Néo-Église

Monseigneur Huonder

Monseigneur Huonder on mars 30, 2019

Il est de notoriété publique que Mgr Huonder (Mgr H), Evêque du diocèse de Coire, doit prendre sa retraite en avril prochain à l’âge de 77 ans, et qu’il devait s’installer, à l’automne de sa vie, dans une école de garçons de la Fraternité Saint Pie X à Wangs (Suisse). Provenant d’un prêtre très proche des deux anciens supérieurs généraux, le bruit circulait même que cet évêque conciliaire allait sacrer, en plein accord avec le Pape François, deux nouveaux évêques choisis parmi les prêtres de la Fraternité. Le Sacre pouvait avoir lieu après Pâques, et Mgr H y aurait été le consécrateur principal. Toutefois, une date aussi rapprochée pour un événement aussi important est surement impossible maintenant. Mais la date mise à part, l’événement en lui-même est d’une logique implacable, étant donné la politique de la Néo-fraternité, laquelle depuis 20 ans cherche à se couler dans la Néo-église.

L’installation de Mgr H pour sa retraite dans l’école de Wangs constituait, elle aussi, un aboutissement logique. Car, en tant qu’évêque en charge d’un des plus grands diocèses de la Néo-église en Suisse, il avait déjà plusieurs fois rendu visite à l’école de Wangs et avait sympathisé avec les prêtres et les élèves alors présents. Ajoutons qu’il n’allait pas couper le contact avec la Néo-église à Rome, au contraire : il y a deux mois son porte-parole diocésain précisait que la retraite de l’évêque en avril prochain était «  liée à une mission qui lui était confiée par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, à savoir : rester en contact avec la FSSPX”. Il est clair que Mgr H, qui passe pour être un ami personnel du Pape François, avait l’intention d’agir comme une courroie de transmission entre la néo-Eglise et la néo-Fraternité, dans l’espoir de les rapprocher l’une de l’autre.

D’ailleurs cet espoir n’était pas nécessairement malhonnête de sa part. Car beaucoup de clercs conciliaires ne peuvent pas (ou ne veulent pas) voir l’abîme séparant la religion catholique centrée sur Dieu (théocentrique) d’avec la religion conciliaire centrée sur l’homme (anthropocentrique). De part et d’autre, on voudrait faire comme si cette séparation n’existait pas. D’un côté, les catholiques supportent mal de se trouver en dehors de la structure qui incarne l’Autorité visible de l’Église, tandis que de l’autre côté, les disciples de Vatican II ont besoin d’avoir l’assurance de ne pas avoir rompu avec la Tradition immuable de la véritable Église. Il est peut-être tout à l’honneur de Mgr H d’avoir voulu s’installer dans un environnement plus catholique que le diocèse où il n’a probablement pas d’autre choix que de donner la communion à de jeunes femmes mal habillées, ou de rengainer des propos, pourtant tout à fait justifiés, contre l’homosexualité. Mais “Un fait a toujours raison, même contre Monsieur le Maire”, (A fact is stronger than the Lord Mayor) dit un proverbe anglais.

Et ce fait, c’est Vatican II, Concile qui provoqua la plus grande rupture avec la tradition catholique dans toute l’histoire de l’Église. Prenons l’exemple de la Nouvelle Messe, qui est au Concile ce qu’est la pratique à la théorie. Allait-on exiger de Mgr H de ne jamais la célébrer à l’école ? Aurait-il accepté de ne jamais la dire ? Même en admettant qu’il accepte la bonne Messe, irait-il jusqu’à admettre que la théorie et la pratique de son sacerdoce et de son épiscopat ont été totalement plongées dans la capitulation conciliaire de la véritable Église de Dieu devant le monde moderne sans Dieu ? Peut-il effacer du jour au lendemain les convictions qui furent les siennes durant ces dizaines d’années passées dans l’immersion conciliaire ? Ordonné prêtre en 1971, puis consacré évêque en 2007 avec les rites instaurés par la révolution de Paul VI, peut-il admettre que, pour éliminer tous les doutes qui pèsent sur la validité des nouveaux rites, il a besoin d’être réordonné et re-consacré sous condition ? Mais la Néo-fraternité allait-elle seulement le lui demander ? Cela semble peu probable, au vu de sa pratique récente. Mais comment les traditionalistes suisses auraient-ils accepté cela ? Selon toute apparence, Mgr Vitus Huonder est un homme honnête et bien intentionné. Mais son honnêteté reste conciliaire, ce qui signifie qu’il reste loyal à une corruption radicalement malhonnête de la foi et de l’Église catholique.

Hélas, partout dans le monde, les traditionalistes de la FSSPX s’habituent peu à peu à ce que la Fraternité de Mgr Marcel Lefebvre soit remplacée par la Néo-fraternité. Mgr Fellay avait pour projet d’établir la FSSPX dans les murs de la Rome officielle afin d’agir comme un cheval de Troie pour convertir la Rome conciliaire. Même en attribuant à Mgr H toute la bonne volonté qu’on voudra, n’allait-il pas se laisser placer pour agir comme un cheval de Troie dans les murs de la Fraternité Saint Pie X ? On peut toujours espérer que l’école de Wangs aurait permis à l’Evêque conciliaire de voir l’abîme séparant la Tradition et le Concile, mais c’est là un bien beau rêve qui s’apparente à celui d’Alice au Pays des Merveilles, étant donné que c’est désormais la Néo-fraternité qui se veut au Pays des Merveilles.

Kyrie eleison.

Une Ame Attaquée

Une Ame Attaquée on septembre 22, 2018

Les révélations de Mgr Viganò portant sur la grave corruption morale de certains hauts dignitaires de l’Église, Pape François y compris, sont susceptibles d’ébranler sérieusement la foi des catholiques qui ont fait confiance aux ecclésiastiques officiels tout au long des 50 dernières années, parce qu’ils n’ont pas vu – ou n’ont pas voulu voir – de problème particulier dans le Concile Vatican II (1962–1965). Il y a trois semaines, avant même que le rapport de Mgr Viganò ait été publié, nous citions dans ces “Commentaires” les propos d’un catholique porté au bord du désespoir par les révélations du Procureur Général de l’État de Pennsylvanie, faisant état de scandales similaires perpétrés dans la Néo-église de cet État. La menace d’une avalanche de tels scandales étant maintenant bien établie, nous allons cette semaine montrer dans ces “Commentaires” comment le Diable tourne son artillerie lourde contre un autre catholique, dans l’intention de lui faire perdre la Foi. Voici quelques-uns des obus lancés par le Diable, tels que les rapporte notre correspondant. Nous y ajoutons de brèves réponses, dans l’espoir de fortifier dans la foi d’autres âmes qui risquent dans un futur proche d’être pareillement ébranlées :

J’ai assisté, dans ma ville natale, à une messe dans le nouveau rite. Elle était célébrée pour des Sœurs par l’évêque auxiliaire local. Son sermon sur le Sacré-Cœur était irréprochable sur le plan doctrinal, et très édifiant. Pourtant, un de mes amis a vu de ses propres yeux le même évêque embrasser un séminariste ! Pour moi, cet évêque est un problème angoissant : comment peut-il croire au Sacré-Cœur dont il prêche si bien sur l’amour ?

Réponse : C’est un moderniste, comme la plupart des ecclésiastiques de l’Église “rénovée” par Vatican II, également appelée “Néo-église”. Le modernisme veut «  adapter l’Église catholique au monde moderne anticatholique  » ; il y parvient en faisant dépendre la réalité objective du sentiment subjectif. Toutefois, le processus de subjectivisation de la réalité peut prendre du temps, de sorte qu’un ecclésiastique qui tombe dans le modernisme ne perd pas nécessairement tout de suite sa foi catholique objective, même si celle-ci est déjà sapée dans son âme. Dieu seul peut savoir exactement à quel moment cet ecclésiastique perd la foi. Disons que si cet évêque croit en Vatican II, il est certainement sur le chemin conduisant à la perte de la foi, et il y est déjà suffisamment avancé pour pécher gravement contre le Sixième Commandement, mais pas encore assez loin pour avoir perdu toute notion de qui est le Sacré-Cœur.

Mais pour détruire la vérité catholique avec autant d’aisance que le font les imposteurs romains, ils doivent la connaître. S’ils la connaissent, nul doute qu’ils en connaissent aussi la force. Et s’ils en connaissent la force, comment ont-ils pu cesser d’y croire ? À moins que tout cela n’ait jamais été qu’un conte de fées, un conte aussi faux que n’importe quelle autre religion, l’Église catholique n’étant en rien supérieure aux autres, et l’homme n’ayant de toute manière aucun moyen d’accéder à la Vérité divine ?

Réponse : Pour avoir la Foi Catholique, l’esprit humain doit accepter beaucoup de vérités surnaturelles qui, tout en n’étant pas contraires à la raison, sont au-dessus de sa portée naturelle. Pour accepter de se soumettre à ces vérités, l’intelligence doit être poussée par la volonté. Si la volonté cesse de pousser l’intelligence, ou pousse dans une direction opposée, la foi disparaîtra de son intelligence. Or, le modernisme est orgueilleux, parce que dans la Néo-église l’homme prend la place de Dieu. En conséquence, il est possible que les imposteurs romains, comme vous les appelez si bien, aient été dès le début des francs-maçons ou des infiltrés communistes ; comme il se peut également qu’au tout début, ils aient cru, comme Judas Iscariote, mais l’orgueil leur inspirant le désir de prendre la place de Dieu et de remodeler l’Église à leur idée, a subjugué leur volonté. Si bien que leur intelligence a perdu la foi. Dieu seul sait ce qu’il en est dans l’âme d’un homme.

Se pourrait-il que nous soyons trompés ? Ne sommes-nous pas engagés dans une guerre sans fin en vue d’une promesse bien fragile du Ciel ? Nous sommes incapables de savoir quoi que ce soit sur Dieu. Ne vaudrait-il pas mieux pour nous que Dieu n’existât pas ? Dans le chaos d’aujourd’hui, je ne peux m’empêcher de penser que l’Église est une affaire purement humaine, de sorte qu’il y a des moments où j’envie les gens qui mènent une vie heureuse sans Dieu.

Réponse : Mon cher ami, même si les gens sans Dieu se prétendent “heureux”, une vie heureuse sans Dieu est une pure illusion, Nous, les êtres humains, nous sommes tous sortis des mains de Dieu ; notre âme a été directement créée par Dieu avec pour finalité d’aller à Dieu, corps et âme. Le monde et l’Église sont aujourd’hui dans le chaos, précisément parce qu’ils essaient de se passer de Lui.

Il semblerait que nous soyons également prédestinés au Ciel ou à l’Enfer, et que notre libre arbitre ne puisse pas y faire grand-chose.

Réponse : “Le venin est dans la queue”, disaient les Latins, en prenant l’image du scorpion. La conclusion que vous tirez, lourde de sens, est une hérésie épouvantable qui prouve que le diable joue le tout pour le tout pour faire pour ébranler votre foi. Récitez le chapelet pour obtenir l’aide de la Mère de Dieu. Je vous envoie ma bénédiction.

Kyrie eleison.

Cinq Cents

Cinq Cents on février 11, 2017

Ce numéro-ci du « Commentaire Eleison » en date de la Fête de Notre Dame de Lourdes, 2017, est le 500ème numéro depuis le premier qui a paru le 6 juillet, 2007. Depuis neuf ans et demi le « Commentaire » paraît à l’Internet une fois par semaine, normalement le samedi s’il n’y a rien qui le retarde, et chaque semaine avec peu d’exceptions. Le samedi aussi par un fichier électronique il atteint des milliers d’abonnés. On le trouve à stmarcelinitiative.com en anglais, français, allemand, italien et espagnol, et qu’il soit dit ici que si jamais quelqu’un cesse de le recevoir par courriel alors qu’il ne s’est pas désabonné, ce ne sera jamais les administrateurs du fichier qui l’auront élagué. Cela arrive normalement par quelque malheur électronique, par exemple quand un ordinateur prend sur lui-même de le reléguer au « Spam ». Sur d’autres sites le « Commentaire » paraît chaque semaine en tchèque, japonais, coréen et portugais.

Le « Commentaire » n’est jamais très long, même si de temps à autre un Supplément l’accompagne. En anglais il tourne autour de 700 mots, plus ou moins autant de matière qui se laisse caser sur une page A4 avec des lettres de taille 12. Telle brièveté a l’avantage que tout lecteur pressé peut être sûr que la lecture du « Commentaire » ne lui prendra jamais plus que quelques minutes chaque semaine. Par contre la même brièveté a l’inconvénient qu’il est rare que le « Commentaire » approfondisse tel ou tel sujet. De temps à autre paraîtront quelques numéros sur le même sujet pour l’examiner d’un peu plus près, mais même dans ce cas-ci le contenu n’aura aucune prétention d’être savant. Les savants déploient normalement bien plus de 700 mots pour prouver une thèse, et bien des lecteurs aujourd’hui n’ont guère le temps de lire beaucoup plus que 700 mots.

Ce qu’essaie de faire le « Commentaire », c’est d’argumenter à partir de la réalité du monde moderne qui nous entoure pour établir une connexion raisonnable et cohérente entre d’une part cette Foi catholique sans laquelle personne ne se sauve (Héb. XI, 6), et d’autre part ce scénario toujours plus sombre du monde et de l’Église tel que nous le connaissons. Aux lecteurs de juger pour eux-mêmes si le « Commentaire » y réussit ou non. Il n’est certainement pas infaillible, ayant pour auteur un évêque catholique chassé de toute structure officielle, et deux fois déclaré « excommunié » (1988 et 2013) par la Rome officielle, encore que cela pourrait être plutôt un honneur qu’un déshonneur, Dieu le sait. Mais s’il devait lui-même revoir tous les numéros passés il pourrait y trouver des jugements qu’il devrait réviser à la lumière des événements subséquents. Par exemple on l’y trouve à se plier en deux pour être gentil envers les hommes d’Église responsables du Concile et de l’après-Concile, mais comme Don Putti, fondateur de SisiNono lui a dit une fois, « Sono tutti delinquenti » – objectivement, ce sont tous des délinquants.

Ainsi, bien des lecteurs du « Commentaire » peuvent le trouver sombre et trop pessimiste, mais leur auteur se doute que s’il a erré c’est plutôt en ayant été un peu trop optimiste. Paradoxalement le supposé archi-conservateur de la Fraternité St Pie X et le supposé archi-critique de la Néo-église peut sembler ménager beaucoup ceux qui pratiquent la religion du Novus Ordo. Lui-même, il prétendrait qu’il ne fait que suivre St Augustin : « Tuez les erreurs, aimez ceux qui errent », mais il y en a qui seraient moins gentils, en prononçant que l’auteur du « Commentaire » est depuis toujours un archi-libéral déguisé – ah, quel délice, que ces sages de notre temps ! En tout cas il ne pense pas que le « Commentaire » puisse survivre jusqu’à son millième numéro. Il s’attend à ce que cette électronique au ciel dont le « Commentaire » dépend sera bientôt ou bien descendu par la guerre, ou bien paralysé sur terre par les agents du Nouvel Ordre Mondial dont les mensonges ont tellement eu à souffrir de l’Internet, malgré toutes ses misères.

En attendant, tout honneur et remerciements au Bon Dieu et à Notre Dame de Lourdes pour tout petit bien que le « Commentaire » ait pu faire aux âmes jusqu’ici, et que les âmes prient pour qu’autant de numéros auxquels la Providence permettra de paraître à l’avenir puissent répandre lumière et chaleur.

Kyrie eleison.

Accord Imminent

Accord Imminent on juillet 12, 2014

Le 13 décembre de l’année dernière à la Maison de Sainte Marthe à Rome où le Pape habite en ce moment, le Pape rencontra brièvement Monseigneur Fellay, Supérieur Général de la Fraternité Saint Pie X. Officiellement la Fraternité nie que la rencontre ait eu quelque signification que ce soit, mais un commentateur italien qui possède une certaine connaissance de la façon dont Rome procède, un certain Giacomo Devoto (G.D.) argumente que la rencontre prouve qu’un accord Rome-FSPX a déjà été conclu. Voyez http://​www.​unavox.​it/​ArtDiversi/​DIV812_​Devoto_​Notizia_​intrigante.​html. Brièvement :—

Dans la matinée du 13, Monseigneur Fellay et ses deux Assistants à la tête de la FSPX rencontrèrent au Vatican ceux qui sont à la tête de la Commission Ecclesia Dei sur l’invitation de Monseigneur Guido Pozzo, rappelé à la Commission par le Pape François pour traiter des relations problématiques entre Rome et la FSPX. Une publication officielle de la FSPX, DICI, déclare que la réunion fut simplement « informelle », mais G.D. signale que même si elle était informelle, elle n’a pas pu avoir eu lieu sans avoir été précédée par une série de contacts discrets destinés à rétablir les relations après leur interruption du mois de juin 2012. De plus, dit G.D., une telle réunion constitue la phase préliminaire indispensable à toute réunion « formelle ».

Quoiqu’il en soit, après la réunion, Monseigneur Pozzo, Monseigneur Di Noia et les trois têtes de la FSPX s’en allèrent déjeuner à la Maison Sainte Marthe où il se trouvait que le Pape aussi était en train de déjeuner. Lorsque le Pape se leva à la fin du repas pour sortir, Monseigneur Fellay se leva aussi pour le rencontrer, ils échangèrent quelques paroles à la vue de tous, et l’évêque baisa l’anneau du Pape (ou mit un genou en terre pour recevoir sa bénédiction, selon le Vatican Insider de Rome). Une fois de plus DICI minimisa la rencontre comme n’étant rien de plus qu’une rencontre fortuite suscitant un échange spontané de politesses. G.D., au contraire, maintient – raisonnablement – que même une telle rencontre « par hasard » ne peut avoir eu lieu sans l’accord préalable du Pape.

Plus encore, ajoute G.D., dans l’art de la diplomatie, de telles rencontres sont organisées pour « rompre la glace » de façon délicate pour permettre une interprétation élastique qui puisse signifier autant ou aussi peu qu’on le désire. D’un côté le contact courtois était en public pour que tous pussent le voir, dans un endroit public fréquenté par d’importants personnages de la Nouvelle Église, et il pouvait être perçu comme l’approbation papale de ce qui avait eu lieu au cours de la réunion du matin avec la Commission. D’un autre côté cela permettait, aussi bien à Rome qu’à la FSPX, de nier de façon plausible que cette rencontre ait eu une signification réelle au delà d’un simple échange de politesses.

Ainsi lorsque les rumeurs commencèrent à circuler au début de cette année, la FSPX nia pendant des mois qu’il existât quoi que ce fût au sujet d’un accord Rome-FSPX. Ce n’est que le 10 mai que DICI admit qu’il y avait eu certains contacts entre le Pape et Monseigneur Fellay, mais alors DICI minimisa à tel point cet événement que G.D. y voit comme un signe sûr que l’accord a été conclu en privé. (Dans la politique moderne, comme dit l’adage, rien n’est sûr tant qu’il n’a pas été officiellement nié).

De fait, le problème principal pour le Pape François comme pour Monseigneur Fellay, ce n’est pas comment parvenir à un accord voulu par tous les deux , mais comment obtenir que leurs ailes gauche et droite respectivement acceptent cet accord. Cependant, le problème est en train de se résoudre jour après jour au fur et à mesure que la Fraternité, autrefois glorieuse dans son combat pour la défense de la Foi, devient la Néo-fraternité compromise. En effet, combien d’évêques de la Néo- église peuvent craindre encore la Néo-fraternité comme étant une menace pour leur Néo- église ? Et combien de prêtres de la FSPX sont encore convaincus que toute forme d’accord avec Rome serait un désastre, surtout si on leur promettait qu’ils « n’auront rien à changer » ? Un tel accord n’aurait pratiquement pas besoin d’être annoncé. Dans les esprits et les cœurs de beaucoup, il est déjà là.

Kyrie eleison.

Nouvelles Ordinations – IV

Nouvelles Ordinations – IV on mai 10, 2014

Les prêtres ordonnés avec le nouveau rit d’ordination de 1972, doivent-ils être réordonnés sous condition avec l’ancien rit d’ordination certainement valide ? La doctrine catholique sur la validité des sacrements est claire mais les rits sacramentaux de la Nouvelle Eglise paraissent avoir été programmés pour conduire graduellement à l’invalidité (voir CE 121 du 31 oct. 2009). Le problème réside dans le mot « graduellement ». A quel point ce processus graduel s’était-il avancé dans chaque cas particulier ? Sans doute Dieu seul le sait avec certitude. Mais commençons par la doctrine claire.

On peut dire qu’un sacrement catholique implique cinq éléments : Ministre, Intention, Matière et Forme, qui sont essentiels pour la validité, et le Rit entourant la Forme qui peut être important pour la validité par sa soudaine ou graduelle influence sur l’Intention du Ministre. En ce qui concerne les Ordres sacerdotaux, le Ministre doit être un évêque validement consacré ; l’ Intention est son intention sacramentelle (non pas morale), lors de l’ordination, de faire ce que fait l’Eglise ; la Matière réside dans l’imposition des deux mains sur la tête de l’homme qui doit être ordonné (les femmes ne peuvent être validement ordonnées au sacerdoce du Christ) ; la Forme est la formule cruciale ou la série de mots dans le rit qui expriment le fait de conférer le sacerdoce ; le Rit consiste en toutes les autres paroles entourant cette Forme, et prescrites dans le rit cérémonial de l’Ordination.

Dans un nouveau rit d’Ordination, si les deux mains sont posées sur la tête, la Matière ne fait pas de problème. La nouvelle Forme en latin est, en quelque sorte, plus forte pour la validité que l’ancienne Forme en latin (de par le « et » au lieu d’un « ut »), mais les traductions en langues vernaculaires doivent être vérifiées pour s’assurer qu’elles expriment clairement la grâce de la prêtrise qui doit être conférée. La plupart le font, sûrement. Là où apparaissent de réels problèmes de validité est au sujet du Ministre et de l’Intention, à cause de l’érosion graduelle de l’Intention catholique par les nouveaux Rits non catholiques.

Parce que, quant à l’ Intention, tout évêque ordonnant aujourd’hui un prêtre a sûrement l’Intention de faire ce que fait l’Église d’aujourd’hui. Très bien, mais qu’est-ce que cela représente dans son esprit ? Qu’est-ce qu’un prêtre pour la Nouvelle Eglise ? Le prêtre qui était autrefois le rénovateur du Sacrifice du Calvaire, grâce à la Présence Réelle, ne se fait-il pas remplacer lentement mais sûrement par celui qui est aujourd’hui l’animateur de pique-niques eucharistiques ? A quel point se trouve réalisé ce processus dans tel ou tel diocèse dans le monde ? Tel ou tel évêque avait-il présent à l’esprit, comme « ce que fait l’Eglise », un Sacrificateur ou un animateur ? Le comportement extérieur de l’évêque qui ordonne indiquera son Intention, mais Dieu seul peut le connaître de façon certaine. Il est sûr que de nombreux nouveaux Rits de la Messe s’inclinent vers l’animateur, et que le Nouveau Rit d’Ordination entourant la Forme ne peut qu’aider, étant donné son contenu catholique sévèrement diminué, à miner graduellement l’Intention sacramentelle d’un évêque qui ordonne.

Et quant au Ministre, si l’évêque qui ordonne était lui-même consacré évêque avec le nouveau rit de Consécration, supposons que l’ambiguïté de la nouvelle Forme de Consécration est levée par les mots qui suivent immédiatement. Néanmoins des doutes semblables à ceux cités plus haut doivent surgir quant à l’Intention de l’évêque qui l’a consacré : est-ce que celui-ci pensait, et donc avait l’Intention, que l’Eglise d’aujourd’hui consacre des Sacrificateurs, ou des animateurs de pique-niques ? De telles questions peuvent souvent manquer de réponses claires.

Bref, si j’étais Pape, je pense que je demanderais que tous les prêtres ou évêques ordonnés ou consacrés avec les rits « renouvelés » devraient être réordonnés ou reconsacrés sous condition, non pas parce que je croirais qu’aucuns d’entre eux ne fussent de vrais prêtres ou évêques, au contraire, mais parce que lorsqu’il s’agit des sacrements, tous les doutes sérieux doivent être levés, et que cela serait la plus simple manière de lever tous les doutes possibles. On ne pourrait rien laisser traîner de cette pourriture des sacrements par la Nouvelle Église.

Kyrie eleison.

Résistance Transatlantique

Résistance Transatlantique on décembre 7, 2013

Au cours d’un voyage à la fin de l’automne que j’ai effectué pour visiter des centres de la Résistance catholique au Canada, aux États-Unis et au Mexique, j’ai observé que bien que la Résistance puisse être faible en nombre, elle est cependant forte dans la Foi, ce qui signifie qu’elle a sans aucun doute l’avenir pour elle. Une fois de plus l’histoire d’un petit reste de fidèles se répète. Pour Dieu, c’est la qualité qui importe et non la quantité.

Québec, autrefois la province la plus catholique du Canada, fut dévastée par le Concile Vatican II. A la suite de quoi, la Fraternité Saint Pie X a construit d’importants centres Traditionnels à Montréal et à Lévis, près de la ville de Québec. A Lévis maintenant les Traditionalistes se trouvent divisés, puisque les âmes fortes dans la Foi se sont rendu compte du dangereux changement de cap de la Fraternité en direction de la Néo-église. Une telle division entre les Traditionalistes est grand dommage, mais la Foi doit venir en premier, comme le voient les âmes qui ont reçu la grâce de s’unir à la Résistance. Elle a l’avenir pour elle, ce que n’a plus la Néo-église, ni la Néo-fraternité

Un grand intérêt pour l’avenir de la Résistance aux Etats-Unis est l’initiative du séminaire de l’abbé Joseph Pfeiffer au Kentucky où se trouvaient six séminaristes lors de mon passage début novembre. J’ai apprécié le fait que l’abbé Pfeiffer envisage une espèce de formation sacerdotale différente pour faire face aux circonstances folles qui nous happent tous. Étant donné que le gouvernement des États-Unis a préparé des camps d’internement en plusieurs points des Etats-Unis pour enfermer tout « rebelle » qui s’opposera sérieusement au Nouvel Ordre Mondial, il me paraît sensé de faire apprendre de mémoire aux futurs prêtres un catéchisme et une Histoire Sainte comme s’il s’agissait de textes écrits pour les enfants ! En effet, peut-on dire que les séminaires classiques de la Fraternité ont produit de nombreux prêtres assez forts dans la Foi pour voir la nécessité de la Résistance ? Comme aprèsVatican II, combien de « bons » prêtres ne font que suivre le courant.

Au Texas j’ai parlé à une réunion de patriotes de droite qui se réunissent depuis plusieurs années autour de la revue Spotlight, aujourd’hui American Free Press, pour défendre leur pays contre les anti-patriotes. Les Catholiques y sont la minorité, mais tous ont compris qu’un problème sérieux subvertit la politique de leur nation. En tout cas, ils ont écouté avec attention l’argument selon lequel la politique des hommes n’est autre chose qu’un débordement de leur religion, ou de son manque, et que l’unique solution pour leur patrie est un retour au Catholicisme.

Au nord du Mexique, un prêtre du Chili qui était de la Fraternité, l’abbé René Trincado, construit des chapelles de la Résistance en plein développement. J’en ai visité à Chihuahua et à Saltillo, et il semble qu’un autre centre important de la Résistance surgira bientôt à Guadalajara, grande ville qui fut au centre du fameux soulèvement catholique des Cristeros dans les années 1920. En fait, la Résistance est un soulèvement spontané, sans organisation, de la part des Catholiques Traditionnels dans le monde entier. Leur sens de la Foi réagit instinctivement au changement de cap imposé depuis le sommet de la Fraternité en direction de l’Eglise officielle. En effet, imposer l’unité dans le retour à la Néo-église, c’est chercher à s’unir dans le suicide de la Foi.

Ma dernière étape fut la ville de Mexico, théâtre de la célèbre conquête militaire du Mexique par Hernán Cortés en 1521. Encore plus célèbre fut la conquête spirituelle miraculeuse de tout le pays par Notre-Dame de Guadalupe grâce à ses apparitions dix ans plus tard près de la même ville. Cette intervention de la Mère de Dieu fit surgir un pays catholique complètement nouveau. Jusqu’à nos jours son sanctuaire attire des millions de pèlerins, et c’est le même instinct de la Foi qui a permis à encore un prêtre qui appartenait à la Fraternité, l’abbé Hugo Ruiz, de lancer ce qui promet de devenir un centre important de la Résistance dans la capitale de son pays.

En résumé, le monde peut faire naufrage dans le chaos, et sous l’influence de sa hiérarchie, la Fraternité peut abandonner son effort de résister à ce naufrage, mais un reste d’âmes se rend compte de ce qui est en train de se produire, et s’éveille pour préserver la Foi.Ce reste devra peut-être prendre le chemin des catacombes, mais sa résistance n’est pas sur le point de disparaître.

Kyrie eleison.