discussions doctrinales

Foi d’Abord

Foi d’Abord on novembre 23, 2013

La grande leçon enseignée par Mgr Lefebvre (1905–1991) aux Catholiques qui avaient des oreilles pour entendre, c’était que la Foi passe avant l’obéissance. La triste leçon que nous avons dû apprendre depuis, c’est qu’on continue de faire passer l’obéissance avant la Foi. Ce Commentaire, sans cesse aiguillonné par la confusion actuelle dans l’Église, le monde et la Fraternité St Pie X, et poussé par elle à remonter aux principes, a souvent essayé d’expliquer pourquoi la Foi doit passer avant tout.

Prenez par exemple les arguments d’un « bon » confrère qui par courriel m’a accusé récemment de mal juger l’état actuel de la Fraternité. Ma résistance à la Néo-fraternité (comme je l’appelle) il accuse : 1) d’avoir des motifs trop personnels, 2) d’oublier le bien de l’Église, 3) d’être inconsistante avec des positions que j’ai prises avant, 4) de manquer de réalisme catholique, 5) de s’opposer à l’infaillibilité de l’Église, 6) de faire de chacun son propre Pape, 7) de proposer une vision moderniste de l’Église, 8) d’être protestant, 9) de rejeter l’union avec Rome et finalement 10) d’éloigner les âmes de l’Église.

Or je ne suis pas un Mgr Lefebvre et je n’ai aucune prétention de l’être, mais je pose la question suivante : ce confrère se rend-il compte que tous ces arguments (sauf le troisième) il aurait pu les appliquer il y a quarante ans à la résistance de Mgr Lefebvre aux autorités officielles de l’Église à Rome ? Pourtant cette résistance fut 1) motivée uniquement par le besoin urgent de défendre la Foi, 2) pour le bien de l’Église, 4) d’une façon parfaitement réaliste (comme l’ont prouvé les fruits de sa Fraternité), 5) ne s’opposant point à l’infaillibilité de l’Église mais la démontrant par sa résistance même, 6) rappelant l’Église de toujours comme mesure des Papes, 7) contre toute démence du néo-modernisme, 8) contre le renouveau du Protestantisme par le néo-modernisme, 9) pour l’union avec la Rome catholique de toujours, et finalement 10) une aide importante pour beaucoup d’âmes vraiment catholiques à garder la Foi au lieu de la perdre.

Et qu’est-ce qui a justifié cette prise de position par Mgr Lefebvre il y a quarante ans ? Qu’est-ce qui a prouvé qu’il n’était pas, malgré les apparences, un rebelle comme Luther, mais vraiment catholique et un grand serviteur de l’Église ? Sa doctrine, sa doctrine, sa doctrine ! Là où Luther a nié toute une série d’enseignements de l’Église, Mgr Lefebvre en a affirmé tous et chacun. C’est au nom de la doctrine de la Foi qu’il a tenu tête aux Papes Conciliaires et à ces autorités de l’Église qui la subvertissaient par le fond en renouvelant et en adoptant les erreurs épouvantables du modernisme.

Donc qu’est-ce qui justifie maintenant une certaine résistance aux chefs de la Fraternité ? Comment ceux qui résistent peuvent-ils prétendre être les serviteurs les plus fidèles de la Fraternité ? Par la doctrine, la doctrine, la doctrine. La Déclaration de la mi-avril de 2012 démontra une défaillance doctrinale épouvantable au sommet de la Fraternité, et cette Déclaration a beau avoir été « retirée », son contenu, loin d’avoir été rétracté, a même été défendu comme étant, par exemple, « trop subtil » pour le commun des Catholiques ! Et on ne peut pas dire que les documents officiels de la Fraternité du 14 juillet, 2012, ou du 27 juin, 2013, aient proprement rectifié le mal. La preuve en est que la politique pratique du QG de la Fraternité n’a en rien changé. Cher confrère, la Fraternité à laquelle vous appartenez a été fondée sur le principe que la Foi passe avant l’obéissance, et maintenant vous voulez soutenir cette Fraternité en faisant passer l’obéissance apparente à cette Fraternité avant la Foi ? Étudiez les documents et observez les actions !

Kyrie eleison.

Moment Fatal

Moment Fatal on octobre 5, 2013

De nombreux lecteurs de ce « Commentaire » ont probablement déjà compris le problème grave qui paralyse la défense de la Foi à la tête de la Fraternité St Pie X, et ils pourraient préférer voir traiter ici d’autres questions. Mais il y a des millions de personnes dont l’intelligence est tellement abîmée par l’apostasie aujourd’hui globale qu’à mon avis on ne peut guère trop analyser dans ces circonstances la nature de la Foi, sa nécessité absolue et la façon dont elle est subvertie. Sans alors trop vouloir insister sur les malheurs et méfaits récents de la Fraternité, à son histoire de l’année dernière je me permets d’emprunter encore un exemple de cette subversion.

Tout de suite après le Chapitre Général de la Fraternité du mois de juillet, 2012, il fut salué par beaucoup de ses participants comme un triomphe de l’unité de la Fraternité sur les tensions et la détresse des mois précédents. Mais depuis, cette euphorie s’est vue remplacer par une vision plus sobre du Chapitre, et bon nombre des participants, ou des capitulants comme on les appelle, le voient plutôt comme ayant été un désastre pour la Fraternité. Un capitulant en particulier a décrit le moment fatal où les 39 prêtres les plus importants de la Fraternité (sans moi-même) ont collectivement préféré à la doctrine de la Foi les intérêts de leur Congrégation et de leurs Supérieurs, tout comme le firent le grand nombre des évêques à Vatican II.

Les délibérations proprement dites du Chapitre ont commencé par un discours doctrinal du Directeur du séminaire d’Écône où il a sévèrement critiqué la Déclaration Doctrinale de la mi-avril précédente par laquelle la Fraternité officielle s’était montrée prête à faire un compromis avec les néo-modernistes de Rome sur leur Concile, leur Nouvelle Messe, leur nouveau Code de Droit Canon et « l’herméneutique de continuité » de Benoît XVI. Le langage de cette critique fut respectueux et modéré, mais la substance en était gravissime. Elle signifiait en effet que tous ceux qui avaient rédigé cette Déclaration ou avaient poussé à ce qu’elle fût soumise aux Romains, étaient incompétents en matière de doctrine catholique. S’ils avaient su ce qu’ils faisaient, ils étaient des traîtres par rapport à la Foi. S’ils n’avaient pas su, ils étaient des ignorants, inaptes à mener une Congrégation catholique fondée pour défendre la Foi. Un silence enveloppa donc les capitulants qui entrevoyaient à quel point était grave l’accusation portée implicitement contre leurs Supérieurs.

Mais le Directeur du séminaire de la Fraternité en Argentine rompit le silence en disant que le Chapitre ne pouvait pas gifler le Supérieur Général en exigeant de lui qu’il rétractât sa Déclaration. Telle rétractation serait implicite, dit-il, dans la Déclaration finale du Chapitre. Ensuite un autre capitulant souleva une question différente, et le Chapitre fit une glissade pour s’occuper d’autre chose. Pourtant le problème doctrinal de la perfide Déclaration de la mi-avril, 2012, ne s’est résolu comme il fallait ni par la Déclaration finale du Chapitre ou ses six Conditions pour tout accord futur avec Rome, ni par aucune rétractation claire faite par la suite par le Supérieur Général lui-même, au contraire. Et en pratique on continue de mener la Fraternité selon la même politique de mollesse envers les ennemis de la Foi installés à Rome, qui déchiquettent la Foi, et avec elle l’Église.

Or, comment les capitulants ne voyaient-ils pas qu’ils faisaient passer le « respect des Supérieurs » avant la Foi ? Comment n’insistèrent-ils pas que le problème doctrinal, de loin le problème le plus important qu’ils eussent à traiter, fût tiré au clair, jusqu’à ce que tous comprissent l’action qu’il fallait prendre tout de suite, et non pas remettre habilement jusqu’à la fin du Chapitre ? Il faut répondre que les capitulants, tout comme les évêques de Vatican II, étaient collectivement des enfants du monde moderne pour lesquels la doctrine de la Foi n’est aucune nécessité vitale, mais simplement de la matière qu’il faut apprendre au séminaire pour devenir prêtre, et que l’on honore ensuite sans trop en faire cas. Lecteurs, vous devez lire !

Kyrie eleison.

Le Mal Perdure – I

Le Mal Perdure – I on juillet 27, 2013

Pour défendre la Déclaration Doctrinale (DD) très mauvaise qu’a soumise officiellement la Fraternité St Pie X aux autorités romaines au mois d’avril l’année dernière comme base d’un accord pratique entre Rome et la Fraternité, on dira souvent que la DD, une fois refusée par Rome, n’a plus aucun intérêt et mérite d’être oubliée. Mais dans le dernier numéro du Recusant, revue de la « Résistance » récemment parue en Angleterre, on lit un argument contraire qui mérite une sérieuse considération. Le voici, en citations directes, ou résumé :—

« La DD, comme le manifestent et son nom et son contenu, est la proclamation que certaines positions doctrinales portant sur des questions de toute première importance dans la crise actuelle de l’Église, sont acceptables pour la Fraternité. Le problème c’est que plusieurs des positions prises dans la DD ne sont pas acceptables. » Par exemple devant le Chapitre Général de la Fraternité tenu il y a un an, un théologien éminent de la Fraternité a conclu, « Cette Déclaration est donc profondément ambiguë et pèche par omission contre la dénonciation claire et nette des erreurs principales qui sévissent encore à l’intérieur de l’Église et détruisent la foi des fidèles. Cette Déclaration telle qu’elle se présente laisse supposer que nous accepterions le présupposé de ‘l’herméneutique de la continuité’. »

« Donc le mal résultant de la DD est celui d’une prise de position publique qui est douteuse du point de vue doctrinal. » Et en tant que telle, elle n’a été ni « retirée » ni « renoncée ». De fait, Mgr. Fellay refuse systématiquement d’admettre que sa Déclaration soit d’aucune façon douteuse. Tout au plus reconnaît-il qu’il a essayé d’être « trop subtil », mais il n’admet pas qu’une telle subtilité soit tout à fait déplacée lorsqu’il s’agit de défendre la Foi. Mgr. Fellay se plaint que l’unique problème c’est qu’il « n’a pas été correctement compris », même par des membres de la Fraternité hautement compétents en théologie. Entre autres il permet à l’abbé Themann aux USA de défendre la DD dans des conférences publiques, enregistrées et distribuées aux fidèles. »

Certes, le mal aurait pu être bien pire si Rome avait accepté la DD, mais cela ne diminue pas les ravages qui résultent de sa manifestation de ce qui est doctrinalement acceptable pour la Fraternité. Si en effet Mgr. Fellay dit qu’il « retire » ou « renonce à » la DD, il est fort probable qu’il veut dire par là pas plus qu’elle était inopportune à ce moment-là, parce qu’elle pouvait causer des divisions à l’intérieur de la Fraternité. « Jamais il n’a même insinué que la DD soit doctrinalement douteuse ou inacceptable. Pourtant ci-gît le vrai problème dès le début, et ce problème-ci est loin d’être résolu : le Supérieur Général donne l’impression de se refuser à faire une profession sans ambiguïté de la position de la Fraternité. »

En conclusion, le scandale causé par la DD n’a toujours pas été réparé. « Et essayer de minimiser l’importance de l’affaire pour maintenir ou restaurer la paix et l’unité parmi les fidèles risque de les faire penser que la doctrine n’est pas si importante que cela, pourvu que l’on puisse continuer tranquillement comme on est, avec la vraie Messe, etc. » Minimiser ainsi l’affaire ne fera qu’aggraver le scandale. (Fin de l’article du Recusant ).

Cet article expose de façon bien modérée le problème posé par cette DD, ni rétractée ni désavouée par Mgr Fellay. Car comment une Congrégation catholique peut-elle conserver et servir la Vérité lorsqu’elle est menée par un Supérieur qui se joue si obstinément de la Vérité ? Si la Fraternité représente un canot de sauvetage, ou bien elle se débarrasse de ce Capitaine illusionné qui cherche sans cesse à percer des trous dans le fond du canot, ou bien la Fraternité d’un canot de sauvetage devient un canot de noyade. Que le Bon Dieu dans sa miséricorde ouvre les yeux à la Fraternité.

Kyrie eleison.

Débat Vif

Débat Vif on juillet 6, 2013

Le problème de l’autorité paralysée (voyez ce « Commentaire » du1 et du 29 juin) excite une réaction vive de la part de quelques lecteurs. D’une part il y a des catholiques vaillants qui me disent qu’en ÉTANT évêque je dois AGIR en évêque en me mettant a la tête du mouvement de la “Résistance”. D’autre part un prêtre également vaillant qui a bien connu le “sédévacantisme” m’avertit que je ne dois pas déchaîner d’église parallèle en consacrant des évêques de plus, sauf en cas de Guerre Mondiale, persécution physique ou vieillesse désastreuse (remarquez, il y en a qui prétendent que celle-ci est déjà arrivée . . . ).

Bien sûr, le problème remonte à Vatican II. Au bout d’une glissade de sept cents ans les hommes de l’Église Conciliaire, en corrompant la doctrine de l’Eglise, ont divisé la Vérité catholique d’avec l’Autorité catholique, moyennant quoi ils ont tellement discrédité l’autorité officielle de l’Église que des âmes comme celles évoquées ci-dessus ne voient plus qu’elle soit nécessaire. Mais l’autorité centrale de l’Église, étant donnés la diversité naturelle et le péché orginel du genre humain, est absolument nécessaire pour garantir l’unité et la survie de l’Église, non seulement pour la Vérité mais aussi pour les sacrements et pour le gouvernement de l’Eglise.

Voici pourquoi tout évêque ou prêtre a besoin non seulement du pouvoir sacrementel de son Ordre, pouvoir qu’il ne peut perdre pour toute l’éternité, mais aussi du pouvoir de juridiction, c’est-à-dire le pouvoir de dire ( dictio ) le droit, ou ce qui est juste ( ius, iuris ). Le clerc ne reçoit pas ce dernier pouvoir avec son Ordre, et il ne peut pas se le donner à lui-même. Il ne peut le recevoir que d’en haut, à savoir d’un Supérieur ecclésiastique, en fin de comte du Pape, et le Pape de Dieu. Donc lorsque ces âmes vaillantes me disent qui je SUIS évêque (de par mon Ordre), en sorte que je suis délinquent si je n’AGIS pas comme tel en disant ( dictio ) à la “Résistance” ce qu’elle doit faire ( ius ), très probablement ils confondent les deux pouvoirs distincts de l’évêque.

Cependant il se peut qu’ils retrouvent instinctivement une autre doctrine de l’Eglise et du bon sens, à savoir celle de la juridiction de suppléance : en cas de nécessité où pour quelque raison que ce soit, les Supérieurs ne fournissent pas la juridiction nécessaire pour le salut des âmes, l’Eglise la supplée. Par exemple, la juridiction normalement nécessaire pour entendre validement les Confessions peut manquer à un prêtre, mais si un pénitent lui demande d’entendre sa Confession, alors en cas de nécessité le prêtre peut l’entendre et le sacrement sera valide. Or, le cas de nécessité gravissime créé dans l’Église par Vatican II a été sans aucun doute même aggravé par l’infâme Déclaration Doctrinale qui est sortie au mois d’avril du Quartier Général de la FSSPX, document qui prouve que la dernière forteresse de la vraie Foi dans l’Église est en train de s’effondrer.

Mais la juridiction de suppléance a une faiblesse, parce que n’étant pas officielle elle est d’autant plus apte a être mise en question. Par exemple, la Rome Conciliaire nie que Vatican II ait créé un cas de nécessité dans l’Église, et partant elle exerce sur la FSSPX une pression pour que celle-ci se soumette a l’autorité Conciliaire, pression qui ne réussit que trop bien. Tel est le besoin pour l’autorité d’etre officielle. Même Mgr. Lefebvre a perdu plus ou moins un prêtre sur quatre de tous ceux qu’il a ordonnés pour la FSSPX, parce qu’il n’avait aucun pouvoir pour les empêcher de s’en éloigner tout simplement. Voilà cette crise incroyable de l’Église. Donc si un prêtre ou fidèle me demande de lui donner des commandes, lui-même il peut les disputer quelques mois plus tard, ou bien aussitôt qu’il estimera qu’il n’a plus besoin de leur obéir.

Mais la crise n’en est pas moins réelle, et elle ne va que s’aggraver jusqu’au moment où Dieu interviendra pour restaurer le catholicisme du Pape, ce que Dieu fera aussitôt qu’assez de catholiques le supplieront d’ouvrir les yeux du Pape. Jusqu’alors le cas de nécessité toujours plus grave dans l’Église est apte à fortifier de plus en plus cette autorité non officielle, mais que le Bon Dieu nous aide a éviter toute anarchie qui ne s’impose pas.

Kyrie eleison.

L’Autorité Paralysée – II

L’Autorité Paralysée – II on juin 29, 2013

Encore un membre vaillant de la « Résistance » catholique d’aujourd’hui me pousse à me mettre à sa tête. La raison donnée continue d’être que je suis jusqu’ici le seul évêque qui participe à ce mouvement d’opposition à l’effondrement interne de la Fraternité St Pie X. Mais Dieu a donné à Mgr Lefebvre le dernier souffle de la vraie autorité ecclésiale, et ses successeurs l’ont cruellement malmenée. Pourquoi en donnerait-il encore ? La crise de l’Église a beaucoup avancé depuis les années 1970. Au risque d’agacer plusieurs lecteurs, voici les arguments principaux de cette âme vaillante, suivis des réponses que je propose à tous sans vouloir les imposer à qui que ce soit.

1 La grande diversité d’opinions parmi les prêtres de la Résistance sème la confusion parmi les fidèles. * Mais imposer une opinion commune exige de l’autorité (voir ci-dessus). Et peut-être les catholiques méritent-ils de se trouver dans la confusion. Trop d’eux ont suivi aveuglément Vatican II, comme ils font maintenant avec la Fraternité. Peut-être le Bon Dieu a-t-il eu assez de cette obéissance aveugle. Peut-être veut-il que les catholiques réfléchissent et pensent pour eux-mêmes, sans plus recourir à l’« obéissance » aveugle comme chemin de facilité pour arriver au Ciel.

2 La confusion règne en particulier quant à la question s’il faut ou non continuer d’assister aux Messes des prêtres de la FSSPX. * Mais pourquoi une seule opinion doit-elle s’appliquer à tous les cas ? Il ya toutes sortes de circonstances qui peuvent jouer dans une question semblable. D’accord, ne pas quitter la FSSPX tant qu’elle persévère dans son erreur actuelle présente un risque grave de glisser petit à petit avec elle, mais les âmes ont besoin des sacrements et pas tous les prêtres de la Fraternité ne sont encore des traîtres, loin de là. Récemment en France la première édition d’un livre de 350 pages, consistant à 90% de citations de Mgr Lefebvre, a été épuisée en deux semaines. Et c’est un prêtre de la Fraternité qui l’a rédigé, M. l’abbé François Pivert. C’est un vrai signe d’espoir. Que Dieu le bénisse !

3 Les désaccords entre les prêtres de la Résistance pourraient faire qu’elle se détruise elle-même. * Les désaccords personnels entre les prêtres il y a toujours eu, il y en aura toujours. Beaucoup plus graves sont les désaccords doctrinaux. C’est surtout la fidélité doctrinale qui a maintenu jusqu’ici la Fraternité, c’est l’infidélité doctrinale qui la détruit actuellement. C’est la fidélité doctrinale qui garantira cette unique Foi catholique laquelle seule peut fonder ce qui survivra du catholicisme, soit dans l’Église, soit dans la Fraternité, soit dans la « Résistance ».

4 Il n’y a pas d’Église sans chef ni hiérarchie. Dieu veut que nous nous organisions. * Normalement c’est vrai, pas d’Église sans chef ni hiérarchie, mais l’homme moderne a créé une situation tout à fait anormale. Là où le centurion païen de l’Évangile (Mt.VIII, 6–10) savait tout naturellement et commander et obéir (les deux vont ensemble), l’homme moderne, au nom de la liberté supposément « démocratique », a voulu ne plus savoir ni commander ni obéir. Aussi les commandes arbitraires et l’obéissance excessive mettent-elles actuellement la Fraternité par terre, comme elles ont fait en grande partie pour l’Église officielle. La raison en est qu’aux gouverneurs comme aux gouvernés manquent le sens et l’amour de la vérité objective, laquelle en s’élevant au-dessus des uns comme des autres, est largement capable, pour peu que l’on en fasse cas, de mettre en harmonie l’autorité et l’obéissance. Peut-être Dieu veut-il que nous poursuivions plutôt la doctrine que l’organisation.

Pour conclure, cette épreuve tout à fait exceptionnelle de l’Église durera le temps que Dieu voudra pour que son Église soit purifiée. En attendant, il me semble qu’au début de notre 21ème siècle il n’y a tout simplement pas assez de paille catholique pour produire une brique catholique telle la Fraternité de la fin du 20 ème siècle. Patience. Dieu prévaudra. C’est son Église, et il s’en occupe. Patience.

Kyrie eleison.

Chute Horrible – II

Chute Horrible – II on juin 22, 2013

« Horrible » peut sembler un mot trop fort pour qualifier le changement de direction dans la Fraternité St Pie X qui est sorti au grand jour il y a un an. Pourtant, si l’Enfer est horrible, si on ne peut l’éviter sans la Foi ; si la Foi se trouve en grand danger dans l’Église désamorcée par Vatican II, mais une forteresse de la vraie Foi s’est établie par miracle dans cette Église défaite ; et si enfin cette forteresse se défait maintenant, alors le mot « horrible » n’est peut-être pas de trop.

La FSPX n’est pas encore complètement par terre, mais elle est tombée bien bas, et la chute totale est possible. Les chefs qui promeuvent habilement cette chute depuis 15 ans sont encore au pouvoir. Ils ont suivi Mgr Lefebvre tant qu’il était en vie, mais ils n’ont jamais compris, ou bien ils ont cessé de vouloir comprendre pourquoi il a fondé la FSPX, à savoir pour résister à l’effondrement des prélats Conciliaires qui cherchaient à aligner l’Église sur le monde moderne, attirant mais corrompu. Dès que Mgr Lefebvre n’était plus là, l’attraction a vite fait d’éblouir ses successeurs par le moyen de GREC entre d’autres.

Et maintenant ces chefs traînent derrière eux bon nombre des anciens prêtres de la FSPX, et ils déforment les jeunes. Quant aux anciens prêtres, tout comme après Vatican II, ceux qui ont été formés par Mgr Lefebvre peuvent souffrir beaucoup sous la pression exercée par la néo-Fraternité pour les réformer, au moins jusqu’au moment où ils se décident à suivre le courant actuel, mais dès ce moment-là c’est leur conscience qu’ils doivent anesthésier. Quant aux jeunes prêtres, tout comme après Vatican II, ayant été normalement plus ou moins mal formés selon la nouvelle direction, ce n’est que par eux-mêmes qu’ils peuvent retrouver l’ancienne direction, parce qu’on ne leur enseigne plus les vraies raisons du combat de Mgr Lefebvre. En effet les séminaires de la FSPX deviennent lentement des séminaires de la néo-Église. Il faut faire attention avant de les recommander aux jeunes hommes qui pensent à la vocation.

Et vers les sommets de la FSPX ? Voici la position récente d’un membre de la FSPX qui a bien compris le combat doctrinal de Mgr Lefebvre. Pendant longtemps il l’a soutenu, mais puisque les Discussions Doctrinales de 2009 à 2011 ont prouvé que Rome persévérait dans son erreur doctrinale, en 2013 il approuve que le Chapitre Général de 2012, en établissant les six conditions d’un accord pratique, ait abandonné l’exigence par la FSPX d’un accord doctrinal avec Rome. Néanmoins il est content que la baisse des exigences n’ait pas abouti à l’accord visé ! Sans doute les Romains ont estimé que l’abandon de ses principes par la FSPX n’était pas encore assez complet, mais cela n’empêche pas ce confrère de se réjouir d’une éventuelle reprise des contacts entre les chefs de la FSPX et les Romains, comme si l’abandon à moitié ne risquait pas de devenir un abandon complet lorsque ces chefs retourneront à Rome à genoux pour mendier un statut canonique pour la FSPX.

Mais qu’est devenue l’intelligence de ce confrère ? Tout comme tant de bons prêtres sous la tyrannie de Paul VI à la suite de Vatican II, il l’a détachée de la doctrine et il l’oblige à suivre le courant. Sa conscience ne peut guère être tranquille, mais fort probablement sa volonté se raffermit pour préférer l’intérêt apparent de la FSPX au vrai bien de la Foi, bien qui est incompatible avec la soumission officielle aux ennemis puissants de la Foi. En prononçant sa solidarité avec ces chefs de la FSPX qui poursuivent une telle soumission, il ne perdra pas nécessairement lui-même la Foi, mais par sa nouvelle condescendance envers les apostats de Rome il risque au moins de faciliter la perte de la vraie foi pour bon nombre d’autres âmes.

Quant aux chefs actuels de la FSPX, ils se sont embourbés dans la duplicité, parce qu’ils doivent encore se tromper, eux-mêmes d’abord et ensuite leur monde, qu’ils restent fidèles à la religion de Dieu et de Mgr Lefebvre, alors qu’en réalité ils veulent appartenir à l’Église officielle dédiée, elle, à la nouvelle religion de l’homme. La perte des âmes et la duplicité sont une double horreur. Que peut-on faire ? A suivre.

Kyrie eleison.