Les Commentaires Eleison

Billot – I

Billot – I on décembre 21, 2013

Depuis des années je donne des conférences sur les Sept Époques de l’Église, à base du Commentaire rédigé par le Vénérable Bartolomé Holzhauser sur le livre de l’ Apocalypse. Prêtre allemand de la première moitié du 17ème siècle, Holzhauser estimait qu’il avait été inspiré en l’écrivant. Les conférences ont été bien reçues, en particulier parce qu’elles font encadrer la folie de notre époque dans une vision harmonieuse de toute l’histoire de l’Église. Mais jusqu’à récemment je ne m’étais pas rendu compte que cette vision de Holzhauser fut partagée par un grand théologien classique, le cardinal Billot (1846–1931). Cela fait qu’il est nettement plus difficile de renvoyer Holzhauser comme un illuminé ou « apparitionniste ».

C’est dans l’Épilogue du premier tome de son célèbre Traité sur l’Église du Christ que le cardinal garnit de maint détail la correspondance affirmée par Holzhauser entre sept grandes Époques de l’histoire de l’Église et les lettres aux sept églises d’Asie qui constituent les deuxième et troisième Chapitres du livre de l’ Apocalypse. Billot ne fait pas mention du nom de Holzhauser, mais on conçoit à peine qu’il n’y ait pas eu de lien. N’empêche, pour établir la correspondance Billot ne s’appuie sur aucune vision ni inspiration mais sur les noms mêmes des sept églises. La correspondance entre ces noms et l’évolution de l’histoire de l’Église est soit une coïncidence remarquable, soit – plus vraisemblablement – une trace de la Providence à l’œuvre : Dieu, Maître de l’Histoire !

Ainsi Billot dit-il qu’ Éphèse (Apoc. II, 1–7) signifie en grec un départ ou une attaque, nom évidemment apte pour nommer l’Époque Apostolique (33–70 AD) par laquelle a commencé l’Église. Smyrne (Apoc. I, 8–11) nomme la deuxième église et signifie la myrrhe, ce qui correspond à la passion et aux souffrances de la Deuxième Époque (70–313 AD), celle des Martyres. Pergame (Apoc. I, 12–17) fut une ville célèbre pour sa littérature, d’où « pergame » est venu à signifier matériel sur quoi écrire, ce qui correspond bien au groupe des grands écrivains de la Troisième Époque de l’Église, celle des Docteurs (313- 800 AD). Thyatire nomme l’église suivante (Apoc. II, 18–29) et signifie « splendeur de triomphe », ce qui correspond au triomphe millénaire de l’Église, qui s’étend de Charlemagne (742–814) jusqu’à la Révolution française (1789).

Ces mille ans on peut les calculer aussi entre la conversion de Clovis (496) et l’éruption du Protestantisme (1517), mais que l’on prenne la Réformation ou la Révolution pour le début du déclin de la chrétienté, en tout cas Sardes qui donne son nom à la cinquième église (Apoc. III, 1–6) fut la ville de Crésus, homme fabuleusement riche, ce qui évoque une abondance d’argent, de prospérité matérielle et de décadence spirituelle, traits caractéristiques de notre propre temps. En effet, les avertissements départis à l’église de Sardes correspondent parfaitement à l’époque actuelle, comme nous le verrons avec Billot dans des « Commentaires » suivant celui-ci.

Avec la sixième église, celle de Philadelphie (Apoc.III, 7–13), « amour » (Phil-) « des frères « (-adelphie) nous passons nettement à l’avenir. Billot fait correspondre ce nom à un dernier grand triomphe de l’Église, marqué en particulier par la conversion des Juifs, telle que St Paul l’a prophétisée (Rom.XII, 11), et par leur réconciliation avec les Gentils, pour devenir enfin des frères dans le Christ (Eph.II, 14–16).

Mais l’église de Philadelphie reçoit l’avertissement que la tribulation approche (Apoc. III, 10).

Ce sera la Septième et dernière Époque de l’Église, celle de Laodicée (Apoc.III, 14–22), qui prend son nom du jugement (dike) des peuples (laon). Ce sera l’époque de la dernière et plus terrible des épreuves de l’Église, la persécution de l’Antéchrist, suivie par le Jugement Général, où seront jugées toutes les âmes qui auront jamais vécu, et donc tous les peuples.

Kyrie eleison.

Abbé Rioult – II

Abbé Rioult – II on décembre 14, 2013

Permettez-moi de citer encore l’abbé Olivier Rioult lors de son entrevue du 6 octobre à Paris (cf. EC333) : il s’agit d’une question beaucoup discutée à l’intérieur de la Résistance catholique d’aujourd’hui – faut-il qu’elle s’organise ? On demanda à l’abbé Rioult s’il pensait que l’on peut monter une nouvelle organisation à niveau mondial, ou préférait-il une certaine forme d’association libre, comme celle des sédévacantistes depuis quelques années. Voici sa réponse, cette fois en ses propres termes :—

« Oui, il est possible que dans les prochains mois qui viennent, je puisse créer une association au sens large, fondée sur une amitié avec les autres résistants catholiques, qu’ils soient pour l’opinion sédévacantiste ou qu’ils ne le soient pas, parce que cela reste pour moi une opinion. Mais les choses ne sont pas encore mûres. En tout cas tout ce qui est catholique est nôtre. Donc tous les catholiques qui sont prêts à faire un travail catholique et à résister au modernisme qui règne dans l’Église, eh bien, nous collaborerons avec eux. Donc, oui pour une association au sens large qui partage un même bien commun : la foi et le culte de l’Église catholique, défendre la foi. C’est ce bien commun qui peut créer une amitié entre tous nos groupes.

« Je crois que plus nous allons vers la fin des temps, plus le Catholique sera de fait un anarchiste ; pas de droit, mais de fait. C’est-à-dire qu’il va devoir être contre tous les pouvoirs en place, parce que tous les pouvoirs en place auront été neutralisés, minés ou subvertis, et seront contre nature. Donc, de fait, le catholique devra combattre toutes les autorités, qu’elles soient civiles, ecclésiastiques . . . , parce qu’elles seront toutes déviantes, maçonniques . . . , en tout cas au service du Prince de ce monde. Je pense donc qu’il sera très difficile de recréer des structures mondiales. Le Père Calmel, très clairvoyant, déjà en 1970, disait très bien que les chefs naturels locaux devront rayonner là où ils sont avec des liens purement d’amitié avec les autres chefs locaux à d’autres endroits.

«  En 1970 dans la revue « Itinéraires » (#149), il écrivit : Le « combat chrétien » doit se mener par petites unités qui refusent d’entrer dans je ne sais quelles organisations systématiques et universelles. Dans ces diverses unités, telles qu’une modeste école, un humble couvent, une confrérie de piété, un petit groupement entre familles chrétiennes, une organisation de pèlerinage, l’autorité est réelle et indiscutée . . . Il s’agit seulement d’aller jusqu’au bout de sa grâce et de son autorité dans la petite sphère dont on a certainement la charge, en se tenant relié, sans grandes machines administratives. »

Si le Père Calmel a écrit cela en 1970 pour les circonstances de 1970, on pourrait objecter ou qu’il voyait trop loin dans l’avenir, ou que Monseigneur Lefebvre, en organisant la Fraternité Saint Pie X, a démontré ce qui était encore possible en 1970. Mais je pense réellement que le temps a donné raison au Père Calmel. En observant ce qui est arrivé à la Fraternité l’an dernier, on pourrait dire qu’elle n’était pas destinée à une longue durée. Comme le Pape Saint PieX, Monseigneur Lefebvre a mené une magnifique bataille d’arrière-garde, mais il faut reconnaître que l’Archevêque, en venant 70 ans après, n’a pu faire qu’une œuvre de bien moindre importance que ce Pape, et depuis l’Archevêque encore 40 ans ont passé. Dans un monde qui se précipite à sa ruine, la prophétie du Père Calmel ne pouvait guère tarder à se réaliser.

Chers lecteurs, si nous ne voulons pas lâcher Notre Seigneur, nous n’avons d’autre choix que de nous ceindre les reins. A mon avis, le Père Calmel et l’Abbé Rioult ont raison. Sainte Mère de Dieu, Secours des Chrétiens, secourez-nous !

Kyrie eleison.

Résistance Transatlantique

Résistance Transatlantique on décembre 7, 2013

Au cours d’un voyage à la fin de l’automne que j’ai effectué pour visiter des centres de la Résistance catholique au Canada, aux États-Unis et au Mexique, j’ai observé que bien que la Résistance puisse être faible en nombre, elle est cependant forte dans la Foi, ce qui signifie qu’elle a sans aucun doute l’avenir pour elle. Une fois de plus l’histoire d’un petit reste de fidèles se répète. Pour Dieu, c’est la qualité qui importe et non la quantité.

Québec, autrefois la province la plus catholique du Canada, fut dévastée par le Concile Vatican II. A la suite de quoi, la Fraternité Saint Pie X a construit d’importants centres Traditionnels à Montréal et à Lévis, près de la ville de Québec. A Lévis maintenant les Traditionalistes se trouvent divisés, puisque les âmes fortes dans la Foi se sont rendu compte du dangereux changement de cap de la Fraternité en direction de la Néo-église. Une telle division entre les Traditionalistes est grand dommage, mais la Foi doit venir en premier, comme le voient les âmes qui ont reçu la grâce de s’unir à la Résistance. Elle a l’avenir pour elle, ce que n’a plus la Néo-église, ni la Néo-fraternité

Un grand intérêt pour l’avenir de la Résistance aux Etats-Unis est l’initiative du séminaire de l’abbé Joseph Pfeiffer au Kentucky où se trouvaient six séminaristes lors de mon passage début novembre. J’ai apprécié le fait que l’abbé Pfeiffer envisage une espèce de formation sacerdotale différente pour faire face aux circonstances folles qui nous happent tous. Étant donné que le gouvernement des États-Unis a préparé des camps d’internement en plusieurs points des Etats-Unis pour enfermer tout « rebelle » qui s’opposera sérieusement au Nouvel Ordre Mondial, il me paraît sensé de faire apprendre de mémoire aux futurs prêtres un catéchisme et une Histoire Sainte comme s’il s’agissait de textes écrits pour les enfants ! En effet, peut-on dire que les séminaires classiques de la Fraternité ont produit de nombreux prêtres assez forts dans la Foi pour voir la nécessité de la Résistance ? Comme aprèsVatican II, combien de « bons » prêtres ne font que suivre le courant.

Au Texas j’ai parlé à une réunion de patriotes de droite qui se réunissent depuis plusieurs années autour de la revue Spotlight, aujourd’hui American Free Press, pour défendre leur pays contre les anti-patriotes. Les Catholiques y sont la minorité, mais tous ont compris qu’un problème sérieux subvertit la politique de leur nation. En tout cas, ils ont écouté avec attention l’argument selon lequel la politique des hommes n’est autre chose qu’un débordement de leur religion, ou de son manque, et que l’unique solution pour leur patrie est un retour au Catholicisme.

Au nord du Mexique, un prêtre du Chili qui était de la Fraternité, l’abbé René Trincado, construit des chapelles de la Résistance en plein développement. J’en ai visité à Chihuahua et à Saltillo, et il semble qu’un autre centre important de la Résistance surgira bientôt à Guadalajara, grande ville qui fut au centre du fameux soulèvement catholique des Cristeros dans les années 1920. En fait, la Résistance est un soulèvement spontané, sans organisation, de la part des Catholiques Traditionnels dans le monde entier. Leur sens de la Foi réagit instinctivement au changement de cap imposé depuis le sommet de la Fraternité en direction de l’Eglise officielle. En effet, imposer l’unité dans le retour à la Néo-église, c’est chercher à s’unir dans le suicide de la Foi.

Ma dernière étape fut la ville de Mexico, théâtre de la célèbre conquête militaire du Mexique par Hernán Cortés en 1521. Encore plus célèbre fut la conquête spirituelle miraculeuse de tout le pays par Notre-Dame de Guadalupe grâce à ses apparitions dix ans plus tard près de la même ville. Cette intervention de la Mère de Dieu fit surgir un pays catholique complètement nouveau. Jusqu’à nos jours son sanctuaire attire des millions de pèlerins, et c’est le même instinct de la Foi qui a permis à encore un prêtre qui appartenait à la Fraternité, l’abbé Hugo Ruiz, de lancer ce qui promet de devenir un centre important de la Résistance dans la capitale de son pays.

En résumé, le monde peut faire naufrage dans le chaos, et sous l’influence de sa hiérarchie, la Fraternité peut abandonner son effort de résister à ce naufrage, mais un reste d’âmes se rend compte de ce qui est en train de se produire, et s’éveille pour préserver la Foi.Ce reste devra peut-être prendre le chemin des catacombes, mais sa résistance n’est pas sur le point de disparaître.

Kyrie eleison.

Abbé Rioult – I

Abbé Rioult – I on novembre 30, 2013

Pour quelle raison n’y a-t-il pas eu lieu une levée de boucliers de la part des prêtres de la Fraternité Saint Pie X lorsque leurs Supérieurs ont perdu prise sur la doctrine catholique, provoquant ainsi la trahison de l’œuvre de Monseigneur Lefebvre, trahison dewvenue évidente dès mars de l’année dernière et de plus en plus depuis lors ? L’abbé Olivier Rioult, pionnier de la « Résistance » en France, en a donné plusieurs bonnes raisons le mois dernier dans une entrevue accessible en français surpelagiusasturiensis.wordpress.com Le résumé suivant adapte librement texte original :—

D’une façon générale, le péché originel : Alors que le combat initial pour la Tradition dans les années 1970 et 1980 avait permis de garantir la survie des éléments essentiels de la Foi, les Traditionalistes se mirent à s’asseoir sur leurs lauriers et s’installer selon une routine commode dans leurs confortables refuges, d’où il leur est maintenant bien difficile de sortir. Ils ont perdu l’esprit du combat de la Foi.

Deuxièmement, cette forme particulière du péché originel qu’est le libéralisme : au cours des dix dernières années, les Supérieurs de la Fraternité ont notablement affaibli le combat contre le libéralisme, l’erreur et le manque de modestie. Mais, ne plus nager à contre-courant c’est se laisser entraîner par lui, et bon nombre des prêtres de la Fraternité – pas tous, cela est certain – s’en sont retrouvés affaiblis dans leurs convictions et dans leur prédication.

Troisièmement, l’activisme : certains collègues peuvent aussi se laisser manger par un rythme excessif dans leurs tâches sacerdotales qui ne leur laisseni le temps ni le goût de lire ou d’étudier. Se transformant en de simples administrateurs et spécialistes en communication, par là aussi ils affaiblissent leurs convictions et leur prédication.

Quatrièmement, la fourberie de Monseigneur Fellay : pendant des années son double langage a trompé tout le monde excepté une minorité d’âmes clairvoyantes qui n’arrivèrent absolument pas à se faire entendre. Ce n’est que l’année dernière qu’il fit tomber ouvertement le masque avec le « Cor Unum » de mars et avec sa réponse du 14 avril aux trois évêques. Il avait réussi à endormir la grande majorité des Traditionalistes (comme il s’est remis à le faire maintenant).

Cinquièmement, la crainte du saut dans le vide : quand le monde entier autour de soi devient fou et que vous vous en protégez dans une enceinte saine, et qu’alors cette enceinte commence elle aussi à devenir folle, il faut une force de caractère peu commune pour affronter la réalité au lieu de préférer l’une ou l’autre illusion, et combien les illusions foisonnent de nos jours ! Ainsi, nombreux sont les prêtres qui se rendent comptent qu’ils sont en train de vivre un drame qui exige des décisions crucifiantes, mais il leur manque la force nécessaire pour se lancer dans le vide.

Et en fin, mais pas moins important, les mauvais supérieurs : bien sûr, il y eut toujours des libéraux dans la Fraternité comme il y en eut dans l’Église officielle, mais tant que les Supérieurs se maintiennent fermes, ils peuvent les tenir en échec. Malheureusement, lorsque dans l’Église officielle Jean XXIII et Paul VI favorisèrent le libéralisme dont ils étaient eux-mêmes porteurs, le résultat en fut un raz-de-marée, et depuis que les Supérieurs de la Fraternité sont devenus des libéraux, le libéralisme se répand dans la Fraternité comme il ne l’aurait jamais fait sous de bons Supérieurs, de vrais Supérieurs.

Ces raisons données par l’Abbé Rioult sont toutes vraies, mais aucune d’elles n’est plus forte que cette Foi qui est « notre victoire sur le monde » (I Jean V,4). En vérité on pourrait dire que toutes ces raisons se résument dans une Foi insuffisamment forte de la part des prêtres, parce qu’ils vivent dans un monde où dans toute âme vivante l’ancre de la vérité s’est décrochée, et si la Vérité n’est plus vraie, comment la Foi peut-elle être vraie ?

Alors, quelle est la manière la plus simple de renforcer notre propre prise sur la Vérité, Vérité dont nous avons besoin plus que jamais dans la folie universelle d’aujourd’hui ? M’est avis :—

« Veillez et priez, veillez et priez,

Quinze Mystères chaque jour ».

Kyrie eleison.

Foi d’Abord

Foi d’Abord on novembre 23, 2013

La grande leçon enseignée par Mgr Lefebvre (1905–1991) aux Catholiques qui avaient des oreilles pour entendre, c’était que la Foi passe avant l’obéissance. La triste leçon que nous avons dû apprendre depuis, c’est qu’on continue de faire passer l’obéissance avant la Foi. Ce Commentaire, sans cesse aiguillonné par la confusion actuelle dans l’Église, le monde et la Fraternité St Pie X, et poussé par elle à remonter aux principes, a souvent essayé d’expliquer pourquoi la Foi doit passer avant tout.

Prenez par exemple les arguments d’un « bon » confrère qui par courriel m’a accusé récemment de mal juger l’état actuel de la Fraternité. Ma résistance à la Néo-fraternité (comme je l’appelle) il accuse : 1) d’avoir des motifs trop personnels, 2) d’oublier le bien de l’Église, 3) d’être inconsistante avec des positions que j’ai prises avant, 4) de manquer de réalisme catholique, 5) de s’opposer à l’infaillibilité de l’Église, 6) de faire de chacun son propre Pape, 7) de proposer une vision moderniste de l’Église, 8) d’être protestant, 9) de rejeter l’union avec Rome et finalement 10) d’éloigner les âmes de l’Église.

Or je ne suis pas un Mgr Lefebvre et je n’ai aucune prétention de l’être, mais je pose la question suivante : ce confrère se rend-il compte que tous ces arguments (sauf le troisième) il aurait pu les appliquer il y a quarante ans à la résistance de Mgr Lefebvre aux autorités officielles de l’Église à Rome ? Pourtant cette résistance fut 1) motivée uniquement par le besoin urgent de défendre la Foi, 2) pour le bien de l’Église, 4) d’une façon parfaitement réaliste (comme l’ont prouvé les fruits de sa Fraternité), 5) ne s’opposant point à l’infaillibilité de l’Église mais la démontrant par sa résistance même, 6) rappelant l’Église de toujours comme mesure des Papes, 7) contre toute démence du néo-modernisme, 8) contre le renouveau du Protestantisme par le néo-modernisme, 9) pour l’union avec la Rome catholique de toujours, et finalement 10) une aide importante pour beaucoup d’âmes vraiment catholiques à garder la Foi au lieu de la perdre.

Et qu’est-ce qui a justifié cette prise de position par Mgr Lefebvre il y a quarante ans ? Qu’est-ce qui a prouvé qu’il n’était pas, malgré les apparences, un rebelle comme Luther, mais vraiment catholique et un grand serviteur de l’Église ? Sa doctrine, sa doctrine, sa doctrine ! Là où Luther a nié toute une série d’enseignements de l’Église, Mgr Lefebvre en a affirmé tous et chacun. C’est au nom de la doctrine de la Foi qu’il a tenu tête aux Papes Conciliaires et à ces autorités de l’Église qui la subvertissaient par le fond en renouvelant et en adoptant les erreurs épouvantables du modernisme.

Donc qu’est-ce qui justifie maintenant une certaine résistance aux chefs de la Fraternité ? Comment ceux qui résistent peuvent-ils prétendre être les serviteurs les plus fidèles de la Fraternité ? Par la doctrine, la doctrine, la doctrine. La Déclaration de la mi-avril de 2012 démontra une défaillance doctrinale épouvantable au sommet de la Fraternité, et cette Déclaration a beau avoir été « retirée », son contenu, loin d’avoir été rétracté, a même été défendu comme étant, par exemple, « trop subtil » pour le commun des Catholiques ! Et on ne peut pas dire que les documents officiels de la Fraternité du 14 juillet, 2012, ou du 27 juin, 2013, aient proprement rectifié le mal. La preuve en est que la politique pratique du QG de la Fraternité n’a en rien changé. Cher confrère, la Fraternité à laquelle vous appartenez a été fondée sur le principe que la Foi passe avant l’obéissance, et maintenant vous voulez soutenir cette Fraternité en faisant passer l’obéissance apparente à cette Fraternité avant la Foi ? Étudiez les documents et observez les actions !

Kyrie eleison.

Chefs Pour Demain

Chefs Pour Demain on novembre 16, 2013

Pour deux bonnes raisons même les catholiques très pieux ne doivent pas mépriser les questions économiques. En tant que personnes, pour gérer correctement leurs propres foyers ils ont besoin dans ce domaine de ce bon sens qui est aujourd’hui de plus en plus déprécié. Et en tant que membres de la société moderne ils doivent au moins dans une certaine mesure comprendre ce qui se passe autour d’eux, parce que la vérité ici est fortement déformée par les agents conscients ou inconscients du Nouvel Ordre Mondial (NOM) antichrétien, dont le but ultime est de faire tomber en Enfer toutes les âmes sans exception.

Plus d’une fois ce Commentaire a recommandé à ses lecteurs le bon sens et la véracité d’un commentateur américain, Paul Craig Roberts. Récemment il a écrit un article où il maintient que la vraie crise actuelle du gouvernement américain n’est pas sa clôture provisoire, beaucoup discutée, mais son incapacité profonde et permanente de solder son budget, parce qu’il a trop de dépenses et trop peu de revenus. Paul Craig Roberts attribue le trop peu de revenus non pas aux dépenses de la Sécurité Sociale, par elle-même rentable, mais à l’exportation depuis des dizaines d’années de la production industrielle des États-Unis à des pays où la main d’œuvre coûte beaucoup moins cher, démarche qui a tellement appauvri les consommateurs américains que les revenus des impôts ont gravement baissé. Il attribue le trop de frais au coût épuisant d’une série de guerres étrangères lancées sans fin. Il en conclut que le gouvernement américain, pour résoudre sa crise réelle, doit ramener aux États-Unis sa production industrielle et mettre fin aux guerres étrangères. Mais « des intérêts organisés et puissants s’opposent à toute mesure telle, et alors le Congrès ne fera rien. »

Roberts va plus loin. A son avis on ne peut plus sauver l’économie américaine, telle qu’elle fonctionne à présent, parce que l’abus de la technologie épuise l’écologie. De plus, « les économistes étant incapables de penser pour eux-mêmes », et « les représentatifs élus étant en dépendance des intérêts privés qui financent leurs compagnes électorales », il s’ensuit qu’à présent « c’est l’effondrement que l’on peut prévoir comme étant le résultat le plus probable. » Et à ce moment-là, dit-il, quelque chose de plus intelligent ne sortira des ruines que s’il y a des chefs capables de montrer le chemin.

Roberts brosse un tableau sombre, mais il y met un bon sens et des vérités qu’il ne faut pas négliger. Le bon sens c’est qu’un problème sérieux budgétaire se laisse résoudre en augmentant sérieusement les revenus ou en diminuant sérieusement les dépenses, en tout cas pas par un endettement toujours plus colossal. Une vérité qu’il dit, c’est la bêtise des économistes manquant complètement de bon sens, par exemple leur illusion que la production industrielle, étant souvent démodée, peut bien être exportée. Autre vérité, c’est la puissance des « intérêts organisés » qui poussent aux guerres étrangères, et des « intérêts privés » qui contrôlent les élections supposément démocratiques.

Mais pour quelles raisons ces intérêts cherchent-ils à faire s’effondrer l’économie américaine ? Les agents du NWO s’efforcent de démolir les États-Unis et toute nation occidentale gardant encore quelque fierté et identité nationales, pour qu’ils se laissent d’autant plus facilement absorber dans le NWO. Les économistes on les abêtira dans les Écoles d’Économie, et les représentatifs élus seront chichement soudoyés pour empêtrer leurs pays dans l’endettement, car, comme le dit l’Écriture Sainte, le débiteur se rend le servant ou esclave de son créditeur.

De cette façon-ci on rend tellement insoluble le problème des gouvernements occidentaux que la tentation de distraire par la Troisième Guerre mondiale les peuples réduits en esclavage deviendra éventuellement irrésistible. N’est-ce pas tout juste si on a pu résister à la poussée récente à l’agression contre la Syrie ? Catholiques, c’est vous autres qui devrez fournir demain ces chefs que Roberts attend aujourd’hui. Il n’y a que vous autres qui ayez la vision complète des choses. Étudiez et priez.

Kyrie eleison.