Les Commentaires Eleison

Anxiété Sédévacantiste – II

Anxiété Sédévacantiste – II on février 1, 2014

1 Ou bien on accepte les Papes Conciliaires en bloc (comme le font les libéraux – Dieu nous en préserve !) ou bien on les rejette en bloc (comme le font les sédévacantistes). Les accepter partiellement oui et partiellement non, c’est sélectionner et choisir ce que l’on acceptera, comme le fit Luther, et comme le font tous les hérétiques (du Grec : celui qui choisit). Cela est vrai si l’on sélectionne et choisit selon son propre choix personnel, mais cela n’est pas vrai si, comme Monseigneur Lefebvre, on juge selon la conformité ou non à la Tradition catholique, laquelle se trouve dans le trésor de 2000 ans de documents magistériels de l’Église. Dans ce cas on juge en accord avec 260 Papes contre seulement six, mais cela ne prouve pas l’invalidité de ces six derniers Papes.

2 Mais ces six Papes Conciliaires ont empoisonné la Foi et ont mis en danger le salut éternel de millions de Catholiques : cela est contraire à l’indéfectibilité de l’Église. Lors de la crise Arienne du 4 ème siècle, le Pape Libère mit la Foi en danger en condamnant Saint Athanase et en accordant son appui aux évêques Ariens de l’Est. Alors pour un certain temps l’indéfectibilité de l’Église n’était plus assurée par l’intermédiaire du Pape mais par son adversaire apparent. Cependant cela ne signifie pas que Libère ait cessé d’être le Pape, ni qu’Athanase ait été le Pape. De même aujourd’hui, l’indéfectibilité de l’Église passe par ceux qui suivent fidèlement la ligne de conduite établie par Monseigneur Lefebvre, mais cela ne signifie pas nécessairement que Paul VI n’ait pas été le Pape.

3 Ce que les évêques du monde enseignent, unis au Pape, c’est le Magistère Ordinaire Universel de l’Église, lequel est infaillible. Or voici que, au cours des 50 dernières années, les évêques du monde unis aux Papes Conciliaires ont enseigné le délire Conciliaire. Par conséquent ces Papes ne peuvent avoir été de vrais Papes. Si le Magistère Ordinaire de l’Église devait s’éloigner de la Tradition en opposition avec elle, il ne serait plus « Ordinaire »,mais plutôt tout ce qu’il y a de plus extraordinaire, parce que la doctrine de l’Église n’admet pas de nouveautés, devant être « Universel » autant dans le temps que dans l’espace. Or la doctrine Conciliaire s’écarte de beaucoup de la Tradition (par exemple la liberté religieuse et l’œcuménisme). Par conséquent la doctrine qui est propre au Concile ne tombe pas sous le Magistère Ordinaire Universel, et elle ne peut servir de preuve que les Papes Conciliaires ne furent point Papes.

4 Le Modernisme est « la synthèse de toutes les hérésies » (Saint Pie X). Or, les Papes Conciliaires furent tous des modernistes « publiques et manifestes », c’est-à-dire des hérétiques d’une nature telle que Saint Robert Bellarmin déclarait qu’ils ne pouvaient être membres de l’Église, et à plus forte raison en être la tête. Voyez le « Commentaire » de la semaine dernière. Aux jours de Saint Bellarmin les choses étaient beaucoup plus claires, à savoir « publiques et manifestes », qu’elles ne le sont de nos jours où c’est la confusion qui règne dans les esprits et les cœurs. L’hérésie objective des Papes Conciliaires (c’est-à-dire ce qu’ils disent) est publique et manifeste, mais ce n’est pas le cas de leur hérésie subjective ou formelle (c’est-à-dire leur intention consciente et résolue de nier ce qu’eux savent être l’immuable dogme catholique). La preuve de leur hérésie formelle ne peut être obtenue que par une confrontation avec l’autorité doctrinale de l’Église, par exemple l’Inquisition ou Saint Office (quelque soit son nom). Mais le Pape est lui-même l’autorité doctrinale la plus haute de l’Église, au dessus et au-delà de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Comment donc pourrait-il être lui-même prouvé coupable d’appartenir à cette classe d’hérétique dont on suppose qu’elle seule peut le rendre incapable d’être le chef de l’Église ?

5 Mais dans ce cas-là l’Église a fait naufrage sans possibilité de s’en sortir. Encore une fois, voyez le « Commentaire » de la semaine dernière. Les esprits sont aujourd’hui si universellement embrouillés que Dieu seul peut débrouiller un tel chaos. Plutôt que de prouver que ces Papes embrouillés ne sont pas Papes, cette objection suggérerait que Lui seul doit intervenir (et vite, dirait-on !). Mais patience. Dieu nous soumet tous à l’épreuve, et Il a parfaitement le droit de le faire.

Kyrie eleison.

Anxiété Sédévacantiste – I

Anxiété Sédévacantiste – I on janvier 25, 2014

Les paroles et les actes du Pape François depuis son élection au début de l’année passée ont été si peu catholiques et si outranciers qu’ils ont relancé l’idée que les derniers papes ne furent pas réellement Papes (« sédévacantisme »). Remarquons d’abord que le Pape François ne fait qu’exprimer plus ouvertement que ses prédécesseurs la folie de Vatican II. La question demeure de savoir si les six Papes Conciliaires (excepté éventuellement Jean-Paul I) peuvent réellement avoir été Vicaires du Christ.

La question n’est pas d’une importance primordiale. S’ils n’ont pas été Papes, de toute manière la Foi catholique et la morale, au moyen desquelles je dois « faire mon salut avec crainte et tremblement » (Filip.II,12) n’ont pas changé d’un iota. Et, s’ils ont été Papes, de toute façon je ne peux leur obéir dans la mesure où ils se sont éloignés de cette Foi et de cette morale, car « nous devons obéir à Dieu avant que d’obéir aux hommes » (Actes V,29). Néanmoins je crois qu’il convient d’offrir quelques réponses à certains arguments des sédévacantistes, car il y a des sédévacantistes qui paraissent désirer faire de la vacance du Siège de Rome un dogme que les Catholiques doivent absolument croire. A mon avis ce n’est pas le cas. « Dans les choses douteuses, la liberté » (Saint Augustin).

Je pense que la clef du problème dont le sédévacantisme n’est qu’une expression entre autres, c’est que Vatican II a été un désastre sans précédent dans toute l’histoire de l’Église de Jésus-Christ, tandis qu’en même temps il fut la conclusion logique pour les prélats catholiques d’une longue décadence qui remonte à la fin du Moyen Âge. D’un côté la nature divine de l’Église Catholique et les principes qui gouvernent toutes ses crises, y compris la crise Conciliaire, ne peuvent changer. D’un autre côté, l’application de ces principes doit prendre en compte les circonstances humaines toujours changeantes à l’intérieur desquelles ces principes jouent. Et le degré de la corruption humaine de nos jours n’a pas de précédent.

Ceci dit, deux des principes qui ne changent pas sont d’un côté que l’Église est indéfectible, puisque Notre Seigneur a promis que les portes de l’Enfer ne prévaudront pas contre elle (Mt.XVI,18). D’un autre côté Notre Seigneur s’est aussi demandé s’il trouverait encore la Foi sur la Terre lors de sa Seconde Venue (Lc.XVIII,8), citation importante car elle suggère clairement que l’Église aura presque complètement déserté à la fin du monde, tout comme elle paraît être en train de le faire en 2014. En effet si aujourd’hui nous ne vivons pas la fin du monde, nous sommes certainement en train de vivre la répétition générale de cette fin du monde, ainsi que Notre Dame de La Salette, le Vénérable Holzhauser et le Cardinal Billot l’ont tous suggéré.

Par conséquent aujourd’hui, comme à la fin du monde, la défection peut aller très loin. Certes elle ne peut aller plus loin que Dieu Tout-puissant ne l’aura permis, afin de garantir que son Église ne disparaisse pas totalement. Mais la défection peut aller aussi loin que Dieu le permettra – en d’autres mots rien n’empêche que son Église ne disparaisse pas presque complètement. Et jusqu’où exactement ce « presque complètement » peut-il aller ? Dieu seul le sait, aussi n’y a-t-il que le temps qui puisse nous le dire, car nul d’entre nous autres hommes ne sonde l’esprit de Dieu, et seulement les faits peuvent nous révéler après coup ce qui était prévu dans l’esprit divin. Mais Dieu nous révèle en partie son esprit dans l’Écriture Sainte.

Or, en ce qui concerne la fin du monde, bon nombre des interprètes du Chapitre XIII,11–17 de l’Apocalypse pensent que la Seconde Bête, semblable à un agneau et au service de l’Antéchrist, n’est autre que les autorités de l’Église, car si celles-ci tenaient tête à l’Antéchrist, jamais il ne serait en mesure de vaincre – mais l’Ecriture dit qu’il vaincra. Donc : est-il si extraordinaire que lors de la répétition générale de la fin du monde les Vicaires du Christ parlent et se comportent comme des ennemis du Christ ? A la lumière de ces antécédents nécessaires, le « Commentaire » de la semaine prochaine proposera des réponses à quelques-uns des principaux arguments des sédévacantistes.

Kyrie eleison.

Bonnes Nouvelles

Bonnes Nouvelles on janvier 18, 2014

La première bonne nouvelle c’est que l’achat de la maison, Reine des Martyrs, dans le Sud Est de l’Angleterre est en cours de réalisation ces jours-ci. Au début le montant à payer semblait hors d’atteinte, mais suite à deux appels téléphoniques un bienfaiteur de France et un autre des États-Unis ont couvert près des deux cinquièmes et un autre quart respectivement de la somme nécessaire, et du coup l’achat devenait possible. Une autre septième partie est venue des nombreux bienfaiteurs de l’Initiative Saint Marcel, j’ai vidé plusieurs de mes tirelires, et finalement une bienfaitrice de l’Asie nous a donné le reste de ce qu’il fallait.

Un grand merci à chacun de vous qui avez contribué,parce que les donations plus petites ne doivent pas être sous-estimées. Dieu ne considère pas seulement le montant. Peut-être attend-il une suffisance d’oboles de veuves pauvres mais intéressées (Lc.XXI,1–4) pour qu’il inspire des bienfaiteurs capables de dons plus importants. Car chez Dieu c’est l’esprit qui mène la matière, et non l’inverse. Mais je vous invite à prier pour les trois bienfaiteurs mentionnés ci-dessus car nous leur sommes tous redevables. En particulier je pense que la maison qui s’achète pourra servir de refuge pour les prêtres qui la visiteraient comme un oasis (Dieu aidant) de santé mentale.

En effet, la deuxième bonne nouvelle c’est qu’aux yeux des prêtres de la FSPX la trahison de la Foi de la part des chefs de la Néo-Fraternité Saint Pie X devient petit à petit de plus en plus évidente. L’un après l’autre, parmi les meilleurs d’entre eux se trouvent aliénés puis exclus de la Néo-Fraternité. Celle-ci prétend que c’est de leur propre gré ou pour des raisons purement personnelles qu’ils sortent, ou bien qu’ils sont exclus pour leur désobéissance, car, bien sûr,ces traîtres au sommet de la FSPX n’admettront jamais que c’est leur trahison à eux qui chasse ces prêtres. Cependant, l’un après l’autre, ces prêtres déclarent que leur problème est un problème de doctrine : les documents officiels de la FSPX du 15 avril et du 14 juillet, 2012, et du 27 juin, 2013, démontrent que les chefs de la Néo-Fraternité sont en train d’abandonner pour un plat de lentilles conciliaires le glorieux combat pour la Foi de Mgr. Lefebvre.

Ainsi en Amérique du Sud un Prieur de la FSPX capable et dévoué refuse son transfert à un autre poste, transfert imposé dans le but évident de contrôler et faire taire son opposition à la trahison de la FSPX réalisée par ses chefs. Ce prêtre écrit au Supérieur de District que son refus d’obtempérer est motivé par des raisons purement doctrinales. En Autriche, autre ancien Prieur fidèle et qui a beaucoup souffert donne cinq raisons sérieuses de son départ de la FSPX, et tout ce que le Premier Assistant trouve à leur répondre c’est qu’elles ne méritent aucune considération. En France surtout, un groupe de 12 prêtres s’est réuni et ils ont signé une déclaration publique d’allégeance à la prise de position doctrinale de Mgr. Lefebvre. En conclusion ils y mettent leur sacerdoce à la disposition des parents qui ont besoin d’éduquer leurs enfants, de jeunes hommes qui cherchent à être formés pour la prêtrise, et d’âmes qui nécessitent les sacrements. Il a fallu du temps pour que les prêtres en France se mettent ainsi à réagir, mais plus cette réaction s’est fait attendre, et plus elle risque d’être ferme. Monseigneur Lefebvre aimait citer ce proverbe français selon lequel le temps ne respecte rien qui se fait sans lui.

Prenez patience, chers lecteurs. Dieu n’est pas pressé, et personne ne se moque de Lui (Gal.VI,7). Si ceux qui corrompent actuellement la FSPX essaient de se consoler en se disant que les prêtres qui partent ou sont exclus ne représentent qu’une petite minorité du total de 500 prêtres de la FSPX, ces chefs ne font que montrer encore une fois combien peu ils comprennent la force de la Vérité ! Ils l’ont abandonnée, et elle les abandonne à son tour – inexorablement. Que Dieu nous prenne tous en pitié.

Kyrie eleison.

Bon Sens Syrien

Bon Sens Syrien on janvier 11, 2014

On trouve aujourd’hui dans YouTube, sous le titre « Jeune Partisane syrienne » (« Syrian Girl Partisan »), un résumé remarquable, du point de vue politique, des raisons et des méthodes expliquant pourquoi le monde est devenu si mauvais. Il s’agit d’une jeune patriote syrienne qui donne huit raisons pour lesquelles le Nouvel Ordre Mondial (NOM) hait la Syrie et fait tout ce qu’il peut pour renverser son gouvernement actuel, et le remplacer par des marionnettes du NOM. Que les Catholiques prennent garde de ne pas se laisser empoisonner les esprits par la propagande et les mensonges occidentaux,et qu’ils ne disent pas que la politique n’a rien à voir avec la religion. Le NOM est poussé par le rêve fou d’éliminer aussi bien le Règne Social du Christ Roi que l’ordre naturel Divin du monde. Voici les raisons présentées par la jeune Syrienne :—

La Banque Centrale de Syrie est propriété de l’État et contrôlée par l’État pour être ainsi au service de l’économie nationale et du peuple syrien, au lieu d’enrichir les « banksters » gangsters des banques) internationaux des nations occidentales et d’Israël qui imposent à presque toutes les nations du monde des prêts à taux usuraires qui engendrent des crises de dettes artificielles par lesquelles ces nations sont effectivement réduites en esclavage.

La Syrie ne doit rien au Fond Monétaire International. Inféodé aux« banksters » internationaux, le FMI joue le rôle d’une police chargée d’assurer le remboursement des dettes internationales. Toute nation sage reste hors de l’étreinte du FMI, exploit réussi par la Syrie, mais une telle sagesse ne plaît pas du tout aux banksters.

La Syrie a interdit les semences génétiquement modifiées, ou « aliments Frankenstein », parce que Bashar El Assad veut protéger la santé de son peuple. « Aliments Frankenstein » signifie contrôle de l’alimentation, entraînant contrôle de la population. Evidemment le NOM favorise l’ « alimentation Frankenstein » (les USA l’ont imposée à l’Iraq dès sa conquête).

La population de la Syrie est bien informée en ce qui concerne le NOM, dont la domination des politiciens marionnettes du monde par ses « think-tanks » et ses sociétés secrètes est ouvertement discutée dans les media et universités de la Syrie. Une telle liberté est anathème pour le NOM qui tient à ce que ses opérations restent cachées dans les ténèbres.

La Syrie a de grandes réserves de pétrole et de gaz, et elle s’efforce de les exploiter indépendamment des compagnies géantes occidentales comme Shell et Texaco. Le NOM aime bien le pétrole, mais pas du tout l’indépendance pétrolière.

La Syrie s’oppose d’une façon claire et non équivoque au Sionisme et à Israël. Au cours des dernières années, même les indignes médias occidentaux ont réagi à la transformation virtuelle de la Palestine en un méga-Goulag. La Syrie dénonce ce brutal apartheid imposé par Israël. Bien sûr les lobbys juifs du monde exerceront toute leur influence pour mettre fin à une opposition si ferme à leurs camarades en Israël.

La Syrie est l’un des derniers états musulmans laïcs du Moyen Orient, et elle refuse de reconnaître une quelconque supériorité de ce peuple qui prétend encore être le peuple élu de Dieu (bien que 2,000 ans aient passé depuis que le Dieu Incarné, Jésus-Christ, a cessé de choisir son peuple selon la race et s’est mis par contre à le choisir selon la Foi – (Romains III, IV, etc.). Les mêmes lobbys châtieront tout refus de reconnaître leur supériorité, soit religieuse, soit raciale.

La Syrie maintient et protège fièrement son identité nationale, politique et culturelle, tandis que le NOM s’efforce de dissoudre toutes les nations (sauf une) en une seule masse conglomérée de moutons prêts à recevoir l’Antéchrist qui s’approche.

Voyez la vidéo originale de neuf minutes « Syrian Girl Partisan » sur YouTube, ou lisez l’excellent résumé du commentateur argentin sur actualidad.rt.com/expertos/Salbuchi. (Ce « Commentaire Eleison » s’inspire amplement du texte d’Adrian Salbuchi). Quelles que soient par ailleurs les fautes des nations musulmanes, qui est-ce qui contesterait qu’elles font beaucoup plus que les nations occidentales corrompues et décadentes pour résister à ce Nouvel Ordre Mondial qui brave Dieu ?

Kyrie eleison.

Billot – III

Billot – III on janvier 4, 2014

Sans cesse et de façon rusée les chefs actuels de la Fraternité St Pie X travaillent à l’insérer dans le cadre de l’Église officielle, laquelle à son tour travaille sans cesse et de façon rusée à promouvoir les idéaux Révolutionnaires et Conciliaires de la liberté (liberté religieuse), égalité (collégialité) et fraternité (œcuménisme). Mais ces chefs prennent assurément au sérieux le Cardinal Billot. Ils se doivent alors de pondérer ses réflexions sur la Cinquième Époque de l’Église qui suivent son exposition de toutes les sept Époques dans l’Épilogue du premier tome de son célèbre Traité sur l’Église du Christ. Voici quelques-unes de ces réflexions, librement traduites et adaptées du latin :—

« Notre propre époque serait alors la Cinquième Époque, celle de la défection, apostasie et du libéralisme, entre la fin du Saint Empire Romain et ce que St Paul appelle une « résurrection des morts » (Rom. XI, 15). Qu’il en soit ainsi ! A nous tous parmi les tribulations si grandes et si nombreuses d’aujourd’hui (le Cardinal écrivait en 1927 – qu’aurait-il écrit en 2013 ?), cette perspective offre l’espoir d’une restauration future et d’une Contre-Révolution, si je puis dire. Déjà de nombreux savants, politiciens et économistes reconnaissent et admettent sans réserve à quel point les fruits sont empoisonnés de la Révolution française de 1789, qui proclamait que l’unique origine des malheurs du monde c’était le mépris des « droits de l’homme ». Quelle légèreté ! Quelle bêtise ! Quelle folie !

« La liberté des Révolutionnaires débouche dans la tyrannie des forts sur les faibles, leur égalité dans le despotisme toujours plus cruel de quelques milliardaires sur le peuple (on pense à Wall Street, 2013 !) , leur fraternité dans les luttes intestines et la guerre inexpiable entre les classes. Quelques-uns comprennent ceci, tandis que beaucoup ne voient pas le caractère essentiellement satanique de la Révolution. Mais ceux qui pénètrent en dessous de la surface des choses voient que la question religieuse est sous-jacente à toutes les autres questions agitées à présent : que c’est de la peste du libéralisme politique et économique que surgit le libéralisme athée et anti-chrétien exposé ci-dessus ; qu’on ne pourra jamais restaurer l’ordre social tant que les principes de l’Église ne dirigent pas de nouveau la vie publique.

« Si seulement cette reconnaissance théorique portait des fruits pratiques ! De tout notre cœur nous appelons une telle restauration, sachant que les lois païennes sous lesquelles nous vivons actuellement ont beau permettre aux individus de mener une vie chrétienne (en 2013, pour longtemps encore ?), de toute façon elles rendent une société chrétienne absolument impossible. Donc nous cherchons avant tout le royaume de Dieu et sa justice, sans mépriser tout le reste que nous recevrons par surcroît (cf. Mt. VI, 33). Comme le dit St Paul de la piété qu’elle est « utile à tout », telle est aussi l’influence de l’Église, « ayant la promesse de la vie ici-bas, comme de celle à venir »(cf. I Tim. IV, 8)  »

On ne peine pas à discerner ici que le Cardinal n’était point à compter parmi les nombreuses âmes évoquées par lui qui ne percent pas le faux charme du monde moderne. Au contraire, sa compréhension en profondeur de la doctrine catholique lui a permis de décrire nos propres temps presqu’un siècle en avant.

O chefs de la Fraternité, réveillez-vous de votre rêve insensé de convertir les libéraux qui occupent l’Église, et ne feignez plus par vos Déclarations ambiguës que vous prenez toujours la défense de la Tradition ! Vos actions montrent le contraire, et les actions parlent plus fort que toute une série de Déclarations ! Vous avez le nom de vivants, mais vous êtes morts. Réveillez-vous, et fortifiez les choses qui restent, qui sont sur le point de mourir. Rappelez-vous ce que vous avez reçu de Mgr Lefebvre, et observez-le, et faites pénitence.

Kyrie eleison.

Billot – II

Billot – II on décembre 28, 2013

Pour établir le lien entre les sept Lettres adressées aux sept églises d’Asie (Apoc. II et III) et sept grandes époques de l’histoire de l’Église (voir ce Commentaire du ), le Cardinal Billot recourt non seulement aux noms de ces églises mais aussi au contenu des Lettres. A cet égard la Lettre à l’église de Sardes (Apoc. III, 1–6) est d’un intérêt particulier pour nous, parce qu’elle correspondrait à notre propre époque, la cinquième, celle de la Grande Apostasie. Après avoir évoqué la richesse, le luxe et la prospérité matérielle que l’on associe à Crésus, roi célèbre de Sardes, le grand théologien Jésuite écrit :—

« Comme on pouvait s’y attendre, cette église semble être dans un état de décadence spirituelle. L’apostasie et la défection se trouvent de tous les côtés, mais tandis que le grand nombre d’âmes abandonnent la religion, il y en a quelques-unes qui restent fidèles au Christ. L’ange dit, «  Tu as quelques noms à Sardes qui n’ont pas souillé leurs vêtements ». Mais, « Tu as le nom d’être vivant et tu es mort ! » Le nom (mais pas la réalité) de la vie, de la liberté, de la civilisation, des progrès, et (en réalité) tu es mort, croupi dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort, parce que la lumière de la vie qu’est Notre Seigneur Jésus Christ a été rejetée. Pour cela l’évêque de Sardes s’entend dire, «  Sois vigilant et fortifie les choses qui restent, car elles sont prêtes à mourir. » Et surtout il est recommandé à cet évêque de s’accrocher sans faille aux traditions des saints Apôtres, sans se départir en quoi que ce soit de ce qu’elles signifiaient pour les Pères de l’Église,sous couleur de les comprendre plus profondément : « Rappelle-toi donc ce que tu as reçu et entendu ; et garde-le, et fais pénitence. » En voilà pour la Cinquième Époque. Mais ce qui suit est plus réjouissant », écrit le Cardinal, et il continue avec les Sixième et Septième Époques.

S’il y a des lecteurs de ce Commentaire qui n’ont jamais lu dans le livre de l’Apocalypse ces six premiers versets du troisième chapitre en rapport avec nos propres temps, cela devrait les intéresser. Le lien est remarquable, et pas une coïncidence.

Il est remarquable, parce que « Fortifie les choses qui restent, car elles sont prêtes à mourir » correspond exactement à la Contre-réforme qui a sauvé du Protestantisme le catholicisme, aux Papes anti-libéraux qui ont sauvé de la Révolution ce qui avait survécu de l’Église, à Mgr Lefebvre (avec d’autres) qui a sauvé de Vatican II la Tradition, et enfin à une Résistance qui se bat pour sauver de la chute dans le libéralisme ce qui peut encore se sauver de la FSPX. Assurément les Catholiques peuvent prendre courage de cette vision de l’histoire, en y voyant que la série de leurs défaites, apparemment sans fin ni espoir, s’insère entre un passé éloigné et un avenir à la fin victorieux. C’est justement pour cela que le Bon Dieu nous a donné le livre de l’Apocalypse.

Et la correspondance n’est aucune coïncidence. Notre Seigneur a promis à ses Apôtres (Jn. XVI, 12–14) que son Esprit, le Saint Esprit, serait avec eux et avec leurs successeurs dans la suite des temps pour leur révéler ce qu’il leur faudrait savoir mais pas avant ces temps-là. Pas avant la Guerre des Trente Ans (1618–1638) qui dévastait l’Allemagne le Vénérable Holzhauser n’a-t-il reçu sa vision des sept Époques cachées dans les Lettres aux sept églises d’Asie. Pas avant l’imminence de la Révolution russe (1917) n’avons-nous eu besoin de Notre Dame pour nous rassurer qu’à la fin son Cœur Immaculé triompherait. Certes, l’Église entre actuellement en éclipse (voir à l’Internet les films de la Messe publique célébrée récemment au Brésil par le prélat en blanc), mais ce n’est pas pour autant que nous devons ni ne pouvons faire de nous des libéraux.

Kyrie eleison.