Les Commentaires Eleison

L’élection de Trump.

L’élection de Trump. on décembre 10, 2016

Ce qu’il faut dire surtout de l’élection le mois passé de Donald Trump comme prochain Président des États-Unis, c’est que c’est un don de Dieu, un sursis par rapport à des années et des années de gouvernement libéral, mais si le peuple américain ne revient pas sérieusement à son Dieu, le sursis sera balayé par un retour en force des libéraux pour détruire une fois pour toutes les États-Unis, comme Mme Clinton l’aurait fait si elle avait été élue.

Or, il est vrai que peu de gens aujourd’hui pensent à la politique en rapport avec le Bon Dieu, mais voilà justement le problème. Pour les francs-maçons et les libéraux, exclure Dieu de la vie de tous les jours et surtout de la politique est une croisade depuis la fin de leur 18me siècle, la croisade de leur religion de remplacement, le laïcisme. De même au 20me siècle le communisme, avec ou sans ce nom, a triomphé contre tout ce qui est naturel dans le monde entier parce qu’il agit comme une religion, Pie XI l’ayant qualifié du messianisme du matérialisme. Et le libéralisme et le communisme sont la raison de la glissade à gauche de l’Occident tout entier depuis des siècles.

Et voilà sans doute pourquoi bon nombre des électeurs dans cette élection ont voté pour la candidate qui a perdu. Elle était connue dans tout le pays pour ses mensonges, son immoralité et la trahison de sa nation. Son dossier criminel était notoire, y compris le soupçon d’avoir été avec son mari responsable du meurtre d’une bonne cinquantaine de personnes qui auraient fait obstacle à leur ambition et leurs carrières. Comment une personne tant soit peu correcte aurait-elle même pu penser à voter pour elle, encore moins plus de la moitié des Américains qui ont voté (elle n’a pas su gagner le Collège Électoral) ? Paul Craig Roberts, politologue hors pair pour les États-Unis, ne sait pas répondre à cette question-là. L’explication n’est-elle pas que cette femme-là incarnait la guerre contre Dieu ? Qu’elle violât allègrement tous les commandements de Dieu plaidait plutôt en sa faveur que contre elle. C’est une sainte du libéralisme.

Or son conquérant, Donald Trump, n’est guère, à ce qu’il paraît, un homme pieux, et à divers titres c’est toujours un libéral – qui ne l’est pas ? – mais il a en lui une bonne part de cette morale et générosité d’hier qui est typique de ce qu’il y avait de mieux en Amérique et chez les Américains. D’où il est instinctivement contre les impies, et après des années et des années où les libéraux hypocrites sous une série de présidents libéraux ont piétiné les Américains honnêtes, il en a eu assez, et il descendu dans l’arène politique « pour rendre à ce pays un peu de tout ce qu’il m’a donné. » Et après la même durée de ce qui avait été en réalité un Système à parti unique, car depuis le temps du Gouverneur Wallace il n’y avait pas eu la moindre différence réelle entre les Républicains et les Démocrates, Trump a bravé le Système, a fait entendre la voix du peuple opprimé, et une multitude de braves gens l’ont élu Président. Mais le Système est furieux.

Donc à lui maintenant de réfléchir sérieusement. Il est devenu Président-élu parce que de braves instincts ont refusé l’idéologie libérale. Mais cela risque d’être un feu de paille, parce que combattre une idéologie rien qu’avec de braves instincts, c’est comme si on combattait des chars avec une sarbacane. Pour combattre une fausse idéologie il faut une vraie idéologie, et pour combattre la guerre faite à Dieu il faut être en paix avec Dieu, ce qui ne se fera que comme Dieu l’entend et non pas l’homme. Or Dieu est tout-puissant et infiniment bon, et rien qu’en bougeant le petit doigt, pour ainsi dire, il est capable de défaire le pire que ses ennemis puissent faire contre lui. Mais il ne va pas défaire la Synagogue de Satan s’il sait que le peuple va tout de suite se remettre dans les griffes de Satan. Il faut que le peuple en tournant le dos à Satan revienne sincèrement à Dieu, qui n’est pas trompé.

Pour tout le moins Donald Trump doit lui-même prier, en offrant à Dieu l’adoration, la pénitence, l’action de grâces et la supplication. Dieu a été avec lui, en nous donnant ce sursis. Incluons Trump avec le Président Poutine dans nos prières, pour prolonger le sursis. Autrement celui-ci risque de prendre rapidement fin.

Kyrie eleison.

Miracles dans le NOM ?

Miracles dans le NOM ? on décembre 3, 2016

Aux États-Unis l’année dernière surgit une grande controverse : Dieu peut-il faire des miracles eucharistiques dans la Nouvelle Messe (NOM) ? Certes, si Dieu fait des miracles surnaturels, de toute évidence c’est pour qu’on y croie, afin qu’ils fortifient la foi surnaturelle des gens. Et s’il veut qu’on croie en une interruption de l’ordre naturel des choses, évidemment il fournira assez d’évidence, comme lorsque Lazare est sorti vivant de sa tombe devant une grande foule. Et l’évidence la plus convaincante à cet égard, c’est l’évidence physique et matérielle qui n’a pu d’aucune façon être le produit d’un esprit humain pour pieux qu’il soit, comme les feux d’artifice du soleil à Fatima en octobre, 1917. Dès lors quelle évidence physique et matérielle y a-t-il eu d’un miracle eucharistique dans la Nouvelle Messe ?

On affirme qu’un tel miracle a eu lieu dans l’église paroissiale de Sokulka en Pologne de l’Est. Le 12 octobre, 2008, un prêtre, ordonné il y a cinq ans par un évêque polonais consacré en 1980, en distribuant la Communion a laissé tomber une Hostie consacrée au pied de l’autel. Il s’est arrêté pour la ramasser, et il l’a placée dans un petit récipient d’eau à côté du Tabernacle. Après la Messe elle a été enfermée dans le coffre-fort de la sacristie pour qu’elle se dissolve dans l’eau, afin que la Présence Réelle n’y étant plus on pût jeter tranquillement l’eau. Cette procédure est tout à fait normale dans le cas d’accidents semblables dans la liturgie catholique.

Mais quand le 19 octobre une Sœur de la paroisse est allée contrôler la dissolution de l’Hostie, elle a vu au centre comme un caillot de sang, d’un rouge intense. Elle a informé tout de suite le doyen de la paroisse qui est venu avec d’autres prêtres pour observer ce qui semblait en effet être de la chair vivante. Ils ont tous été stupéfaits. Ensuite c’est l’Archevêque de Bialystok qui est venu avec plusieurs officiels du diocèse et tous ont été profondément émus. Le 30 octobre, suivant les instructions de l’Archevêque, on a sorti l’Hostie de l’eau, on l’a mise sur un petit corporal et placée dans le Tabernacle pour la dessécher. Jusqu’à ce jour elle garde la forme d’un caillot de sang.

Le 7 janvier, 2009, un échantillon de l’Hostie a été enlevé pour être examiné, séparément, par deux pathomorphologistes de l’Université Médicale de Bialystok à côté. Leur jugement, indépendant l’un de l’autre mais unanime, a été que «  de tous les tissus d’organismes vivants, l’échantillon ressemble le plus au myocarde humain », venant du ventricule gauche du cœur, typique d’une personne vivante en état d’agonie. De plus les deux pathologistes ont observé, sans doute sous leurs microscopes, que les fibres du myocarde et la structure du pain étaient si étroitement liés entre eux que toute possibilité d’une fabrication humaine était exclue. Le 29 janvier cette évidence matérielle et physique a été présentée à la Curie Métropolitaine à Bialystok, où on attend patiemment le jugement officiel de l’Église quant à l’origine surnaturelle de l’événement. Décisifs à cet égard, a dit l’Archevêque dans un sermon d’octobre, 2009, seront les fruits spirituels parmi les fidèles. Déjà on a constaté une croissance importante de la piété et pratique religieuse des fidèles de la région, et des centaines de pèlerinages sont venus de l’étranger. Il y a eu aussi de nombreux miracles de conversion et de guérison.

Si cette évidence matérielle est digne de foi, il s’ensuivrait qu’à Sokulka le Bon Dieu a opéré encore un miracle eucharistique dans leur longue série à travers les siècles, pour aider les âmes à croire en une réalité normalement impossible à croire, à savoir qu’il est Réellement Présent sous les apparences du pain et du vin une fois consacrés. Mais comment cela est-il possible lorsque les Catholiques de la Tradition savent que la cause majeure de cette perte de foi qui est en train de détruire l’Église depuis Vatican II est bel et bien la Nouvelle Messe ? On pourrait répondre que le Sacré Cœur, sachant que ce sont les pasteurs qui ont été principalement responsables des ambiguïtés mortelles du NOM, n’a pas voulu abandonner ses brebis, et donc il continue de les paître avec tout ce qui est encore catholique parmi les ambiguïtés. De plus, parmi toute l’insouciance montrée envers la Sainte Eucharistie dans la Néo-église, l’événement de Sokulka est un rappel grave, aux brebis comme aux pasteurs : « Attention ! Celui que vous touchez dans la Messe – c’est moi, votre Dieu ! »

Kyrie eleison.

Cinq “Dubia”.

Cinq “Dubia”. on novembre 26, 2016

Le règne de François depuis 2013 comme Pape catholique a été parsemé de scandales, mais celui d’il y a dix jours a été sans précédent : sommé par quatre Cardinaux honorables à clarifier ce qui paraissait être son reniement de la base même de la morale catholique, il vient de donner en public des réponses qui émancipent virtuellement l’homme de la loi morale de Dieu. Une telle affirmation papale de la religion Conciliaire de l’homme contre la religion catholique de Dieu fait qu’un schisme dans l’Église Universelle devient bien plus proche, car depuis cinquante ans de l’après-Concile les papes Conciliaires ont réussi l’exploit de rester à la tête de deux religions opposées, mais cette contradiction ne pouvait pas durer indéfiniment, et elle devra éclater bientôt dans le schisme.

En 2014 et 2015 François a tenu deux Synodes à Rome pour consulter des évêques du monde entier sur des questions concernant la famille humaine. Le 19 mars de cette année il a publié son Exhortation Apostolique post-synodale sur “L’Amour dans la Famille”, dont le huitième des neuf chapitres a suscité la controverse depuis le début. Le 15 septembre quatre Cardinaux en particulier ont envoyé au Pape une lettre privée, et parfaitement respectueuse, où ils lui ont demandé en tant que Suprême Pontife de clarifier cinq “dubia”, ou points de doctrine qui sont restés obscurs dans l’Exhortation. Voici leur essence :—

1 Exhortation #305 : Une personne mariée qui vit comme mari et femme avec quelqu’un(e) qui n’est pas son époux/épouse légitime, peut-elle désormais recevoir l’Absolution et Communion sacramentelle tout en continuant de vivre dans un état de faux mariage ?

2 #304 : faut-il encore croire qu’il y a des normes absolues de morale qui prohibent les actes intrinsèquement mauvais, et qui obligent sans exception ?

3 #301 : peut-on dire encore qu’une personne qui vit en violation d’un des commandements de Dieu, par exemple dans l’adultère, se trouve dans un état habituel de péché grave ?

4 #302 : peut-on dire encore que les circonstances ou intentions qui entourent un acte intrinsèquement mauvais de par son objet ne peuvent jamais le rendre subjectivement bon ou acceptable comme choix ?

5 #303 : faut-il encore exclure tout rôle créateur de la conscience en sorte que celle-ci ne peut jamais autoriser des exceptions aux normes morales absolues qui prohibent des actes intrinsèquement mauvais de par leur objet ?

A ces cinq questions rédigées délibérément de façon à n’admettre comme réponse que oui ou non, la réponse de l’Église catholique depuis Notre Seigneur lui-même a toujours été claire et n’a jamais varié : la Communion ne peut se donner à des adultères : il y a des normes morales absolues ; l’état de péché grave est chose qui existe ; les bonnes intentions ne peuvent rendre bons des actes mauvais ; la conscience ne peut légitimer des actes pervers. Autrement dit, à ces cinq questions en noir ou blanc, par oui ou par non, la réponse de l’Église a toujours été : 1 Non, 2 Oui, 3 Oui, 4 Oui, 5 Oui.

Le 16 novembre, donc il y a juste dix jours, les quatre Cardinaux ont rendu publique leur lettre (cf. Mt. XVIII, 15–17). Le 18 novembre, dans un entretien avec le journal italien Avvenire, le Pape François a donné les réponses exactement contraires : 1 Oui, 2 Non, 3 Non, 4 Non, 5 Non. (Il est vrai qu’à chaque fois il a ajouté, “De telles choses ne se règlent pas en noir ou blanc, nous sommes appelés à discerner,” mais par là il ne cherchait qu’à confondre les questions immobiles de principe avec les questions mobiles d’ application des principes.)

Tout honneur aux quatre Cardinaux qui ont obtenu lumière et clarté pour beaucoup de brebis dans la confusion qui veulent pourtant arriver au Ciel : Brandmüller, Burke, Caffarra et Meisner. Immergés dans le Novus Ordo, ils n’ont évidemment pas perdu tout courage ni tout sens de leur devoir. Et il est exclu qu’ils aient agi pour des motifs autres que les meilleurs en pressurant le Pape à clarifier sa pensée. Donc cette clarté où laisse-t-elle l’Église ? Pas ailleurs qu’au bord du schisme.

Kyrie eleison.

Un Bon Communiqué ?

Un Bon Communiqué ? on novembre 19, 2016

Le 11 octobre le Pape François a tenu en Suède avec des chefs des Luthériens une réunion œcuménique pour préparer le cinquième centenaire en 2017 de la révolte de Luther contre l’Église catholique. Suite à cette réunion le Pape a co-signé avec le Président de la Fédération Mondiale des Luthériens une Déclaration Conjointe qui constitue encore un scandale gravissime de la part de celui qui est supposé être le Vicaire du Christ. Le 2 novembre, pour protester, le Supérieur du District de France de la Fraternité St Pie X a publié un Communiqué où il condamne cette Déclaration scandaleuse. Une bonne partie du Communiqué est excellente, et serait exactement ce qu’il faut de la part des Supérieurs de la FSSPX pour entraver sérieusement la livraison de la Fraternité de Mgr Lefebvre entre les mains des néo-modernistes à Rome, mais la conclusion en est faible, en sorte que le Communiqué peut finir par avoir l’effet contraire.

L’abbé Bouchacourt commence son Communiqué en affirmant que le scandale de cette Déclaration en faveur des Luthériens est tel qu’il ne peut pas « rester silencieux ». Et tout le passage où il dénonce Luther est irréprochable. Le voici :—

Comment «  pouvons-nous être reconnaissants pour les dons spirituels et théologiques reçus à travers la Réforme  » (citation de la Déclaration) , alors que Luther a manifesté une haine diabolique envers le Souverain Pontife, un mépris blasphématoire envers le saint sacrifice de la messe, ainsi qu’un refus de la grâce salvatrice de Notre Seigneur Jésus Christ ? Il a aussi détruit la doctrine eucharistique en refusant la transsubstantiation, détourné les âmes de la très Sainte Vierge Marie et nié l’existence du Purgatoire. Non, le protestantisme n’a rien apporté au catholicisme ! Il a ruiné l’unité de la chrétienté, séparé des pays entiers de l’Église catholique, plongé des âmes dans l’erreur, mettant en péril leur salut éternel. Nous, catholiques, voulons que les protestants reviennent vers l’unique bercail du Christ qu’est l’Église catholique et prions à cette intention. En ces jours où nous célébrons tous les saints, nous en appelons à saint Pie V, saint Charles Borromée, saint Ignace et saint Pierre Canisius qui ont combattu héroïquement l’hérésie protestante et sauvé l’Église catholique.

Mais par rapport à cette dénonciation, la conclusion de l’abbé Bouchacourt est relativement faible :—

Nous invitons les fidèles du District de France à prier et à faire pénitence pour le Souverain Pontife afin que Notre-Seigneur, dont il est le Vicaire, le préserve de l’erreur et le garde dans la vérité dont il est le gardien. J’invite les prêtres du District à célébrer une messe de réparation et à organiser une Heure Sainte devant le Très Saint Sacrement pour demander pardon pour ces scandales et supplier Notre-Seigneur d’apaiser la tempête qui secoue l’Église depuis plus d’un demi-siècle. Notre-Dame, Secours des chrétiens, sauvez l’Église catholique et priez pour nous !

Abbé Christian BOUCHACOURT, Supérieur du District de France de la Fraternité St Pie X.

Cette conclusion est pieuse et parfaitement respectueuse envers le Pape François, mais elle n’exprime point la gravité de la désorientation du Pape qui loue comme il le fait l’un des plus grands hérésiarques de toute l’histoire de l’Église. On imagine à peine que l’abbé Bouchacourt n’ait pas obtenu d’avance de Mgr Fellay la permission de publier ce Communiqué. Est-ce Mgr Fellay qui tout en approuvant la dénonciation du Luther d’il y a 500 ans, a insisté pour adoucir la critique du plus grand destructeur actuel de l’Église ? En tout cas, lorsque Mgr Fellay veut tromper et endormir les prêtres et fidèles de la Tradition, le Communiqué lui vient en aide en suggérant que la Prélature Personnelle, supposément imminente, n’empêchera aucun d’entre eux de dénoncer les scandales du Pape, etc . . .

L’abbé Bouchacourt se rend-il compte qu’à la suite de son prédécesseur il est possible qu’il soit en train de trahir la Fraternité, même sans qu’il le veuille ? Soyons “simples comme des colombes” mais “prudents comme des serpents” (Mt. X, 16).

Kyrie eleison.

Prélats Conscients ? – II

Prélats Conscients ? – II on novembre 12, 2016

La semaine dernière ce « Commentaire » a posé la question : le Supérieur Général de la Fraternité St Pie X (ici, SG), sait-il ce qu’il fait lorsqu’il multiplie les affirmations contradictoires entre elles, les unes en faveur de la Tradition catholique, les autres alignées sur les Révolutionnaires Conciliaristes à Rome ? Au mieux le SG ne serait pas plus qu’un libéral déchiré entre le Catholicisme et le Conciliarisme qui transmettait sa propre confusion. Au pire ce serait un vrai loup déguisé en brebis, qui profite des mots comme instruments politiques pour permettre aux Romains d’absorber la Fraternité autrefois catholique de Mgr Lefebvre dans leur Néo-église Conciliaire. Il y va de la Foi. Pour maint prêtre comme laïc, il importe de voir clairement s’il est loup ou pasteur, ou un mélange des deux. A cette question un prêtre de la « Résistance » en France, l’abbé Olivier Rioult, donne une réponse bien claire dans le dernier numéro de la revue bimensuelle française, Sous la Bannière.

Partant du Communiqué du SG du 29 juin qui a suivi la réunion des Supérieurs tenue les jours précédents proche d’Écône, l’abbé Rioult en cite plusieurs extraits qui pourraient rassurer maint Catholique que la FSSPX reprend le cap de la Tradition. Mais selon l’abbé, les paroles et les actes du SG se sont si souvent contredits par le passé que ses paroles ne valent plus rien du point de vue de la vérité. Comme pour des politiciens modernes sans nombre, les paroles ne sont que des instruments de la politique, bonnes à la servir comme l’occasion le demande, et dans le cas présent pour obtenir la soumission de la FSSPX aux autorités romaines sans qu’elle se rende compte de ce qui se passe. Et la preuve ? Ce sont les actes du SG, car les actes parlent toujours plus fort que les paroles. C’est à partir de ses actes que l’on juge au mieux de ses vraies intentions, et ceux-ci vont toujours dans le sens de la Rome Conciliaire.

L’abbé énumère quelques-uns de ces actes : l’acceptation de la « suspension » en 2009 des « excommunications » de 1988 ; l’acceptation de la juridiction officielle pour les Confessions sacramentelles, et de la juridiction officielle pour que le SG agisse comme juge de première instance pour les cas de prêtres dans la FSSPX ; la soumission des noms des prêtres à ordonner pour la FSSPX dans les USA ; l’acceptation de la tolérance diocésaine pour les ordinations sacerdotales en Allemagne. Et toujours dans le même sens, à l’intérieur de la FSSPX : la mise à l’écart par le SG de tous les prêtres qui s’opposent à sa poursuite de la reconnaissance officielle de la FSSPX, et la mise en avant pour les remplacer de prêtres dociles, souvent trop jeunes pour endosser les lourdes responsabilités. Et l’abbé Rioult de relever que cette série d’actes tous pareils s’aligne certainement sur la déclaration conjointe du SG avec le Cardinal Müller, Numéro Deux à Rome, déclaration émise après leur réunion au mois de septembre, 2014, comme quoi ils « procéderaient par étapes . . . en prenant le temps nécessaire pour aplanir les difficultés . . . en vue d’arriver à la pleine réconciliation. »

Selon l’abbé Rioult, cette façon de procéder par étapes a pour Rome comme pour le SG le grand avantage d’éviter toute manifestation claire et nette d’un accord comme le serait la signature d’un document publique qui risquerait de mettre en état d’alerte les Catholiques de la Tradition. Déjà les contradictions du SG créent une confusion utile pour lui, et elles n’ont qu’à être assez « subtiles » et « délicates » pour endormir les Catholiques qui ne veillent pas ni ne prient assez. Donc les paroles ne sont pour lui qu’un écran de fumée qui cache surtout aux prêtres de la FSSPX ce qu’il fait vraiment, parce que s’ils étaient assez nombreux à veiller et à réfléchir, ce serait d’autant plus difficile pour le SG de persuader Rome qu’il peut emmener avec lui dans la Néo-église la totalité de la FSSPX. Mais c’est là le but visé par Rome, à savoir de mettre fin au plus important corps de résistance à leur installation de la religion du Nouvel Ordre Mondial. Déjà en 2012 le SG a fait l’ amère expérience d’avoir tout mis en place, comme il lui semblait, pour la trahison finale, et ce sont les Romains qui ont refusé l’accord, parce qu’ils savaient qu’à ce moment-là les trois autres évêques de la FSSPX étaient tous contre. La Néo-église des Romains a besoin de paralyser la Tradition catholique, une fois pour toutes.

Priez pour les prêtres de la FSSPX pour qu’ils ne se laissent pas tromper par la mafia de Menzingen, qu’ils réussissent à l’entraver, et qu’ils finissent par s’en débarrasser.

Kyrie eleison.

Prélats Conscients ? – I

Prélats Conscients ? – I on novembre 5, 2016

Un lecteur de ce « Commentaire » vient de poser une question souvent posée autrefois, aujourd’hui probablement moins, mais toujours d’un certain intérêt : le Supérieur Général de la Fraternité St Pie X (SG, disons), est-il conscient de la façon dont il se contredit si souvent ? – en juillet de cette année il a lancé encore une Croisade du Rosaire « uniquement » pour le Triomphe du Cœur Immaculé de Marie par la Consécration de la Russie, tandis que plus récemment il a affirmé que Rome veut que la FSSPX occupe des postes importants dans l’Église pour l’aider à sortir du modernisme. La contradiction est claire, parce que les hommes d’Église qui détiennent le pouvoir actuellement à Rome s’opposent certainement à cette Consécration telle que Notre Dame l’a voulue, et cette opposition est profonde.

Écrivez à l’abbé Guy Castelain au Moulin du Pin, F53290, France, pour obtenir un exemplaire de l’éditorial excellent dans son bulletin du mois dernier, où il présente dix raisons pour expliquer pourquoi le grand obstacle à cette Consécration de la Russie n’est pas autre que Vatican II. Bref, la Consécration représente l’engagement politique contre la neutralité en politique de Vatican II ; le Christ régnant au lieu de découronné ; le catholicisme contre la liberté religieuse ; le Pape contre la collégialité ; la conversion à l’unique religion vraie contre l’œcuménisme ; le Cœur Immaculé contre cette dignité humaine du Concile qui oublie le péché originel ; la paix du monde par le Pape et non pas par « l’Esprit d’Assise », et ainsi de suite. Ce n’est guère surprenant si le Pape François a dit à Vladimir Poutine, venu le consulter sur la Consécration de son pays, « De Fatima nous ne parlons pas. »

Or, la politique humaine des politiciens humains peut résoudre par un compromis maint conflit entre homme et homme, mais les dix raisons de l’abbé Castelain prouvent que le conflit entre Fatima et les Conciliaristes de Rome n’est rien de moins que le conflit entre l’ « ancien » catholicisme, toujours aussi frais que l’éternité, et le nouveau « catholicisme » de Vatican II, aussi vieux que le péché. Voici un de ces affrontements entre Dieu et l’homme où le compromis politique est exclu. En 1973 à Akita au Japon, Notre Dame ne nous a-t-elle pas avertis que « . . . . L’Église sera pleine d’agents de compromission . . . » Dès lors la question devient pour le SG, est-il conscient d’être un de ces « agents de compromission » ? Voit-il ou ne voit-il pas qu’il prône une contradiction majeure ? S’il le voit, il ment, ou bien lorsqu’il promeut Fatima, ou bien lorsqu’il défend les Conciliaristes, ou les deux. Par contre s’il ne le voit pas, il est aveugle.

Bon nombre de Catholiques sont désormais convaincus que ce dernier appel à une Croisade du Rosaire n’est qu’une manœuvre pour tromper ses sujets plus Traditionnels. En tout cas durant son premier Supériorat beaucoup de ses paroles et actions indiquaient qu’en ce temps-là il voyait la contradiction aussi clairement que Mgr Lefebvre la voyait. Mais depuis lors il a dû y avoir un moment où au lieu de s’en tenir aux intérêts de Dieu, il a voulu servir aussi les intérêts de l’homme. Servir les deux à la fois n’est pas possible (Mt. VI, 24 ; Gal. I, 10), mais l’homme ne cesse de vouloir son beurre et l’argent de son beurre, et comme dit l’ Imitation du Christ, la nature est passé maître pour se déguiser en grâce. Donc il y aura eu un temps de transition où il savait qu’il s’aveuglait, mais si l’aveuglement conscient dure trop longtemps,

il devient inconscient et habituel, châtiment terrible de Dieu. Assurément entre 2006 et 2008 Notre Dame lui a obtenu des grâces plus que suffisantes pour qu’il vît clair, mais comme les Conciliaristes et comme Macbeth (Acte III, Scène 4), il a préféré « se plonger dans le sang » – le sang de l’Église. Prions pour lui.

Chers lecteurs, si vous voulez voir clair, priez le Rosaire, et si dans nos temps bien difficiles vous voulez ne jamais cesser de voir clair, priez tous les 15 Mystères tous les jours. Il est impossible que la Mère de Dieu ne vous exauce pas.

Kyrie eleison.