modernisme

La Science Dépassèe

La Science Dépassèe on mars 6, 2021

Peu de gens seraient prêts aujourd’hui à remettre en question la supériorité de la science lorsqu’il s’agit de procurer aux hommes un monde harmonieux et une qualité de vie. Les Protocoles des Sages de Sion ne préconisent-ils pas de remplacer la religion par la science et le matérialisme (CE 699) afin de résoudre tous les problèmes de la vie  ? Le grand philosophe grec Aristote (384–322 av. J.-C.) usait de quatre causes pour rendre pleinement compte de la réalité : les causes matérielle, formelle, efficiente et finale. Mais pour l’homme moderne, il n’y a plus de cause efficiente (celui qui crée) ni de cause finale (le pourquoi, l’objectif), sans doute parce que ces deux causes, se situant en dehors de la chose, mènent à Dieu, tandis que la forme et la matière sont intrinsèques à la chose. Et depuis Galilée (1564–1642), cette impiété de la “science” ne cesse de grandir.

Cependant, la sagesse de Shakespeare (1564–1616) reconnaissait que le ciel et la terre contenaient beaucoup plus de choses qu’il n’y en avait dans toute la philosophie d’Horatio (Hamlet I), et le plus grand écrivain allemand, Goethe (1749–1832), savait qu’il y avait une connaissance de la Nature qui dépassait la science, une connaissance qui pénétrait au cœur de la Nature. A la charnière du XVIIIe et XIXe siècle, à l’époque de la révolution industrielle et de la promotion des sciences physiques, le poète anglais William Wordsworth de la même époque (1770–1850), était également conscient du fait que l’humanité prenait une direction qui, à bien des égards représentait plutôt une régression qu’un vrai progrès : plus l’homme maîtrisait la matière et plus son esprit reculait. L’un des disciples de Wordsworth fut le prêtre William Faber (1814–1863), célèbre converti au catholicisme et auteur de livres spirituels populaires. Bien que Wordsworth ne se soit jamais converti, il a tout de même porté de beaux fruits de chrétienté. Voici un de ses fameux sonnets sur le monde moderne, aveugle et sourd aux réalités spirituelles :—

Les suppliques du monde nous pressent ou trop tôt ou trop tard

Gagner pour dépenser, voilà notre avatar. Le shopping moderne

La Nature n’a plus rien à montrer ni à dire. Que sentent les bourgeois banlieusards de la nature ?

Nous perdons notre cœur en funestes délires.

Quand la mer dévoilée s’enfle sous le regard Wordsworth lui-même a connu une enfance

De la lune ; quand le vent, tantôt mugit hagard, heureuse baignée des délices de la nature dans

Tantôt parle tout bas à une fleur exquise, la région du Lake District au nord-ouest de

À cela, comme au reste, nous n’avons nulle part. L’Angleterre.

Nous restons froids. Grand Dieu ! Plutôt qu’ainsi périr

Que ne suis-je un paien aux croyances insensées ? Le poète voudrait mieux être né avant le Christ,

Je pourrais, près des vagues, à tout le moins jouir parce que sa croyance dans les dieux païens lui De maintes visions qui peuplent mes pensées, permettrait au moins de sentir une certaine

V oir Protée transformé, ou bien encore ouir communion avec le spectacle glorieux de la nature qui

Le vieux Triton souffler dans sa conque diaprée, s’offre à ses yeux. Par contre, dans son état actuel, il ne

se se sent que sec et triste.

En règle générale, les banlieusards n’aiment pas la poésie, Quant à leurs vils médias ils ne l’impriment qu’en prose, si possible. Les poètes par contre, pour dire ce qu’ils ont à dire, ajoutent souvent la discipline des rimes et du rythme. Ce simple fait suffit à suggérer que la vie ne se limite pas aux banlieues matérialistes. Mais la plupart des banlieusards se contentent de leur matérialisme et préfèrent qu’on ne leur rappelle pas leur indigence. Ainsi, l’amour de la nature prend la forme d’un hors-bord et du water-ski, tandis que la poésie, discréditée, est mise en pénitence, attendant d’être un jour ravivée par une rentrée en grâce des choses spirituelles. Cela viendra. Mais cela dépend de l’Église catholique. Quand il s’agit de tirer vers le bas la Nature et les êtres humains, nul besoin de prévoir autre chose que l’homme. En revanche, pour les élever vers le haut, Dieu seul peut y parvenir. Le Père Faber a montré la voie  : lui au moins n’a pas fini dans le désespoir.

Kyrie eleison.

Identité Blanche – III

Identité Blanche – III on février 20, 2021

Il est complètement anormal que beaucoup de personnes s’interrogent sur leur identité (voir les deux numéros précédents de ces “Commentaires”). Il y a là quelque chose qui ne va pas. Lorsque les gens mènent une vie normale, leur identité correspond naturellement à ce qu’ils sont  : ils n’éprouvent même pas le besoin d’y penser. Pourquoi les blancs, par rapport à n’importe qui d’autre, sont mis aujourd’hui en porte à faux  ? Sans doute doivent-ils ne s’en prendre qu’à eux-mêmes, car cette attitude leur apporte toutes sortes de problèmes dont ils pourraient fort bien se passer. Pour aller au fond des choses, peut-être faut-il examiner quelques questions supplémentaires :

La semaine dernière, vous avez dit que « tout tourne autour du Christ » et que retourner à Lui serait la solution à toutes les questions d’identité. Pourtant, des milliards de non-chrétiens n’ont aucun problème d’identité. Des milliards de non-chrétiens mènent une vie normale et décente sans avoir recours au Christ. Alors, pourquoi devrait-on revenir à Lui ?

Le christianisme a évidemment commencé en Terre Sainte. Mais avec les Apôtres, il s’est rapidement répandu dans tout le monde connu : avec saint Thomas en Inde, tandis que saint Jean et saint Philippe prêchaient en Asie mineure  ; Nathanaël a exercé son apostolat en Arménie, Matthieu en Afrique, Thaddée en Perse, etc. Dans chacune de ces régions, la nouvelle religion aurait pu en théorie se répandre comme elle l’a fait en Europe avec Pierre, Paul, André et Jacques le Majeur. Mais Dieu réservait au continent européen des dons particuliers d’ordre naturel et surnaturel pour que les Européens devinssent Ses missionnaires dans le monde entier. C’est ainsi que, 600 ans plus tard, le Moyen-Orient, en grande partie, abandonnait le christianisme pour adopter l’islam, tandis que l’Europe, au contraire, restait privilégiée et réputée pour son orthodoxie, Rome étant au premier rang (Rom. I, 8). La Providence divine a prévu l’Empire romain pour préparer l’Europe entière à soutenir le destin catholique de Rome. On peut même aller jusqu’à dire que, dans la pensée de Dieu, l’Europe et la Foi étaient identiquement liées l’une à l’autre. Ce qui implique que le Christ est une partie essentielle de l’identité européenne ou blanche, en particulier.

Et quel rôle les Juifs ont-ils joué dans tout cela ?

Vous faites bien de poser la question, car pour le meilleur comme pour le pire, cette race a toujours eu, dans l’esprit de Dieu, un rôle spécial à jouer. En fait, les juifs ont lutté, dès le début, de toutes leurs forces, contre l’Église, comme nous le montrent les épîtres de St Paul (I Thess. II, 14–16 par exemple). De fait, ce sont eux qui persuadèrent l’Empereur romain Claude (41–54 après J.C.) de persécuter les chrétiens. Et maintenant, ils identifient encore, dans la race blanche, ceux à qui l’on attribue dans le passé les succès de la religion de Jésus-Christ qui ont duré presque deu mille ans. Dès lors, qui peut s’étonner de les voir utiliser aujourd’hui le pouvoir qu’ils ont accumulé au cours des siècles dans la politique, les médias, les films et les universités, pour noircir les Blancs au point de les rendre honteux d’être blancs. D’où le sentiment d’absence d’identité pour les Blancs. Mais les Juifs ici ne sont que le fléau de Dieu.

Mais, s’ils sont les champions de Dieu, pourquoi les Blancs ne se défendent-ils pas ? Pourquoi Dieu les abandonne-t-Il ?

La réponse aux deux questions c’est que ce sont les Blancs qui ont abandonné Dieu. Qui peut nier qu’aujourd’hui la plupart des Blancs ne croient plus du tout en Dieu, ou du moins ne Le prennent plus au sérieux ? Vous pensez que Dieu ne s’en rende pas compte ? Repensez ! Un vieux proverbe païen exprime la corrélation entre le sort des hommes et le courroux divin : “Dieu rend fous ceux qu’Il veut perdre.” Les Blancs d’aujourd’hui sont aveugles  ; ils ont le comportement de fous suicidaires, et tous les peuples qui les suivent sont voués à devenir fous. S’ils sont ainsi flagellés par les Juifs, la faute leur en incombe entièrement, parce qu’ils ont abandonné leur Sauveur. Dieu se soucie trop de ses enfants pour les laisser descendre en Enfer sans leur envoyer au préalable de graves problèmes qui les fassent réfléchir.

Finalement, quelle est donc la solution ?

Oubliez l’identité ! Oubliez votre Moi débile ! Pensez à notre Seigneur Jésus-Christ. Pensez à la mort effroyable qu’Il a subie pour vous et pour moi. Tournez-vous vers sa Mère, la suppliant de nous secourir. Prenez le chapelet en main, et priez le Saint Rosaire, au moins cinq Mystères par jour. Demandez à la Mère de Dieu d’obtenir la Consécration de la Russie à Son Cœur Immaculé. Cette Consécration seule permettra de débloquer pour l’humanité le salut qui, de jour en jour, devient plus problématique. Marie l’emportera. Et que Dieu vous bénisse  !

Kyrie eleison.

Deuxième Déluge

Deuxième Déluge on janvier 30, 2021

Répétons  : le principal acteur du drame de l’épidémie covidienne, mondialement répandue, est le Bon Dieu. Ni plus ni moins. Certes, Il n’a aucunement part aux multiples péchés qui accompagnent ce fléau, mais Lui seul a créé l’univers et Lui seul le maintient toujours en existence  ; faute de quoi il retournerait au néant. Mais pourquoi la Création ? Pour peupler le Ciel de créatures rationnelles, angéliques ou humaines, qui auront su faire usage de leur existence et libre arbitre, à eux par Dieu octroyés, pour accepter son offre de mériter l’éternelle béatitude à passer avec Lui dans le Ciel. Avec une Sagesse toute divine, bien au-dessus de ce que l’homme peut comprendre, Il gère la vie présente d’ici-bas, de telle sorte que toute âme humaine atteignant l’âge de raison a non seulement son lot de tribulations pour pouvoir manifester qu’elle L’aime suffisamment pour mériter le ciel, mais aussi assez de grâces actuelles pour pouvoir aller au ciel si elle le veut.

De telle sorte que Dieu dirige bel et bien ce que nous pouvons appeler l’effondrement de l’Occident, tout comme il a dirigé le Déluge, au temps de Noé, pour punir l’humanité pécheresse et empêcher qu’elle aille peupler l’enfer au lieu de peupler le ciel. En fait, le Déluge fut une grande miséricorde, car tous les hommes sur terre menaient “une vie corrompue” (Genèse VI, 11–12), et la grande masse des hommes était sans doute en route vers la damnation éternelle, car – tout comme aujourd’hui – l’Enfer était en passe d’emmener le monde entier avec lui. Telle fut la conséquence du péché originel, quelque mille ans après Adam et Eve. Mais lorsque les hommes virent que la montée des eaux du Déluge ne leur laisserait aucune échappatoire, une minorité d’entre eux profita de la lente montée des eaux pour faire un acte de contrition suffisant pour sauver leur âme pour l’éternité. Eh bien, demandez à n’importe quelle de ces âmes-là, maintenant au ciel, si le Déluge n’était pas un acte immense de la miséricorde divine !

Il en va de même aujourd’hui. L’humanité suit les voies de la corruption sur toute la terre. Cette corruption s’est installée avec le matérialisme occidental, mais la faute est bien pire qu’au temps de Noé. Car cette fois-ci, l’Incarnation a eu lieu. En fait, les hommes après avoir profité de ses bienfaits depuis deux mille ans, ont méprisé non seulement Dieu, mais le Dieu incarné. Ils l’avaient pourtant vu se laisser crucifier pour eux, les dotant ainsi par son Sacrifice d’une Église qui les aiderait à sauver leur âme. Or, depuis Vatican II, même les ecclésiastiques ont virtuellement rejeté le Dieu Incarné  : 56 ans après la fin de Vatican II, la corruption avance au galop. Or, peut-on accuser Dieu d’avoir eu hâte en 2020 de frapper ? Difficilement. Ou peut-on dire qu’Il a été cruel  ? Difficilement, si on compare les souffrances de 2020 avec celles qui seront infligées par les krachs économiques, les guerres civiles ou les famines annoncées pour les années à venir. Et si ces malheurs arrivent parce que Dieu les permet, leur cause ne sera-t-elle pas toujours la malice des hommes  ? Qui pourra prétendre que ces fléaux seront immérités ?

De fait, la patience de Dieu pour chacun de nous est admirable, et sa miséricorde éternelle. Seulement, il faudra qu’Il frappe assez fort pour que nous finissions par apprendre notre leçon, et pour que nous commencions à penser de nouveau à aller au ciel. Hélas, quelle que soit la sévérité de la leçon, le risque pour beaucoup trop d’entre nous, c’est que la leçon ne sera cause que de blasphèmes contre Dieu, imprécations contre nos semblables, contre la vie, contre les hommes politiques, contre n’importe qui, en omettant la seule personne véritablement responsable de notre propre détresse  : nous-même.

C’est pourquoi, dans tout ce qui arrive, je veux voir la main immaculée de Dieu et je m’agenouillerai pour Le prier d’accorder sa miséricorde à nous pauvres pécheurs. Les hommes ne peuvent plus résoudre les problèmes dont ils sont aujourd’hui la cause, ils ne peuvent que les aggraver. Avec la grâce de Dieu, j’aurai compassion pour tous mes frères humains, et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour les aider à sauver leur âme. Mais de Dieu seul j’attendrai de vraies solutions. Lui au moins aura la sagesse et le pouvoir de tout diriger pour le mieux. Voilà ce que je sais d’avance.

Kyrie eleison.

LA FRATERNITÉ Reorientée

LA FRATERNITÉ Reorientée on janvier 23, 2021

L’abbé Pagliarani, Supérieur Général de la FSSPX, a publié en novembre dernier un texte commémorant le 50ème anniversaire de la fondation de la Fraternité en 1970. L’abbé Edward McDonald, prêtre de la “Résistance” en Australie, a écrit un intéressant commentaire là-dessus que nous résumons ci-après.

1. L’abbé Pagliarani pose la question suivante : “La flamme (“celle d’une charité sans peur”) reçue de notre Fondateur est-elle encore vivante ? Exposée à une crise qui se prolonge indéfiniment dans l’Église et dans le monde, cette précieuse torche ne risque-t-elle pas de s’affaiblir avant de défaillir ? – L’abbé Pagliarani laisse cette question en suspens.

2. C’est à peine si, au fil du texte, l’abbé Pagliarani mentionne le Concile Vatican II. Pourtant, sans Vatican II, la FSSPX aurait-elle une raison d’être  ? Car Rome est la source de toutes ces erreurs sur la foi, sur la doctrine et la morale que la FSSPX a combattues. Les papes post-conciliaires n’ont-ils pas mis en application les enseignements venant du Concile ? Le centre de l’apostasie est au Vatican  ; son siège est là. Or, l’abbé Pagliarani ne mentionne même pas les erreurs de Vatican II. Pourquoi ces omissions ? C’est que, pour lui, le combat est bel et bien terminé  : la FSSPX fait maintenant, avec Vatican II et l’Église conciliaire, cause commune contre le mouvement de la “Résistance”.

3. L’abbé Pagliarani réduit la voilure aux dimensions du combat propre à “la vie spirituelle”. Pour Mgr Lefebvre, le Règne de Notre Seigneur Jésus-Christ tenait la première place  ; procurer aux âmes la vie spirituelle découlait nécessairement de ce but premier. Maintenant, l’abbé Pagliarani fait de la vie spirituelle une priorité en disant, “Notre combat, c’est de permettre à Notre Seigneur Jésus-Christ d’être l’axe de notre vie spirituelle, la source de toutes nos pensées, de toutes nos paroles et de tous nos actes.”

4. Pour l’abbé Pagliarani, tout a été dit  : il n’y a plus de bataille doctrinale à mener. La FSSPX souhaite simplement continuer à parler, répétant sans doute des arguments déjà exprimés contre les erreurs de Vatican II. Mais, de fait, la FSSPX laisse ainsi dormir les erreurs de Vatican II, car beaucoup de nouvelles choses sont à dire, justement parce que, maintenant, le Pape ne cesse de développer de nouvelles erreurs à partir des documents de Vatican II. Qu’en est-il de la réfutation concernant Amoris Laetitia  ? La FSSPX l’a-t-elle seulement entreprise ? Si la FSSPX ne trouve là rien de nouveau à dire, c’est qu’elle a cessé de lutter contre les erreurs du Vatican.

5. L’archevêque Viganò trouve beaucoup de choses nouvelles à dire sur les erreurs de l’Église conciliaire. Pourquoi la FSSPX ne peut-elle faire de même  ? Simplement parce qu’elle a capitulé et qu’elle a été réduite au silence. Elle ne peut plus défendre les droits de Notre Seigneur Jésus-Christ. En novembre 2020, le père Daniel Themann, supérieur du district australien de la FSSPX, a interdit à ses membres de manifester publiquement contre un culte publiquement rendu à Satan dans le Queensland. Les fidèles ont dû se contenter de réparer calmement les sacrilèges dans leur chapelle.

6. La lassitude est un thème récurrent dans la lettre du Père Pagliarani – ce n’est pas le cas des saints. Eux ne se fatiguent jamais, ne se lassent jamais de la bataille. Mgr Lefebvre ne s’est jamais lassé du combat. Il était déjà à la retraite lorsqu’il reprit les armes pour une nouvelle bataille contre l’Église conciliaire. A l’inverse, la FSSPX, lasse, incapable d’efforts, a déposé les armes. Elle n’a “rien de nouveau à dire”.

7. Depuis plus de quinze ans, les séminaires de la FSSPX ne donnent plus aux séminaristes la formation doctrinale nécessaire pour combattre les erreurs modernes. Au contraire, le modernisme et le libéralisme ont été encouragés dans les séminaires. Désormais, les ordinands sont disposés à faire des compromis sur la vérité  ; avec empressement ils co-opèrent avec les évêques diocésains modernistes et se soumettent à eux. L’abbé Wegner, ancien supérieur du district des États-Unis, s’est un jour vanté d’avoir conclu des accords avec quarante évêques américains, tous modernistes et libéraux conciliaires.

8. Tout prêtre resté à la FSSPX après sa capitulation a décidé – si ce n’est explicitement, du moins tacitement – d’accepter cette nouvelle orientation de la FSSPX. Ce ne sont plus des catholiques militants. L’Église est indéfectible. La FSSPX ne l’était pas. Elle a fait défection.

9. Il ne reste plus d’organisation importante, capable de s’opposer à l’assaut des forces du mal qui, sous la forme du communisme athée, sont en train de conquérir la société. La stérilisation de la FSSPX a tari la dernière grande source de grâces et de bénédictions qui pouvait irriguer le monde. Les quelques poches de résistance qui subsistent ne sont pas en mesure d’arrêter, voire simplement d’entraver, l’asservissement du monde au communisme.

Kyrie eleison.

Madiran – Conclusion

Madiran - Conclusion on janvier 9, 2021

Sept numéros de ces “Commentaires” ont servi à étudier tour à tour le Prologue et les six Parties du livre de Jean Madiran (1920–2013), L’Hérésie du 20e siècle. Il est maintenant opportun de revoir ensemble ces Parties afin de mettre en évidence certaines de leurs leçons qui s’appliquent aujourd’hui à la situation de l’Église et du monde. Ainsi pourrons-nous en tirer des considérations qui suggèrent comment l’Église s’est trouvée dans la confusion qui est la sienne aujourd’hui.

Dès le Prologue, Madiran souligne plusieurs points clés : le problème se situait au niveau des Princes de l’Eglise, c’est-à-dire au niveau des évêques, qui levaient l’ancre de la bonne doctrine depuis déjà 100 ans, au nom du progrès. Finalement au 20ème siècle, ils subvertirent radicalement le christianisme, en le fondant dans un lent processus conduisant au communisme. Ce drame a commencé bien avant Vatican II. Donc au départ il y a la perte de la foi des évêques, et le résultat final sera le triomphe global du communisme  : en 2020, le mensonge de la “pandémie” du Covid met le communisme à nos portes.

Dans la première Partie de son livre, Madiran met au jour, comme Pie X l’avait fait dans son Encyclique Pascendi (1907), le fondement philosophique de l’apostasie implicite des évêques, à savoir l’adoption du subjectivisme de la philosophie moderne. Par cette disposition intellectuelle, toute vérité, y compris même le dogme catholique, devient une simple option. La réalité objective est évincée. Désormais, l’objet dépend de mon esprit, ce n’est plus mon esprit qui doit correspondre à l’objet. Je suis libéré de la réalité. Dans tous les domaines, ces principes insensés se retrouvent au cœur de la folie de l’Église et du monde d’aujourd’hui. Les esprits de nos contemporains sont en déliquescence.

Dans la deuxième Partie, Madiran déclare que les néo-évêques avaient l’intention d’établir une nouvelle religion, laquelle ne pouvait qu’être en guerre avec la religion catholique. Les néo-évêques n’avaient bien sûr aucun droit d’imposer leur fausse religion et, en tant que laïc catholique, Madiran pouvait même s’y opposer de plein droit. N’est-il pas merveilleux de voir l’archevêque Viganò reprendre en 2021 cette même position, prise également par Mgr. Marcel Lefebvre en son temps  ? Il existe une vérité catholique, objective et immuable, permettant aux catholiques de ne pas suivre leurs évêques qui la quittent.

Dans les Parties III, IV et V, Madiran expose sept Propositions formant le contenu de l’hérésie du XXe siècle. Elles sont tirées des écrits de l’évêque de Metz qui, selon Madiran, a le mieux mis en évidence cette hérésie : (1) Aujourd’hui, tout change  ; de sorte que le concept même du salut par le Christ doit également changer. (2) Il doit se montrer plus social, car (3) la foi d’aujourd’hui est à l’écoute du monde,(4) et la “socialisation” du monde d’aujourd’hui est une grâce. (5) En effet, aucun âge n’a été aussi fraternel, (6) et aucun n’a autant regardé vers le futur, donc aucun n’a autant espéré, que le nôtre.

Madiran fait remarquer que cette socialisation, fraternelle et pleine d’espoir, équivaut à une nouvelle religion, laquelle est le communisme. Et de fait, depuis Vatican II, les hommes d’Église glissent de plus en plus à gauche  ; leur religion humaniste est leur nouvelle croisade  ; l’homme est leur nouveau dieu. Quant à Jésus Christ, à sa Sainte Mère, au Ciel et à l’Enfer, ils sont de plus en plus oubliés, ne comptant guère plus dans la vie réelle.

Dans la cinquième Partie, Madiran présente la septième Proposition de l’évêque de Metz : (7) La loi naturelle provient de l’intérieur de l’homme  ; en d’autres termes, il n’y a pas de loi objective pour l’homme venant de l’extérieur ou d’en-haut. Or, dit Madiran, s’il n’y a plus de nature, c’en est fini du sur-naturel  ; les dix Commandements se volatilisent, et la charité véritable s’éteint. Dans ce contexte, quelle société et surtout quelle société chrétienne pourrait jamais subsister  ? Une telle subversion ne laisse de place qu’au communisme. Voilà où nous en sommes  ; et la situation en 2021 est encore bien plus détériorée qu’en 1968. Dans cette Partie, Madiran s’attaque aux racines mêmes de la désorientation et de la désagrégation de l’homme moderne, rendant l’État policier la seule option sociale possible.

Dans la sixième Partie, Madiran termine son livre, peu après les émeutes estudiantines du printemps 1968 à Paris. Elles lui ont fourni en guise de conclusion, un spectacle bien à point. Dans la deuxième Partie sur les évêques, il avait écrit que la Néo-église, en n’enseignant que des choses modernes, transformait les jeunes d’aujourd’hui dans les barbares de demain. En 1968, ils remplissaient de leur chaos les rues de Paris (comme on remplirait à nouveau les rues des États-Unis en 2020). Madiran tient les évêques pour responsables de tout cela. Le communisme est une solution fausse. Dieu seul est la vraie solution.

Kyrie eleison.

Madiran – La Trahison.

Madiran - La Trahison. on décembre 26, 2020

En mai 1968, les émeutes étudiantes parisiennes, aussi longues que dures, attirèrent l’attention des médias du monde entier. Par leur théorie subversive prônant la destruction pratique de tout ce qui constituait le mode de vie occidental, ces manifestations estudiantines peuvent se comparer avec les émeutes qui ravagèrent l’été dernier ( 2020) de nombreuses grandes villes aux États-Unis. Ces émeutes de Paris ont inspiré la sixième et dernière partie du livre de Jean Madiran , L’Hérésie du XXe siècle, car elles illustraient, comme dans un livre d’images, tout ce qu’avait voulu dire son livre, à savoir que la civilisation catholique se fait communiste, que c’est une grande trahison, et que ce sont les évêques qui sont les traîtres. D’où les trois chapitres de la sixième partie du livre : 1) Mai 68 est la dernière trahison des évêques, 2) Ils répudient les vrais catholiques, 3) Ils trahissent le vrai christianisme.

Dans le premier chapitre, Madiran raconte comment au printemps 1968, des étudiants révoltés menaçaient de détruire la civilisation occidentale, tout comme le firent les émeutiers de l’été dernier aux États-Unis. Les évêques français proclamèrent alors dans leur Déclaration officielle du 20 juin 1968 : ” C’est un mouvement de fond d’une ampleur considérable” qui “appelle à bâtir une société nouvelle” que “les évêques de France sont d’autant plus disposés à accueillir que le Concile, sensible à la mutation du monde, en avait pressenti l’exigence et fixé les conditions essentielles “. Dans cette même Déclaration ils déclarèrent peu ou prou  : ” La Révolution de 1968 divise le peuple pour et contre, mais nous, les évêques, nous sommes pour.” En fait, dit Madiran, puisque la fin justifie les moyens pour les révolutionnaires, ils ont fait un tel usage de la force, des mensonges et de la ruse afin d’obtenir ce qu’ils voulaient, que par ces excès ils ont provoqué un contre-mouvement plus “large” encore. Mais à ces évêques modernes, que leur importe la subversion radicale du droit naturel entier et de la civilisation chrétienne ? Parmi eux il n’y en a pas un qui prenne le communisme pour une trahison – N’est-il pas simplement un mouvement de réforme ? Ce n’est là qu’un piège mensonger, répond Madiran.

Dans le deuxième chapitre, Madiran raconte comment les évêques, en espérant s’attirer la faveur des révolutionnaires de gauche, ont dû leur apporter sur un plateau la tête des catholiques les plus fidèles de droite, autrement dit, des “intégristes”, ou adeptes du catholicisme intégral. (Pour la même raison dans les années 1970, le pape Paul VI s’est acharné à paralyser l’action de Mgr. Marcel Lefebvre, mais Dieu avait d’autres idées. Pourtant il a suffi du passage de quelques années pour que la Fraternité d’autrefois n’aspirât qu’à recevoir l’onction de la Rome moderniste . . . ) Dans les années 1960 les évêques français s’habituaient à se faufiler derrière un double langage : à gauche, ils disaient : “S’il vous plait  ! Ne nous prenez pas pour des conservateurs ou des intégristes  ! Nous sommes des révolutionnaires, comme vous !” Tandis qu’à droite, ils disaient : “Ah, de grâce  ! ne pensez pas que nous changions rien à rien !”. Et depuis ce temps, ces évêques essaient d’aller dans deux directions à la fois  : Bonne recette pour se paralyser ! Cependant, ils évitent toujours de confronter les “intégristes” avec de vrais arguments. C’est qu’ils ont abandonné la vérité.

Dans le dernier chapitre de son livre, Madiran achève la condamnation des pleutres évêques français. Aujourd’hui, le monde moderne n’est pas bon  ; il se noie dans les mensonges dans tous les domaines : l’Évolution, Six Millions, le 9 septembre 2011, la crise du Covid, et ce ne sont là que quelques-unes des mystifications les plus courantes. Mais où avait-on fait faux chemin ? Les étudiants n’en avaient pas la moindre idée, car on leur avait surtout bourré le crane des merveilles du monde moderne. Mais s’il en était ainsi, il y avait dans les étudiants un instinct qui les portait à tout mettre par terre. Or, l’Église véritable est d’accord. Elle non plus, elle ne croit pas à la modernité. Seulement elle, elle sait exactement ce qui ne tourne pas rond, et elle l’a dénoncé déjà en 1864 dans une liste de 80 points  : le Syllabus des Erreurs relevées par le pape Pie IX. Voilà exactement la doctrine que les évêques auraient dû enseigner aux étudiants. Car si ceux-ci l’avaient bien comprise, ils auraient pu depuis les années 1960 se mettre à reconstruire toute la “civilisation occidentale”. Au lieu de cela, les évêques du monde entier ont préféré, à Vatican II, rejoindre les communistes plutôt que de les combattre  ; les étudiants en ont été transformés en barbares, et toute la civilisation chrétienne a été trahie. C’est par un seul mot que Madiran termine son étude des évêques français : “Misérables !”

L’analyse de L’hérésie du XXe siècle est claire. Les leçons y abondent pour les nations, en particulier pour les Etats-Unis. Mais peut-être que seule une catastrophe de grande ampleur permettra à l’humanité d’en prendre de la graine. Pourtant, comme le disait l’évêque Butler au 18e siècle, “Les choses sont ce qu’elles sont, leurs conséquences seront ce qu’elles seront. Pourquoi chercherions-nous à nous leurrer ?

Kyrie eleison.