Fraternité Saint-Pie X

Foi Minée

Foi Minée on avril 11, 2015

L’éditorial qu’a écrit un confrère honorable de la Fraternité St Pie X dans un bulletin récent de sa paroisse en France montre une raison majeure pour laquelle beaucoup de prêtres de la FSPX s’abstiennent encore de rejoindre la « Résistance » – ils restent encore à convaincre qu’il y aille de la Foi. On se demande ce qu’il faudra pour les en persuader. Nous pouvons être sûrs que les chefs de la FSPX sont convaincus que ce ne sont pas eux qui changent la Foi, et qu’il leur est d’autant plus facile d’en persuader les prêtres et fidèles de la FSPX. Pourtant s’ils avaient la vraie Foi, comment pourraient-ils même penser à soumettre sa défense lefebvrienne aux néo-modernistes de Rome ?

L’éditorial s’intitule « De l’obéissance à des supérieurs faillibles ». Il reconnaît que la résistance à des supérieurs faillibles est légitime lorsqu’il y va de la Foi, mais il souligne plutôt les limites qu’il faut mettre à une telle résistance : par exemple, l’anarchie et le manque de respect pour l’autorité ne sont jamais légitimes ; l’obéissance aux supérieurs légitimes est essentielle à toute société ; les supérieurs ont des grâces d’état spéciales ; il faut faire attention en mettant en éveil les fidèles qui ne savent pas toujours faire les distinctions nécessaires ; un souffle effréné d’indépendance circule aujourd’hui (Benoît XV) ; les appellations qui divisent sont à éviter, etc. Ces principes sont tous impeccables. C’est leur application qui fait problème.

Par exemple, tout en condamnant les appellations qui sèment la discorde, l’éditorial reconnaît que c’est Pie IX qui a dénoncé les « Catholiques libéraux » comme étant « les pires ennemis de l’Église ». Et de fait dans toute crise de l’Église, identifier ses ennemis en leur donnant un nom, par exemple aux « Protestants » de la Réforme, c’est le premier grand pas à prendre pour pouvoir les combattre. Sans doute l’honorable confrère admettrait autant là où la Foi est en jeu, mais il nierait qu’il y ait aucune crise de la Foi à l’œuvre dans la Fraternité. Pourtant, Monsieur l’abbé, pensez-vous que les Catholiques libéraux du 19me siècle condamnés par Pie IX eussent nié un seul Article de la Foi ? Au contraire, n’auraient-ils pas affirmé vigoureusement leur croyance en tout Article tel ? Et néanmoins n’auraient-ils pas condamné tout aussi vigoureusement le Syllabus de Pie IX ? Le problème pour tout esprit moderne d’être catholique ne se situe pas dans l’acceptation ou refus de cet Article-ci ou de celui-là, mais dans sa subversion instinctive de quelque vérité que ce soit, et cette affreuse déliquescence de l’esprit est, à moins d’un miracle divin, un problème virtuellement insoluble de la Foi et pour la Foi.

Et elle a atteint les sommets de la Fraternité, tout comme les sommets de l’Église. Monsieur l’abbé, reconnaissez-vous que « l’herméneutique de la continuité » de Benoît XVI est équivalente à la suspension de la loi de non-contradiction ? Et avez-vous bien étudié le paragraphe III.5 de la Déclaration Doctrinale de Mgr Fellay du mois d’avril, 2012, document qu’il a « retiré » en vue des circonstances, mais jamais rétracté quant à sa substance ? Il y dit que toute affirmation non-Traditionnelle de Vatican II est à interpréter comme étant Traditionnelle. N’est-ce pas un exemple parfait de « l’herméneutique de la continuité », c’est-à-dire de l’interprétation qui l’emporte sur la réalité ? Et donc pensez-vous réellement que la Fraternité ne souffre d’aucun problème de la Foi, alors que son Supérieur Général rejoint Rome dans la suspension de la loi de la non-contradiction, et que dans les contradictions et dans ce que Churchill a gracieusement appelé « les inexactitudes terminologiques », il nage comme un poisson dans l’eau ?

A propos, vous écrivez aussi que ceux qui « doutent qu’une hiérarchie puisse exister en ce début du 21me siècle s’excluent eux-mêmes de toute vie vraiment catholique ». Distinguons : s’ils en doutent en principe, on pourrait être d’accord avec vous, mais s’ils ne font que décrire ce qu’ils observent dans la pratique, ne se pourrait-il pas qu’ils ne font qu’observer l’extension un siècle plus tard de ce que vous-même citez Benoît XV comme observant déjà, à savoir « ce souffle effréné d’indépendance » ?

Kyrie eleison.

La Pensée de la Neo-FSPX – III

La Pensée de la Neo-FSPX – III on février 21, 2015

Ces « Commentaires » ont déclaré (395) que le Premier Assistant de la Néo-Fraternité manque de doctrine, et que (396) ce manque de doctrine est un problème on ne peut plus large, à savoir l’ensemble de la modernité contre l’ensemble de la Vérité. Il nous reste maintenant à montrer comment ce problème universel se manifeste dans une série d’erreurs particulières dans l’entrevue que l’Abbé Pfluger a donnée en Allemagne vers la fin de l’année dernière. Pour abréger nous devrons faire usage du résumé de sa pensée (pas essentiellement infidèle à l’original) donné ici il y a deux semaines, et dont les propositions sont en italiques :—

L’Église Catholique est beaucoup plus large que le seul mouvement Traditionnel.

Oui, mais la doctrine du mouvement Traditionnel n’est ni plus ni moins large que la doctrine de l’Église Catholique, lui étant identique, et cette doctrine est le cœur et l’âme du mouvement Traditionnel.

Nous ne rendrons jamais la Tradition attractive ou convaincante si nous demeurons figés dans les années 1950 ou 1970.

Rendre la Tradition « attractive ou convaincante » est une façon trop humaine de la concevoir. La Tradition Catholique vient de Dieu, et elle a un pouvoir divin pour convaincre et attirer, tant qu’elle est présentée fidèlement, sans modification ni altération humaines.

La Tradition ne peut être limitée aux condamnations du libéralisme par l’Église des 19ème et 20ème siècles.

C’est vrai, mais l’Évangile ne pouvait être en ce temps-là défendu sans ces condamnations doctrinales, et étant donné que le 21ème siècle est plus libéral que jamais, la Tradition ne peut guère être maintenue sans elles aujourd’hui.

Notre époque est différente, nous ne pouvons pas rester immobiles, beaucoup de ce qui est moderne n’est pas immoral.

Notre époque n’est pas si différente. Elle est plus libérale que jamais (par exemple les « mariages » homosexuels), et alors même si pas tout n’est pas immoral, la doctrine catholique reste absolument indispensable pour séparer ce qui est moral de ce qui est immoral.

Ainsi nous devons nous repositionner, ce qui est un problème pratique et non pas une question de Foi.

N’importe quel re-positionnement entrepris par l’Église devra être jugé à la lumière de la Foi. Or, il saute aux yeux que celui entrepris par l’ex-FSPX depuis 2012 abandonne le combat de la Foi de Mgr. Lefebvre.

Le mouvement de la « Résistance » a fabriqué sa propre « foi » pour condamner la Néo-Fraternité.

Quelles que soient les déficiences humaines des « Résistants », tout comme dans le mouvement Traditionnaliste des années 1970, ils se sont élevés spontanément dans le monde entier en réaction contre la trahison de la Néo-Fraternité. La réaction peut paraître sans unité, mais elle est unie par la Foi identique que gardent les « Résistants ».

Le Quartier Général de la FSPX n’a jamais trahi la Tradition en 2012, car ses actions furent attaquées des deux côtés.

Ainsi la Vérité est toujours dans le milieu, devant être mesurée par les réactions humaines ? Cela, c’est de la politique humaine, inadéquate pour juger de la Vérité divine, absolument inadéquate pour résoudre la crise actuelle de l’Église.

Les textes officiels de 2012 de la Néo-Fraternité n’ont pas été dogmatiques.

Mais le document le plus officiel de tous de l’ex-FSPX en 2012 fut celui des six conditions du Chapitre Général pour tout futur « accord » avec Rome, c’est-à-dire les six conditions, gravement inadéquates, pour soumettre la défense de la Foi à ses mortels ennemis, les Romains Conciliaires. Et la Foi tout entière n’est-elle pas dogmatique ?

Rome était beaucoup moins agressive en 2012 contre l’ex-FSPX qu’elle ne l’était en 2006.

Parce qu’à partir de 2006, et même avant, Rome observait comment la FSPX se transformait lentement mais sûrement en un tigre de papier.

La Néo-Fraternité suit l’Esprit et puise dans la Tradition.

Les Charismatiques néo-protestants « suivent l’Esprit ». Ceux qui participent à la Messe de l’Indult « puisent dans la Tradition ».

Dès maintenant il devrait être clair que l’abbé Pfluger veut abandonner la Fraternité doctrinale anti-libérale de Mgr. Lefebvre pour la transformer en une Néo-fraternité qui soit en harmonie avec la Néo-Eglise de Vatican II. Et que l’on n’aille pas dire qu’aucune étape décisive n’a été franchie encore par l’ex-FSPX vers Rome, parce que, à moins d’une résistance ferme venant vite de l’intérieur de la Néo-fraternité, ses chefs l’emmèneront, lentement mais sûrement, dans les bras de la Rome Conciliaire. De vrais Catholiques peuvent-ils vouloir cela ?

Kyrie eleison.

La Pensée de la Néo-FSPX – II

La Pensée de la Néo-FSPX – II on février 14, 2015

Les quelque 650 mots d’un seul « Commentaire Eleison » ne sauraient point suffire pour tirer au clair l’énorme problème posé par l’entrevue donnée par le Premier Assistant de la Néo-Fraternité à une revue de la Néo-Fraternité en Allemagne vers la fin de l’année dernière (cf. le CE de la semaine dernière). La pensée de l’abbé Pfluger jaillit de cette source empoisonnée qu’est la mentalité moderne, de sorte qu’il n’est pas surprenant que la Fraternité Saint Pie X de Mgr. Lefebvre (FSPX) se fasse actuellement empoisonner de haut en bas, et se transforme en la Néo-Fraternité de Mgr. Fellay (XSPX). Le poison consiste en ce mouvement qui va de Dieu vers l’homme, de la religion de Dieu vers la religion de l’homme, des vérités de Dieu vers les libertés de l’homme, de la doctrine du Christ (Allez ENSEIGNER toutes les nations — Mt, XXVIII, 19) vers l’unification du genre humain.

Comme des millions et des millions d’hommes modernes, et des milliers et des milliers de prélats de l’Église haut placés, et beaucoup trop d’autres prêtres et laïcs de ce qui fut autrefois la FSPX, l’abbé Pfluger ne comprend pas l’importance cruciale pour l’Église de la doctrine catholique. « Allez ENDOCTRINER toutes les nations », aurait pu dire Notre Seigneur. Pourquoi ? Parce que tous les hommes sont créés par Dieu pour aller au Ciel (I Tim. II,4). Et cela ils ne peuvent le faire que par Jésus-Christ (Act. IV, 12), en premier lieu en croyant en Jésus-Christ (Jn. I,12), ce qu’ils ne peuvent faire qu’ en entendant ce qui a trait à la Foi (Rom. X,17), en d’autres mots en entendant la DOCTRINE Chrétienne. Si donc quelqu’un se désintéresse de la Doctrine catholique, cela signifie qu’aller au Ciel ne l’intéresse pas ! Bonne chance à lui, où qu’il aille passer son éternité !

Or, c’est du début à la fin de l’entrevue allemande de l’abbé Pfluger qu’il montre qu’il ne porte qu’un intérêt relatif à la doctrine catholique, mais ainsi que l’a dit le « Commentaire » de la semaine dernière, ce manque d’intérêt apparaît le plus clairement dans son dédain (le mot n’est pas trop fort) implicite pour les grands documents antilibéraux, antimaçonniques et antimodernistes que sont en particulier les Encycliques Papales des 19ème et 20ème siècles, disons de Mirari Vos en 1831 jusqu’à Humani Generis en 1950. D’après ce qui est probablement la façon de penser de l’abbé Pfluger, ces documents « anti » paraissent trop négatifs alors que la doctrine catholique est essentiellement positive. À ce compte-là on pourrait prendre les médicaments pour essentiellement négatifs tandis que la santé est essentiellement positive. Mais les médicaments peuvent être essentiels pour préserver la santé, parbleu ! Justement, pourquoi ces Encycliques sont-elles des médicaments tellement nécessaires pour la santé de l’Église aujourd’hui ?

Parce que l’homme n’est pas fait pour vivre seul (le bon sauvage de Rousseau). Il est par nature un animal social (Aristote) — observez les mille manières dont les hommes s’unissent pour s’associer. Or la Révolution de 1789, en déboutant Aristote et en suivant Rousseau, a détruit la base naturelle de la société et l’a placée au contraire sur des fondements fabriqués par l’homme, artificiels, et contraires à la nature telle qu’elle a été faite par Dieu et, en conséquence, hostiles à Dieu. Donc au fur et à mesure que les idées Révolutionnaires se propageaient à travers la France, l’Europe et le monde, l’Église Catholique se trouvait dans un milieu social de plus en plus hostile, parce que l’influence profonde qu’exerce toute société sur les individus qui la composent a fonctionné toujours davantage contre Dieu et contre le salut des âmes.

Pendant longtemps les Papes catholiques ne furent pas dupes, et ils firent revivre la médecine de la véritable doctrine sociale de l’Église pour l’appliquer moyennant leurs Encycliques à la maladie de l’humanité Révolutionnaire. Ainsi ces Encycliques n’enseignent rien d’autre que la doctrine de toujours de l’Église sur la nature de la société humaine suspendue entre l’homme et Dieu. Cette doctrine sociale, il n’avait pas été nécessaire de la rappeler tant qu’elle allait sans dire, tant qu’elle avait été le bon sens de tous. Donc les Encycliques ne sont pas un malheureux accident survenu dans des moments difficiles du passé. Elles sont au centre de la défense de la Foi de l’heure présente, ainsi que Monseigneur Lefebvre l’apprit si bien du Père Le Floch. Mais vint alors le « bon » Pape Jean pour déclarer que l’homme moderne n’est plus malade, et maintenant vient l’abbé Pfluger. Plus, pour la semaine prochaine.

Kyrie eleison.

Le Bon Sens de Mgr. Lefebvre – II

Le Bon Sens de Mgr. Lefebvre – II on décembre 27, 2014

Il y a douze semaines (le 5 octobre) ce « Commentaire Eleison » a présenté une première série d’extraits de la dernière entrevue publique de Mgr. Lefebvre qu’il a donnée à la revue Fideliter début 1991. Voici maintenant une seconde et dernière série d’extraits, légèrement édités dans un souci de brièveté et clarté :—

Q : Quelles conclusions peut-on tirer de la Fraternité St Pie X après vingt ans de son existence ?

R : Le Bon Dieu a voulu la Tradition catholique. Je suis parfaitement convaincu que la Fraternité est le moyen que Dieu a voulu pour aider et maintenir la Foi, la vérité de l’Église. Nous devons continuer fidèlement à garder les trésors de l’Église, en espérant qu’un jour ils puissent reprendre la place qu’ils n’auraient jamais dû perdre à Rome.

Q : Vous dites souvent que, plus que la liturgie, c’est maintenant la Foi qui nous oppose à la Rome moderne.

R : Certainement, la question de la liturgie et des sacrements est très importante, mais le plus important est la question de la Foi. Ce n’est pas un problème pour nous. Nous avons la Foi de toujours, du Concile de Trente, du Catéchisme de Saint Pie X, de tous les Conciles et de tous les Papes d’avant le Concile Vatican II. Pendant des années ils ont essayé à Rome de montrer que tout dans le Concile était pleinement conforme à cette Tradition. Maintenant ils sont en train de montrer leurs vraies couleurs en disant qu’il n’y a plus de Tradition ni de Dépôt à transmettre. Que la Tradition dans l’Église n’est autre que tout ce que le Pape dit aujourd’hui. Vous devez vous soumettre à tout ce que le Pape et les évêques disent aujourd’hui. Voilà leur fameuse ‘Tradition Vivante’, qui fut l’unique fondement de notre condamnation en 1988.

Maintenant ils ont cessé d’essayer de prouver que ce qu’ils disent est conforme à ce que Pie IX a écrit ou à ce que le Concile de Trente a promulgué. Non, tout cela est fini, dépassé comme dit le Cardinal Ratzinger. C’est clair, et ils auraient pu le dire il y a longtemps. Tous nos entretiens et nos discussions avec eux ont été inutiles. Et dès maintenant nous souffrons de la tyrannie de l’autorité, parce qu’il ne reste plus rien des règles du passé.

Ils nous donnent de plus en plus raison. Nous avons à faire à des gens qui ont une philosophie différente de la nôtre, une façon différente de voir, qui est influencée par toutes les philosophies modernes subjectivistes. Pour eux il n’y a pas de vérité stable, il n’y a pas de dogme. Tout évolue. C’est vraiment la destruction maçonnique de la Foi. Heureusement que nous pouvons nous autres nous appuyer sur la Tradition !

Q : Vous avez insisté sur le fait que vous êtes sûr que la Fraternité a été bénie de Dieu, parce que, à plusieurs reprises, elle aurait pu disparaître.

R : Oui, vraiment. Elle a eu continuellement à souffrir de puissantes attaques. Ce fut très douloureux, mais nous devons néanmoins croire que la ligne de la Foi et de la Tradition que nous suivons ne peut disparaître, parce que Dieu ne peut permettre que son Église disparaisse.

Q : Que pouvez-vous dire à ceux de vos fidèles qui espèrent encore qu’un accord soit possible avec Rome ?

R : Nos véritables fidèles, ceux qui ont compris le problème et qui précisément nous ont aidés à maintenir le cap ferme et droit de la Tradition et de la Foi, me disaient que les approches que je réalisais envers Rome étaient dangereuses et que je perdais mon temps. Cependant j’ai espéré jusqu’au dernier moment que nous pourrions observer de la part de Rome un peu de loyauté. On ne peut donc me reprocher de ne pas avoir fait le maximum. Donc maintenant aussi, à ceux qui me disent « Vous devez parvenir à un accord avec Rome », je pense pouvoir dire qu’à ce moment-là je suis allé même plus loin que je n’aurais dû.

Kyrie eleison.

Quarantième Anniversaire

Quarantième Anniversaire on novembre 22, 2014

Hier c’était le 40ème anniversaire de la Déclaration historique de Monseigneur Lefebvre du 21 novembre 1974, où il a donné les raisons pour lesquelles lui-même et les prêtres et les laïcs qui le suivaient refusaient net le changement total de l’Église et de la Religion catholiques, qui s’opérait alors dans la foulée du Concile Vatican II. La Déclaration est aussi actuelle aujourd’hui qu’au moment de sa rédaction, pour la bonne raison que la vraie religion catholique de Dieu est la vérité qui ne change pas, tandis que la religion Conciliaire de l’homme est résolument fausse et qu’elle maintient Rome, plus que jamais, soumise à son occupation étrangère.

La Déclaration consiste en dix brefs paragraphes, un peu plus de cinquante lignes en tout : 1/ Nous adhérons à la Rome catholique, à la Rome éternelle. 2/ Nous refusons la Rome Conciliaire, néo-protestante et néo-moderniste. 3/ La réforme Conciliaire est en train de détruire l’Église et de diminuer notre Foi catholique, 4/ comme pas même un ange du Ciel n’a le droit de le faire (Galates I,8). 5/ Nous choisissons la Tradition, nous refusons les innovations. 6/ Tout dans l’Église est en train d’être rénové dans un sens opposé à la doctrine catholique de toujours. 7/ La réforme Conciliaire, venant de l’hérésie et aboutissant à l’hérésie, est inacceptable pour les Catholiques, ainsi 8/ nous continuerons à former des prêtres Traditionnels. 9/ Et nous adhérerons à l’enseignement et à la pratique catholiques de toujours, 10/ étant convaincus qu’en agissant de la sorte nous resterons vraiment des Catholiques fidèles.

Observons premièrement la distinction claire et nette (1 et 2) entre la Rome catholique et la Rome Conciliaire. Car la Rome Conciliaire a beau occuper les structures de la Rome catholique, en conclure que l’Église Conciliaire n’est donc autre chose que l’Église catholique est aussi stupide que de dire qu’un coucou est un rossignol parce qu’il occupe un nid de rossignol. (Et objecter que Monseigneur Lefebvre nomma ici la « Rome » Conciliaire et catholique et non pas « l’Église » Conciliaire et Catholique, c’est jouer sur les mots).

Mais comment Monseigneur Lefebvre fait-il pour distinguer entre le coucou Conciliaire et le rossignol catholique ? Par la doctrine ! Le Conciliarisme est néo- protestante et néo- moderniste (2). Notre Foi est en train d’être diminuée (3), par opposition à la doctrine catholique (6). Le Conciliarisme c’est de l’ hérésie (7). Nous adhérons à l’ enseignement catholique (9). Et encore le bref résumé ci-dessus ne donne pas toutes les références faites à la doctrine par Monseigneur. La doctrine catholique était l’étoile polaire de son esprit et de son action. C’est parce que l’homme moderne veut la liberté pour son esprit et son action qu’en effet il veut que son esprit soit réduit à de la bouillie pour les chats, où la doctrine n’a plus qu’une fonction purement décorative. Elle n’a plus d’emprise sur l’action de l’homme, à l’exception de cette seule doctrine désastreuse selon laquelle la doctrine est sans importance. Et cette doctrine désastreuse a une emprise totale. Voilà pourquoi Monseigneur Lefebvre est en train d’être réduit à l’intérieur de la Fraternité Saint Pie X, qu’il a fondée, à n’être guère plus qu’une mascotte décorative.

On est obligé de se poser la question : qu’est ce qui pourra bien restaurer l’emprise de la doctrine, le sens de la réalité et l’amour de la vérité dans la Fraternité, dans l’Église et dans le monde ? Assurément rien de moins que la souffrance. Soljenitsyne fit remarquer une fois que seule la barre de fer des événements pourra casser la gangue de ciment que l’homme moderne a construite autour de sa vie peccamineuse. Vraiment, Seigneur ayez pitié.

Kyrie eleison.

Histoire interne – V

Histoire interne – V on novembre 15, 2014

Lorsque les plans de Monseigneur Fellay établis depuis longtemps pour sauver La Fraternité Saint Pie X et l’Église en les réconciliant entre elles par le biais d’une combinaison de la Tradition avec le Concile, furent dynamités en janvier 2009 par la publicité mondiale donnée aux opinions totalement « politiquement incorrectes » d’un collègue de la FSPX, on aurait pu sympathiser avec lui si une telle combinaison ne fût un rêve impossible. Mais la religion catholique propre à Dieu se mélange à sa contrefaçon conciliaire comme l’huile se mélange à l’eau ou la vérité à l’erreur. Les Catholiques dont les souvenirs remontent à 1988 se rappelleront comment Monseigneur Lefebvre traitait d’ « Opération Suicide » pour la FSPX un pareil effort, suicide premièrement pour la FSPX mais aussi pour n’importe quelle aide que la FSPX aurait pu offrir à l’Église Universelle.

C’est pourquoi les Catholiques à l’esprit clair poussèrent un grand soupir de soulagement lorsqu’au cours du même mois la Providence utilisa les ennemis de l’Église avec leurs moyens de communication mondiaux pour torpiller les efforts conjoints de Benoît XVI et de Monseigneur Fellay destinés à combiner Concile et Tradition. Et de tels Catholiques ont pu avoir de la part de la Providence une confirmation, dramatique mais discrète, qu’ils pensaient correctement.

La « levée » par Benoît XVI des « excommunications » des quatre évêques de la FSPX déclarées en 1988 par Rome immédiatement après leur consécration, fut attribuée directement et publiquement par Monseigneur Fellay à l’intervention de Notre Dame, grâce à la deuxième Croisade de Rosaires de la FSPX fin 2008. Pourtant Elle lui avait fait dire auparavant par sa messagère, au cours de la même année, que si la Croisade n’était pas dédiée cette fois-ci à la Consécration de la Russie, Elle utiliserait les Rosaires à d’autres fins. Si donc ces messages sont vrais, Le Ciel ne peut avoir été indifférent au fait qu’Elle avait été manipulée pour la politique ecclésiastique lors de la célébration du Jubilée de la FSPX à Lourdes en octobre 2008.

Quoiqu’il en soit, le 11 février 2009, trois semaines après la « levée des excommunications », des séminaristes de la maison-mère à Ecône en Suisse faisaient une excursion dans les montagnes voisines, lorsque trois d’entre eux furent happés par une avalanche et précipités dans un lac de montagne gelé où ils se sont noyés. Mais qu’est le 11 février ? Le jour de la Fête de Notre Dame de Lourdes.

Simple coïncidence ? Ou est-ce que le Ciel parlait à travers les événements pour nous fournir une corrélation de plus entre l’histoire interne de ces messages et l’histoire externe des deux premières Croisades de Rosaires ? Aux lecteurs de juger pour eux-mêmes. S’ils sont convaincus que la Néo-fraternité est dans la bonne voie en recherchant l’approbation officielle de la Néo-église, il ne leur sera pas difficile de rejeter cette série de messages supposés venir du Ciel comme une « révélation privée » de plus qui ne mérite aucune considération sérieuse. Mais s’ils jugent que la Néo-fraternité aussi bien que la Néo-église sont sur la mauvaise voie, alors il serait raisonnable qu’au bord d’un désastre inimaginable pour le monde, faute d’avoir écouté la demande de la Consécration de la Russie, Notre Dame ait fait une nouvelle tentative pour obtenir cette Consécration à travers des prières lancées par la FSPX.

Non pas que la FSPX ait jamais été le salut de l’Église sinon que si ses prières avaient été correctement dirigées, alors, ainsi que Notre-Dame le fit comprendre à sa messagère, Elle aurait pu obtenir de son Fils les grâces nécessaires pour obtenir cette Consécration et, par celle-ci, Elle aurait pu sauver et la FSPX et l’Église et le monde. Il ne s’agit pas de pleurer sur le « pot de lait renversé ». Par contre pratiquons la dévotion des Premiers Samedis du Mois, en les offrant en particulier en hommage à Notre Dame. Elle ne cessera jamais d’essayer de nous sauver.

Kyrie eleison.