous pensons qu’il existe des puissances dont l’intérêt est de créer la peur au sein de la population mondiale afin de légitimer des formes inacceptables de restrictions permanentes des libertés, de contrôler les personnes et de pister leurs mouvements. Cela constitue un prélude inquiétant à la mise en place d’un gouvernement mondial, échappant lui-même à tout contrôle. Ces mesures ont ruiné de nombreuses économies et encouragé l’ingérence étrangère, alors qu’il incombe aux gouvernements de protéger leurs citoyens au lieu de se livrer à une ingénierie sociale provoquant la division des familles et l’isolement des individus.

Que les scientifiques disent la vérité et qu’ils se méfient des intérêts commerciaux douteux et des sociétés pharmaceutiques qui cherchent à réaliser d’énormes profits en mettant au point des remèdes coûteux pour ce virus dont on exagère le danger. Que les gouvernements évitent rigoureusement tout système de pistage ou de géolocalisation des citoyens, et qu’ils ne soutiennent en rien les organismes supranationaux qui auraient l’intention inavouée de le faire par intérêt commercial et politique. Que les citoyens restent libres de refuser les vaccins, et que les prétendus « experts » ne bénéficient d’aucune sorte d’immunité contre d’éventuelles poursuites. Que les médias disent la vérité et ne pratiquent pas les diverses formes de censure qu’on rencontre actuellement, aux fins d’imposer une pensée unique, ce qui constituerait une dictature masquée de l’opinion, d’autant plus efficace qu’elle est imperceptible.

Enfin et surtout, que chacun se souvienne que Notre Seigneur Jésus-Christ a accordé à son Église une indépendance totale vis-à-vis de l’État pour adorer Dieu ainsi que pour enseigner et gouverner les hommes comme elle l’entend, en vue de la gloire de Dieu et du salut des âmes. L’État ne peut s’immiscer dans les décisions de l’Église concernant ses propres affaires ; il ne peut limiter en rien la souveraineté de la véritable Église de Dieu, ni restreindre ou interdire de quelconque manière le culte public ou le ministère des prêtres catholiques dans l’exercice de leur fonction sacerdotale. Par conséquent, que toutes les restrictions imposées au culte catholique en raison du corona virus soient levées. Si les citoyens ont des devoirs envers l’État, ils ont aussi des droits incluant le respect de la loi naturelle et la priorité des intérêts de Dieu.

Nous luttons contre un ennemi invisible cherchant à diviser les individus à séparer les enfants des parents, les petits-enfants des grands-parents, à couper les croyants de leurs prêtres, les étudiants des enseignants, etc., bref à effacer des siècles de civilisation chrétienne par une odieuse tyrannie technologique dans laquelle des personnes anonymes et sans visage décident du sort du monde entier en nous confinant dans une bulle virtuelle. Mais le Christ vaincra. Nous prions pour les chefs d’Etat qui ont une responsabilité particulière devant le tribunal de Dieu. Nous supplions Notre Seigneur de protéger son Église. Et que Notre-Dame fasse échouer les plans des enfants de ténèbres.

Cet appel a été signé par des dizaines d’éminents laïcs, et par plusieurs hommes d’église de premier plan.

Kyrie eleison.