Étiquette : Pape Saint Pie X

Cardinal Pie – I

Cardinal Pie – I posted in Les Commentaires Eleison on juin 28, 2014

Le Cardinal Pie (1815–1880) fut un grand homme d’Église de la France du XIX s., l’un des grands défenseurs de la Foi contre ce libéralisme qui est en train de dévorer le monde depuis la Révolution Française (1789) jusqu’à présent. Le Pape Saint Pie X conservait ses œuvres comme livre de chevet et les lisait constamment. Il ne fait aucun doute que la compréhension profonde qu’avait le Cardinal des idées clefs qui gouvernent le monde moderne, a joué un rôle primordial dans l’obtention par Saint Pie X de ce sursis de 50 ans, disons de 1907 à 1958, qui a retardé d’autant l’« auto-démolition » de l’Eglise à Vatican II.

Auto-démolition ? Mais l’Eglise ne peut être démolie ! C’est vrai. Grâce à la protection de Dieu elle durera jusqu’à la fin du monde (Mt.XXVIII, 20), mais en même temps nous savons par la parole de Dieu qu’à ce moment-là la Foi existera à peine sur la Terre (Lc.XVIII,8), et qu’il aura été donné aux forces du mal de vaincre les Saints (Apoc.XIII,7). Voilà deux citations importantes à garder présentes à l’esprit en 2014, où tout ce qui nous entoure nous annonce que les fidèles du Christ doivent se préparer à subir défaite sur défaite, par exemple cette chute de la Fraternité Saint Pie X. Lisez ce qu’avait à dire le Cardinal Pie à ce propos, voici environ 150 ans !

« Luttons, espérant contre toute espérance. Car je veux le dire à ces chrétiens pusillanimes, à ces chrétiens qui se font esclaves de la popularité, adorateurs du succès et que les moindres progrès du mal déconcertent. Ah, affectés comme ils sont, plaise à Dieu qu’Il leur épargne les angoisses de l’épreuve dernière. Cette épreuve est-elle prochaine, est-elle éloignée ? Nul ne le sait et je n’ose rien augurer à cet égard. Mais ce qui est certain, c’est qu’à mesure que le monde approchera de son terme, les méchants et les séducteurs auront de plus en plus l’avantage. On ne trouvera quasi plus de foi sur la terre, c’est-à-dire elle aura presque complètement disparu de toutes les institutions terrestres. Les croyants eux-mêmes oseront à peine faire profession publique et sociale de leurs croyances.

« La scission, la séparation, et le divorce des sociétés avec Dieu, qui est donné par Saint Paul comme un signe précurseur de la fin, ira se consommant, de jour en jour. L’Eglise, société sans doute toujours visible, sera de plus en plus ramenée à des proportions simplement individuelles et domestiques. Elle, qui disait à ses débuts : le lieu m’est étroit, faites-moi de la place où je puisse habiter, elle se verra disputer le terrain pied à pied, elle sera entourée et resserrée de toutes parts : autant les siècles l’avaient fait grande, autant on s’appliquera à la restreindre. Enfin, il y aura pour l’Eglise comme une véritable défaite, il sera donné à la Bête de faire la guerre avec les Saints et de les vaincre. L’insolence du mal sera à son comble. »

Ce sont là des paroles prophétiques qui jour après jour se révèlent plus véridiques, qui n’ont certes rien d’agréable à admettre, mais qui sont ancrées dans l’Écriture. Un sage évêque anglican (Butler) disait au XVIII s. : « Les choses sont ce qu’elles sont. Ses conséquences seront ce qu’elles seront. Pourquoi alors chercherions-nous à nous tromper nous-mêmes ? » Remarquez en particulier comment le Cardinal prévoit l’impossibilité de défendre la Foi à toute échelle qui dépasse simplement celle du foyer. Pas tout le monde n’admet que nous en soyons arrivés déjà à ce point-là en 2014. Je voudrais bien leur donner raison, mais il me reste encore à être persuadé qu’avec les membres de notre dissociété actuelle on puisse réaliser une société religieuse. Comparez avec nous autres, citoyens des démocraties modernes, le centurion romain de l’Évangile qui comprenait l’ordre hiérarchique et reconnut sur le champ l’autorité de Notre Seigneur (Mt.VIII,5–18) – Quel bel éloge Notre Seigneur en fit-il !

Patience. Nous verrons la semaine prochaine comment le Cardinal lui-même a réagi à ce qu’il avait prévu. Il ne se donnait nullement pour vaincu.

Kyrie eleison.

Fatima Contesté

Fatima Contesté posted in Les Commentaires Eleison on novembre 9, 2013

Assurément au début du 20me siècle le Bon Dieu a donné au monde deux grandes lumières : pour la théorie l’Encyclique Pascendi en 1907 par St Pie X, dénonciation de l’erreur clef du subjectivisme, et pour la pratique les apparitions de Fatima en 1917 par la Bienheureuse Vierge Marie, remède à la plaie monstrueuse du Communisme. Mais le Diable détourne l’attention de Pascendi, et il suscite une série d’objections pour discréditer Fatima. Voici en quelques-unes parmi les plus importantes :—

Comment peut-on prendre au sérieux la version du Cardinal Ottaviani de la troisième partie du Secret de Fatima (cf. CE 324) où Notre Dame aurait dit qu’une troisième guerre mondiale commencerait dans la seconde partie du 20me siècle ? Avant 2000 il n’y a rien eu de tel. A cet égard il y a un parallèle intéressant entre les deuxième et troisième parties du Secret de Fatima. Dans la deuxième partie Notre Dame a dit qu’une guerre pire que la Première Guerre mondiale commencerait sous le règne du Pape suivant, qui serait Pie XI. Pourtant Pie XI est mort au printemps de 1939, et la Deuxième Guerre mondiale n’a été déclarée qu’en automne de cette année, lorsque le Pape était Pie XII. Notre Dame s’est-elle trompée de calendrier ? Non, elle visait la réalité au lieu des apparences. En réalité cette guerre a commencé en 1938 quand Staline s’est décidé à faire un pacte avec Hitler pour permettre à celui-ci de faire la guerre à l’ouest. Voyez sur eleisonkommentar.blogspot.com la Lettre du Directeur de mai, 2000, qui raconte l’histoire passionnante du vrai début de cette guerre. Donc que cette version du Cardinal soit ou non la version authentique du Secret, la réalité ne peut-elle pas être que la troisième guerre mondiale a commencé au Moyen Orient bien avant 2000, par exemple avec la première invasion d’Iraq en 1991 ? Les choses ne sont pas toujours ce qu’elles paraissent être.

La Deuxième Guerre mondiale nous a fait voir les bombardements épouvantables de Dresde, Tokyo, Nagasaki, entre autres. Quoi de neuf peut-il y avoir dans ce domaine ? Les morts de cette guerre se chiffrent normalement autour des 66 millions. Si nous avons bien compris plusieurs avertissements de Notre Dame, pas seulement à Fatima, les morts de la troisième guerre mondiale et du Châtiment vont se chiffrer dans les milliards. De l’ordre de cent fois pire.

Mais quel châtiment matériel pourrait dépasser le châtiment spirituel des temps actuels ? Certes, après la Chute d’Adam et Eve le pire désastre dans toute l’histoire de l’humanité a été Vatican II. Pourtant nombreux sont ceux qui l’ont pris comme une grande libération. Selon le proverbe anglais, “Bâtons et pierres me briseront les os, mais les mots ne me feront jamais de mal ». Les châtiments spirituels sont en eux-mêmes bien pires, mais pour que nous autres hommes nous comprenions, il faut des réalités matérielles (cf.Mt.IX,6 : Jn.XX,27).

Notre Dame de Fatima a promis une période de paix si le Pape faisait une certaine Consécration. Or, les Papes ont fait plusieurs Consécrations du genre voulu, mais il n’y a pas eu la paix. En effet il ya eu plusieurs Consécrations, mais jamais exactement comme Notre Dame en a demandé : par le Pape, de la Russie, à son Cœur Immaculé, en union avec tous les évêques du monde. Toujours jusqu’ici l’une ou l’autre de ces quatre conditions a fait défaut.

Notre Dame de Fatima a parlé de « nations annihilées » et d’une « période de paix. » Or, nous avons vu des nations annihilées dans la Deuxième Guerre mondiale, et une période de paix dans les années 1950. Donc ses prophéties se sont déjà passées, nous n’avons plus à les attendre. Quelles nations sont restées annihilées depuis ? Et quelle sorte de paix avons-nous eue dans la guerre froide des années 1950 ? Notre Dame de Fatima parlait d’événements beaucoup plus importants qui ne se sont pas encore passés mais appartiennent à l’avenir.

Cœur Sacré de Jésus, ayez pitié de nous. Cœur Immaculé de Marie, intercédez pour nous.

Kyrie eleison.

Chute Horrible – I

Chute Horrible – I posted in Les Commentaires Eleison on juin 8, 2013

Comparer ce qu’était la Fraternité St Pie X sous Mgr Lefebvre entre les années 1970 et 1991 avec ce qu’elle est devenue au cours, disons, des dernières 15 années, c’est constater une chute peu moins qu’horrible. En quelques numéros de ce « Commentaire » voyons d’abord pourquoi une telle horreur est normale dans notre pauvre monde contemporain, parce que « Tout comprendre, c’est tout pardonner », et que nous avons tous besoin de pardon. Ensuite faisons face à l’horreur, non pas pour nous décourager mais au contraire pour nous ceindre les reins en vue des horreurs très probablement encore pires à venir, et voyons enfin ce que nous pouvons faire pour nous ceindre les reins, parce que le Bon Dieu ne nous aura pas laissé sans rien que nous puissions faire (mais attention au peu d’eau dont nous disposons pour ne pas le verser dans le sable). Écoutons d’abord comment trois grands penseurs catholiques prennent la mesure de notre époque, pour comprendre pourquoi l’horreur y est la norme.

Dans sa grande Lettre Encyclique sur la franc-maçonnerie, Léon XIII fait remarquer comment ses principes pervers procèdent de l’indifférence envers l’Église catholique (#13), à sa blessure (#14), et à sa destruction (#15), pour passer à la ruine de toute religion positive (#16), de toute religion naturelle (#17), et des grandes vérités naturelles (#18), telles la Création et Providence de Dieu et l’immortalité de l’âme. Logiquement, au 21me siècle nous avons poussé encore plus loin, à la ruine de toute notion même de vérité. Les esprits sont devenus une bouillie informe, même ceux des Papes, des Cardinaux et des Évêques.

Dans sa grande Lettre Encyclique de 1907 sur le modernisme, St Pie X a vu clairement cette même ruine de toute vérité et pensée par les modernistes. Il est en dessous de la dignité des Papes de hurler, mais dans Pascendi Pie X utilise les mots les plus forts dont il dispose pour stigmatiser cette pourriture de l’esprit moyennant laquelle les modernistes font pourrir la Foi catholique toute entière. Implicitement il dit que le modernisme est le bout de la ligne, le terminus. Son avertissement dramatique a valu à l’Église un sursis de 50 ans, mais avec Vatican II cette pourriture de la Foi qu’il avait jetée hors de l’Église a été élevée en doctrine officielle de l’Église par Jean XXIII et Paul VI ! Si les Papes deviennent fous, comment veut-on que de petits Supérieurs ne fassent pas de même ?

Un troisième esprit catholique qui mesure comment Vatican II a ravagé la Foi, c’est le laïc italien, Romano Amerio, dont l’analyse des erreurs modernes, Iota Unum, a retenu l’admiration de Mgr Lefebvre. J’aimerais bien que quelqu’un me trouve la référence de l’endroit où il dit que si les choses continuent de suivre leur chemin actuel, parler ou écrire finiront par devenir impossibles, et tout ce qui restera sera de se taire ! Cela semble inimaginable ? Aux États-Unis tout récemment un bon commentateur politique, le Dr Paul Craig Roberts, a failli cesser d’écrire parce qu’il lui semblait qu’il n’y avait plus personne capable de penser, ou qui y fût disposé.

Aujourd’hui nous passons par la répétition générale de l’Antéchrist, et si ces jours n’étaient pas abrégés, comme le dit Notre Seigneur (Mt. XXIV, 22), nous pourrions tous y perdre la raison et la Foi. Alors qui se sent encore incliné à jeter la première pierre à tel Pape ou Supérieur qui perd la raison ?

Néanmoins, tandis que Notre Seigneur nous défend de juger- condamner (Mt. VII, 1) parce que Dieu seul connaît aussi parfaitement toutes les circonstances qu’il le faut pour juger sans erreur, en même temps il nous commande de juger- discerner entre les vrais bergers et les mercenaires, ou entre les brebis et les loups sous peau de brebis (Mt. VII, 15). Voilà notre responsabilité de catholiques pour sauver nos âmes, et voilà pourquoi bientôt nous examinerons de nouveau l’horreur qui se déroule actuellement à l’intérieur de la FSPX.

Kyrie eleison.

Sarto, Siri ?

Sarto, Siri ? posted in Les Commentaires Eleison on septembre 29, 2012

Lors d’un sermon pour la fête de Saint Pie X, je me suis surpris à prononcer une « quasi-hérésie » : Je me demandais à voix haute si Joseph Sarto aurait désobéi à Paul VI lorsque celui-ci détruisait l’Église, si au lieu de mourir étant le Pape Pie X en 1914, il était mort comme Cardinal, disons en 1974. Dans la Fraternité Saint Pie X, cela doit ressembler à une hérésie car, comment la sagesse du patron céleste de la FSPX peut-elle être prise en défaut ? Néanmoins la question n’est pas inutile.

Dans les années 1970Mgr. Lefebvre entreprit quelques visites personnelles à un certain nombre de cardinaux et d’évêques de l’Église parmi les meilleurs, dans l’espoir d’en persuader au moins une poignée à offrir une résistance publique à la révolution de Vatican II. Il disait souvent que la résistance unie de rien qu’une demi-douzaine de ces évêques aurait pu sérieusement entraver la débâcle Conciliaire de l’Église. Hélas, ni même le Cardinal Siri de Gênes que Pie XII souhaitait avoir comme successeur, ne voulait faire un geste publique contre l’Église officielle Conciliaire. Finalement, Monseigneur de Castro Mayer s’associa en public à Mgr Lefebvre, mais pas plus tôt que dans les années ‘80, alors que la Révolution Conciliaire s’était déjà bien incrustée au sommet de l’Église.

Vient alors la question : comment fut-il possible que les meilleurs parmi les esprits les mieux préparés aient pu être aussi aveuglés ? Comment au moins quelques-uns parmi les meilleurs hommes d’Église de l’époque ne furent-ils pas en mesure de voir ce que l’Archévêque voyait, par exemple que la « loi » qui instaurait la Nouvelle Messe ne pouvait être en aucune façon une vraie loi, car il appartient à la nature même d’une loi d’être un ordonnancement de la raison pour le bien commun ? Comment Monseigneur Lefebvre put-il se trouver si relativement seul pour refuser qu’un principe de bon sens aussi fondamental se laissât étouffer par respect de l’autorité, alors que la survie même de l’Église était gravement menacée par Vatican II et la Nouvelle Messe ? Comment l’autorité put-elle arriver à prendre ainsi le dessus de la réalité et de la vérité ?

Je réponds que depuis sept siècles la Chrétienté glisse dans l’apostasie. Pendant 700 ans, avec de nobles interruptions telle la Contre-réforme, la réalité du catholicisme s’est vue lentement ronger par le rêve cancéreux du libéralisme, comme quoi l’homme doit se libérer de Dieu en libérant sa nature de la grâce, son esprit de la vérité objective, et sa volonté du bien et du mal objectifs. Pendant très longtemps, pendant 650 ans, les chefs de l’Église catholique se sont accrochés à la réalité et l’ont défendue, mais à la fin, la force du rêve de la modernité, fantaisie toujours plus éblouissante et séduisante, finit par pénétrer dans leurs os suffisamment pour que la réalité perdît son emprise sur leurs esprits et leurs volontés. La grâce venant à leur manquer, ainsi que le dit Saint Thomas Moreà propos des évêques anglais de son époque qui trahissaient l’Église catholique, les prélats de Vatican II laissèrent le rêve des hommes peser plus que la réalité de Dieu, et l’autorité peser plus que la vérité. Il y a ici des leçons pratiques pour le clergé comme pour les laïcs.

Chers confrères, à l’intérieur comme à l’extérieur de la FSPX, pour servir Dieu, prenons garde de ne pas réagir comme Joseph Siri alors qu’en réalité il nous faut réagir comme Joseph Sarto, avec ses magnifiques condamnations des erreurs modernes dans Pascendi, Lamentabili et Notre Charge Apostolique sur le Sillon. Et pour obtenir la grâce dont nous avons besoin dans cette crise la plus terrible de toute l’histoire de l’Église, nous avons terriblement besoin de prier.

Quant à vous, fidèles, si les horreurs de la vie moderne vous font avoir « faim et soif de justice », réjouissez-vous, si vous pouvez, de ce que ces horreurs vous maintiennent dans la réalité, et ne doutez pas que si vous persévérez dans cette faim et soif, « vous serez rassasiés » (Mt.V, 6). Bienheureux les pauvres en esprit, les doux, ceux qui pleurent, dit Notre Seigneur au même endroit. Quant à la protection la plus sûre pour éviter que vos esprits et vos cœurs ne soient pris par le rêve, priez cinq, ou mieux quinze, Mystères chaque jour du Saint Rosaire de Notre Dame.

Kyrie eleison.

Théories de la Conspiration.

Théories de la Conspiration. posted in Les Commentaires Eleison on novembre 5, 2011

A la suite du récent « Commentaire Eleison » sur le déicide (CE 222), certains lecteurs pourraient s’attendre a ce que le « Commentaire Eleison » fasse souvent mention du rôle des Juifs dans les affaires du monde, mais ils risqueraient d’être déçus. Dans les 225 numéros déjà publiés, je crois que tout au plus une petite dizaine de numéros ait fait mention explicite des Juifs. Car quelque soit le problème qu’ils peuvent ou ne peuvent pas représenter, ils ne sont certainement pas le problème principal. Le principal problème, c’est cet athéisme de l’homme moderne qui est aussi la préoccupation centrale du « Commentaire Eleison », comme j’espère que ses lecteurs le constatent.

Les théories du complot comme celle des Juifs conspirant pour dominer le monde, sont courantes, mais il y a deux exagérations entre lesquelles il est sage, mais pas toujours facile, de garder le juste équilibre. Suivant les media la plupart de gens estiment que toutes les théories du complot sont des bêtises, et que seules les « maniaques du complot » y croient. D’autre part une petite minorité, mais aux fortes convictions, soutient que tous les événements du monde doivent leur explication à l’une ou l’autre conspiration, en particulier à une conspiration juive. C’est un écrivain célèbre de l’Eglise d’il y a 1800 ans qui a le mieux dit la vérité essentielle là-dessus.

Tertullien (160–220) a dit que la Foi catholique et le pouvoir juif sont comme les deux plateaux d’une balance : dans la mesure où la Foi catholique augmente, dans la même mesure le pouvoir juif diminue, et quand la Foi catholique baisse, le pouvoir juif monte. Mais la Foi est au-dessus du pouvoir. C’est pourquoi le problème principal n’est pas les Juifs, mais la montée ou la baisse de la Foi chez les hommes. Et c’est pourquoi il y a pour de vrai des conspirations, elles jouent un rôle important et elles ne doivent pas être sous-estimées, mais le problème central réside dans l’homme qui se détourne du vrai Dieu et de son unique véritable Eglise. En bref – et c’est le point crucial – les Gentils ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes si le pouvoir juif est si écrasant aujourd’hui.

Par conséquent, s’il y a des gens qui commencent à se rendre compte de ce que Disraeli et Woodrow Wilson insinuaient clairement sans pouvoir le dire trop ouvertement, à savoir qu’il y a un pouvoir occulte qui dirige les événements du monde, qu’ils ne perdent pas la tête en accusant comme si ce sont les seuls coupables les Illuminati, ou les Juifs, ou les Francs-Maçons, ou qui que ce soit, mais qu’ils comprennent la sagesse de cette parole de Saint Pie X : « Que chaque homme fasse son devoir, et tout ira bien ». En effet notre premier devoir est envers Dieu, ainsi que l’indique le Premier Commandement, en sorte que si nous faisions tous notre premier devoir en nous tournant vers Dieu, il serait pour Lui un simple jeu d’enfants de défaire l’actuel pouvoir de ses divers ennemis qu’Il a Lui-même permis, en n’intervenant pas pour l’empêcher.

Ainsi avant l’intervention de Notre Dame à Fatima en 1917, les ennemis de l’Eglise s’étaient complètement emparés du gouvernement du Portugal, mais quand pratiquement tout le peuple Portugais se mit à prier et faire pénitence ainsi que Notre Dame l’avait demandé, alors Elle a simplement dissous le pouvoir des ennemis de l’Eglise par une révolution sans effusion de sang. Le Portugal devint, pour une grande partie de ce 20 èmesiècle qui chassait Dieu et dans lequel le Communisme triomphait partout, la vitrine d’un Etat catholique.

Les plus intelligents parmi les ennemis de Dieu se rendent bien compte qu’ils Lui servent de fléau pour flageller son peuple infidèle. Si seulement les amis de Dieu comprenaient qu’ils sont opprimés par ses ennemis pour les aider à revenir vers Lui et ainsi parvenir au Ciel, alors les théories du complot s’estimeraient à leur juste valeur : ni plus, ni moins importantes qu’elles ne le sont en réalité.

Kyrie eleison.

La Pensée de Benoît XVI – II

La Pensée de Benoît XVI – II posted in Les Commentaires Eleison on juillet 16, 2011

Si l’on divise en quatre parties l’étude de Monseigneur Tissier de Mallerais sur la pensée de Benoît XVI, la deuxième partie présente ses racines philosophiques et théologiques. En analysant d’abord l’aspect philosophique Mgr Tissier fait comme Pie X dans sa grande Encyclique sur le modernisme, Pascendi. Si une bouteille de vin est sale à l’intérieur, même le meilleur vin que l’on y versera sera abîmé. Si l’esprit d’un homme est désorienté, même la Foi catholique en y passant sera ruinée. Or la philosophie moderne désoriente et défait l’esprit humain. Voici le problème de Benoît XVI.

Comme Pie X avant lui, Mgr Tissier attribue au philosophe allemand des Lumières, Emmanuel Kant (1724–1804), la responsabilité principale de cette défaite des esprits modernes. C’est Kant qui a perfectionné le système de l’anti-pensée subjectiviste qui règne aujourd’hui partout, et qui exclut de tout discours rationnel le Bon Dieu. En effet, si l’esprit humain ne peut connaître de l’objet rien de plus que ce qui en paraît aux sens, cet esprit est rendu libre de reconstruire comme il veut la réalité derrière ces apparences sensibles. Dès lors la réalité objective est écartée comme inconnaissable, et le sujet règne suprême. S’il a besoin de Dieu et postule son existence, tant mieux pour Dieu. Sinon, le Bon Dieu se trouve, pour ainsi dire, mis au rancart !

Mgr. Tissier présente ensuite cinq philosophes modernes, tous aux prises avec les conséquences de la folie subjectiviste de Kant qui a préféré l’idée à la réalité, le sujet à l’objet . Parmi eux les deux plus importants pour leur influence sur la pensée du Pape pourraient être Heidegger (1889–1976), un père de l’existentialisme, et Buber (1878–1965), un maître du personnalisme. En effet, si les essences sont inconnaissables (Kant), il ne reste que l’existence. Or parmi les existants le plus important est la personne, constituée pour Buber par l’intersubjectivité, ou le rapport « Moi-toi » entre les personnes subjectives, rapport qui ouvre le chemin à Dieu. Donc la connaissance du Dieu objectif va dépendre de l’engagement subjectif de la personne humaine. Quel fondement peu sûr pour cette connaissance-là !

N’empêche, que le sujet humain y mette du sien est la clef de la pensée théologique de Benoît XVI, sous l’influence tout d’abord, dit Mgr Tissier, de la célèbre École de Tuebingen. Fondée par J. S. von Drey (1777–1853), cette École maintenait que l’histoire est mue par l’esprit de l’époque qui est toujours en mouvement, et cet esprit, c’est l’esprit du Christ. Il s’ensuit que la Révélation divine n’est plus le Dépôt de la Foi clôturé par la mort du dernier Apôtre que les époques suivantes ne font qu’expliciter. Non, son contenu ne cesse d’évoluer, et le sujet qui reçoit cette Révélation contribue à son contenu. Donc l’Église de chaque époque joue un rôle non seulement passif mais aussi actif dans la Révélation, et c’est elle qui donne à la Tradition du passé sa signification pour le présent. Cela ne nous rappelle-t-il pas l’herméneutique de Dilthey ? Voir l’EC de la semaine passée.

C’est ainsi que pour Benoît XVI Dieu n’est ni un objet à part, ni purement objectif. Il est personnel, un « Moi » qui échange avec chaque « Toi » humain. Sans lui il n’y a ni l’Écriture ni la Tradition, c’est vrai, mais d’autre part le « Toi » vivant et en mouvement doit constamment relire cette Écriture, et puisque l’Écriture est essentielle à la Tradition, alors la Tradition aussi doit être rendue dynamique par la participation active du sujet, et elle ne peut se contenter de rester statique comme la Tradition fixiste ( e.g.de Mgr. Lefebvre). De même la théologie doit se laisser subjectiviser, et la Foi doit être une « expérience vivante » de Dieu, et jusqu’au Magistère doit cesser d’être purement statique.

Commentaire de Jérémie (XVII, 5) : « Malheur à l’homme qui met sa confiance en l’homme ».

Kyrie Eleison.