Fraternité Saint-Pie X

Histoire interne – IV

Histoire interne – IV on novembre 8, 2014

Et ainsi nous arrivons au point culminant de l’histoire interne des événements externes des Croisades de Rosaires de la Fraternité Saint Pie X il y a six ans : Monseigneur Fellay à la crise de l´Eglise et du monde choisira-t-il la solution du Ciel, en faisant confiance à la promesse de Notre Dame à Fatima que la Russie se convertira et qu’une « période de paix » arrivera si seulement la Russie est consacrée à son Cœur Immaculé, ou bien choisira-t-il la solution humaine de discussions avec Rome pour fabriquer une synthèse de la Tradition (2+2=4) avec le Concile (2+2=4 ou 5) ? Nous pouvons être sûrs ce n’est pas ainsi que le Diable présenta le choix à l´évêque, surtout lorsque les Romains entrèrent de nouveau en scène.

Ce même mois le Vatican fut mis au courant de l’éventuelle Croisade de Rosaires pour la Consécration de la Russie, par une lettre que la même messagère de Notre Dame avait envoyée au Pape Benoît XVI pour lui demander sa bénédiction pour cette initiative. Le Vatican prit la lettre au sérieux. Le Cardinal Castrillón Hoyos donna l’ordre à Monseigneur Fellay de revenir directement à Rome depuis Hawaï ou son Excellence était allé administrer le sacrement de la Confirmation. Le 4 juin, le Cardinal Castrillón Hoyos et un groupe de prélats romains firent une menace à Monseigneur Fellay : s’il insistait pour faire appel à une Croisade de Rosaires pour la Consécration de la Russie, Rome fermerait la porte à toutes discussions futures, et remettrait en vigueur les « excommunications » suspendues qui avaient été rendues inopérantes pour le moment. C’est au même moment que le Vatican prétendit imposer à Monseigneur Fellay l’ « Ultimatum du Vatican », à savoir les cinq conditions nécessaires à l´ouverture de toute discussion.

Se trouvant ainsi sous la pression romaine, Monseigneur Fellay ne s’était toujours pas décidé au début de l’automne 2008 à faire ce que Notre-Dame demandait, malgré ses requêtes réitérées, et, de fait, le 5 octobre 2008, malgré Ses avertissements directs, il choisit d’appliquer la Seconde Croisade de Rosaires programmée du 1er novembre jusqu’à Noël, à l´intention que les « excommunications » de 1988 fussent levées. Ce même jour Notre Seigneur fit voir sa colère à la messagère de Notre-Dame par le moyen d’une vision où Il paraissait abattre sa main pour détruire la FSPX tandis qu´Il se référait à eux comme « Pharisiens et hypocrites », et dit-Il, « Je ne puis les supporter davantage ». Mais au moment même où la main de Notre Seigneur tombait, la messagère vit que la Très Sainte Vierge Marie intercéda pour la Fraternité en implorant miséricorde, et en disant « Souviens-Toi de la faiblesse des hommes ». La messagère vit alors que la colère de Notre Seigneur céda le pas à Sa miséricorde. Mais dans son esprit, l’évêque avait déjà pris sa décision. Trois semaines plus tard, le 26 octobre, lors de la Messe Pontificale qui clôturait le pèlerinage de la Fraternité à Lourdes pour le Jubilée du 150ème anniversaire des apparitions de Notre-Dame à Lourdes, il annonça que la Seconde Croisade de Rosaires serait dédiée à la levée des « excommunications » de 1988. Le16 décembre il écrivit en privé au Pape, ainsi que l’avait demandé Benoît XVI, la lettre demandant au Pape de lever les « excommunications » de 1988. Le 24 janvier 2009 celles-ci furent en partie levées par Rome. Mgr. Fellay attribua directement cela à la Très Sainte Vierge Marie, et il dut se réjouir de cet apparent triomphe de sa patiente diplomatie.

Hélas ! Triomphe de courte durée car à quelques jours de là, les ennemis de la Tradition lancèrent dans leurs medias mondiaux une torpille parfaitement calculée pour faire sauter dans l’air toute menace d’une réunion imminente entre le Pape catholique et la Tradition catholique. Lorsque parurent à la télévision les six minutes extraites d’un film où un évêque de la FSPX se montrait en mettant sérieusement en question l’existence de « l’Holocauste » et des « chambres à gaz » de la Deuxième Guerre mondiale, Benoît XVI fut forcé de filer à l’anglaise pour se protéger de l’accusation mortelle de s’associer avec des « anti-sémites ». Tout accord entre Rome et la FSPX s’en trouva bloqué sur le champ, au moins pour quelques années. (à conclure)

Kyrie eleison.

Histoire Interne – III

Histoire Interne – III on novembre 1, 2014

Pour continuer l’histoire des messages que fit transmettre Notre Dame au Supérieur Général de la Fraternité St Pie X il y a quelques années, il faut revenir en arrière. Vatican II (1962–1965) fit sortir l’Église catholique de ses rails pour la réconcilier avec le monde moderne sans Dieu. Mgr. Lefebvre (1905–1991) fonda en 1970 la FSPX pour aider à garder les Catholiques qui le voudraient sur les rails, ce qu’il réussit à faire pendant 21 ans. Mais dès qu’il mourut en 1991, ses successeurs plus jeunes que lui – ou persuadés à tort, ou se trompant eux-mêmes, Dieu le sait – qu’ils lui restaient fidèles, rêvaient en fait d’une réconciliation avec la Rome Conciliaire.

En 2000, les autorités de cette Église Conciliaire durent reconnaître l’importance de la FSPX lorsqu’elle organisa un pèlerinage hautement réussi de l’Année Jubilaire aux Basiliques de Rome. Les pourparlers publics (par opposition aux contacts privés – ont-ils jamais cessé ?) reprirent entre la FSPX et les Romains, qui se mirent dès lors à avaler cette Fraternité qu’ils n’avaient pas su cracher. “Parlons,” dirent-ils. Les chefs de la Fraternité se montrèrent méfiants : “Vous devez nous prouver votre bonne volonté en libérant la Messe de toujours et en levant les ‘excommunications’ dont vous avez frappé les évêques de la FSPX lors de leur sacre en 1988”. Cet échange eut peu de suite dans l’immédiat, au moins en public, car des deux côtés l’idée d’une réconciliation devait mûrir, mais en 2006 Mgr. Fellay, chef de manœuvre de la réconciliation du côté de la FSPX, fut réélu Supérieur Général. Ceci arriva juste après que Notre Dame eût commencé à intervenir avec ces messages dont nous racontons l’histoire.

En 2006 l’idée d’une Croisade de Rosaires, désirée par Notre Dame pour la Consécration de la Russie, fut adoptée par Mgr Fellay, mais détournée par lui pour obtenir en fait la première précondition de discussions avec Rome en vue d’une réconciliation, à savoir la libération de la Messe de toujours. En 2007 Benoît XVI accomplit en partie cette précondition par son Motu Proprio où il reconnut que cette Messe n’avait jamais été abrogée. S’en réjouissant comme s’il s’agissait d’une satisfaction complète, Mgr Fellay procéda à la seconde précondition, la levée des ‘excommunications’. Notre Dame par contre, tout de suite après le Motu Proprio, commença en août 2007 une série de messages où elle demandait avec insistance que toute seconde Croisade de Rosaires fût dédiée à la Consécration de la Russie. Mais Mgr Fellay ne voulait pas s’engager dans cette voie, parce qu’il savait que celle-ci serait mal reçue par les Romains. Eux voulaient ces discussions, voulues par Mgr Fellay aussi, qui réconcilieraient les deux choses inconciliables que sont Vatican II et la Tradition catholique. Nous voilà maintenant à même de continuer notre histoire.

Début 2008 Notre Dame, voyant que Mgr Fellay hésitait encore, lui fit dire avec fermeté par la messagère qu’il ne devait pas “utiliser la seconde Croisade pour la levée des excommunications”, et que s’il le faisait quand même, ce serait “fatal pour la Fraternité St Pie X” (mots de Notre Dame elle-même). Elle ajouta qu’elle ne bénirait aucune intention pareille, mais à la place elle utiliserait les rosaires priés par les fidèles dans un autre but. Et le 22 mars, Samedi Saint, elle dit bien clairement, “Dis à Mgr Fellay qu’il ne peut pas se rapprocher davantage de Rome qu’il ne l’a déjà fait, quelque bien intentionné que puisse être le Saint Père”, et elle répéta même, “Rappelle-toi, quelque bien intentionné que puisse être le Saint Père”.

Interrompons de nouveau la suite de l’histoire pour signaler à quel point ces messages correspondaient aux besoins de la défense de la Foi à ce moment-là, et de même combien cette histoire interne correspond aux événements extérieurs. À la tête du dernier bastion mondial de la vraie Foi, Mgr Fellay se trouve tenté de le remettre sous l’autorité des Romains Conciliaires, terribles ennemis (objectifs au moins) de cette Foi. En effet, ne comprenant pas toute la malice du monde moderne, il croit que l’Église Conciliaire égale l’Église catholique, et il fait confiance aux bonnes intentions de ses autorités, contrairement à Mgr Lefebvre qui (en privé) les qualifiait de “serpent”.

Alors si cette histoire interne est vraie, et si Mgr Fellay prend la mauvaise décision, la FSPX est condamnée. Qu’arriva-t-il ? (À suivre)

Kyrie eleison.

Le Bon Sens de L’archevêque – I

Le Bon Sens de L’archevêque – I on octobre 4, 2014

On peut lire dans le dernier numéro du Recusant (www. The Recusant.com) une traduction en anglais de la dernière entrevue de Monseigneur Lefebvre, publiée en français ( Fideliter #79) peu avant sa mort au mois de mars 1991. Lire ses écrits fait toujours du bien, parce qu’il rattache sa pensée toujours aux principes catholiques de base. Il est transparent, car il n’a rien à cacher. Il n’est pas ambigu, car il ne cherche pas de compromis entre l’Église de Notre Seigneur et le Concile Vatican II de Satan. Mais remarquez à quel point les questions posées par celui qui mène l’entrevue indiquent que les lecteurs de Fideliter inclinaient déjà à suivre la nouvelle direction qu’allaient prendre les autorités de la Fraternité Saint Pie X quelques années après la mort de Mgr. Lefebvre. Ci-après un choix des questions et réponses, plutôt abrégées :—

Q : Pourquoi ne pouvez-vous pas faire une dernière approche vers Rome ? Nous entendons que le Pape est « prêt à vous recevoir ».

R : C’est absolument impossible, car les principes qui guident maintenant l’Église Conciliaire sont de plus en plus ouvertement contraires à la doctrine catholique. Par exemple, le Cardinal Ratzinger a dit récemment que les grands documents antimodernistes des Papes du 19 èmeet 20 ème siècles ont rendu un grand service en leur temps, mais qu’ils sont maintenant dépassés. Quant à Jean Paul II, il est plus œcuménique que jamais (1990). « Il est absolument inconcevable que nous puissions accepter de travailler avec une telle hiérarchie ».

Q : Est-ce que la situation avec Rome s’est détériorée depuis les négociations de 1988 ?

R : Oh oui ! «  Il nous faudra attendre un certain temps avant de pouvoir envisager un accord. Pour ma part je crois que Dieu seul peut sauver la situation, car humainement nous ne voyons aucune possibilité que Rome redresse les choses ».

Q : Mais il y a des Traditionnalistes qui ont fait un accord avec Rome sans rien concéder.

R : C’est faux. Ils ont abandonné leur possibilité de s’opposer à Rome. Ils doivent garder le silence, étant données les faveurs dont ils ont été l’objet. Mais dès qu’ils se taisent, ils commencent à glisser, même très lentement, jusqu’à ce qu’ils finissent par admettre les erreurs de Vatican II. « Ils se trouvent dans une situation très dangereuse ». De telles concessions de la part de Rome ont pour seul but d’amener les Traditionnalistes à rompre avec la FSPX et à se soumettre à Rome.

Q : Vous dites que de tels Traditionnalistes ont « trahi ». N’est-ce pas un peu dur ?

R : Pas du tout ! Par exemple Dom Gérard s’est servi de moi, de la FSPX, de nos chapelles et de nos bienfaiteurs, et maintenant tout d’un coup son monastère nous abandonne pour rejoindre les destructeurs de la Foi. Ils ont abandonné le combat de la Foi. Ils ne peuvent plus désormais attaquer Rome. Ils n’ont rien compris à la question doctrinale. Il est affreux de penser aux jeunes qui les ont rejoints pour trouver la Tradition et qui sont maintenant en train de les suivre vers la Rome Conciliaire.

Q : Existe-t’il un danger à rester ami avec des Traditionnalistes qui ont rejoint Rome, et à assister à leurs Messes ?

R : Oui, parce qu’à la Messe il n’y a pas seulement la Messe mais il y a aussi le sermon, l’atmosphère, l’ambiance, les conversations avant et après la Messe, et ainsi de suite. Toutes ces choses font que petit à petit on change d’idées. C’est un climat d’ambigüité. On se retrouve dans une atmosphère de soumission au Vatican, soumission en fin de compte au Concile, et l’on finit par se faire œcuménique.

Q : Jean Paul II est très populaire. Il veut unir tous les Chrétiens.

R : Mais dans quelle unité ? Non plus dans la Foi qu’une âme doit accepter, et qui requiert la conversion. L’Église a été détournée : d’une société hiérarchique qu’elle était, ils en ont fait une “communion”. Communion dans quoi ? Pas dans la Foi. Et donc il n’y a pas lieu de s’étonner lorsqu’on entend que les Catholiques quittent l’Église en masse. (à suivre)

Kyrie eleison.

Église Conciliaire ?

Église Conciliaire ? on juin 7, 2014

L’expression « église Conciliaire » exprime évidement une réalité, quelque chose de réel, à savoir la masse de personnes et d’institutions qui se proclament Catholiques mais qui en fait sont en train de glisser dans la pratique de la nouvelle religion humaniste du Concile Vatican II. « En train de glisser » car le Conciliarisme, ou le néo-modernisme, est programmé précisément pour permettre aux Catholiques de conserver les apparences de la Foi, tandis qu’il la vide de sa substance. Dans le concret les Catholiques peuvent suivre ce processus aussi rapidement ou lentement qu’ils le désirent, et ils n’ont même pas besoin de le pousser jusqu’au bout, mais dans l’ abstrait le Conciliarisme est radicalement opposé au Catholicisme et, poussé jusqu’au bout, il détruit en même temps la Foi et l’Eglise, ce qui était son objectif.

Le processus n’est pas difficile à observer ni à comprendre, mais les libéraux à la tête de la Fraternité Saint Pie X, en recherchant la réconciliation avec les Conciliaristes à Rome, ont fait de leur mieux pour embrouiller la question de l’église Conciliaire et de l’Eglise catholique. Par exemple, l’Eglise catholique est visible, diront-ils, et l’église Conciliaire est l’église visible, donc l’église Conciliaire est l’Eglise Catholique, argument déjà condamné il y a des années par Monseigneur Lefebvre comme « enfantin » (nombreuses sont les églises visibles qui ne sont pas catholiques). Tout aussi enfantin est l’argument selon lequel il n’y a qu’une seule Eglise, de telle sorte que l’église Conciliaire et l’Eglise catholique doivent être une seule et même Eglise (il y a des milliers de fausses églises).

La vérité n’est pas si compliquée. L’Eglise Catholique est un organisme vivant, à la fois divin et humain, comme son Fondateur Jésus-Christ. En tant que divine, étant Son Epouse Immaculée, elle ne peut être corrompue ni sujette à la corruption, mais en tant que composée d’êtres humains pécheurs, elle peut partiellement pourrir tout comme n’importe quel autre organisme vivant. Donc une façon utile de comprendre comment l’église Conciliaire se tient par rapport à l’Eglise catholique est de penser à une pomme partiellement pourrie.

D’une part la partie pourrie appartient à la pomme. Tout ce qui est pourri était auparavant de la pomme. Ce qui est pourri est une corruption de la pomme, un parasite sur la pomme, il ne pourrait exister sans la pomme et il demeure fermement attaché à la pomme jusqu’à ce que la partie pourrie s’en détache et tombe. D’une façon semblable le Conciliarisme appartient à l’Eglise Catholique pour autant que tout ce qui est Conciliaire fut en son temps catholique, il s’agit d’une corruption de l’Eglise catholique, un parasite sur l’Eglise catholique, qui ne pourrait exister sans l’Eglise catholique, et qui demeure fermement attaché à quelque partie de l’Eglise catholique, jusqu’à ce qu’il détruise cette partie, ainsi qu’il fut programmé pour le faire.

D’autre part la pourriture n’appartient pas à la pomme. Aucune pomme n’a jamais existé pour être une pomme pourrie. Toute pourriture est une transformation d’une pomme quelconque, une corruption et un parasite de la pomme, la transformant en pire, résultant en quelque chose de tout à fait différent d’une pomme, quelque chose que personne de raisonnable ne rêverait de manger ni de décrire comme n’étant point différente de la pomme. De même le Conciliarisme n’appartient pas à l’Eglise catholique, c’est la corruption d’une chose catholique et c’est un parasite sur quoi que ce soit de catholique. Il transforme une partie humaine de l’Eglise catholique en pire, et produit quelque chose d’essentiellement non catholique, qu’aucun catholique raisonnable ne voudrait appeler catholique ni ne voudrait s’y associer, sous peine de perdre sa foi.

Bref, le Conciliarisme est de la pourriture, et l’ « église Conciliaire » est l’unique Eglise divine-humaine en tant que pourrie par Vatican II dans l’un ou l’autre de ses aspects humains. Bien sûr, l’Eglise catholique durera jusqu’à la fin du monde (Mt.XXVIII,20) tandis que l’ « église Conciliaire » ne fait pas plus que partie d’une longue lignée d’églises parasites, au cours des âges, vivant de ce qu’elles pourrissent et pourrissant ce dont elles vivent. Une plaie sur tous les libéraux, confus eux-mêmes, et répandant la confusion !

Kyrie eleison.

Adieu, FSSPX

Adieu, FSSPX on mai 3, 2014

Mauvaises nouvelles de France : le combat de la Foi de 40 ans de la Fraternité Saint Pie X contre les modernistes à Rome est pratiquement terminé. Oh, les prieurés, écoles et séminaires de la Fraternité ainsi que les couvents et monastères associés continueront à fonctionner pour donner, pour un temps au moins, des sacrements valides et une doctrine décente, en maintenant toutes les apparences de la Tradition, mais le combat essentiel pour la Foi entière sera censuré, ou bien auto-censuré, jusqu’à ce qu’il disparaisse. Il semble qu’on ne trouvera encore qu’un nombre limité de prêtres de plus qui comprennent le vrai sens de l’œuvre de Monseigneur Lefebvre et qui aient le courage nécessaire pour sortir du rang et prendre le maquis.

Ces nouvelles sont que les modernistes à Rome offrent à la Fraternité une « reconnaissance de tolérance », sans la nécessité d’aucun accord formel ni document signé du genre de ceux qui ont suscité une si forte opposition lors des négociations avec Rome au cours du printemps et de l’été 2012. Voici l’essentiel de ce qu’a dit le Second Assistant de la Fraternité, l’Abbé Nély, avec enthousiasme, à deux religieux il y a trois mois : « La solution pour la Fraternité sera sa reconnaissance unilatérale de la part de Rome . . . on ne nous demandera pas de signer . . . pour voir comment les choses évoluent . . . on verra ».

Pour empêcher une telle révélation de se répandre, le Supérieur Général de la Fraternité écrivit à ces deux religieux qu’ils avaient mal compris les propos de l’Abbé Nély, car il n’y avait aucun type d’« accord » en vue. Bien sûr que non. En cela réside l’astuce de la « reconnaissance » offerte sans signature. Elle permettra à bon nombre de prêtres de la FSPX de prétendre que rien n’aura changé, en sorte qu’ils pourront s’imaginer qu’ils peuvent continuer leur ministère exactement comme avant. De même on rapporte que Monseigneur Fellay lui-même a dit récemment aux séminaristes de la Fraternité à Zaitzkofen : « Il n’est pas question de signer un quelconque accord, etc., etc. ». Néanmoins, dix minutes plus tard, « Mais si Rome nous propose une reconnaissance de tolérance en notre faveur, cela est une autre affaire, cela serait très bon ».

Et ainsi, selon toute probabilité et plutôt tôt que tard, un bon nombre des prêtres de la Fraternité suivra docilement leurs chefs officiels en embrassant les charmants modernistes à Rome, embrassement qui deviendra vite une étreinte aussi serrée qu’il le faut pour étouffer tout ce qui restera comme effort pour lutter contre le modernisme mortel qui est en train de tuer l’Église officielle et de mettre des millions d’âmes sur le chemin de l’Enfer. En rétrospective on peut penser que Monseigneur Fellay travaille habilement avec les Romains en vue d’une telle étreinte depuis au moins 15 ans. Monseigneur de Galarreta a bien vu ce qui était en jeu, mais il est passé du côté de Monseigneur Fellay. Monseigneur Tissier lui aussi voit clairement le danger mortel que court l’œuvre de Monseigneur Lefebvre, mais il ne voit pas la nécessité de suivre l’exemple de Monseigneur en mettant la Foi au-dessus de toutes les règles normales d’obéissance et d’unité.

Ce qui signifie, chers amis, que si nous désirons maintenir la plénitude de la Foi et aider autrui à faire de même, nous devons au moins intérieurement prendre le maquis. Ne craignez pas. Gardez la tête froide. Ce n’est pas le moment de se décourager ni de désespérer. Dieu ne change pas et le combat pour Sa cause devient plus glorieux que jamais. Prêtres, restez vigilants et surtout ne vous trompez pas vous-mêmes comme si rien ne change à l’intérieur de la Fraternité. Elle a déjà essentiellement changé. Fidèles, restez vigilants vous aussi, et priez, et Dieu vous donnera les chefs et les prêtres de vos prières. En Dieu nous confions, et en la Très Sainte Vierge Marie.

Kyrie eleison.

Principes de Résistance – II

Principes de Résistance – II on avril 26, 2014

La Foi doit être préservée bien que le Pasteur soit frappé (cf. EC 348). S’il fut un homme qui nous a été donné par Dieu pour nous montrer comment nous devons garder la Foi en ces temps de confusion, par la préservation du vrai sacrifice de la Messe et du vrai sacerdoce catholique, cet homme fut certainement Monseigneur Lefebvre (1905–1991). Étant donné que le désastre provoqué dans l’Église par les Pasteurs Conciliaires n’a pas substantiellement changé depuis son époque, ce que lui-même a dit et écrit s’applique substantiellement à la situation d’aujourd’hui, et tout nouveau venu qui se rend compte du désastre ne peut faire mieux que de lire et étudier ses paroles.

Cependant, le désastre s’est accru dans de telles proportions depuis sa mort que tout mouvement d’une quelconque ainsi nommée « Résistance » aujourd’hui fera bien d’apprendre les leçons qu’on peut tirer de l’impressionnante chute de cette Fraternité Saint Pie X. Celle-ci fut la magnifique réalisation de Monseigneur Lefebvre pour préserver la Foi au milieu de l’effondrement de l’Église officielle. Pour quelles raisons la direction de la FSSPX est-elle actuellement en train de l’engager dans une direction différente de celle qu’avait tracée Monseigneur Lefebvre, une direction qui ne peut conduire la FSSPX qu’à un effondrement tout à fait semblable ?

Parce que, à mon avis, les chefs que la FSSPX s’est donnée après la mort de Monseigneur survenue en 1991, lors des Chapitres Généraux de 1994 et 2006, n’ont jamais pris toute la mesure du désastre Conciliaire, pour la bonne raison qu’ils étaient des enfants des décadentes années 1950, ou des années révolutionnaires 1960 et plus tard encore. Ayant bu dans le fleuve de la Révolution en même temps que le lait de leur mère, pour ainsi dire, ils n’ont jamais compris à quel point ils font erreur lorsqu’ils se trouvent face à des hommes d’Église qu’ils prennent pour Catholiques alors qu’ils ne le sont pas du tout. Bref, ces chefs ou bien n’ont jamais étudié le modernisme, ou bien n’ont jamais compris ce qu’ils ont étudié, ou bien ont été trop « pieux » ou « surnaturels » pour penser que cela pouvait s’appliquer aux hommes de l’Église officielle qu’ils avaient en face d’eux.

Ainsi, là où Monseigneur Lefebvre avait vu clairement que l’Église Conciliaire, en perdant chacune des quatre notes de l’Église catholique (une, sainte, catholique, apostolique) n’était pas l’Église catholique, Monseigneur Fellay (Supérieur Général depuis 1994) et l’abbé Pfluger (Premier Assistant depuis 2006) insistent aujourd’hui encore qu’il ne peut y avoir qu’une seule Église, et qu’ainsi l’Église Conciliaire n’est pas autre que l’Église catholique. Il est donc naturel que, là ou Monseigneur Lefebvre maintenait la FSSPX à une distance de sécurité de l’Église Conciliaire, Monseigneur Fellay et l’abbé Pfluger au contraire veulent éliminer cette distance et ramener la FSSPX dans le giron de cette Église qu’est la Conciliaire . Et ni Monseigneur Fellay ni l’abbé Pfluger ne se sentiront catholiques tant qu’ils n’auront pas atteint ce but.

Mais la Foi réside en premier lieu dans l’intelligence et non pas dans les sentiments. Il s’ensuit que quiconque a, pour quelque raison que ce soit, commencé à reconnaître que l’actuelle direction de la FSPX est sur la mauvaise voie, a besoin de continuer à étudier le problème total de la Révolution, du modernisme et de Vatican II. Il s’agit d’une séquence indispensable parce qu’on peut avoir une connaissance livresque de ce qu’est la Révolution et pourtant ne pas la reconnaître alors qu’on la rencontre juste sous le nez. Je me sens si bien quand je sens que tout le monde est gentil que je perds de vue la fausseté objective du grand nombre d’entre nous – telle que Dieu la voit. On pourrait dire qu’il faut une grâce particulière de Dieu pour voir cette fausseté telle que Lui-même la voit, sans p erdre pour autant la compassion, mais une âme peut obtenir cette grâce si elle recherche Dieu sérieusement, spécialement dans la prière.

Dieu est bon pour ceux qui le recherchent, dit l’Écriture en de nombreux endroits. A supposer qu’Il existe, comment pourrait-Il être autrement que suprêmement bon pour ceux qui le recherchent ?

Kyrie eleison.