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Échec de la « Résistance » ?

Échec de la « Résistance » ? on août 23, 2014

Certains lecteurs de ces « Commentaires » auront eu sans doute un problème avec la référence de la semaine dernière (CE 370) au « tant de lenteur apparente » avec laquelle la « Résistance » fait actuellement son chemin. Peut-être auraient-ils préféré un courageux appel aux armes. Mais nous devons rester réalistes. Par exemple, lorsque le diocèse Traditionnel de Campos au Brésil se jeta dans les bras de la Néo-Rome en 2002, plusieurs d’entre nous n’avons-nous pas dit que parmi les 25 prêtres formés à l’école de Monseigneur de Castro Mayer, il y en aurait au moins quelques-uns qui sortiraient du rang ? Cependant pas un seul ne l’a fait depuis lors pour continuer la vraie défense de la Tradition que fut celle de ce bon évêque, de telle sorte que tous ils se trouvent depuis sur la pente glissante du néo-modernisme. Cependant on n’a pas pour autant à baisser les bras ni à rendre les armes.

Avant tout, Dieu est Dieu, et c’est Lui qui conduit cette crise à sa façon, qui n’est pas la nôtre. « Mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit Yahvé » (Is. LV, 8). Dans nos rêves à nous, les prêtres et laïcs lucides devraient être groupés au coude à coude pour faire front commun aux ennemis de Dieu, mais Lui n’a besoin d’aucune « Résistance » de qui que ce soit pour s’occuper de Ses brebis et pour sauver Son Église. Lorsqu’il y a quarante ans Monseigneur Lefebvre avait l’espoir de réunir une poignée d’évêques comme compagnons de lutte pour qu’ils fissent front à ses côtés, publiquement, pour constituer un vrai barrage sur le chemin du rouleau-compresseur Conciliaire, il aurait certainement dû les trouver, mais il ne les trouva pas. De fait, lorsque Dieu interviendra pour sauver la situation, comme évidemment Il va le faire, il sera clair que le sauvetage aura été Son œuvre par l’intermédiaire de Sa Mère.

En deuxième lieu, plus de cinq siècles d’un humanisme sans frein ont rendu l’homme si ignorant de Dieu, du Seigneur Dieu des Armées, que l’humanité a besoin d’une leçon qu’elle n’apprendra pas autrement que de la façon la plus dure. La Neuvième des 14 règles de Saint Ignace pour le Discernement des Esprits (première semaine) donne trois raisons principales de la désolation spirituelle d’une âme, lesquelles peuvent s’appliquer à la désolation actuelle de l’Église :—

1. Dieu nous châtie pour notre tiédeur et négligence spirituelles. Seul Dieu sait aujourd’hui quel châtiment mondial est celui que mérite notre apostasie mondiale et notre immersion dans le matérialisme et l’hédonisme.

2. Dieu nous met à l’épreuve pour nous démontrer ce qu’il y a réellement en nous et à quel point nous dépendons de Lui. L’homme moderne ne pense-t-il pas sérieusement qu’il sait mieux faire pour diriger l’univers que le Bon Dieu lui-même ? Et, se peut-il que tous les petits efforts des hommes devront échouer d’abord pour que la vérité de Dieu soit enfin comprise ?

3. Dieu nous humilie par la désolation pour tronquer notre orgueil et notre vanité. De la part des principaux ministres de l’unique véritable religion de l’unique vrai Dieu, Vatican II ne fut-il pas une véritable explosion sans précédent de cette vanité humaine qui préfère le monde moderne de l’homme à l’Église immuable de Dieu ? Et la petite Fraternité Saint Pie X, n’a-t- elle pas pensé qu’elle pouvait sauver l’Église ? Si les prétentions et ambitions de la « Résistance » ne restent pas modestes, comme il se doit, elle est vouée d’avance à l’échec.

Alors, quelles devraient être ces ambitions ? Premièrement et principalement, maintenir cette Foi sans laquelle il est impossible de plaire à Dieu (Hébr. XI, 6), et qui est exprimée en une doctrine, dans le Credo catholique. Deuxièmement, être témoin de cette Foi, spécialement par l’exemple, et jusqu’au martyr si nécessaire (martyr est le mot grec pour « témoin »). Ainsi, de quelque façon que la « Résistance » soit organisée ou non, elle doit dédier toutes ses ressources, aussi maigres qu’elles soient, à ce qui aidera les âmes à conserver la Foi. Dès lors, puisque sa prise de position en faveur de la Vérité sera nécessairement reconnue comme telle, du seul fait d’exister elle va témoigner, et son existence sera par là même une réussite et pas un échec.

Kyrie eleison.

Église Conciliaire ?

Église Conciliaire ? on juin 7, 2014

L’expression « église Conciliaire » exprime évidement une réalité, quelque chose de réel, à savoir la masse de personnes et d’institutions qui se proclament Catholiques mais qui en fait sont en train de glisser dans la pratique de la nouvelle religion humaniste du Concile Vatican II. « En train de glisser » car le Conciliarisme, ou le néo-modernisme, est programmé précisément pour permettre aux Catholiques de conserver les apparences de la Foi, tandis qu’il la vide de sa substance. Dans le concret les Catholiques peuvent suivre ce processus aussi rapidement ou lentement qu’ils le désirent, et ils n’ont même pas besoin de le pousser jusqu’au bout, mais dans l’ abstrait le Conciliarisme est radicalement opposé au Catholicisme et, poussé jusqu’au bout, il détruit en même temps la Foi et l’Eglise, ce qui était son objectif.

Le processus n’est pas difficile à observer ni à comprendre, mais les libéraux à la tête de la Fraternité Saint Pie X, en recherchant la réconciliation avec les Conciliaristes à Rome, ont fait de leur mieux pour embrouiller la question de l’église Conciliaire et de l’Eglise catholique. Par exemple, l’Eglise catholique est visible, diront-ils, et l’église Conciliaire est l’église visible, donc l’église Conciliaire est l’Eglise Catholique, argument déjà condamné il y a des années par Monseigneur Lefebvre comme « enfantin » (nombreuses sont les églises visibles qui ne sont pas catholiques). Tout aussi enfantin est l’argument selon lequel il n’y a qu’une seule Eglise, de telle sorte que l’église Conciliaire et l’Eglise catholique doivent être une seule et même Eglise (il y a des milliers de fausses églises).

La vérité n’est pas si compliquée. L’Eglise Catholique est un organisme vivant, à la fois divin et humain, comme son Fondateur Jésus-Christ. En tant que divine, étant Son Epouse Immaculée, elle ne peut être corrompue ni sujette à la corruption, mais en tant que composée d’êtres humains pécheurs, elle peut partiellement pourrir tout comme n’importe quel autre organisme vivant. Donc une façon utile de comprendre comment l’église Conciliaire se tient par rapport à l’Eglise catholique est de penser à une pomme partiellement pourrie.

D’une part la partie pourrie appartient à la pomme. Tout ce qui est pourri était auparavant de la pomme. Ce qui est pourri est une corruption de la pomme, un parasite sur la pomme, il ne pourrait exister sans la pomme et il demeure fermement attaché à la pomme jusqu’à ce que la partie pourrie s’en détache et tombe. D’une façon semblable le Conciliarisme appartient à l’Eglise Catholique pour autant que tout ce qui est Conciliaire fut en son temps catholique, il s’agit d’une corruption de l’Eglise catholique, un parasite sur l’Eglise catholique, qui ne pourrait exister sans l’Eglise catholique, et qui demeure fermement attaché à quelque partie de l’Eglise catholique, jusqu’à ce qu’il détruise cette partie, ainsi qu’il fut programmé pour le faire.

D’autre part la pourriture n’appartient pas à la pomme. Aucune pomme n’a jamais existé pour être une pomme pourrie. Toute pourriture est une transformation d’une pomme quelconque, une corruption et un parasite de la pomme, la transformant en pire, résultant en quelque chose de tout à fait différent d’une pomme, quelque chose que personne de raisonnable ne rêverait de manger ni de décrire comme n’étant point différente de la pomme. De même le Conciliarisme n’appartient pas à l’Eglise catholique, c’est la corruption d’une chose catholique et c’est un parasite sur quoi que ce soit de catholique. Il transforme une partie humaine de l’Eglise catholique en pire, et produit quelque chose d’essentiellement non catholique, qu’aucun catholique raisonnable ne voudrait appeler catholique ni ne voudrait s’y associer, sous peine de perdre sa foi.

Bref, le Conciliarisme est de la pourriture, et l’ « église Conciliaire » est l’unique Eglise divine-humaine en tant que pourrie par Vatican II dans l’un ou l’autre de ses aspects humains. Bien sûr, l’Eglise catholique durera jusqu’à la fin du monde (Mt.XXVIII,20) tandis que l’ « église Conciliaire » ne fait pas plus que partie d’une longue lignée d’églises parasites, au cours des âges, vivant de ce qu’elles pourrissent et pourrissant ce dont elles vivent. Une plaie sur tous les libéraux, confus eux-mêmes, et répandant la confusion !

Kyrie eleison.

Canonisations Irréelles

Canonisations Irréelles on avril 5, 2014

La « canonisation » de deux Papes Conciliaires, Jean XXIII et Jean-Paul II, doit avoir lieu le dernier dimanche de ce mois, et elle inspire à beaucoup de Catholiques croyants une peur bleue. Ceux-ci savent que les Papes conciliaires ont été des destructeurs (au moins objectifs) de l’Église. Ils savent également que l’Église tient les canonisations pour infaillibles. Seront-ils donc forcés à croire que Jean XXIII et Jean-Paul II sont des Saints ? On y perd la tête ! Mais on n’est pas obligé de la perdre. Voyons.

En août de l’année dernière ce Commentaire a constaté le fait que les « canonisations » de la Néo-Église sont en réalité chose tellement différente des canonisations pré-conciliaires qu’aucun Catholique n’est obligé de tenir les « canonisations » post-conciliaires pour infaillibles. Je ne me suis pas trompé, mais je n’ai fait que constater le fait sans expliquer le pourquoi, ce qui est moins satisfaisant pour l’esprit. Par contre dans une conférence de retraite vers la fin de ses jours Mgr. Lefebvre a donné la raison profonde de ce fait, à savoir la maladie mentale des modernistes. Bien comprendre celle-ci est d’une importance capitale pour comprendre correctement la Révolution Conciliaire toute entière.

Mgr. Lefebvre a dit que les Papes Conciliaires, comme toute une masse d’hommes modernes, croient qu’aucune vérité n’est stable. Par exemple la formation de Jean-Paul II se fondait sur l’évolution de la vérité qui bouge selon les temps, progresse avec les progrès de la science, etc. C’est parce que la vérité pour Jean-Paul II n’était jamais fixe qu’il a condamné en 1988 les sacres épiscopaux de la Fraternité St Pie X parce qu’elles procédaient d’une idée fixiste de la Tradition catholique au lieu d’une idée évolutive. En effet, les Catholiques tiennent chaque mot du Credo pour immuable parce que ces mots ont été peaufinés dans le cours des siècles pour exprimer le moins imparfaitement possible les vérités immuables de la Foi, et ils ont été le sujet de définitions infaillibles de la part des Papes et Conciles de l’Église.

Prenons par exemple une vraie canonisation d’antan : 1) Le Pape prononçait comme Pape 2) de façon définitive (a-t-on jamais vu une dé-canonisation ?) 3) que telle personne avait été un modèle de foi et de mœurs 4) et était à accepter comme tel par toute l’Église. En tant que telles ces canonisations remplissaient les quatre conditions d’un enseignement infaillible de l’Église, et étaient tenues pour infaillibles. Mais cette notion catholique d’une vérité immuable est inconcevable pour les esprits fluides d’hommes modernes tels les Papes Conciliaires. Pour eux, la vérité c’est la vie, une vie qui se développe, évolue, croît vers la perfection. Comment alors un Pape Conciliaire peut-il réaliser, encore moins imposer, une canonisation infaillible ?

Mgr. Lefebvre s’imagine comment un Pape conciliaire pourrait réagir à l’idée d’avoir fait une chose pareille : « Mais non ! Si jamais à l’avenir il s’avère que cette personne que j’ai canonisée n’a pas eu toutes les qualités requises, ma foi, un de mes successeurs pourra très bien déclarer que je me suis prononcé sur les vertus de la personne sans pour autant avoir défini une fois pour toutes qu’elle était une Sainte. » Et en attendant, ce nouveau type de canonisation a rendu heureux le Président et les fidèles de la République concernée, qui tous ont eu une excuse pour célébrer.

Quand on y pense, cette explication de Mgr Lefebvre s’applique à l’ensemble de la Néo-église. Qu’est-ce que Vatican II ? – N’est-ce pas la beauté exigeante de la Vérité immuable de Dieu qui mène au ciel remplacée par la laideur commode de la fantaisie fluide de l’homme qui mène à l’enfer, certes, mais qui permet à l’homme de se mettre à la place de Dieu ? La clef de ce processus, c’est que l’esprit se décroche de la réalité. Appliqué à l’Église ce processus engendre le modernisme dont les fruits ressemblent si peu aux réalités catholiques d’antan que les nouvelles réalités requièrent absolument d’être appelées par de nouveaux noms : la Néo-église, les néo-canonisations, les Néo-saints, etc. Après tout, les Catholiques Conciliaires ne sont-ils pas fiers de tout renouveler dans l’Église ?

Kyrie eleison.

Anxiété Sédévacantiste – I

Anxiété Sédévacantiste – I on janvier 25, 2014

Les paroles et les actes du Pape François depuis son élection au début de l’année passée ont été si peu catholiques et si outranciers qu’ils ont relancé l’idée que les derniers papes ne furent pas réellement Papes (« sédévacantisme »). Remarquons d’abord que le Pape François ne fait qu’exprimer plus ouvertement que ses prédécesseurs la folie de Vatican II. La question demeure de savoir si les six Papes Conciliaires (excepté éventuellement Jean-Paul I) peuvent réellement avoir été Vicaires du Christ.

La question n’est pas d’une importance primordiale. S’ils n’ont pas été Papes, de toute manière la Foi catholique et la morale, au moyen desquelles je dois « faire mon salut avec crainte et tremblement » (Filip.II,12) n’ont pas changé d’un iota. Et, s’ils ont été Papes, de toute façon je ne peux leur obéir dans la mesure où ils se sont éloignés de cette Foi et de cette morale, car « nous devons obéir à Dieu avant que d’obéir aux hommes » (Actes V,29). Néanmoins je crois qu’il convient d’offrir quelques réponses à certains arguments des sédévacantistes, car il y a des sédévacantistes qui paraissent désirer faire de la vacance du Siège de Rome un dogme que les Catholiques doivent absolument croire. A mon avis ce n’est pas le cas. « Dans les choses douteuses, la liberté » (Saint Augustin).

Je pense que la clef du problème dont le sédévacantisme n’est qu’une expression entre autres, c’est que Vatican II a été un désastre sans précédent dans toute l’histoire de l’Église de Jésus-Christ, tandis qu’en même temps il fut la conclusion logique pour les prélats catholiques d’une longue décadence qui remonte à la fin du Moyen Âge. D’un côté la nature divine de l’Église Catholique et les principes qui gouvernent toutes ses crises, y compris la crise Conciliaire, ne peuvent changer. D’un autre côté, l’application de ces principes doit prendre en compte les circonstances humaines toujours changeantes à l’intérieur desquelles ces principes jouent. Et le degré de la corruption humaine de nos jours n’a pas de précédent.

Ceci dit, deux des principes qui ne changent pas sont d’un côté que l’Église est indéfectible, puisque Notre Seigneur a promis que les portes de l’Enfer ne prévaudront pas contre elle (Mt.XVI,18). D’un autre côté Notre Seigneur s’est aussi demandé s’il trouverait encore la Foi sur la Terre lors de sa Seconde Venue (Lc.XVIII,8), citation importante car elle suggère clairement que l’Église aura presque complètement déserté à la fin du monde, tout comme elle paraît être en train de le faire en 2014. En effet si aujourd’hui nous ne vivons pas la fin du monde, nous sommes certainement en train de vivre la répétition générale de cette fin du monde, ainsi que Notre Dame de La Salette, le Vénérable Holzhauser et le Cardinal Billot l’ont tous suggéré.

Par conséquent aujourd’hui, comme à la fin du monde, la défection peut aller très loin. Certes elle ne peut aller plus loin que Dieu Tout-puissant ne l’aura permis, afin de garantir que son Église ne disparaisse pas totalement. Mais la défection peut aller aussi loin que Dieu le permettra – en d’autres mots rien n’empêche que son Église ne disparaisse pas presque complètement. Et jusqu’où exactement ce « presque complètement » peut-il aller ? Dieu seul le sait, aussi n’y a-t-il que le temps qui puisse nous le dire, car nul d’entre nous autres hommes ne sonde l’esprit de Dieu, et seulement les faits peuvent nous révéler après coup ce qui était prévu dans l’esprit divin. Mais Dieu nous révèle en partie son esprit dans l’Écriture Sainte.

Or, en ce qui concerne la fin du monde, bon nombre des interprètes du Chapitre XIII,11–17 de l’Apocalypse pensent que la Seconde Bête, semblable à un agneau et au service de l’Antéchrist, n’est autre que les autorités de l’Église, car si celles-ci tenaient tête à l’Antéchrist, jamais il ne serait en mesure de vaincre – mais l’Ecriture dit qu’il vaincra. Donc : est-il si extraordinaire que lors de la répétition générale de la fin du monde les Vicaires du Christ parlent et se comportent comme des ennemis du Christ ? A la lumière de ces antécédents nécessaires, le « Commentaire » de la semaine prochaine proposera des réponses à quelques-uns des principaux arguments des sédévacantistes.

Kyrie eleison.

Fatima Contesté

Fatima Contesté on novembre 9, 2013

Assurément au début du 20me siècle le Bon Dieu a donné au monde deux grandes lumières : pour la théorie l’Encyclique Pascendi en 1907 par St Pie X, dénonciation de l’erreur clef du subjectivisme, et pour la pratique les apparitions de Fatima en 1917 par la Bienheureuse Vierge Marie, remède à la plaie monstrueuse du Communisme. Mais le Diable détourne l’attention de Pascendi, et il suscite une série d’objections pour discréditer Fatima. Voici en quelques-unes parmi les plus importantes :—

Comment peut-on prendre au sérieux la version du Cardinal Ottaviani de la troisième partie du Secret de Fatima (cf. CE 324) où Notre Dame aurait dit qu’une troisième guerre mondiale commencerait dans la seconde partie du 20me siècle ? Avant 2000 il n’y a rien eu de tel. A cet égard il y a un parallèle intéressant entre les deuxième et troisième parties du Secret de Fatima. Dans la deuxième partie Notre Dame a dit qu’une guerre pire que la Première Guerre mondiale commencerait sous le règne du Pape suivant, qui serait Pie XI. Pourtant Pie XI est mort au printemps de 1939, et la Deuxième Guerre mondiale n’a été déclarée qu’en automne de cette année, lorsque le Pape était Pie XII. Notre Dame s’est-elle trompée de calendrier ? Non, elle visait la réalité au lieu des apparences. En réalité cette guerre a commencé en 1938 quand Staline s’est décidé à faire un pacte avec Hitler pour permettre à celui-ci de faire la guerre à l’ouest. Voyez sur eleisonkommentar.blogspot.com la Lettre du Directeur de mai, 2000, qui raconte l’histoire passionnante du vrai début de cette guerre. Donc que cette version du Cardinal soit ou non la version authentique du Secret, la réalité ne peut-elle pas être que la troisième guerre mondiale a commencé au Moyen Orient bien avant 2000, par exemple avec la première invasion d’Iraq en 1991 ? Les choses ne sont pas toujours ce qu’elles paraissent être.

La Deuxième Guerre mondiale nous a fait voir les bombardements épouvantables de Dresde, Tokyo, Nagasaki, entre autres. Quoi de neuf peut-il y avoir dans ce domaine ? Les morts de cette guerre se chiffrent normalement autour des 66 millions. Si nous avons bien compris plusieurs avertissements de Notre Dame, pas seulement à Fatima, les morts de la troisième guerre mondiale et du Châtiment vont se chiffrer dans les milliards. De l’ordre de cent fois pire.

Mais quel châtiment matériel pourrait dépasser le châtiment spirituel des temps actuels ? Certes, après la Chute d’Adam et Eve le pire désastre dans toute l’histoire de l’humanité a été Vatican II. Pourtant nombreux sont ceux qui l’ont pris comme une grande libération. Selon le proverbe anglais, “Bâtons et pierres me briseront les os, mais les mots ne me feront jamais de mal ». Les châtiments spirituels sont en eux-mêmes bien pires, mais pour que nous autres hommes nous comprenions, il faut des réalités matérielles (cf.Mt.IX,6 : Jn.XX,27).

Notre Dame de Fatima a promis une période de paix si le Pape faisait une certaine Consécration. Or, les Papes ont fait plusieurs Consécrations du genre voulu, mais il n’y a pas eu la paix. En effet il ya eu plusieurs Consécrations, mais jamais exactement comme Notre Dame en a demandé : par le Pape, de la Russie, à son Cœur Immaculé, en union avec tous les évêques du monde. Toujours jusqu’ici l’une ou l’autre de ces quatre conditions a fait défaut.

Notre Dame de Fatima a parlé de « nations annihilées » et d’une « période de paix. » Or, nous avons vu des nations annihilées dans la Deuxième Guerre mondiale, et une période de paix dans les années 1950. Donc ses prophéties se sont déjà passées, nous n’avons plus à les attendre. Quelles nations sont restées annihilées depuis ? Et quelle sorte de paix avons-nous eue dans la guerre froide des années 1950 ? Notre Dame de Fatima parlait d’événements beaucoup plus importants qui ne se sont pas encore passés mais appartiennent à l’avenir.

Cœur Sacré de Jésus, ayez pitié de nous. Cœur Immaculé de Marie, intercédez pour nous.

Kyrie eleison.

Condition Pathologique

Condition Pathologique on août 17, 2013

On rapporte que la grande Reine d’Espagne, Isabelle la Catholique, a commandé une fois un tableau qui présentât un prêtre à l’autel, une femme qui enfante et un criminel sur l’échafaud. Autrement dit, que chacun soit fidèle à son état de vie. Mais ce « Commentaire » a suggéré la semaine dernière que ce n’est pas le cas aujourd’hui : souvent, les enseignants n’enseignent plus, les médecins ne soignent plus, les policiers ne protègent plus et – le pire de tout, j’aurais pu ajouter – les prêtres ne sont plus des hommes de Dieu. Pour nommer ce décalage par rapport à la réalité, aujourd’hui fréquent, un ami italien a recours à un mot moderne – la « pathologie ».

Ce mot appartient au jargon des psychiatres que l’on peut appeler le « psycho-bla-bla », parce qu’il habille de néologismes sonores les anciennes misères bien connues de la pauvre nature humaine. Or, les psychiatres qui sont eux-mêmes sans Dieu peuvent difficilement résoudre les problèmes de l’homme moderne sans Dieu, mais au moins ils s’y efforcent, pour ainsi dire, et alors la nouveauté de leur « psycho-bla-bla » sert au moins à suggérer que les misères qui s’accumulent dans les âmes aujourd’hui, de par l’apostasie accumulée des siècles passés, sont d’une certaine façon sans précédent. Mon ami écrit :—

« Le mot « pathologie » peut signifier une affection d’occasion ou de naissance, par extension un mode d’être, entendons anormal ou déformé, laquelle affection, soit innée soit acquise, est arrivée jusqu’à faire partie de la constitution de l’individu en question. On peut étendre le même concept à un groupe ou une société. C’est ainsi que l’on peut parler d’une condition malade, anormale, du monde moderne. En tant que telle, acquise ou innée, la pathologie n’est pas perçue pour ce qu’elle est par le sujet qui en est affecté, au contraire, croyant qu’il s’agit d’une condition normale, il en profite comme bouclier, même il s’en vante. L’anormal devenu normal et le normal devenu anormal, voilà le drame du monde moderne. »

Dans ce cas-là on s’attendrait à trouver des prêtres qui négligent l’autel, des femmes qui n’enfantent pas et des criminels jamais sur l’échafaud. Mais voilà exactement notre monde – bravo, le « psycho-bla-bla » ! Voici donc ce qu’écrit le même ami sur la façon dont les catholiques doivent réagir à cette condition pathologique du monde d’aujourd’hui :—

« Les catholiques doivent bien comprendre que nous vivons dans une situation sans précédent, où tout sens de la réalité objective ne fait que s’étioler. Ceci signifie pour l’Église que des points de repère qui étaient valides jusqu’à il y a 50 ans, ne le sont plus. Il faut d’autres solutions qui non seulement prennent en compte que le désordre peut toujours augmenter, mais soient aussi assez élastiques pour s’y adapter. Si donc c’est la doctrine qui prime, c’est de façon doctrinale qu’il faut faire comprendre aux catholiques et aux futurs prêtres à quel point ces temps de la fin sont uniques. Les Évangiles en parlent comme à l’avenir, mais ces temps sont bel et bien actuels, et ils ne risquent que de s’empirer, jusqu’au moment où Dieu dira que la mesure est comble. »

Bref, des siècles d’une apostasie en ascension ont accumulé dans le genre humain un refus de la réalité que l’on peut qualifier de « pathologique », et qui est cause dans les âmes d’une détresse sans pareil, détresse pas soulagée par un degré de prospérité matérielle également sans pareil. L’Église catholique a combattu cette apostasie, mais lorsqu’à Vatican II elle a renoncé au combat, la fantaisie pathologique s’est emparée du monde qui en a basculé vers l’Antéchrist. Mgr. Lefebvre a créé un bastion de la santé mentale à l’intérieur de cette Église branlante, mais voici que la même pathologie est bien en cours pour s’emparer de sa Fraternité.

Enseignants, enseignez ! Médecins, soignez ! Femmes, enfantez ! Et prêtres, étudiez tout ce qu’a dit et écrit Mgr. Lefebvre. Et Reine Isabelle, priez pour nous.

Kyrie eleison.